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Sur les particules de long parcours émises par le polonium et les dépots actifs du thorium et du radium
Nobuo Yamada
To cite this version:
Nobuo Yamada. Sur les particules de long parcours émises par le polonium et les dépots ac-
tifs du thorium et du radium. J. Phys. Radium, 1925, 6 (12), pp.380-389. �10.1051/jphys-
rad:01925006012038001�. �jpa-00205229�
380
Dans le cas du dépôt actif du thorium et de celui’ du radium, on a u[ilisé aussi la’méthode
de décroissance : après avoir laissé la source décroître pendant un temps suffisamment long,
on peut soil compter directement le nombre de rayons i, en se plaçant dans les mêmes
conditions que pour la numération des particules de long parcours (sauf en ce qui concerne
ra pression du gaz), soit mesurer l’activité de la source ; si l’on admet que la décroissance
a eu lieu suivant la loi théorique de l’évolution du dépôt actif, on peut calculer, d’après cela, soit le nombre de rayons a, soit l’activité initiale de la source. Cette méthode, qui a
été employée par plusieurs auteurs, est bonne à condition que l’on vérifie par des mesures successives d’activité ou par des numérations successives de scintillations, que la fin de la décroissance est conforme aux prévisions théoriques : il peut arriver, en effet, qu’une alté-
ration chimique de la surface apporte des causes d’erreur ; des traces de thorium X peuvent
aussi fausser la loi de décroissance pour le thorium (B + C;.
Les détails du travail exécuté par l’un de nous en employant le dispositif et les
méthodes décrites ici sont donnés dans l’artiçle suivant.
’
Manuscrit reçu le 24 juillet 1925.
SUR LES PARTICULES DE LONG PARCOURS ÉMISES PAR LE POLONIUM ET LES DÉPOTS ACTIFS DU THORIUM ET DU RADIUM,
par M. NOBUO YAMADA.
Sommaire. 2014 En vue de contrôler l’existence des particules de long parcours signa-
lées par divers auteurs, on étudie, par la méthode des scintillations, le nombre et le parcours des particules émises par plusieurs substances radioactives, en faisant varier la nature et les conditions de préparation de la surface activée. On emploie un appareil spécial où des gaz comprimés servent d’écrans absorbants; dans le cas du polonium, des écrans de mica et des écrans métalliques ont été aussi utilisés.
1. Polonium. 2014 On n’observe pas de particules 03B1 de long parcours. Le nombre de particules de parcours supérieur à 4 cm, supposées être des rayons H, est de 10 pour 107 particules 03B1 dans O2 or CO2; ce nombre décroit graduellement quand on augmente la pression du gaz et tombe à zéro pour une épaisseur équivalente d’air égale à 14 cm. Dans l’air, on observe 30 particules H pour 107 particules 03B1; leur parcours maximum est environ 16 cm.
2. Dépôt actif du thorium.
2014On observe un groupe de particules 03B1 ayant un parcours de 11,5 cm d’air, dans la proportion de 2,9 pour 104 particules 03B1 de 8,6 cm de parcours.
3. Dépôt actif du radium. 2014 On observe un groupe de particules 03B1 ayant un parcours de 9.3 cm d’air, dans la proportion de 20 pour 106 particules 03B1 de 7 cm de parcours.
Les autres groupes de rayons de parcours définis qui avaient été signalés ne semblent
pas exister.
Les particules de long parcours émises par les substances radioactives ont été
’récemment très étudiées. Les résultats obtenus par les divers auteurs sont donnés dans le tableau 1 où 1) désigne le parcours des particules, exprimé en centimètres d’air à 760 mm de
Hg de pression et à n, le nombre de particules pour 106 rayons a du groupe prin- cipal (celui de 7 cm, pour le radium C ; 8,6 en), pour le thorium C ; 3,9 cm, pour le polonium,
et 5,5 cm, pour l’ac tinium ’C).
,Les auteurs opèrent par la méthode de scintillations, on employant des écrans solides,
sauf dans le travail de Rutherford et Chadwick, qui utilisent en partie des gaz comme matières absorbantes.
On a mesuré le rapport de la charge à la masse pour les groupes de 9,3 cm du RaC (’) et de 11,3 cm du ThC (2), et l’on a trouvé qu’il est approximativement le même
que celui des particules oc.
(1) RrTHERFORD et Phil. Jfag., t. 48(1924), p. 509. (Ces auteurs donnent le nombre de particules
. pour 1 millicurie du RaC).
RUTIIERIIOIID, t. 41 (1921), p. 510.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01925006012038001
TABLEAU 1.
On voit qu’il existe une incertitude considérable due en grande partie aux rayons H.
En effet’, H. Pettersson et Kara Michailowa (~) ont fait un effort pour distinguer entre les ~.
particules a et les particules H par des mesures photométriques de la luminosité des.
scintillations; D. Pettersson a conclu que les particules de parcours supérieur à 7 cm émises
par le RaC sont des particules H.
J’ai entrepris un travail, sur la demande de Curie, pour vérifier l’existence des
particules de long parcours émises par le polonium et par les dépôts actifs du thorium et.
du radium.
1.
-POLONIUM.
Le polonium est la substance la plus commode pour commencer, car il n’émet pas de
rayons §l ni y, ce qui facilite le travail. J’ai étudié d’abord cette substance.
A. 1 E.rj)él"iences avec des solides (1°).
,Dispositif expérimental. Mode opératoire.
-Le dispositif expérimental est
celui qui est constamment employé pour la méthode de scintillation : Un écran au sulfure (1) RUTHERFORD, Phil. Mag., t. 37 (1919), p. 5~5.
et ROGERS, Proc. Soc., t. 105 (1924), p. 90.
(3) PETTERSSO:-i, lYature, t. 443 (1924), p. 641 ; -, lvien. ber., t. 133 (1924), p. 149.
(4) RUTIIERFORD et CtIADWICK, loc. (’1 t.
() RrruERroRD eL "BVooi), Phil. t. 31 (1916), p. 319.
(6) WooD, Phil. L. 41 (U)21), p - 5 î 5.
(7) BATES et ROGERS, Proc. Roy. Soc., t. 105 (19?I~, p. 360.
(1) et PERKiNs, Pltil. t. 27 (1~H4), p. 690.
Il. PETTERSSON et ber., t. 133 (t9~4), p. 163.
6
li., t. 180 (1925), p. 436.
382
, -i»=
de zinc est fixé à l’objectif d’un microscope (grossissement environ 10 et champ 7 mmy,
on place la source de polonium à une distance convenable de l’écran et l’on mesure cette distance à 0, 1 mm près au moyen d’un vernier attaché au microscope (dans la plupart des expériences, on place la source à 9,6 mm de l’écran au sulfure de zinc i .
Pour mesurer le parcours des particules, on place des écrans de pouvoir absorbant
connu entre la source et l’écran, puis on compte le nombre de scintillations. On place
d’abord sur la source un écran de nature et d’épaisseur variahles suivant les expériences (or, aluminium ou mica), puis, sur celui-ci, des écrans d’aluminium facilement interchan-
geables, formant une série dont l’épaisseur équivalente d’air varie de U,~~ cm à 4 cm.
On détermine le pouvoir absorbant des écrans au moyen des rayons de 8,6 cm de
parcours de dépôt actif du thorium, on exprime en épaisseur équivalents d’air à 760 mn1 de
pression et à 15°C, et l’on fait la correction nécessaire pour tenir compte de la différence de pouvoir d’arrêt selon le parcours restant des rayons, d’après les nombres de 1 Zarsden et Richardson (’).
On compte les scintillations pendant une minute ; pour une certaine épaisseur d’écran,
on fait en général quatre mesures. On fait une correction pour les scintillations dues à la contamination des écrans absorbants et de l’écran au sulfure de zinc.
La source de polonium était préparée par 1. Curie’, à partir du dépôt actif à évolu- tison lente provenant de t.radon. On la dépose sur des surfaces métalliques de 3 mm de clia- mètre, en faisant tourner lentement, dans
une solution concentrée de polonium, la
surface à activer.
Fig. 1. - Un écran d’aluminium d’épaisseur équivalente à 2,98 cm d’air es[ placé à 1 mm au-dessus de la source.
Courbe A. @ , source sur cuivre.
Courbe B. x. source sur nickel.
Courbe C. +, source sur argent.
Fig. 2. - Le polonium est déposa sur argent. Les écrans sont placés directement sur la source.
Courbe A. Ecran de mica cm d"air).
Courte B. Ecran dRiummium ciii d’air).
Courbe C. Ecran d’or (3,83 ciii
Pour déterminer le rapport du nombre de particules de long parcours au nombre de
particules « de parcours ordinaire, on se sert de l’une des méthodes décrites dans l’article
précédent. On mesure l’activité (courant de saturation qui correspondrait à l’ionisation
totale) de la source au moyen de l’appareil absolu de Qlme Curie(’); elle varie, selon les
sources, de ~ 000 à 8 000 U.E.S. On prépare une source de polonium de même forme, de
mêmes dimensions, mais d’activité très faible ; on compte le nombre de pal’licules CI. émises
(1) MARSDEX et RiCHARDSOK, Phil. Mag., t. ’25 (1913), p. ’14.
(2) Mme CURIE, J. Ciiim. plays., t. 22 (49~u), p. 142.
par elle et on mesure son activité directement. Le ra:ppol’t du lioiiibre,(Ie pa-rticules de long
parcours t1e la source 14irte au nombre ~le de parcoure ordinaire de la
faible, joiiit an rapport de l’activité des sources, permet de caI-culeT le ra;pport du nombre
de particules de long parcours au nombre de particules a de parcours ordinaire émises par la source forte.
vomir si le ré-siillat des’expériences est influence Par la nature du métal qui sert
de sjippor’t au polomum, on a dépose celui-ci sur trois métaux différents: le iiickel, le CTuvre et l’argent. On a également employé des écrans de diverse nature.
-Les prtmières comtes et 2) ont montré que le support du polonium ainsi que les écrans employés pour arrêter les particules a émettent des particules de long parcours.
Influence des écrans et des gaz ambiants. - J’ai étudié d’abord l’influence des différents écrans. On voit que Le nombre
de particules de long parcours et sa variation
avec Fépaisseur d’air sont diîîérents pour trois sortes d’écrans. Comme on peut très
facilement le supposer, c’est le mica qu1
émet le plus de particules et l’or qui en
émet le moins.
Le nombre de particules variée quand on change la distance entre les écrasa et la source ; il décroît quand l~s écrans d’alumi- nium et cl’or sont rapprochés de la source (Îig. 3), in ais pour F écran de mica, on trouve
presque toujours les m-êmes valeurs pour différentes positions. Ce fait montre qu’e l’air émet des particules au inénxe degré que le mica, et plus que l’aluminium et l’or. On
peut attribuer les causes d’émission des par- ticules de l’air soit à de 1a vapeur d’eau,
soit à l’azote ou à l’oxygène. Pour élucider
ce p-omt, m a fait une expérience BU rem- plisssant r’espace ’entre la source et l’écran
avec due Fair, dfe Foxygèw ’01B1 de
Dans les mêmes conditions, l’air et
l’azote éixiettent plus de particiles que
l’oxygène (fab.
*II) ; il est évident que non seulenent la vapeur mais aussi
l’azote, causent l’émission de particules.
Fig. 3 .
-Um éeraai d’aluraîniurn d’épad&s=enr équiva-
lente à 2,98 cm d’air est placé dimetemenl sur la source (courbes B) ou à 1 mm au-dessus (courbes A).
Source sur courbe B, + -
Source sitr argent. t A’, t* - Source Mr argenté B’, >.
TAIBVEAU H.
La distance dte la source à un
d’aittairamim (2,,9 cm) est 4e
c.m. On rempli l’espace avec
des gaz. Le polonium est déposé
sur de l’argent.
384
On peut conclure de ces expériences que la petite quantité de vapeur d’eau et de gaz
hydrogène occlus dans les supports et les écrans sont l’origine dBlll nombre appréciable de particules par le bombardement des particules a, et que ces particules n’ont pas un parcours défini.
’
Influence du support sur lequel le polonium est déposé. - L’exaineii
courbes de la figure 4 montre l’influence des gaz occlus dans le support, et de la vapenr d’eau. Le nombre de particules émises par la source sur argent est plus faible que le nombre de particules éinises par la source sur nickel dans les mêmes conditions ; cela tient.
peut-être au fait que l’argent contient moins de gaz et ne forme pas d’hydroxyde sur sa
Fig. 4. - Courbe A. ("). Un écran d’or d’épaisseur équivalente à 3,83 cm d’air est placé directement sur la source.
Courbe B. ( o ). Le métal sur lequel le polonium est déposé avait été chaufié dans le vide
>
à la température de 1000 C avant le dépôt; mêmes conditions que -~.
Courbes C et C’. (.1 et x). La surface de B a été desséchée sur P205 dans le vide, ainsi que récran d’or- surface. On voit que les courbes B et C (fig. 4) de l’argent s’accordent pr.atiquement avec
les courbes C et C’ du nickel; le nombre de particules est environ 4 pour 10’ particules &-
de parcours ordinaire à 6 cm d’épaisseur d’air, il décroît graduellement et disparaît prati- quement à 14 cm.
Expérience faite en éliminant les effets parasites. - Les expériences décrites plus haut montrent que la plus grande partie des particules de long parcours se compose des particules émises par le support du polonium, les écrans et l’air ambiant. sous Factikm du bombardement des particules a. Il faut donc faire des expériences à l’abri de ces causer
d’émission des particules. Pour cela, on chauffe les métaux sur lesquels on dépose le polonium, avant le dépôt du polonium, à 700° C environ, dans le vide, pour enlever l’hy- drogène qui y est occlus. On conserve la source dans le vide avec de l’anhydride phosph@- , rique, pour enlever la petite quantité d’eau qui reste sur la surface de la source (surtoat quand il s’agit de supports de cuivre et de nickel, il est certain que les hydroxydes de ces
métaux se sont formés sur la surface de la source). On prend une feuille d’or comme
et on la conserve aussi dans un dessiccateur. On a évité de chauffer l’écran d’or, parce que- cette opéiation augmente considérablement l’hétérogénéité de l’épaisseur de l’écran.
le nombre de particules de long parcours observé, d’abord 30 pour 107 parti-
cules a de parcours ordinaire, a diminué jusqu’à 4 ; ces particules ne forment pas de groupes de parcours défini. Les particules observées par Bates est. Rogers (au nombre de-
170 pour t07 rayons a) doivent être les particules d’hydrogène émises par les matières
employées dans leur expérience. Les, parcours apparents sont probablement dus changements d’allure assez brusques qui résultent de l’addition de plusieurs lois de variation
régulières. 0
La luminosité des scintillations provoquées parlles particules de long parcours semble
plus faible que celle que l’on devrait attendre de particules a de même parcours. Ceci fait supposer que Inème le petit nombre de par-
,ticules de la courbe C ne sont pas des parti-
cules a.
Les particules qui subsistent dans les courbes C prOyienllent peut être du polonium Iui-mélne, bien qu’on ne puisse l’affirmer.
B. Expériences avec les (1).
Dans les expériences précédentes, on a pu réduire le nolnbre de particules de parcours
supérieure à 6 cm à 4 pour 101 particules a de
parcours ordinaire.
Pour élucider la cause d’émission de ce
petit nombre de particules et pour étudier le nombre de particules aux épaisseurs très voi-
~sines de la fin du parcours des particules x
de parcours ordinaire, il est très commode d’utiliser un gaz qui n’émet pas de particules
par le bombardement de particules a, au lieu
d’écrans solides.
J’ai répété l’expérience avec l’appareil à
gaz comprimé décrit dans l’article précé- dent, p. 376.
Source. Mode opératoire. - Un uti- lise, comme dans l’expérience précédente, du polonium déposé sur une surface métallique
circulaire de 3 mm de diamètre : nickel, ar- gent (chauffé auparavant à ï 00° C dans le vide) ou bislnuth. Après le dépôt du polo- nium, on chauffe la source de 100, C à 150° C dans le vide et on la conserve sur de l’anhy-
dride phosphorique dans un dessiccateur à
vide, entre les expériences. On place la source
dans l’appareil à la distance de 2 cm de l’écran
au sulfure de zinc; de l’anhydride phospho- Tique dessèche le gaz.
On fait le vide dans l’appareil en couvrant
l’écran au sulfure de zinc avec un volet, on
admet le gaz jusque la pression nécessaire, on compte les scintillations après avoir laissé le
gaz dans l’appareil assez longtemps. Les gaz compri’més employés étaient très secs et l’on
n’aperçoit aucune différence entre deux expé- riences, l’une faite aussitôt après l’introduction
du gaz, l’autre après plusieurs heures. O1 utilise comme écrans de l’air, de l’oxygène
et du gaz carbonique. Après avoir vérifié approximativement que le pouvoir d’arrêt de
-ces gaz sous pression est proportionnera la pression, on a exprimé l’absorption en centi-
mètres d’air atmosphérique, ainsi que l’on a coutume de le faire pour les écrans solides.
On mesure le rapport du nombre de particules de long parcours au nombre de
,particules a émises par la source de’1a:mème manière que l’expérience précédente.
386
Résuttats.
-La figure 5 montre le résultat obtenu avec le polonium déposé sur
du nickel; on obtient le même résultat pour des sources sur argent et sur bismuth. On voit que, mitlgré les précautions prises dans la fabrication et la conservation des sources, il subsiste un petit nombre de particules de long parcours. Ce nombre est à peu près pro-
portionnel à la quantité de polonium; il ne semble dépendre ni du métal sur lequel le polonium est déposé, ni du traitement que la source a subi. Une source sur argent chauffée
dans le videiusqu’à 500, C, qui avait perdu plus de la moitié du polonium par volatilisation,
émet la même proportion de particules de long parcours.
Quand on opère dans l’oxygène ou dans le gaz carbonique, le nombre total de parti-
cules de long parcours est environ 10 pour 10’ particules a (courbes A et B de la figure 5).
Elles ne forment pas un groupe homogène; leur nombre décroît rapidement entre 4 cm et
14 cm d’épaisseur d’air. Quand on opère dans l’air, elles sont bien plus nombreuses : environ a0 pour 10’ particules x, et leur parcours maximum est environ 16 c~m (courbe C de la figure a).
La luminosité des scintillations est toujours plus faible que celle des particules a du
même parcours.
Cette expérience complète et vérifie le résultat obtenu dans l’expérience avec les écrans
solides. Les courbes A et B de la figure 5 correspondent aux courbes C de la figure 4; elles
ont complété la région de 4 cm à 6 cm que l’on n’a pas pu bien étudier dans l’expérience précédente à cause de l’hétérogénéité des écrans.
-
DÉPÔT DU TRORHJM (1).
Selon les résultats obtenus par les précédents auteurs, le dépôt actif du thorium émet
un nombre relativement grand de particules de long parcours. On peut étudier, par consé-
quent, ces particules même au moyen d’un appareil sans champ magnétique pour dévier les rayons ~3. J’ai travaillé en employant l’appareil à gaz comprimé qui m’avait servi dans le travail précédent.
Source. Mode opératoire. - On obtient la source de dépôt actif du thorium en
exposant, sous tension, une surface métallique circulaire de 3 mm de diamètre, chauffée auparavant à 700° C environ dans le vide, au-dessus d’une forte préparation de radio-
thormm.
La surface activée est ensuite chauffée environ à 300° C dans le vide et on la place dans l’appareil à la (listance de 2 e111 de l’écran au sulfure de zinc; de l’anhydride phosphorique
dessèche le gaz ambiant. Le gaz carbonique comprimé est utilisé comme écran. On déter- mine le nombre de particules pour diverses pressions du gaz, comme dans le précédent
on exprilne en centimètres d’air équivalents l’absorption subie par les particules entre la source et l’écran.
Résultat. - Pour des pressions clu gaz supérieures à celle qui correspond à un pouvoir d’arrêt équivalent à 11,5 Cln d’air, on n’aperçoit qu’un petit nombre de scintilla-
tions, qui sont dues à la contamination de l’appareil. Si l’on diminue la pression, les particules commencent à apparaître, elles augmentent très vite en nombre et en
nosité ; pour 10,5 cm d’épaisseur d’air équivalente, leur luminosité devisent comparable
à celle des particules a de 8,6 cm de parcours, observées pour le même parcours restant, et leur nombre reste presque constant de 10,5 cm à 8,6 cm, comme on le voit sur la courbe A de la figure 6. On trouve le même groupe de particules pour trois sortes de métaux employés
comme supports : le nickel, l’argent et l’or. L’extrapolation de ces courbes de variation du nombre des particules avec l’épaisseur d’air équivalente donne comme parcours 11,5 cm à
760 mm de pression et à 15° C. On a porté sur la courbe B de la figure 6 le résultat d’une
expérience faite avec une source très faible, qui montre que le nombre des particules a de 8,6 cm de parcours décroît à peu près de la même manière à la fin du parcours.
(1) N. YAMADA, C. R., t. 180 (1925), p. 15 9 1.
Quand on utilise llne source très forte, qui émet. environ 100 particules de Long parcours par minute, on aperçoit quelques scintillations très faibles pour une absorption supérieure
à 11,1,i cin, Le sont probablement des particules d’hydrogène; mais, à cause de la luminosité générale
de l’écran au su Mure de zinc due aux rayons et i, on ne peut pas le~ compter exactement.
On doit conclure de ces résultats que le dépôt
actif du fhorium n’émet qu’un groupe de particules x de parcours 11,5 cm en plus des particules x ordi-
naires. Les deux autres groupes de particules trou-
vés par Bâtes et Rogers sont peut-être des particules d’hydrogène émises par les matières employées dans
leurs expériences à cause du bombardement des
particules x, comme dans le cas du polonium.
Nombre de particules de long parcours. - On a mesuré le rapport t clu nombre de
particules a de long parcours au nombre de parti-
cules x de parcours ordinaire par deux méthodes,
la méthode de décroissance, et la mesure d’activité,
au moyen de l’appareil à secteurs (voir l’article pré- cédent). Si l’on emploie la méthode de décroissance,
G.
-A, courbe de décroissance du nombre de particules de long parcours (distance à la source de l’écran, 2 cm).
13, courbe de décroissance du nombre de
particules a de 8,6 cm de parcours (dis-
Lance de la source à l’écran, 2 cm).
on doit vérifier que l’activité de la source décroît régulièrement; on constate que le dépôt
actif décroît régulièrement au début (par des numérations de particules de long parcours),
mais quand la source devient très faible, la décroissance (mesurée par des numérations des
particules ac ordinaires ou par la mesure de l’activité de particules :1.) devient trop lente
pour la plupart des sources, ce qui tient peut-être à la présence d’une petite quantité
de ThX; on trouve alors un nombre trop faible pour le rapport nlL1/Jls,6..
Pour deux sources sur or dont on a vérifié la décroissance régulière, .on trouve Z,7~. et
~,83 particules de long parcours pour fût particules a de 8,6 cm de parcours. Ces valeurs sont plus fortes que la valeur 1,5 pour 10’ qu’obtint BBTood par la même méthode (cette
valeur était peut-être affectée par l’irrégularilé de décroissance de l’activité de la source).
Par la méthode basée sur les mesures on obtient 3,11, 2,67 et 3,37 pour les
sources sur l’argent et l’or.
On voit que les valeurs trouvées par les deux méthodes différentes concordent très bien entre elles, et concordent aussi à peu près avec la valeur 2,2 trouvée par Bates et Rogers,
par la méthode du disque tournant.
On peut admettre en moyenne 2,9 particules de long parcours pour 10 ~ particules a de 8,6 cm de parcours.
III.
-DEPOT ACTIF DU RADIUM (~).
L’étude des particules de long parcours émises par le dépôt actif du radium est très
intéressante, parce que l’on utilise surtout cette substance comme source pour l’étude de la
désintégration des atomes par le bombardement des particules x; aussi ces particules ont été plus étudiées que celles des autres substances. Les résultats obtenus par les drivers auteurs sont en désaccord entre eux comme on l’a mentionné dans l’introduction de cet article.
J ai repris ce travail avec l’appareil à gaz comprimé reconstruit pour diminuer la facilité de contamination de l’appareil et pour dévier les rayons ¡3 par le chalnp magnétique.
Matières. Sources. Mode opératoire.
-Comme dans les travaux précédents,
on dépose le Ra sur une surface métallique ci LTulaire (le platine, l’or, l’argent ou le nickel) de 3 mm de diamètre, chauffée auparavant à 700°C environ dans le vide, en l’exposant,
sous une tension de 500 volts, à l’émanation du radium (de 10 à 20 millicuries). On lavle
li X. l’. R., l. 181 (11925), p. 176.
388
la surface activée avec un peu d’alcool, on la chauffe ensuite jusqu’à 250°C dans le vide
,pendant une minute, on continue de faire le vide pendant encore quelques minutes, et on
la place dans l’appareil à la distance de 3 cm de l’écran au sulfure de zinc; de l’anhydride phosphorique dessèche le gaz carbonique utilisé comme écran. On fait passer le gaz très lentement dans l’appareil pour chasser Pair et l’on remplit de gaz jusqu’à la pression
nécessaire. On compte les scintillations provenant des particules de long parcours en dimi- nuant graduellement la pression du gaz. Si la contamination de l’appareil augmente pendant l’expérience, on fait passer de nouveau un courant de gaz ; ainsi l’on peut maintenir la con-
taminatiop de l’appareil aussi faible que possible.
_
Résultats.
-Pour les pressions de gaz supérieures à 9,3 cm d’air, à 760 mm de
Fig.7.
Hg et à 1~° C, on observe un petit nombre de faibles scintilla- tions qui augmente graduellement avec la diminution de la
pression ; leur nombre n’est pas tout à fait proportionnel à
l’intensité de la source et l’on peut le diminuer et même les éliminer complètement par le chauffage soigneux de la source
dans le viùe. -X la pression qui correspond à 9,3 cm d’air, le nombre de scintillations croit brusquement, ainsi que leur luminosité, jusqu’à 8,3 cm de parcours ; ensuite, ce nombre reste à peu près constant jusqu’à 7,0 cm. Cette variation du nombre de particules avec l’épaisseur d’air est représentée sur la figure 7 .
On peut conclure de ces faits que le dépôt actif du radiuuz n’émet qu’un grolipe de particules oc de long parcours ; les deux autres groupes observés par Bates et Rogers et un groupe observé par Rutherford et Chadwick sont peut-ètre les parti-
cules d’hydrogène projetées par les particnles x; dans les
résultat,, de ces auteurs, on remarque qu’ils ont un nombre considérable de particules d’hydrogène de parcours l)lus long.
’
Nombre d~ particules de long parcours. - On peut utiliser trois méthodes pour déterminer le rapport du nombre de particules de long parcours au nombre de
particules 7. de parcours ordinaire du RaC (voir l’article précédent).
i" (1 On mesure l’intensité du rayonnement y de la source pour en déduire le nombre de rayons émis par la source forte et l’on mesure d’autre part l’efficacité de l’écran au sulfure de zinc au moyen d’un source faible de radium C. 21 On utilise l’activité de la source mesurée
au moyen de 1 appareil à secteurs. 3° On utilise la méthode de décroissance.
Le nombre Il de particules de long parcours pour 10~ particules x de ’7 cm de parcours ,du RaC est donné dans le tableau III. ’
, TABLEAU III.
On peut admettre, en moyenne, ‘?0 particules pour IO~ parlictiles 7 cin de parcours.
Cette valeur est plus faible que les valeurs 38 et 28 trouvées par les pre.’cdcuts auteurs.
IV.
-CONCLLSIONS.. ,
Par les opérations destinées à éliminer les causes d’émissions de particules d’hydrogène
par le bombardement de particules x, on peut éliminer complètement quelques groupes de
particules de long parcours trouvées par les précédents auteurs. Les résultats obtenus par Bates et Rogers sont affectés considérablement par l’emploi d’une source déposée sur des métaux, qui occluent les gaz et qui sont très facilement oxydés, et des écrans de mica. Les parcours apparents dans la courbe de décroissance de rayons H sont probablement dus à
l’addition de plusieurs lois de variation régulière donnant des changements d’allure assex brusque, pouvant faire croire à l’existence de parcours définis.
011 a obtenu les résultats suivants.
1. Le polonium n’émet aucun groupe de particules 2 de plus long parcours que celles de
3,9 cm. Il émet des particules de parcours supérieur à 4cm supposées être des rayons cfhy- drogène, dans la proportion de 10 pour lOi particules a, à travers de l’oxygène et du gaz
carbonique. Leur nombre décroît
graduellement avec l’épaisseur du gaz et elles dispa-
raissent complètement pour une épaisseur équivalente d’air égale à 14 cm.
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2. Quand les particules a du polonium traversent de l’azote, on observe 30 particules d’hydrogène pour 10’ particules a; leur parcours maximum est environ 1(~’ cm.
3. Le dépôt actif du thorium n’émet qu’un groupe de particules a, ayant un parcours de
ii,5 cm d’air à 760 mm de Hg de pression et à t5,C dans la proportion de ~,9 pour 101 par- ticules a de 8,6 cm de parcours.
4. Le dépôt actif du radium n’émet qu’un groupe de particules a, ayant un parcours de
9,3 cm d’air à 760 mm de Hg de pression et à 15°C dans la proportion de 20 pour 106 par- ticules x de 7 cm de parcours.
’Si à un groupe de particules cl. correspond Une substance dans la série de désintégration
des radioéléments, on doit imaginer deux nouvelles substances, de vie extrêmement courte
d’après les parcours des rayons a, dans les séries de radium et de thorium, formant peut-
être une bifurcation supplémentaire du radium C et du thorium C.
Pour les particules émises par le polonium, il est difficile d’expliquer leur origine d’é-
mission. Par leur parcours maximum, elles semblent des rayons H projetés, mais la produc-
tion par l’azote et l’aluminium indiquerait peut-être des particules de désintégration.
Ce travail a été fait au laboratoire de Curie à l’Institut du Radium. J’adresse tous
mes remerciements à Curie pour l’intérêt qu’elle m’a témoigné constamment durant le
cours de ce travail. Je remercie sincèrement Curie pour sa précieuse collaboration an cours de ces recherches. Par la mcme occasion, je tiens a remercier les travailleurs du labo- ratoire del’Ime Curie dont l’amitié et la bienveillance m’ont rendu mon séjour en France très
agréable.
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