VARIATIONS DES ASSOCIATIONS POLLINIQUES OBSERVÉES DANS DES MIELS RÉCOLTÉS
EN UN MÊME LIEU PAR DES ABEILLES
APPARTENANT A DES SOUS-ESPÈCES DIFFÉRENTES
J. LOUIS
Station de Recherches sur l’Abeille et les Insectes sociaux, Bures-suy-Yvette
(Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
L’auteur étudie les fluctuations des associations
polliniques
mises en évidence dans des miels récoltés dans larégion
duJura
par des colonies d’A. m.mellifica,
A. in. caucasica, A. m.ligustica
et A. m. carnica réunies en un même rucher et soumises aux mêmes conditions de
butinage.
L’analyse
des résultats montre un rapport entre lalongueur
duproboscis
etl’aptitude
desouvrières à butiner sur le Trèfle violet
(Tr.
pratense), surlequel
certainessous-espèces
rencontrent des difflcultésqu’elles
ne peuventparfois
surmonter pour atteindre les nectaires.I. - INTRODUCTION
La
présente
étude a été réalisée à la demande desapiculteurs
récoltantsqui
souhaitent connaître avec
plus
deprécisions
lecomportement
des abeillesd’origine
locale et des
sous-espèces
courammentimportées
enFrance,
envers les différentes associations floralesspontanées
ou artificiellesqui
constituent letapis végétal
fran-çais.
La «Compagnie
des miels duJura ( 1 )
» a fourni le matériel nécessaire à cette étude. Le travail a donc été effectué sur des échantillonsprovenant
dudépartement
du
Jura.
Il estprobable
que les résultatsacquis
sontégalement
valables en d’autres lieux. Il serait toutefois souhaitable d’enapporter
ultérieurement la confirmation.( 1
) L’auteur remercie les membres de la Compagnie des miels du Jura et particulièrement JI. BoaaccH qui
a eu une action décisive dans l’initiative et la préparation de ce travail.
En 1951, GOETZE a effectué une étude assez
approfondie
des relationsqui
exis-tent entre la
longueur
de lalangue
de l’abeille allemande et la récolte du nectar surTr.
pratense.
Plusrécemment,
A. MALTRIZIO( 19 6 2 )
apublié
un travailportant
sur-tout sur
l’analyse pollinique
et les différences que cettetechnique peut
mettre en évidencequant
à lacomposition
florale des miels récoltés par des abeilles de prove-nances distinctes. Les effets de la
longueur exceptionnelle
duproboscis
de A. m. cau-cr!sica n’ont pas encore été
précisés
en France.MATÉRIEL
ETMÉTHODE I°)
MATÉRIELa)
Les ruchesLes Reines caucasiennes ont été
importées
d’U. R. S. S. et installées en Franceen septembre
ig6o.Les abeilles noires
proviennent
d’essaims naturels et d’unélevage
de reines effectué au coursde la saison i96o aux Arsures
près
d’Arbois(Jura).
Les Reines carnioliennes ont été
importées
et installées en Août i 96o. Elles étaientoriginaires
deYougoslavie.
Des
hybrides
italiennes existaientdéjà
trèsprobablement
dans le rucher ou àproximité
etdérivaient de souches pures
importées
antérieurement.b)
Les échantillonsLes abeilles ont été
prélevées
directement sur les cadres etexpédiées
dans des manchons de toilemétallique. Chaque
échantilloncomptait
environ une centaine d’individus. Lesprélèvements
ont été effectués au cours de la saison
qui
a suivi l’installation des ruches dans le rucherexpérimental (ig6i).
Dès leur arrivée au laboratoire, les abeilles ont été tuées par le froid et conservées ainsi à bassetempérature jusqu’à
examen.2°)
MÉTHODESLes observations et les mesures ont été effectuées à la loupe binoculaire
(objectif
X i, oculaire Xz 5 ),
sur des échantillons uniformément composés de 3o abeilles par ruche. Nous avons basé nosdiagnostics
desubspéciation
sur l’examen decinq
caractères définis antérieurement par GOETZEig6o).
Nous enrappelons
ci-dessous l’essentiel pour une meilleurecompréhension
du tableau 2.La
longueur
de lalangue
a faitl’objet
d’une étudeséparée.
Afin que les mesures soient compa- rables d’un individu à l’autre, laglosse
a été mise avec soin en extension maximum, mais toutefois,sans étirement ni contrainte. Les mesures sont
exprimées
en millimètres et dixièmes de millimètres.3°)
DESCRIPTIONS DES CARACTÈRES MORPHOLOGIQUESLes quatre
premiers
caractères ont été estimés etrépartis
en troiscatégories,
l’une moyenne et deux extrêmes. Le second(Toison)
a faitl’objet
de mensurationscomplémentaires.
Les caractères« index cubital » et «
langue
» ont été mesurés.a)
CouleurCe caractère est
apprécié
sur lepremier tergite
abdominal(après
lepropodeum).
On adistingué :
- les abeilles noires, c’est-à-dire celles
qui présentent
une coloration noirequasi
totale de tousles segments
(tableau
2 ; col.3 ).
- Les abeilles à taches
jaunes qui
ont deux tachessymétriques
d’étendue limitée de part et d’autre à lapartie supérieure
du même segment(tableau
2 ; col.4 ).
- Les abeilles
jaunes qui présentent,
elles, une décoloration totale dupremier
segment, s’éten- dant même sur le second et les suivants(tableau
2 ; col.5 ).
b) Longueur de
la toisonOn
exprime
le caractère en observant, deprofil, la longueur de
lapilosité qui se
dresse surl’avant-dernier
tergite
abdominal.- courte 2 à 3 dixièmes de millimètre en moyenne
- moyenne
3 à
¢ dixièmes de millimètre en moyenne- longue
4 à 5 dixièmes
de millimètre en moyenneLes colonnes 6, 7 et 8 du tableau 2
précisent
le nombre d’abeilles appartenant à chacune de cescatégories,
la colonne 9, lalongueur
moyenne de la toison en i /io de mm calculée sur 3o abeilles.c) Largeur
des bandes du fomentumOn observe cette
caractéristique
sur lepénultième
oul’antépénultième tergite.
Onapprécie
ou l’on mesure la
partie
recouverte depoils
par rapport à lapartie
non ouverte. Étant donné lesdifférences
importantes qui
existent entre les abeillesfrançaises,
caucasiennes et carnioliennes, nousn’avons pas cru devoir
exprimer
un index du tomentum. C’estgénéralement
dans ce cas un rapportnumérique
établi entre les mesures de lapartie pileuse
et celles de lapartie glabre.
- bandes étroites tableau z ; col. 10
- bandes moyennes tableau z ; COI. II
- bandes
larges
tableau z ; col. 12d)
Variation dupoint
discoïdalCe caractère est
désigné
par GoETZE par le terme «Discoidalverschiebung
». Lepoint
discoïdalest le sommet de
l’angle apical
inférieur de la deuxième cellule discoïdale de l’aile. On observe la va-riation de la
position
de cepoint
par rapport à une droite obtenue de lafaçon
suivante : sous laloupe
et à l’aide d’un réticule oculaire, on
joint
les sommets de la cellule radiale ;puis
par lepoint
de con-vergence de la troisième transverso-cubitale avec la nervure inférieure de la cellule radiale, on trace
la
perpendiculaire
au grand axe de la cellule radialequi
enjoint
les sommets. On observe enfin laposition
dupoint
discoïdal par rapport à cetteperpendiculaire.
- Si le
point
est situé du côté de l’attache de l’aile, laposition est dite négative (—)
tableau 2col.
13).
- Si le
point
est situé sur laperpendiculaire,
laposition
est dite nulle(o) (tableau
2, col.14 ),
- Si le
point
est situé du côté de l’axe de l’aile, laposition
est ditepositive (+) (tableau
2.col.
i 5).
e)
Index cubitalL’index cubital est un rapport établi entre les deux
portions
de nervuresqui
constituent lapartie
inférieure de la troisième cellule cubitale(tableau
2, col.1 6).
Les rapports ont étéregroupés
selon les classes calculées par DREHER
( 1950 ),
dans le but de rétablir la normalité de la distribution.La classe de l’index cubital est
exprimée
dans la colonne y.L’histogramme
est sommairement décrit dans la colonne 18.(L’indication
de deux classes, ouplus, signifie
une distribution bi ou tri-modaleprobable).
4 0
)
CHIFFRESTHÉORIQUES
DE RÉFÉRENCESDes chiffres
théoriques
de références ont été établis, d’une part àpartir
de données recueillies dans labibliographie,
d’autre part àpartir
de donnéespersonnelles
nonpubliées.
Ils ont été réunisdans le tableau i
auquel
on pourra se reporter pour effectuer descomparaisons
avec le tableau 2.RESULTATS
A. - EXPOSÉ ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
DE I,’ANAI,YS! MORPAOI,OGICQU! QUANTITATIVE
1
°) Description quantitative
descaractéristiques morphologiques générales
des coloniescomposant
l’échantillonLe tableau ? 2contient les éléments de
description numérique.
2
°) Diagnostic de subspéciation
des coloniesa)
A beilles caucasiennes.Colonie M° 324. - Cette colonie
possède
defaçon
stable lescaractéristiques
del’abeille caucasienne. Uniformément
noire,
elleprésente,
dans un casseulement,
une très
légère
décoloration. Lespoils
de la toison sont moyens, de l’ordre de3!IO
demm, les bandes du tomentum sont très
larges
donnant à l’abeille unaspect gris typique.
L’index cubital moyen estpeut-être
un peufaible, cependant
laplus grande fréquence
des mesures se situe dans la classe 14, c’est-à-dire au-dessus de 2,00. Colonie M° 697. - Cette colonie montre les mêmescaractéristiques
que laprécédente
à cetteexception près
quel’histogramme
defréquence
de l’index cubitalprésente
deux sommets. Pourtant ils’agit
là vraisemblablement d’abeille cauca-sienne non
hybridée.
On sait que celle-ci est en son lieud’origine
très variable. Il semble que nous soyons enprésence
de deux variantes à l’intérieur d’une même colonie d’abeilles caucasiennes.Colonie 71° 520. - Mêmes
caractéristiques
que lesprécédentes.
Colonie 71° 643. - Cette colonie est à forte dominance caucasienne.
Toutefois,
la distribution desfréquences
des mesures de l’index cubital est bimodale. On remar-que la
présence
d’abeilles montrant un index cubitalcorrespondant
à l’Abeille noirefrançaise (classe
13, 1,7,1 ,8).
Nous pensonsqu’un
doute estpossible quant
à sapureté,
bien que la variation soit normale et que ce doute nepuisse
être confirmépar un autre caractère.
b)
Abeilleshybrides.
Colonies nos 418 et 279. - Ces deux ruches
proviennent
d’un croisement entre les variétés carniolienne et caucasienne. La mise en évidence de sang carniolien est caractérisée notamment par laprésence
depoils
courts et un fortpourcentage
detranslations
positives
dupoint
discoïdal.Colonie n° 1750. - Lors d’un
rapide
examen sur leterrain,
celle-ci a été tout d’abord considérée comme une ruche caucasienne.L’analyse approfondie
au labo-ratoire a
permi
de déceler une fécondationpossible
par un ouplusieurs
mâles ita-liens. La
présence,
d’unepart,
deprès
de 50 p. 100d’abeillesprésentant
destaches j aunes
et même entièrement
jaunes,
d’autrepart
laprésence poils
très courts, enapportent
la preuve certaine.Enfin,
les bandes du tomentum sontégalement
moinslarges
que chez l’Abeille caucasienne
typique.
. Colonie no 625. - De même que pour la colonie
précédente,
un examen som-maire nous avait
porté
à conclurequ’il s’agissait
d’abeilles noiresd’origine
locale.Or,
ils’agit
enréalité,
de caucasiennes fortementhybridées
de noiresfrançaises
avec des traces d’abeilles carnioliennes.
L’histogramme
defréquence
des index cubi- tauxprésente
trois sommets. La variation est élevée. On remarqueégalement
unfort
pourcentage
depoils
courts(6 7
p.ioo).
c)
A beilles noiresfrançaises.
Colonies >1° 8/i7 et 1751. - Ces deux ruches
correspondent
exactement auxcaractéristiques
de l’abeille noirefrançaise
duJura
avec un index cubital oscillant entre les classes 12 et 13( 1 ,63
-1 ,78
et1,78
-i,g4).
3
°)
Tlayiation entresous-espèces de la lovcgueu y
duproboscis
On remarque
qu’en
cequi
concerne le groupe detype caucasien, (colonies
nos324,
697,
520,64 3 )
lalongueur
de lalangue
est voisinede
mm alors que les colonieshybrides (n os 418,
279, 1750,6 25 )
se situent aux environs de6, 5 . Enfin,
les colonies noires(n os 8 57
et1751 )
ont unelangue
très courte parrapport
aux deux autres sous-espèces.
La taille duproboscis
estplutôt
voisine de 6 mm. Pour l’ensemble de l’échan-tillonnage,
ilapparaît
que la mesure laplus
basse se situe à 6 mm et laplus
élevéeà 7,2 mm, soit 1,2mm d’écart entre la forme caucasienne et la forme
française.
Cettedifférence
représente
environz/2oe
de lalongueur
du corps de l’ouvrière. La diffé-rence entre les valeurs moyennes n’est que de 0,7mm, mais du
point
de vuepratique
et en ce
qui
concerne la récolte du nectar, laprésence
et le nombre des individus ayant unelangue
trèslongue
est au moins aussiimportant
que les valeurs moyennes moinsdescriptives.
Nous remarquonségalement qu’il n’y
a pas de chevauchement entre les valeurs extrêmes relevées chez les Abeillesfrançaises comparées
à celles des Abeilles caucasiennes. Ce fait rend tout teststatistique superflu,
la différence étantd’emblée hautement
significative
entre A. m.melli fica
et A. m. caucasica.B. - EXPOSÉ ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
DE L’ANALYSE POLI,INIQUE
(1) 1
0
) Renseignements généraux
Le rucher
expérimental
était situé sur le territoire de la commune de Villeneuve d’Aval(Jura),
à une altitude de 250 mètres. Le sol estcomposé d’argiles
marneuseset d’alluvions siliceuses. La flore
comprend
des bois de chênes et de hêtres. Ces bois sont bordés deprairies
naturelles pauvres. Le trèfle violet(T y . pratense)
se trouvedans
quelques prairies
artificielles. On remarqueégalement
du trèfle blanc dans lespâtures.
Les échantillons de miel ont été
prélevés
directement dans les rayons avant larécolte,
et n’ont subiqu’un filtrage grossier. D’après l’aspect
et la couleur des oper-cules,
les échantillonscorrespondaient parfaitement
à la totalité du mielqui
étaitalors en hausse.
Les
analyses polliniques
ont été effectuées selon lestechniques
décrites en i952 par A. MAURizio etL OUVEAUX ,
lors de la réunion de Commision internationale deBotanique apicole.
2
°)
Résultats desanalyses
et discussiovcLes colonnes 2 à 6
correspondent
àcinq analyses qualitatives
etquantitatives
effectuées chacune sur 100
grains
depollen ;
les trois dernières colonnes( 7 , 8, 9 )
necorrespondent qu’à
troisanalyses qualitatives
effectuéesantérieurement,
etqui
confirment nos observations. Le tableau
n o 4
met en évidence :l -
qu’aucune
des ruches de racefrançaise
n’a travaillé sur Trèfle violet(T y . Pratense) (col.
5et 6 confirmées par la colonne9 ).
Les récoltes ont été effectuées depréférence
sur trèfle blanc etlotier ;
2 - que les deux ruches caucasiennes ont travaillé sur Tr.
!ratense
dans uneproportion
voisine de 30 p. 100 ;3 -
qu’il
faut tenircompte également
que, bien que la moyenne de la coloniehybride (col.
n°4 )
sesitue,
en cequi
concerne lalongueur
de lalangue,
entre l’Abeillenoire et l’Abeille
caucasienne,
celle-ci semble avoir travaillé sur Trèfle violet dans uneproportion
presque double de celle des caucasiennes.Ce dernier résultat ne
peut cependant
être considéré que comme une indicationcar il ne repose que sur une seule observation
qui
devra être infirmée ou confirmée ultérieurement.Les autres
pourcentages
nefigurent qu’à
titre indicatif car ilsn’apportent
pasd’informations
complémentaires.
Al’exception
du Trèfleviolet,
on nepeut
donc pas dire que, dans les conditions del’expérience,
les Abeilles caucasiennes s’intéressent à desespèces végétales
différentes de cellesqui
sont butinées par l’Abeillefrançaise.
Il est apparu, par la
suite,
que cette différence dansl’origine
florale des mielsétait
grossièrement
décelabled’après
leur couleur. Eneffet,
si l’on se refère au mello- scopeuniversel,
on observe uneprogression
inverse de la couleur parrapport
aupourcentage
de Trèfle violet. Cetteprogression
est mise en évidence dans le tableau 5 Laprogression
de la couleurcorrespond
donc bien à la fois aux différentes sous-espèces
et auxtypes
de fleurs visités d’unefaçon préférentielle
par chacune d’elles.CONCLUSIONS
Les résultats de
l’analyse pollinique
semblent donc confirmer ceux del’analyse morphologique quantitative. L’analyse pollinique apparaît
comme une méthodepermettant
deconfirmer,
dans certains cas, unesubspéciation.
Mais il nes’agit
làque d’une
simple
remarque car lesprincipaux points
confirmés ou mis en évidencesont les suivants :
i°)
Dans les conditions del’expérience,
l’abeille duJura
nepeut
pas tirerparti
de la sécrétion nectarifère de Tv.
pratense. Toutefois,
bien que cela soit fortprobable,
il n’est pas
prouvé
que lephénomène
sereproduise
d’unefaçon
exactement semblablesur l’ensemble du territoire
français.
2
°)
Leproblème
dubutinage
sur Tr.!vater2se peut
être résolu parl’importation
d’A. m. caucasica
qui, grâce
à lalongueur exceptionnelle
de sonproboscis, peut
attein- dre facilement les nectaires. Desexpériences complémentaires
seraient nécessairesavec A. m.
ligusticu
et deshybrides
variées. Des résultatspositifs
sont trèsprobables.
Enfin,
il serait intéressant de tenter une mise enparallèle approfondie
de larécolte du
pollen
et du nectar chez lessous-espèces importées. Toutefois,
dans lecas
présent,
les réactions de l’abeille nedépendent
que de l’anatomie de lafleur ;
laréponse
est nette et leproblème
est différent. On nepeut
lerapprocher,
eneffet,
de l’étude des facteurs de
comportements multiples
etcomplexes qui
conditionnent laprise
depossession
des terrains debutinage
et le « choix oqualitatif
etquantitatif
propre à
chaque
colonie.Reçu
pourpublicatio!z en février
1963.SUMMARY
VARIATIONS IN THE POLLEN ASSOCIATIONS OBSERVED IN IIONEl’S GATFIERED FROM TIIE SAIIE AREA BY BEES BELONGING TO DIFFERENT SUB-SPECIES
An
analysis
made of thepollen
present insamples
ofhoney
taken from colonies of different beesub-species,
butsubjected
to the same conditions of gathering, confirmed that the Jura region bee(A.
m.mellifica)
was unable to gather nectar from the Red Clover, but that thesub-species
A. m.carnica,
A. m.liguslica
andparticularly
A. m. caucasica, as well as a few wildhybrids, possessing
a more
developed proboscis,
were able togather
the nectar secretedby
the flowers of Tr. pratense.The classification of the bees into
sub-species
was made on the basis of aquantitative
morpholo-gical analysis
of fivepreviously
defined characteristics.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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