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Submitted on 1 Jan 1888
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De l’influence de la température sur l’aimantation du fer
P. Ledeboer
To cite this version:
P. Ledeboer. De l’influence de la température sur l’aimantation du fer. J. Phys. Theor. Appl., 1888,
7 (1), pp.199-204. �10.1051/jphystap:018880070019901�. �jpa-00238818�
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Ces valeurs de r sont entièrement d’accord avec ce que l’on sait du pouvoir réflecteur de l’argent poli, pouvoir réflecteur énorme et changeant à peine avec l’incidence.
Ainsi, la proportion de lumière polarisée par émission est bien réellement très sensible sous toutes les incidences.
Ce fait intéresse non seulement la Physique, mais encore l’Astronomie, puisqu’il corrobore les idées d’Arago sur la consti-
tution gazeuse de la photosphère solaire, ainsi que l’a remarqué
NI. Wolf ( 1 ) .
DE L’INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR L’AIMANTATION DU FER;
PAR M. P. LEDEBOER (2).
On sait depuis longtemps que le fer porté au rouge perd com- plètement ses propriétés magnétiques. Coulomb le premier étudia
les variations du magnétisme d’une façon systématique il comp- tait la durée d’un même nombre d’oscillations effectuées par un même barreau porté à diverses températures; il put ainsi constater que le magnétisme ne se perd pas subitement, mais avec une grande rapidité à une température voisine du rouge sombre. Tou- tefois les expériences de l’illustre physicien manquent de préci- sion, et de nombreux expérimentateurs n’ont pas cru inutile de
.
(1) WoLF, Bulletin des séances de la Société française de Physique,
année 1888.
( 2 ) La figure qui accompagne cette Note nous
aété obligeamment prêtée par La Lumière électrique.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018880070019901
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reprendre la question. Nous citerons particulièrement les expé-
riences de L~.o~~~land, Poloni et lVlac Ree ; mais tous ces auteurs
n’ont guère dépassé dans leurs recherches la température de 300°,
et jusque-là les différences dans l’aimanta tion du fer sont peu notables. M. Berson, dans un intéressant travail publié en 1886, s’occupa de l’influence de la température sur l’aimantation des corps magnéuiques, et il put atteindre des températures assez
élevées pour constater la perte totale des propriétés magnétiques
,du nickel; pour ce corps la variation du magnétisme, d’abord très
1
lente, devient très brusque à partir de 300° et la disparition totale
du magnétisme a lieu avant 31~0°. Mais à ces températures les propriétés du fer ne sont pas sensiblement modifiée. Il nous a semblé qu’il y aurait quelque intérêt à suivre le magnétisme du
fer depuis les températures ordinaires jusqu’aux températures
du rouge en passant par toutes les températures intermédiaires.
Nous avons, dans ce but, entrepris une série d’expériences que
nous allons relater.
Ces expériences comprennent deux parties principales : 1 ° la
mesure de la perméabilité magnétique du corps sur lequel on opère; ~° la production et la mesure des températures auxquelles
est porté ce corps.
Occupons-nous d’abord de la première partie.
1° lJlesure de la perlneabilité mag’nétique. - Nous avons,
dans un travail antérieur; démontré par des expériences directes (la théorie l’indique d’ailleurs) que la quantité d’électricité fournie par l’extra-courant est proportionnelle au moment d’une
bobine magnétisante dans laquelle on a introduit un barreau de fer.
Pour mesurer le moment magnétique d’un barreau de fer doux introduit dans une bobine magnétisante, il suffit donc de mesurer
le coefficient de self-induction de la bobine.
La bobine magnétisante a constitue l’une des branches d’un pont de Xvheatstone, sur la branche adjacente se trouve une autre
bobine identique; les deux autres branches sont formées par deux bobines formées par des fils en maillechort enroulés en double.
Quand la bol~ine a ne contient pas de fer, l’équilibre existe
pour le régime permanent, aussi bien que pour l’extra-courant,
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car les conditions d’éciuilihre
et
sont sati sfaites, puisque nous avons fait R,
=R2 e t L,
=L2 d’unie part, et Ii.3 = Rif avec L3
=Lx
=o d’autre part.
Lorsqu’on introduit dans la bobine a un barreau de fer, l’équi-
libre permanent du pont n’est pas modifié, mais l’extra-courant donnera au galvanomètre une impulsion 0 proportionnelle au mo-
ment magnétique du barreau.
Nous nous sommes servi d’un galvanomètre Deprez-d’Arsonval,
dans le circuit duquel nous avons introduit une résistance j~, telle que le mouvement du cadre soit apériodique, mais sur le point de
devenir périodique. La formule qui s’applique à ce cas est
T étant la durée d’une oscillation du galvanomètre à circuit ouvert i la constante du gaIN,anomèure,
ri..
g. la résistance totale du circuit galvanométriqtte, y compris la
résistance auxiliaire 1,
1 l’intensi té du courant de la bobine a.
Nous pouvons donc connaître le produit LI et, par conséquent,
mesurer en valeur relative le moment magnétique du barreau de
fer,
yet par suite sa perméabilité magnétique qui est proportion- nelle, coznzne nous l’avons dit, à ce produit.
L’intensité .T du courant dans la bobine cc se mesure d’ailleurs
en prenant la diflérence de potentiel aux deux extrémités de cette
bobine; pour cela, nous nous soznmes servi du même galvano-
mètre que celui du pont, à l’aide d’un simple jeu de commutateur.
Quand le pont est bien réglé, on introdui t le barreau de fer, puis on mesure 1 impulsion due à l’extra-courant, en prenant
soin de déterminer avant et après chaque mesure d’impulsion la
différence de potentiel aux deux extrémités de la bobine a.
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Il y a quelques précautions à prendre, l’extra-courant de fer-
meture se trouve souvent un peu supérieur à l’extra-co uran t de rupture, à cause du léger excès de force électromotrice des piles,
au moment de l’établissement du courant; mais on remédie aisé-
ment à cet inconvénient.
Voyons maintenant la seconde partie des expériences.
2° Méthode de chauffag’e et évaCcccctzo~2 de Ici tej~2~ércctzcj~e.
La difficulté la plus grande de nos expériences était d’arriver à
chauffer jusqu’à de très hautes températures le barreau de fer; il fallait, en effet, pouvoir obtenir cet échauffement sans changer la température de la bobine, dont la résistance aurait varié; car
cette variation aurait détruit l’équilibre du pont.
Nous sommes parvenu à surmonter cette difficulté par un pro- cédé qui pourrait, croyons-nous, rendre de grands services dans
un certain nombre de recherches de Physique et de Chimie. Il
permet en effet d’obtenir des températures élevées dans un gaz ou dans le vide.
Le barreau de fer introduit dans l’intérieur de la bobine
(fi-. 1) est entouré d’une spirale de platine FF’ qui est enroulée
en double, les spires allant dans deux sens inverses. Cette spirale
est isolée du fer par une feuille mince de mica B; elle est par-
courue par un courant dont on peut élever l’intensité jusqu’à
18 ampères. On peut ainsi porter le barreau de fer depuis la tem- pérature ordinaire jusqu’au rouge-cerise.
Mais il faut, nous l’avons dit, empêcher la bobine de s’échauffer.
Pour cela, on établit entre la spirale de platine et la bobine une
circulation d’eau froide JJ’, résultat que l’on obtient à l’aide d’une double enveloppe de cuivre GH ; la spirale de platine est d’ailleurs
isolée de l’enveloppe de cuivre par du mica.
On constate aisément que, si l’on chauffe la spirale au rouge
sans le barreau, l’équilibre n’est pas dérangé; de même on s’assure
que la spirale de platine est sans action magnétique sur le barreau.
Il s’agit maintenant de connaître la température à laquelle on opère, pour cela on glisse entre le barreau de fer et la spirale de platine un couple thermo-électrique C isolé à l’aide des feuilles de
mica B, D, E.
-Ce couple a été fait en suivant exactemen t les indica tions don-
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nées par AI. Le C~hâtelier; il est formé par du platine pur et du
platine rhodié ; les extrémités de ses fils communiquent avec les
bornes d’un galvanomètre Deprcz-d’Arsonval ordinaire d’une résistance d’environ 200 obms, dont on lit les déviations sur une échelle transparente.
Le thermomètre ainsi constitué est gradué par l’observation de
plusieurs points fixes ; nous avons pris l’ébullition de corps faciles à obtenir purs, et les nombres donnés par les meilleurs expéri-
mentateurs.
Fig.
1.ll convient de remarquer que, le couple étant extérieur au fer,
sa température était sans doute légèrement supérieure à celle du barreau ; mais en revanche elle devenait inférieure lorsqu’on di-
minuait l’intensité de la source de chaleur, et l’on faisait facile-
ment la correction nécessaire. D’ailleurs on pourrait prendre un
tube de fer creux et introduire à l’intérieur la soudure thermo-
électrique, mais nous avons expérimentalement constaté que cette précaution n’était pas nécessaire.
Telles sont les dispositions que nous avons adoptées : elles nous
ont permis, une fois l’appareil installé dans le laboratoire d’ensei- gnement physique à la Sorbonne, de procéder très facilement à de nombreuses mesures et d’obtenir quelques résultats qui nous
~
semblent assez intéressants à résumer rapidement.
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Résultats obtenus. - Nous avons opéré sur un morceau de
fer doux du Berry; nous ne nous sommes pas occupé de déter-
miner le magnétisme rémanent qui dépend surtout de la forme du barreau, et qui était du reste très faible dans nos expériences, puisque le barreau n’était pas très long par rapport à son dia-
mètre. Nous avons constaté, pour des valeurs différentes des
champs magnétiques variant entre 35 et 200 unités Câ.G.S, des ré-
sultats très concordants; jusqu’à une température voisine de 68o",
la perméabilité magnétique du fer reste à peu près constante : elle semble cependant aller un peu en augmentant au fur et à mesure que le barreau s’échauffe. A partir de 680° la diminution est très
rapide, et le fer cesse complètement d’être magnétique à -6oo.
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