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LES ÉLÉMENTS

DE LA

PHOTOGRAPHIE

PAR LE

Capitaine A. HAI^IVOT,

citnrnr servicedri,\piiOTocRAfiiiF.at dépôt de la r.L'EnnEntnF,i.oiQi.E

PARIS

LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS QUAIDES GRANDS-AUGUSTINS, So.

BRUXELLES DELTENRE-WALKER

RI EDlîL\ BLANCHISSERIE,li.

1874

(18)

INDEX.

Pages.

I.

— Aperçu

historique et exposé des opérations de la pho-

tographie 3

II.

Propriétésdes sels d'argent 11

m. —

Optique photographique

16

(19)

LES ÉLÉMEiNTS

DE LA

PHOTOGRAPHIE

I,

— Aperçu historique

et

exposé des opérations de

la

photographie.

Rien n'estplus propre àdonner une justeidée delaphotographie que l'historique de cet art.

La

découverte de la photographie, en effet, est moinslerésultatd'un heureuxconcours de circonstancesque le fruitde patientes recherches.

Depuis longtemps l'attention des savantsétait attirée sur leschange- ments produits parlalumière dans la couleurou la constitutionde cer- taines substances. Ils avaient essayé de déterniiner la nature de cette action,maisleursrecherchesn'avaientaucuneimportanceau pointdevue duparti qu'on pouvaittirer decesphénomènes. Leurbutétaitsimplement philosophiqueetsemblait devoirservirla scienceseule.

Ily a soixante-quatorzeans, le physicienfrançais Charles engendrait des silhouettes par l'action lumineusesurun papier préparé, mais ilne divulgua par son secret.

Â

la

môme

époque, en Angleterre,

Wedgwood,

résumantlesconnaissances qu'avaientfaitconnaître les recherches anté- rieures, publiaitunenote sousce titre: ^ Description d'un procédé pour copier des peintures sur verre etpourfairedessilhouettes, parl'actionde lalumière (1802) -,

(20)

Ce documentapprenaitqu'unpapierimprégnédenitrate d'argent noircit à lalumière etque, par conséquent,il peutfournir photographiquement uneimage.Ladécouverte de cette propriété

marque

lepointde départ de laphotographie, et, de fait,logiquement, elledonnait naissance à la pre- mière de touteslesopérations dela photographie,savoir :

La

préparation (Tune surfacesur laquellela lumièreaituneaction.

.

Mais il nesuffisait pas,

comme

beaucoup de personnes lepensent, de découvrirune surface s'impressionnant facilementà la lumière,il fallait encore,unefoisl'image obtenue, pouvoir enlever àlasurface sensible son altérabilité àl'actionsubséquente delalumièredans lespartiesoùl'action decelle-ci nes'étaitpasprécédemmentexercée;car,sanscela,les images n'eussent puêtreconservéesque dansl'obscurité.

Wedgwood,

malgré les effortsqu'ilfit, ne parvint pas à débarrasserle papierau nitrated'argent de sa sensibilité, sans détruire l'image que la lumière y avaitformée.

L'illustreDavy, qui s'étaitbeaucoup occupédela question, maisinutile- ment,avait

même

fini par proclamer l'impossibilité d'arriver àfixer les

images queprocuraitainsi la lumière.

Le

procédé décritpar

Wedgwood

ne reçutdonc aucuneapplication.

Ce ne fut que vingt-cinq ans plus tard, en 1827, que Niepce, de ChAlons, trouvaquelebitume de Judée, soluble dans certains véhicules, est

décomposé

parl'action de lalumièreet devient alors aisémentinso- luble, de telle sorte qu'après avoir exposé,derrière un carton découpé par exemple, une surface couverte d'unemince couchedecettesubstance, toutesles parties qui n'ontpas reçul'action de la lumière peuvent être enlevées, tandis que les autres restent et forment l'image. C'était un importantrésultat. L'image,prisesurunesurfaceconvenablement choisie pourluiservir de fond, ressortait fort visible et était,en outre, ce qui n'avait pas encore été obtenu jusqu'alors, très-stable; elle était, en un mot, selonleterme consacré, fixée.

Cettedeuxième phase des progrès delaphotographie corresponddonc à la réalisation d'une opération depuis longtemps jugée nécessaire en photographie, opération toujours indispensable, très-souventfinale, et qui constituelefixage deVépreuveinsolée.

iMalheureusement,ladécouverte de Niepcen'était pas susceptibled'une application générale,parcequesasurfacesensible exigeaituneexposition excessivement longue à la lumière la plus intense. Iltrouva cependantà l'utiliser en l'employant à la production, parla lumière, de réserves sur plaques métalliquesdestinées à donner ensuite des planches gravées au

moyen

delamorsure parlesacides.

Son

procédéest encore aujourd'huile seul employéà cetusage.

(21)

-

5

-

Quoiqu'il en soit, cesuccès encouragea extrêmement les recherches,

et,douze ansaprès,en 1859,nous assistonsaux résultats des travaux de Daguerre et de Talbot, c'est-à-dire à ladécouverte réelle de la photo- graphie.

Les deux découvertes deDaguerreetde Talbotdififèrent complètement;

elles furent cependant, en France et en Angleterre,portées à la connais- sancedupublic dansle courant de la

même

semaineet, circonstance plus singulièreencore,chacuned'ellesprésentait, ainsiqu'onleverraplus loin, unIraitsemblable, uncaractèreparticulier et original, portant lecachet du génie desinventeurs.

Comme

leurs prédécesseurs, ils avaient trouvé certaines substances aisément attaquables parlalumière, sans l'être toutefois à un degrésuffi- santpourpermettre d'obtenir en un tempsraisonnableune image dans la

chambre noire.

De

telles substances ne sont

même

pas encore connues aujourd'hui.

Esprits peuordinaires,ils n'arrêtèrentpasleursrecherches.

Tous

les deux pensèrent que, si après un temps donné la lumière de la

chambre

noiren'apas étéassez intense pourcompléterlatransformationchimique

et produire une impression surla surface sensible, celle-ci a cependant reçu un

commencement

de modification qui, quoique restée à l'état latent, devait pouvoir être rendue visible par l'action decertains agents

chimiques.

Telle estl'idéequi conduisità la merveilleuse découverte delaphoto- graphie.

Particularité curieuse, Talbot ignorait lesessais de

Wedgwood;

caril

a avoué que, s'ilavait euconnaissance dela note publiée par cesavant, et surtout de l'opinion émise par Davy, l'insuccès d'aussi grands maîtres l'aurait découragé et déterminé à abandonner

comme

chimériques ses premières recherches.

On

comprendaisémentleseffortspersévérantsqueles inventeurs durent déployerdans leurs rechercheset leursexpériences pourparvenirà faire sortirlesimages latentes quefournissaient leursprocédésrespectifs; car, voirsurgirune belleimaged'une surface qui n'en montre pas la moindre trace, et cela par sa simple exposition à certaines vapeursou par son immer.>ion dans unliquide transparent, esten photographieun sujet tou- joursnouveaud'étonnement et d'admiration!

Leprocédé de Daguerre, auquel ona conservé le

nom

de Daguerréoty- pie, est extrêmement simple.

Une

lame d'argent parfaitement polie est placée, dans l'obscurité, sur une cuvetteen porcelaine dontlefondestre- couvertd'îoi^j.Lesvapeursd'iode,ensecombinantaveclemeta', formentà

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la surface de la lame une couchejaunâtre d'iodure d'argent,corps sen- sibleà lalumière. Ilsuffit d'exposer la plaque, ainsi préparée, derrière

un

objetdécoupéà lalumièredujour,pourqu'au bout d'un certaintemps une image s'yforme.Ce tempsestrelativementfort long; on peutle rac- courcir énormément, mais alors, chose singulière, aucune image ne s'aperçoit surlacouche d'iodure d'argent.Il existe cependant un

moyen

de la faire apparaître; ce moyen, que Daguerre a trouvé, consiste àenlever le papier découpéetà placer la plaque au-dessus du mercure chaufféà 60° centigrades, de manière qu'elle en reçoive directement les vapeurs. L'imagesemontre avecune parfaitenetteté au bout de quelques secondes.

Daguerre venait à peinede divulguer son secret que déjà la troupe envieuse et mécontente d^s détracteurs attribuait au hasard d'un acci- dentle méritedecette belledécouverte.

On

racontequeDaguerre, ayant introduit une plaque d'argentiodurée, récemment sortiede la

chambre

noire,dans un tiroiroù on avaitoublié un peude mercure, futtrès-étonné dela retrouver plus tardrecouverte d'une belleimage.

Mais, quelque bien imaginée que soit cette histoire, elle doitêtre relé- guée parmi lesfables, ainsi que cela résulte des parolesprononcées par Daguerre même, dans unecirconstancesolennelle,parolesque nousallons rapporter.

Lorsdelaséancedel'Institutoùsa découvertefutrenduepublique, un des

membres

decetteréunion de savantslui ditces mots:

« Vous avezdû ressentir une bien^vive satisfaction lejour où, pourla

i> premièrefois, l'effet si merveilleuxdes vapeursde mercures'estopéré

» devant vous.

»

Hélas, répondit Daguerre avecune sorte detristesse qui frappa

» tous sesauditeurs,lesdéceptions précédentes m'interdisaient alors tout

> sentimentdejoie.Cettedécouverte ne m'est apparue qu'aprèsquatorze

» ans d'essais, de tâtonnements, defatigues,auxquels

même

ledécourage-

» mentvenait quelquefois se mêler

comme

un poison. Je ne suis arrivé

> quepasà pas. J'avaisd'abord essayélesublimécorrosif; il marquait

» un peulesimages, mais par plaquesgrumeuseset grossières; j'essayai

> ensuite du mercuredoux,ducalomel;c'était déjàmieux.Cejour-làl'es- T pérance

me

revint plus que jamais et réchauffa

mon

zèle.

De

aux

> vapeurs métalliques il n'yavaitqu'un pas, et

mon

bon génie

me

lefit i^ franchir. »

Ledaguerréotype futbientôt (i84I) perfectionné parl'emploidu chlo- rureet dubromure d'iode pour la préparation des plaques. L'emploi de ces substances,dites accélératrices, dûàM. Claudet,leur

communiqua

une

(23)

sensibilitéincomparablementpîusgrandeetaccéléra tellementlaproduc- tion del'image,quelesminutes de Daguerre dansl'évaluation du tempsde l'exposition àla lumière furent désormaisremplacées par des dixièmes de seconde.

L'actiondes vapeurs' mercurielles sur Tiodure d'argent altéré par la lumièreest dele transformer en iodure de mercure; à la suite de cette opéraiion, il nereste plus,pourpouvoirexposer les images au grandjour qu'àenlever delaplaquel'iodure d'argentqui a étépréservé de l'actionde lalumière. C'estceque l'on faitendissolvant l'iodure d'argent resté inal- téréau

moyen

d'unesolution d'hyposulfitede soude.

L'imagese trouvait ainsi formée d'une mince pellicule d'un composé mercurielsedétachanten blanc surle bruni del'argent.

Ledaguerréotypefutenfin complété par M. Fizeau, qui parvint àassurer la durée del'image àla surfacede la plaque en recouvrantcelle ci d'une faiblecouche d'or.

Lesépreuves daguerriennes ayant dèsleprincipeété susceptibles d'une grande perfection, la découvertedeDaguerreeut toutd'abordunretentis- sement considérable. Il n'en fut pas de

même

du procédé de Talbot, et cependantcelui-ci devaitsurvivreau premier.

Talbot chercha à recouvrir le papier d'une substance sensible à la lumière.Il dut découvrir assez facilement qu'en étendant surune feuille

de papier, d'abordune couche à'iodure depotassium, puis unedissolution denitrate d'argent, ces deux corps,parleurmélange, donnaientlieu à

un

dépôt ùlodured'argent dans la texture du papier.

En

exposantce papier,

comme

nousl'avonsfaittout à l'heurepourla plaque,àla lumièredujour, derrière un carton découpé, la couche d'iodure d'argent noircira aux endroitsoùla lumière agit. Mais contentons-nous d'une exposition très- courte; reportons le papier dans l'obscurité et enlevons le carton.

En

examinantlepapier, nousn'apercevronsaucune image; cependantcelle-ci existe, et, pourla faire apparaître,ilsuffîtd'immerger lepapierdans une dissolutionaqueused'acide gaUlquemélangéed'une petite quantité d'une autredissolutionaqueusedenitrate d'argent.

C'est ce singulier résultat,

non

complètement expliqué encore et ana- logueà celuitrouvé par Daguerre, qui constitue lepointremarquable du procédé de Talbot.

Au

bout de quelques minutes, en effet, l'image se montre, prend dela vigueur etdevienttrès-intense.

A

ce

moment

on ôte lepapierdubain d'acide gallique, on le lave dans l'eau et,pourenlever l'iodure d'argent, on ledissout,

comme

nous l'avonsdit pour la plaque Daguerre, dansl'hyposulfitede soude.

Ainsi, ces deux procédés, en apparencesi dissemblables, possèdent

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8

entreeux des rapportstrès-intimes, puisque tous les deux comportent Yiodure d'argent

comme

substance photographique, que l'un et l'autre nécessitentmirévélateuroudéveloppateur, qu'enfintouslesdeux emploient, pourenleverTiodure d'argentnon altérépar la lumière, un fixateur com-

mun

: Yhyposulfîledesoude.

En somme,

lesdécouvertes deDaguerre etde Talbot ontintroduit dans

lapratiquede la photographieune opération nouvelle. Cette opération, quisuit immédiatementl'exposition àlalumière de lasurface sensibleet précède inévitablementlafixation, est larévélationou le développement de rimage.

Simaintenantnouscomparons les résultats obtenus dans la chambre noire parlesdeuxprocédés que nous venons de décrire sommairement, nousconstateronsunedifférenceprofondedansl'aspectdesdeux images.

L'épreuve obtenue sur plaque s'ofifriraà nous

comme

nous la dessine- rions, c'est-à-dire que les blancs correspondront aux parties clairesdu modèleet les noirs aux parties obscures. Ilen sera tout autrement de l'épreuve obtenue sur papier:dans celle ci lesblancs correspondrontaux ombres et les noirs aux parties éclairées du modèle.

En

un mot, les

nuances du blanc au noirse présenteront surl'épreuve en papier dansun ordreinverseque surlaplaque.

On

adonnéle

nom

d'épreuves négatives aux imagesainsi renversées quantàlateinte,et,par suite,onestconvenu d'appeler positives les images qui s'offrent à la vue sous leur aspect naturel.

Le grand avantagedel'obtentiondesimages négatives, et c'esten quoi leprocédé sur papier l'emporte sur le procédé de Daguerre, c'est qu'en faisantservir l'épreuve négative en lieu et place du cartondécoupédont nous nous

sommes

servi jusqu'ici, l'épreuve négative peut fournir un

nombre

indéterminé d'épreuves positives. L'épreuve négative fait donc

l'officed'un moule, d'une matrice.

Mais,quelquebeau quesoitunpapier,vupar transparence,sapâtepré- sente souvent desinégalitéset toujours ua grenu qui troublela finesse des épreuvespositives.

On

a, enpartie,obvié à cetinconvénient par l'em- ploidupapierciréet le procédés'estainsicomplété.

Malgré ce perfectionnement, le procédé sur papier ne permet pas de reproduirel'imagedelachambrenoire avectoutesa finesse.

Pour lepaysage,où cettefinesse n'estpas de rigueur,ilestfortappré- cié des artistes; mais pour leportrait, qui

demande

avant tout la plus scrupuleuse exactitude, il laissebeaucoup à désirer.Aussi nelarda-t on pasà fairedes recherches en vue desubstituer au papier uncorps plus homogène.

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9

-

En

1847, Niepce deSaint- Victor, neveu du premier Niepce et de son vivant

commandant

militairedu Louvre,imagina de remplacer lepapier parune mince couche ù'albumineoublanc d'œuf. Ce liquide esttranspa- rent et, étendu en couche mince suruneplaque de verre,ily laissepar l'évaporaiionunepellicule aussi clairequele verre lui-même. Or,si dans celtealbumine,convenablement épurée, on dissoutpréalablementunepe- tite quantité ù'iodure de potassium, la couchequ'elle donnera sur une lamedeverre, lorsqu'elle sera sèche, pourraéireimmergée dans uneso- lution éenitrate d'argent, qui déterminera dans son épaisseurun précipité d'iodure d'argent.

On

formera donc ainsiune surface sensibleabsolument analogue au papier sensible du procédé de Talbot.Cettesurface pourra, par conséquent,

comme

ce dernier, recevoir,' l'impression lumineuse, se développeretse fixer.

Le

procédéàl'albumine fournissaitdes épreuves d'unefinesseextraor- dinaire, mais malheureusement il laissait beaucoup à désirer sous le rapport de lasensibilité.

Nous

arrivonsenfinauprogrèsle plusmarquantréalisé depuis lors en photographie. Ilest6û à l'Anglais*Scott Archer, qui, en 1851, fit servir

*une pelliculede co/Midre

comme

support à Viodured'argent, lequel d'ail- leurs s'obtient dans l'épaisseur dela couche,

comme précédemment

il

s'obtenaitdans lacouche d'albumine. Ilfacilita ainsi considérablement la préparation delasurface sensibleet larenditpresqueinstantanée.

C'està la suitedel'introduction du colloJion en photographie, quecet art prit une extension si grandeetque tant de photographes lui furent redevables de si belles fortunes; et, cependant, cette belle découverte ne mit pas son auteurà l'abri du besoin, car il mourut de misère à l'hôpital.

Sinous récapitulonsceque cet aperçu historique nous aappris, nous voyons quelaphotographiesecompose d'uneséried'opérations indépen- danteslesunesdesautres,maissesuccédant toujoursdansle

même

ordre.

Nous

entrevoyons aussi deux méthodes biendistinctespourl'exécution

dune

photographie.

Parlapremière, l'imageestobtenuesur lasurface sensibleparl'action delalumière seule,continuée jusqu'à completachèvement del'épreuve.

On

pourraitla

nommer

méthodeparcontinuation. Elleexigeun temps d'ex- positionassez longàune bonne lumière. Elle ne peut, par conséquent, convenir pourreproduirel'image dela

chambre

noire, maiselleestémi-

nemment

propreau tiragedes épreuvespositives d'après un négatif, parce que,

comme

elle permetdesuivre les progrès del'action lumineuse pen- dant l'opération,on peutarrêter celte actionau

moment

leplus opportun.

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VsLT \asecondemélhoie, appelée procédé plwlographiquepardéveloppement, lasurfacesensiblene

demande

qu'une expositiontrès-courte à la lumière.

Cette méthode peutdonc servirà fixer l'image de la chambre noire. Mais danslapratique elleprésenteungrave inconvénient. Le photographe ne peut, ni pendant, ni aprèsl'opération, constater l'effet produit par l'ac- tion delalumière: desorte que,pourévaluerla durée de lapose néces- saire,ildoit s'enrapporterà sa seuleexpérience.[Par suite, celte évalua- tion ne se fait avec quelque certitude qu'aprèsune longue pratique du procédé.

Généralement cettedeuxième méthode donne l'image de la chambre noire sousforme denégalif.Les deux méthodes se complètent,d'ailleurs, mutuellement: l'unedonne lenégatif, l'autre sert àtirerdes épreuvespo-

sitives dece négatif.

La

seconde méthode étant,

comme

nous venons de levoir, entachée d'incertitude dans sonexécution, il semblerait naturel de lui attribuer l'étatd'imperfectiondans lequel se trouveencore aujourd'hui la photo- graphie.

Eh

bien, c'estle contraire qui est la vérité. Quels que soient lesprogrèsquel'avenirréserve à laphotographie, les beaux négatifs ob- tenus,sansgrandedifficulté, avecles

moyens

dontnousdisposons actuel- lement,ne pourront guèreêtre surpassés.Maisil n'en est pas ainsi du tiragedes épreuvespositives. Celui-ci,telqu'il se pratique généralement, n'estni expéditif, ni économique; les épreuves, trop souvent, laissentà désirersouslerapport del'aspectet,aupointdevue deleur conservation, ellesoffrentpeudegarantie.

En

ce moment, destentatives sérieuses sont faites pourremédierà ces défauts, et lesnouveauxprocédés, qui reposent toussurles propriétésnouvelles etdiverses qu'acquiert un mélange de gélatineetdebichromate de potasse sous l'action des rayons lumineux, font entrevoirla solutiondeceproblème dans un temps peu éloigné.

Nous

venonsd'esquisserles opérationsque comporte le travail habi- tuel du photographe.

Nous

allons étudiermaintenant les propriétés des principaux corps sur lesquelsellessont basées, puis nous les examine- rons danstousleurs détails pratiques.

(27)

11

-

II.

- PROPRIÉTÉS DES SELS D'ARGENT.

SousTexpression deselsd^irgent, oncomprendles combinaisons dans lesquelles l'argent setrouve chimiquement uni à d'autres éléments qui en déguisentles propriétés physiques. F^es principaux sels d'argentem- ployés dans les opérations photographiques sont: \enitrate ou azotate d'argent,le chlorure d'argent, Viodure d'argentet le bromure d'argent.

Lenitrated'argent estun dessels lesplusstables de ce métal. Il peut seconserveràl'élatsolide ouendissolutiondans Teau pendantun temps

indéfini,

môme

enrestantconstamment exposéà lalumière diffuse. Mais

ildevientsusceptible de subirl'influence delalumière en présence d'une matière organique animaleouvégétale.L'action des matières organiques sur lenitrate estde réduireFargent de sacombinaison; par conséquent, celles quifacilitentspécialement son noircissement sont surtoutcellesqui ontbeaucoup d'affinitépourl'oxygène: lesucre, par exemple.

Soumis à l'action de la lumière, le chlorure d'argent pur, préparé par lavoie humide, passe rapidement auviolet; lebromure devient grisâtre, ma-ss'altèremoinsque lechlorure; enfinViodure,pourvuqu'il soitexempt d'un excès de nitrate, nese modifie pas sensiblement et,

même

en plein soleil, conserveintactesacouleur jaune.

De

touscescomposés, lechlorure d'argentestdonc,du moinsenappa- rence, le plus facilementinfluencé parlalumière.Malgrécela, lechlorure purseraitun agent sansemploi en photographie, si certaines conditions ne rendaient pasl'action dela lumière surce sel d'argent beaucoup plus décidée. C'est d'abord rexcèsd'unseld'argent solublcyetensuitelapréscna d'unematièreorganique.Sur ces deux propriétés repose toutel'économie de lapréparation d'une couche de chlorure d'argent douéed'unegrande sensibilité.

Le choixdupapieret

même

de certains papiers spéciauxse trouve na- turellement indiquéici

comme

devantservirdesupportàlacouche,puisque

lechlorure d'argentforméen présence decettebase organique procurera une teinte plus foncée à l'image.Et pour exciter davantage encorecette sensibilité, en préparant le chlorure d'argentà la surface de la feuillede papier par lavoie humide, on traiteralafeuillede papier successivement par unedissolution de chlorure de sodiumet unedissolution de nitrate d'argent : lebain d'argent succédant à ladissolution saline, la surface sensible setrouve parce seulfaitpréparée avecunexcès denitrated'argent;

on peut

même,

afind'avoirla certitudequ'il en est ainsi, donneràdessein

(28)

-

12

-

unexcèsdeforce àlasolution de seld'argentqui constituelebain sensi- bilisateur.

Une

massede chlorure d'argent exposée ausoleilne noircissant qu'exté- rieurement,si intense que soitlateinte qu'elleprend, il en résulte que

l'actiondela lumière sur une couche de cette matière esttoute superfi- cielle etqu'enla préparantilfaut toujourschercherà luidonner lemoins d'épaisseur possible.

Pour nous rendre compte des phénomènes qui se produisent dans le chlorure d'argent sous l'influence delalumière, suspendons du chlorure purd'argentdans del'eau distillée etexposons-le ausoleil pendant quel- quesjours. Lorsquele noircissement sera parvenu àson

maximum

d'in- tensité, le liquidequisurnage accuserala présence duchlore libre ou, au lieu de ce gaz, de l'acide chlorhydrique (H Cl) et un oxyde de chlore (Cl^ 0), produits qui,l'un et l'autre, dériventd'une action secondairedu chloredégagésurl'eau.

Lesrayonslumineux annulent donc, du moins en partie,l'affinité

mu-

tuelledes éléments chloreetargent,etil arriveque, pendant qu'une partie du chlore se sépare du protochlorure blanc, celui-ci se transforme en sous-chlorure d'argent,substance pulvérulente, noirebleuâtre, décomposée parles agents fixateurs (ammoniaque, hyposulfite de soude, cyanure de potassium) en chlorured'argentsolubleeten argent métalliqueinsoluble.

A^2cz=AôfC/-j-A^f, équation qui expliquepourquoilateinte des images baissesifortementpendantlefixage.

Parconséquent, pourobtenir,sur dupapier préparéau chlorure d'ar- gent,desépreuvesàuntonvoulu, il fautlessurexposeràlalumière, c'est- à-direattendrequ'ellesatteignentparleurexposition ausoleilunecouleur beaucoupplus foncéeque cellequ'on désire leur conserver.

Sidu nitrate d'argent se trouve en présence du chlorure d'argent, le chlore, mis en libertéparl'actiondela lumière,s'unità l'argenten dépla- çantl'acidenitrique etformeun chlorure d'argentqui sedécomposeà son tour.

Un

excès denitrateaugmentedonc,

comme

nous l'avonsdit, lenoir- cissementduchlorure d'argent.

Quant aux matières organiques,ellesforment avecl'argentdessels dont l'oxyde, pendant l'insolation, perdant de son oxygène, descend à l'étatde sous-oxyde(A^^O)qui est une poudrenoire pouvantacquérir l'éclat

mé-

talliqueparle brunissage. Cequi confirme celte opinion sur lanature de

l'actionexercée parlalumière sur lesselsorganiques d'argent, c'estqu'en les traitantpar des bases puissantes, on obtient des liquides fortement colorés; or/ précisémentlesous-oxyde d'argent possèdeun pouvoir colo- ranttrès-intense.Lesagentsfixateursdécomposentd'ailleurs cesous-oxyde

(29)

13

-

d'argent, exactement

comme

le sous-chlorure de ce métal, en oxyde d'argent [Xg 0)solubleeten argent métallique.

Telle est lasériedesréactionsqui ont lieuquand,en photographie,on

tire les épreuvespositives, lesquelles s'obtiennent presque toujours sur un papier préparé auchlorure d\irgent.

Nous

allons maintenant examinerl'action latente de la lumière sur le

bromureetl'iodure d'argent, bases des procédés pour obtenirlesnégatifs.

Nous

avons vu quelalumière exerçaituneactionmoins marquéesurle

bromure

etl'iodure d'argentque sur lechlorure.Cette action alieupour- tant, surl'ioduresurtout, et dans un temps relativementbeaucoup plus court; seulementelle reste invisible,elle n'existe qu'àl'étatlatent.

Pourleconstater, faisons unedouble expérience: préparons unde ces corps, dansj'obscurité et par double décomposition, dans deux verres;

puis exposons un instant à la lumière l'un des deuxprécipités obtenus.

Leprécipité quiauravu lejourne différeraenrien de l'autre etiln'aura, en apparence, subi aucune altération; mais vient-on à les soumettre à l'action d'unagentréducteur (Jésoxydant), en versant,par exemple,un peu d'une dissolution de sulfate de protoxyde de fer dans chacun des deux verres ci-dessus, l'agentréducteur ne détermineraaucun changenient sur leprécipité qui n'aura pasété exposé à lalumière, tandis quel'autre se noircira enpartie.

De

plus, sur laportionnoirciede cedernier, lesagents fixateurs hyposulfite de soude et cyanure de potassium) n'auront plus d'action. Les conséquences d'un tel fait sontfaciles à saisir: les part'es atteintes parla lumière d'une surface préparéeà l'iodured'argentpouvant senoirciret étantalors insolubles, unetelle surface pourraservir à fixer l'image obtenue dans la chambre noire avec d'autant plus de facilité qu'elle s'impressionneà lalumièredans un tempsexcessivement court. Le bromured'argentdonneraitunrésultatanalogue,maisàundegré moindre;

le chlorure d'argent n'en produiraitaucun.

Quant àla nature des modifications invisiblesquesubit dans cecas la substance, dansl'état actuel de nos connaissances, elle échappe à nos moyens d'investigation.

Nous

devons donc nous borneràdes indications générales.

Nous

avons vuque la lumièreannulaitl'affinitédu chlorepourl'argent;

la

même

action ne s'exerce pas sur l'iodure d'argent. D'abord parce que

l'iode a pour lesmétaux une plus grande affinité quele chlore, affinité

quelalumière seule ne peutvaincre.Nul doute cependant que,oùcette action s'exerce, elle ne peut avoir pourrésultatqued'affaiblir faffinitéde l'iode etdel'argent,laquelle,pourêtre détruite,ne

demande

plus qu'à être faiblement provoquée.Dans l'action dela lumière surlechlorured'argent,

(30)

14

-

la séparaliondes éléments constitutifs du composé se complète,précisé- ment parsuite d'une seconde cause d'affaiblissementd'affinité: c'est1affi- nitéextraordinairedu chlore pour l'hydrogène qui exercesoninfluence simultanémentavec la première, puisqu'elle est égalementprovoquée par la lumière. L'iode n'ayant pas pour l'hydrogène l'affinité du chlore, on conçoitquelaréduction del'iodure d'argent,

même

partielle, ne puissese faireàl'instardu chlorure d'argent; cependant,

comme

lalumière ydéter- mine un étatmoléculaire favorableà ladécompositionqui nediffère pro- bablementpas deceluique la lumièrefaitéprouver au chlorured'argent,

il s'ensuit que la présence d'autres substances pouvant absorberl'iode

ou se combiner avecluipourrontêtreemployées pour jouer à l'égard de l'iodure d'argent le rôle que l'affinitédu chlore pour l'hydrogène joue à l'égarddu chlorure d'argent.

Le

Càsseprésente pour la couche d'iodure d'argent delaplaque da- guerrienne, qui s'ytrouve en présence d'un excès d'argent (du plaqué) qui absorbel'iodemis en liberté.

J\lais nous avons dit quec'était un désoxydant qui déterminaitdans l'iodure d'argent le changement

commencé

par la lumière. Or, quelle action un désoxydant peut-il avoir sur un iodure?

Aucune

évidemment,

etcequi leprouve, c'est que l'iodure précipité avec

un

excès d'iodure alcalin,puis exposéàlalumière,resteinsensible à l'action du révélateur.

L'effetdecedernier ne peutdonc êtreque leproduit d'une action secon- dairesurunautre corps dontlaprésence avecl'iodure d'argentestnéces- saireet que,pour cette raison, on appelle agent sensibilisateur. Lorsque l'agent sensibilisateur estlenitrate d'argent,immanquablementledésoxy- dantledécompose enluienlevantde l'oxygèneeten mettant del'argenten liberté, lequelargentse porte surl'iodure d'argentqui a été exposé à la lumière,et, dans l'état particulier oùcedernier se trouvealors, c'est-à- dire ayantunepropension à se décomposer, il se forme très-probable- ment unsous-iodure d'argent,linsolubledans les solutions fixatrices, ou bien^décomposable parces dernières en iodeetargentmétallique.

Les conséquencesdecesfaits se déduisent facilementetjustifientpar- faitement lamanière de procéder dans la préparation de lacouche d'io- dured'argentpourleprocédéditaucollodionhumide.

Dansceprocédé, eneffet,aprèsavoir recouvert uneglaced'unecouche mincede collodion contenant en dissolution un peud'iodurealcalin, ce qui s'appelle collodionnerla glace,onlaplonge dansunesolutiondenitrate d'argentoù l'iodure alcalin est transformé en iodured'argentdansla tex- ture

même

du collodion.

On

opère ainsi la sensibilisationdela glace, et d'une manièreparfaite, car,

comme

Vexpositiondanslachambrenoire dela

(31)

15

-

surfacesensible suit immédiatementl'immersiondanslebaind'argent,la

couched'iodure d'argent dontelle estforméerenferme nécessairement des tracesdenitrated'argentlibre.

Dans

le

mode

d'agirdes autres agents sensibilisateurs, il est certain que, directementou indirectement, ils opèrent en absorbantl'iode, car au- cuneparcellede cecorps n'estmise enliberté lors du développementde l'image.

Telle estlamanière d'agirdu tannindans\eprocédésecdumajorRussell, tel estl'effet produit parlamatièreorganique(colophane) introduitedans

le collodionpourleprocédésecàlarésinede Vabhé Desprats.

Pour

complétercetteétudedel'action delalumière surles selsd'argent en ce qu'elle peut présenter d'intéressantau point de vue dela mise en pratiquedelaphotographie, ilnous resteàexaminerle

phénomène

dela solarisation.

Voicien quoi ilconsiste :pour unesurfacesensible préparée à l'iodure d'argent,ilyaun temps donné au bout duquel la lumièrea produit son

maximum

d'actionen y déterminant par développement l'image la plus intense.

Une

durée d'exposition plus longue,loin de procurer à l'image plus de vigueur,neferaitquel'affaiblir, absolument

comme

si l'exposition avait été moindre. Reste à expliquerce fait:

La

difficultéavec laquelle

l'image se développe aprèsuneexposition trop courte et la singulière ra- piditéaveclaquelle, aucontraire, elleapparaît après uneexposition trop longue, prouve assez clairementquelalumièreagitsurle composé d'iodure d'argent en affaiblissant l'affinité de ses éléments constitutifs l'unpour l'autre.

Ilen résultequesil'onveut rendrecet effetvisible, les formulesi",

et5°ci-dessous représenteront assez bien l'étatdel'affinitédel'iodepour l'argent, 1» avantson expositionàlalumière,2» danslecas d'une exposi- tion convenable et o^ après une exposition trop prolongée. Mettons de l'azotale d'argent en leur présence. Sousl'influencedu désoxydant ouré- ducteur,l'azotated'argent se décomposeraetl'argentmis en liberté atti-

reraàlui l'iode.

lo

Ag

lo J

20

Ag —

lo

UgNO^

go

Ag

Io(

Iln'agirapassur 1°,parce quel'ioden'y a aucunetendanceà se séparer del'argent auquelilestuni;mais ilseraattiré par l'iode de2o, carl'affi- niié del'iodepour l'argentdans l'iodured'argent n'estpas suffisam- ni-^nt affaibliepour quel'iode ailleàlui,cequidonneralieunécessairement

(32)

16

àlaformation d'uncomposé plus complexequi ne peutêtre qu'un sous- iodured'argent(Ag^lo), composéquiconstitue l'image.

Dansle 5^, l'iode ayantunetendance considérableà seséparer de l'ar- gent,l'attraction qu'exerce surl'und'eux l'argentréduitdu nitratepourra en partievaincrel'affinité affaiblie de ces deux corps;de sorte que, en

même

temps qu'il se formera du sous-iodure d'argent qui constitue l'image,

comme

ci-dessus, del'iodured'argent(Ag lo) prendra naissance, lequel, étantblanc etn'ayant pas vu la lumière, sera soluhle dans les solutions fixatrices. Ilen résultera une moindre intensité dans le noir obtenu avec une expositionà lalumièretroplongup qu'avecune exposi- tionconvenable.

Lessels d'argentne sont pasles seuls dans lesquels lalumière apporte des modifications; selon toute probabilité, unesemblable propriété ap- partient à beaucoup d'autres corpsetpeut-être

même

quetous en sont doués; mais,pourle moment, la découverte des réactifs qui décèleront cette action est livréeau hasard, parce que l'explication complèteetap- profondie desmétamorphosesproduites par la lumière dans les corps nenousestpas connue.

De

cetteconnaissancedépend l'avenirde lapho- tographie quisembleaujourd'hui

comme

emprisonnée dansses langes.

III.

— OPTIQUE PHOTOaRAPHIQUE.

Les méthodes diverses à l'aide desquellesune photographie s'exécute ont pour base des réactions chimiques; elles constituent les procédés photographiques proprementdits. Après avoirdonné un aperçu des opé- rations par lesquelles l'image de la chambre noire peut être fixée, il

convient dejeterun coup d'oeilsur l'instrument qui la procure.

L'appareil photographiqueest la chambre noire de Porta, trouvée par lui bien longtemps avant la découverte delaphotographie.

On

peut

même

affirmer que ledésir devoirl'image desobjets extérieurs, image que les artistes copiaientavectantdepeine, setixer d'elle-même surl'écran dela

chambre,détermina, enpartie, les recherches qui conduisirentà ladécou- vertedela photographie.

La chambre noire du photographe ne présente en apparencerien de particulier. C'estune boîte rectangulaire comprenantunespace ferméà lalumière;l'ouverture pratiquéedans sap^iroi antérieure est destinée à

(33)

-

17

-

recevoir lacombinaison optique appelée objectifj qui constituela partie essentielledel'appareil.

Déjà Porta avait trouvé qu'en plaçantune lentilleouverre grossissant à lapetite ouverture pratiquéeau voletd'une chambre noire, l'image sur récran desobjets éclairés dudehors gagnait considérablement en netteté, en éclat et en coloris. Seulement alors on devait avoir soin de placer l'écran juste au point oùse formecetteimage, d'aprèslefoyerde lalen- tille. C'estpourquoi la chambrenoire actuelle est toujours construite de manièrequesa partie postérieure, qui porte leverredépoli faisant l'office d'écran,puisse se rapprocher ou s'éloigner à volonté parallèlement à la partie antérieure.

Cette

chambre

estportée surunpied appropriéà l'usage habituelqu'on en veutfaire, et, pourbien voirl'imagesedessiner surleverre dépoli et laplacer exactement aupointoùellese formeleplus nettement,ons'enve- loppela tête d'untissu opaque.

La

plupart des corps dans la nature ne brillentpaspar eux-mêmes, puisque dans l'obscuritéilscessent d'être^'visibles. Pour se manifester à nous, ils doivent être éclairés. Le soleil est lefoyer de lumière auquel lesobjets empruntent ordinairement leuréclat, etlescorps nedeviennent lumineux qu'en réfléchissant une partie de ses rayons, lesquels agissent alors

comme

s'ils émanaient du corps lui-même. Les rayonslumineux ainsi renvoyés à la surface des corps, sont nécessairement les seuls qui concourent à la formation de l'image dans la chambre noire; l'in- tensité de celle-ci varie donc selon la nature plus ou moins réfléchis- sante des objets à reproduire. Il en résulte que la manière dont on éclaire lesobjets quel'onveutreproduirejoueunrôle

immense

enphoto- graphie. L'art de disposer et d'éclairer convenablement lemodèle con- stitue principalement letalentdu photographe portraitiste.

Lesloisdel'optiquesontimmuables; maisla combinaison optique au

moyen

de laquelleon faitagirla lumière peutvarier. Il importe que le

photographesachechoisir celle qui estla mieuxappropriée au genre de travail qu'ilaàexécuter. Les règles àobserverici sedéduisent descon- ditions dans lesquellesl'image seforme aufoyer des^lenlilles.

On

saitqu'un point lumineux et l'image de ce point fournie par une

lentilleconvergente sont liésparl'équation:

J_

_1_ _1_

danslaquelle

h

el

d

représentent respectivement les distances dupoint

(34)

-

18

-

luminenxetdesonimageàla lentille, et /"ladistance focaledecettelentille.

Cetteéquationmontre(fig.1)quelelieu oùseformeraitnettement l'image d'unobjet dont tous lespoints seraient sensiblementà la

même

distance dela lentille est une surface sphérique qui aurait son centre au centre optique de la lentille. Pour quecette relation, quiest celle qui existe entreles foyers conjugués d'une lentille,continue à subsister quand

D

augmente, ilfautque

d

diminue; doncles différents pointsd'une surface plane perpendiculaireà l'axedela lentille auraientleurimagereproduite surunesurface pluscourbeencorequelasurface sphérique dontlecentre seraitàla lentille.

Evidemment,sil'objet étaittrès-petitpar rapport à sa distanceàla len- tille,ceteffet seraitinsensibleetl'image paraîtraitsuffisammentnette sur unécran plan.

Ilen seraitencore de

même

si lespoints del'objet, très-éloigné, étaient à des distances inégalesde la lentille; tous les points de l'image étant alors àpeuprès tous aufoyer principaldela lentille,ainsiquecela résulte del'équationci-dessus,résoluepar rapport

^d

:

d.

d

=

-.

f—

Cescas seprésententdansleslunettes.

En

photographie, l'image doit toujours avoir unecertaineétendue; or,

comme

elle estreçue sur le verre dépoli, qui est une surface plane, si celle-ciest placée en 2h l'image ne peutévidemmentêtrereproduitenet- tementque dans sa partie centrale; àmesure qu'on s'enéloignera, elle perdra rapidement ennetteté. Ceteffet sera d'autant plus

marqué

sur la photographie, qu'avec unobjectif donné le photographe aura cherché à embrasser un plusgrand espace angulaire. Il ya doncdes limitesen deç^

desquelleson doit setenir, si l'onne veuts'exposerà voir les bords des épreuves photographiques

manquer

de netteté, ainsiqu'on a trop souvent l'occasion dele constater.

L'étendue angulaireaudelàcjeslimites de laquelle on ne peut opérer convenablement^constitue le champ del'objectif, eton ditd'un objectif qu'ilcouvretellesurface, lorsqu'il procureuneimagesatisfaisantesur une surface d'une telleétendue.

On

parvientàdiminuerun peule

manque

de nettetéde l'imagevers les bords, parl'achromalisation,etc'est pourcelte raisonqueles lentillesdes objectifsphotographiques sont toujoursformés de deux lenlillesjuxta-

(35)

-

19

posées(fig. 2),l'une enflint-ghss et divergente, l'autreencrown-rjlass et convergente. Enfinonareconnuqu'un ménisque-convergent oulentillecon- cavo-convexe, lorsquesaconcavité esttournée versles objets, redressait aussilégèrement lelieu focal del'image.

Mais lesseuls

moyens

d'augmenter beaucoup l'étendue de la portion sensiblement plane del'image, c'est d'augmenter la longueurfocaledes lentilles etdediaphragmerfortement Tobjectif II estévident, en effet,que plus cetteimage se portera loin en arrière d'une lentille (fig. 5),plus le rayon de courbure de la surface où l'image se forme nettement sera grandet, parsuite,plusgrandeseralaportion deceltesurface se confon- dant à peu prèsavec un plan.

Remarquons

toutefois quecettedisposition donnelieuàun grave inconvénient pratique; car l'imagene reçoitque la lumièrequi pénètredanslachambrenoire parl'objectif;orsielles'éloigne del'objectifproportionnellementà l'augmentation de ladistance focalede

celui-ci, elle diminuera considérablement en intensité, puisque l'intensité

lumineusedécroîten raison ducarré'de ladistanceet,pourqu'elle sefixe sur lasurfacesensible, ilfaudra évidemmentprolongerdansle

même

rap- portladurée del'exposition.

L'autre

moyen

d'agrandirlasurface sensiblement plane del'image,y con- siste àn'utiliser,des rayons partant dechaque pointde l'objet,que ceux quelaissepasserune petite ouverture. L'image danslachambre noire se forme alors (fig.4) à l'aidede pinceaux lumineux émergentstrès-effilés;

par suite, elle acquiert dela finesse,non surune seulesurface courbe, mais sur plusieurs surfaces concentriques. Surunplan occupantentre ces surfacesune position intermédiaire, l'image sereproduira avec netteté danstouteson étendue. Le diaphragmeprocureàl'obiectifce quel'on ap- pelle la profondeurde foyer, ce qui le rend apteàreproduire àla fois et également bien desobjets placéssur différents plans.

Malheureusement, iciencore,lerésultat n'estobtenu qu'au détriment de l'intensitélumineuse del'image, cequi influesur larapidité aveclaquelle lasurfacesensibledu photographes'impressionne. L'éclatlumineuxétant ici évidemmenten rapport avec laquantitéde lumière que laisse passer l'ouverture,doit êtreproportionnelà l'étendueensurfacedecetteouverture ou aucarrédesondiamètre. Ilestfacile, ense réglant là-dessus, de con- struire des diaphragmes telsque, si avecle1 le tempsde pose néces- saire pourimpressionnerconvenablement la plaquesensible estd'une mi- nute, avec le no 2 il faudra deux minutes, avecle5, troisminuteset ainsi desuite.

En

combinant les deux

moyens

indiqués précédemment, on construit des objectifs donnant des images nettes sur des surfaces planes d'une

(36)

20

assez grande étendue; seulement aveccesappareilsla durée dela pose doit inévitablementêtre très-longue.

Quantà la position que doit occuperlediaphragme dans les objectifs, on calcule sadistance à la lentille d'après la grandeurdeceltelentille et del'angle qu'elleembrasse,pour quetoutes les partiesdela lentillesoient utiliséesà laformation del'image(fig. 4).

Par le fait del'emploid'undiaphragme, l'aberration desphéricité est corrigéedans unelentille etcela d'autantmieux quel'ouverture dece dia-

phragme

est plus petite.

Lorsqu'on nese sert pas de diaphragme, les rayons qui émanentd'un point lumineux unique et qui traversent une lentille à facessphériques ne concourent plus au

même

point.Lesrayonslesplusvoisinsdelanor- maleà lasurfacedelentillesont réfractés àunfoyerpluséloignéquecelui donné parles rayons provenantdu

même

point, maisqui s'écartentdela normale. Cedéfaut, quin'est qu'une conséquencedeslois delaréfraction appliquéesauxlentilles,se traduitlorsqu'on se sert

dune

lentille nondia- phragméepar desimagesconfuses absolument impropresà servirenpho- tographie.

Plusles faces d'unelentilleauront de convexité et pluscedéfaut sera marqué. Ilse feradonc moinssentiravecles lentillesàlongfoyerqu'avec celles à courtfoyer.

On

pourraitcroireque,puisquelespartiescentralesd'unelentilleà faces sphériques réfractent troppeules rayonsetque lesparties entrêmesles réfractentbeaucoup trop, qu'en augmentantla convexité d'unelentilleau centre et qu'en ladiminuant graduellementvers lesbords, onparviendrait à y détruire l'aberration de sphéricité. L'hyperbole et l'ellipse sontdes lignesoùla courburediminuedu centre verslesextrémitéset lesmathé- maticiens ont démontré que l'aberrationdesphéricitépouvaitêtre entière- mentdétruite dans deslentilles dont les sectionssontdes ellipsesou des hyperboles.

Mais en photographie celaneserviraità rien. Remarquons,en effet,que

si l'aberrationdesphéricité se trouvealorsréellement détruite pour des pointssituéssurl'axe ou pourdesrayons parallèles àl'axe, ellea dûné- cessairementaugmenter pour des pointssitués hors del'axe; par consé- quent,cetteformedelentille, siconvenabledansleslunettesastronomiques où l'application des principes d'optique porte seulement sur des rayons parallèles à l'axe,

comme

ceux qui nous viennent desastres, ne pourra jamais convenir en photographie, où, aucontraire, on doit tenircompte plus particulièrement des rayons obliques ou divergents. D'ailleurs, les difficultéspratiques àsurmonter pour construire detelleslentilles sont si

(37)

-

21

grandes, que les lentilles àsurfacessphériques sont jusqu'à présentles seulesen usage,

même

en astronomie.

On

estparvenuà détruirecomplètement l'aberration desphéricité dans un objectif, parla combinaisondedeuxlentilles convergentes convenable- ment achromatisées. Ce système combiné, dû au professeur Pelzval, de Vienne, a été décrit par lui dansun mémoireadressé à l'académie des sciences de celte villeet constitueunchef-d'oeuvreau pointdevue

ma-

thématique. Ila reçuen photographie le

nom

û'objedif doubleet, parop- position,onaappeléobjectifsimplecelui quin'estforméqued'une lentille.

Vobjectif double, appelé aussi objectifà portrait, quoiqueexempt du défautd'aberration desphéricité, nedonne cependantsurun pian qu'une image nette d'une étendue très-limitée, mais, dans cetteétendue, d'une finesse remarquable. Si l'on observequ'il n'exige pas de diaphragmeet

queses lentillesétant àcourtfoyer, sa distancefocale définitive doit être très-courte, oncomprendraaisément qu'ilfournitl'imagephotographique en très-peu de temps.

En

résumédonc, deuxespèces d'objectifs:

L'objectif simple, formé d'une seule lentille,à long foyer et fortement diaphragmé; parsuite,trés-lent.

Vobjectifdouble ou àportrait^ formé d'unecombinaisonde deuxlentil- les, àcourtfoyer,peu diaphragmé ettrès-rapide.

On

se sert dupremierpourla reproduction des dessins qui exigent autantde nettetésur les bords qu'au centre. Ils servent aussi àp.endre desvues,parcequ'ilsrendentégalement bienles différents plans d'unsite.

L'objectifdouble sertà faire le portrait,oùgénéralementilsuffit quela figureseule soit bien rendue, une pose très-courte étant d'ailleurs ici exigée.

Nécessairement, pourréduiredescartes,onn'utiliseque le premier de ces deuxobjectifs,et son emploi justifie la disposition particulière qu'af- fectel'atelierphotographique au dépôt de la guerre, qui est tout autre que chezles photographes portraitistes.

En

effet,en vue de procurer à l'objectifsimplecertaines qualités spéciales, onadû sacrifier larapidité et, pourracheter enpartie cegrave inconvénient,éclairerlemieuxpossible lescartes àreproduire. C'est ainsi qu'on exposecelles-cidansun endroit bien découvert, enpleinsoleil etdansla direction dumidi.

La

grandeur absolue de l'objet et ladimensionI de sonimage surle verredépoli sontentreelles dansle rapport deleurs distancesrespectives

D

etl'objectif.

On

a donc :

_0

^

I

"

ci * .

(38)

22

Au moyen

decelteéquationetde lasuivante

on peutcalculerdeuxquelconques des cinq quantités 0,ï,D, d,f,con- naissant les troisautres.

On

trouveainsi:

ID _ 0^

'~'Ô+ï"~0+I*

Sil'onsuppose

0=1

dansles deux premières de ces égalités,on aura

^=2/* et

0=2/*

et, par suite,

f= —

j

, ce qui procure

un moyen

très-pratiqueettrès-exactpourdéterminer la distance focale principa'e d'unobjectif; surleverredépoli de la chambre noire, on reproduit avec cet object'f l'imagebiennetteetde

mène

grandeur d'un objet ; le quart deladistance duverredépoli à l'objet sera alors la longueur cherchée.

Pendant longtemps onn'a connu que l'objectif simple etl'objectif à portrait.Cedern'erest resté ce qu'il était; mais ona substitué à l'autre, sous divers noms, denouveauxobjectifs,qui tous ont pour but de corriger certains défautsobservésdansl'imagedonnéeparl'objectifsimple.

Au

pointdevue delareproduction des cartes,onn'avait,saufleur len- teur, qu'un défaut sérieux à reprocher auxobjectifs simples. C'est l'es- pècede déformation appeléedistorsion. Voici en quoi consiste ce défaut :

àl'aide d'une seulelentille convergentearméed'undiaphragme, il estim- possiblede reproduirelesimagesdesobjetsextérieurssans engendrer sur lesépreuvesune courburedeleurs lignesmarginales. Ainsiles lignesdu cadre rectangulaire d'un dessin deviennent deslignes courbes dontlacon- cavitéesttournée vers le centre ou vers l'extérieur, suivantqueledia- phragmeprécèdeou suitla lentille.Ladistorsion n'est cependant pas le fait dudiaphragme, ainsi que cela semble résulter de Tinfluence qu'il

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