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- PROPRIÉTÉS DES SELS D'ARGENT

Dans le document i' Wt ' 'i.ul^^bw^.^jv^*' a^^ (Page 27-32)

SousTexpression deselsd^irgent, oncomprendles combinaisons dans lesquelles l'argent setrouve chimiquement uni à d'autres éléments qui en déguisentles propriétés physiques. F^es principaux sels d'argent em-ployés dans les opérations photographiques sont: \enitrate ou azotate d'argent,le chlorure d'argent, Viodure d'argentet le bromure d'argent.

Lenitrated'argent estun dessels lesplusstables de ce métal. Il peut seconserveràl'élatsolide ouendissolutiondans Teau pendantun temps

indéfini,

môme

enrestantconstamment exposéà lalumière diffuse. Mais

ildevientsusceptible de subirl'influence delalumière en présence d'une matière organique animaleouvégétale.L'action des matières organiques sur lenitrate estde réduireFargent de sacombinaison; par conséquent, celles quifacilitentspécialement son noircissement sont surtoutcellesqui ontbeaucoup d'affinitépourl'oxygène: lesucre, par exemple.

Soumis à l'action de la lumière, le chlorure d'argent pur, préparé par lavoie humide, passe rapidement auviolet; lebromure devient grisâtre, ma-ss'altèremoinsque lechlorure; enfinViodure,pourvuqu'il soitexempt d'un excès de nitrate, nese modifie pas sensiblement et,

même

en plein soleil, conserveintactesacouleur jaune.

De

touscescomposés, lechlorure d'argentestdonc,du moinsen appa-rence, le plus facilementinfluencé parlalumière.Malgrécela, lechlorure purseraitun agent sansemploi en photographie, si certaines conditions ne rendaient pasl'action dela lumière surce sel d'argent beaucoup plus décidée. C'est d'abord rexcèsd'unseld'argent solublcyetensuitelapréscna d'unematièreorganique.Sur ces deux propriétés repose toutel'économie de lapréparation d'une couche de chlorure d'argent douéed'unegrande sensibilité.

Le choixdupapieret

même

de certains papiers spéciauxse trouve na-turellement indiquéici

comme

devantservirdesupportàlacouche,puisque

lechlorure d'argentforméen présence decettebase organique procurera une teinte plus foncée à l'image.Et pour exciter davantage encorecette sensibilité, en préparant le chlorure d'argentà la surface de la feuillede papier par lavoie humide, on traiteralafeuillede papier successivement par unedissolution de chlorure de sodiumet unedissolution de nitrate d'argent : lebain d'argent succédant à ladissolution saline, la surface sensible setrouve parce seulfaitpréparée avecunexcès denitrated'argent;

on peut

même,

afind'avoirla certitudequ'il en est ainsi, donneràdessein

-

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-unexcèsdeforce àlasolution de seld'argentqui constituelebain sensi-bilisateur.

Une

massede chlorure d'argent exposée ausoleilne noircissant qu'exté-rieurement,si intense que soitlateinte qu'elleprend, il en résulte que

l'actiondela lumière sur une couche de cette matière esttoute superfi-cielle etqu'enla préparantilfaut toujourschercherà luidonner lemoins d'épaisseur possible.

Pour nous rendre compte des phénomènes qui se produisent dans le chlorure d'argent sous l'influence delalumière, suspendons du chlorure purd'argentdans del'eau distillée etexposons-le ausoleil pendant quel-quesjours. Lorsquele noircissement sera parvenu àson

maximum

d'in-tensité, le liquidequisurnage accuserala présence duchlore libre ou, au lieu de ce gaz, de l'acide chlorhydrique (H Cl) et un oxyde de chlore (Cl^ 0), produits qui,l'un et l'autre, dériventd'une action secondairedu chloredégagésurl'eau.

Lesrayonslumineux annulent donc, du moins en partie,l'affinité

mu-tuelledes éléments chloreetargent,etil arriveque, pendant qu'une partie du chlore se sépare du protochlorure blanc, celui-ci se transforme en sous-chlorure d'argent,substance pulvérulente, noirebleuâtre, décomposée parles agents fixateurs (ammoniaque, hyposulfite de soude, cyanure de potassium) en chlorured'argentsolubleeten argent métalliqueinsoluble.

A^2cz=AôfC/-j-A^f, équation qui expliquepourquoilateinte des images baissesifortementpendantlefixage.

Parconséquent, pourobtenir,sur dupapier préparéau chlorure d'ar-gent,desépreuvesàuntonvoulu, il fautlessurexposeràlalumière, c'est-à-direattendrequ'ellesatteignentparleurexposition ausoleilunecouleur beaucoupplus foncéeque cellequ'on désire leur conserver.

Sidu nitrate d'argent se trouve en présence du chlorure d'argent, le chlore, mis en libertéparl'actiondela lumière,s'unità l'argenten dépla-çantl'acidenitrique etformeun chlorure d'argentqui sedécomposeà son tour.

Un

excès denitrateaugmentedonc,

comme

nous l'avonsdit, le noir-cissementduchlorure d'argent.

Quant aux matières organiques,ellesforment avecl'argentdessels dont l'oxyde, pendant l'insolation, perdant de son oxygène, descend à l'étatde sous-oxyde(A^^O)qui est une poudrenoire pouvantacquérir l'éclat

mé-talliqueparle brunissage. Cequi confirme celte opinion sur lanature de

l'actionexercée parlalumière sur lesselsorganiques d'argent, c'estqu'en les traitantpar des bases puissantes, on obtient des liquides fortement colorés; or/ précisémentlesous-oxyde d'argent possèdeun pouvoir colo-ranttrès-intense.Lesagentsfixateursdécomposentd'ailleurs cesous-oxyde

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-d'argent, exactement

comme

le sous-chlorure de ce métal, en oxyde d'argent [Xg 0)solubleeten argent métallique.

Telle est lasériedesréactionsqui ont lieuquand,en photographie,on

tire les épreuvespositives, lesquelles s'obtiennent presque toujours sur un papier préparé auchlorure d\irgent.

Nous

allons maintenant examinerl'action latente de la lumière sur le

bromureetl'iodure d'argent, bases des procédés pour obtenirlesnégatifs.

Nous

avons vu quelalumière exerçaituneactionmoins marquéesurle

bromure

etl'iodure d'argentque sur lechlorure.Cette action alieu pour-tant, surl'ioduresurtout, et dans un temps relativementbeaucoup plus court; seulementelle reste invisible,elle n'existe qu'àl'étatlatent.

Pourleconstater, faisons unedouble expérience: préparons unde ces corps, dansj'obscurité et par double décomposition, dans deux verres;

puis exposons un instant à la lumière l'un des deuxprécipités obtenus.

Leprécipité quiauravu lejourne différeraenrien de l'autre etiln'aura, en apparence, subi aucune altération; mais vient-on à les soumettre à l'action d'unagentréducteur (Jésoxydant), en versant,par exemple,un peu d'une dissolution de sulfate de protoxyde de fer dans chacun des deux verres ci-dessus, l'agentréducteur ne détermineraaucun changenient sur leprécipité qui n'aura pasété exposé à lalumière, tandis quel'autre se noircira enpartie.

De

plus, sur laportionnoirciede cedernier, lesagents fixateurs hyposulfite de soude et cyanure de potassium) n'auront plus d'action. Les conséquences d'un tel fait sontfaciles à saisir: les part'es atteintes parla lumière d'une surface préparéeà l'iodured'argentpouvant senoirciret étantalors insolubles, unetelle surface pourraservir à fixer l'image obtenue dans la chambre noire avec d'autant plus de facilité qu'elle s'impressionneà lalumièredans un tempsexcessivement court. Le bromured'argentdonneraitunrésultatanalogue,maisàundegré moindre;

le chlorure d'argent n'en produiraitaucun.

Quant àla nature des modifications invisiblesquesubit dans cecas la substance, dansl'état actuel de nos connaissances, elle échappe à nos moyens d'investigation.

Nous

devons donc nous borneràdes indications générales.

Nous

avons vuque la lumièreannulaitl'affinitédu chlorepourl'argent;

la

même

action ne s'exerce pas sur l'iodure d'argent. D'abord parce que

l'iode a pour lesmétaux une plus grande affinité quele chlore, affinité

quelalumière seule ne peutvaincre.Nul doute cependant que,oùcette action s'exerce, elle ne peut avoir pourrésultatqued'affaiblir faffinitéde l'iode etdel'argent,laquelle,pourêtre détruite,ne

demande

plus qu'à être faiblement provoquée.Dans l'action dela lumière surlechlorured'argent,

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-la séparaliondes éléments constitutifs du composé se complète, précisé-ment parsuite d'une seconde cause d'affaiblissementd'affinité: c'est1 affi-nitéextraordinairedu chlore pour l'hydrogène qui exercesoninfluence simultanémentavec la première, puisqu'elle est égalementprovoquée par la lumière. L'iode n'ayant pas pour l'hydrogène l'affinité du chlore, on conçoitquelaréduction del'iodure d'argent,

même

partielle, ne puissese faireàl'instardu chlorure d'argent; cependant,

comme

lalumière y déter-mine un étatmoléculaire favorableà ladécompositionqui nediffère pro-bablementpas deceluique la lumièrefaitéprouver au chlorured'argent,

il s'ensuit que la présence d'autres substances pouvant absorberl'iode

ou se combiner avecluipourrontêtreemployées pour jouer à l'égard de l'iodure d'argent le rôle que l'affinitédu chlore pour l'hydrogène joue à l'égarddu chlorure d'argent.

Le

Càsseprésente pour la couche d'iodure d'argent delaplaque da-guerrienne, qui s'ytrouve en présence d'un excès d'argent (du plaqué) qui absorbel'iodemis en liberté.

J\lais nous avons dit quec'était un désoxydant qui déterminaitdans l'iodure d'argent le changement

commencé

par la lumière. Or, quelle action un désoxydant peut-il avoir sur un iodure?

Aucune

évidemment,

etcequi leprouve, c'est que l'iodure précipité avec

un

excès d'iodure alcalin,puis exposéàlalumière,resteinsensible à l'action du révélateur.

L'effetdecedernier ne peutdonc êtreque leproduit d'une action secon-dairesurunautre corps dontlaprésence avecl'iodure d'argentest néces-saireet que,pour cette raison, on appelle agent sensibilisateur. Lorsque l'agent sensibilisateur estlenitrate d'argent,immanquablementle désoxy-dantledécompose enluienlevantde l'oxygèneeten mettant del'argenten liberté, lequelargentse porte surl'iodure d'argentqui a été exposé à la lumière,et, dans l'état particulier oùcedernier se trouvealors, c'est-à-dire ayantunepropension à se décomposer, il se forme très-probable-ment unsous-iodure d'argent,linsolubledans les solutions fixatrices, ou bien^décomposable parces dernières en iodeetargentmétallique.

Les conséquencesdecesfaits se déduisent facilementetjustifient par-faitement lamanière de procéder dans la préparation de lacouche d'io-dured'argentpourleprocédéditaucollodionhumide.

Dansceprocédé, eneffet,aprèsavoir recouvert uneglaced'unecouche mincede collodion contenant en dissolution un peud'iodurealcalin, ce qui s'appelle collodionnerla glace,onlaplonge dansunesolutiondenitrate d'argentoù l'iodure alcalin est transformé en iodured'argentdansla tex-ture

même

du collodion.

On

opère ainsi la sensibilisationdela glace, et d'une manièreparfaite, car,

comme

Vexpositiondanslachambrenoire dela

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-surfacesensible suit immédiatementl'immersiondanslebaind'argent,la

couched'iodure d'argent dontelle estforméerenferme nécessairement des tracesdenitrated'argentlibre.

Dans

le

mode

d'agirdes autres agents sensibilisateurs, il est certain que, directementou indirectement, ils opèrent en absorbantl'iode, car au-cuneparcellede cecorps n'estmise enliberté lors du développementde l'image.

Telle estlamanière d'agirdu tannindans\eprocédésecdumajorRussell, tel estl'effet produit parlamatièreorganique(colophane) introduitedans

le collodionpourleprocédésecàlarésinede Vabhé Desprats.

Pour

complétercetteétudedel'action delalumière surles selsd'argent en ce qu'elle peut présenter d'intéressantau point de vue dela mise en pratiquedelaphotographie, ilnous resteàexaminerle

phénomène

dela solarisation.

Voicien quoi ilconsiste :pour unesurfacesensible préparée à l'iodure d'argent,ilyaun temps donné au bout duquel la lumièrea produit son

maximum

d'actionen y déterminant par développement l'image la plus intense.

Une

durée d'exposition plus longue,loin de procurer à l'image plus de vigueur,neferaitquel'affaiblir, absolument

comme

si l'exposition avait été moindre. Reste à expliquerce fait:

La

difficultéavec laquelle

l'image se développe aprèsuneexposition trop courte et la singulière ra-piditéaveclaquelle, aucontraire, elleapparaît après uneexposition trop longue, prouve assez clairementquelalumièreagitsurle composé d'iodure d'argent en affaiblissant l'affinité de ses éléments constitutifs l'unpour l'autre.

Ilen résultequesil'onveut rendrecet effetvisible, les formulesi",

et5°ci-dessous représenteront assez bien l'étatdel'affinitédel'iodepour l'argent, 1» avantson expositionàlalumière,2» danslecas d'une exposi-tion convenable et o^ après une exposition trop prolongée. Mettons de l'azotale d'argent en leur présence. Sousl'influencedu désoxydant ou ré-ducteur,l'azotated'argent se décomposeraetl'argentmis en liberté

atti-reraàlui l'iode.

lo

Ag

lo J

20

Ag —

lo

UgNO^

go

Ag

Io(

Iln'agirapassur 1°,parce quel'ioden'y a aucunetendanceà se séparer del'argent auquelilestuni;mais ilseraattiré par l'iode de2o, car l'affi-niié del'iodepour l'argentdans l'iodured'argent n'estpas suffisam-ni-^nt affaibliepour quel'iode ailleàlui,cequidonneralieunécessairement

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àlaformation d'uncomposé plus complexequi ne peutêtre qu'un sous-iodured'argent(Ag^lo), composéquiconstitue l'image.

Dansle 5^, l'iode ayantunetendance considérableà seséparer de l'ar-gent,l'attraction qu'exerce surl'und'eux l'argentréduitdu nitratepourra en partievaincrel'affinité affaiblie de ces deux corps;de sorte que, en

même

temps qu'il se formera du sous-iodure d'argent qui constitue l'image,

comme

ci-dessus, del'iodured'argent(Ag lo) prendra naissance, lequel, étantblanc etn'ayant pas vu la lumière, sera soluhle dans les solutions fixatrices. Ilen résultera une moindre intensité dans le noir obtenu avec une expositionà lalumièretroplongup qu'avecune exposi-tionconvenable.

Lessels d'argentne sont pasles seuls dans lesquels lalumière apporte des modifications; selon toute probabilité, unesemblable propriété ap-partient à beaucoup d'autres corpsetpeut-être

même

quetous en sont doués; mais,pourle moment, la découverte des réactifs qui décèleront cette action est livréeau hasard, parce que l'explication complèteet ap-profondie desmétamorphosesproduites par la lumière dans les corps nenousestpas connue.

De

cetteconnaissancedépend l'avenirde la pho-tographie quisembleaujourd'hui

comme

emprisonnée dansses langes.

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