A
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//books
.qooqle cornESSAI
SUR LES SOURDS - MUETS
»
SUR LE LANGAGE NATUREL.
CET
OUVRAGE
SETROUVE
AUSSIAU
DÉPÔTDE MA
LIBRAIRIE, -Palais-Royal,galeriesdebois, n°»a65et 266.
ESSAI
SUR LES SOURDS ^ MUEES
Et SUR LE LANGAGE NATUREL,
ou
INTRODUCTION
A UNE
CLASSIFICATION NATURELLE DUS IDEES AVEC LEURS SIGNES PROPRES.PAR A. BEBIAN.
ceooooccooocQ V
PARIS,
J.
G. DENTU, IMPRIMEUR -LIBRAIRE,
rue desPetits-Augustin*,n<>5(ancien hôtelde Persan).
1817.
^opjcs ^mpiuires
seront signesdel'Auteur.f/î
A MONSIEUR
L'ABBÉ SICARD,
BIRXCTEUR DE^INSTITUTIONROYAIA
M3
SOURDS-MUET*KE PARIS,
Membre de rAcadémie française, de 1» Léjpoa dTionneu*, Cheralier des Ordres deSaint-Wladimir deRussieetd*
Vaaade Suède.
-M
ON RESPECTABLE AMlvIl nyest plus possible de parler des sourds-muets sans rappelervos travaux etvos succès. Votre
nom
trouvenaturellementsa place entêted'un ouvrage qui a rapportacesen/ans devotreadoption.
Eh
vous offrant cefaible Essai9jç nefais que vous rendrece qui vousappartient:honoréde votre, amitié depuismon
enfance, nosfréquens entretiens*tPtxémpledevotrevieym'avaientftit depuislong-
4%r$psrP<*rÈQgeri-intérêtsquip*us animepùup cette classe intéressanteparsonmalheur,et, leplusordi- nairement aussi, panla réunion de toutes les qua-
lités du cœur:
comme
si la nature eût voulu com- penser par-là u/{ oubli tropcruel.Pous
savez avec quelle ardeurj'ai étudié toutce qui regarde les sourds-muets. Les liaisons d'amitié quef
avaisformées avec quelques-uns devos élèves, et particulièrement L. Clerc, qui a été appelé aux Etats-Unispoury
faireparticiper sesfrères dïinfor- 'iuneauXbietifaitèdevotreméthode,m
9avaientfami-liarisé avec le langage des gestes, q,u$ personne ne leurapprend,etqu'on peut appeler langage naturel de l'homme, puisque nous, en portons en nous le principe, quelescirconstances développentselonnos besoins. Je fusfrappédesressourcesdecelangage$ faisouvent admiré avec vous lafacilité qu'il offre
pourl'expression des idées intellectuelles et l'expli- cationde$ actesdetentendement.
Nous
avons aussi forméquelquefois /e vœu, q\\onadoptâtpourPyédu- cationdes enfans parlans. une méthode analogue à~
.cellequiréussitsib\enpourlesejnfansnoui fontprivés de l'ouïe etdela parole^.
A
mesure que je connaissais, tnùqux les sourds- muetsvRéprouvais un plus vifregret de voir que varnii tantdemilliersde cesinfortunés, iln'yeneût çwtyï-s*£e*#nofnbre qui fussent rendus^parPins-tniQthnàla religion $tàtasociété: cequiest(Tau*
tantplusdéplorable,quel'ignorance eti'inexpérience- de fov4e$ choses çà fcs mtrç$ sont cQnfyiqnés
à
Ȏgit*r>
rewifwik
àpervertireneu#& #&? èWW
naturel.
R%^mufrec&$
y&
SQur^r^ue^ qu(eonf fulmisà^lnstruetton, n* peuvent%(klong-tejupf,voufk
savez, étudierpareux-mêmes,pqnçîVU'itn'ya tydictionnaire ni livres élémentaires dontils puissent se servir, n'ayant encore lusage d'aucune de nof langues.
Ce
double-inconvénientdevînt Fobjet de mes ré- flexions;foi
penséqu'on pourraitlecorriger,siontrouvaitle moyende fixerleurs signes sur le papier
comme
ony
fixe la parole. Poury
parvenir, j'ai cherchélesélémensdugeste,qui sont enpetitnombre,et
/ai
affectéàchacun un caractèrepropre.J'espèrequen
voyantla simplicitéetla facilitédecemoyenr ondira qu'iln'ya paseugrandmériteàl'inventer.J'ai soumis ce travail à votre examen; vous avez reconnu lafécondité du principe et l'avantage- qu'ilprometyen mettantlapratique devotreartàla] portée de tousles instituteurs> et
même
desparens qui voudraient instruire eux-mêmes
leurs enfans..Vous m'avez engagé
à
publier quelques réflexions quej'yavais jointes:je cède àvos conseils.En
pa- raissantsous vos auspices,,cetEssaiserareçu avec plus d'indulgence. Je sens quemon
travail laisseencore beaucoup
à
désirer; maisf
espère (et c'estdanscettevueque jelepublie)quelespersonnes qui t'intéressent
aux
sourds-muets, voudront lien m'è- clairerdeleurslumières} jerecevrai toutesles obser- vationsavecreconnaissance,etj'enprofiterai,n'ayantd
*Outre butquedeme
rendre utileàces infortunés, ensuivant deloin vos traces* *Recevez,
mon
respectableami,thommage
de motrwmmmmcç
etdem*
profondevfcérçOiQn*+/%/%/%/%/%tV%W%/\WW%W%J%tW%t%/%/\t\/%/%fW\t\W%
PRÉFACE.
Les observations qui composent cet Essai étaient destinées à servir d'in- troduction à un ouvrage dont
j'indi-que
leplan (pag. 67
et suiv.).Je
lespublie pour réclamer
lesconseils de ceux qui prennent intérêt aux sourds- muets.
Ce
petitouvrage ne sera peut-être pas sans
utilitédans ce momept, où Ton s'occupe, de toutes parts,
Itanul- tîplierlesétablissemens d'instruction
pour ces infortunés
,qmonfdouble-
înent droit à
laprotection des Sou-
verains, a
titrede^sujets
età
titrede
malheureux.
.
(ij)
En entreprenant de classer métho- diquement
lesidées,
etde déterminer
leurs signes propres, | encourrai peut- être
lereproche
d*avoir consulté plu- tôt mon courage que mes forcer
jmais que ne peut un
travailassidu çoutçnii de l'espérance d'être
utileà l'huma-
nité! X aurai 2}ttefytmoç
bu,t, s^Ton
trouve .que
leplan de mon ouvrage
est
assez bien combiné, pour que
tsans en changer
lesbases, chaque
partie puisse recevoir successivement
la perfection
qvf etten'aurait pas 4 a-
bor4 $$[$ mon tr^# Je
serais*encore fye^çeux, quand
jene ferais spq tew î m p%te#te ?$&
etks mo^ns^'e^éçufër çg que
je,n'au-
rai,
pi* %ir^ n*oi*m^me,£ espace au moins que-
lemoîit qui m/ anime ser-
vira d'excuse à ma témérité, et fera
( «j )
recavpir cet
E^ssaiavec indulgence.
Il est difficile
de ne pas se passion- ner un peu pour
lesujet sur lequel
on a long -temps médité, sur- tout
quand ce sujet
estvaste
etneuf,
etprésente une application immédiate.
En exposant
lesressources du lan-
4g4g§ d#3 sourds-muets,
j'aiété con- -&é% à pariée des imperfections de na» langues
;mais
jesuis loin de pen- se*
,comme Yossius, dont
j'ai citéI opinion
iqu'il faudrait renoncer à X usage de
laparole pour ne plus
s ex-primer que par
gestes.Les langues sont
le fruitdes
siècles, etdes
efforts-réww de tQP&tes plus beaux génies.
i£S <W*yr|^^
<te$grands écrivains
fao* mm*
Vtëfogede
laparole que
W^ m qu®n j§e pourrait
dire.(
iv
)Ce
serait,a
ditCondiUac,
igiiotèr lepremier avantage de
l'artde parler que de
leregarder seulement comme un moyen de âommunicatwn. Je
leconsi- dère comme un moyen analytique, qui nous conduit
d'idéesen
idées,de juge-
mens enjugemens, de connaissances en connaissances
±Mais
c'estjustement parce que la parole n
estpas seule-
ment l'expression, mais encore
l'ins-trument ordinaire de la pensée,
qttfcses imperfections ont des consé- quences
sifâcheuses,
etont mé-
rité
de fixer ï attention dès philoso-
phes:
' "Je n'ai pas cru nécessaire de coiô- battre l'opinion qui veut que nos idées soient inséparables des môte
destinés à
lesreprésenter
:cette er-
(<T)
ïçur se troure: réfutée par un trop grand nombre
fie faits positifs.Pour ne prendre des exemples que parmi
les
sourd&muets
:sans parler du plus ou: moins -grand développement de
leur esprit
vavant
qu'ilsaient la con- naissance d'aucune langue, j'aurais
pu
citerces deuk sourds-muets
,l'un
de Chartres,
l'autred'Angleterre, qui, ayant recouvré spontanément
l'ouïe,
acquirent en trop peu de temps
l'usage de leur langue maternelle
,\pbur qu'on puisse supposer
qu'ilsaient appris
1«^idées avec
lesmots;
Celui de Chartres
n'avait pas
faitpart à ses parens du changement heureux
ojiiéré
dans ses organes; maïs écou- tant attentivement tout ce qui se
di- saitautour de
lui, et s'exerçant en
secret,
ilse mit un beau jour à parler,
'('tJ )
comme
lesautres
,au grand. étâttiUK
ment de sa
famille. *o',.L
;,.; lin: *:.
..-.--:
... ..v -r
-
>":
- ' '-t
.Jai^isipu
citerencore Ions
leslsôurdsrmuel^ qui ânfo&ent kl
institut»-
ÛQWi
(€ftqui, àù bout de «quelques!
jjûtors,.
Causent #vec
leuçslcamarades Qommei
*&il&âvaiei^;;ftù*^»urs yécw ensemble.
; S'àiyh
déices eftfanà Ak
&uit
tdi#
.ou; douze
;asns, ;qui
rsahp aucune infraction
,araiënt assez de
justesse d'esprit poùr,reéorinaîtea«ti
feireremarquer
l'inexactitude,dq quelque8 lignes ériipièyés darte I*
maison;
>;<; ^-
•-;*t;v.;j;;.K:) :
.-!*-0
flest
incontestable que
lasurdité O
« . , •
—
1 JT;
- \ - «t ;p j j> : .. i '.;.JiJi,/MJ.:,M..i Jl.iV
(*) Il en seraitde
même
fie}a privation du go|U et de l'odorat. Cferc, dont jai parle, est aussiprive de«ederniersenst v .. .i, ,,,*.. ^
( vij
y
tfôte
iiètidé
ïâforce ni de
l'éteftduedelà pèbsëë. D un
aiittecôté,
iltfest
£as déWoiitrë,
sî,atec mie ignorance
parfaite, on
seraitplus éloigné de là vraie science, qu'avec beaucoup de connaissances semées d'erreurs
etde préjugés; et
sion ne gagnerait pas souvent à perdre tout ce qu'on
sait,à condition de perdre aussi tout ce qu'on croit savoir. J'espère cependant qu'on ne m'accusera point d'avoir mis
lacondition des sourds -muets au-dessus de la nôtre. Je suis bien éloigné de contester
lesavantages de
l'ouïe
etde méconnaître ce bienfait
du Créateur. Si
l'ouïen'ajoute rien à
l'intelligence,
ce sens
estpour nous
une source de jouissances
;son
uti- litése reconnaît à cbaqye instant
; laprivation en
estun malheur
réel.( viij )
Tous mes vœux seront remplis,
sijepuis contribuer à porter quelques
dédommagemens à ceux qui en sont
affligés.
ESSAI
SUR LES SOURDS -MUETS
SUR LE LANGAGE NATUREL,
DÉFINITION^
JLe mot
signe a été pris dansbeaucoup
d^ac^ceptions différentes.
Le
Dictionnairede VA*
cadémie
le définit :La démonstration
eacté*Heure de
ce qu'onpense
ou,decequ'on veut.On
peut dire encoreque
c'est l'expression d'une idée, destinée à réveillerune
idéesem-
blable dans l'esprit de celui à qui l'on s'a-dresse. •
En
parlant des sourds-muets, on restreint ordinairement la signification de cemot
aux gestes par lesquels ilscommuniquent
leurs pensées;un
signeest, dans ce sens,Un ou ph^^irs
gestes exprimant une idée.signes qui ont
un
rapport direct et na- iu^^iiC > )
turelauxidées,et lesrappellentpar eux-mêmes, sansconventionpréliminaire,peuventêtreap- peléssignes naturels.
Les
produits des artsdû
dessin sont, par exemple, lessignesnaturels des objets qu'ils représentent.
Si
on
veut prendre cette expression dans le sens leplusrigoureuxron ne
donneralenom
ûe
signes naturels qu'à ceux qui,non
seule-ment
rappellentimmédiatement
l'idée, mais sont encore inspirés par la naturemême
et produits sans étudeet sans art : tellessont ces expressions de laphysionomie
qui rendent avectantdevéritétouteslesaffectionsdel'ame etmême
les opérations de l'esprit;où
sepei- gnent dans toutes leurs nuances le plaisir, là douleur,lajoie, la tristesse,l'amour,lahaine, la compassion, la colère, le désir, l'horreur, l'admiration, lemépris,la frayeur,lasurprise, l'attention, l'inquiétude, la méditation, etc.Tel est encote legestede la
main ou du
Côrp$qui
accompagne
ces diverses expressionsde
la figure, et leurdonne
plus deforce et de pré- cision : il repousse avecdédaiti,on
setteavec tendresse\ ilappelle,commande
, prieou me*
nace; il rapprocheles objetsquel
fœil
examine
et
compare
j il enfaitvoir les rapports 4|*di-+mensioii
ou
de forme; il en indique lesfilou-(S)
teméns
,en
dessinele contours, etexprimeëti les imitant tontes les actions possibles. C'est par cemoyen que
tous les sourds-muets s'en- tendent entr'eux, etque
des sauvages9même
en
parlant des langues qui leur sont respectifvement
inconnues, savent secommuniquer
leurspensées,-engagerleurfoi, contracter des alliances.
Des
relations dontOn
ne peut con-tester la véracité,
ne
nous manqueraient paspour appuyer
cefait.Nous
citerons entrautres*un morceau
fortcurieux insérédans lesTran*
^actionsphilosophiques
amêricames
>etdontnous donnons
la traduction.L'ensemble de ces signes, quisont naturels àtousles
hommes,
etcompris entousleslieux, formeun
langagebeaucoup
plus riche qu'onlie le croit
communément
; il suffit à tous les besoins de la pensée, etméritelenom
delan*gage
naturel.Nous\eriendrons
sur ce sujet,
après avoir jeté
un
coup-d'œîl surl'histoirede^instruction de sourds-muets»
(4)
1\*W%*W%MV\W%t\W\1V*V%W\M\W\W\(\W\*%W%
PRÉCIS HISTORIQUE
DE
L'INSTRUCTION DES SOURDS -MUETS.
JL/essourds-muets eurent
longtemps
ledoublemalheur
d'être privés par leur infirmitédu commerce
deshommes,
et d'être confondus avec les idiots et les insensés.Les
anciens les regardèrentcomme
des victimesdela fatalité,
frappées
du
courroux céleste.Dans
quelques contréesae
l'Asie, au contraire, ils partagè- rentavec leshommes
privés dela raison; les respects/Lespeuples, quilesrévéraientcomme
des prédestinés.
Les Romains
, dontlescomédiensportèrent àun
sihaut degré deperfectionlelangage des gestes, qui est le langage naturel des sourds- muets,auraientdû, il semble,y
puiserl'idéeet les
moyens
d'adoucirle sort deces infortu-/
(5)
nés; et
un
art consacré aux plus frivoles plai- sirs, fûtdevenu
cherà l'humanité.Mais
le bienfait de leur instruction élait réservé à cet esprit de charité qui descendit surlaterreaveclareligion chrétienne.Cepen-
dant long-temps
encore le sort des sourds-muets
n'excita qu'une impuissante et stérile pitié; et ce n'est qu'àune époque peu
reculée•
que
leur infortunéfixa l'attention de quelqueshommes
généreux,qui entreprirent de lesren-• dre à la religion et à la société.
Instruction
de?
sourds-muetspar
luparole.C'est par la parole
ou
par l'écriture, qui est la peinture de la parole,que
leshommes
se transmettent ordinairement leurs pensées.
Parce
que
cemoyen
decommunication
est général,on
étaitporté àleregardercomme
le seulpossible.On
croyaitmême
, et cette opi- nion n'estpasencore entièrementdétruite,que
la parole est indispensable à'l'exercice 'de la pensée.
On
dut par conséquent chercher avant toutà rendreaux3ourds-muetsl'usagede cette faculté.P.
Ponce,
bénédictindu
couventdç
Saha- gun, auroyaume
8e I^éon, est,,à ce qu'il pa-raît', lepremier qui en fit Fessai, et le succès surpassa son atteste; car
on
rapporte que ses élèvts soutenaienten
public des discussions Sur divers sujets, «Chose
admirable,ditWaU
lisius (i), P.
Ponce,
bénédictin,mon ami
r apprenaità parierauxsourdsdenaissance,sans autreartque
deleurenseignerd'abordà écrire,eu
leur indiquant avec lamain
les objets qui étaientdésignés par lescaractères, eten
pro-voquant
ensuite lesmouvemens
de la langue quiy
correspondent C'est ainsique
ceux qui sont privés del'ouïepeuvent remplacer la parole par récriture, et arriverà la connais-»sance des choses divines par lé
moyen
de lavue,
comme
les autres le font par lemoyeu
deFouie^ cedontj'aiététémoin dans lesélèves
de mon
ami. » Ils raisonnaient, dit-on, sur l'astronomie, la physiqueet la logique-, con- naissaientle grec*l'italien, lelatin; quelques^uns
y ajoute-t-on, étaient d'habiles historiensj Us se sont (2), dit quelque partPedro de
Ponce, tellementdistinguésdans
lessciences, qu'Us eussentpassé pour gens
habiles,aux
yeuao
même
d'Aristeté,(1) Philosophiasacra, cap, ni, pag. 55.
(2) Notecommuniquée audocteurGé\par
M. Em-
manuel Nugneade Taboada*
(7)
Lçs
témoignagesunanimes
descontempo-
rains
ne
laissentaucun
doute sur les succès vraiment prodigieux deP.Ponce
;on ne
pour-rait les soupçonner toutauplus que d'un
peu
d'exagération. Il sepeut
que,
dans l'admira- tionqu'adû
exciterun phénomène
jusqu'alors inouï,on
se soit faitquelqç'illusion.Ceux
qui connaissent bienlessourds-muets, saventqu'il arrivefréquemment
qu'onattribueàleurintel- ligence ce qui estl'effetdeleurmémoire
,sur- toutquand on
ïqs a habitués à ne s'exprimerque
parla parole.Quoi
qu'ilen
soit, il paraît que P.Ponce
ne transmit point àun
succes- seur ses procédés, etencoremoins
son talent.Mais
si son artmourut
avec lui>sonexemple ne
fut pasperdu pour
l'bumajûté.Trente-six ans après sa
mort
(i)> en1620*
Juan-Pédro
Bonnet
publia en espagnolXArÇ de
foire parlerlesSQurd^muets.
Ilétaitsecré- tairedu
connétable dé Vélasco, dont Poi^cp avait instruitlasœur
etlesdeux
frèrçs-, sourds- muets.Ilavaiteu
nécessairement connaissance delaméthode
de P.Ponce
: il paraît cepen- dant qu'il n'en fait pas mention. Je ne puis(1)Mortau moisd'ao&t i584;çUns
k
couvent deSan Salvador deOnsy.(8)
assurerlefait,ni rien dire de son ouvrage,
que
j'ai vainement cherché à
me
procurer.Deux
autresEspagnols,Emmanuel-Ramirez
de Cortone, et Pierre de Castro, marchèrent avechonneur
sur les tracesde
leurcompa-
triote.
J. Wallis, processeur de mathématiques à
Oxford
, ayant long-temps médité sur la for-mation du
son, dont ildonna un
excellent traité (i), trouvaun moyen
de corriger tous les défauts de prononciation quine
tiennent pas àun
viced
vorganisationde
la langue, etRapprendre même
à parleraux sourds-muets.C'est, Je crois,
un
deshommes
qui aient lemieux connu
l'artde
les instruire.H
fit Pédu->cation de plusieurs
de
ces infortunés$ il leur apprenait à exprimer leurs pensées par la pa-^yole etparécrite età
comprendre
ce qu'on leur écrivait. «\lleurfaisati^articuler distinctement« tous les
mots
lesplusdifficiles,en leurmon-
« trant les positions et les
mouvemeus
qu'il« faut
donner
à la gorge, à la langue ,aux
(i) Grammatica linguœ anghçanœ, cui prœfîgitury deloquelâsivedesonorumomnium loquelariûmfor~
rnativne tractatus grammatico-pfy'sicus, anno 1&5%
primidnédita. \
(9)
-* lèvres et aux autres organes de la voix.
La
« souffle qui sort alors des
poumons
produittf toujours le son désiré,
que
celuiqui le pro^« fère, s'entende
ou
ne s'entende pas (i).« Voilà, ajoute Wallis, la partie de leur
* éducation qu'oifaime le plus à admirer; et
« c'est cependant la plus facile et la
moins
v importante,etquileurseraitd'unbienfaible
« usage, sans ce qui reste àfaire; carpronon-
* cer des
mots comme
des perroquets, sans« connaître leur signification, de quelleutilité
« serait-cedansle
commerce
delayie?* Aussi dédaigne-t-il d'apprendre à parler à plusieurs de ses élèves.A
l'aide des signes, par lesquels lessourds-muetsexprimentnaturellementleurs pensées, il parvenait enpeu
detemps
à lesmettreen état4de
comprendre
cequ'ilslisaient, etd
?acquérir par conséquent toutes les con- naissances qui peuvent se transmettre par les livres.Sans avoir eu connaissance ni des travaux des trois Espagnolsnide l'ouvragede Wallis,
Conrad Amman, médecin
suisse, entra dansla
même
carrière, et obtintun
succès égal.(i) Lettreaudocteur Beverly,
—
Transactions pé£*fasophiquçs. liOûdres,1698;
( io )
Son
traité intituléSurdus
loquens(imprimé en 1692)9
fit connaître l'heureux résultatde
ses recherches; laDissertationsurlaparole,
qu'il publia plus tard (en 1700), et qui
en forme
lecomplément
,.renferme la meilleure explication qui eût paru jutque-là,du méca- pi$me
des prgjnesde lavoixetdelaformation des 909$.Ou
trouve dans cesdeux
auteurs toutes les lumières donton
peut avoirbesoinpour
apprendre à parleraux
sourds-muets,Quoique
l'ouvragede
Wallissoit plusspécia?- lemffit destiné à la prononciationanglaise, e%celui
d'Amman
à laprononciationallemande»ilnefaut qu'un
peu
d'étudepour
enappliquer les principes à toutes les autres langues.P$iV£i9$, Portugais, contemporain del'abbé de l'Epée, ajouta àla pratique de s^s devan-
cier^,l'usage
du
1*alphabet manuel;
qu'ilavait recueillidans les collèges d'Espagne, et qu'il s'appropria en le perfectionnant et en l'e|iriT-cbis.&antd'ungrand
nombre
designesnouveaux, propre* à indiquerla prosodie desmou
et la diversité desintonation*.J'ignoresi cetalpha- bet a étéconservéquelquepartenentier.Le
P.Vanin
, doctrinaire, qui s'occupaitàl^mêwe
époque, del'iuftmcuw
des ssurds-muets
, parlait à leur»yeu*
*tt JPQyftidW
( II )
lampes qui représentaientlesprincipauxtraits
del'histoiresacrée.
Un peu
plq$ tard, l'abbéDeschamps
pu- bliaun Cours
élémentaired
'Educationdes
sourds -muets. Cet ouvrage a été l'occasion d'unebrochureintéressanted'unsourd-muet(i)(i) Observations d'unsourd-muet suruncoursélé- mentaire, etc. Farts, 1779.
On
en a rendu compte dans le Mercure dedécembre,même
année, où l'on trouve,deplus,unelettredeM. Desloges. Je viensdene
procurer cette brochure, que j'avais long-temps cherchée, et dont je n'avaisluquequelques passages*Je crois qu'on
me
saura gré defaire connaîtrequelque ehpse dece singulier auteur. Voicicomme
il rapporte tonhistoires«Jesuisdevenu sourdetmuetàlasuited'unepetite*
véroleaffreuse que j'ai essayée versl'âge desept ans.
Lesdeuxacctdensdelasurdité etdu mutisme
me
sont survenus enmême
temps, etpourainsi dire sans queje m'en soisaperçu.. Pendant lecours de
ma
maladie,qui aduré près de deuxans, mes lèvres se sonttelle-
mentrelâchées,quejenepuislesfermersans ungrand eâbrt, ou qu'enymettantlamain.J'ai d'ailleursperdu presque toutes mes dents : c'est principalement àces deuxcausesque j'attribue
mon
mutisme.tDansiescommencdtaensde
mon
infirmité, ettant queje n'ai pas vécu avec des sourds etmuets, je n'a-»Vaisd'autre ressourcepour
me
faireentendre, que l'é>critureou
ma
mauvaiseprononciation*Jeneme
servaie(
»
)qui crut devoirdéfendre lelangage des signes
méconnu
par l'abbéDeschamps
, et qui estlui-même une
preuve éclatante 3e la supério- rité de ce langagepour
ledéveloppement de
l'intelligence;car,sanspresque4'autr essecours
que
l'usage des signes naturelset lafréquenta- tionde quelques sourds-muets,pour
laplupartmoins
instruitsque
lui, P. Deslogesavait ac-tquis qnejustessed'esprit
que beaucoup
de par- tons, avecune bonne
éducation, auraientpu
lui envier.
que designes épars, isole's, sans suite etsans liaison.
Jeneconnaissaispointl'art de les reunirpour enfor-
mer
des tableauxdistincts, au moyendesquelsonpqut représenterses différentes idées, les transmettre à ses semblables, converser avec eux en discours suivis et avec ordre. Le premier qui m'a enseignécet art si vtile, est un sourd etmuet denaissance, italien de nation,quinesaitnilireni écrire;il«taitdomestique chez un acteurde lacomédie italienne*Il a servi en- suiteenplusieurs grandesmaisons,etnotammentchez M. le princedeNassau. J'aiconnu cethomme
à l'âge devingt-sept ans, et huit ans après que j'eus fixema
demeureà Paris. » (Pre'f., pag. 7 et^suiv.)
Avant son infirmité, Desloges avait reçu quelques principesdelecture etd'e'criturfe, dontilavaitconserve le souvenir, et dont il tira ensuite un si grand parti*
C'étaitunpauvreouvrier, colleurde papier etrelieur^
prive'detout secoursétrangerpoursou instruction*.
•(.*,).
L'abbé
Deschamps
n'ajouta rien d'ailleurs£
ce qui avait été faitavant lui; il s'appliquaitbeaucoup
plus à bien fairearticuler lesmots
à ses élèves,qu
?à leuren
faireconnaîtrela signi- ficationprécisej etcroyait avoirtoutfaitpour eux
et les avoirrendus à la société ,quand
illes renvoyait dans leur famille, portant dans leur
mémoire ou
dans leurs cahiersun
grandnombre
deréponsesetde demandes, qu'ilspro- nonçaientassezdistinctement,maisprequ'aussi pauvresd'idées qu'auparavant.Ce
qu'iln'avait oté tenterlui-même
en faveur deces enfans ,il seflattait
que
seuls ilspourraientle faire, etque
, sans autre secoursque
lesmots
qu'il leur avaitappris à prononcer>on
lesVerrait, avecle
temps
, accroître lasomme de
leurs idées,
les rectifier, les
combiner, comme font
lesenfans
ordinaires, aveclesprogrèsde
l'dge.Vainement
l'abbéde l'Épée avait pris soin deluiexposer les avantages, de luiexpliquer les
procédés de la
méthode
d'instructionpar
signes•j l'abbé
Deschamps
ne fut frappéque
des imperfections inséparablesd'uneinvention nouvelle. Il futeffrayé des difficultés : il s'ar- rêta devantelles au lieudechercheràlessur- monter,pour
lesaplaniràsesélèves.Rendre
aux sourds-muets la facultéméca-
(
4
)nîquede la parole, sans leur apprendre à at- tacher
une
idée précise àchaque
terme, sans leur faire connaître nori seulement la valent absolue desmots
, mais encore leur valeur re- lative , et l'influence qu'ils exercent lesuns
surlésautresdanslacomposition delaphrase;sans les initier enfin à tous les secrets de nefs
langues; c'est porter
un
bien faible soulage-ment
à leurinfortune, c'est fatiguer leurmé- moire
sans fruitpour
leur intelligence. Telétait le vice fondamental dé la
méthode de
l'abbéDeschamps
; tel sera celui detoute rfé- thodequi n'aura paspour
principe d'éclairer l'espritet de formerle jugement.Si l'instruction des sourds-muets par la pa- role a conservé quelque faveur, c'est par le souvenir des succès réels obtenus parl\ï. Pe-
reire.
Mais combien peu
d'enfans sont placés dansdes circonstances aussi favorablesque
1e futsonélève, Sàbouïieux deFontenài
, cons-tamment
sous lesyeux
d'un excellent maître, ausein d'une famille dont tousles membres*, dont tous les amis , coirfme il nous l'apprendlui-même
, concouraientàsoninstructionavecun
tendreintérêt, qu'échauffaitencorelanou- veauté de la chose.Qu'en
peut-on raisonna-blement
conclure? sinonqu'unhomme
habile(.5)
Tqtxx se consacre» exclusivement & l'éduiiatïoti d'un
ou deux
sourds-muets,parviendra,àforcede
soins, detemps
etdepatience, àtriompher de tous les obstacles.Mais
remarquez encoreque
cette éducationmême, pour
êtreun
jour autrechose qtie celle d'unperroquet, doitné- cessairementcommencer
par le langage des gestes, seulmoyen de communication
qui sortdans le principe entre le maître et l'étète
,
parce
que
les signes seulsontun
rapportdiredt àl'idée; et l'onne
peut renoncerà ce secours,que
lorsque le sourd-muet est déjà avancé et qu'il entendun
assez grandnombre
demots
,
pour comprendre
les définitions à l'aidedes- quellesva
chercheraàluidonner
l'intelligence des autresmots
qu'ilne
connaîtrait pas en- core.Si cette
méthode
, péniblepour
le ttiattre ,rebutante
pour
l'élève,peu
sûrte dansses ré- sultats, peutnéanmoins
réussirdans une
édu- cation privée , elle ne saurait être admise Sans préjudice dansune
institution publique,
où
le maître est obligé.de partager 'ses soki*entre
un
grandnombre
d'élèves.Le
butde
l'éducationdoit être,non
pas cTaprpretidfé dci mots, mais dedonner
des idées justes;hoà
pas d'exercer
un
organe niune
seule faduké(«*;).
Comme
lamémoire
, mais dq,développerPea- semble des facultés intellectuelles,pour
for-mer un jugement
droit et sûr.L'avantageinappréciablequ'offrelaréunion des sourds-muets, et qui ne peuts'allier avec leur instruction parla parole, c'est d'enrichir
chacun
des idées detous les autres-, c'estde
réveillerleur intelligence enstimulantleurat- tentiony. c'est de les forcerà
donner
à toutes leurs conceptionsune
forme claire etprécise,
qui les rende susceptibles d'être transmises parle geste.
Mais
au lieudu
spectacle intéressantqu'of- frent ces enfansréunis, au lieu de cesgroupes enjoués, delavivacitédeleurpantomime
,du
feude leur conversation ,
du
jeu de leurphy-
sionomie,où
viennent se montrer ,comme
dans
une
vive peinture, toutes les émotionsde
leur aine; qu'on se figureun
certainnombre
de sourds-muets qu'onvoudrait contraindre àne
faire usageque de la parole, forcés de ren- fermer toutes leurs idéesdans le.cercledu peu
de mots qu'ilscommenceraientàcomprendre
;
occupés à lire péniblement quelques sons qui
ne
leurreprésentent rien, sur des lèvres dontl'ouïene dirigepasles
mouvemeqs
incertainsj l'ennui etledégoûtseraientles premiersetlesC
i>
)moindres inconvéniens
de
cettemarche
vi- cieuse ettyratmique»La
parolene
peutdonc
servirdebaséàTédu-
cationdes sourds-mue|Sj maiselleenpeut, elle
endoit êtrele
complément.
11seprésenteàcha- que instatrtdans
leioommerce
de la vie, des circonstancesoù
illeurest1avantageuxdepou-
voirexprimer, leur pensée1 à
peu
prèscomme
les autres
hommes. Anssi^Yabbé de VEpée
qui,
comme
il le ditlui-même
, auraitcru se ravaler eu suivant exclusivement cettemé-
thode, qu'ilcompare
à la routine aveugle des maîtresd'école, avoue, d'un autre côté (//te- titution des sourds-ptuets> pag. 15S
},que Y unique moyen de
lesrendre totalementà
la sociétéê estde
leurapprendre à
entendre desjeux
e(à
s'exprimerde
vive voiàâ.Nous y
réussissons, ajoute -t-il,
en grande
partieayec
les nôtres; ilnés
t rien* absolutnent rien qu'ilsne
puissentécrire sous Ick dictéede
vivevoix
etsans
leurfaireaucun
Sfgrie*C'est d'ailleurs
une
chosequin'exige ni beau-coup
de peine nibeaucoup
detemps
(t),-(t) Quelqu'un s'extasiaità une séance publique de M. VshbéSjçard+ eaehiendantparlerOu soùfd*muet«.
« Mes|i«Hî^r repritle célèbreinstituteur, sijepouvais-
( »« )
quand un
sourd-mueta acquistau certainde- gré d'instructionjqu
il aappris à captiversonçtteiftipn, etestenétatd'entendreles
démons-
trations nécessaires. Ilappréciealorsl'avantage,
il éprouve le désir de pouvoirconverser ave*
les autres
hommes
> il sentl'utilité des leçon*qu'on lui
donne
> et double d'effortspour en
profiter. Il connaît déjà les
mots
sur lesquelson
l'çxerce, etchaque
prineipe lui fournit un- grandnombre
d'applications, quilui en zen*dent l'étude
pou moins
agréable qu'utile.En
quelques jours il saura prononcer toutes les lettres, et e*i
deux ou
troismois, s'il estbien dirigé, ilpourra Une, etparconséquentparler, puisqu'il saitdéjàécrire sapensée. Ses progrès rapides lux fout trouverune
source de plaisirsdaps
un
travail qui est si rebutantquand ou VentrçpeAdsur
des sourds-muetsnon
instruits, qui youscomprennent
difficilement, quine
yoyeutp^sAl&remen* ou
l'on veutlesmener,
etsouvent
^
refusent opiniâtrementàun
exer*cice pénible qui leur paraîtbizarre, et dont l'ennui doit êtreinsupportable sansla perspec- tive des avantages qu'ilpromet. N'est-il
done
payerdesmanoeuvrespourcettebesogne, ilnesortirait
p&sd*
U
roisenunseul«lève quineafctparler. »<*9)
pas âfesttfdedevouloir consacrertoutletempà de l'éducation des sourds-muetsà leur
donne*
l'usage
de
laparole,quand, un
peuplus tard,on
le pourra faire endeux ou
troismois?
Je n'entendspas qu'au bout de cetemps
ils sau*rom
parlerdomine
les autreshommes
, c'estchose impossible; leurs discours seront tou- joursd'une
monotonie
fatigante; et tous ceu*que
j'ai eu occasion d'entendre, poussent àei feccens pénibles et désagréables. J'ignore jus- qu'à quel point les soins assidus d'un maître habile, secondémême
par les plus heureuses dispositionsdel'élève, pourraient corriger ce défaut;H
faudraitdu moins beaucoup
de temps, etune
patience à totfte épreuve; et là peine surpasseraitde beaucoup
l'avantage qu'on enretirerait.
Les
sourds-muetsqui parlentaiment encoremieux
s'entretenir par gestes etmême
|>arécrit. D'ailteurs, leur habileté à lire dans les mottteinefls des lèvres,
ne
va jamais, jus*qu'àleurfaire
#omprendre un
discours suivi.C'est
donc
àjustetitrequ'onregardeM.
l'abbé.*>*
h'ÉHt eommè
le fondateur de l'art d'ibs**
truirfc les sourds-muets,
Nous
n'avons pas Jrs- simuléqu'avantlui,Wallisn'eutfaitusage déla'