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(1)

A

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//books

.qooqle corn

(2)
(3)
(4)
(5)
(6)

ESSAI

SUR LES SOURDS - MUETS

»

SUR LE LANGAGE NATUREL.

(7)

CET

OUVRAGE

SE

TROUVE

AUSSI

AU

DÉPÔT

DE MA

LIBRAIRIE, -

Palais-Royal,galeriesdebois, n°»a65et 266.

(8)

ESSAI

SUR LES SOURDS ^ MUEES

Et SUR LE LANGAGE NATUREL,

ou

INTRODUCTION

A UNE

CLASSIFICATION NATURELLE DUS IDEES AVEC LEURS SIGNES PROPRES.

PAR A. BEBIAN.

ceooooccooocQ V

PARIS,

J.

G. DENTU, IMPRIMEUR -LIBRAIRE,

rue desPetits-Augustin*,n<>5(ancien hôtelde Persan).

1817.

(9)

^opjcs ^mpiuires

seront signesdel'Auteur.

f/î

(10)

A MONSIEUR

L'ABBÉ SICARD,

BIRXCTEUR DE^INSTITUTIONROYAIA

M3

SOURDS-MUET*

KE PARIS,

Membre de rAcadémie française, de Léjpoa dTionneu*, Cheralier des Ordres deSaint-Wladimir deRussieetd*

Vaaade Suède.

-M

ON RESPECTABLE AMlv

Il nyest plus possible de parler des sourds-muets sans rappelervos travaux etvos succès. Votre

nom

trouvenaturellementsa place entêted'un ouvrage qui a rapportacesen/ans devotreadoption.

Eh

vous offrant cefaible Essai9jç nefais que vous rendrece qui vousappartient:honoréde votre, amitié depuis

mon

enfance, nosfréquens entretiens

*tPtxémpledevotrevieym'avaientftit depuislong-

(11)

4%r$psrP<*rÈQgeri-intérêtsquip*us animepùup cette classe intéressanteparsonmalheur,et, leplusordi- nairement aussi, panla réunion de toutes les qua-

lités du cœur:

comme

si la nature eût voulu com- penser par-là u/{ oubli tropcruel.

Pous

savez avec quelle ardeurj'ai étudié toutce qui regarde les sourds-muets. Les liaisons d'amitié que

f

avaisformées avec quelques-uns devos élèves, et particulièrement L. Clerc, qui a été appelé aux Etats-Unispour

y

faireparticiper sesfrères dïinfor- 'iuneauXbietifaitèdevotreméthode,

m

9avaientfami-

liarisé avec le langage des gestes, q,u$ personne ne leurapprend,etqu'on peut appeler langage naturel de l'homme, puisque nous, en portons en nous le principe, quelescirconstances développentselonnos besoins. Je fusfrappédesressourcesdecelangage$ faisouvent admiré avec vous lafacilité qu'il offre

pourl'expression des idées intellectuelles et l'expli- cationde$ actesdetentendement.

Nous

avons aussi forméquelquefois /e vœu, q\\onadoptâtpourPyédu- cationdes enfans parlans. une méthode analogue à

~

.cellequiréussitsib\enpourlesejnfansnoui fontprivés de l'ouïe etdela parole^.

A

mesure que je connaissais, tnùqux les sourds- muetsvRéprouvais un plus vifregret de voir que varnii tantdemilliersde cesinfortunés, iln'yeneût çwtyï-s*£e*#nofnbre qui fussent rendus^parPins-

(12)

tniQthnàla religion $tàtasociété: cequiest(Tau*

tantplusdéplorable,quel'ignorance eti'inexpérience- de fov4e$ choses çà fcs mtrç$ sont cQnfyiqnés

à

Ȏgit*r>

rewifwik

àpervertireneu#

& #&? èWW

naturel.

R%^mufrec&$

y

&

SQur^r^ue^ qu(eonf fulmisà^lnstruetton, n* peuvent%(klong-tejupf,vouf

k

savez, étudierpareux-mêmes,pqnçîVU'itn'ya ty

dictionnaire ni livres élémentaires dontils puissent se servir, n'ayant encore lusage d'aucune de nof langues.

Ce

double-inconvénientdevînt Fobjet de mes ré- flexions;

foi

penséqu'on pourraitlecorriger,sion

trouvaitle moyende fixerleurs signes sur le papier

comme

on

y

fixe la parole. Pour

y

parvenir, j'ai cherchélesélémensdugeste,qui sont enpetitnombre,

et

/ai

affectéàchacun un caractèrepropre.J'espère

quen

voyantla simplicitéetla facilitédecemoyenr ondira qu'iln'ya paseugrandmériteàl'inventer.

J'ai soumis ce travail à votre examen; vous avez reconnu lafécondité du principe et l'avantage- qu'ilprometyen mettantlapratique devotreartàla] portée de tousles instituteurs> et

même

desparens qui voudraient instruire eux-

mêmes

leurs enfans..

Vous m'avez engagé

à

publier quelques réflexions quej'yavais jointes:je cède àvos conseils.

En

pa- raissantsous vos auspices,,cetEssaiserareçu avec plus d'indulgence. Je sens que

mon

travail laisse

(13)

encore beaucoup

à

désirer; mais

f

espère (et c'est

danscettevueque jelepublie)quelespersonnes qui t'intéressent

aux

sourds-muets, voudront lien m'è- clairerdeleurslumières} jerecevrai toutesles obser- vationsavecreconnaissance,etj'enprofiterai,n'ayant

d

*Outre butquede

me

rendre utileàces infortunés, ensuivant deloin vos traces* *

Recevez,

mon

respectableami,

thommage

de mot

rwmmmmcç

etde

m*

profondevfcérçOiQn*

(14)

+/%/%/%/%/%tV%W%/\WW%W%J%tW%t%/%/\t\/%/%fW\t\W%

PRÉFACE.

Les observations qui composent cet Essai étaient destinées à servir d'in- troduction à un ouvrage dont

j'indi-

que

le

plan (pag. 67

et suiv.).

Je

les

publie pour réclamer

les

conseils de ceux qui prennent intérêt aux sourds- muets.

Ce

petit

ouvrage ne sera peut-être pas sans

utilité

dans ce momept, où Ton s'occupe, de toutes parts,

Itanul- tîplierles

établissemens d'instruction

pour ces infortunés

,

qmonfdouble-

înent droit à

la

protection des Sou-

verains, a

titre

de^sujets

et

à

titre

de

malheureux.

(15)

.

(ij)

En entreprenant de classer métho- diquement

les

idées,

et

de déterminer

leurs signes propres, | encourrai peut- être

le

reproche

d*

avoir consulté plu- tôt mon courage que mes forcer

j

mais que ne peut un

travail

assidu çoutçnii de l'espérance d'être

utile

à l'huma-

nité! X aurai 2}ttefytmoç

bu,t, s^

Ton

trouve .que

le

plan de mon ouvrage

est

assez bien combiné, pour que

t

sans en changer

les

bases, chaque

partie puisse recevoir successivement

la perfection

qvf ette

n'aurait pas 4 a-

bor4 $$[$ mon tr^# Je

serais*

encore fye^çeux, quand

je

ne ferais spq tew î m p%te#te ?$&

et

ks mo^ns^'e^éçufër çg que

je,n'

au-

rai,

pi* %ir^ n*oi*m^me,£ espace au moins que-

le

moîit qui m/ anime ser-

vira d'excuse à ma témérité, et fera

(16)

( «j )

recavpir cet

E^ssai

avec indulgence.

Il est difficile

de ne pas se passion- ner un peu pour

le

sujet sur lequel

on a long -temps médité, sur- tout

quand ce sujet

est

vaste

et

neuf,

et

présente une application immédiate.

En exposant

les

ressources du lan-

4g4g§ d#3 sourds-muets,

j'ai

été con- -&é% à pariée des imperfections de na» langues

;

mais

je

suis loin de pen- se*

,

comme Yossius, dont

j'ai cité

I opinion

i

qu'il faudrait renoncer à X usage de

la

parole pour ne plus

s ex-

primer que par

gestes.

Les langues sont

le fruit

des

siècles, et

des

efforts

-réww de tQP&tes plus beaux génies.

i£S <W*yr|^^

<te$

grands écrivains

fao* mm*

Vtëfoge

de

la

parole que

W^ m qu®n j§e pourrait

dire.

(17)

(

iv

)

Ce

serait,

a

dit

CondiUac,

igiiotèr le

premier avantage de

l'art

de parler que de

le

regarder seulement comme un moyen de âommunicatwn. Je

le

consi- dère comme un moyen analytique, qui nous conduit

d'idées

en

idées,

de juge-

mens enjugemens, de connaissances en connaissances

±

Mais

c'est

justement parce que la parole n

est

pas seule-

ment l'expression, mais encore

l'ins-

trument ordinaire de la pensée,

qttfc

ses imperfections ont des consé- quences

si

fâcheuses,

et

ont mé-

rité

de fixer ï attention dès philoso-

phes:

' "

Je n'ai pas cru nécessaire de coiô- battre l'opinion qui veut que nos idées soient inséparables des môte

destinés à

les

représenter

:

cette er-

(18)

(<T)

ïçur se troure: réfutée par un trop grand nombre

fie faits positifs.

Pour ne prendre des exemples que parmi

les

sourd&muets

:

sans parler du plus ou: moins -grand développement de

leur esprit

v

avant

qu'ils

aient la con- naissance d'aucune langue, j'aurais

pu

citer

ces deuk sourds-muets

,

l'un

de Chartres,

l'autre

d'Angleterre, qui, ayant recouvré spontanément

l'ouïe,

acquirent en trop peu de temps

l'usage de leur langue maternelle

,\

pbur qu'on puisse supposer

qu'ils

aient appris

1«^

idées avec

les

mots;

Celui de Chartres

n'

avait pas

fait

part à ses parens du changement heureux

ojiiéré

dans ses organes; maïs écou- tant attentivement tout ce qui se

di- sait

autour de

lui, et s'

exerçant en

secret,

il

se mit un beau jour à parler,

(19)

'('tJ )

comme

les

autres

,

au grand. étâttiUK

ment de sa

famille. *

o',.L

;,.; lin: *

:.

..-.--:

... ..v -

r

-

>":

- ' '-t

.Jai^isipu

citer

encore Ions

lesl

sôurdsrmuel^ qui ânfo&ent kl

institut»

-

ÛQWi

(€ft

qui, àù bout de «quelques!

jjûtors,.

Causent #vec

leuçsl

camarades Qommei

*&il&

âvaiei^;;ftù*^»urs yécw ensemble.

; S'ài

yh

déi

ces eftfanà Ak

&uit

t

di#

.

ou; douze

;asns, ;

qui

r

sahp aucune infraction

,

araiënt assez de

justesse d'esprit poùr,reéorinaîtea«ti

feire

remarquer

l'inexactitude,

dq quelque8 lignes ériipièyés darte I*

maison;

>;<; ^

-

•-;*t;v.;j;;.K:

) :

.-!*-0

flest

incontestable que

la

surdité O

« . ,

1 JT;

- \ - «t ;p j j> : .. i '.;.JiJi,/MJ.:,M..i Jl.iV

(*) Il en seraitde

même

fie}a privation du go|U et de l'odorat. Cferc, dont jai parle, est aussiprive de

«ederniersenst v .. .i, ,,,*.. ^

(20)

( vij

y

tfôte

iièti

ïâ

force ni de

l'éteftdue

delà pèbsëë. D un

aiitte

côté,

il

tfest

£as déWoiitrë,

sî,

atec mie ignorance

parfaite, on

serait

plus éloigné de là vraie science, qu'avec beaucoup de connaissances semées d'erreurs

et

de préjugés; et

si

on ne gagnerait pas souvent à perdre tout ce qu'on

sait,

à condition de perdre aussi tout ce qu'on croit savoir. J'espère cependant qu'on ne m'accusera point d'avoir mis

la

condition des sourds -muets au-dessus de la nôtre. Je suis bien éloigné de contester

les

avantages de

l'ouïe

et

de méconnaître ce bienfait

du Créateur. Si

l'ouïe

n'ajoute rien à

l'intelligence,

ce sens

est

pour nous

une source de jouissances

;

son

uti- lité

se reconnaît à cbaqye instant

; la

privation en

est

un malheur

réel.

(21)

( viij )

Tous mes vœux seront remplis,

sije

puis contribuer à porter quelques

dédommagemens à ceux qui en sont

affligés.

(22)

ESSAI

SUR LES SOURDS -MUETS

SUR LE LANGAGE NATUREL,

DÉFINITION^

JLe mot

signe a été pris dans

beaucoup

d^ac^

ceptions différentes.

Le

Dictionnaire

de VA*

cadémie

le définit :

La démonstration

eacté*

Heure de

ce qu'on

pense

ou,decequ'on veut.

On

peut dire encore

que

c'est l'expression d'une idée, destinée à réveiller

une

idée

sem-

blable dans l'esprit de celui à qui l'on s'a-

dresse.

En

parlant des sourds-muets, on restreint ordinairement la signification de ce

mot

aux gestes par lesquels ils

communiquent

leurs pensées;

un

signeest, dans ce sens,

Un ou ph^^irs

gestes exprimant une idée.

signes qui ont

un

rapport direct et na- iu^^ii

(23)

C > )

turelauxidées,et lesrappellentpar eux-mêmes, sansconventionpréliminaire,peuventêtreap- peléssignes naturels.

Les

produits des arts

dessin sont, par exemple, lessignesnaturels des objets qu'ils représentent.

Si

on

veut prendre cette expression dans le sens leplusrigoureuxr

on ne

donnerale

nom

ûe

signes naturels qu'à ceux qui,

non

seule-

ment

rappellent

immédiatement

l'idée, mais sont encore inspirés par la nature

même

et produits sans étudeet sans art : tellessont ces expressions de la

physionomie

qui rendent avectantdevéritétouteslesaffectionsdel'ame et

même

les opérations de l'esprit;

sepei- gnent dans toutes leurs nuances le plaisir, là douleur,lajoie, la tristesse,l'amour,lahaine, la compassion, la colère, le désir, l'horreur, l'admiration, lemépris,la frayeur,lasurprise, l'attention, l'inquiétude, la méditation, etc.

Tel est encote legestede la

main ou du

Côrp$

qui

accompagne

ces diverses expressions

de

la figure, et leur

donne

plus deforce et de pré- cision : il repousse avecdédaiti,

on

setteavec tendresse\ ilappelle,

commande

, prie

ou me*

nace; il rapprocheles objetsquel

fœil

examine

et

compare

j il enfaitvoir les rapports 4|*di-+

mensioii

ou

de forme; il en indique lesfilou-

(24)

(S)

teméns

,

en

dessinele contours, etexprimeëti les imitant tontes les actions possibles. C'est par ce

moyen que

tous les sourds-muets s'en- tendent entr'eux, et

que

des sauvages9

même

en

parlant des langues qui leur sont respectif

vement

inconnues, savent se

communiquer

leurspensées,-engagerleurfoi, contracter des alliances.

Des

relations dont

On

ne peut con-

tester la véracité,

ne

nous manqueraient pas

pour appuyer

cefait.

Nous

citerons entrautres*

un morceau

fortcurieux insérédans les

Tran*

^actionsphilosophiques

amêricames

>etdont

nous donnons

la traduction.

L'ensemble de ces signes, quisont naturels àtousles

hommes,

etcompris entousleslieux, forme

un

langage

beaucoup

plus riche qu'on

lie le croit

communément

; il suffit à tous les besoins de la pensée, etméritele

nom

delan*

gage

naturel.

Nous\eriendrons

sur ce sujet

,

après avoir jeté

un

coup-d'ϔl surl'histoirede

^instruction de sourds-muets»

(25)

(4)

1\*W%*W%MV\W%t\W\1V*V%W\M\W\W\(\W\*%W%

PRÉCIS HISTORIQUE

DE

L'INSTRUCTION DES SOURDS -MUETS.

JL/essourds-muets eurent

longtemps

ledouble

malheur

d'être privés par leur infirmité

du commerce

des

hommes,

et d'être confondus avec les idiots et les insensés.

Les

anciens les regardèrent

comme

des victimesdela fatalité

,

frappées

du

courroux céleste.

Dans

quelques contrées

ae

l'Asie, au contraire, ils partagè- rentavec les

hommes

privés dela raison; les respects/Lespeuples, quilesrévéraient

comme

des prédestinés.

Les Romains

, dontlescomédiensportèrent à

un

sihaut degré deperfectionlelangage des gestes, qui est le langage naturel des sourds- muets,auraientdû, il semble,

y

puiserl'idée

et les

moyens

d'adoucirle sort deces infortu-

/

(26)

(5)

nés; et

un

art consacré aux plus frivoles plai- sirs, fût

devenu

cherà l'humanité.

Mais

le bienfait de leur instruction élait réservé à cet esprit de charité qui descendit surlaterreaveclareligion chrétienne.

Cepen-

dant long

-temps

encore le sort des sourds-

muets

n'excita qu'une impuissante et stérile pitié; et ce n'est qu'à

une époque peu

reculée

que

leur infortunéfixa l'attention de quelques

hommes

généreux,qui entreprirent de lesren-

dre à la religion et à la société.

Instruction

de?

sourds-muets

par

luparole.

C'est par la parole

ou

par l'écriture, qui est la peinture de la parole,

que

les

hommes

se transmettent ordinairement leurs pensées.

Parce

que

ce

moyen

de

communication

est général,

on

étaitporté àleregarder

comme

le seulpossible.

On

croyait

même

, et cette opi- nion n'estpasencore entièrementdétruite,

que

la parole est indispensable à'l'exercice 'de la pensée.

On

dut par conséquent chercher avant toutà rendreaux3ourds-muetsl'usagede cette faculté.

P.

Ponce,

bénédictin

du

couvent

Saha- gun, au

royaume

8e I^éon, est,,à ce qu'il pa-

(27)

raît', lepremier qui en fit Fessai, et le succès surpassa son atteste; car

on

rapporte que ses élèvts soutenaient

en

public des discussions Sur divers sujets, «

Chose

admirable,dit

WaU

lisius (i), P.

Ponce,

bénédictin,

mon ami

r apprenaità parierauxsourdsdenaissance,sans autreart

que

deleurenseignerd'abordà écrire,

eu

leur indiquant avec la

main

les objets qui étaientdésignés par lescaractères, et

en

pro-

voquant

ensuite les

mouvemens

de la langue qui

y

correspondent C'est ainsi

que

ceux qui sont privés del'ouïepeuvent remplacer la parole par récriture, et arriverà la connais-»

sance des choses divines par

moyen

de la

vue,

comme

les autres le font par le

moyeu

deFouie^ cedontj'aiététémoin dans lesélèves

de mon

ami. » Ils raisonnaient, dit-on, sur l'astronomie, la physiqueet la logique-, con- naissaientle grec*l'italien, lelatin; quelques^

uns

y ajoute-t-on, étaient d'habiles historiensj Us se sont (2), dit quelque part

Pedro de

Ponce, tellementdistingués

dans

lessciences, qu'Us eussent

passé pour gens

habiles,

aux

yeuao

même

d'Aristeté,

(1) Philosophiasacra, cap, ni, pag. 55.

(2) Notecommuniquée audocteurGé\par

M. Em-

manuel Nugneade Taboada*

(28)

(7)

Lçs

témoignages

unanimes

des

contempo-

rains

ne

laissent

aucun

doute sur les succès vraiment prodigieux deP.

Ponce

;

on ne

pour-

rait les soupçonner toutauplus que d'un

peu

d'exagération. Il sepeut

que,

dans l'admira- tionqu'a

exciter

un phénomène

jusqu'alors inouï,

on

se soit faitquelqç'illusion.

Ceux

qui connaissent bienlessourds-muets, saventqu'il arrive

fréquemment

qu'onattribueàleurintel- ligence ce qui estl'effetdeleur

mémoire

,sur- tout

quand on

ïqs a habitués à ne s'exprimer

que

parla parole.

Quoi

qu'il

en

soit, il paraît que P.

Ponce

ne transmit point à

un

succes- seur ses procédés, etencore

moins

son talent.

Mais

si son art

mourut

avec lui>son

exemple ne

fut pas

perdu pour

l'bumajûté.

Trente-six ans après sa

mort

(i)> en

1620*

Juan-Pédro

Bonnet

publia en espagnol

XArÇ de

foire parlerles

SQurd^muets.

Ilétaitsecré- taire

du

connétable dé Vélasco, dont Poi^cp avait instruitla

sœur

etles

deux

frèrçs-, sourds- muets.Ilavait

eu

nécessairement connaissance dela

méthode

de P.

Ponce

: il paraît cepen- dant qu'il n'en fait pas mention. Je ne puis

(1)Mortau moisd'ao&t i584;çUns

k

couvent deSan Salvador deOnsy.

(29)

(8)

assurerlefait,ni rien dire de son ouvrage,

que

j'ai vainement cherché à

me

procurer.

Deux

autresEspagnols,

Emmanuel-Ramirez

de Cortone, et Pierre de Castro, marchèrent avec

honneur

sur les traces

de

leur

compa-

triote.

J. Wallis, processeur de mathématiques à

Oxford

, ayant long-temps médité sur la for-

mation du

son, dont il

donna un

excellent traité (i), trouva

un moyen

de corriger tous les défauts de prononciation qui

ne

tiennent pas à

un

vice

d

vorganisation

de

la langue, et

Rapprendre même

à parleraux sourds-muets.

C'est, Je crois,

un

des

hommes

qui aient le

mieux connu

l'art

de

les instruire.

H

fit Pédu->

cation de plusieurs

de

ces infortunés$ il leur apprenait à exprimer leurs pensées par la pa-^

yole etparécrite età

comprendre

ce qu'on leur écrivait. «\lleurfaisati^articuler distinctement

« tous les

mots

lesplusdifficiles,en leur

mon-

« trant les positions et les

mouvemeus

qu'il

« faut

donner

à la gorge, à la langue ,

aux

(i) Grammatica linguœ anghçanœ, cui prœfîgitury deloquelâsivedesonorumomnium loquelariûmfor~

rnativne tractatus grammatico-pfy'sicus, anno 1&5%

primidnédita. \

(30)

(9)

-* lèvres et aux autres organes de la voix.

La

« souffle qui sort alors des

poumons

produit

tf toujours le son désiré,

que

celuiqui le pro^

« fère, s'entende

ou

ne s'entende pas (i).

« Voilà, ajoute Wallis, la partie de leur

* éducation qu'oifaime le plus à admirer; et

« c'est cependant la plus facile et la

moins

v importante,etquileurseraitd'unbienfaible

« usage, sans ce qui reste àfaire; carpronon-

* cer des

mots comme

des perroquets, sans

« connaître leur signification, de quelleutilité

« serait-cedansle

commerce

delayie?* Aussi dédaigne-t-il d'apprendre à parler à plusieurs de ses élèves.

A

l'aide des signes, par lesquels lessourds-muetsexprimentnaturellementleurs pensées, il parvenait en

peu

de

temps

à les

mettreen état4de

comprendre

cequ'ilslisaient, et

d

?acquérir par conséquent toutes les con- naissances qui peuvent se transmettre par les livres.

Sans avoir eu connaissance ni des travaux des trois Espagnolsnide l'ouvragede Wallis,

Conrad Amman, médecin

suisse, entra dans

la

même

carrière, et obtint

un

succès égal.

(i) Lettreaudocteur Beverly,

Transactions pé£*

fasophiquçs. liOûdres,1698;

(31)

( io )

Son

traité intitulé

Surdus

loquens

(imprimé en 1692)9

fit connaître l'heureux résultat

de

ses recherches; laDissertationsurlaparole,

qu'il publia plus tard (en 1700), et qui

en forme

le

complément

,.renferme la meilleure explication qui eût paru jutque-là,

du méca- pi$me

des prgjnesde lavoixetdelaformation des 909$.

Ou

trouve dans ces

deux

auteurs toutes les lumières dont

on

peut avoirbesoin

pour

apprendre à parler

aux

sourds-muets,

Quoique

l'ouvrage

de

Wallissoit plusspécia?- lemffit destiné à la prononciationanglaise, e%

celui

d'Amman

à laprononciationallemande»

ilnefaut qu'un

peu

d'étude

pour

enappliquer les principes à toutes les autres langues.

P$iV£i9$, Portugais, contemporain del'abbé de l'Epée, ajouta àla pratique de s^s devan-

cier^,l'usage

du

1*

alphabet manuel;

qu'ilavait recueillidans les collèges d'Espagne, et qu'il s'appropria en le perfectionnant et en l'e|iriT-

cbis.&antd'ungrand

nombre

designesnouveaux, propre* à indiquerla prosodie des

mou

et la diversité desintonation*.J'ignoresi cetalpha- bet a étéconservéquelquepartenentier.

Le

P.

Vanin

, doctrinaire, qui s'occupaità

l^mêwe

époque, de

l'iuftmcuw

des ssurds-

muets

, parlait à leur»

yeu*

*tt JPQyfti

dW

(32)

( II )

lampes qui représentaientlesprincipauxtraits

del'histoiresacrée.

Un peu

plq$ tard, l'abbé

Deschamps

pu- blia

un Cours

élémentaire

d

'Education

des

sourds -muets. Cet ouvrage a été l'occasion d'unebrochureintéressanted'unsourd-muet(i)

(i) Observations d'unsourd-muet suruncoursélé- mentaire, etc. Farts, 1779.

On

en a rendu compte dans le Mercure dedécembre,

même

année,l'on trouve,deplus,unelettredeM. Desloges. Je viensde

ne

procurer cette brochure, que j'avais long-temps cherchée, et dont je n'avaisluquequelques passages*

Je crois qu'on

me

saura gré defaire connaîtrequelque ehpse dece singulier auteur. Voici

comme

il rapporte tonhistoires

«Jesuisdevenu sourdetmuetàlasuited'unepetite*

véroleaffreuse que j'ai essayée versl'âge desept ans.

Lesdeuxacctdensdelasurdité etdu mutisme

me

sont survenus en

même

temps, etpourainsi dire sans que

je m'en soisaperçu.. Pendant lecours de

ma

maladie,

qui aduré près de deuxans, mes lèvres se sonttelle-

mentrelâchées,quejenepuislesfermersans ungrand eâbrt, ou qu'enymettantlamain.J'ai d'ailleursperdu presque toutes mes dents : c'est principalement àces deuxcausesque j'attribue

mon

mutisme.

tDansiescommencdtaensde

mon

infirmité, ettant queje n'ai pas vécu avec des sourds etmuets, je n'a-»

Vaisd'autre ressourcepour

me

faireentendre, que l'é>

critureou

ma

mauvaiseprononciation*Jene

me

servaie

(33)

(

»

)

qui crut devoirdéfendre lelangage des signes

méconnu

par l'abbé

Deschamps

, et qui est

lui-même une

preuve éclatante 3e la supério- rité de ce langage

pour

le

développement de

l'intelligence;car,sanspresque4'autr essecours

que

l'usage des signes naturelset lafréquenta- tionde quelques sourds-muets,

pour

laplupart

moins

instruits

que

lui, P. Deslogesavait ac-t

quis qnejustessed'esprit

que beaucoup

de par- tons, avec

une bonne

éducation, auraient

pu

lui envier.

que designes épars, isole's, sans suite etsans liaison.

Jeneconnaissaispointl'art de les reunirpour enfor-

mer

des tableauxdistincts, au moyendesquelsonpqut représenterses différentes idées, les transmettre à ses semblables, converser avec eux en discours suivis et avec ordre. Le premier qui m'a enseignécet art si vtile, est un sourd etmuet denaissance, italien de nation,quinesaitnilireni écrire;il«taitdomestique chez un acteurde lacomédie italienne*Il a servi en- suiteenplusieurs grandesmaisons,etnotammentchez M. le princedeNassau. J'aiconnu cet

homme

à l'âge devingt-sept ans, et huit ans après que j'eus fixe

ma

demeureà Paris. » (Pre'f., pag. 7 et^suiv.)

Avant son infirmité, Desloges avait reçu quelques principesdelecture etd'e'criturfe, dontilavaitconserve le souvenir, et dont il tira ensuite un si grand parti*

C'étaitunpauvreouvrier, colleurde papier etrelieur^

prive'detout secoursétrangerpoursou instruction*.

(34)

•(.*,).

L'abbé

Deschamps

n'ajouta rien d'ailleurs

£

ce qui avait été faitavant lui; il s'appliquait

beaucoup

plus à bien fairearticuler les

mots

à ses élèves,

qu

?à leur

en

faireconnaîtrela signi- ficationprécisej etcroyait avoirtoutfait

pour eux

et les avoirrendus à la société ,

quand

il

les renvoyait dans leur famille, portant dans leur

mémoire ou

dans leurs cahiers

un

grand

nombre

deréponsesetde demandes, qu'ilspro- nonçaientassezdistinctement,maisprequ'aussi pauvresd'idées qu'auparavant.

Ce

qu'iln'avait oté tenter

lui-même

en faveur deces enfans ,

il seflattait

que

seuls ilspourraientle faire, et

que

, sans autre secours

que

les

mots

qu'il leur avaitappris à prononcer>

on

lesVerrait, avec

le

temps

, accroître la

somme de

leurs idées

,

les rectifier, les

combiner, comme font

les

enfans

ordinaires, aveclesprogrès

de

l'dge.

Vainement

l'abbéde l'Épée avait pris soin de

luiexposer les avantages, de luiexpliquer les

procédés de la

méthode

d'instruction

par

signes•j l'abbé

Deschamps

ne fut frappé

que

des imperfections inséparablesd'uneinvention nouvelle. Il futeffrayé des difficultés : il s'ar- rêta devantelles au lieudechercheràlessur- monter,

pour

lesaplaniràsesélèves.

Rendre

aux sourds-muets la faculté

méca-

(35)

(

4

)

nîquede la parole, sans leur apprendre à at- tacher

une

idée précise à

chaque

terme, sans leur faire connaître nori seulement la valent absolue des

mots

, mais encore leur valeur re- lative , et l'influence qu'ils exercent les

uns

surlésautresdanslacomposition delaphrase;

sans les initier enfin à tous les secrets de nefs

langues; c'est porter

un

bien faible soulage-

ment

à leurinfortune, c'est fatiguer leur

mé- moire

sans fruit

pour

leur intelligence. Tel

était le vice fondamental dé la

méthode de

l'abbé

Deschamps

; tel sera celui detoute rfé- thodequi n'aura pas

pour

principe d'éclairer l'espritet de formerle jugement.

Si l'instruction des sourds-muets par la pa- role a conservé quelque faveur, c'est par le souvenir des succès réels obtenus parl\ï. Pe-

reire.

Mais combien peu

d'enfans sont placés dansdes circonstances aussi favorables

que

1e futsonélève, Sàbouïieux de

Fontenài

, cons-

tamment

sous les

yeux

d'un excellent maître, ausein d'une famille dont tousles membres*, dont tous les amis , coirfme il nous l'apprend

lui-même

, concouraientàsoninstructionavec

un

tendreintérêt, qu'échauffaitencorelanou- veauté de la chose.

Qu'en

peut-on raisonna-

blement

conclure? sinonqu'un

homme

habile

(36)

(.5)

Tqtxx se consacre» exclusivement & l'éduiiatïoti d'un

ou deux

sourds-muets,parviendra,àforce

de

soins, de

temps

etdepatience, àtriompher de tous les obstacles.

Mais

remarquez encore

que

cette éducation

même, pour

être

un

jour autrechose qtie celle d'unperroquet, doitné- cessairement

commencer

par le langage des gestes, seul

moyen de communication

qui sort

dans le principe entre le maître et l'étète

,

parce

que

les signes seulsont

un

rapportdiredt àl'idée; et l'on

ne

peut renoncerà ce secours,

que

lorsque le sourd-muet est déjà avancé et qu'il entend

un

assez grand

nombre

de

mots

,

pour comprendre

les définitions à l'aidedes- quelles

va

chercheraàlui

donner

l'intelligence des autres

mots

qu'il

ne

connaîtrait pas en- core.

Si cette

méthode

, pénible

pour

le ttiattre ,

rebutante

pour

l'élève,

peu

sûrte dansses ré- sultats, peut

néanmoins

réussir

dans une

édu- cation privée , elle ne saurait être admise Sans préjudice dans

une

institution publique

,

le maître est obligé.de partager 'ses soki*

entre

un

grand

nombre

d'élèves.

Le

but

de

l'éducationdoit être,

non

pas cTaprpretidfé dci mots, mais de

donner

des idées justes;

hoà

pas d'exercer

un

organe ni

une

seule faduké

(37)

(«*;).

Comme

la

mémoire

, mais dq,développerPea- semble des facultés intellectuelles,

pour

for-

mer un jugement

droit et sûr.

L'avantageinappréciablequ'offrelaréunion des sourds-muets, et qui ne peuts'allier avec leur instruction parla parole, c'est d'enrichir

chacun

des idées detous les autres-, c'est

de

réveillerleur intelligence enstimulantleurat- tentiony. c'est de les forcerà

donner

à toutes leurs conceptions

une

forme claire etprécise

,

qui les rende susceptibles d'être transmises parle geste.

Mais

au lieu

du

spectacle intéressantqu'of- frent ces enfansréunis, au lieu de cesgroupes enjoués, delavivacitédeleur

pantomime

,

du

feude leur conversation ,

du

jeu de leur

phy-

sionomie,

viennent se montrer ,

comme

dans

une

vive peinture, toutes les émotions

de

leur aine; qu'on se figure

un

certain

nombre

de sourds-muets qu'onvoudrait contraindre à

ne

faire usageque de la parole, forcés de ren- fermer toutes leurs idéesdans le.cercle

du peu

de mots qu'ilscommenceraientà

comprendre

;

occupés à lire péniblement quelques sons qui

ne

leurreprésentent rien, sur des lèvres dont

l'ouïene dirigepasles

mouvemeqs

incertainsj l'ennui etledégoûtseraientles premiersetles

(38)

C

i>

)

moindres inconvéniens

de

cette

marche

vi- cieuse ettyratmique»

La

parole

ne

peut

donc

servirdebasé

àTédu-

cationdes sourds-mue|Sj maiselleenpeut, elle

endoit êtrele

complément.

11seprésenteàcha- que instatrt

dans

le

ioommerce

de la vie, des circonstances

illeurest1avantageuxde

pou-

voirexprimer, leur pensée1 à

peu

près

comme

les autres

hommes. Anssi^Yabbé de VEpée

qui,

comme

il le dit

lui-même

, auraitcru se ravaler eu suivant exclusivement cette

mé-

thode, qu'il

compare

à la routine aveugle des maîtresd'école, avoue, d'un autre côté (//te- titution des sourds-ptuets> pag. 1

5S

},

que Y unique moyen de

lesrendre totalement

à

la sociétéê est

de

leur

apprendre à

entendre des

jeux

e(

à

s'exprimer

de

vive voiàâ.

Nous y

réussissons, ajoute -t-il,

en grande

partie

ayec

les nôtres; il

nés

t rien* absolutnent rien qu'ils

ne

puissentécrire sous Ick dictée

de

vive

voix

et

sans

leurfaire

aucun

Sfgrie*

C'est d'ailleurs

une

chosequin'exige ni beau-

coup

de peine ni

beaucoup

de

temps

(t),

-(t) Quelqu'un s'extasiaità une séance publique de M. VshbéSjçard+ eaehiendantparlerOu soùfd*muet«.

« Mes|i«Hî^r repritle célèbreinstituteur, sijepouvais-

(39)

( »« )

quand un

sourd-mueta acquistau certainde- gré d'instructionj

qu

il aappris à captiverson

çtteiftipn, etestenétatd'entendreles

démons-

trations nécessaires. Ilappréciealorsl'avantage,

il éprouve le désir de pouvoirconverser ave*

les autres

hommes

> il sentl'utilité des leçon*

qu'on lui

donne

> et double d'efforts

pour en

profiter. Il connaît déjà les

mots

sur lesquels

on

l'çxerce, et

chaque

prineipe lui fournit un- grand

nombre

d'applications, quilui en zen*

dent l'étude

pou moins

agréable qu'utile.

En

quelques jours il saura prononcer toutes les lettres, et e*i

deux ou

troismois, s'il estbien dirigé, ilpourra Une, etparconséquentparler, puisqu'il saitdéjàécrire sapensée. Ses progrès rapides lux fout trouver

une

source de plaisirs

daps

un

travail qui est si rebutant

quand ou VentrçpeAdsur

des sourds-muets

non

instruits, qui yous

comprennent

difficilement, qui

ne

yoyeutp^s

Al&remen* ou

l'on veutles

mener,

etsouvent

^

refusent opiniâtrementà

un

exer*

cice pénible qui leur paraîtbizarre, et dont l'ennui doit êtreinsupportable sansla perspec- tive des avantages qu'ilpromet. N'est-il

done

payerdesmanoeuvrespourcettebesogne, ilnesortirait

p&sd*

U

roisenunseul«lève quineafctparler. »

(40)

<*9)

pas âfesttfdedevouloir consacrertoutletempà de l'éducation des sourds-muetsà leur

donne*

l'usage

de

laparole,

quand, un

peuplus tard,

on

le pourra faire en

deux ou

trois

mois?

Je n'entendspas qu'au bout de ce

temps

ils sau*

rom

parler

domine

les autres

hommes

, c'est

chose impossible; leurs discours seront tou- joursd'une

monotonie

fatigante; et tous ceu*

que

j'ai eu occasion d'entendre, poussent àei feccens pénibles et désagréables. J'ignore jus- qu'à quel point les soins assidus d'un maître habile, secondé

même

par les plus heureuses dispositionsdel'élève, pourraient corriger ce défaut;

H

faudrait

du moins beaucoup

de temps, et

une

patience à totfte épreuve; et peine surpasserait

de beaucoup

l'avantage qu'on en

retirerait.

Les

sourds-muetsqui parlentaiment encore

mieux

s'entretenir par gestes et

même

|>arécrit. D'ailteurs, leur habileté à lire dans les mottteinefls des lèvres,

ne

va jamais, jus*

qu'àleurfaire

#omprendre un

discours suivi.

C'est

donc

àjustetitrequ'onregarde

M.

l'abbé.

*>*

h'ÉHt eommè

le fondateur de l'art d'ibs*

*

truirfc les sourds-muets,

Nous

n'avons pas Jrs- simuléqu'avantlui,Wallisn'eutfaitusage déla

'

méthode

d'instructionexclusivementparsignes

tce

qui

h

avaitpasencore étéremarqué); mai*

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