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COLLECTION ADOLPHE JOCRDAN
VOTIONS SUCCINCTES
DE
MAIRE KABYLE
RÉDIGÉES
directionduSous-Préfet deTizI-Ouzou etavecl'autorisation
de M. le Préfet d'Alger
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BEN KHOUAS
HODMA LASOUS-PRÉFECTURE DETIZI-OUZOU
ALGER
JECLASSIQUE ADOLPHE JOUKDAN
MPRIMEUn-LIBRAIHB DE L'aCADÉMIE
1881 '
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StreetMadison.WI 53706-1494
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DE
GRAMMAIRE KABYLE
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Bibliothèque
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COLLECTION ADOLPHE JOUliDAN 'NOTIONS SUCCINCTES
DE
GRAMMAIRE KABYLE
RÉDIGÉES
Sousla directionduSous-Préfetde Tizi-Oueou etavecl'autorisation
de
M.
le Préfetd'Alger
PAR
AHMED BEN KHOUAS
KHOOJAALASOUS-PRÉFECTURE DETIZI-OUZOU
ALGER
TYPOGRAPHIE ADOLPHE JOURDAN
IMPRIMEUR-LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE
1881
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NOTIONS SUCCINCTES
GRAMMAIRE KABYLE
DE L'ALPHABET
La
langue kabylenecomportepointd'al-phabetqui lui soitpropre,
ou du
moins,si cetalphabet a existé jadis, il est aujour- d'hui perdu.On
estdoncforcé, pourécrire lekabyle, d'emprunterun
alphabetétran- ger.Avant la conquête française,il n'y avait guère de lettrés parmi les Kabyles, que ceux qui s'adonnaient à l'étude des livres religieux, et,
comme
tous ces livres sont écrits en arabe, c'est l'alphabetarabe qui étaitconnu
deslettrés.C'estdonclui qu'ils employaient, à l'exclusion de tout autre, lorsqu'ilsvoulaientécrirelalanguekabyle.DigitizedbyVjOOQLC
—
6—
Mais l'alphabet arabe n'est pas plus l'alphabet propre de la langue kabyle
que
Palphabetfrançais, etiln'y a pas,apriori, de motif pour employer l'un plutôtque
l'autre, lorsque
Ton
veut écrire cette lan- gue. C'est pour celui qui.est de nature àmieux
le représenter qu'il y a lieu de se déterminer.Or, si
un
certainnombre
de consonnes kabyles trouventune
représentation beau- coupplus exactedans l'alphabetarabeque
dans l'alphabet français, en revanche, celui-ci se prêteénormément mieux
à la représentation des voyelles qui ne se pla- centmême
généralement pas dans l'écri- turecourante del'arabe. Ilsuffira donc de représenter par des signes spéciaux les quelques.consonnes kabyles que ne pos- sèdepas le français, pour que l'alphabet français, ainsi complété, soit debeaucoup
supérieur à l'alphabet arabepourl'usage de la langue kabyle.Comme,
d'autre part, les rapports des Kabylessontbeaucoupplus fréquentsavec—
7—
les Français qu'avec les Arabes, surtout lorsqu'il y a occasion d'écrire quelque chose, il estdetoutpointpr&érable,pour
l'écriture
du
kabyle, de se servirdes ca- ractères français.Cela posé, l'alphabet qui sera
employé
dansle présent travail, pour la transcrip- tiondu
kabyle, seralesuivant:TABLEAU
INDIQUANTLA TRANSCRIPTIONDU KABYLE EN CARACTÈRESFRANÇAISET EN CARACTÈRES ARABES
4° Consonnes ayant des sons français correspondants
REPRÉSENTATION
encaractères
français
ch
arabes
IN-
OBSERVATIONS
Se prononce souvent d'une façon emphatique
etserapprochealorsbeau- coupplusduv.
DigitizedbyVjOOQLC
—
8= :
REPRÉSENTATION
encaractères
OBSERVATIONS 1
français arabe*
1
i
1
d
^S
N*J?g ^J OU
sjf Se prononce toujoursdur,
même
devant les lettres e, i, etc., exacte-mentcommes'ilétaitécrit
gue, gui...
A
la fin de lasyllabe ig, le g se pro- nonce à peu près comme
dans la
même
syllabe igen allemand.
h
JtH
aspiré, tel qu'il seprononce ordinairement en français.
j
5
précédéLe j dekabylelaconsonnancen'est pas d, comme dans le -. desArabes.
^
9
REPRÉSENTATION
encaractères
OBSERVATIONS
français arabes
k wT A
la fin des mots, le kse prononce avec un sif- flement, commeles lettres chen allemandlorsqu'elles terminent une syllabe, et particulièrementlasyllabe ich.
l
J
m
<
n
r J Se prononce du bout de
la langue avec un léger roulement,commedansla prononciation française correcteoucommelejdes Arabes.
s
LT
dur,Semême
prononceentretoujoursdeux voyelles, etjamaiscomme un z.DigitizedbyVjOOQLC
—
10—
REPRÉSENTATION !
encaractère*
OBSERVATIONS
français arabes
t
o
l
!
V
V
Remplace le b avec le- quelil a une grande res- semblance de prononcia- tion. Pourleprononcer on rentre un peu lalèvre in- férieure entre les dents.
! *
j
2° Consonnesn'ayantpas de sons français exactement correspondants et qu'ilfaut représenter
pardes signesconventionnels
REPRÉSENTATION
encaractères
français arabes
th
NOM
attribué ala lettre
tha
OBSERVATIONS
Correspond aujarabe ou à peu près au th
— H —
français
dh
dhalanglais, dur, du mot
thank. Cependant, ilse rapproche beaucoup
plus du t quele than- glais. Il se prononce à peu près comme les lettresfrançaises t$, en accentuant*trèspeu Ys eten plaçantle bout de la langue entre les dents.
Correspond au S des Arabes ou à peu près au thanglais, doux,du motfather. Cependant,
ilyalieude faireà ce sujet la
môme
observa- tion que ci-dessusc'est-à-dire que le dh kabyle se rapproche beaucoupplusdu dque le th anglais, doux.
On
peut à peu près expliquer saprononcia- tion en disant qu'il se prononce comme lesDigitizedbyVjOOQLC
—
12—
! REPRÉSENTATION
eo caractères
, NOM
attribué à la
OBSERVATIONS
t
français arabts lettre
lettresfrançaisesdz,en accentuantpeula lettre z eten appuyantlebout de la langue contre la naissance des incisives supérieures.
rV
z
h'a
Correspond exacte- mentau
~
desArabes.C'est un h très forte-
mentaspiré.
kh t kha
Correspond à lajota des Espagnols ou au~
des Arabes.e t
Va
Correspond auh
arabe; c'est un t pro- noncé emphatiquement.
d' ije OU-« d'à Correspond au
^
desArabes; c'est un d prononcé emphatique- ment.
REPRÉSENTATION
encaractères
français arabes
Coup
a
U°
NOM
attribué à la lettre
çad
aam
OBSERVATIONS
S'écrit c devant les voyelles ef i, et p de- vant les voyelles a, o,
u; correspond au •*»
des Arabes et se pro- noncecommeunsem- phatique.
Se représente par la voyelle â, surmontée d'unaccentcirconflexe, quoique ce soit une consonne, parce que, enfait, cette consonne esthabituellement sui- viedelavoyellea.Cor-
respond au p des Arabes; consiste en unecontractiondufond dela gorge que Ton a souvent•comparée au cri du chameau. Dans
le cas où cette con- sonne est suivie d'une voyelleautreque a, un la représente par la
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14
—
REPRÉSENTATION
en caractères
NOM
attribué àla lettre
OBSERVATIONS
français arabes
gh i
ghaïnvoyelle quila suit, sur- montéedel'accent cir- conflexe, de sorte que
cette voyelle est tou- jours redoublée.
Se prononce comme
Yr des Marseillais, du fonddela gorge.
Se prononce comme un k, du fond de la gorge.
3° Voyelles
Lesvoyellesseprononceront exactement
comme
sion lisaitdu
français. Toutefois,ilest à remarquer que les sons français arij erij in, on,etc., n'existent pas en ka- byle, etqu'on devra lesprononcer
comme
s'ilsétaient écrits ann,enn, inn, onn> etc.
—
15Remarque
I. Les signes conventionnels que l'on emploie en agençant ensemble des accentsou
des lettres françaises, pour représenter les lettres kabyles qui n'ontpas de sons exactementcorrespon- dants, n'ont pas la prétention de donner pareux-mêmes
une idée delaprononcia- tionde ceslettres. Il fautnécessairementlesentendre de la
bouche
des indigèneseux-mêmes.
Maisune
fois que l'on s'est gravé la prononciation dans la mémoire, aumoyen
del'oreille, le signe convention- nel permettra toujours de la reproduire dtfnsl'écriture.On
s'estd'ailleursattaché, dans lechoix des signes conventionnels, à se rappro- cher de ceux qui ont été adoptés par laCommission
scientifique de l'Algérie, et quisontgénéralementusitéspourlatrans- cription de l'arabe en français, à l'excep- tion, toutefois, de quelques signesqu'ila paru préférable de prendre dansd'autres langues étrangèresoù
les Français sont habitués àles voir et à les entendre pro-DigitizedbyLiOOQIC
—
16—
noncer.
On
s'est également rapproché dela transcription adoptée parM. Hanoteau dans sa
grammaire
kabyle.Remarque
II. L'apostrophe, recevantune
signification spéciale, ne serajamais employée pourréunircertaineslettres ka- byles,comme
n,d
yqui sortiisolées et qui seprononcent nécessairementaveclemot
suivant.
Par exemple,
on
n'écrira pasAgouni
n'tassellentjmaisbien
Agouni
ntassellent, leplateaudu
frêne.Remarque
III.On
emploie, enkabyle, lesmêmes
diphthonguesqu'enfrançais,etiln'y adonc lieu, en ce qui concerne les voyelles, qu'à se guider surlaprononcia- tion française.
Remarque
IV. Les syllabes dites nasa-les, telles que an, en, in n'existentpas en kabyle, et il faut prononcer
comme
s'il était écritann, enn> inn, etc.Remarque
V.Comme
danstoutelangue qui n'a pas d'alphabet et qui n'existeque—
17comme
langueparlée, il est évident qu'il n'ya pas d'orthographe assise, surtouten ce qui concernelesvoyelles.L'usagefait que, d'une région à l'autre, lesvoyelles d'un
même mot
peuvent être modifiées.La prononciation des voyelles d'unmême mo£
peut, danslemême
pays,être différente au singulier et au pluriel, d'après desconvenances d'euphonie et en raisondes consonnes sousl'influencedes- quelles elles se trouvent.
Il nefautdonc pas s'étonnerde voirsou- ventles voyelles d'un
même mot
différerau singulier ou aupluriel,
ou
bien suivant la tribu àlaquelle appartientcelui qui en afaitla transcription.
Iln'y aque les consonnancesayant
une
signification grammaticale qui restent gé- néralement fixes. Encore les verra-t-on parfois modifiées par l'usage.
DigitizedbyVjOOQLC
—
18— DU NOM
Des
genres et des nombres.— On
dis- tingue, en kabylecomme
en français,deux
genres(masculin etféminin), etdeux nombres
(singulieret pluriel).§ 1er.
— DU MASCULIN
A
de très rares exceptions près, lesnoms
masculinscommencent
parune
voyellequi esthabituellement
un
a., mais quipeut être l'unequelconque des autres.Le pluriel des
noms
masculins seforme dedeux
manières différentes, auxquellesil n'y a que très
peu
d'exceptions.Dans Tune
et dans l'autre manière, la voyelle initiale sechange en i.Dans
la première, on ajouteàlafindu
nom
laterminaison enou
in(1).(i) Cette formation du pluriel correspond à la formation dupluriel ditrégulier des noms arabes.
—
19Dans
la deuxième, on change la der- nière voyelledu
radicalen a(1).EXEMPLES DE LA PREMIÈRE FORMATION
Azgar
le bœuf, izgarenles bœufs.EXEMPLES DE LA DEUXIÈME FORMATION
Singulier Pluriel
Aghioul l'âîie, ighoïal(2).
Aârqoub
lechamp,
iârqab.Achelouh' la tente, ichelah\
Aqendour
la gandoura, iqendiar (3).Agendoux
le veau, igendiaz.(1) Cette formation du pluriel correspond à la formationditepar intercalation deYalifou
A
long dansles grammairesarabes.(2) L'application stricte de larègle donnerait le
motighiah Mais il faut remarquer que, dans les langues quidepuistrèslongtemps nes'écrivent plus, les voyellespeuventse modifier légèrement dansla prononciation, et l'on a, dans le présent travail, reproduit la prononciation telle qu'elle existe en réalité. Ce sontlà des particularitésquel'onren- contrera très fréquemmentet auxquelles il nefaut pas attacherd'importance.
(3) L'application stricte de la règle donnerait iqendar. Lesobservationsde lanote ci-dessus s'ap- pliquentA cemot.
DigitizedbyCjOOQLC
—
20—
Observation I. Lepluriel de la première formation reçoit, dans certainsmots,
une
légère modification,en ceque laterminai- sonajoutée au mot, aulieu d'être simple-
ment
ïn> estouïn.EXEMPLES
Singulier Pluriel
Adhj'el neige, idhjlaouïii.
Agf'our pluie, igfraouïn.
Asigna
nuage, isignaouïn.Observation II.
En
outre de la modifi- cation qui précède, il y aquelques excep- tions, en très petit nombre, du reste, àla règle générale. Telest, par exemple, lecasdu mot
Vlaoadette, pluriel flavâth.L'usage seul et le dictionnaire peuvent
faire connaîtrelesplurielsdecetteespèce.
Observation III."Ce qui précède s'ap- pliqueaux
mots
d'origine kabyle. Mais la langue kabyle aemprunté beaucoup
demots
à l'arabe, et ceux-ci conservent le pluriel qu'ilsont en arabe. Toi estlemot
—
21echchitanlediable,plurielechekouaten (1).
Il est clair qu'on ne peut entrer ici dans
la formation
du
pluriel de ces mots, pour lesquels il n'y a qu'à recourir à lagram-
mairearabe. Si l'on se borne à l'étudedu
kabyle, c'estparledictionnaireseulement qu'on peut connaître le pluriel desmots
decette catégorie.§ 2.
— DU FÉMININ
Tous
lesmots
fémininscommencent
parun
th. C'est à ce signequ'onles recon- naît.Ceux
desmots
féminins qui sont dérivésdu mot
masculin, sont formés de ce der- nierparl'additiondu
thinitial dontil vient d'êtreparlé, et qui est la caractéristiquedu
féminin,plus d'un thfinal.EXEMPLE
Aghioull'âne, thaghioulth l'ûnesse.
(1) Les pluriels de cette espècecorrespondentà ceux quelesgrammairiens arabesappellent pluriels arbitraires; ilssonttrès rares.
DigitizedbyVjOOQLC
—
22—
Souvent, il arrivequele
mot
féminin n'a pas, dans lalangue kabyle actuelle, de ra- dical masculin correspondant,mais
qu'ila néanmoins,comme
dans le cas précédent,le thfinal en
même
temps que lethinitial.EXEMPLE
ThameVVouth
lafemme.
C'est
donc
le cas presqueuniversel queles
mots
kabyles féminins,non
seulementcommencent
par th>mais encore finissent parlamême
lettre.La
règle n'estpourtant pas absolue, etil y a desmots
dontla ter-minaisonest différente.
EXEMPLES
Thamdha
le lac.Tliala la fontaine.
Le pluriel des
noms
féminins se forme,comme
le pluriel desnoms
masculins, dedeux
principales manières différentes.—
23t)ans l'une
comme
dansl'autre, la voyelle qui suitleth initialsechange en i.Dans
la première formation, le pluriel prend la terminaison in.Le mot
subit, en outre, d'autres modifications qui seront examinées plus loin.Dans
ladeuxième
formation,on rem-
place ladernière voyelle radicale para
eton
supprimeleth final.Première
formationdu
pluriel.— On
vientdevoirque dans la première forma- tion
du
pluriel féminin, la voyelle qui suit le th initialétaitremplacée parun
i> etquele
mot
prenaitla terminaison in, avec cer- taines modifications susceptibles d'être classéesen plusieurs catégories. Ces ca- tégories sontles suivantes:lre catégorie.
—
(Lemot
féminin finis- santen th au singulier).Dans
ce cas, leth estgénéralement supprimé au pluriel etremplacéparla syllabe in.
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24
—
Singulier
Thaverqouqth
prunier Thatsfah'ihThazemmourth
Thanaqichth'
Thagdhemth
Thakourasth Thakthavth Thaqvaîlith Thalïarrith Thasellenth(1),
Thafzimth Thagmounth(ï)
pommier,
olivier, parcelle de
terre,
tambour
carréusité
dans
les fêtes indi- gènes, petitcahier, lepetitlivre, lafemme
ka-byle, la
femme
li-bre, lefrêne, la bouche,
lemonticule
Pluriel
thiverqouqin.
thitsfalïin.
thuemmrin.
thineuqchin.
thigdhmin.
thikeurasin.
thikthavin.
thiqvaïlïïn.
thih'arrïïn.
thisellnin.
thifzimin.
,thigmounin.
(i)Onprononce également thasellent etthagmount.
Ce sontlàdes irrégularités peu importanteset qui s'expliquent facilement par le fait que la langue kabylenes'écritpas.
—
25—
Ilya pourtantà cetterègle quelquesex- ceptions. Les
mots
féminins finissanten thconservent, au pluriel, cette lettre sui- viede in:EXEMPLES
Singulier Pluriel
Thagounith (1) le petit
plateau, thigounathin.
Thaghourfeth(1) l'étage, thighourfathin TJiamgerth lapetite
faucille, thimgrathin.
Thighilth{2) lapetite
crête, thighalthin.
Thaserdounth(2)lamule, thiserdiathin.
Ilestàremarquer que danscesdifférents mots, lavoyelle quiprécèdelethse trans- formetoujours ena.
(1) Onprononce souvent thagounils,thaghourfest.
Ces détailsontpeud'importance, par laraison que
lalanguekabyle, n'étant pasfixée parrécriture, n'a pasuneprononciationabsolument régulière.
(2) Onprononce souvent thighilt, thaserdhount.
DigitizedbyVjOOQLC
—
26—
2e catégorie.
—
(Lemot
féminin finis- santausingulierparune
voyelle.)Dans
ce cas,lavoyelle finale se transforme en ou, pour former, avec la terminaison indu
pluriel,leson ouïn
ou
iouïn.EXEMPLES
Singulier Pluriel
Thamdha
lelac, thimdhouïn.Thavardha
lebal, thiverdhiouïn.Thamghra
la fête, thimghriouïn.Thiziouchi lemoineau, thiziouchiouïn.
Thizi lecol, thizouïn (1).
Thuzzia le détour, thuzziouïn.
Deuxième
formationdu
pluriel.— On
a
vu que
dans la 2e formationdu
pluriel, lavoyelle qui suit le th initial était rem- placéeparun
i, la dernière voyelledu
ra- dical remplacéeparun
a, etlethfinalsup- primé. Cette formationdu
plurielféminin,(1) Ce motfait aussi, aupluriel, thiza.
—
27qui correspond à la
deuxième
formationdu
pluriel masculin, s'appliqueau féminin detous lesmots
quiadoptent pourlemas-
culin la 2e formation, ainsiqu'à
un
certainnombre
deféminins qui n'ontpas demas-
culin correspondant.
EXEMPLES
/° Féminins des mots masculinsqui adoptent la /roformationdupluriel:
Thaghioulth l'ânesse, thighial.
Thamqerqorth
lafemelledu
crapaud, thimqerqar.
5° Fémininsdes mots quin'ont pas de masculin correspondant:
Thamazirth
lejardin, thimwar.Ihagerthilth lepaillasson thigerthial.
Thah'aïekth le
manteau
defemme de
couleur
bleue, thih'aouïak.
Thiskerth labranche, thiskar.
Observation I. Il ya,
aux
règles précé- dentes,un
petitnombre
d'exceptions quiDigitizedbyVjOOQLC
—
28—
rentrentdans la catégorie despluriels ar- bitraires:
1° Ilpeut arriver, mais d'une façon ex-
trêmement
rare,que
la lettre qui suit le th initialne sechange pas en i aupluriel.EXEMPLE
Thaklith lanégresse, thaklathin.
2° Certains
mots
féminins suppriment, aupluriel, la terminaison th, sanslarem-
placerpar ïn.EXEMPLE
Thiflresth poivrier, thijiras.
3°Certains
mots
finissant parun
th le remplacent,au
pluriel,non
point par inymais
parouïn.EXEMPLE
Thosmeurth
toute la partie postérieure d'un animal, thismeuriouïn.4°
Un
certainnombre
demots
rempla- cent leth final para, aulieu deïn.—
29 EXEMPLESSingulier Pluriel
Thamarth
la barbe, thimira.Thamourth
le pays, thimoura.Tliabourth la porte, thiboura.
5° Enfin, d'autres pluriels se forment sans paraître suivre
aucune
règle.EXEMPLE
Thala la fontaine, thilioaa.
Observation II. L'observation qui a été faite plus haut, relativement au pluriel des
mots
masculinsempruntésh lalangue arabe, s'applique en entier au pluriel desmots
féminins, c'est-à-dire que cesmots
conservent le pluriel qu'ilsonten arabe.§ 3.
— DU DIMINUTIF
Le diminutif se forme de la
même ma-
nièreque le féminin.
DigitizedbyVjOOQLC
—
30— DU PRONOM
§ 1*<\
— PRONOM PERSONNEL Le pronom
personnel change de forme suivant qu'il est sujetou
complément.Comme
complément, il a encore desfor-mes
distinctes, suivant qu'il est régime direct d'un verbe, régime indirect dece verbe,complément
d'un substantif,ou complément
d'une prépositionou
d'un ad- verbe.Ilcomporte donc
une
déclinaisoncom-
plète qui estla suivante :
féminin
lre PERSONNE
Singulier Masculin
Nom.
je,moi
nek(l) Gén. demoi
ou, iouBat. à
moi
iiAce.
moi
i(1)On ditaussinekhidanslaKabyliede Bougie.
—
31 PlurielMasculin féminin
Nom
.nous
nekni nekonti.Gén. de
nous ennagh
Dat. ànous
iaghAce.
nous agh
2e PERSONNE
Singulier
Nom.
, tu, toi ketch kemini.Gén. de toi ek em.
Dat. à toi iak iam.
Ace. te, toi
Pluriel
kem.
Nom.
vous konoui konemthi.Gén. de vous
ennouen
ennoukent Dat. àvous iaoun iakount.Ace. vous
koun
kount.3e PERSONNE
Singulier
Nom.
il, elle, lui netsa netsath.Gén. delui, d'elle is is.
Dat. àlui, à elle ias ias.
Ace. lui, elle, le, la th~ ts.
DigitizedbyVjOOQLC
—
32—
Pluriel
Masculin féminin
Nom.
ils, elles,eux
nothni nothenti.Gén. d'eux, d'elles ensen ensent.
Bat. à eux, à elles iasen iasent.
Ace. eux,elles, les then thent.
Le nominatif
du pronom
personnel estemployé
lorsque cepronom
est isoléou
sertde sujet.
EXEMPLE
Nek
roh'ghor
thala.Moi jesuisallé à lafontaine.
Ketch therohth atsmerh'acV Toi tu esallé te promener.
Netsa iesoua.
Lui ila bu.
Kemini
thoucidhed.Toi (au fém.) tuesarrivée.
Netsath theghli.
Elle elleest tombée.
Le nominatif
du pronom
personnel est—
33encore
employé quand
il sert de complé-ment
àune
préposition.- EXEMPLES
Am nek comme
moi.Am
ketchcomme
toi (masculin).A m kem comme
toi(féminin).Am
netsacomme
lui.Am netsathcomme
elle./ nek
pour moi.1 ketch pour toi (masculin).
/ kem
pour toi (féminin)./
netsa pour lui./
netsath pour elle.Le génitif
du pronom
personnel s'em- ploie lorsqu'il sert decomplément
àun
substantifet tient ainsilieu d'adjectifpos- sessif.
Dans
ce cas, il se lie avec lenom
etprend le
nom
depronom
affîxe.EXEMPLES
Ma maison
(lamaison
de moi)akhkham
iou.DigitizedbyVjOOQLC
—
34—
(Masc.)
Ta maison
(lamaison
de toi)akh-kham
ek.(Fém.)
Ta maison
(lamaison
de toi)akh-kham
im.Sa
maison
(lamaison
de luiou
d'elle)
akhkham
is.Notre
maison
(lamaison
de nous)akhkham
ennagh.(Masc.) Votre
maison
(lamaison
devous)akhkham
enneuen.(Fém.) Votre
maison
(lamaison
devous)akhkham
ennoukent.(Masc.) Leur
maison
(lamaison
d'eux)akhkham
ensen.(Fém.) Leur
maison
(lamaison
d'elles)akhkham
ensenLLe datif du
pronom
personnel estem-
ployé lorsque cepronom
sert de régime indirectàun
verbe.EXEMPLES
Ilm'a
donné un
bœuf, ifkail asgar.(M
ln)Ilt'a— —
iak—
—
35—
(Fin) Ilt'a
donné un
bœuf,ifkaiam
azgar.Illui
— —
ias—
Il
nous — —
iagh—
(Min) Ilvous
— —
iaoun—
(Fin) Ilvous
— — iakount—
(M
in) Illeur— —
iasen—
(Fin) Il leur
— —
' iasent—
L'accusatifs'emploie lorsque le
pronom
sert de régime direct à
un
verbe :Il m'a frappé iouthii.
Il t'a frappé ' iouthik.
Il t'afrappée iouthi
kem
.Ill'a frappé iouthith.
Il l'afrappée iouthits.
Il
nous
a frappés iouthaghouiouthanagh.Il vous afrappés ioutikoun.
Il
vous
afrappées ioutikount.Il lesa frappés iouthi then.
Illes a frappées iouthithent.
Observation I. Outreles formesqui ont été indiquées ci-dessus et qui sont les
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—
36—
plususuellement employées, les
pronoms
personnels reçoiventdans Pusage
un
cer- tainnombre
de modifications, savoir:lre personne.
— Au
nominatif, outrenek
(moi), on dit également riekkini etmême
nekki dans la Kabylie de Bougie.A
Paccusatifpluriel, lorsque lemot agh
(nous) suitun
verbe dont la dernière voyelle estun
a,on
intercaleun n
entrele verbe et le
pronom
personnel. AinsiPon
dit iouthagh ou
bien iouthan agh
(ilnous
a frappés).2*personne.
— Au
nominatif singulier,on
ditnon
seulement ketch pour lemas-
culin,mais encoreketchini.DanslaKabylie 'de Bougie,
on
dit ketchi.Au
féminin,on
ditindifféremment
kem ou
kemini.Dans
laKabylie de Bougie,
on
dit aussikemmi.
Observation II. L'i par lequel
com- mence
le datif de tous lespronoms
per-sonnels, se supprime souvent par conve- nanced'euphonie.
—
37Observation III.
Le
génitif, au lieu d'être placécomme
afflxe, peut être pré- cédé de la prépositionn
qui signifie de.Cette préposition, par raison d'euphonie, est souvent précédéed'un i.
Le
pronom
personnelau génitif,précédé de lapréposition n, devient ainsi au sin- gulier :inou de moi.
ineky
inem
de toi.ines delui, d'elle.
Au
pluriel, cette préposition existe tou- jours.On
Ta doncfaitentrer dans lacon- jugaison, quoiqu'elle neparaissepasfaire partieintégrantedu
mot.DigitizedbyVjOOQLC
—
38—
§ 2.
— PRONOM DÉMONSTRATIF
Les
pronoms
démonstratifs ne se dé- clinent pas, et il n'y a, par conséquent, qu'à lesénumérer
:EXEMPLES Ce, celui
oua
J ouïn.Celle thin
.
Ceux
ouith.Celles thidh
ou
thidhen.Celui-ci ouagi.
Celle-ci thagi.
Ceux-ci ouigi.
Celles-ci thigi.
Celui-là ouihin
ou
ouihinak.Celle-là thihin
ou
thihinak.Ceux-là ouihidh
ou
ouihidhak. Celles-là thihidhouthihidhak.Observation.
La
terminaisonak
queTon
ajoute parfois à ces quatre derniers pro-
noms,
etqui n'est autreque la traductiondu mot
français là, a pour effet de mar- querplusénergiquement Péloignement.-39-
§ 3.
— PRONOM POSSESSIF
Lepronom
possessif se rend en kabyle par la combinaisondu pronom démons-
tratifet
du pronom
personnel augénitif. ,Ainsi,pourdirelemien,
on
dit,littérale-ment,celuide
moi;
le tien,celuidetoi,etc.En
assemblant, d'après cette règle, lespronoms
démonstratifs qui ont été indi- quésdans leparagraphequi précède,avecles génitifs des différents
pronoms
per- sonnels qui ont été indiqués antérieure- ment,on
obtient lesmots
suivants :Le
mien
ouin inouou
ouinn
iou.Le
tien (m.). ouininekou
ouinn
ik.Le
tien (f.) .. ouininem ou
ouinn
em.Lesien ouinines
ou
ouinnis.Le
nôtre ouinennegh.( ouinennouen.
Le
votre ](
oumenkounL
, . ( ouinensen.
Le
leur ] 4(
oumensenL
Les miens... ouidh inou
ou
ouidhiou.t ouidhinek
ou
ouidhik.Les tiens. '
( ouidh
inem ou
ouidhem.DigitizedbyVjOOQLC
-40-
Les siens ouidhinesou ouidhis.
Les nôtres... ouidhennegh.
Lesvôtres...S
ouidhenn ™™-
{ ouidhenkount.
hesleurs....\ ouid
j!
ensen- ( ouidhensent.
La
mienne... thininouou
thinn
iou.T *.. n ( thininek
ou
thinn
ik.La
tienne—
] .. . .( thin
inem ou
thinn
em.La
sienne.... thin inesou
thinn
is.La
nôtre thinennegh.T *. ( thinennouen.
La
votre ) ...( thinenkount.
T , i thinensen.
La
leur ...( thin ensent.
Les miennes, tf/wd/i
moa ou
thidhiou.Lestiennes..'
fjdhjnek ou
thidhik.\ thidh
inem ou
thidhem
.
Les siennes.
.
thidhines.
Les nôtres.. .
thidhenneg.
A
j
thidhennouen.
"(
thidh enkount.Les
leurs....! thidhensen- ( thidhensent.41
§4.
— PRONOM RELATIF
Les
pronoms
relatifs qui, que, lequel, laquelle, etc., qu'ilssoient sujetsou com-
pléments, régisou non
parune
préposi- tion, àquelque genreetàquelquenombre
qu'ils soient, se rendent par le
mot
inva- riableenni.Lorsquele
pronom
qui sert de sujet, le verbe qui suit semet au
participe.EXEMPLE
L'homme
qui estvenu.Argaz
enni diousan.Lit. :
L'homme
qui étant venu.Lorsque les
mots
que, lequel, laquelle, etc.,serventderégime directau verbe qui les suit,on
les rend simplementpar enni, etl'onneplacepoint,comme
cela se feraiten arabe, de
pronom
personnel après le verbe.DigitizedbyVjOOQLC