A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A NDRÉ B LOCH
Les théorèmes de M. Valiron sur les fonctions entières et la théorie de l’uniformisation
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 17 (1925), p. 1-22
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1925_3_17__1_0>
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ANNALES
DE LA
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE
LES THÉORÈMES DE M. VALIRON SUR LES FONCTIONS ENTIÈRES
ET LA
THÉORIE
DE L’UNIFORMISATIONPar M. ANDRÉ BLOCH.
. I. - Introduction et résumé.
Le
présent
Mémoire est ledéveloppement
de deux notespubliées
auxComptes
Rendus le 12 mai et le 16
juin 1924;
il a pourbase,
comme ces notes, les travaux fondamentaux de M. G. Valiron sur les fonctions entières.’
’
Rappelons
d’abord sommairement ceux-ci.Dans deux Mémoires insérés aux tomes XXXVII et XLI des Acta
Mathematica,
M. WIMAN obtenait
d’importants
résultats relatifs aux fonctions entières lesplus générales.
Or en1 896,
M. HADAMARD avaitindiqué
une méthode très sûre pour l’étude de la croissance deces
fonctions(’).
M. Valironperfectionna
encore cetteméthode,
. et, par sonemploi,
réussit àpréciser
et àgénéraliser
considérablement les théorèmes obtenus par M. Wiman . En mêmetemps,
ilédifiait,
pour lapremière fois,
une théoriegénérale
vraiment cohérente et satisfaisante des fonctionsentières, compre-
nant un
grand nombre
depropriétés
,nouvelles..Les résultats de M.
VALIRON, publiés
dans trois Mémoires insérés aux Annales de l’Ecole Normale en 1920-21-22, ont étéexposés
par lui dans desleçons professées
à l’Université du
Pays
de Galles et rassemblés finalement dans son ouvrage : Lectures(’)
Sur lesfonctions
entières (Bull. de la Soc. t. -Fac. des Sc., 3e série. t XVII 1
2
on the
general theoyy of integral functions (’l’oulome, Ig23),
que terrninent de nom- breuxrenseignements bibliographiques.
Nousprendrons
pour base du Mémoireactuel le
chapitre
rv de cet ouvrage.Voici deux de ces résultats : :
Le domaine riemannien à une
infinité
defeuillets correspondant
à unefonction
entière contient des cercles à ccn seul
feuillet
aussigrands
que l’on veut.Soient
M(r)
le maximum de la valeur absolue d’unefonction
entièrefez)
pour(zj
= r;A(r)
etB{r)
le maximum des valeurspositives
et le maximum des valeursnégatives
de lapartie
réelle def (z)
dans les mêmes conditions.Sauf peut-être
dans uneinfinité
dénombrable de couronnes oÙ la variation totale clelog
r estfinie (et
d’ailleursaussi
pelite
que l’onvent),
lesquantités M(r), A{r), B(r)
sontasymptotiquement équi-
valentes
lonsque r
croîtindéfiniment.
,M. Valiron a
appliqué
les théorèmesprécédents
à la démonstration directe du théorème de M. Picard sur les valeursexceptionnelles
des fonctions àpoint
essentielisolé.
L’un des
objets
duprésent
Mémoire estde les appliquer
à la démonstration directe du théorème de M. Picard sur la non-uniformi sabilité des courbesalgébriques
de genre
supérieur
à un par des fonctions àpoint
essentiel isolé. Un autreobjet
dece Mémoire est de transformer les théorèmes relatifs aux fonctions entières en théo-
rème~s relatifs
aux fonctionsholomorphes
dans uncercle,
cequi
conduit enparti-
culier à des démonstrations des théorèmes de MM. Landau et
Schottky
sur les fonc-tions à deux valeurs
exceptionnelles.
La combinaison de ces deux ordres d’idées fournit la démonstration d’uneproposition plus
récente de M. PICARD(Rendiconti
del Circolo Mathematico di
Palermo, 1912).
La théorie des fonctions
holomorphes
dans un cercle àlaquelle
on est ainsiconduit donne des
propositions qui
ne sontpeut-être
pas toutes nouvelles. Elle aun caractère
systématique
etparaît
de nature àrépondre
à laplupart
desquestions
que l’on
peut
se poser sur ces fonctions. Nous nous occupons surtout ici des pro-positions correspondant
aux deux derniers théorèmes dus à M. Valiron énoncésplus
haut sur les fonctions entières. D’autre
part
la méthodeemployée
ici dérive essen-tiellement du
point
de vue deWeierstrass-Méray,
c’est-à-dire desdéveloppements
enséries entières. Il y aurait un certain intérêt
théorique à
trouver une méthodeparal-
lèle
s’appuyant
surl’intégrale
deCauchy.
Dans la section II du
présent Mémoire,
les théorèmes fondamentaux de M. Valiron sontrappelés
etprécisés
de la manièrequi
convient à notreobjet;
on remarque queles
constantesqui
s’introduisent dans les énoncés sontindépendantes
de la suite descoefficients de la fonction ou de la série entière.
Dans la section III sont établis d’abord
quelques
théorèmes accessoires relatifs au casparticulier
d’une sérieconvergente
dans un cercle où le rang du terme maximumne
dépasse
pas un nombre donné. En les combinant avec lesprécédents,
on obtientdes théorèmes
complètement généraux
et trèssimples :
G et H relatifs au domaine riemanniencorrespondant
à une sérieentière,
1 à lacroissance
d’une telle série.Dans la section IV sont
établis,
commeconséquence
des théorèmesprécédents,
et de deux
manières,
les théorèmes de MM. Landau etSchottky ; quelques questions
voisines sont sommairement étudiées.
. La section
V,
basée sur le théorèmeG,
a pour but la démonstration etl’étude,
sans le secours des fonctions
automorphes,
de théorèmes de ~I. Picard relatifs à lathéorie de
l’uniformisation, principalement
du théorèmepublié
en I9I2 dans les Rendiconti diPalermo,
etqui
ressemble à celui di M. Landau ; une formulesimple
est établie à ce
sujet (théorème K).
Ensuite les théorèmes de M. Picard sont étenduspar la même voie au cas d’un «
type » arbitraire,
ce mot étantpris
au sens des tra-vaux de Poincaré.
En
définitive, l’objet
de lapremière partie
du Mémoire(sections
II etIII)
est de ,parvenir
aux théorèmesG, H, I ;
ces théorèmes sont seuls utilisés dans la secondepartie (sections
IV etV).
II. - Les théorèmes de M. Valiron.
La
proposition
suivante est la base de la théorie de M. Valiron.Désignons
parS~(M)
une série entière de la variable réelle u, à coefficientsposi-
tifs
croissants,
nonbornés,
dont le rayon de convergence est l’unitéAlors le
quotient
pal’ n de tend nécessairement vers zéro. Nous supposerons deplus
que la fonctiony;(x)
admet une dérivéedécroissante, qui
évidemment tendvers zéro.
Nous
appelons
rang d’un terme de la série sondegré
en il ; il estégal
à o, 1, 2....Alors
(chap.
I V del’ouvrage
cité Generaltheory oj’ inlegral functions,
p.95).
THÉORÈME
A. -Étant
données unefonction
entièrequelconque fez)
et une sérieentière
F(u)
de laforme susdite,
onpeut faire correspondre,
engénéral,
à une valeurr deux nombres k et l tels que, pour cetle valeur de r, les deux
fonctions f (z)
et k
F( r l)
aient leurs termes maximaégaux
et de même rang et que lapremière
deces
fonctions
soitmaJor°ée
par la seconde. Les valeurs de rcomprises
entre o et Rpour
lesquelles
lapropriété
n’a pas lieupeuvent
êtreenfermées
dans des intervallesdont le nombre est act
plus égal
au rangN(R)
du terme maximum defez)
pour = Ret dans
lesquelles
la variation totale delog
r est,quel
que soitR, inférieure
au nom- ,bre
fixe ~(i) - ~(;(o).
Le nombre obtenu par M. Valiron
(loc. cit.)
est or,lorsque
l’on fixe les~6(~),
ce nombredépend
de la fonction~6(~?) choisie,
etpeut
même êtreinfini;
pour passer de à
~(r) - ~ (o),
il suffit d’observer que la fonctionpeut
êtreprise
dans l’intervalle(o, 1)
aussi voisinequ’on
veut d’une fonction linéaire.Les valeurs de r pour
lesquelles
lapropriété
de l’énoncé a lieu sont dites ordi- naires(par rapport
à la fonction decomparaison ~(u). ~
4cxJ
La fonction de
comparaison adoptée
est := ~~ cc",
,(o
xI).
0
, Les valeurs ordinaires
correspondantes
sont dites « d’indice ex ».THÉORÈME B. - Soit une
fonction
entièref (z); posons :
’OH
g(z)
=J/’(X)
-n/(2).
Soit R une valeur ordinaire d’indice K e n ==
N(R)>0;
supposons :Alors on a :
K étant une constante
dépendant ctniquernent de
a et de h .Le fait que la valeur ordinaire R
peut
êtrequelconque
et lapropriété énoncée .
t
, pour K résultent aisément de la démonstration de
l’ouvrage cité,
p. 97 : il suffit"
cxJ .
, dans
, p~ (
I +v)~ e~~+~’~~
~nnp,
deremplacer
u par le nombreplus grand
. I
.
et de
poursuivre
le raisonnement sur cette série. On obtient bien ainsipour N assez
grand l’expression majorante AqN
’
; et ceci subsiste évidem-
ment pour N
positif quelconque.
.On
pourrait
trouver desinégalités s’appliquant
même au cas oùN(R)
= o; maiscela ne nous serait d’aucune utilité. Au
contraire,
il ne serait pas sans intérêt pourune étude
plus approfondie
d’observer que pourN(R)
> o, la variation totale delog
R dans des intervallesexceptionnels
est auplus y~(z)
-~,(~ )
= 2" -~ I, et tendvers o avec x .
Prenons désormais avec M. Valiron « =
I I ;
on a alors le théorème suivant1 2
(op. cil.,
p.IOI).
_’ THÉORÈME C. -- Soient R une valeur ordinaire d’indice
I I
pourlaquelle N(R)
> o; §12
zo un
point
de module R tel que = etDz
larégion
circulairedéfinie
par
l’inégalité |z2014z0 z|
CN- ’’
..
~n a pour tout
point
z intérieur àD4 :
:v
OM K est une quantité purement
numérique
que l’onpourrait calculer.
_Cette
proposition
C est uneconséquence
presque i m médiate de B. Toutd’abord,
- .~ n~ .
B
s’applique, puisque
N~~iB~
.Or en écrivant :
les deux termes
complémentaires
de laparenthèse
sont inférieursrespectivement
,à et
KN _4 4, d’après B;
en doublant la constanteK,
on obtient l’énoncéC.
Nous allons déduire de ce théorème C deux
propositions
D etE,
dans deuxordres d’idées différents. ’
Intercalons d’abord ici la remarque suivante : nous avons raisonné
jusqu’à pré-
sent sur des fonctions
entières;
mais les raisonnementsprécédents
et les théorèmesA, B,
Cs’appliquent
à des séries entières dans leur cercle de convergence.Considérons la
région
circulairez2014z0 z0 = 03C0 4N t,
où|t| I
: le théorème Gs’y
applique,
et l’on a dans cetterégion :
f zo+zo )
f( J
Zo + Zo-Donc, lorsque
N croîtindéfiniment,
-,
4N tend uniformé
~
~ .ment, / étant
fixe, vers e1.
. Or poure4
décrit une certaine aire à contoursimple.
Pour20142014201420142014201420142014 décrit un circuit qui
tend uniformément vers~~
le contour de cette
aire ;
lepoint correspondant
aupoint ~
tendant vers lepoint ?~ .
.Il résulte de là que
lorsque
N croîtindéfiniment,
le domaine riemannien que_
fait
correspondre
à larégion circulaire ~20142014~- ~ / ~0 /
20142014 ~~ finit par contenir une fois et
. (t
une seule tout cercle intérieur à l’aire
décrite, pour ~
1 , par lepoint e~ .
.Dans ce
qui précède,
la valeur absolue Rde z0
estsupposée
ordinaire. Or entredeux
nombrespositifs
dont lerapport
est 3 existetoujours
une tellevaleur, puisque log 3 ~> ?(1)
-~(o)
= i. Nous obtenons alors le résultatsuivant,
où il n’estplus
question
de valeurs ordinaires : .Soit une série entière
convergeant
dans le cercle-unité. SiN(i/3) dépasse
une certaine constante
absolue,
aucercle-unité correspond
par un domaine riemannien contenant un cercle à un seul feuillet de rayonégal
auproduit de M(i/3)
par une certaine constante absolue. ’
Une
analyse
un peuplus précise
montre que l’onpeut remplacer 1 /3
par un nombrequelconque
inférieur à un. Nousadmettrons,
pourabréger,
cepoint,
dontnous ne nous servirons pas, mais
qui
donnera à l’énoncé intermédiaire D lagéné-
ralité dont il est
susceptible :
THÉORÈME D. - Soit
une fonction holoinorphe
dans lecercle-unité;
au cercle derayon
p;
icorrespondant M(03C1) et N(p);
alors siN(c)
est au moinségal à un
certainnombre A, le cercle-unité donne un domaine
comprenant
des cercles à unseul feuillet de
rayonsupérieur à KM(o).
Kdépendent uniquement de 03C1(1).
Voyons
maintenant une autreconséquence
du théorème C.Supposons z
sur le cercle de rayon R : z = Rei03C6. On a :Alors, dans l’intervalle
03C60-203C0 N03C603C60+203C0 N
,fez) prend
pour N assezgrand
un
argument quelconque
donné àl’avance,
le module étant~~I(R) (1
~-r~ ~
C~’~;
en
particulier l’argument
o ; parconséquent :
(1)
Il y aurait lieu d’examiner, à l’aide des considérations de la section suivante, si l’onpeut prendre pour A le nombre i, quel que
THÉORÈME E. - A tout nornbre
positif
~ donné à l’avance, onpeut faire
CorheS-pondre
un nombredépendant uniquement
de ~, tel que pour toutes les valeursordi-
naires R d’indiceI I
pourlesquelles N(R) dépasse
cenombre,
on ait: :12
Il
s’agit toujours,
bien entendu, d’une série entièrequelconque,
à rayon de conver-gence fini ou infini. ~
III. -
Complément
à la théorie de.M... Valiron; quelques propriétés générales
’ des séries entières.
Nous avons étudié
jusqu’à présent
des fonctionsentières;
ou tout au moins desséries entières pour
lesquelles
le rang du terme maximumpouvait prendre
de gran-des valeurs. Nous allons maintenant considérer des séries
convergentes
dans un cercle où le rang du terme maximum demeureborné;
nous les comparerons à la série~
. En combinant les deuxcatégories
derésultats,
nous obtiendrons despropositions
relatives aux fonctionsholomorphes
dans uncercle, indépendantes
dela considération du terme maximum.
THÉORÈME F. - Soit
f(z)
une série entièrecouvergente
dans un cercle de rayonquelconque
où le rang du terme maximumn2(z)
nedépasse
pas un nombne N ; ~ po-sitif
étant donné àl’avance,
on a :sauf peut-être
dans des couronnes en nombre l~T + 1 auplus,
où la variation totale delog
r estfinie
et est bornéesupérieurement
par unefonction
de N et s seuls. ,Nous pouvons, par un
changement
devariable,
supposer que le cercle de l’énoncé est le cercle unité. ,’
Construisons le
polygone
de Newton relatif à la sérief (z);
il estdéterminé,
comme on
sait,
par lespoints
de coordonnées = n;Cn, C~t
étant lavaleur absolue du coefllcient de
zn;
les valeurs de ncorrespondant
aux sommetsdu
polygone
sont les indicesprincipaux; appelons
valeurscritiques
de r celles pourlesquelles log r égale
lapente
d’un côté. N est un indiceprincipal;
laparallèle
menée à l’axe des x par le sommet
correspondant
laisse lepolygone
au-dessusd’elle;
ellepeut
toutefoisporter
un côté dupolygone,
s’il y aplus
d’un coefficientmaximum ;
dans ce cas, ce côté setermine,
dans le sens des xpositifs,
à x=.: N . ’Soit alors à réaliser
l’égalité près
defez)
et m(z).
Toutd’abord,
nouspouvons évidemment trouver un nombre inférieur à i, tel
qu’à
l’intérieur du cercleayant
ce nombre pour rayon la somme des valeurs absolues des termes de rangsupérieur
à N soit aussipetite qu’on
veut parrapport
au termemaximum, quel
que soi t le rang de ce dernier. Nous pouvons donc nous borner ~à
envisager
lepoly-
nôme de
degré N,
à condition de commencer par exclure la couronnecomprise
entre les deux cercles. ’
Soit donc ce
polynôme
dedegré N,
lepolygone
de Newtoncorrespondant
setermine à
x == N,
le côté aboutissant à cette droiteayant
unepente négative
ounulle. Menons par un
point
lesparallèles
aux différents côtés de cepolygone.
Encadrons chacune de ces droites de deux droites de coefficients
angulaires égaux
au sien
augmenté
ou diminué de a. Nous obtenons ainsi un nombre inférieur ouégal
à Nd’angles
que nous excluons. Soit r telque log
r ne soit pas dans les an-gles exclus;
menons aupolygone
latangente
de coefficientlog r
: nous obtenonsainsi le terme
maximum,
de valeur absoluein.(r) ;
les deux termes voisins sontplus petits
que les deux termessuivants,
que etc. Pour a assezgrand,
lepolynôme
est, à l’extérieur des intervallesexclus,
aussicomparable
que l’on veut àm(z).
Ce théorème F~va nous
permettre
d’établir despropositions indépendantes
de laconsidération du terme maximum. Soit
J(z)
= z + ... une série entièreconvergente
dans le cercleunité;
si sur un cercle de rayon p i(’),
le rang du terme maximumdépasse
un certain nombre(dépendant uniquement de p),
nous savons,d’après
lethéorème
D,
que le rayon d’un cercle à un seul feuillet du domaine riemanniencorrespondant
au cercle unité a une borne inférieure nonnulle ;
on a en effet :M(p) ~
p. ,Nous allons montrer que ceci subsisle
lorsque
le rang du terme maximum est au ,contraire borné
supérieurement;
et ceci même en nous bornant à considérer le do- maine riemanniencorrespondant
au cercle de rayons p; nous pouvonsalors,
parun
changement
devariable, remplacer ?
par 1.Supposons
pour fixer les idées que la bornesupérieure
du rang du terme maxi-mum soit
égale
à 2. Le raisonnement est le même pour un nombrequelconque.
Nous avons alors : :
fez)
= z + + ...,avec |a2|
T .D’après
le théorèmeF,
lecercle 1 se divise ’en un cercle
concentrique
oùf(z)
estcomparable
à z; unecouronne
exceptionnelle;
une couronne oùfez)
estcomparable
à enfin uneseconde couronne
exceptionnelle;
cela pour ~ donné. Dès que l’on a E ~ 1, le do- maine riemanniencorrespondant
au cercleconcentrique
couvre une seule fois l’ori-gine ;
celuicorrespondant
à la couronne tourne deux fois autour del’origine;
d’ail-leurs,
tend verszéro,
les courbes limites tendent à devenir semblables à descercles;
nous pouvonsprendre
pasexemple
etconserver ~ = I I0;
à ce nombre cor--
(f)
Il suffit d’ailleurs à notre objet deprendre p== i/3.
rèspond
un certainmaximum,
2 parexemple,
pour la variation totale delog r
dansles deux couronnes
exceptionnelles. Alors,
de deux choses l’une : si le rayon du cerclecorrespondant
~ à z estsupposé,
2014supérieur
" par "exemple
" à,
, le domaineI0000
riemannien
correspondant comprend
des cercles à un seul feuillet de rayon bornéinférieurement;
si au contraire il estsupposé
inférieur à , onpeut
affirmer10000
que la couronne
correspondant
àa.,z2
couvre la couronne de rayonsI e2
etI
; ledomaine riemannien
correspondant
contient donc des cercles à un seul feuillet de . rayon borné inférieurement.Combinant ce résultat avec le théorème
D,
nous parvenons à laproposition
sui-van te :
THÉORÈME G. - Soit
fez)
= z + ... ,une fonction holomorphe
dans lecercle-unité;
le clornaine riemannien
correspondant
contient des cercles à un seulfeuillet
de rayonsupérieur
à une certaine constante absolue ô .De ce théorème résulte un critère de famille
normale,
au sens des travaux bienconnus de M. Mon tel.
THÉORÈME H. - Les
fonctions holomorphes
dans un domaine et pourlesquelles
ledomaine riemannien
correspondant
n’a que des cercles à unfeuillet
de rayon bornésupérieurement
pour l’ensemble desfonctions forment
unefamille,
normale.En
effet,
la dérivée est bornée dans tout domaine intérieurfixe ;
la différence des valeurs de la fonction en deuxpoints quelconques
d’un tel domaine est donc’ bornée.Soit alors une suite de la
famille; extrayons
en une suiteconvergeant
en unpoint
intérieur déterminé vers une limite finie ou
infinie;
de cette suite onpeut extraire
une suite
convergeant
uniformément dans le domaine vers une fonctionholomorphe
ou vers l’infini.
Au
sujet
du théorèmeG,
remarquons que le nombre ô exact(le plus petit
que l’onpuisse prendre)
est certainement apriori
auplus égal
à I ; mais onpeut
trouver une limitesupérieure plus petite.
Prenons en effet
f (z) = -
... ; le cerclez
C I se trouvereprésenté
conformément sur la bandecomprise
entre les droites et4 y = +
- .
Le nombre exact est donc auplus égal
à2- 0).
~
4 4
’
(4)
On peut d’ailleursélargir
leproblème
dont il s’agit. Au lieu du coefficient de x,considérer par exemple
,t’(x)
-f(xo);
; ou bien le coefficient de x"; ou èncore l’ensembledes coefficients de certaines puissances de x. Ces questions se posent d’ailleurs pour toute famille normale.
Fac. des Sc., 3e série, t. ,1VII. 2 .
Nous avons déduit le théorème G du théorème F et du théorème D. Nous allons
maintenant,
au moyen du théorème F et du théorème E, obtenir unthéorème
I.Un corollaire immédiat de F est en effet la
proposition
suivante : :Soit a° + a’z + ... une série
qui
converge dans un cercle oà le rayon du terme maximum nedépasse
pas N. Considérons la couronne de ce cercle extérieure aucercle de rayon . Si ~ est un nombre
p ositi f
donné àl’avance,
lerapport A(r) M(r)
demeure
compris
dans cette couronne entre I - ; et I,sauf peut-être
dans descouronnes en nombre 1 au
plus,
où la variation totale delog
r est limitéesupé-
rieurement par une
fonction
de N et ; seuls.Combinant cette
proposition
avecE,
nous obtenons : :THÉORÈME I. -- Soit a° + a,z + ... une série
convergente
dans un cercle de rayonfini
ouinfini.
Dans la couronne de ce cercle extérieure au cercle de rayona°
, le
rapport A(r) M(r)
demeure
compris
entre 1 - c et I,sauf peut-être
dans des cou-ronnes en
infinité
dénombrable auplus,
où la variation totale delog
r estfinie
etadmet une limite
supérieure dépendant uniquement
de ;positif
donné.Terminons cette section en
remarquant
que la théorie de M. Valironpourrait
conduire par notre méthode à d’autres théorèmes dans l’énoncé
desquels figureraient
seulement les deux
premiers
coefficients de lasérie,
ou lepremier,
on les p pre-miers,
et à d’autres critères de familles normales ouquasi-normales (’}.
IV. - Les théorèmes de MM. Landau et
Schottky.
Dans la note
précitée
auxComptes rendus,
nous avionsappliqué
les théorèmesde M. Valiron à la démonstration du théorème de Picard sur les valeurs excep- tionnelles des fonctions à
point
essentielisolé. Nous
allons iciappliquer
les résultatsde la
précédente
section à la démonstration despropositions classiques
de MM. Lan-dau et
Schottky.
Nous nous
placerons
successivement dans l’ordre d’idées du théorème G et dans celui du théorème I.Soit une aire
simplement
convexe où une fonctionholomorphe f(x)
neprend
pas les valeurs o et i. Considérons la fonction :
(’)
Cf. P. MONTEL, Sur lesfamilles quasi-normales
defonctions
holomorphes (Bruxelles,Ig22).
.Elle est
holomorphe
et neprend
pas les valeurslog
i -V;) +
2nTi.Celles-ci
couvrent
leplan
de telle sorte que tout cercle de rayon 1000 contient auau moins l’une d’elles. .
Appliquons
ceci à une fonctionf (x)
= ao + a,x + ...,holomorphe
dans le cerclede rayon R. Nous avons à considérer la fonction :
Nous avons
donc, d’après
le théorème G(sans
faire intervenir d’ailleurs le fait que le cerclepeut
être à unfeuillet) :
Nous obtenons ainsi le théorème de M.
Landau,
avec une formulequi peut
êtreutile,
que l’onpourrait
d’ailleurs varier etpréciser,
enremplaçant
parexemple remploi
des racines carrées par celui de nouveauxlogarithmes.
D’autre
part,
onpourrait
déduire de la formuleprécédente
une formule pure- mentalgébrique.
Mais onpeut
en obtenir une directement comme il suit :Considérons la courbe de genre t : X~ + Y~ - 1=0; si nous posons X~
==~/(.r),
’comme
/(.r)
estholomorphe
dans le cercle de rayon R etn’y prend
pas les valeurso et i, nous sommes assuré que X et Y demeurent
holomorphes.
Considérons alorsl’intégrale de première espèce U= a dX Y2, a étantunpointdéterminédelacourbe;
c’est une fonction
holomorphe
de xqui
neprend
pas certainesvaleurs,
enparticu-
lier la
valeur ~a -2014 (ni
les valeurséquivalentes
à desmultiples
despériodes près),
oodésignant l’unique point
à l’infini de la courbe.Or
l’intégrale
U== ~
faitcorrespondre
auplan
Xponctué
en 2014i,(I-X2)
- {-i et co un
plan
Uponctué
aux sommets d’un réseau detriangles équilatéraux ;
sur trois sommets voisins du
réseau,
l’uncorrespond
à X == ~ . Nous avons doncencore un
plan
criblé depoints exceptionnels
pour la fonctionU(~);
le rayon maxi-mum d’un cercle ne couvrant aucun de ces
points
estégal
au côté d’untriangle
duréseau.
Ce côté est
égal
à2 I0 dX (I-X2)2 3;
il est doncplus petit
que 2/ I0 dX (I-X)2 3
’c’est-à-dire que 6. 0
Nous avons
U~(r)
==2014201420142014~;
d’ailleurs X= ~ -p -~ ~ ~
+ .....
(.-x~
Donc, d’après
le théorème C :On sait que la fonction modulaire avait donné à Hurwitz en
1904 :
Il y aurait lieu de
rechercher quel
est leplus petit
coefficient que l’onpeut adopter.
Il conviendrait d’abord de voir
quel
est le nombre obtenu en utilisant le 03B4 exact du théorème Cqu’il
faudraitdéterminer),
et la valeur exacte del’intégrale l’ dX (I-X2) 2 3
.De la
première
des deux formules obtenues(celle
contenant deslogarithmes)
résulte par
intégration
le théorème de M.Schottky, d’après lequel
la valeur absolued’une fonction
holomorphe
dans un domaine où elle neprend
pas les valeurs o et iest bornée dans un domaine intérieur dès
qu’elle
y est bornée en unpoint.
Il suffitde
remplacer ao
parf (x), a,
parf’(x)
etd’intégrer l’inéquation
différentielle àlaquelle
on est conduit.De ce théorème on déduit comme on sait que la famille des fonctions holomor-
phes
dans un domaine où elles neprennent
pas les valeurs o et i est une famille normale. Onpeut
aussi suivre une marcheinverse, qui
seprête
à l’utilisation del’intégrale elliptique.
Pour voir que les fonctionsf(x) holomorphes
dans un cercleoù elles ne
prennent
pas les valeurs o et 1 forment une famille normale, considérons encore, enposant
X2 ~f (x),
la courbe ~j + Y3 - = o, et sonintégrale
de pre-mière
espèce;
si nous prenons pour cette dernière la déterminationqui
pour x = ose trouve dans un certain
parallélogramme
despériodes,
nous voyons,d’après
lethéorème
H,
que la famille desintégrales
depremière espèce
est normale(sans
convergence vers
l’infini);
cequi
suffit.De la
proposition
obtenue on déduit le théorème de 1I.Schottky (’).
De la formule
d’Ilurwitz,
retrouvéeplus
haut à un coefficientnumérique près,
ondéduit aisément le théorème de M. Picard sur les valeurs
exceptionnelles
en unpoint
essentiel donné.
(1 ) Voir par exemple G. JULIA, Leçons sur les
fonctions uniformes
à pointsingulier
essentielisolé, p. G5.
Soit en effet
f (x)
une fonctionqui
à l’extérieur d’un cercle de rayonR ayant l’origine
pour centre estholomorphe,
saufpeut-être
àl’infini,
et neprend
pas les valeurs o et i . Le rayondu
cercle obtenu enremplaçant
dans laformule au et ai
par
f(x)
etf (x)
estsupérieur
à~x)
- R. Parconséquent., l’expression
est bornée à l’infini ; elle y est donc
holomorphe.
De même pourl’expression
Le
quotient
de ces deuxexpressions
estdonc holomorphe,
et par suitef (x)
l’est’
aussi.
Le théorème
d’après lequel
les fonctionsméromorphes
dans un domaine et y admettant trois valeurs lacunaires constituant une famillenormale, peut-être géné-
ralisé de la manière
suivante, peut
êtredéjà remarqué :
.THÉORÈME J. - Les fonctions
méromorphes
dans un domaine etqui
sont telles que chacune y admette trois valeurslacunaires,
les distancessphériques
mutuellesde ces trois valeurs étant bornées inférieurement pour l’ensemble des
fonctions,
constituent une famille normale
(les
distancessphériques
se mesurent naturellementsur la
sphère complexe).
Ce théorème J résulte du cas
particulier
où les trois valeurs lacunaires sontfixes,
par le moyen d’une substitutionhomographique qui,
à cause del’hypothèse
sur les, distances sphériques,
nedégénère
pas. ,De ce théorème J résulte immédiatement le théorème G dans l’énoncé
duquel
on
supprimerait
les mots « à un seul feuillet )). Cette dernièreproposition
a été éta-blie par M. Landau en 1 922 dans les Rendic. del Circ. Math. di Pal;
elle généralisait
à un certain
point
de vue uneproposition
de M. Koebe sur les fonctions univalentes.Nous avons eu connaissance de ces travaux
après
avoir établi le théorème G.Passons maintenant à l’ordre d’idées du théorème I.
Observons d’abord que dans l’énoncé du théorème
I,
l’onpeut remplacer M(r)
par ’
B(r).
On a alors un théorème relatif aurapport A(r) .
Soit ~ =I ;
; à cetteB(r)
iovaleur de e
correspond
une constantenumérique K,
limitesupérieure
de la varia- tion totale delog r
dans les couronnes oùpeut
n’être pascompris
entre9
B(r)
P P p 10et
- .
’ .10 . ;
Soit u’ une série entière ao + a,x ~ , .
~. convergente
dans ’un cercle où elle neprend
pas les valeurs o et I.Appliquons
ce théorème aux trois fonctionsv~=log
u ;v"=
log (n
-I);
v’" =log u(u
-I).
Nous ne considérons que cequi
se passe à~ an a~r~
l’extérieur du
pins grand
des cercles de rayon-,° , «° , ;
soi dans cetterégion
a~ j a~ 1 a~ 1
une couronne où la variation de
log
rdépasse 3K ;
il y a despoints
où les trois. ,
Au (r)
. ~ 1 1 ,quantités
B~ r ’ B" r ’ B~» r
sontcomprises
entre - et .Or,
sI les valeurs(r) B (r)
B"’(r) 1")
IO IO o ° ’des
~~(r)
etB(r)
sur le cercle intérieur de la couronne deviennent t assezgrandes,
on reconnaît que cela devient
impossible ;
cela tient à ce que lespetites
valeurs deu(u - I)
sontcomparables
auxpetites
valeurs de u ou(ci
-r)
et sesgrandes
va-leurs au carré des
grandes
valeurs de iz.Une
inégalité
de Hadamard donnait engénéral :
on
peut
donc déterminer en fonction des deuxpremiers
coefficients de la série u le rayon d’un cercle à l’intérieurduquel
la série devientégale
à o ou i, ou cessede converger. Ce
qui précède permettrait d’exprimer
ce rayon par uneformule,
oùfigurerait
la constantenumérique K, qu’il
faudrait déterminer.Il y a intérêt à comparer cette démonstration du théorème de M. Landau
(pour
le théorème de M. Picard la démonstration
analogue
a été donnée dans la note auxComptes
rendus du 12 mai1924)
avec les travaux de MM.Borel,
Landau etSchottky.
On sait que la base de ces travaux
réside,
non dansl’équivalence asymptotique (sauf
dans des couronnesexceptionnelles)
deA (rl
etM(r),
mais danscelle, plus
aisée à
démontrer,
delog A(r)
etlog M(r).
Mais ce n’est pas la seule différence que nous pouvons constater.,
En
premier lieu,
notredémonstration,
auxComptes
rendus du théorème de M.Picard,
est certainementcomplètement parallèle
à celle donnée par M. Borel à la page389
de son Mémoireclassique
Sur les zéros desfractions
entières (Act.Math.,
t.
XX).
Au contraire, la démonstration actuelle du théorème de M. Landau n’est pasparfaitement parallèle
à celle de MM. Landau etSchottky.
En
effet, après avoir
donné à la page38g
de son Mémoire une démonstration du théorème de M.Picard,
M. Borels’exprime
ainsi : « Avec les notionsprécises
quenous avons
acquises
sur les ordres degrandeur,
ce raisonnement estparfaitement rigoureux; mais, n’ayant
pas alors ces notionsprécises, j’ai dû,
pour le rendrerigoureux,
lui donner une formesynthétique
queje
vaismaintenant
exposer. »Mais en fait ce n’est pas ainsi
qu’opère Borel,
etqu’opèrent
à sa suiteMM. Landau et