J. S TEINER
Géométrie pure. Développement d’une série de théorèmes relatifs aux sections coniques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 37-64
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37
GÉOMÉTRIE FURE.
Développement d’une série de théorèmes relatifs
aux
sections coniques ;
Par M. J. STEINER.
GEOMETRIQUES.
y.
SI,
de l’unquelconque
P despoints du plan
d’untriangle
ABC( fig. I ),
onabaisse ,
sur les directions de ses côtésBC, CA , AB , respectivement,
lesperpendiculaires PA/, PB’ , PC’ ,
etqu’on joigne
le même
point
à ses sommets par desdroites ,
on aurad’où ,
enajoutant , réduisant
ettransposant ,
(4) Pour un
triangle sphérique,
on auraitd’ou on déduirait des
conséquences analogues.
Tom.
XIX,
n.°II,
I.er août I828. 638
DEVELOPPEMENS
telle est donc la condition nécessaire et sursaute pour
que
desperpendiculaires
élevées aux trois côtésBC , CA,
AB d’untriangle ABC ,
par despoints A’, BI,
CI de leurs directionsrespectives ,
concourent toutes trois en un même
pelait
P.Il en résulte immédiatement I.° que les
perpendiculaires
éle-vées aux côtés d’un
triangle
, par leursmilieux,
concourent toutestrois en un même
point ; 2.°
que lesperpendiculaires
abaissées surles
directions
de ces mêmescôtés,
des sommetsrespectivement
op-posés,
concourentaussi
toutes trois en un mêmepoint.
2.
Par les
pieds A’, BI,
C’ des troisperpendiculaires ,
concevonsun cercle dont 0 soit le centre,
lequel
coupera de nouveau les mêmes côtés dutriangle aux. points A", B",
C". Par lespoints
P et 0 soit conduite une
droite ,
et soitprolongée
cette droite au-delà du
point 0
d’unequantité
OP’=OP. Parce que les perpen- diculairesqu’on
abaisserait dupoint 0
surles
directions des trois côtés dutriangle
tomberaient sur les milieux des cordesintercep-
tées
A’A", B’B", C’C";
il s’ensuit que lesperpendiculaires
éle-vées à ces mêmes
côtés,
par lespoints A", B", C",
doivent con-courir toutes trois au
point
Pl. On a donc ce théorème:«
Si ,
de l’unquelconque
P despoints
duplan
d’untriangle
»
ABC ,
onabaisse,
sur les directionsrespectives
des côtésBC ,
»
CA,
AB de cetriangle
, lesperpendiculaires PA’, PB’, PC’,
et»
si,
par lespieds A’, B’,
C’ de cesperpendiculaires ,
on fait»
passer
une circonférence dont O soit le centre etqui
coupe»
de nouveau lesdirections
de ces mêmes côtés enA", B", C",
» les
perpendiculaires
élevéesrespectivement
à ces mêmescôtés,
par» ces trois derniers
points,
secouperont
toutes trois en un mêmeo
point
pltel
que lepoint
0 sera lemilieu
de la droite PP’ )).GEOMETRIQUES. 39
3.
Soient menées les droites
B’C’, C’A’,
A’B’ ainsique
B"C". Lesangles
AB’C’ et AC"B"qui ayant
leurs sommets à la circonfé-rence
s’appuient
sur le mêmearc
, sont égaux; mais à cause desquadrilatères B’PC’A ,
C"P’B"Ainscriptibles
aitcercle,
ces an-gles
sontrespectivement égaux
auxangles APC’, AP’B";
donc ces derniers sont aussiégaux
entre eux. D’un antrecôté,
lesangles B’PC’, B"P’C", supplémens
d’un mêmeangle A,
sontégaux
en-tre eux ;
donc
, parsonstraction,
lesangles
APB’ et AB’C" sontaussi
égaux ;
et il en doit être de même de leurscomplémens
PAB’et
P’AC" ;
mais à cause duquadrilatère inscriptible
au-cercle
à PAB’ on
peut
substituer sonégal PC’B/;
donc ce dernier estégal
à
P’AC"; puis
donc que les côtés CP et AC" de ces deuxangles
sont
perpendiculaires
l’un àl’autre ,
leurs côtés C’B’ et AP’ seront aussiperpendiculaires
l’un àl’autre ;
et il devra en être de mêmedes droites
C’A’, A’B’, comparées respectivement
aux droitesP/B,
P’C.
Soit a le milieu de la corde
B’C’,
la droite Oa devra être per-pendiculaire
àB’C’,
et, parsuite, parallèle
à P’A. Pour les mêmes raisons si b et c sont les milieuxrespectifs
de C’A’ etA’B’,
lesdroites Ob et Oc seront
respectivement perpendiculaires
à celles-là.On a donc ce théorème :
«
Si,
de l’uilquelconque
P despoints
duplan
d’untriangle ABC,
» on
abaisse,
sur les directions de ses côtésBA , CA , AB,
les per-»
pendicutaires PA’, PB’, PC’,
etsi,
des sommets dutriangle,
» on
abaisse, respectivement
sur les directions des côtésB’C’, C’A’,
» A’B’ du
triangle A’B’C’,
d’autresperpendiculaires ,
ces trois der-» nières concourront en un même
point
P’(*).
En autre , si l’on(*)
Ce théorème n’est qu’un casparticulier
d’un autre que nous avons pro-posé de démontrer , sous le n.° 54, dans le II.e volume du Journal de M.
Crelle
( pag. 287 )
ou on trouvera aussi sesanalogues ,
sous les n.os 55 et 56.40 DEVELOPPEMENS
» abaisse de ce dernier
point,
surles
directions des mêmes côtés» du
triangle ABC,
desperpendiculaires P’A", P’B", P’C",
les six»
points A’, BI, C’, A", B",
C"appartiendront
à une même cir-» conférence ayant son centre 0 au milieu de la droite PP’ ».
De là on
déduira facilement
la solution de ceproblème :
« Des droites
PA, PB,
PC étant menées de Funquelconque
P» des
points
duplan
d’untriangle
ABC à ses trois sommets ; ins-» crire à ce
triangle
un autretriangle A’B’C’,
dont les trois cô-» tés
B’C’, C’A’, A’B’
soientrespectivement perpendiculaires à
ces»
droites ?
»4.
Nous venons de faire voir
que
lesangles
PAC et P’AB sontégaux ;
or , comme les circonstances sont les mêmes relativementaux
trois
sommets dutriangle ABC,
on doit avoird’où résulte ce théorème :
« Par l’un
quelconque P,
despoints
duplan
d’untriangle ABC
» soient menées à ses sommets des droites
PA, PB , PC ; si,
par» les mêmes sommets , on
mène
trois nouvelles droitesfaisant
»
respectivement,
avec les côtésAB , BC , CA ,
desangles égaux
aux»
angles PAC , PBA , PCB ,
ces troisdernières
droites concourront» en un même
point P’ ;
etsi,
despoints P,
P’ on abaisse sur» les directions des côtés
BC , CA ,
BA dutriangle
lesperpendicu-
» laires
PA’, PB’,
PC’P’A", P’B" ,
leurspieds A’, B’ ,
»
C’ , A" , B" ,
C"appartiendront
tous six à une même circon-» férence
ayant
son centre 0 au milieu de la droite PP’ ».GEOMETRIQUES. 4I
5.
Soit
prolongée
laperpendiculaire PA’,
au-delà deA’,
d’unequantité A’Q=A’P,
et soient menéesQP’ , coupant
BC enM , OA’ ,
qui
seraparallèle
àP’Q
et d’unelongueur
moitiémoindre ,
et en-fin
PM ; d’après
cette construction onaura MP=MQ,
et, parsuite
,;
en outre lesangles PMB , PMA ,
tousdeux
égaux
àl’angle QMC ,
serontconséquemment égaux
entre eux.Il résulte de tout cela
que les points P,
P’ sont les deuxfoyers
d’une
ellipse tangente
en M au côtéBC , laquelle
a son centreen 0 et son
grand
axeégal
au diamètre du cercle dont lepoint
0 est le centre ; d’où il résulte
qu’elle
touche .ce cercle aux deuxextrémités de son
grand
axe ; et , comme ceque
nous venons de prouver , relativement au côté BC dutriangle,
seprouverait éga-
lement des deux autres, on a le théorème suivant :
« 1.0 Chacun des
points
de l’intérieur d’untriangle peut
être con-» sidéré comme Fun des
foyers
d’uneellipse
inscrite à ce trian-»
gle ;
» 2.0 Les
pieds
desperpendiculaires
abaissées des deuxfoyers
» d’une
ellipse
sur sestangentes
sont tous situés sur une même»
circonférence , ayant
legraud
axe de cetteellipse
pourdiamètre ;
» 3.° Un
angle
étant arbitrairement circonscrit à uneellipse ,
» les -droites menées de ses deux
foyers
au sommet de cetangle
» font des
angles respectivement égaux avec
ses deux cotés ».En
conséquence
de cette dernièrepropriété
et del’égalité
desangles B’PC’, B"P’C",
lestriangles rectangles P’C"A,
P’B"A sontrespectivement
semblables auxtriangles rectangles PB’A, PC’A,
cequi
donneet , par suite,
42 DEYELOPPEMENS
c’esi-à-dire ,
«
4.°
Lerectangle
desperpendiculaires
abaissées des deuxfoyers
» d’une
ellipse
sur unequelconque
de sestangentes
est constant,» et
conséquemment égal
au carré dudenli-petit
axe del’ellipse
».6,
Entre divers cas
particuliers
noussignalerons
seulement le sui-vant :
Supposons
que lepoint P ( fig. 2 )
soit le centre du cercle cir-conscrit au
triangle ABC ;
lespieds A’, B’, C’
desperpendiculai-
res
PA’, PB’, PC’ ,
abaissées de cepoint
sur les directions descô-
tés
BC, CA , AB,
eu serontrespectivement
lesmilieux ;
et , par con-séquent,
les droitesB’C’, C’A’,
A’B’ serontrespectivement parallè-
les aux côtés
BC, CA, AB ;
et comme parexemple
, la droiteAP’ est
(3) perpendiculaire
àB’C’ ,
elle sera aussiperpendiculaire
à
BC,
et , parconséquent,
lepoint
pl sera lepoint
de concoursdes
perpendiculaires
abaisséesdes
sommets dutriangle
ABC sur lesdirections
des côtésrespectivement opposés.
On a donc ce théorème :« Les milieux
A’, B’ ,
C’ des côtés d’untriangle ABC,
et lespieds
»
A", B" ,
C" desperpendiculaires
abaissées de ses sommets sur les» directions de ces mêmes
côtés ,
sont sixpoints
situés sur la cir-» conférence d’un même cercle dont le centre 0 est au milieu
» de la droite PP’
qui joint
le centre P du cercle circonscrit au»
triangle
ABC avec lepoint
P’ de concours desperpendiculaires
» abaissées de ses sommets sur les directions des côtés
opposés.
Ces» deux
points P , P’
sont lesfoyers
d’uneellipse
inscrite au trian-»
gle ABC , laquelle
estconcentrique
avec le cercle circonscrit auD
triangle
A’B’C’ et a songrand
axeégal
au diamètre de ce cer-»
cle ,
ou , cequi
revient aumême ( puisque
les cotes du trian-»
gle
A’B’C’ sont moidé de ceux dutriangle ABC ) , égal
au rayon» du cercle circonscrit au
triangle
ABC. Enoutre, les
trois rayons»
PA, PB,
PC serontrespectivement perpendiculaires
aux côtés»
B"C", C"A", A"B"
dutriangle A"B"C";
enfin ces rayons se-» ront tellement
dirigés
que lesangles PAB, PBC, PCA ,
sont res-pectivement égaux
auxangles A"AC, P"AB, B"BA, C"CB
».Sur la droite PP’ il existe un
quatrième point G ( Carnot ) ,
intersection des
droites AA’ , BB’ , CC’ qui joignent
les sommetsdu
triangle
ABC aux milieux des côtésrespectivement opposés,
et les
quatre points P, G, O,
P’ sont situésharmoniquement,
c’est-à-dire ,
de telle sortequ’on a
GO : GP : : P’O :P’P,
cequi
revientà I : 2 : : 3: 6. En outre , les
points P’,
G sont les centres de simi-litude des deux cercles
qui
ont leurs centres en 0 etP ;
donc lecercle
qui
a son centre en O passe par les milieux des droitesP’A, P’B, P’C ;
et lespoints A", B", C",
sont les milieuxrespectifs
des droites
P’A’’’, P’B’’’, P’C’’’, prolongemens
des droitesP’A", P’B", P’C", jusqu’à
la rencontre de la circonférencequi
a son cen-tre en P
(*).
Le cercle
qui
a son centre en 0jouit ,
enparticulier,
de cettepropriété
biendigne
de remarque : « iltouche
chacun des qua-(*) De là , en
particulier,
on conclura facilement ce théorème :«
Si ,
sur lacirconférence du
cerclequi
a son centre enP,
onprend
ar-» bitrairement quatre
points
A , B , C, D ; ces quatrepoints
seront , trois» à trois, les sommets de quatre
triangles
inscritsauxquels correspondront
» quatre
points
P’, quatrepoints
0 et quatrepoints
G. Or , les quatre»
points
dechaque
sorteappartiendront
à une même circonférence dont» le rayon sera , pour les quatre
points P’ , égal
à celui du cercle donné ;» moitté de ce rayon ,
pour
les quatrepoints O ,
et son tiers seulement pour» les quatre
points
G. En outre , les centres de ces trois nouveaux cercles» seront, avec le
point
Pharmoniquement
situés sur une même droite,» comme le sont les quatre
points
P’ , O, G, P; de sorte que le centre P» sera le centre de similitude commun de ces trois nouveaux, cercles ».
44
DEVELOPPEMENS) tre cercles inscrits et ex-inscrits an
triangle ABC ; c’est-à-dire ,
» chacun des
quatre
cerclesqui peuvent
toucher à la fois les trois» côtés de ce
triangle
».7-
Comme les
propriétés
del’ellipse
démontrées ci-dessus(5)
ontlieu d’une manière
analogue
pour toutes les autresconiques,
cequi
se prouve par de semblablesconsidérations
onpeut
établirce théorème
plus général :
«
Chaque point pris
à volonté dans leplan
d’untriangle donné,
» est le
foyer
d’uneconique
inscrite ou ex-inscrite à cetriangle ;
»
conique
delaquelle
onpeut,
par une constructionfacile ,
dé-» terminer l’antre
foyer,
le centre et lepremier
axe ».Proposons-nous
d’abord de découvrirquelle relation
ilpeut
y avoir entre la nature de laconique
et lasituation,
parrapport
autriangle,
dupoint pris
arbitrairement pourfoyer.
8.
Soit ABC
( fig. 3 )
letriangle donné,
et soit P unpoint pris
arbitrairement sur son
plan
pourfoyer
d’uneconique
touchant àla fois les trois côtés de ce
triangle.
De ce
point
P soient menées les droitesPA ,
PB aux deux som-mets
A, B
de cetriangle.
Pour déterminer l’autrefoyer
pl de lacourbe ,
il faudra(5)
conduire par lespoints A - B
deux droitesAP’ ,
BP/formant, respectivement
avecCA ,
CB ou leursprolonge-
mens, des
angles égaux
àPAB , PBA ;
et lepoint
P’ de concoursde ces deux droites sera le second
foyer
cherché. Afin donc quela courbe soit une
parabole ,
il faudra que ce secondfoyer
soitinfiniment distant du
premier ,
ou, cequi
revient au même, ilfaudra que les deux droites
AP’ , BP’
soientparallèles ;
etrécipro-
quemment,
toutes les fois que cesdeux
droites serontparallèles,
la courbe sera une
parabole.
GEOMETRIQUES. 45
Si alors on
conçoit
par le sommet C uneparallèle
à ces deuxdroites,
cetteparahèle
diviseral’angle
ACB en deuxparties
res-pectivement égales
auxangles
que forment AP et BP avec lespoloagemens
de CA etCB ;
donc la somme de ces deuxderniers
angles ,
estégale
àt’angie C ;
donc aussi la somme des deuxangles
PAB etPBA , respectivement égaux à
cesdeux-là ,
doit aussi être
égale
àl’angle ACB ;
maisl’angle
APB estsupplé-
ment de la somme des deux
angles
PAB etPBA ,
donc il doit être aussisupplément
del’angle ACB ;
d’où il suit que les qua-tre
points A , B , C ,
Pappartiennent
à une mêmecirconférence ;
on a donc ce théorème :
« Toutes les
paraboles ,
touchant à lafois
les trois côtés d’un» même
triangle
ont leursfoyers
sur la circonférence du cercle»
circonscrit,
et,réciproquement,
toutpoint
de la circonférence du» cercle circonscrit à un
triangle
est lefoyer
d’uneparabole
tou-» chée à la fois par les trois côtés de ce
triangle
».D’après
cequi
a été démontre ci-dessus( 5 , 2° ) ,
lespieds
desperpendiculaires
abaissées dufoyer
d’uneparabole
sur ses tangen-tes sont tous situes sur la
tangente
au sommet de lacourbe ,
et con-sequemment
enligne droite ;
en combinant donc cetteproposition
avec celle
qui
vient d’êtredémontrée,
onparviendra
à ce théorèmeconnu
(*) :
u Les
pieds
desperpendiculaires
abaissées sur les directions des» trois côtés d’un
triangle ,
de l’unquelconque
despoints
de la») circonférence du cercle
circurrscrit , appartiennent
tous trois à une» même droite ».
Il ne sera pas difficile de
parvenir
par les mêmesconsidérations
à ce théorèmeplus général :
«
Si,
de l’unquelconque
despoints
de la circonférence du cer-(*)
Voy. Annales,
tom.IV,
pag. 25 1.J. D. G.
Tom.
XIX 746 DEVELOPPEMENS
» cle
circonscrit à un triangle,
onconduit
sur tes directions de ses»
côtés,
desobliques faisant ,
dans le même sens avec ces mê-» mes
côtés
, desangles égaux quelconques ,
lespieds
de ces obli-» ques
appartiendront
tous trois à une même droite. En outre ,» toutes les droites
qu’on obtiendra ,
en variantlargle
des obli-» ques ,
envelopperont
uneparabole qui
aura pourfoyer
lepoint
» de
départ de
cesobliques
9.
Revenons au
problème
que nous nous étionsproposé (7).
Ob-servons d’abord que le
plan
de lafigure
se trouvepartagé
tantpar les trois côtés du
triangle ABC ,
considérés comme des droi-tes
indéfinies ,
que par la circonférence ducercle ,
en dixrégions
dont
quatre
finies et six indéfinies. Lesquatre
finies sont le trian-gle
lui-même que nousdésignerons
parT ,
et les trois segmens que nousdésignerons respectivement
parSa, Sb, S..
Les six in- définies sont lesopposées
au sommet des troisangles
dutriangle
que nous
désignerons respectivement
parA’ , BI, C’ ,
et trois au-tres
régions
terminées chacune par un arc de cercle et par les pro-longemens
de deux côtés dutriangle.
Nousdésignerons
ces der-nières par
Ta, T, , Tc.
En
supposant
les deux droitesAPI,
BP’parallèles,
nous avionsl’angle
ACBégal
à la somme des deuxangles
PAB etPBA ; mais,
si la somme de ces deux
angles
croît demanière à
devenirplus
grande
quel’angle ACB,
les droitesAP’ ,
BP’convergeront
en unpoint Pl ,
situé dans larégion Tc,
et lepoint
P passera aussi danscette même
région ;
de sorteque la conique
ne pourra êtrequ’une ellipse.
Si au contraire la somme des
angles
PAB et PBAdiminue ,
lepoint
P passera dans larégion
ousegment Sc ,
tandis que lepoint
P’ passera dans la
région C’ ;
d’où il est aisé de conclureque la
conique
ne pourra êtrequ’une hyperbole.
47 GEOMETRIQUES.
Donc
(8)
on a le théorèmesuivant :
c Tout
point P, pris
arbitrairement dans leplan
d’untriangle
»
ABC ,
est lefoyer
d’uneconique
touchant à la fois les trois cô-» tés de ce
triangle ;
or, I.° cetteconique
sera uneparabole
si» le
point
P est sur la circonférence du cercle circonscrit au trian-»
gle ;
2.° ce sera uneellipse
si lepoint
P est intérieur au trian-»
gle ,
ou biensi ,
étant extérieur aticercle ,
il se trouve situé dans»
l’espace
terminé par unquelconque
des côtés de cetriangle ,
et» les
prolongemens
des deux autres ; 3.° enfin la courbe sera une»
hyperbole
si lepoint P
est à la fois intérieur au cercle et ex-» térieur au
triangle ,
ou bien s’il se trouve situé dansl’opposé
au» sommet de Fun des
angles
de cetriangle (*)
».Et
réciproquement.
« Une
conique
touchant à la fois les trois côtés d’untriangle
»
ABC;
1.0 si cetteconique
est uneparabole,
sonfoyer
sera si-» tué sur la circonférence du cercle
circonscrit;
2.° si cette coni-» que est une
ellipse,
ou bien elle aura ses deuxfoyers
intérieurs» au
triangle,
ou bien ils seront tous deux extérieurs au cercle et» situés dans
l’espace
circonscrit par l’un des côtés de cetriangle
» et les
prolongemens
des deux autres ; 3.°enfin,
si cetteconique
» est une
hyperbole,
un de sesfoyers
seracompris
dans l’un des» trois segmens du cercle circonscrit extérieur au
triangle
tandis» que l’autre se trouvera situé dans
l’opposé
au sommet de l’an-»
gle respectivement opposé
de cetriangle ».
Ce que nous avons dit ci-dessus
( 5 , 3° ) permet
depréciser
mieux encore la situation relative des deux
foyers
dans ie cas del’ellipse
et dans celui derhyperbole;
il enrésulte,
eneffet,
que deuxtangentes
étant menées d’un mêmepoint
à lacourbe,
et étantmenées les deux droites
qui
divisent en deuxparties égales
les qua-(*) C’est le théorème 32 que nous avions
proposé à
démontrer à la pag. I9I du II.me volume du Journal de M. Crelle.48 DEVELOPPEMENS
tre
angles
formés par ces deuxtangentes ,
les deuxfoyers
se trou-veront
toujours
situés d’un même côté de l’une de ces droites etde différens côtés de
l’autre.
I0
Nous avons
déjà remarqué (
pag.3 )
quesi ,
par unpoint
Ppris
arbitrairement dans leplan
d’untriangle ABC,
et par cha-cun de ses sommets, on mène trois droites
AP, BP , CP,
ren-contrant les directions des côtés
respectivement opposés
enA’, BI, C’,
il existetoujours
uneconique qui
touche les trois côtés dutriangle
en ces troispoints.
Examinonsprésentement quelle
doitêtre la situation du
point
P sur leplan
dutriangle ,
pour que la courbe soit uneparabole ,
uneellipse
ou unehyperbole.
Com-mençons par le cas de la
parabole
dont la discussion n’offre au- cune difficulté.Soit P
( fig. 4 ) le foyer
d’uneparabole ,
et soit AB une tan-gente quelconque
à lacourbe ,
dont lepoint
de contact soit en C’.Sur la droite PC’ soit
pris
unpoint
Cquelconque
parlequel
soitmenée la droite
CDP’ , parallèle
à l’axe de laparabole ,
coupant latangente
AB enD ;
alors les droites CC’P et CDP’couperont
latangente
AB sous le mêmeangle ;
de telle sorte que letriangle
DCC’ sera isocèle.
Par le
point
C soient menées à la courbe deux nouvelles tan-gentes CA , CB, lesquelles (8)
formerontrespectivement
des an-gles égaux
avec les droitesCP, CP’ ;
d’où on conclura que le trian-ACB est isocèle. Donc
« Si une
parabole
touche les trois côtés d’untriangle isocèle
» la droite menée par le sommet de ce
triangle
et par lepoint
de» contact de sa base passera constamment par le
foyer
de la courbe ».De ce théorème on
conclut, sur-le-champ ,
le suivant:« Si une
parabole
touche les trois côtés d’untriangle équilaté-
»
ral ,
les droitesqui joindront
lespoints
de contact des côtés duGEOMETRIQUES. 49
»
triangle
avec les sommetsrespectivement opposés
concourront ton-» tes trois au
foyer
de lacourbe » ;
et, parconséquent (8),
« Si une
parabole
touche les trois côtés d’untriangle équilaté-
»
ral ,
les droites menées par les sommets et par lespoints
de con-» tact des côtés
respectivement opposés
se coupent toutes trois en» un même
point,
et le lieu de cepoint
est la circonférence du» cercle circonscrit ».
Soit donc ABC
( fig. 4.)
untriangle équilatéral,
et soient me-nées par ses sommets et par un
quelconque
P despoints
de la cir-conférence du cercle
circonscrit,
les droitesAP , BP , CP
rencon-trant en
A’ , B’,
CI les directions des côtésrespectivement
oppo-sés ;
laconique qui
touchera les trois côtés dutriangle
enA’, BI ,
C’ sera donc une
parabole
dont lepoint
P sera lefoyer ;
et lesdroites A
A", BB", CC",
menées par les sommets dutriangle
etpar les
milieuxA" , B" ,
G" des cordes de contactB’C’, C’A’, AB,
que l’on sait être
parallèles
àl’axe ,
seront ainsiparallèles
entreelles.
Supposons présentement
que lepoint
P sedéplace
sur la droiteCP ,
et que parexemple ,
il passe en p dans l’intérieur du cer-cle ;
lespoints
de contactA’,
BIpasseront respectivement en ai , /;1;
les cordes de contactC’A’,
C’B’ deviendrontC’a’,
C’b’ dont les milieux seront en b" eta";
et les droitesAa",
Bb" se ren-contreront nécessairement dans
l’angle A’CB’,
cequi s’aperçoit
ai-sément si l’on considère le
parallélisme
de AA" et BB" de A"a"et B’b’ et de B"b" et
A’a’ ;
et lepoint
de concours k de ces deux droites sera le centre de laconique ;
d’où il est aisé de voir quecette courbe ne saurait être alors
qu’une eltipse. Si,
ancontraire,
on suppose que le
point
P sort ducercle ,
les deux mêmes droi-tes
Aa",
Bb" iront concourir dansl’opposé
au sommet de1 angle
A’CP’ ;
d’ou on concluraqu’alors
la courbe ne saurait êtrequ’une hyperbole.
Doue«
Si ,
par unquelconque
P despoints
duplan
d’untriangle équila-
» téral
ABC,
et par ses sommets, on mène les droitesAP, BP, CP ,
50
DEVELOPPEMENS
» rencontrant tes
directions
des côtésrespectivement opposés
enA’,
»
B’, C’,
laconique
touchant les côtés dutriangle
en ces trois»
points
sera uneellipse,
unehyperbole
ou uneparabole,
suivant» que le
point
P sera intérieur au cerclecircoriscrit ,
extérieur à» ce cercle ou sur sa
circonférence
et vice versâ ».Ce théorème est
susceptible
degénéralisation
etd’application
diverses qui
vontprésentement
nousoccuper.
II.
Pàr une
projection parallèle
sur unplan quelconque ,
la-figure
dont les
propriétés
viennent de nous occuper se ulodifie comme ilsuit :
].0 Re
triangle équilatéral
ABC devient untriangle d’espèce quelconque ;
2.° Le cercle circonscrit devient la
plus petite ellipse circonscrite
au nouveau
triangle, c’est-à-dire,
celle dont le centre coïncide avecson centre de
gravité point
de concours des droitesqui joignent -
ses sommets aux milieux des côtés
respectivement opposés ;
3.° Les
coniques
touchant les trois côtés dutriangle changent
de
forme,
mais conservent leurcaractère, c’est-à-dire, qu’elles
de-meurent
ellipses, hyperboles
ouparaboles ,
comme dans lafigure projetée.
Réciproquement ,
touttriangle
donnéquelconque peut
être con- sidéré comme uneprojection parallèle
d’un certaintriangle équi-
latéral.
Enconséquence
le théorème démontré(10)
pourra êtregé-
néralisé comme il suit :
«
Si,
par unquelconque
P despoints
duplan
d’untriangle
»
quelconque
ABC et par ses sommets , on mène des droitesAP ,
»
BP, CP,
rencontrant les directions des côtésrespectivement
op-»
posés
enA’ , B’ , C’ ,
laconique qui
touchera les trois côtés du»
triangle
en ces troispoints
sera uneellipse,
unehyperbole
ou»
parabole y suivant que
lepoint
P seraintérieur
à laplus petite
»
ellipse
circonscrite autriangle ABC y
extérieur à cetteellipse
ou» sur son
périmètre même,
et vice versâ ».I2.
De ce théorème on en déduit un autre encore
plus général :
Par une
projection
centrale ouperspective,
sur unplan quel-
conque, la
figure
dont il vient d’êtrequestion
se modifie commeil suit :
1.° Le
triangle
donné devient untriangle quelconque
ABC( fig. 5 ) ;
laplus petite ellipse
circonscrite devient uneconique quelconque S
circonscrite au nouveautriangle ;
lestangentes
à l’el-lipse ,
par les sommets dutriangle, lesquelles
sontparallèles
auxcôtés
respectivement opposés,
deviennent destangentes
à la coni- que S par les sommets du nouveautriangle, lesquelles
rencon-trent les directions des côtés
respectivement opposés
de ce trian-gle
en troispoints A’, B’, C’, appartenant
à une mêmedroite, laquelle forme ,
avec les côtés dutriangle ABC,
unquadrilatère
com-plet
dont ces troistangentes
sont lesdiagonales.
2.° Toutes les
paraboles
touchant les trois côtés dutriangle
donnédeviennent des
coniques
inscrites à cequadrilatère complet;
3.° Les droites
Aa, Bb ,
Ccjoignant
les sommetsA, B,
C dmtriangle
inscrit aux sommetsrespectivement opposés a , b , c
dutriangle circonscrit ,
formé par lestangentes
aux sommets du pre-mier , diagonales
duquadrilatère complet ,
secoupent
toutes troisen un même
point S, pôle
de la droiteA’B’C’,
relativement à laconique
circonscrite autriangle ABC ;
enfin lespolaires
de cepoint
S ,
relatives auxconiques
inscrites auquadrilatère complet, envelop-
pent
cette mêmeconique
circonscrite autriangle
ABC. Doncc 1.0 Etant donné un
quadrilatère complet ,
ses côtéspris
trois» à trois forment
quatre triangles ;
et onpeut
inscrire à ce qua-» drilatère une infinité de
coniques différentes ;
2.° les droitesA03B1 ,
»