C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
A RMANDO M ACHADO
Espaces d’Antoine et pseudo-topologies
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 14, n
o3 (1973), p. 309-327
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1973__14_3_309_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1973, tous droits réservés.
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ESPACES D’ANTOINE ET PSEUDO-TOPOLOGIES
par
Armando MACHADO CAHIERS DE TOPOLOGIEET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol.XIV-3
0. INTRODUCTION
Si
X
etX’
sont deux espacestopologiques,
d’ensemblessous-ja-
cents X et
X’ ,
on noteHom (X’,X)
l’ensemble desapplications
conti-nues
f : X -> X’ .
On aimeraitpouvoir
considérer un espacetopologique canonique Hom ( X’ , X ) ,
d’ensemblesous-jacent Hom ( X’ , X ) ,
de sorte queles conditions suivantes soient vérifiées:
A )
On a uneapplication continue :ç Hom (X’,X) X X->X’,
oùç(f,x)=f(x) ( appl ication d’évaluation);
B)
Si Y est un espacetopologique
et g :Y - Hom ( X ’ , X )
uneapplication
telle queg:YXX
->X’
soitcontinue,
oùg(y,x)=g(y)(x), alors g:Y---- Hom(X’, X)
est continue.La
topologie
deHom (X’,X)
serait alors enparticulier
la moinsfine
qui
vérifie la condition A. Malheureusement ceci n’est pastoujours
possible [1] ;
on sait le fairelorsque
X est localement compact et sé-paré,
en considérant surHom ( X’ , X)
latopologie
de la convergence com- pacte[2] .
Pour
pouvoir
résoudre ceproblème,
on est amené à considérer desstructures
plus générales
que lestopologies,
en munissant alors l’ensembleHom (X’, X)
d’une structure de ce type. La notiond’espace quasi-topolo- gique
a été définie parKowalsky [ 3 1
etFischer [ 4 1 .
Une structure
d’espace quasi-topologique
sur l’ensemble X est définie par la donnée d’unensemble 7T(x)
de filtres surX,
pourchaque x E X ,
de sorte que les conditions suivantes soientremplies:
QT 1 )
Si x EX et six 8
est le filtre desparties A
de X telles quex EA ,
alorsxEETT(x);
Si
FETT(x),
on dit que F converge vers x et l’on écrit F-x. SiX = (X,TT)
etX’=(X’,TT’)
sont deux espacesquasi-topologiques
et sif : X
-x’ est uneapplication,
on dit quef
est continue deX
versX’,
ou que
f : X
->X’
est continue sif(F)ETT(f(x))
pour toutF E TT (x).
Ceci permet de considérer la
catégorie 3j
dont lesobjets
sont les es-paces
quasi-topologiques
et dont lesmorphismes
sont définis par les ap-plications
continues. On voit que lacatégorie Î
desapplications
conti-nues peut être identifiée à une
sous-catégorie pleine
de95 (un
espacetopologique ( E , T )
étant identifié àl’espace quasi-topologique
défini par la donnée des filtres convergents pourT ),
defaçon compatible
avec lesfoncteurs d’oubli vers
6rtà,.
Il existe desquasi-topologies
initiales etfinales,
enparticulier
lesproduits d’espaces quasi-topologiques
et lesquasi-topologies
induites.Si
X
etX’
sont deux espacesquasi-topologiques,
il existe unespace
quasi-topologique canonique Hom (X’,X)
surHom (X’,X),
en-semble des
applications
continues de X versX’ ;
laquasi-topologie de Hom (X’,X)
estappelée quasi-topologie
de la convergence locale[5]
et définie comme suit:
Si F est un filtre sur
Hom (X’,X)
etf E Hom (X’,X),
alorsF E A(f) si,
et seulementsi, ç ( F X G ) --+ 1 ( x)
pour tout filtre G sur X tel queG-x, où ç:Hom(X’,X)XX->
X’ estl’application
d’évaluation.Si
X
etX’
sont des espacestopologiques
telsqu’il
existe un es-pace
topologique canonique Hom (X’,X),
on verra(proposition 1.3 )
queHom (X’, X )
est aussil’espace quasi-topologique canonique ( ce qui
n’estpas évident a
priori ).
Si
X
est un espacequasi-topologique,
on ditqu’un
ensemble A C Xest ouvert si A E F pour tout filtre F tel que
F-x ,
où x EA . Les ouvertsde
X
sont les ouverts d’un espacetopologique X
sur l’ensembleX ,
ditassocié à
X . L’application identique 1X:
X ->X est continue deX
versX
et définitX
commeprojection
deX
vers lasous-catégorie pleine Ï
de2J.
Enparticulier X=X si,
et seulementsi, X
esttopologique
et
f : X->X’
est continue sif : X - X’
est continue. Il en résulteque toute
topologie
initiale est aussi unequasi-topologie initiale,
donc unproduit d’espaces topologiques
est aussi unproduit
dans lacatégorie 95
et toute
topologie
induite est unequasi-topologie
induite.La preuve des
propositions
suivantes peut être trouvée dans[6] .
PROPOSITION 0.1. Si
X’
estl’espace quasi- topologique
initialdé f ini par
lesespaces quasi-topologiques X;
et lesapplications 1;: X’
-Xi ,
oùi E I,
et siX
est unespace quasi-topologique,
alorsHom(X’, X)
est l’es-pace quasi-topologique
initialdé fini par
lesespaces quas i-topo logiques
Hom (X’i, X)
et lesapplications
P R O P O S IT I O N 0 . 2 . Si
X
est1"espace quasi-topologique f inal défini par
lesespaces quasi-topologiques X.
et lesapplications fi:Xi ->X,
oùi E I,
siX = UiEIfi(Xi)
et siX’
est unespace quasi-topologique,
alorsHom (X’,X)
est1"espace quasi-topologique
initialdéfini par
lesespaces
quasi-topologiques Hom (X’,Xi)
et lesapplications
Peut-on
remplacer 95
par unecatégorie plus petite, plus précisé-
ment existe-t-il des
sous-catégories pleines C
de2J, contenant 5
la ca-tégorie
des espacestopologiques
et telles que:1)
SiX
estl’espace quasi-topologique
initial défini par les espacesquasi-topologiques X.
et lesapplications fi:X->Xi,
oùi E I ,
et sichaque Xi
est unobjet de C,
alors X est aussi unobjet de C;
2)
SiX
etX’
sont deuxobjets de C,
il existe surHom (X’,X)
unC-objet canonique Hom C (X’,X). (La
notionde C-objet canonique
s’ob-tient à
partir
des conditions A et B enremplaçant
«espacetopologique»
par
«objet de e».)
L’objectif
de ce travail est l’étude de deux tellescatégories (dif-
férentes de
3j ),
à savoir celles dont lesobjets
sontrespectivement
lesespaces
d’Antoine( appelés espaces épitopologiques dans [6])
et lesespaces pseudo-topologiques
deChoquet [7].
On peut trouver un
résumé plus
détaillé despropriétés principales
des espaces
quasi-topologiques dans [8] . (*)
1. ESPACES D’ANTOINE
Si
X est unensemble,
F un filtre sur X eta E X,
on notera parX F,a l’espace topologique
dont l’ensemblesous-jacent
est X et dont lesouverts sont les
parties
U de X telles queLe filtre des
voisinages
de a estF n a E
et,si b 1 a ,
le filtre des voisina- ges de b estb 8;
il en résulte:PROP OSITION 1.1. Si X est un
espace quasi-topologique,
F unfiltre
surX et
a EX ,
alorsF X a si,
et seulementsi, 1X: X F, a
- X est continu.En considérant les espaces
topologiques XF,a,
on montre que toutespace
topologique
est un espacequasi-topologique
final pour une familled’espaces topologiques.
Plusprécisément:
PROPOSITION 1.2. Soit
X
unespace topologique,
soit I l’ensemble descouples ( F, a)
tels quea EX,
F est unfiltre
sur X etFX a,
AlorsX
est
l’espace quasi-topologique final
déterminépar
lesespaces topologiques
XF,
a et lesapplications identiques 1 X :
X - X , où( F , a)EI.
Démonstration. Si
F-a,
alorsFrta8-+a
et, sib=a, b8-+b,
de sorte que1X:XF,a ->X
est continue.Si X’
est un espacequasi-topologique,
sif:X->X’
est uneapplication
et sif:XF,a ->X’
est continue pourchaque (F,a)EI,
alorsf(F)Df(FnaE)->f(a),
cequi
montre quef :
X ->X’
est continue et finit la démonstration.(*)
NOTE DE LA REDACTION. L es principaux résultats de cet article ont été ex-posés par A. Machado à Paris en 1971.
Les espaces
Xp
a servent aussi à montrer que laquasi-topologie
d’un C-objet canonique
est laquasi-topologie
de la convergence locale:PROPOSITION 1.3.
Soit e
unesous-catégorie pleine
de2J,
contenant lacatégorie Ï
etvéri fiant
la condition 1 de l’introduction. Si X etX’
sontdeux
objets de e
et s’il existeun C-objet canonique Hom C (X’,X)
surHom(X’,X),
alorsHome(X’,X)=Hom(X’,X),
Démonstration. Comme
l’application
d’évaluationest
continue,
on voit queest continue. Il reste à montrer la continuité de
Soit donc F un filtre sur
Hom (X’,X)
etf É Hom (X’,X
tels queon doit montrer que , ou encore que
est continue.
Comme [Hom (X’,X)]F,f
est un espacetopologique,
enparticu-
lier un
objet de e,
il nous suffit de montrer la continuité deet, pour
g=f,
d’où le résultat.
DEFINITION 1.4. On dit
qu’un
espacequasi-topologique X
est unespace
d’Antoine s’il estl’espace quasi-topologique
initial déterminé par une familled’espaces quasi-topologiques Hom (X’ Xi)
et une familled’ap-
plications fi :
X - Hom(X’, Xi),
oùchaque X’
etchaque X.
est unespace
topologique.
Le théorème de transitivité des structures initiales entraîne:
P R O P O SI T IO N 1.5. Si les
Xj, où j EJ ,
sont desespaces
d’Antoine et siX
estl’espace quasi-topologique
initialdé fini par
lesapplications 9j :
X -Xj,
alorsX
est unespace
d’Antoine.PROPOSITION 1.6. Si X est un
espace topologique,
alorsX
est un es-pace
d’Antoine.Démonstration.
Soit {a}
un espace réduit à unpoint,
avec la seule topo-logie possible.
On a unhoméomorphisme À:
Hom(X,{ a})
-X ,
définipar
A(f)=f(a),
cequi
entraîne queX
estl’espace quasi-topologique
initial défini par
À-1
et Hom( X, { a 1) .
La démonstration du lemme suivant peut être trouvée
dans [5]:
LEMME 1.7. Si
X ,
Y et Z sont troisespaces quasi-topologiques, il
existeun
homéomorphisme
défini par
P R O P O SI T IO N 1.8. Si
Y
est unespace
d’Antoine et siX
est unespace
quasi-topologique,
alorsHom (Y,X)
est unespace
d’Antoine.Démonstration.
X
estl’espace quasi-topologique
final déterminé par une familled’espaces topologiques Xi ,
oùi E I,
et une familled’applications
fi:Xi->X
telles queX= UiEIfi(Xi) ( voir 1.2); Hom(Y,X)
est donc(voir 0.2 ) l’espace quasi-topologique
initial déterminé par lesH om ( Y , Xi)
et les
fi:Hom (Y,X)->Hom (Y,Xi);
compte tenu de1.5,
il nous suffitde
démontrer
le résultatquand X
est un espacetopologique.
Comme
Y
estl’espace quasi-topologique
initial déterminé par une familled’espaces Hom(Y’j,Yj)
et une familled’ applications gj:Y->
->Hom (Y’j,Yj), où j E J
et où les espacesYj
etY"
sonttopologiques,
Hom(Y,X
estl’espace quasi-topologique
initial déterminé par les espa-ces
Hom(Hom(Y’, Y i), X )
et lesapplications
( voir 0.1 ).
Il suffit donc de montrerqu’un
espaceHom i Hom ( C , B ) , A )
est d’Antoine
lorsque A,
B etC
sont des espacestopologiques;
cecirésulte de 1.7.
On note
Ant
lasous-catégorie pleine
de9Î
dont lesobjets
sontles espaces
d’Antoine. Compte
tenu des résultatsprécédents, Ant
contientla
catégorie Ï
des espacestopologiques
et vérifie les conditions 1 et 2 de l’introduction.D’après 1.3, (Ï"j
est en fait laplus petite sous-catégorie pleine
de95
vérifiant ces conditions.2. L’ESPACE DES OUVERTS
Soit fl l’espace topologique
dont l’ensemblesous-jacent
est{0, 1}
et dont les ouverts sontO, {1},{0,1}.
Tous les filtres surQ
convergent vers 0 et le seul filtre propresur 0 qui
converge vers 1est
1E.
Si X est un espace
quasi-topologique
et siw C X
est un ouvert deX ,
on a uneapplication
continue à: X -> O:En
effet,
siF->x,
on a-soit xeoj et
w(F)->0O (comme
toutfiltre),
-soit x66c) et alors
wEF,
cequi entraîne W(F)D1E,donc W(F)->1.
Réciproquement,
sif
X->Q
est uneapplication continue, f=f-1 ({1})
est un ouvert de
X ,
car{1}
est un ouvert deQ.
On voit facilement que lescorrespondances
w->w etf->f
sont inverses l’une de l’autre.Dans la
suite,
on note souvent par la même lettre un ouvert etl’application
continue associée. Ces
considérations
sont dues àAntoine [9],
ainsique les résultats suivants
jusqu’à
laproposition
2.3.D E F IN IT IO N 2 .1. Si
X
est un espacequasi-topologique,
onappelle espace
des ouverts deX l’espace quasi-topologique Ç2X=Hom(ÇI,X).
Remarquons que 0 X
esttoujours
un espaced’Antoine,
carÇ2
est un espa-ce
topologique (1.8).
SiX
et Y sont deux espacesquasi-topologiques
etsi
f : X - Y
est uneapplication continue,
on leur associe uneapplication continue Of:OY-> OX,
définiepar w -> wof,
ou en termes d’ou-verts, définie par W
-> f-1 (w). Réciproquement:
PROPOSITION 2.2. Soit
X
unespace quasi-topologique,
Y unespace d’An-
toine et
f :
X - Y uneapplication
telle que:a )
Si ce est un ouvert dansY , f 1 ( w)
est ouvert dansX ;
b) L’application OY -> OX dé finie par w -> f-1 co)
est continue.Alors
f:X
- Y est uneapplication
continue.Démonstration. Elle est
identique
à celle du théorème 1.5 de[9].
Si
X
est un espacequasi-topologique,
on définitl’application
conti-nue
par
a(x)(w)=w(x),
associée àl’application
continue03BC:XXHom(O,X)->O,
où03BC(x,w)=w(x).
En termes
d’ouverts, a.( x )
est l’ensemble W des ouverts co deX
tels quex 66d.
Comme corollaire de la
proposition 2.2,
on a:PROPOSITION 2.3. Si
X
est unespace quasi- topologique,
alorsX
estespace
d’Antoine si, et seulementsi, X
estl’espace quasi-topologique
initial déterminé
par 00 X
etpar
a:X ->00X.
Démonstration. La condition suffisante résulte de 1.5 et du fait que
00 X
est
toujours
un espace d’Antoine.Supposons
que X est un espace d’An-toine. Si
Z
est un espacequasi-topologique
et sif : Z
->X est uneapplication
telle quea of:Z->OOX
soitcontinue,
on al’application
continue associée
qui,
en termesd’ouverts,
faitcorrespondre
à un ouvert cv deX
l’ouvertf 1 (úJ)
deZ .
La continuité de1: Z
->X résulte alors de 2.2.En
appliquant
laproposition précédente,
on va trouver des con-ditions
( portant
sur les filtresconvergents)
pourqu’un
espacequasi-topo- logique X
soit un espace d’Antoine.Si
X
est un espacequasi-topologique
et siA C X,
on note A 0l’ensemble des ouverts w de X tels que
A C w.
LEMME 2.4. Si
X
est unespace quasi-topologique, si
F est unf iltre
surOX
et siúJ EDX,
alorsF-> wOX
si, et seulement si,pour tout
x E w ettout
G->X x, il
existe A E G tel que A° E F.D é m o n s t r at i on . Par la définition
explic i te
de laquasi-topologie
de la con-vergence locale
de OX=Hom(O,X),
on aF->OXw si,
et seulementsi,
pour tout x
EX,
et tout GXx,
on aest
l’application
d’évaluation. Comme tout filtresur 0
converge vers0,
la condition
précédente
esttoujours
vérifiée six (úJ.
On est donc ramené à lacondition ç(FXG)D1E
pour tout x Ew et toutG X x ,
c’est-à-direqu’il
existe B E F et A E G telsque ç(BXA) C{1}.
La conditionç(B X A)C{1} équivaut
à dire que, si co’EB etx’ E A ,
alors x’Ew’,
ou encore que, si
w’,EB,
alorsA C w’;
cecisignifie B C A°.
Au totalF->OX w si,
et seulementsi,
pour tout x EúJ et toutG X x ,
il existe A E Gtel que A° E F .
L E MM E 2.5. Soit
X
unespace quasi-topologique
et Xl’espace quasi-to- pologique
initial déterminépar SZ X
etpar l’application
a: X -DO X .
Si H est un
filtre
sur X et aEX,
alors HX a si,
et seulement si:( A ) Quels
que soient l’ouvert w de X et lef iltre
Fsur D. X
telsque a Ew et que,
pour
tout GX x
et tout xEW, il existe B EGvérifiant
B° E
F ,
alors il existe A E H tel que A 0 E F .Démonstration.
Compte
tenu de la constructionexplicite
de laquasi-topo- logie initiale,
H->a
si,
et seulementsi,
X
ce
qui,
vu le lemmeprécédent,
estéquivalent
à la condition(A)
avec«il existe A EH tel que A° E F»
remplacé
par «il existe C E F tel que COE a(H)
». Si A° E F pour uncertain A EH ,
on peutprendre
C = A° etl’on voit que
C° D a(A);
eneffet,
siW E a(A),
il existey EA
tel queW = a(y),
doncWDA°=C,
c’est-à-direW E C° ;
il s’ensuitCO E a( H).
Réciproquement,
siC° E a(H)
pour unC E F ,
on aC° D a(A)
pour uncertain A E H et l’on obtient
A°D C;
eneffet, si ú) EC, a(x)EC°
pourtout
x E A , 0-(x):) C
pour toutx E A ,
doncw E a(x)
pour toutx E A ,
c’est-à-dire x Ew pour tout
x EA,
ou encoreACco,
wEA°. Il s’ensuit queA°EF,
cequi
termine la démonstration.PROPOSITION 2.6. Un espace
quasi-topologique
X est unespace
d’An- toinesi,
et seulementsi, quel
que soit lecouple ( H, a), formé
d’unfiltre
H sur X et d’un
point a EX , vérifiant
la condition(A)
du lemmeprécé- dént,
on aH X a .
Démonstration. Comme
l’application canonique a:X
-QQX
est tou-jours continue,
on en déduit que1X:X->X
est aussi continue. Dire queX
est un espace d’Antoineéquivaut
à dire queX = X (2.3),
c’est-à-dire que
1X : X -> X
est continue. Laproposition
résulte donc dulemme
précédent.
3. ESPACES PSEUDO-TOPOLOGIQUES
Les espaces
pseudo-topologiques
ont été définis parChoquet dans [ 7 1
bien avant que les espacesquasi-topologiques
soient définis.On donne ici de cés espaces une définition
équivalente qui
conduit à lesconsidérer comme des espaces
quasi-topologiques
vérifiant une conditionsupplémentaire.
Si X est un espace
quasi-topologique,
on ditqu’un
filtre F surX admet une sous-l imite a E X s’il existe un filtre propre G sur X tel que
ou, de
façon équivalente,
s’il existe un ultrafiltre H surX ,
tel que(tout
filtre propre est contenu dans unultrafiltre ).
Si H estun’ ultrafiltre,
a est sous-limite de H
si,
et seulementsi,
HX a .
PROPOSITION 3.1. Si
X
est unespace quasi-topologique,
les deuxpro-
priétés
suivantes sontéquivalentes:
(a)
SiF X a (-> signi f ie
« ne convergepas»’),
il existe unf iltre
propre
G tel queG D F et
que G n’admettepas
apour
sous-limite.(B)
SiF X a,
il existe unultra filtre
H tel queHi)
F et Hta,
DEFINITION 3.2. Un espace
pseudo-topologique
est un espacequasi-topo- logique
X vérifiant les conditions(a)
et(f3)
de laproposition précé-
dente.
R E M A R Q u E 3.3. Soit X un ensemble et
soit 11(x),
pourchaque x E X ,
un ensemble d’ultrafiltres sur
X ,
tel quex EE U(x).
Il existe alors un et un seul espacepseudo-topologique X
tel queU(x)
soit l’ensemble des ultrafiltresqui
convergent vers x . Si F est un filtre surX ,
on aFX x
si,
et seulementsi, HEU(x) quel
que soit l’ultrafiltre H contenant F.En
effet,
s’il existe un tel espacepseudo-topologique,
la condition((3)
etl’axiome
QT
3garantissent
que les filtresqui
convergent vers x sontbien ceux
qui
vérifient la conditionénoncée.
Dans tous les cas, si l’ondéfinit les filtres
qui
convergent vers x par la conditionénoncée,
lesultrafiltres
qui
convergent vers x sont les éléments deU(x)
et les axi-omes
QT
1 etQT
3 sont évidemmentvérifiés;
l’axiomeQT
2 résulte du faitqu’un
ultrafiltrequi
contient l’intersection de deuxfiltres,
contient l’undeux,
et la condition(/3)
est immédiate. C’est d’ailleurs par la don- née des ultrafiltres convergents verschaque point
queChoquet
a définiles espaces
pseudo-topologiques.
On dit
qu’un
espacequasi-topologique X
estsemi-topologique si,
pourchaque x EX,
il existe un filtre minimumG x qui
converge versx ou, ce
qui
estéquivalent,
siquelle
que soit la famille(Fi)iEI de
de filtres convergents vers x , le filtre
n iEI Fi
a converge vers x.Tout espace
topologique
estsemi-topologique,
le filtreUx
étantle filtre des
voisinages
de x .PROPOSITION 3.4. Si
X
est unespace semi-topologique, X
est aussiun
espace pseudo-topologique.
D émons tration. Si F est un filtre sur X tel que
H X x
pour tout ultrafiltre H contenantF,
on en déduit queF X x ,
car F est l’intersection de tous ces ultrafiltres.COROLLAIRE 3.5. Tout
espace topologique
estpseudo-topologique.
PROPOSITION 3.6. Soit l’ensemble
J ,
lesespaces pseudo-topologiques
xil
l’ensemble X et lesapplications fi: X -> Xj.
SiX
estl’espace
quasi-topologique
initial surX ,
alorsX
est unespace pseudo-topologique.
D ém on s tra tion, Soit F un filtre sur X tel que
FXx.
Vu la caractérisationexplicite
de laquasi-topologie initiale,
ilexiste j E J
tel que le filtrefi(F)Xjfj(x),
cequi entraîne, Xi
étantpseudo-topologique,
l’existence d’unultrafiltre G . 1
surXj
tel queSoit G le filtre sur X
qui
admet pour base leset
A, 6G, ;
c’ est un filtre propre, carOn a
G D F
et on va voir que x n’est pas sous-limite de G. Eneffet,
si
H D G
est un filtre propre, l’inclusionentraine
PROPOSITION 3.7. Si
X
est unespace quasi-to pologi que
et Y un espacepseudo-topologique, Hom ( Y , X)
est unespace pseudo-topologique.
Démonstration. Notons
À.
laquasi-topologie
de la convergence locale de Hom( Y , X ) et if :
Hom( Y , X )
X X -> Yl’application
d’ évaluation. Soit1 E Hom (Y , X)
et F un filtre surHom (Y,X),
tel queFAf;
on veut mon-trer l’existence d’un ultrafiltre F’ sur
Hom ( Y , X ) ,
tel queSoit
G X x
telque ç (FXG)Yf (x).
CommeY
estpseudo-topologique,
il existe un ultrafiltre H sur Y tel que
Si
A E F ,
B E G etC E H ,
posonsAB, C
est nonvide, car ç(AXB)nCEH, donc ç( AXB)C=O .
D’autrepart,
Ceci montre que les ensembles
A B,
C constituent une base d’un filtre pro- pre F" sur Hom( Y , X ) .
Soit F’ un ultrafiltre surHom ( Y , X )
tel queF’D
F" . On aF’D F ,
carF"D F ,
et l’on va montrer queF’,4f
cequi
finira la démonstration.
En
effet,
supposons queF’- 1f . À
Alorsce
qui
entraîne l’existence de A’ E F’ etB E G ,
telsque ç ( A’ X B ) ri H .
Comme H est un
ultrafiltre, C = Y - ç (A’XB) appartient
à H . Choisis-sant A E F
(par exemple A = Hom (Y,X)),
on aAB, C E F" C F’
et l’onprouve que
A’nAB,C=O’
car, sig EA’, g (B)Cç(A’XB),
d’oùg(B)nC =O,
c’est-à-diregEAB,C.
Il en résulterait03BCOEF’,
cequi
estabsurde,
F’ étant un filtre propre.Les résultats
qu’on
vient d’obtenir montrent que lasous-catégorie pleine jj
de lacatégorie 2J,
dont lesobjets
sont les espacespseudo- topologiques,
contient lacatégorie 5
des espacestopologiques,
et véri-fie les conditions 1 et 2 énoncées dans l’introduction. Comme on a
déjà
vu que
Gù
était laplus petite sous-catégorie pleine
de95 vérifiant
cesconditions,
on en déduit queCÎn! C PJ,
c’est-à-dire:PROPOSITION 3.8. Tout
espace
d’Antoine est unespace pseudo-topolo- gique.
On peut se demander si
réciproquement
tout espacepseudo-topo- logique
est un espace d’Antoine. Laréponse
estnégative,
comme le mon-tre
l’exemple suivant;
mais on verra dans leparagraphe
suivantque la réciproque
est vraie pour les espacesséparés.
EXEMPLE 3.9. Soit
N l’espace semi-topologique
dont l’ensemble sous-jacent
est l’ensemble des entiers naturels et tel queUn,
pourchaque
n
E N ,
est le filtre de toutes lesparties
deN qui
contiennent l’ensembleN
étantsemi-topologique,
c’est enparticulier
un espacepseudo-topologi-
que. On va voir que
N
n’est pas un espaced’Antoine.
Si ú) est un ouvertde
N
et si n E w, le fait queOn -+ n entraîne
quew E Un,
c’est-à-direA n +1 C w,
enparticulier n + 1 E w;
par induction on déduit quew =N.
L’espace
desouverts .0 N
a donc deuxéléments, e
etN . L’application canonique a: N ->OON applique
n sur l’ensemble des ouvertsqui
contiennent n , c’est-à-dire
sur {N};
c’est donc uneapplication
cons-tante. La
quasi-topologie
initiale surN
définie par a est donc celle oùtous les filtres convergent vers tous les
points;
elle est différente de laquasi-topologie
considérée. Il suffit alors de tenir compte de 2.3.On peut aussi se demander si tout espace
quasi-topologique
estpseudo-topologique.
Laréponse
est aussinégative:
EXEMPLE 3.10. Soit
R2 l’espace
descouples
de nombres réels muni desa
topologie canonique
et notons aussiR2
l’ensemblesous-jacent.
Six E R2 ,
notonsG
le filtre desvoisinages
de x dansR2 ; notons 0
lefiltre des
voisinages
de 0 dansR .
Soit
E l’espace quasi-topologique
dont l’ensemblesous-jacent
estR2 ,
dont les filtresqui
convergent vers unpoint a = 0 = (0,0)
sont ceuxqui
convergent vers a dansR2
et dont les filtresqui
convergent vers0
=( 0 , 0 )
sont ceuxqui
contiennent une intersection finie de filtres du type00 a ’
oùa=0,
endésignant par 00 a
le filtreimage
du filtreUXUa
sur
R X R2
parl’application À: R X R2
-R2 «multiplication
par les scalaires ».On va montrer que
E
n’est pas un espacepseudo-topologique.
Le filtre
00
ne converge pas vers0
dansE :
eneffet,
si l’on avaiton
pourrait
choisir une droite r passant par0
et ne passant par aucun despoints a,
et choisirAi EUa ,
tel queAinr=O;
on auraitce
qui
est absurde. On va voir que, si F est un ultrafiltre tel queF D U0,
alors
F - 0 ,
cequi
montrera queE n’ est
paspseudo-topologique.
Nouspouvons
E déjà
supposer queF=0E,
cequi entraîne
queF/R2-{0} est
un ultrafiltre sur
R2-{ 0}.
Soitla
sphère
unité deR2 ;
ona l’application
d’où un
ultrafiltre ç (F/R2-
surS. Puisque S,
avec latopologie
induite par celle de
R2 ,
est un espace compact, il existe a E S tel queOn en déduit facilement que
Remarquons
que des espacesquasi-topologiques
du type de celuiqu’on
vient
d’étudier,
donc «nonpseudo-topologiques
», ont étéemployés
dans[8].
4. ESPACES SEPARES
Un espace
quasi-topologique
X est ditséparé
si l’une des troisconditions
équivalentes
suivantes est vérifiée:I . Si F est un filtre propre sur X tel que
F X x
etF X y ,
alorsx=y;
II. Si
x=y,
siF X x
etG X y ,
alors il existe A E F et B E G telsque A nB =¡6;
III. La
diagonale
est fermée dansRappelons
que, siX
est un espacequasi-topologique,
on noteA
X l’espace quasi-topologique
initial déterminépar OOX
et parl’ap- plication canonique
cx: X-> DOX.
Si
X
est un espaceséparé,
on va trouver des conditionsplus
A
simples
que la condition A de 2.5 pourqu’un
filtre converge dansX .
SiA C X,
on note encore A° l’ensemble des ouverts co deX
tels quew D A .
Il est immédiat que, siA C B ,
alors A°D B° .
Pour les espacesséparés
laréciproque
estégalement
vraie.LEMME 4.1. Si
X
est unespace quasi-topologi que séparé,
siA C
X etB C X
sont tels queA° DB°, al ors A C B .
Démonstration. Si
x EB,
on voitque {x}
est unfermé,
doncX-{x}
est un ouvert et l’on a
LEMME 4. 2. Si
X
est unespace quasi-topologique séparé,
si H est unfiltre
sur X et si aEX ,
alors H->a si, et seulement si, la condition( B)
X est
véri fiée:
( B ) Quels
que soient l’ouvert ú) de X avec a E ú) et lafamille
telle que , il existe tels que
DEMONSTRATION. On doit voir que la condition
(B)
estéquivalente
àla condition
(A)
de 2.5:lo
( A ) => (B):
Si 6c) est un ouvert deX ,
avec a Ew, et si la famille(A G,x) xEw,
G->x est telle queAG, x EG,
soit F le filtre surO X qui
admet pour base lesD’après
la condition(A),
il existe A EH tel queA° EF,
c’est-à-direil existe tels que
ceci
entraîne,
vu le lemmeprécédent, .
donc2-
(B)=>(A):
Si 6c) est un ouvert deX
et F un filtresur OX
tels que a e w et que, pour tout x E w et tout
G-x ,
il existeAG, x EG
vérifiant
AG, x E F, la
condition(B)
entraîne l’existence de la familletelle que et l’on a
PROPOSITION
4.3. Si X
est unespace quasi-topologique séparé,
si Hest un
filtre
sur X et si aEX,
alorsH->a
si, et seulementsi,
la condition X( C )
estvéri f iée:
(C) Quelle
que soit laf amille ( AG )
G->a telleque AG E G ,
il existeG1,
... ,Gn
tels queDEMONSTRATION. On va voir que la condition
(C)
estéquivalente
à lacondition
(B)
du lemmeprécédent.
Il est trivial que(C)=>(B). Sup-
posons donc
(B)
vérifiée etsoit (AG)G->a
unefamille,
telle queAG 6G.
Montrons d’abord que, si x£ a et
FXx,
il existe A E F et B EH tels queB nA = 9f.
Pourchaque y E X - {x}
et pourchaque F’X y ,
onpeut choisir tels que Com-
me X -
t x}
est un ouvert et aEX - {x},
la condition( B ) garantit
l’exis-tence de tels que alors
comme on voulait.
Pour
chaque couple ( F, x)
tel que x =a etFX x,
il existe desensembles tels que
prenons
Compte
tenu de( B ),
il existetels que
xi = a
et queOn obtient
d’où ce
qui
vérifie la condition( C ) .
COROLLAIRE
4.4. Si X
est un espacequasi-topologique séparé,
alorsX
est un
espace
d’Antoinesi,
et seulementsi, quel
que soit lecoupl e (H, a) vérifiant
la condition(C)de l a proposition précédente,
on aHXa .
D E M O N S T R A T I O N . Il suffit de se
rappeler ( voir
la preuve de2.6)
queX
est un espace
d’Antoine si,
et seulementsi, 1 X : X
->X est continue.PROPOSITION 4.5. Si
X
est unespace quasi-topologique séparé, X
estun
espace
d’Antoinesi,
et seulementsi, X
estpseudo-topologique.
DEMONSTRATION. On a
déjà
montré(3.8)
que tout espaced’Antoine ( même
nonséparé)
est un espacepseudo-topologique. Supposons
donc queX
est un espacepseudo-topologique séparé.
Soit(H, a )
uncouple
forméd’un filtre H sur X et d’un
point a EX ,
vérifiant la condition(C)
de laproposition 4.3.
Soit F un ultrafiltre sur X tel queFDH.
Si F ne con- verge pas vers a dansX ,
pour toutGX
a on aF 1J G,
et il existe doncAG E G
tel queAG t F;
ils’ensuit,
F étant unultrafiltre, X - AG EF.
D’après
la condition( C ),
il existeG1,..., Gn
tels queon en déduit que
ce
qui
est absurde. Ceci prouve que, si F est un ultrafiltre et siF D H ,
Fi a.
Comme X est un espacepseudo-topologique,
on voit queHXa,
ce
qui
termine la démonstration.BIBL IOGRAPH IE.
[1]
ARENS R.F., A topology for spaces of transformations, Annalsof Math.
47 (1946), pp. 480~495.
[2]
BOURBAKI N.Topologie
Générale,Chap.
X, A.S.I. 1084, Hermann, Paris 1961.[3]
KOWALSKY H.J., Limesräume und Komplettierung, Math. Nach. 12 (1954),pp. 301~340.
[4]
FISCHER H.R., Limesräume, Math. Ann. 137 (1959), pp. 269~303.[5]
BASTIANI A., Applications différentiables et variétés différentiables de dimension infinie, Journ.Analyse
Math. 13 (1964), pp. 1~114.[6]
ANTOINE P., Etude élémentaire des catégories d’ensembles structurés, Bull. Soc. Math.Belge,
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CHOQUET G., Convergences, Ann. Univ. Grenoble, 23 (1947-48).[8]
MACHADO A., Quasi-variétés complexes, Cahiers deTop.
et Géom.Diff.
XI-3, 1970.
[9]
ANTOINE P., Notions de compacité et quasi-topologie, Cahiers deTop.
etGéom.
Diff.
XIV-3, 1973.Rua Coronel Ribeiro Yiana 27, 40, Dir.
LISBOA 3. PORTUGAL