J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
B
ORIS
A
DAMCZEWSKI
Codages de rotations et phénomènes d’autosimilarité
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
14, n
o2 (2002),
p. 351-386
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2002__14_2_351_0>
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Codages
de rotations
et
phénomènes
d’autosimilarité
par BORIS ADAMCZEWSKIRÉSUMÉ. Nous étudions une classe de suites
symboliques,
lesco-dages
de rotations, intervenant dans desproblèmes
derépartition
des suites(n03B1)n~N et
représentant
unegénéralisation géométrique
des suites sturmiennes. Nous montrons que ces suites peuvent
être obtenues par itération de quatre substitutions définies sur un
alphabet
à troislettres,
puis enappliquant
unmorphisme
deprojection.
L’ordre d’itération de cesapplications
estgouverné
par un
développement
bi-dimensionnel de type "fractionconti-nue" vérifiant un théorème de
Lagrange.
Nous utilisons ensuitecette
propriété
pour caractériser lescodages
de rotations faisantintervenir des
phénomènes d’autosimilarité, puis
en déduire unepropriété
dedéséquilibre
dulangage
de cescodages.
ABSTRACT. The paper focus on a class of
symbolic
sequencesob-tained
by
encoding
rotations andoffering
ageometric
frameworkfor the
study
of generalizations
of Sturmian sequences. Thosesym-bolic sequences also appear in
problems
related to the uniform distribution of the sequences(n03B1)n~N.
We show thatthey
can becomputed
by iterating
four different substitutions over athree-letter
alphabet,
followedby
anappropriate projection.
Theitera-tion schema is
governed by
a two-dimensional continued fractionalgorithm satisfying
a fullLagrange
type theorem. This propertyis used to characterize the subset of sequences
having
a self-similarstructure and then to deduce a quantitative unbalance property
for these
particular
codings.
1. Introduction
Étant
donné un nombre irrationnel a, a E[0, 1[,
nous nous intéressons auxproblèmes
derépartition
de la suite(na)nEN
parrapport
à un intervallecomportement
asymptotique
de la somme :où
X[O,,8[
désigne
la fonction indicatrice de l’intervalle(o, ~3(.
L’étude de ces sommes est intimement liée à celle de ladiscrépance
àl’origine
des suites(na)nEN
et constitue donc unproblème
classique
de théorie des nombres.Nous
rappelons
que ladiscrépance
àl’origine
de la suite est définie par :Considérons un
couple
(0:,,8)
E[0, lp,
ae Q.
Introduisons alors la suiteU =
(Ull),,Erq
définie surl’alphabet
binairela, b}
par :Cette suite
symbolique
contient exactement l’information nécessaire et suf-fisante pour évaluer laquantité
que nous désirons étudier. Eneffet,
l’égalité
suivante est vérifiée :
Remarquons
que lecodage
U de la suite que nousappelons codage
de rotation de
paramètres
(a,,8),
doit être vu comme uneopération
desimplification,
en ce sensqu’il
paraît
plus
aisé d’étudier une suite définie sur unalphabet
finiqu’une
suite à valeurs dans l’intervalle[0, 1 [.
Nous devonsdonc à
présent comprendre
l’évolution du nombre de aapparaissant
dans unpréfixe
arbitraire de U.Lorsque
la suite U fait intervenir desphénomènes
d’autosimilarité,
c’est-à-dire si U est liée à unpoint
fixe desubstitution,
nous montrons dans[1]
qu’il
existe un outilpuissant
pour mener cette étude.Ainsi,
notreproblème
initial de théorie des nombres semble trouver sasolution à travers une meilleure
compréhension
d’une classe de suitessym-boliques
définies sur unalphabet
binaire : lescodages
de rotations. Danscet
article,
nous traitons lescodages
de rotations defaçon indépendante.
Nous remarquons en effet que cette classe de suites intervient de
façon
naturelle dansplusieurs
domaines desmathématiques
(voir
parexemple
[8,
9,
23]
pour desapproches
combinatoires).
Nous pensonsqu’il
convientdonc d’étudier dans un
premier
temps
ces suites en tant que telles. Gardantà
l’esprit
les motivationsinitiales,
nous orientons tout de même notre travail defaçon
à obtenir des résultat utiles pour lesproblèmes
derépartition
dessuites
Ainsi,
certains résultats démontrés dans la suite serviront depoint
dedépart
pour l’étude menée dans[1].
Revenons à
présent
auxcodages
de rotations et notons que de tellessuites ont une
interprétation
géométrique simple puisqu’elles
peuvent
êtreobtenues en codant
l’orbite,
sous l’action d’une rotationd’angle
irration-nel,
del’origine
du cercle depérimètre
unitédécoupé
en deux intervalles.Lorsque
lalongueur
de l’un des deux intervalles estégale
àl’angle
derota-tion
(divisé
par2~r),
la suite obtenue est une suitesturmienne;
celasignifie
que le nombre de facteurs de
longueur n
de cette suite est exactementégal
à n + 1. Lescodages
de rotations constituent donc unegénéralisation
géométrique
naturelle des suites sturmiennes. Ces dernières fournissentcer-tainement
l’exemple
leplus prolifique
d’interactions entre ladynamique
symbolique,
lagéométrie
et la théorie desnombres,
comme entémoigne
l’abondante littérature consacrée à ce
sujet
(voir
le survol[19,
Chap.
2]).
Elles
peuvent
être caractérisées aussi bien par despropriétés
combinatoires(par
définition)
que par despropriétés d’équilibre
de leurlanguage
[6]
ou en-coregéométriques
[20].
Un résultatremarquable
montre que la connaissancedu
développement
en fraction continue del’angle
d’une suite sturmiennepermet
d’engendrer
sonlanguage,
voir parexemple
~2~ .
Il est donc naturelde se demander si les liens des
codages
de rotations avec les différentsdo-maines des
mathématiques
sont aussi clairement établis que pour les suitessturmiennes.
Nous
rappelons
que certainscodages
derotations,
que nousqualifierons
de non
dégénérés,
sont intimement liés à des suites obtenues en codantl’orbite de
l’origine
sous l’action d’unéchange
de trois intervalles. Nousexplicitons
ce lien et nousmontrons,
en utilisant unprocédé d’induction,
qu’un
codage
de rotation nondégénéré
peut
être obtenu en itérantquatre
substitutions définies sur un
alphabet
à trois lettrespuis
enappliquant
unmorphisme
deprojection
de cetalphabet
versl’alphabet
binairela, bl.
L’ordre d’itération des substitutions est
gouverné
par undéveloppement
bi-dimensionnel de
type
"fraction continue" desparamètres
de la rotations. Ce résultat est àrapprocher
de ceux de[16,
17,
18],
de P. Arnoux et G.Rauzy
[2],
pour les suitessturmiennes,
et G. Didier[8],
pour lescodages
derota-tions. Nous montrons que notre
algorithme
vérifie un théorème deLagrange,
en ce sens que le
développement
d’uncouple
deparamètres
est ultimementpériodique
si et seulement si cesparamètres appartiennent
à un même corpsquadratique.
Nous utilisons ensuite cettepropriété
pour caractériser lesco-dages
de rotations faisant intervenir desphénomènes
d’autosimilarité. Nousen déduisons un résultat que nous utiliserons dans
[1]
pourrépondre
à desproblèmes
derépartition
des suites(na)nEN.
Nousappliquons
finalementun de nos résultats pour obtenir une
propriété
dedéséquilibre
dulangage
2. Définitions et notations
2.1. Suites
symboliques.
Nousrappelons
ici les définitions et lesnota-tions usuelles concernant les suites
symboliques.
Onappelle alphabet
unensemble
.,4,
fini et non vide. Les éléments de .,4, sontappelés
lettres. Unmot
(fini)
sur ,~4 est une suite finie de lettres de A et un mot infini sur ,Aest une suite d’éléments de ,A. indexée par N. La
longueur
d’un mot fini w,notée
lwl,
est le nombre de lettres lecomposant.
Le motvide,
noté ê, estl’unique
mot delongueur
0. On note.~4*
l’ensemble des mots delongueur
fini sur .~4, etA’
l’ensemble des suites sur A.Soit U = une suite
symbolique
définie sur unalphabet
,~4. Onap-pelle
facteur de U tout mot fini de la forme Uj, 0 ij.
On note£n(U)
l’ensemble des facteurs delongueur n
de U et~C(U)
l’ensemble detous les facteurs de U
(£C(U)
=U-EN
,Cn (U)) .
L’ensemble£(U)
estappelé
lelangage
de U. Une suite danslaquelle
tout facteur admet une infinité d’oc-currences est dite récurrente.Lorsque
deplus
ces occurrences sontséparées
par des lacunes
bornées,
la suite est diteuniformément
récurrente. Unfac-teur w de U est
appelé facteur spécial
droit s’il existe deux occurrences de wdans U suivies par des lettres différentes. Si w est un facteur de U et a une
lettre de
,A,
alorsIwla
désigne
le nombre d’occurrences de la lettre a dans lemot w. On définit la
fonction
decomplexzté
de U comme la fonctionqui
àtout entier strictement
positif n
associe le nombrePn(U) _
#£n(U).
L’ap-plication classique
dedécalage
(shift
enanglais),
notées,
associe à une suiteU = la suite
s(U) -
A l’aide de cetteapplication,
onas-socie à toute suite U le
système dynamique symbolique
(O(U), S),
oùO(U)
désigne
lafermeture,
dans muni duproduit
destopologies discrètes,
de l’orbite de la suite U sous l’action dudécalage
S. Unsystème dynamique
est minimal s’il ne contient pas de fermé invariant non trivial. Pour un
système dynamique
associé à une suitesymbolique,
ceci estéquivalent
aufait que la suite soit uniformément récurrente.
On définit sur ,~4* une
opération,
dite deconcaténation, qui
consistesimplement à juxtaposer
deux mots. Muni de cetteopération,
l’ensemble.r4* est un monoïde libre dont l’élément neutre est ê. Une
application
der4. vers
,~4* ~ {e},
appelée
substitution surl’alphabet ,~4,
seprolonge
parconcaténation en un
endomorphisme
du monoïde ,~4.*puis
en uneapplication
de
A’
dans lui-même.Étant
donnée unesubstitution e
définie sur,r4.,
onappelle
matrice d’incidence dee,
la matriceMe
2.2.
Codages
de rotations.Définition 2.1.
Étant
donné uncouple
(a, 0)
appartenant
à[0, If,
ondéfinie sur
l’alphabet
{a, b}
par :Dans la suite nous ne considérerons pas tous les
codages
de rotations. Le cas où a est rationnel neprésente
que peud’intérêt,
car lecodage
estalors
périodique.
Le casoù p
E Z + aZ ne sera pas traitéici,
il relèveplus
de l’étude des suitessturmiennes,
comme le mettent en évidence lesparagraphes
4 et8 ;
il sera donc considéré commedégénéré.
Définition 2.2. Un
codage
de rotation est dit nondégénéré
si et seulementsi ses
paramètres
(a,
(3)
vérifient : - a estirrationnel,
0 «
Z +Un tel
codage
est dit deparamètres
admissibles si deplus
a/3.
2.3.
Échanges
d’intervalles. Leséchanges
d’intervalles fontpartie
desexemples
classiques
desystèmes dynamiques.
Ils ont été notamment étudiéspar M. Keane
[14],
G.Rauzy
[22]
et W. Veech[26, 27].
Définition 2.3. Soient s un entier
supérieur
ouégal
àdeux, a
unepermu-tation de l’ensemble
~1, 2, ... , s}
et B =a2, ... ,
~s)
un vecteur de e à coordonnées strictementpositives.
Posons I =[0, IÀI[,
où1,B
=Bi
et,
pour 1 i = sorte que
1 Ii
=Ài.
L’échange
d’intervalles associé au
couple
(À, ~)
est la transformation T de I danslui-même,
définie comme l’isométrie par morceauxqui
consiste à réordonnerles intervalles
7t
selon lapermutation
0". Defaçon plus précise,
si x EIi :
Un
échange
de s intervalles est donc entièrement déterminé par la donnée d’un vecteur A =(al,
Â2,... ,
As)
de à coordonnées strictementpositives
et d’une
permutation u
de6s.
L’échange
de s intervalles associé aucouple
(A, u)
sera noté((al,
A2,
... ,u).
On code naturellement l’orbite d’unpoint
deI,
sous l’action d’unéchange
d’intervalles((al, a2, ... , ~S); a~),
enassociant à
chaque
élément de cette orbite le numéro de l’intervalleauquel
ilappartient.
3. Liens entre
codages
de rotations etéchanges
de trois intervallesÉtant
donné uncouple
appartenant
à[0, If,
on s’intéresse auxsuites obtenues en codant l’orbite d’un
point
x de l’intervalle unité sous~0,1(
en[0,/3[U [,6, 1 [,
appelée
rotation deparamètres
(a, {3).
Plusexacte-ment,
un telcodage,
C (x,
Ra,
fl),
est défini comme suit :A tout x de l’intervalle
unité,
on associe ainsi une suiteC (x,
Ra,
~3)
surl’alphabet
la, bl.
Dans le cas où x =0,
C(x, Ra, ~3)
est uncodage
derota-tion au sens de la définition 2.1. Nous montrons dans ce
paragraphe
quel’étude des
codages
de rotations nondégénérés
est intimement liée à celle deséchanges
de trois intervalles.Si À est un élément de l’intervalle
~0,1 (,
on définitl’application
depremier
retour de Poincaré de sur
[0, À[,
de lafaçon
suivante :Remarque
3.1. Dans le cas où a est un nombreirrationnel,
la densité dela suite
((na))nEN
permet
de définirPf
pour tout élément B de l’intervalle]0,1[.
l.
Dans toute la
suite,
adésignera
un nombre irrationnelpositif
etstric-tement inférieur à 1.
Supposons
que a{3,
Pe
est alors défini commel’échange
d’intervalles suivant :FIG. 3.1 -
L’application
depremier
retour sur[0,/9[.
Remarque
3.2. Le second intervalle est delongueur
nulle si et seulement si : 3 k E Pf/ {3
= 1-ka. Dans ce casP3
est unéchange
de deuxintervalles,
c’est-à-dire une rotation de
R/Z.
Pour x
appartenant
à[0, {3[,
nousnoterons C(z,
P3,
(Ii , 12 , 13))
la suiteob-tenue en codant l’orbite de x sous l’action de
P~
parrapport
à lapartition
de
[0,/3[
enIl
U12
U13.
Plusexactement,
C(~jF~(7i,72,l3))
est définiepar :
Alors :
où,pourkeN:
l’application
~k
étant lemorphisme
de monoïde libre étendu par concaté-nation à{1,2,3}~.
Supposons
àprésent
que a >{3, l’application
PB
est alorsplus
com-plexe
à décrire.Cependant,
nous allons voir que lecodage
de rotation deparamètres
(a, /3)
est fortement lié à uncodage
de rotation deparamètres
(a’, ~3’),
avec a’~3’,
cequi
nouspermettra
de ne considérer ensuite queles
couples
(0:, (3)
pourlesquels
a{3.
Si
~a,
on note la suite définie par :Alors :
où S
désigne
le shift usuel sur{a, b}*.
Pourcela,
il suoEt de remarquer que-(1 - a) -
a mod 1et -(1 - (3)
-Q
mod1,
comme l’illustre lafigure
3.2. On effectue en réalité un
changement d’orientation;
onéchange
le rôlede a et de b pour tenir
compte
de cette nouvelle orientation et onéchange
ensuite la
première
lettre ducodage
pour tenircompte
du sens d’ouverturedes intervalles de la
partition. Or,
si a >~i
alors(1 - a)
(1 2013 /3).
Onpeut
donc obtenirC(0, R(,-,,,), 1 -
/3)
àpartir
ducodage
d’unéchange
de trois intervalles si 1 -/3 ~
1 -k(1 -
a), k
EZ,
cequi
est le cas dès queNous allons à
présent
montrer unepropriété,
enquelque
sorteréciproque,
pour certains
échanges
de trois intervalles.Définition 3.3.
Étant
donné T =((ll, l2, l3); or)
et T’ =((li, l2, l3); ~’),
deux
échanges
de troisintervalles,
on dit que T et T’ sontéquivalents
et onnote T ~
T’,
si les conditions suivantes sont vérifiées :- a =
or,
- Les vecteurs
(l1, l2, l3)
et sonthomothétiques.
Remarque
3.4. Deuxéchanges
d’intervalleséquivalents
engendrent
la mêmedynamique.
Proposition
3.5. Soit T unéchange
de trois intervalles((~1,~2~3);~)?
(321).
Il existe alors unéchange
d’intervallesT’
équivalent
àT,
tel que T’ soit
l’application
depremier
retourP3
sur[O,,B[
d’une rotationde
paramètres
(a,
(3).
Preuve. Nous allons utiliser un
procédé
d’exduction(procédé
dual del’in-duction décrite en
4.1).
Considéronsl’échange
dequatre
intervallesTl
-( -( l l , l2 , l3 , l2 ) ; -( 3412 ) ) ,
puis
l’échange
Tl
normalisé,
notéTl ,
défini par :, , , ,
L’application
Tl
n’est autrequ’un échange
de deux intervalles avec unpoint
marqué
surchacun,
comme onpeut
le constater sur lafigure
3.3.FIG. 3.3 -
L’échange
Tl.
paramètres
(a,,8) .
L’application
depremier
retour associée à cetterotation,
sur l’intervalle
[0, Q[,
P3,
est,
comme le montre lafigure
3.4,
l’échange
de trois intervalles suivant :FIG. 3.4 -
L’application
depremier
retour sur[0,/3[.
Et ainsi : T . Il
Ce résultat
souligne
donc un peuplus
lagrande
interaction existant entreles
codages
de rotations et leséchanges
de trois intervalles.4.
Échanges
de trois intervalles satisfaisant à la condition I.D.O.C.Dans ce
paragraphe,
nous étudions l’induction deRauzy
pour leséchan-ges de trois intervalles satisfaisant à une condition introduite par M. Keane
[14],
dite conditionI.D.O.C.,
que nous définissons un peuplus
loin. Dans[22],
G.Rauzy
utilise le termed’échanges
réguliers.
4.1. Induction de
Rauzy
pour leséchanges
de trois intervalles.Commençons
parrappeler
les définitions utiles pour étudier l’inductionde
Rauzy.
Nous donnons ces définitions dans le casd’échanges
de troisintervalles ;
le lecteur pourra sereporter
à[22]
pour le casgénéral.
Définition 4.1. Une
permutation
de58, s
EN*,
est dite irréductible si elle ne laisse invariant aucun ensemble de la forme11, ..., t},
avec t s.Remarque
4.2. Si Q E63
n’est pasirréductible,
alors onpeut
décomposer
= (ll, l2, l3) E
+)3 en
(au
moins)
deux transformations(échanges
d’intervalles avec moinsd’intervalles),
l’une sur[0, a[
et l’autre sur[a, 11 [
avec a E+ l2}.
Les
permutations
irréductibles de trois éléments sont(321), (312)
et(231).
Nous noterons6g
l’ensemble despermutations
irréductibles de trois éléments.Définition 4.3. Si
(u, l)
E5g
x(r +)3@
posons 0 = ai a2 =Il
a3 =11 +l2
a4 =Il
+l2+l3. L’application
satisfait à la condition I.D.O.C.si les deux ensembles
{Tk(a2),
k EZ}
et k EZ}
sont infinis etdisjoints.
Cequi
s’écrit de manièreéquivalente :
Remarque
4.4. Si satisfait à la condition I.D.O.C. alors estminimal
(voir
[14]).
Définition 4.5. Soit un
échange
d’intervalle satisfaisant à lacondi-tion I.D.O.C. Un intervalle de la forme
[0,
r ~,
où 0 rIll,
est dit admis-sible pour s’il existe k E Z et ie ( 1, 2, 3) ,
tels que :_ . _
pour tout k tel que pour tout I~ tel que
Nous allons maintenant
présenter
lesprincipaux
résultats concernant l’in-duction deRauzy
dans le cas deséchanges
de trois intervalles. Les énoncéset les démonstrations sont
donnés,
dans le casgénéral,
dans~22~ .
Proposition
4.6. Avec les notations de ladéfinition précédente,
l’inter-valle est admissible et l’intervalle est leplus
grand
intervalle admissible pourT(q,l).
Le
principal
résultat de[22]
est le suivant :Théorème 4.7
(Rauzy
[22]).
Étant
donnéT(q,l)
unéchange
de troisin-tervalles
satisfaisant
à la conditionLD.O. C.,
si I =[0, r[
est un intervalleadmissible pour alors la
transformations
,S’ induite par sur I estdéfinie
partout.
Il existe T EC~3
et JL E(1R+)3
tels que S =T(T,p) ;
deplus
Définition 4.8. L’induction de
Rauzy
pour leséchanges
de trois inter-valles satisfaisant à la condition I.D.O.C. estl’application
suivante :où
T(a’
~1~~ estl’application
induite par sur leplus grand
intervalleadmissible,
à savoir[O,max(a3,T(,,,,)(a,(.3»)[
[
etIET3
désigne
l’ensemble deséchanges
de trois intervallessatisfaisant
à la conditions LD. 0. C.Étudions,
pourchaque
élément de60,
l’induction deRauzy.
- - ¿--- 3
Alors,
leplus
grand
intervalle admissible pourT(u,l)
est[0, 12
+13 [.
L’é-change
d’intervalles induit estreprésenté
sur lafigure
4.1.FIG. 4.1 -
Échange
d’intervalle induit.On notera : . . Si U est la suite obtenue en codant l’orbite
du
point
0 sousl’action
de et V la suite obtenue en codant l’orbiteoù ai est la substitution définie sur
{1,2,3}*
par : La matrice~1
est la matrice d’incidence de 7i..
Si Il
>l3,
on a :La substitution associée à
l’échange
induit par est a’ =(231).
Et ilvient ou encore On notera alors :
. On obtient avec les notations
précédentes :
où or4 est la substitution définie sur
{1,2,3}*
par : La matriceA4
est la matrice d’incidence de a4. e Cas 2 : ~ _(312).
Alors
max(a3,
T(u,l) (au(3»))
= a3 si et seulement siIl
+12
Il
-f-l3
etdonc si et seulement si
12
l3.
De mêmemax(a3,
(a~(3) ))
=T(a3)
estéquivalent
àl2
>l3.
Si
12
l3,
la substitution associée àl’échange
induit parT(u,l)
est a’ =, -. - 1 - - - 1
ou encore On notera :
. On obtient avec les notations
précédentes :
où a3 est la substitution définie sur
{1,2,3}*
par :A3
est la matrice d’incidence de or3.Si
l2
>l3,
la substitution associée àl’échange
induit par est a’ =ou encore i On notera :
On obtient avec les notations
précédentes :
où Or2 est la substitution définie sur
{1,2,3}*
par : . La matriceA2
est la matrice d’incidence de (72-e Cas 3 : r =(231).
Alors = a3 si et seulement si
Il
+l2
l2
+l3
etdonc si et seulement si
li
l3 .
De même =T(a3 )
estéquivalent
àli
>l3.
’
Si
li
l3,
la substitution associée àl’échange
induit par est ~’ _/ ,r 1 i ..
ou encore On obtient avec
les
notations
précédentes :
’ ’
où ai est la substitution définie
précédemment.
Si
li
>l3,
la substitution associée àl’échange
induit parT(q,l)
est., .. , -."
ou encore On obtient avec
les
notations
précédentes :
où ~4 est la substitution définie
précédemment.
Nous pouvons résumer l’étude
précédente
à l’aide dugraphe
G suivant :Ainsi,
l’orbitepositive
d’unéchange
de trois intervalles satisfaisant à la condition I.D.O.C. sous l’actionde W,
l’induction deRauzy,
peut
sereprésenter
par un chemin infini sur legraphe
G.4.2.
Codages
de rotations et condition I.D.O.C.. Nous avons vu quel’induction de
Rauzy
était bien définie pour leséchanges
de trois intervalles satisfaisant à la condition I.D.O.C. Il est donc naturel de se demander àFIG. 4.2 -
Graphe
d’induction deRauzy
pour leséchanges
de troisinter-valles.
comme au
paragraphe
3,
à une rotation deparamètres
(a, ~3)
satisfait à lacondition I.D.O.C. C’est cette
question
que nous allons traiter àprésent.
Lemme 4.9. Soit U une suite obtenue en codant l’orbite du
point
0 sousl’action d’un
échange
de trois intervalles. Sil’échange satisfait
à la condi-tionI. D. O. C.,
alors :sinon,
La suite
désigne
ici lafonction
decomplexité
de la suite Udéfinie
auparagraphe
2.Preuve. Notons T
l’échange
de trois intervalles((ll, l2, l3); ~),
al =o,
a2=ll,
a3=ll -f- l2
eta4=ll
+12 +13.
Notonségalement,
comme auparagraphe
3, Il, 12
et13
les trois intervalles del’échange
T. Sil’échange
satisfait à la condition
I.D.O.C.,
alorsd’après
[14]
l’orbite dupoint
0 sousl’action de T est dense dans
[0, 1[.
Nous pouvons donc affirmer que pourtout apal ... an E
{ 1, 2, 3}n+1 :
-Remarquons
àprésent
que si[a, b(C [0, 1 alors
b[)
est une uniondis-jointe
d’intervalles semi-ouverts à droite dont les extrémitésappartiennent
à l’ensemble En
appliquant
cette remarqueaux intervalles
1~, j E {1, 2, 3},
on en déduit que pour tout entier N et toutj
E{1, 2, 3},
est une uniondisjointe
d’intervalles semi-ouverts àdroite dont les extrémités
appartiennent
à l’ensembleUn raisonnement par récurrence sur la
longueur
des mots conduit alors àmontrer,
en utilisantl’équation
(4.1),
que pour tout entier n,Pn(U) =
#(On) -
1. Comme T satisfait à la conditionI.D.O.C.,
on est assuré quepour tout entier N
Ainsi,
Pl(U)
= 3implique :
Lorsque
T ne satisfait pas à la conditionI.D.O.C., l’équation
(4.1)
n’estplus
nécessairementvérifiée,
mais on est tout de même assuré que pour toutOn en déduit alors que pour tout entier n,
#(On) -
1. Or le faitque T ne satisfait pas à la condition I.D.O.C.
implique
Ceci
entraîne,
comme est soit strictement croissante soitulti-mement constante, que
Et ainsi : o o
Proposition
4.10. SoitT unéchange
de trois intervalles((~i~2?~3)!(321))
cassocié,
parinduction,
à une rotation deparamètres
(0:, (3).
Siet fi. Q
et si,8 ~
Z +a7G,
alors Tsatisfait
à la condition I.D. 0. C.Pour démontrer cette
proposition,
nous avons besoin d’établir le lemmesuivant :
Lemme 4.11. Soit une suite sur
l’adphabet
~4={1,2,3}
etvérifiant:
Alors étant donné un
alphabet fini
B et unmorphisme
de monoïde libre 0,de A* vers
B*,
étendu par concaténation de versPreuve du lemme
4.11.
Considérons donc a~, ,~4.* --~B*,
avec B =(b1, b2, ... ,
bp)
et posons V =a(U),
V = V¡V2...Vi..., avec vi E B. Nousdevons alors montrer
qu’il
existe k’ E ~1* tel que dn EN’‘ ,
n + k’.La substitution ? est ainsi
parfaitement
définie sur par concaténation.Posons V
= ?(!7)
et considérons lemorphisme :
’= V et P étant une
projection
"lettre à lettre" :Il nous suffit ainsi de montrer que :
Notons V = ...
Vi
... et considéronsVi+l
E tel que ...Vi+l
admette deuxprolongements
à droite dans V(il
nepeut
évidemment pas en avoir
plus pour 1
assezgrand
compte
tenu del’hy-pothèse
faite sur U et de la définition de?).
Ceci revient à dire que :Par construction de ? :
où W et W’ sont
respectivement
suffixe strict etpréfixe
strictd’images
de letrres par u. DoncW’T
etW’s sontpréfixes
d’images
de lettres par u. Orr ~
simplique
W’ = é
(car
lesimages
de lettres distinctespar ?
n’ont aucune lettre
commune).
AinsiUh),
où uh est un facteur
spécial
droit de U.
-Considérons alors deux facteurs
spéciaux
droits deV,
Vl
etV2,
de mêmelongueur
suffisammentgrande.
D’après
cequi
précède :
où
Ul
est un facteurspécial
droit de Uet
Wl
est suffixe strictd’image
de lettre par,
oùU2
est un facteurspécial
droit de UDe
plus,
pour tout i dans{1, 2, 3}, a(1) (
E{1, 2}.
SiIV11
estassez
grande
alorsIUII
etJU21
sont assezgrandes
pour affirmer queUl
estsuffixe de
U2
(ou inversement).
Eneffet,
3k E N* tel que + k etdonc
Pn(U))
1,
si n est assezgrand.
Supposons,
parexemple
queUl
soit suflixe deU2.
Alors,
siU2
3i e
{1, 2, 3}
tel queQ(i)
E£(W1),
cequi
estimpossible
carWI
est suffixestrict
d’image
de lettre par u. DoncUl
=U2.
En notant U =Ul
=U2,
on1
,
Par construction de
u,
3! i E{l, 2, 3}
tel queWl
E et3! j
E{1,2,3}
tel queW2
EG(Q(j)).
DoncQ(iU)
etQ(jU)
sont deux facteursspéciaux
droits de V et ainsi iU etjU
sont deux facteursspéciaux
droits de U. Mais alors iU est suffixe dejU
(ou inversement),
cequi implique
i
= j puis Wl
=W2
et finalement71
=V2.
Ceci montre l’existence dePreuve de la
proposition
4.10.
Soit T =((ll,12, l3);
(321))
unéchange
detrois intervalles associé à une rotation de
paramètres
(a,
Q),
avec Z +aZ .Notons U la suite obtenue sur
l’alphabet
{1, 2, 3}
en codant l’orbite dupoint
0 sous l’action de
l’échange
T et V lecodage
de rotation deparamètres
(a, (3).
Alors,
il existe unmorphisme
u de11, 2, 3}*
versla, b}*
vérifiantQ(U)
= V. Or si6 e
Z +aZ,
d’après
[23]
Donc,
d’après
le lemmeprécédent
il nepeut
exister d’entier k pourlequel
Vn E N*
Pn (U) n
+ k. Le lemme 4.9 entraîne alors quel’échange
T doitsatisfaire la condition I.D.O.C. C7
Lorsque {3
EZ + aZ,
l’échange
d’intervalles obtenu par induction àpartir
de la rotation de
paramètres
(a,
/3)
est en fait unéchange
de deux intervalles ou unéchange
de trois intervalles ne satisfaisant pas à la conditionLD.O.C. ;
c’est-à-dire
qu’après
un nombre finid’étapes
d’induction,
l’échange
obtenu sera unéchange
de deux intervalles. C’est une des raisonsexpliquant
que le cas~3
E relèvedavantage
des suites sturmiennes. Dans[23],
G. Rotemontre
également
que la nature de la fonction decomplexité
d’uncodage
de rotation de
paramètres
(a,,8)
dépend
du fait que(3
appartienne
àou non.
5.
Algorithmes
d’induction pour les rotations deparamètres
admissiblesNous avons
précédemment
défini uneapplication T
deI ET3
danslui-même,
appelée
induction deRauzy.
Nous pouvons, àprésent,
donner uneexpression
précise
del’application
’11,
similaire à celle donnée par F. Schwei-ger[24,
pp.93-101],
sous la forme suivante :Considérons alors
G1,
G2
etG3,
les troissous-graphes,
dugraphe
G introduit auparagraphe
4,
que nous définissons à l’aide de lafigure
5.1. Onpeut
aisément vérifier à l’aide de la définitionprécédente
de que si l’orbitepositive
d’unéchange
de trois intervallesT,
sous l’action de’11,
était ultimement contenue dans l’un des
sous-graphes
iE ~ 1, 2, 3~,
alorsune des
longueurs
des intervalles d’un deséchanges
wn(T), n
EN,
seraitnulle,
cequi
estimpossible puisque
leséchanges
BIfn(T)
satisfont la conditionI.D.O.C.
Ainsi,
si l’on considère la suite despermutations
donnéespar l’orbite de T sous l’action de
B11,
cette suite contient une infinité de foischacune des trois
permutations
irréductiblespossibles.
FIG. 5.1 - Les
graphes Gi ,
G2
etG3.
Notamment,
lorsque 7 =
(321),
onpeut
être assuréqu’il
existe un entierpositif
n tel que un =(321).
Ceci nouspermet
d’établir une versionmul-tiplicative
del’algorithme
d’induction deRauzy
pour leséchanges
dont laSi
A1, A2,
A3
etA4
désignent
les matrices introduites auparagaphe
4,
alorsen notant pour tout entier
k,
=2 )et
Bk=
il vient :La matrice
At
désignant,
dansl’expression ci-dessus,
latransposée
de lamatrice A.
On obtient
alors,
enposant
=min {n
E N* tel que an =(321)},
l’éga-lité suivante :
Remarque
5.1. Cette versionmultiplicative
de l’induction deRauzy
est propre auxéchanges
de trois intervalles. Enparticulier,
il nes’agit
pas del’algorithme proposé
par A. Zorich dans[28].
Nous utilisons lasymétrie
du
graphe
G,
introduit auparagraphe
4,
pourprivilégier
d’une certainefaçon
lapermutation
(321). L’algorithme
étudié dans[28]
nedistingue
au-cunepermutation,
maisprend plutôt
encompte
la nature des transitionsintervenant entre les différentes
permutations.
Soit T =
( (ll , l2, l3 ); (321 ) )
unéchange
de troisintervalles,
satisfaisant àla condition I.D.O.C. Notons U la suite obtenue en codant l’orbite du
point
0 sous l’action de T et V la suite obtenue en codant l’orbite du
point
0 sousl’action de
wk(T),
où k =min{n
e ? tel que an =(321)}.
Il vient alors :Nous proposons maintenant de
généraliser
cette remarque. Considéronsun
échange
de troisintervalles,
T =((l°,12,13);
(321)),
satisfaisant à lacondition I.D.O.C. Pour tout entier n, notons
Ainsi, in -
1 si lapermutation
del’échange
de trois intervallesinduit,
~~M((l°, l2, l3));
(321))
est lapermutation
(231)
etin
= 0 si cettepermu-tation est
(312).
Le coefficients an nousrenseigne
lui sur le nombred’étapes
d’induction additive de
Rauzy
nécessaires pour obtenir àpartir
del’échange
d’intervalles~~M((l°, l2, l3)); (321))
unéchange
d’intervalles dont laper-mutation est à nouveau
(321).
Ces coefficients ont ainsi uneinterprétation
géométrique simple
dans legraphe
G de lafigure
4.2.Notons
également
U(’)
la suite obtenue en codant l’orbite dupoint
0 sous l’action del’échange
de trois intervalles((li , l2, l3 );
(321)).
Alors :Ce résultat est
simplement
obtenu en itérant la remarqueprécédente.
Lefait que
in
E~0,1 ~
implique
que soitin
= 0 soit1 - in = 0.
Proposition
5.2. Avec les notationsprécédentes,
il vient :Preuve. Le fait que, pour tout entier n, commence par la lettre 1 nous
permet
d’a,Wrmer queest
préfixe
deU~°~ .
Il nous suffit donc àprésent
de montrer quel’expression
(1)
a un sens pour latopologie
produit
destopologies
discrètes sur{1,2,_3}N
et définit bien unesuite infinie. Ainsi :
est un
préfixe
du motsens à
l’expression
De plus
et
l’inégalité
est stricte si 1 ou an+1 > 0. Ceci ceproduit
infinimentsouvent
d’après
l’étude menée au début de ceparagaphe
sur lesgraphes
i E
{1,2,3}.
Nous pouvons alors aflirmer que le motest infini et ainsi conclure. 0
Remarque
5.3. Nous avonsproposé
unalgorithme
linéairedépendant
detrois variables pour obtenir les coefficients aj et
ij.
Cecipeut
sembler naturelpuisqu’il s’agit
d’unalgorithme
dedécomposition
deslongueurs
d’échanges
de trois intervalles.Cependant,
ladécomposition
est la mêmepour deux
échanges équivalents.
C’estpourquoi,
nous proposons dans lasuite un
algorithme
de deux variables fournissant ces mêmes coefficients.Considérons la transformation
projectivisée
suivante :Si T =
( (ll, l2, l3 ); (321 ) )
est unéchange
de trois intervalles satisfaisant àla condition
I.D.O.C.,
posons xo = =11+12
(xo
E~O,1~
et yo ERi )
et =
yo)
pour n E I~. Le fait quel’échange
T vérifie lacondition I.D.O.C. assure pour tout entier n et nous
permet
ainsi de poser
Proposition
5.4. La suite decoe£ficients
(an, in)nEN
est la même que cellePreuve. La preuve se fait par récurrence sur n. D
Définition 5.5. Considérons un
couple
deparamètres
admissibles(a,,8)
etl’échange
de trois intervalles Tqui
lui est associé. Nousappellerons
dévelop-pement
D associé aucouple
(a, (3)
la suite(an,
in)nEN
obtenue comme nousl’avons décrit
précédemment
àpartir
del’échange
T.Si
(a, (3)
E[0, lp,
aft Q
et{3
«
Z + aZ mais a >{3,
nousappellerons
développement
D associé aucouple
(a,
(3)
ledéveloppement
D associé aucouple
deparamètres
admissibles(1 -
a, 1 -,8).
Théorème 5.6. Si U
désigne
uncodage
de rotation nondégénérés
depa-ramètres et
développement
D associé aucouple
(a,,6),
alors :
où les
applications S, ~k
et - sont cellesdéfinies
dans leparagraphe
3.Preuve. La preuve est immédiate
d’après
lespropositions
5.4 et 5.2 etl’équation
(3.4).
DCorollaire 5.7. Avec les notations du théorème
précédent,
lesystème
dy-namique
symbolique
associé à uncodage
de rotation nondégénéré
depa-ramètres
(cx, ~3),
estengendré
par la suite :et
Preuve. La preuve est immédiate
d’après
le théorèmeprécédent
car leCorollaire 5.8. Pour E
[0, I[
et toutcouple
deparamètres
nondégé-nérés
(a, ~i),
lelangage
de la suitedéfinie
parl’équation
(3.1)
est le même que celui de la suite :
et
Preuve. Il suffit
d’invoquer
la densité de la suite pour airration-nel,
et le corollaire 5.7. DLes deux corollaires
précédents
sont trèsproches
du résultat de[8].
Ce-pendant
le travail de G. Didierprésente
deux inconvénientsmajeurs
pournotre étude. Tout
d’abord,
lesparamètres
(a, ~3)
descodages
de rotationsconsidérés dans
[8]
vérifient a Cette condition n’est pasdu tout
adaptée
auproblème
de théorie des nombresqui
a motivé notreétude,
contrairement à lacondition,
arithmétiquement
et combinatoirementplus naturelle, (3 fi.
Z + aZ.Ensuite,
le théorèmeprincipal
de[8]
donne laconstuction,
pour toutcouple
(a, fl)
vérifiant amin{/3,12013/3},
d’une suitedu
système dynamique engendré
par lecodage
de rotation deparamètres
(0:,,8);
mais ne construit pas lecodage
de rotation deparamètres
(a, (3),
comme nous le faisons dans le théorème 5.6. Là encore, pourrépondre
auxproblèmes
derépartition
des suites il est nécessaire de construireexplicitement
cecodage.
C’estpourquoi
nous n’avons pu utiliser le résultatde
[8].
6. Caractérisation des
couples
(a, fl)
dont ledéveloppement
Vest ultimement
périodique
Nous cherchons à caractériser les
couples
pourlesquels
ledéveloppement
Dassocié,
introduit auparagraphe
précédent,
est ultimementpériodique.
Ceci revient à déterminer lescouples
(a,,8)
pourlesquels l’orbite,
sousl’ac-tion de l’induction de
Rauzy ~,
del’échange
de trois intervalles associé à la rotation deparamètres
(a, (3)
peut
sereprésenter
par un chemin ultimementpériodique
dans legraphe
G introduit auparagraphe
4.Proposition
6.1.Étant
donné uncouple
(a,,6)
E[0,1[~
vérifiant a £ Q
et{3 fi.
Z +aZ,
appartiennent
à un même corpsquadratique
alorsPour démontrer cette
proposition,
nous avons besoin du résultat de M.D. Boshernitzan et C. R. Carrol
[4],
dont une version aoEaiblie etadaptée
auxéchanges
de trois intervallespeut
être donnée sous la forme suivante :Théorème 6.2
(Boshernitzan
et Carrol[4]).
SoitT,
T =((~2~3);~
un
échange
de trois intervallessatisfaisant à la
condition LD. O. C. Sz leslongueurs ll, l2
etl3 appartiennent
à un même corpsquadratique,
alorsl’orbite de
l’échange
T,
sous l’action deT,
estreprésentée
par un cheminultimement
périodique
dans legraphe
G duparagraphe 4.
Preuve de la
proposition
6.1. Si(a, (3)
est uncouple
deparamètres
admis-sibles au sens de la définition
2.2,
alorsl’échange
de trois intervallesas-socié,
parinduction,
à la rotation deparamètres
estdonné, d’après
l’équation
(3.2),
par :Si de
plus
a etfl
appartiennent
à un même corpsquadratique,
il en est alors clairement de même pour leslongueurs
des trois intervalles del’échange
T.Ainsi,
l’orbite deT,
sous l’action deB11,
estreprésentée
par un cheminultimement
périodique
dans legraphe
G. C’est-à-dire,
ledéveloppement
D associé aucouple
(a,
/3)
est ultimementpériodique.
Dans le cas où a et
~3
appartiennent
à un même corpsquadratique,
maisque a >
#,
alors lecouple
(1 -
a,1 -
~3)
vérifie les conditions suivantes :1 - a et
1 - (3 appartiennent
à un même corpsquadratique
et 1 - a1 - Q.
D’après
la définition5.5,
ledéveloppement
D associé aucouple
(a, ~i)
est 1 à encore ultimementpériodique.
0Nous allons à
présent
démontrer lapropriété
réciproque,
à savoir :Proposition
6.3.Etant
donné uncouple
(et, (3)
E~0,1 ~
véri, fiant
a¢ ~
et
~3 ¢
Z + si led éveloppement
D associé à cecoupl e
d eparamètres
est ultimement
périodique,
alors a et~3
appartiennent
à un même corpsquadratique.
Pour établir cette
proposition,
nous utilisons le résultat suivant démontrédans
[4] :
Proposition
6.4. SoitT,
T =( (l1,
12,13);
a),
unéchange
de troisinter-valles
satisfaisant
à la condition LD. O. C. et dont le Z-moduleengendré
par les
longueurs
et13
est de rang 2. Si l’orbite del’échange T,
sousl’action de
BIf,
estreprésentée
par un chemin ultzmementpériodique
dansle
graphe
G duparagraphe
.~,
alorsl’échange
T estéquivalent
à unéchange
dont les
longueurs
et13
appartiennent
à un même corpsquadratique.
Preuve de la
proposition
6. ~. Soit(0:, (3)
uncouple
dont ledéveloppement
l’échange
de trois intervalles associé par induction à la rotation depa-ramètres
(a, (3).
Ainsi, d’après l’équation
(3.2) :
L’ultime
périodicité
dudéveloppement
D associé aucouple
(a, Q)
implique
que l’orbite de T sous l’action est
représentée
par un cheminulti-mement
périodique
dans legraphe
G. L’irrationalité de a entraîne que leZ-module
engendré
par leslongueurs
ll, l2
etl3
est de rangsupérieur
à 2.En normalisant
l’échange
T,
on obtientl’échange
T défini par :Le Z-module
engendré
par leslongueurs
del’échange
T est encore de rangsupérieur
à2,
mais le fait d’être normalisé lui interdit évidemment d’être derang
maximum,
à savoir 3.Ainsi,
le Z-moduleengendré
par leslongueurs
de
l’échange
T est de rang 2. Deplus
T estéquivalent
à T et donc l’orbite de T sous l’actionde y
est elle aussireprésentée
par un chemin ultimementpériodique
dans legraphe
G.D’après
laproposition
6.4,
il existe donc unéchange
de trois intervalles T’ _((1[ , ~3);
(321 ) ),
équivalent
àT,
dont leslongueurs appartiennent
à un même corpsquadratique.
Mais le fait que Tsoit normalisé et
qu’il
soitéquivalent
à T’implique l’égalité
suivante :Les
longueurs
des intervalles del’échange
Tappartiennent
donc aussi aumême corps
quadratique. D’après l’équation
(6.1),
il en est de même pourles
quantités
cequi
entraîne que a et# appartiennent
également
au même corpsquadratique.
Si le
couple
(a,
~3)
vérifie a >~3
et que ledéveloppement
D associé à cecouple
est ultimementpériodique,
alors le raisonnementprécédent
conduit à montrer que(1-a) et (1-/3)
appartiennent
à un même corpsquadratique.
On en déduit immédiatement
qu’il
en est de même pour a etQ.
D Nous pouvons, àprésent
réunir les deuxpropositions précédentes
pour obtenir le théorème suivant :Théorème 6.5. Soit
(a,,8)
E[0, 1 [2,
@a £ Q et ,8 fi.
Z + aZ. Ledéveloppe-ment D associé au
couples
(a"~)
est ultimementpériodique
si et seulement7. Caractérisation des suites
primitives
substitutives obtenuescomme
codages
de rotationsDans ce
paragraphe,
nous cherchons à déterminer pourquels paramètres,
(cx, ~3),
lecodage
de rotation deparamètres
(a,
fi)
définit une suitesubsti-tutive
primitive.
Nous pourrons alors déterminer lescodages
de rotations faisant intervenir desphénomènes
d’autosimilarité.?.1. Le cas des
couples
deparamètres
admissibles dont ledévelop-pement
D est ultimementpériodique. Lorsqu’une
famille de suitessymboliques
peut
êtreengendrée
par unsystème adique,
les suites obtenuespar un
développement
ultimementpériodique
dans cesystème
sont liées àun
point
fixe de substitution. Nous allons àprésent
exploiter
cette remarquedans le cas des
codages
de rotations.Commençons
parrappeler quelques
définitions liées à la notion de substitution.
Définition 7.1. Une substitution
e,
définie sur unalphabet ,~4.,
est diteprimitive
s’il existe un entier k tel que pour tout élément~3
de .~4. et toutélément -y
de4, -y
soit facteur de~k (~3) .
Remarque
?.2. Le faitqu’une substitution e
soitprimitive
estéquivalent
au fait que sa matrice
Me
d’incidence soitprimitive,
c’est-à-dire admette unepuissance
dont tous les coefficients soient strictementpositifs.
Définition 7.3. Une suite U définie sur un
alphabet
.A est diteprimitive
substitutive s’il existe une substitutionprimitive e
sur unalphabet
~i et unmorphisme 0 :
B* - ,~4* tels que U oùXC
estpoint
fixe de la substitutione.
Proposition
7.4. Soit(a,,8)
uncouple
deparamètres
admissibles au sensde la
définztion
2.2. Si aappartiennent
à un même corpsquadratique,
alors le
codage
de rotation deparamètres
(0:, (3)
définit
une suite substitutiveprimitive.
Preuve. Si a et
,8
appartiennent
à un même corpsquadratique,
alorsd’après
le théorème
6.5,
ledéveloppement D,
(an,in)nEN,
associé aucouple
(a, ~3)
est ultimement
périodique.
Il vient tels quek