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Plan d’action de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) pour la zec Buteux-Bas-Saguenay

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Academic year: 2022

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(1)

Plan d’action de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) pour la zec Buteux-Bas-Saguenay

par Sylvie Jibouleau

et Alain Vallières

Direction de l’aménagement de la faune de la Capitale-Nationale Avril 2002

(2)

JIBOULEAU, S. et A. VALLIÈRES. 2002. Plan d’action de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) pour la zec Buteux-Bas-Saguenay. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de la Capitale-Nationale, Québec. 91 p.

(3)

iii.

Résumé

Ce plan d’action fait suite au bilan de la Situation de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) dans la région de la Capitale-Nationale (Cantin 2000). Le comité, composé de trois membres du conseil d'administration de la zec Buteux-Bas-Saguenay et de deux représentants de la Société de la faune et des parcs du Québec, avait pour mandat de réaliser un bilan de la gestion de l’omble de fontaine pour ce territoire, depuis son instauration en 1978. De plus, le comité a retenu une série d’actions de protection et de mise en valeur afin d’y améliorer la qualité de la pêche, pour l'ensemble du territoire, au niveau de 1992, soit à 850 g de poisson par jour de pêche (Indice de qualité de 850 g).

Parmi les actions proposées, mentionnons l'amélioration du suivi de la pêche (déclarations et données de masse), la mise en place d'un programme d’ensemencement spécifique aux lacs abritant des épinoches, la protection supplémentaire des plans d’eau les plus importants, la priorisation des lacs nécessitant des interventions de restauration ou d'aménagement, le repositionnement des ensemencements, l'élaboration de critères spécifiques au choix des lacs à la mouche (ajout et retrait), la mise en place d'un centre de fraye et d'incubation, le développement de la pêche en rivière et, finalement, le développement d'un concept de Pêche Aventure pour des lacs éloignés. De plus, un comité de suivi a été conçu pour s’assurer du respect des échéanciers associés aux actions et objectifs établis. Ce comité veillera également au bon déroulement lors de l’exécution des aménagements et décidera des nouvelles actions à prendre, suite à l’acquisition des nouvelles informations jusque-là manquantes pendant la rédaction de ce plan d’action.

(4)

Table des matières

Page

Résumé... iii

Table des matières...v

Liste des figures ... vii

Liste des cartes... vii

Liste des tableaux... viii

Liste des photos... viii

Équipe de réalisation... x

1. Introduction... 3

1.1 Comité...3

1.2 Situation de la zec ...5

1.3 Historique...5

2. Statistiques de pêche... 11

2.1 Évolution de la récolte ...11

2.2 Évolution de l’effort de pêche...12

2.3 Évolution du succès de pêche ...16

2.4 Évolution de la masse moyenne...17

2.5 Évolution de l’indice de qualité ...19

2.6 Évolution de la pression de pêche...23

2.7 Rendement des lacs...24

2.8 Pêche en rivière...24

2.9 Pêche et la villégiature ...27

3. Gestion de l’exploitation... 31

3.1 Détermination des quotas...31

3.2 Fermeture de la pêche ...32

3.3 Pêche à la mouche...32

3.4 Ensemencements...35

3.4.1 Types d’ensemencements...37

3.4.2 Incubateur...39

3.5 Types de lignées...39

3.6 Déficience en oxygène...40

3.7 Espèces compétitrices ...41

3.8 Omble chevalier ...44

3.9 Aménagement faunique ...45

3.10 Relation castors et plans d’eau...47

3.11 Protection de l’espèce ...49

(5)

vi.

Page

4. Analyse... 53

4.1 Protection de l’habitat ...53

4.2 Lacs importants...54

4.3 Priorisation des lacs nécessitant une intervention...58

4.4 Seuil de qualité de la pêche...63

4.5 Déficience en oxygène...63

4.6 Ensemencements...64

4.6.1 Ensemencement du lac Bleu...65

4.6.2 Ensemencement du lac Clapin...66

4.6.3 Ensemencement du lac Emmuraillé...67

4.6.4 Ensemencement du lac de l’Épervière...68

4.6.5 Ensemencement du lac Long...69

4.6.6 Plans d’eau ensemencés...70

4.6.7 Centre d’incubation...74

4.7 Pêche à la mouche...75

4.8 Développement de la pêche en rivière ...77

4.9 Espèces compétitrices ...78

4.9.1 Épinoche à trois épines...78

4.9.2 Obstacles à la migration des poissons...79

4.10 Validation du suivi de la pêche...81

4.11 Contrôle des pêcheurs séjournant plusieurs jours sur le territoire ...83

4.12 Activités parallèles...83

4.13 Villégiature ...84

4.14 Voirie forestière ...85

4.15 Contrôle des castors ...86

4.16 Protection de l’espèce ...87

5. Actions à poser... 91

5.1 Comité de suivi ...91

6. Conclusion... 97

Liste des références... 101

Annexe 1... 105

Annexe 2... 107

(6)

Liste des figures

Page

Figure 1. Évolution de la récolte annuelle...11

Figure 2. Évolution de l’effort de pêche annuel ...14

Figure 3. Évolution du succès de pêche annuel...16

Figure 4. Évolution de la masse moyenne annuelle ...19

Figure 5. Évolution de l’indice de qualité annuel...21

Figure 6. Évolution de la pression de pêche annuelle ...23

Figure 7. Évolution des ensemencements d’œufs et d’alevins...36

Figure 8. Évolution des ensemencements de fretins et de 1+ an...36

Figure 9. Évolution des ensemencements par relocalisation...38

Figure 10. Rendement des lacs avec et sans épinoches en relation avec la profondeur moyenne ...44

Figure 11. Évolution des ensemencements au lac Bleu ...65

Figure 12. Évolution des ensemencements au lac Clapin ...66

Figure 13. Évolution des ensemencements au lac Emmuraillé ...67

Figure 14. Évolution des ensemencements au lac de l’Épervière ...68

Figure 15. Évolution des ensemencements au lac Long...69

Liste des cartes

Carte 1. Situation de la zec Buteux-Bas-Saguenay...7

Carte 2. Les sept secteurs...8

Carte 3. Récolte...13

Carte 4. Effort de pêche ...15

Carte 5. Succès de pêche...18

Carte 6. Masse moyenne ...20

Carte 7. Indice de qualité ...22

Carte 8. Pression de pêche ...25

Carte 9. Rendement...26

Carte 10. Villégiature...28

Carte 11. Fermeture de la pêche...33

Carte 12. Lacs réservés à la pêche à la mouche ...34

Carte 13. Répartition des espèces autres que l’omble de fontaine...42

Carte 14. Répartition des aménagements fauniques ...46

Carte 15. Plan d’action pour les lacs réservés à la pêche à la mouche ...76

Carte 16. Obstacles à la migration des poissons ...80

(7)

viii.

Liste des tableaux

Page

Tableau 1. Historique des rencontres ...4

Tableau 2. Comparaison de la pêche en lac par rapport à celle pratiquée en rivière ...27

Tableau 3. Effet d’un barrage de castors sur l’omble de fontaine...48

Tableau 4. Liste des lacs les plus importants par secteur ...57

Tableau 5. Ordre de priorité pour les lacs présentant un potentiel d’intervention ...61

Tableau 6a. Liste des lacs nécessitant une vérification de l’oxygène ...64

Tableau 6b. Liste des lacs où l’oxygène est déficient en hiver ...64

Tableau 7. Plan d’action pour les ensemencements ...71

Tableau 8. Plan d'action pour les lacs réservés à la pêche à la mouche ...75

Tableau 9. Liste des lacs à épinoches où des données sont manquantes...79

Tableau 10. Liste des lacs nécessitant une collecte de données de poids...82

Tableau 11. Liste des lacs offrant un potentiel de développement pour la Pêche Aventure...84

Tableau 12. Orientations et actions à réaliser au cours des trois prochaines années...92

Tableau 13. Période d’intervention des actions à réaliser au cours des prochaines années ...93

Liste des photos

Page titre: Ombles de fontaine mâle et femelle en période de fraie (Lac Belle Truite) Chapitre 1: Poste d'accueil du secteur Baribeau

Section 1.3 : Poste d'accueil du secteur Port-aux-Quilles ( bureau administratif de la zec)) Chapitre 2: Poste de pesée et d'enregistrement, accueil du secteur Port-aux-Quilles Section 2.2 : Pêcheur à la mouche, lac des Eaux Mortes, réserve faunique des Laurentides Section 2.5: Panier de pêche, camp Portageur, réserve faunique des Laurentides

Section 2.6: Pêche familiale au lac Saint-Michel, pourvoirie le Manoir Brulé Section 2.8: Rivière aux Éclairs, zec de la Rivière-Blanche

Section 2.9: Camping du lac Baribeau

Chapitre 3: Panneau d'information, entrée secteur des Huit Lacs Section 3.2: Panneau Fermeture de lac, près du lac Buteux Section 3.3: Panneau Lac à la Mouche, lac Henri

Section 3.4: Ensemencement du lac du Tyran (transport et dépôt des poissons) Section 3.7: Épinoche à trois épines

Section 3.9: Seuil sur un ruisseau

Section 3.10: Cabane et amas de castors au lac Feuillos

(8)

Chapitre 4: Techniciens de la faune au lac Belle Truite (fraye de géniteurs) Section 4.1: Habitats riverains du lac à la Truite

Section 4.6.6: Lac du Marin

Section 4.10: Dépanneur Suzanne; enregistrement des poissons Section 4.13: Chalet au lac Arcand

Section 4.14: de haut en bas:

· ponceau, chemin principal secteur Port-aux-Quilles

· ponceau de l'émissaire du lac aux Canards (rivière Serpentine)

· pont de la rivière des Iles (chemin principal du secteur Baribeau)

· ponceau de l'émissaire du lac du Chien

Section 4.16 : Écusson des assistants à la protection de la faune de la zec Chapitre 5: Chemin du lac Arcand à l'automne

Chapitre 6: Omble de fontaine sur frayère Liste des références : lac à David

(9)

x.

Équipe de réalisation

Auteurs Sylvie Jibouleau

Alain Vallières Ont collaboré à :

La prise de décision sur le comité Jacques Gosselin

Pierre Lafrance Michel Lavoie

Personne ressource Sylvain Pelletier

La révision des textes Michel Cantin

Robert Parent Sylvain Pelletier

La cartographie Daniel Busque

Michel Cantin Sylvain Pelletier Le traitement et l’analyse des données Michel Cantin

La photographie Alain Vallières

La mise en forme et la correction des textes Jocelyne Beauchemin

Le montage du document Suzanne Anctil

Les auteurs remercient également le conseil d’administration de la zec Buteux-Bas-Saguenay qui a accepté de prendre part à ce projet. Sans une participation active et enthousiaste des autorités de la zec, un tel document n’aurait pu voir le jour.

(10)

INTRODUCTION

(11)

3.

1. Introduction

En août 2000, la Direction de l’aménagement de la faune (DAF), de la Société de la faune et des parcs du Québec (FAPAQ), publiait un rapport sur la Situation de l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) dans la région de la Capitale-Nationale (Cantin 2000). L’auteur recommandait la réalisation de plans d’action pour les territoires structurés, afin de maintenir une qualité de pêche et d’améliorer la gestion de cette ressource faunique.

Le choix de la zec Buteux-Bas-Saguenay a été fait en raison de la qualité des statistiques de pêche, de la stabilité du personnel en place, de l’implication de la zec dans la gestion des ressources fauniques (participation active dans l'Association des gestionnaires de territoires fauniques de Charlevoix (AGTF), et de la production d'un plan de développement récréotouristique (Martinez 2001) ayant un impact significatif sur l'omble de fontaine. Le principal objectif sera d’évaluer, à la lumière de nos connaissances (statistiques de pêche, données physico-chimiques et autres), la situation de l'omble de fontaine sur le territoire de cette zec. Suite à cette analyse, des actions concrètes seront proposées pour assurer une protection et une mise en valeur de cette ressource.

1.1 Comité

Tout comme pour la réalisation d’un plan d’action de l’omble de fontaine pour la zec Batiscan-Neilson (Bouchard et Vallières 2001), il a été décidé de former un groupe de travail comprenant deux parties pour réaliser ce plan d’action. À cet effet, un comité de cinq personnes a été formé. Il comprenait trois représentants de la zec Buteux-Bas-Saguenay (Pierre Lafrance, président, Michel Lavoie, gérant et Jacques Gosselin, vice-président) et deux représentants de la Direction de l'aménagement de la faune de la Capitale-Nationale (Sylvie Jibouleau, biologiste, et Alain Vallières, technicien de la faune). Les sujets traités lors des rencontres sont présentés au tableau 1.

(12)

Tableau 1. Historique des rencontres

Date Sujet

1er octobre Rencontre 1

Présentation et discussion de la démarche

Présentation, validation et analyse des statistiques globales -Récolte, effort, succès et indice de qualité

15 octobre Rencontre 2

Pêche d'hiver

Lacs dont le rendement effectif est inférieur au rendement estimé -Explication et choix des critères

2 novembre, Rencontres 3-4-5-6-7

12 novembre, Lacs dont le rendement effectif est inférieur au rendement estimé 26 novembre,

29 novembre et 11 décembre

-Discussion lac par lac (analyse des causes)

14 janvier Rencontre 8

Retour sur les lacs dont le rendement effectif est inférieur au rendement estimé et choix des plans d’eau où l’on doit intervenir + ensemencements

28 janvier Rencontre 9

Lacs importants Espèces compétitrices

9 février Rencontre 10

Lacs importants

Ensemencements passés

Espèces compétitrices + omble chevalier Pêche à la mouche

18 février Rencontre 11

Pêche en rivière Villégiature

Aménagements fauniques Problèmes avec les castors Protection

Voirie forestière

Système d'enregistrement

18 mars Rencontre 12

Commentaires et corrections de la version préliminaire

(13)

5.

1.2 Situation de la zec

La zec Buteux-Bas-Saguenay est située principalement dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Charlevoix-Est, soit à un peu plus de deux heures de route de la ville de Québec. Sa partie extrême nord se retrouve dans la MRC Le Fjord-du-Saguenay. Elle se localise plus précisément au nord de Saint-Siméon et au sud-est de Petit Saguenay, à la limite du Parc national du Saguenay. Sa superficie s’étend sur 259 km2. De plus, elle est entourée de plusieurs pourvoiries avec droits exclusifs (carte 1).

1.3 Historique

Auparavant, le territoire regroupait plusieurs clubs privés. Depuis la réforme du territoire par le gouvernement du Québec en 1978, le changement de mode de gestion a occasionné l’abolition des droits exclusifs des clubs privés afin d’y former la zec, à peu près telle qu’on la connaît aujourd’hui. Depuis les tout premiers débuts, l’Association chasse et pêche Petit- Saguenay Saint-Siméon inc. assure la gestion de la zec qui comprend deux postes d’accueil: un à la barrière #2 (route 170 à Petit-Saguenay) et un autre à la barrière #5 (route 138 à Saint- Siméon), qui sert aussi de bureau administratif (photo). Il existe cependant plusieurs autres points d’accès au territoire (carte 2) et pour lesquels les pêcheurs doivent s’enregistrer dans un poste d’essence Ultramar de Saint-Siméon (Dépanneur Suzanne).

La zec Buteux-Bas-Saguenay possède 173 lacs ouverts à la pêche, dont 122 sont fréquentés par les pêcheurs, ainsi qu'une multitude de cours d'eau, dont seulement deux sont régulièrement pêchés. Ces lacs couvrent à eux seuls quelque 2 001 ha. Pour faciliter l’analyse de chaque lac, le territoire de la zec a été divisé en sept secteurs bien distincts (carte 2). Cette séparation a été faite en fonction du réseau routier et des différents chemins d’accès reliant les

(14)

plans d’eau du territoire. Comme le démontre la carte, les secteurs Baribeau et Port-aux-Quilles sont les plus vastes et l’accès se fait par les postes d’accueil 2 et 5. En plus des postes d’accueil, on retrouve, sur le territoire, deux postes de pesée, un à l’entrée du secteur David et un autre dans le secteur des Huit Lacs. Également, on retrouve deux postes d’enregistrement, soit un au secteur David et un au secteur Lyonne. De plus, deux boîtes de collecte des droits d'accès ont été installées : une à l'entrée du secteur des Huit Lacs et une à l'entrée du secteur Lyonne.

Afin de mieux faciliter la compréhension du lecteur, une carte de la zec se trouve en pochette. Ceci permettra également de localiser les lacs et cours d’eau dont les auteurs font mention dans le présent document.

(15)
(16)
(17)

CHAPITRE 2

STATISTIQUES DE PÊCHE

(18)

2. Statistiques de pêche

Afin de bien évaluer la situation d’une population de poissons, le suivi des statistiques de pêche s'avère le moyen le moins coûteux, tout en étant très efficace. Si les données sur la récolte, l’effort, la pression de pêche et le succès sont relativement faciles à colliger, la détermination des masses moyennes, des rendements et des indices de qualité nécessitent de peser des poissons, et en quantité suffisante. La zec enregistre des données de pêche depuis 1978. Les indicateurs de pêche, ci-haut mentionnés, permettent d'élaborer annuellement un plan de pêche pour tous les lacs du territoire.

2.1 Évolution de la récolte

La récolte d’ombles de fontaine, dans la zec Buteux-Bas-Saguenay, a légèrement diminué depuis sa création (P<0,001). En 1978, le nombre de poissons récoltés était de 56 703 alors qu’aujourd’hui il se récolte moins de 40 000 poissons annuellement (figure 1).

Figure 1. Évolution de la récolte annuelle

20000 25000 30000 35000 40000 45000 50000 55000 60000

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Poissons

Limite de prise quotidienne

(19)

12.

Cette baisse peut sembler importante, toutefois il ne faut pas oublier que la limite de prise quotidienne est passée de 20 à 15 poissons en 1992. Cette baisse de limite de prise quotidienne a fort probablement contribué à la baisse générale de la récolte. Cependant, si on analyse les deux périodes de façon indépendante, on constate que la baisse enregistrée de 1978 à 1991 est significative (P<0,05), alors que celle de 1992 à 2001 ne l'est pas (P>0,05). Il semble donc que la baisse de la limite de prise quotidienne à 15 poissons a freiné la chute de la récolte sur le territoire et a amené une certaine stabilité.

Au cours des cinq dernières années, c'est au lac Buteux que l'on a capturé le plus de poissons, avec une moyenne de 2 276 ombles par an. Les lacs aux Canards et à David suivent avec 2 222 et 1 792 ombles par année respectivement. Ensemble, ces trois lacs représentent, en moyenne, 16 % de la récolte annuelle du territoire. La carte 3 montre la distribution de la récolte sur l’ensemble du territoire de la zec. On remarquera l'importance du secteur Port-aux-Quilles quant à la récolte.

2.2 Évolution de l’effort de pêche

L’effort annuel de pêche est décrit comme étant le nombre total de jours passés par l’ensemble des pêcheurs sur un plan d’eau au cours d’une saison et il s'exprime en jours-pêcheurs (j-p). Dans la zec Buteux- Bas-Saguenay, l’effort de pêche affiche une forte tendance à la hausse (P<0,001). Entre 1978 et 1992, l’effort est demeuré en-dessous des 8 000 jours- pêcheurs. Cependant, depuis ce temps, on peut

remarquer, selon la figure 2, une augmentation marquée avec 8 710 jours-pêcheurs, en 1993, et plus de 10 000 jours-pêcheurs au cours des trois dernières années.

(20)
(21)

14.

Cette constatation peut s’expliquer par les efforts de sensibilisation de la zec, auprès de sa clientèle de pêcheurs, sur la précision de leurs déclarations. Ainsi, maintenant, ces dernières reflètent beaucoup plus la réalité, ce qui entraîne une hausse de l’effort. En effet, auparavant les pêcheurs ne déclaraient pas ou peu leurs efforts sur les lacs où ils ne capturaient pas de poissons ou s’ils fréquentaient plusieurs lacs dans la même journée. Aujourd’hui, les utilisateurs sont plus sensibilisés à cette problématique et leurs déclarations sont plus justes. Enfin, il ne faudrait pas passer sous silence que les habitudes des pêcheurs ont beaucoup changé. Dans les années 80, les pêcheurs avaient comme objectif l’atteinte de la limite de prise quotidienne. Aujourd’hui, peut- être à cause du vieillissement de la population ou d'un changement d'attitude vis-à-vis les activités de prélèvement, plusieurs d'entre eux recherchent davantage le plaisir de capturer de gros poissons et pêchent de plus en plus pour le plaisir, sur de courtes périodes.

Figure 2. Évolution de l’effort de pêche annuel

Dans les cinq dernières années, le lac Buteux a supporté l’effort de pêche le plus élevé, avec une moyenne annuelle de 841 jours-pêcheurs. Il est suivi du lac aux Canards, avec 767 jours-pêcheurs, et du lac à David, avec 592 jours-pêcheurs. Les efforts de pêche de ces lacs représentent annuellement 23 % de l'effort total enregistré pour la zec. La carte 4 illustre la

4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Jours-pêcheurs

Limite de prise quotidienne

(22)
(23)

16.

répartition de l’effort de pêche sur les différents plans d’eau du territoire. On remarquera une certaine similitude entre les cartes 3 et 4 (récolte et effort).

2.3 Évolution du succès de pêche

Le nombre de poissons capturés par unité d’effort de pêche (nombre/jour-pêcheur) est appelé le succès de pêche.

Succès = Récolte Effort

Selon la figure 3, nous pouvons constater que, depuis 1978, le succès est constamment à la baisse (P<0,001). Il se situe aujourd’hui à 3,3 poissons/jour-pêcheur comparativement à un succès supérieur à 7 poissons/jour-pêcheur que l’on retrouvait dans les débuts de la zec.

Figure 3. Évolution du succès de pêche annuel

2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Poissons/jour-pêcheur

Limite de prise quotidienne

(24)

Cette baisse du succès de pêche peut paraître dramatique, cependant cette constatation peut être expliquée de la façon suivante. Comme il a été mentionné pour la récolte, la baisse de la limite de prise quotidienne vient en partie expliquer cette diminution. Aussi, comme l’analyse du succès tient compte de l’effort de pêche, nous pouvons retenir les mêmes raisons évoquées plus haut, c’est-à-dire la sensibilisation des pêcheurs à mieux déclarer leur récolte ainsi que les changements observés dans les habitudes de pêche des utilisateurs. Puisque l’effort de pêche augmente considérablement, il est normal de s’attendre à une baisse du succès.

La moyenne annuelle des lacs ayant eu une récolte plus grande que 50 ombles lors des cinq dernières années démontre que le lac possédant le plus haut succès est le lac du Pape, avec 9,7 poissons/jour-pêcheur. On retrouve par la suite le lac Valériane, avec 8,6 poissons/jour- pêcheur et le lac à l’Écluse, qui obtient une moyenne de 8,4 poissons/jour-pêcheur. La distribution des succès de pêche est présentée à la carte 5. On remarquera la faible superficie de ces plans d'eau.

2.4 Évolution de la masse moyenne

La masse moyenne des ombles récoltés présente une tendance à la hausse depuis 1978 (P<0,01). Cependant, il est important de mentionner que les données de masse moyenne des poissons récoltés avant 1993, étaient peu fiables puisque le nombre de poissons pesés était souvent insuffisant. Ainsi, dans notre analyse, nous avons exclu les valeurs où moins de 30 poissons ont été pesés lorsque le nombre de captures était supérieur à 100 ou si le nombre de poissons pesés représentait moins de 10 % des captures. Par contre, lorsque le nombre de poissons récoltés était compris entre 50 et 100, toutes les valeurs de masses ont été conservées.

Pour les captures inférieures à 50, toutes les masses ont été exclues. La fluctuation de la masse moyenne globale du territoire, illustrée à la figure 4, démontre une baisse de 1993 à 1997, suivie d’une hausse avec 154 grammes pour 2001, la plus haute masse moyenne enregistrée depuis le début de la zec.

(25)
(26)

Figure 4. Évolution de la masse moyenne annuelle

Dans les cinq dernières années, les lacs Richard, Émérillion et du Sac ont obtenu les masses moyennes les plus élevées, avec 661,3 grammes, 500,0 grammes et 464,3 grammes respectivement. La carte 6 indique la localisation des plans d’eau associés à leur masse moyenne.

2.5 Évolution de l’indice de qualité

L’indice de qualité est considéré comme étant le contenu du panier du pêcheur après une journée de pêche. Il indique la masse des poissons capturés pour une unité d’effort de pêche et s’exprime en grammes de poissons/jour-pêcheur.

L’indice de qualité (IQ) est donc calculé en multipliant le succès par la masse moyenne.

IQ = succès X masse moyenne

70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Grammes

Limite de prise quotidienne

(27)
(28)

Figure 5. Évolution de l’indice de qualité annuelle

L’indice de qualité présente une diminution marquée depuis 1993 jusqu’à 2001 (P<0,001). Se situant à près de 700 grammes en 1993, il n’est plus aujourd’hui que de 512 grammes (figure 5). Néanmoins, on remarque depuis 1995 que l’indice s’est relativement bien stabilisé. Ici encore l’explication peut provenir du fait que la limite quotidienne de prise est passée de 20 à 15 ombles en 1992. Également, l’augmentation de l’effort, qui a causé une baisse du succès comme expliqué précédemment, entraîne nécessairement une baisse de l’indice de qualité.

Dans les 5 dernières années, les lacs ayant les indices de qualité les plus élevés et où il y a eu plus de 50 poissons récoltés sont dans l’ordre, les lacs du Canton (2091,8 g), Lévis (1679,5 g), du Sac (1583,3 g) et Émérillion (1568,7 g). La carte 7 présente la distribution de l’indice de qualité dans la zec.

200,0 300,0 400,0 500,0 600,0 700,0 800,0 900,0 1000,0 1100,0

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

grammes/jour-pêcheur

Limite de prise quotidienne

(29)
(30)

2.6 Évolution de la pression de pêche

La pression de pêche est le nombre de jours-pêcheurs sur un lac en fonction de sa superficie (jours- pêcheurs/ha). Elle donne un indice de la fréquentation par unité de surface. De 1978 à 1992, la pression de pêche dans la zec est restée sensiblement la même et depuis 1992 on peut y observer une augmentation constante d’année en année (P<0,01).

Elle se situe à près de 6,0 jours-pêcheurs/ha aujourd’hui, comparativement à 3,6 en 1992 (figure 6).

Figure 6. Évolution de la pression de pêche annuelle

Sur une moyenne de cinq ans, les lacs ayant les plus fortes pressions de pêche sont les lacs Molène (80 jours-pêcheurs/ha), Écluse (62 jours-pêcheurs/ha), du If (54 jours-pêcheurs/ha) et Étang des Iles (42 jours-pêcheurs/ha). La carte 8 nous montre que la pression de pêche est répartie assez uniformément sur le territoire.

2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5

1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

Année

Jours-pêcheurs/ha

Limite de prise quotidienne

(31)

24.

2.7 Rendement des lacs

La capacité biologique d’un plan d’eau est représentée par le rendement. Celui-ci se définit comme la masse totale des poissons récoltés par unité de surface (kg/ha). La carte 9 démontre que la majorité des lacs ayant un haut rendement sont ceux possédant de très petites superficies. Les lacs du Pape (32,5 kg/ha), Écluse (31,0 kg/ha) et Pilou (28,7 kg/ha) sont les trois plans d’eau où les rendements moyens des cinq dernières années sont les plus élevés.

Mentionnons qu'un rendement supérieur à 10 kg/ha est considéré comme très élevé; c’est le cas sur une trentaine de lacs de la zec.

2.8 Pêche en rivière

La plupart des activités de pêche reliées à l’omble de fontaine dans la zec Buteux-Bas- Saguenay se passent sur les lacs. En effet, il y a peu de fréquentation sur les rivières (2 %) et seulement deux de celles-ci sont régulièrement pêchées, soit la rivière aux Canards (mieux connue sous le nom de Serpentine) et le ruisseau des Îles.

Les différences entre ces deux milieux de pêche

sont présentées au tableau 2. On peut constater, malgré tout, que le succès et l’indice de qualité sont plus élevés en rivière qu’en lac avec 5,3 poissons/j-p et 569 g/j-p. Cette observation est sans aucun doute due au fait que les pêcheurs connaissent bien ces rivières caractérisées par des gros poissons et que la majorité des efforts de pêche est dirigée volontairement vers ces endroits.

Cela ne représente pas une image très précise de la zec, étant donné le peu d’information que nous possédons relativement à la pêche en rivière.

(32)
(33)
(34)

Tableau 2. Comparaison de la pêche en lac par rapport à celle pratiquée en rivière

LACS RIVIÈRES

Nombre 173 2

Captures (poissons) 39 626 829

Effort (j.-p.) 9 756 155

Succès (poissons/j-p) 4,1 5,3

Indice de qualité (g/j-p) 490 569

2.9 Pêche et la villégiature

Le déclubage, effectué lors de l’Opération Gestion-Faune en 1978, a rendu accessibles plusieurs clubs privés situés sur le territoire même de la zec. Au début des années 1980, l’État procédait à la légalisation de nombreux camps de pêche considérés jusque-là comme étant illégaux. Par la suite, un tirage au sort a permis de distribuer certains terrains de villégiature, le dernier tirage ayant eu lieu vers la fin des années 80. De cette façon, on retrouve aujourd’hui dans la zec 81 chalets. Se sont ajoutés cinq terrains de campings (carte 10).

Cette situation n'est pas sans effet sur la pêche à l'omble de fontaine ainsi que sur certains aspects reliés à sa protection. Les prises en ombles de fontaine, par les utilisateurs en séjour à leurs chalets, représentent environ 48 % de la récolte totale du territoire. À cela, il faut ajouter les 38 % pris par les campeurs. C'est donc plus de 86 % de la récolte que l'on peut associer à la pêche avec séjour; les utilisateurs journaliers ne prélevant donc que 14 % de la récolte.

(35)
(36)

GESTION DE L’EXPLOITATION

(37)

31.

3. Gestion de l’exploitation

La gestion de l’exploitation est indispensable pour la protection et le maintien des ressources halieutiques et constitue l’un des principaux outils d’aménagement. Pour ce faire, différentes modalités peuvent s’appliquer afin d’éviter une surexploitation ou pour améliorer la pêche due à diverses problématiques, telle une dégradation d’habitat.

3.1 Détermination des quotas

Chaque plan d’eau ouvert à la pêche possède un quota exprimé en kilogrammes qui lui est propre. Afin de déterminer ce qu’un lac peut théoriquement fournir en kilogrammes d’ombles de fontaine de façon soutenue, plusieurs chercheurs ont élaboré des formules comportant des paramètres physiques facilement disponibles. La méthode la plus régulièrement employée dans la région de la Capitale-Nationale est la méthode Vézina (1978). Les principales raisons de ce choix sont le grand nombre de lacs de petite superficie et la faible teneur en solides totaux dissous de ceux-ci. Cette méthode utilise deux critères, soit la superficie ainsi que la profondeur moyenne (annexe).

À chaque année, les quotas sont révisés d'après les statistiques déclarées par les pêcheurs et sont réajustés en fonction de ce que le lac peut donner; c’est de cette façon que l’on fait le plan de pêche. On arrive ainsi à déterminer le maximum de poissons qu'un lac peut fournir sans affecter son rendement; c'est ce qu'on appelle, de façon plus pratique, le rendement maximum soutenu (kg/ha). En établissant ainsi des quotas, on limite la biomasse (transformée en nombre de poissons) pouvant être récoltée; mais, aussi, on protège le lac pour les futures saisons de pêche. On évite la surexploitation qui peut entraîner des baisses majeures de populations, ce qui occasionnerait par la suite des mauvaises récoltes par les pêcheurs.

(38)

3.2 Fermeture de la pêche

Dans une zec, chaque lac possède un quota déterminé à partir de son rendement optimum soutenu. Afin d’y éviter une trop forte exploitation, la fermeture de ces lacs s’avère nécessaire lorsque le quota est atteint. Il est alors interdit aux utilisateurs de pêcher sur ces plans d’eau avant le début de la saison de pêche de l’année suivante. La carte 11 permet de visualiser la distribution de ces lacs en fonction de la date moyenne de fermeture au cours des cinq dernières années. Nous pouvons constater que les secteurs Baribeau et Port- aux-Quilles, étant donné leur grandeur, comprennent la majorité des lacs qui ferment. De plus, parmi ces lacs, cinq ferment à chaque année depuis 1997, soit les lacs de la Carotte, Deux Étages

#2, du Merle, du Pape et Pilou; il est à remarquer que les quatre derniers lacs mentionnés ferment très tôt au début de la saison, soit en juin. Cependant, sur un total de 122 lacs fréquentés par les pêcheurs, seulement 18 sont généralement fermés à la fin de juillet.

3.3 Pêche à la mouche

La restriction sur les engins de pêche est une mesure réglementaire qui vise principalement les lacs où la pêche à tous les engins entraîne une pression très élevée, amenant ainsi leur fermeture hâtive. Actuellement, la zec Buteux-Bas-Saguenay possède 12 lacs qui sont restreints à la pratique de la pêche à la mouche. Dès la saison 2003, quatre autres

(39)
(40)
(41)

35.

lacs s'y ajouteront. La carte 12 illustre l’emplacement des lacs du territoire où l'on retrouve la pratique obligatoire de la pêche à la mouche. Il est possible de visualiser que la plupart sont situés dans le secteur Port-aux-Quilles. Ces lacs représentaient 11 % des captures totales sur l’ensemble de la zec en 2001.

3.4 Ensemencements

Lorsqu’un lac présente un problème majeur de rendement dû à une surexploitation, une déficience ou une dégradation d’habitat et qu’aucun aménagement ne peut y remédier, il est parfois nécessaire d’effectuer des ensemencements. Les objectifs des ensemencements peuvent être très variés: introduction d'une nouvelle population, repeuplement d'une population gravement affectée, soutien d'une population fortement exploitée ou besoin de pêche immédiate. Dans la zec Buteux-Bas-Saguenay, très peu d’ensemencements ont été effectués

La situation des ensemencements effectués dans le passé, selon les différents stades, peut être visualisée aux figures 7 et 8. On remarquera que la zec a surtout fait usage d'œufs et d'alevins, toujours de lignées indigènes. Quant aux ensemencements de poissons provenant de stations piscicoles, fretins et poissons âgés de plus d’un an (1+ an), très peu furent faits, hormis en 1994 et 1995.

(42)

Figure 7. Évolution des ensemencements d’œufs et d’alevins

Figure 8. Évolution des ensemencements de fretins et de 1+ an

0 5000 10000 15000 20000 25000

1978 1980

1982 1984

1986 1988

1990 1992

1994 1996

1998 2000 Année

Oeufs et alevins

0 5000 10000 15000 20000 25000

1978 1980

1982 1984

1986 1988

1990 1992

1994 1996

1998 2000 Année

Poissons

(43)

37.

3.4.1 Types d’ensemencements

À la FAPAQ, on reconnaît différents types d’ensemencements (Benoit, J. et al. 1988) : introduction, repeuplement, soutien et dépôt-retrait. Le type introduction est un déversement qui se traduit par la mise en place, dans un plan d’eau, d’une espèce qui naturellement n’y est pas présente. Elle vise à établir, dans un milieu, une espèce qui pourra facilement s’implanter et se maintenir par sa reproduction naturelle. Dans la zec Buteux-Bas-Saguenay, les lacs où il y a absence d’omble de fontaine ont fort probablement pour cause un habitat inadéquat (ex. : problème de recrutement) ou une mortalité hivernale en raison d’un manque d’oxygène.

Ces problèmes peuvent souvent être réglés, sauf pour la déficience en oxygène où l'on ne connaît pas de solution économiquement rentable au problème.

L’ensemencement de type repeuplement vise le rétablissement d’une population suite à une perturbation majeure d’origine humaine ou naturelle. Par exemple, certaines détériorations d’habitat en cours d'eau ont souvent des répercussions importantes sur les populations d'ombles de fontaine d’un plan d’eau. Dans la majorité des cas, il est possible de restaurer un site dégradé.

Une fois le site restauré, l’ensemencement peut constituer une stratégie intéressante afin d’accélérer le processus de recolonisation. Ce phénomène est d’autant plus vrai lorsque les poissons déposés sont indigènes à la région. On utilise souvent des boîtes d'œufs enfouies sous gravier pour le repeuplement et on a recours, lorsqu’il est possible, à des lignées indigènes.

Le type soutien est un déversement de poissons qui permet d’augmenter les populations naturelles peu productives en raison d’un habitat déficient (ex. : absence de frayères) ou pour compenser une exploitation trop forte dans des plans d’eau très fréquentés par les pêcheurs. Ceci permet de maintenir ou d’augmenter l’activité de la pêche. On utilise généralement des fretins, car on demande au milieu d'assurer la croissance des poissons ensemencés durant au moins une année.

Le type dépôt-retrait vise à déposer des poissons de taille pêchable afin d’offrir une pêche à court terme dans des habitats marginaux (ex. : conditions physico-chimiques déficientes) ou pour fournir une récolte supérieure au rendement naturel du lac. Dans ce type

(44)

d’ensemencement, on ne recherche pas la survie à long terme, mais la pêche immédiate dans un plan d’eau qui serait moins utilisé par la pêche, sans ensemencement. Le dépôt-retrait se fait avec des poissons âgés d'au moins 1 an (1+ an).

Aux types d'ensemencement ci-haut mentionnés, il faut ajouter la relocalisation qui, en quelque sorte, remplace tous les types d'ensemencement. Elle consiste à capturer des poissons dans des plans d’eau très productifs (lac ou rivière), ou moins pêchés, dans le but de les déposer dans un plan d’eau moins productif ou possédant une pression élevée ou encore un problème d’habitat qui occasionne, la plupart du temps, une déficience en recrutement. Croyant à une plus grande viabilité à long terme des ombles de fontaine de lignées indigènes, les autorités de la zec ont effectué de la relocalisation à quelques reprises comme le démontre la figure 9. Ainsi, la majorité de ce type d’ensemencement a été pratiquée en 1992 avec 2 381 poissons.

Figure 9. Évolution des ensemencements par relocalisation

0 5 0 0 1 0 0 0 1 5 0 0 2 0 0 0 2 5 0 0

1978 1979

1980 1981

1982 1983

1984 1985

1986 1987

1988 1989

1990 1991

1992 1993

1994 1995

1996 1997

1998 1999

2000 2001 A n n é e s

Poissons

(45)

39.

3.4.2 Incubateur

Depuis plus de 10 ans, la zec opère un incubateur à courant ascendant, dans le secteur Baribeau (voir carte). Actuellement utilisé à des fins d’ensemencements d’alevins indigènes, l'incubateur reçoit, bon an mal an, quelques milliers d'œufs d'ombles de fontaine provenant le plus souvent du lac Belle Truite. Une fois les géniteurs frayés sur place, les œufs sont transportés et déposés dans l'incubateur qui, en condition normale d'opération, assure un taux de survie de l'ordre de 70 %. Les alevins sont transportés en juin dans les lacs qui ont des besoins en introduction ou repeuplement. Cet équipement montre cependant des signes évidents de détérioration. À l'automne 2001, le système d'alimentation en eau a été réparé, ce qui devrait faire l'affaire un certain temps.

3.5 Types de lignées

Les populations d’ombles de fontaine de la zec sont constituées principalement de lignées dites indigènes; cela signifie que les œufs ont éclos et que les poissons ont vécu en milieu naturel et qu'ils sont issus d’une population génétiquement peu modifiée par des apports extérieurs.

(46)

Quant aux lignées dites domestiques, on peut dire que leurs caractéristiques génétiques ont été fortement influencées par la sélection en pisciculture. Ainsi, plus les ensemencements sont intenses, plus il y a de raisons de penser que la population tendra vers les lignées domestiques.

Très peu de lacs ont reçu suffisamment de poissons de pisciculture dans la zec pour en modifier les lignées; cela est difficilement vérifiable, à moins de procéder à des analyses génétiques coûteuses, mais on peut penser que seuls les lacs Bleu, Clapin, Emmuraillé, Long et de l’Épervière pourraient, à ce jour, avoir subi une altération de leurs populations de poissons au niveau génétique.

3.6 Déficience en oxygène

Certains lacs présentent, au cours de l’hiver, des problèmes d’oxygène, causant ainsi des mortalités hivernales ou ²winterkill². La couche de glace associée à l’accumulation de la neige crée une barrière aux rayons lumineux l’empêchant de pénétrer dans le lac. De cette façon, les végétaux sont moins aptes à exécuter leur photosynthèse et à produire de l’oxygène, consommant ainsi 24 heures par jour en puisant l’oxygène directement du milieu jusqu’à l’anoxie si les conditions persistent. Ce phénomène entraîne alors une mortalité massive des organismes aquatiques (Bérubé 2000). Ce problème est toutefois difficile à résoudre étant donné les coûts reliés aux aménagements requis. Le problème de déficience en oxygène est souvent observé sur des petits lacs où il n’y a pas de tributaires assez gros pour amener une alimentation en oxygène (ex. : lacs de tête).

Dans la zec, plusieurs petits lacs présentent de sérieux problèmes de rendement, allant jusqu'à l'absence complète de récolte, qui pourraient s'expliquer par une telle déficience. Une vérification du taux d’oxygène hivernal s'impose pour tous ces cas.

(47)

41.

3.7 Espèces compétitrices

Les lacs de la zec Buteux-Bas-Saguenay abritent, en grande partie, des populations d’ombles de fontaine en allopatrie, c’est-à-dire où l’on n’y retrouve pas d’autres espèces de poissons (82 %). Dans les autres, on y retrouve d’autres espèces; on dit alors de ces populations qu'elles sont en sympatrie. Les autres espèces ainsi rencontrées dans ces plans d’eau sont le mulet perlé (Margariscus margarita), l’anguille d’Amérique (Anguilla rostrata), l’épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus) et l’omble chevalier (Salvelinus salvelinus). La carte 13 illustre la distribution de ces espèces sur l’ensemble du territoire de la zec. Le mulet perlé se limite à une série de huit lacs du bassin de la rivière aux Canards. Son impact sur les rendements de ces lacs peut être considéré comme relativement faible parce qu'il touche surtout de grands plans d'eau profonds. Notons que sa présence dans ces plans d’eau est fort probablement due à une introduction dans la partie amont du secteur colonisé car plusieurs chutes sur la rivière aux Canards empêchent la migration vers l'amont. Bernatchez et Giroux (1991) expliquent l'invasion de plusieurs espèces compétitrices par l'introduction de ces mêmes espèces, comme poisson- appât par les pêcheurs.

La présence de l’anguille d’Amérique a été mentionnée à quelques reprises dans la zec.

Cette espèce, particulièrement résistante et aux capacités migratrices surprenantes, peut accéder au territoire de la zec en remontant les différentes rivières du bassin du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Petit Saguenay. L'anguille possède une alimentation très variée et sa compétition alimentaire avec l’omble de fontaine est peu documentée. Cependant, son impact sur les rendements des lacs de la zec Buteux-Bas-Saguenay ne semble pas être important.

L’épinoche à trois épines présente dans la zec, a vraisemblablement été introduite par les pêcheurs, comme poisson-appât, et, une fois sur place, s'est répandue via les cours d’eau avoisinants. Dans 23 lacs du territoire, cette espèce coexiste maintenant avec l’omble de fontaine. Selon Boulé et FitzGerald (1991), aucune évidence de recouvrement dans les diètes de l’omble adulte et de l’épinoche n'a été observée, l’omble se nourrissant de proies benthiques alors que l’épinoche se nourrit surtout de proies zooplanctoniques. Ainsi, il n’y aurait pas lieu de

(48)
(49)

43.

croire qu’il y a une compétition marquée pour la nourriture entre l’omble de fontaine adulte et l’épinoche à trois épines dans les lacs de la zec Buteux-Bas-Saguenay. Cependant, la même étude documente la prédation importante des ombles adultes sur l'épinoche, certains individus se "spécialisant"

même dans la consommation unique d'épinoches; le taux de mortalité des ombles associé à la prédation sur les épinoches (présence d'épines) demeure inconnu. De même, l’étude de Boulé et FitzGerald (1991) affirme qu’il n’y a aucune indication que les épinoches exercent une prédation sur les œufs d’ombles. Cependant, la compétition pourrait se faire à un autre niveau car Boulé (1992) rapporte que les épinoches adultes déplacent, par des interactions agressives, les ombles juvéniles (0+ an) des sites d’alimentation.

Deschênes et al. (1983) rapporte que l’introduction de l’épinoche à trois épines entraîne généralement une baisse majeure des rendements de pêche à l'omble de fontaine. Cette affirmation n'étant basée que sur la perception des gestionnaires des territoires consultés, il s'avérait donc nécessaire de faire la lumière sur les interactions entre ces espèces et mieux comprendre leur effet sur le rendement des lacs. Nous avons entrepris une analyse comparative des lacs en allopatrie et des lacs en sympatrie avec l’épinoche (figure 10). Le résultat démontre deux courbes de tendance qui confirment une diminution du rendement en fonction de la profondeur moyenne et une diminution du rendement, de l'ordre 60 % en moyenne (p< 0,0001), en fonction de la population (allopatrie vs sympatrie).

(50)

Figure 10. Rendement des lacs avec et sans épinoches en relation avec la profondeur moyenne

3.8 Omble chevalier

L’omble chevalier dulcicole (ou truite rouge du Québec) a été dénombré dans 15 lacs du territoire de la zec (carte 13). On enregistre une récolte de cette espèce dans quatre lacs, principalement au lac aux Canards où il se récolte en moyenne 250 kg par année. L'omble chevalier fréquente plus spécifiquement les zones profondes, soit la zone supérieure de l’hypolimnion, alors que l’omble de fontaine occupe les zones plus près de la surface, comme les zones littorales. De plus, selon Lévesque (1989), l’omble chevalier se nourrit principalement de zooplancton en début de saison comparativement à des proies benthiques pour l’omble de fontaine. Il y a lieu de croire que le recouvrement alimentaire augmente au cours de la saison estivale; par contre, selon le même auteur, aucune interaction n’a pu être démontrée entre ces deux espèces. Par contre, les ombles chevaliers retrouvés au lac aux Canards seraient fort probablement de type piscivore (Sylvain Pelletier, comm. pers.). De plus, l'analyse des

y = - 3 , 6 1 8 6 L n ( x ) + 1 1 , 4 9 6 R2 = 0 , 7 8 6 6 y = - 1 , 4 0 1 9 L n ( x ) + 4 , 5 1 7

R2 = 0 , 8 6 8 6

0 ,0 0 2 ,0 0 4 ,0 0 6 ,0 0 8 ,0 0 1 0 ,0 0 1 2 ,0 0 1 4 ,0 0

1 3 5 7 9 1 1 1 3 1 5 1 7 1 9 2 1 2 3 2 5 2 7 2 9 3 1 3 3

P r o f o n d e u r m o y e n n e ( m è t r e s )

Rendement (kg/ha)

A v e c É p i n o c h e s S a n s É p i n o c h e s L o g ( S a n s É p i n o c h e s ) L o g ( A v e c É p i n o c h e s )

1

2 3

4

5

6 7 8

9 1 0

1 : P o u r r i; 2 :A im é ( à ) ;

3 : C la p in , D e u x D é c h a r g e s ( a u x ) , T ê te ( d e la ) ; 4 :É c lu s e ( d e l') , G a u t h ie r ; 5 : Île ( d e l') ; 6 : Œ u f ( d e l') ; 7 : O r m e ( d e l') ; 8 :B a r ib e a u ; 9 : P ip ic h e ; 1 0 :L o n g ; 1 1 :C o q u ille

1 1

É q u a t i o n s e t c o e f f i c i e n t d e d é t e r m i n a t i o n ( R2) S a n s É p i n o c h e s

A v e c É p i n o c h e s

(51)

45.

statistiques de pêche de ce lac confirme l'impact important qu'ont les ombles chevaliers sur la population d'ombles de fontaine puisque ce lac ne fournit que 23 % de son rendement estimé en ombles de fontaine, soit un déficit annuel moyen de 373 kg. Il y a tout lieu de croire à une prédation d'importance sur les ombles de fontaine du lac aux Canards, leur biomasse effective étant en grande partie remplacée par une biomasse en ombles chevaliers.

3.9 Aménagement faunique

Depuis le début des années 1980, les autorités de la zec ont toujours été très sensibles à l’égard de l'habitat de l'omble de fontaine. Bien que quelques aménagements d'importance aient été réalisés, les interventions effectuées ont surtout été extensives. Ces aménagements ont consisté principalement en nettoyage des cours d'eau détériorés par la voirie forestière, les castors, l'érosion naturelle ou artificielle des berges ainsi que la mise en place de passes migratoires et de seuils. Dans de nombreux cas, il y a eu soit curage du gravier des frayères ou ajout de gravier sur certaines d'entre elles. La carte 14 illustre la répartition des sites où un aménagement a été fait.

Parmi les aménagements fauniques d'importance, mentionnons le rehaussement des niveaux d'eau et l'aménagement des lacs Molène, Plantain et Pigamon, la construction du seuil du lac à David et de celui du lac à la Truite.

(52)
(53)

47.

3.10 Relation castors et plans d’eau

La zec compte une multitude de barrages de castors sur son territoire. L’omble de fontaine est souvent affecté par la présence de tels barrages.

Ceux-ci peuvent avoir des effets positifs et négatifs sur les populations d’ombles de fontaine.

Le document de Bernier et al. (1998) dresse un bon portrait des effets de la présence du castor sur l’omble de fontaine. De ce rapport, il est important de retenir les éléments du tableau 3.

Dans l'éventualité d'une intervention sur un cours d'eau colonisé par les castors, la zec utilise la même démarche depuis quelques années sur son territoire. Cette démarche consiste à :

· Avertir le délégataire du terrain de piégeage que des castors causent des problèmes fauniques sur un site particulier;

· Lui demander de capturer ces castors au cours de la prochaine saison de piégeage;

· Au cours de l'été suivant, la zec procède à la capture des castors encore présents sur le site et les relocalise, dans la mesure du possible, sur le même terrain de piégeage;

· Dans les cas trop urgents, où la présence des castors risque de perturber une frayère de grande importance, il peut arriver que l'équipe d'aménagistes relocalise le ou les animaux dans des délais plus courts;

· Dans certains cas, après de vaines tentatives de les capturer vivants, l'équipe d'aménagistes utilisera des moyens plus conventionnels et disposera des carcasses tel que convenu légalement.

(54)

Tableau 3. Effet d’un barrage de castors sur l’omble de fontaine

Effets jugés positifs Effets jugés négatifs

· Plus grande superficie et volume d’eau accru

· Productivité des eaux froides augmentée par la hausse de température

· Augmentation de la productivité primaire en aval du barrage

· Maintien d’un débit d’eau permanent en aval de l’étang

· Diminution de l’érosion du sol par la réduction de la vitesse d’écoulement de l’eau

· Rétention temporaire des sédiments provenant des chemins forestiers (protection des frayères en aval)

· Augmentation de la capacité de support du milieu

· Réduction de la végétation riveraine qui laissera passer davantage de lumière et favorisera la production primaire

· Augmentation de la production d’invertébrés durant les premières années

· Création d’un refuge pour les poissons durant l’hiver dans les ruisseaux peu profonds

· Création d’abris pour l’omble de fontaine

· Taille des poissons capturés en étang plus grande que celle en rivière

· Diminution possible de l’oxygène disponible en raison du processus de décomposition

· Dans les eaux plus lentes et moins froides, une forte hausse de la

température de l’eau peut être néfaste pour l’omble

· Élimination temporaire du couvert végétal en bordure des rivières

· Les arbres résiduels en bordure des cours d’eau sont plus susceptibles d’être renversés par le vent et de causer des problèmes d’écoulement des eaux et de circulation des poissons

· Entrave aux migrations des ombles

· Colmatage et anéantissement des aires de fraie de salmonidés et accumulation de sédiments dans le gravier, ce qui peut entraîner une baisse de la production des invertébrés aquatiques dont se

nourrissent les poissons

· Laminage des crues, ce qui limite le curage naturel des habitats de l’omble en aval des barrages

Tiré de : Bernier et al. (1998)

Il arrive également que des castors causent des dommages importants au réseau routier, mettant ainsi la sécurité des utilisateurs en danger. Chacun de ces cas est analysé individuellement et les interventions sont plus ou moins rapides selon l'urgence de la situation.

Dans la mesure du possible, on s'en tient à la procédure citée précédemment.

(55)

49.

3.11 Protection de l’espèce

Pour assurer la protection des populations d'ombles de fontaine sur son territoire, la zec Buteux-Bas-Saguenay engageait, au cours des dernières années, un minimum de deux patrouilleurs à temps plein. À l'occasion, deux autres patrouilleurs se sont ajoutés à l'équipe.

Parmi ces patrouilleurs, l'un de ceux-ci possède une formation scolaire d'agent de protection de la faune alors que les trois autres ont obtenu une formation d'assistant à la protection de la faune donnée par la Société de la faune et des parcs du Québec.

Les efforts de protection réalisés dans la zec, pour la moyenne des années 1998 à 2001, ont été de l'ordre de 1 962 heures, 938 par le personnel de la zec et 1 024 par les agents de protection de la faune des bureaux de La Malbaie et de Petit-Saguenay. Les infractions les plus fréquentes ont été, par ordre d'importance : la pêche avec des engins prohibés sur les lacs à la mouche, la pêche sans droit d'accès et le dépassement des limites de prise quotidienne. L'équipe de protection de la zec a mis sur pied un système de remise d’avis de visite que les assistants apposent sur le véhicule des utilisateurs, lorsque ces derniers sont en train de pêcher sur un lac.

Cela a pour but de signifier leur passage et donc d'inciter les utilisateurs à être plus « précis » dans leurs déclarations aux postes de contrôle.

(56)

ANALYSE

(57)

53.

4. L’analyse

Maintenant que nous avons mis en place les connaissances fauniques et biophysiques du territoire, une analyse de tous ces intrants s'impose. Nous traiterons, dans cette section, de différents points pour lesquels nous proposerons des actions concrètes.

4.1 Protection de l’habitat

La protection de l’habitat est une action qui, à première vue, peut sembler banale mais qui a une importance capitale pour la survie de toutes espèces. Effectivement, la protection de l’habitat permet de sauvegarder les acquis déjà présents et d’éviter, le plus possible, d'avoir à procéder à des aménagements coûteux. Dans le cas de l'omble de fontaine, cela est particulièrement vrai pour les cours d'eau, petits et grands. Ne dit-on pas que le meilleur aménagement est celui qu'on n'a pas à faire parce qu'on a su protéger les habitats.

À cet égard, la première étape consiste à répertorier les habitats d'importance. Ainsi, il sera bientôt possible de consulter des cartes numérisées identifiant les principaux habitats fauniques connus de la zec. Une compilation avait d'abord été faite par l'Association des gestionnaires de territoires fauniques de Charlevoix (AGTF), qui a utilisé les données de la FAPAQ, les cartes numérisées étant

produites par la Fédération québécoise des gestionnaires de zec (FQGZ). De plus, la Direction de l'aménagement de la faune est présentement à réaliser une mise à jour très précise des données d'habitats et d'aménagement pour les lacs et rivières de tous les territoires structurés de la région.

Les cartes thématiques produites grâce à l’outil géomatique faciliteront donc la gestion de ces habitats et permettront une mise à jour continue.

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De plus, au cours des dernières années, la zec Buteux-Bas-Saguenay a réalisé certains aménagements dans plusieurs de ses lacs et cours d’eau. Pour conserver leur plein potentiel et ainsi rentabiliser les investissements déjà consacrés, ces aménagements nécessiteront un programme d’entretien. Les sites aménagés avec succès devront donc être entretenus au cours des prochaines années.

Actions:

· Mettre à jour annuellement la carte des habitats et des aménagements

· Analyser tout projet pouvant altérer la qualité des habitats ou des aménagements fauniques

· Entretenir les sites aménagés

· Sensibiliser les utilisateurs du territoire à la protection des habitats

4.2 Lacs importants

Parmi tous les lacs du territoire de la zec Buteux-Bas-Saguenay, certains sont d’une importance capitale. Pour conserver les acquis, le comité s’est penché sur l’analyse de ces lacs pour y définir les plus importants à préserver. Le choix des lacs retenus est le résultat d’un pointage composé de la somme des trois critères suivants: la biomasse annuelle effective, l'importance de cette biomasse pour le secteur et, finalement, l'accès au plan d'eau.

Description des critères

1- Biomasse annuelle effective (B)

On désigne par biomasse annuelle effective la masse en kilogrammes de poissons pêchés chaque année. Dans le but d’avoir une analyse la plus juste possible, la moyenne des biomasses des cinq dernières années a été utilisée. À titre de référence, chaque lac s’est vu attribuer une cote selon son pourcentage de biomasse effective en comparaison avec la plus forte biomasse de poissons effective dans un lac de la zec. L’analyse a ainsi démontré que c’est le lac à David qui a obtenu

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55.

la biomasse annuelle d’ombles la plus élevée avec 458 kg. Par exemple, un lac ayant une biomasse moyenne de 163 kg se verra décerner une cote de 0,36 (163 kg/458 kg).

2- L’importance de la biomasse effective pour le secteur (S)

Le territoire de la zec Buteux-Bas-Saguenay a été divisé en sept secteurs bien définis en fonction des postes d’accueil et du réseau routier. Durant l’analyse, le comité a constaté que l’offre faunique de pêche est très différente d’un secteur à l’autre. Ce critère prendra donc en considération cette différence de potentiel de pêche. Ce critère permettra de mieux cerner l’importance de chaque lac par rapport à l’ensemble du territoire en déterminant son pourcentage de biomasse d’ombles effective par rapport à la biomasse totale de son secteur. Ainsi, un lac qui fournit annuellement 50 kg de poissons dans un secteur qui en procure 500 kg (10 %) se verra donc attribuer une cote de 0,3.

Pourcentage de la biomasse d’ombles effectives en fonction du secteur

Cote

Plus de 40 % 1

Entre 26 % et 40 % 0,8

Entre 11 % et 25 % 0,5

Entre 6 % et 10 % 0,3

Moins de 5 % 0,1

Pour le comité, de deux lacs ayant la même biomasse annuelle effective, celui qui se situe à l’intérieur d’un secteur où le potentiel de pêche est le plus faible aura une plus grande importance quant à son aménagement ou à la restauration de ses habitats.

3- L’accès (A)

Le comité s’est penché sur l’élaboration d’un troisième critère afin de mieux identifier le choix des lacs importants. Le critère retenu est l’accès pour se rendre au lac. Notez que pour un lac dont l’accès se fait à pied, la distance parcourue devait être de plus de 1 km pour obtenir une cote de 0,25.

(60)

Accès Cote

Auto 1

4X4 0,75

VTT 0,5

À pied >1 km 0,25

Pour déterminer la cote finale de chaque lac, la somme de ces trois critères a été effectuée. Le critère de la biomasse annuelle effective a été évalué comme étant le plus important et son pointage a donc été pondéré en le multipliant par trois. La formule ci-dessous détermine la cote de priorisation des lacs.

Cote finale de priorisation : (B*3)+S+A

Afin de favoriser chaque secteur, le comité s’est entendu pour sélectionner quelques plans d’eau prioritaires dans chacun des secteurs. Le tableau 4 présente le résultat de l’exercice. Pour ces 29 lacs, un programme annuel d’entretien devrait être instauré. Tout projet ou intervention pouvant occasionner des pertes d’habitat dans ces lacs devra être soigneusement étudié. Ces lacs sont d’une très grande importance puisqu'on y récolte plus de 56 % des poissons de la zec.

Actions:

· Valider les habitats essentiels des 29 lacs les plus importants (tableau 4)

· Entretenir annuellement les habitats des 29 lacs les plus importants (tableau 4)

Références

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