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Unité - Progrès - Justice

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Academic year: 2022

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(1)

MINISTERE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE

L'ARTISANAT -=-=-=-

SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-

DIRECTION GENERALE DE LA PROMOTION DE

L'ENTREPRISE

BURKINA FASO Unité - Progrès - Justice

ETUDE SUR LE THEME DE L’EDITION 2021 DU CADRE DE CONCERTATION ET D’ORIENTATION POUR LE DIALOGUE ETAT/SECTEUR PRIVE (CODESP)

THEME : « L’Accord de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) : défis et opportunités pour la transformation structurelle de

l’économie burkinabè »

Rapport Définitif

(2)

i Sommaire

Liste des graphiques ... ii

Liste des tableaux ... iii

SIGLES ET ABREVIATIONS ... iv

INTRODUCTION GENERALE ... 1

PARTIE 1 : ETUDE DIAGNOSTIQUE DE L’ECONOMIE BURKINABE ... 3

I. CONTEXTE DE L’ETUDE ... 4

II. LES GRANDES TENDANCES DES ECHANGES EXTERIEURS ... 18

III. ETAT DES LIEUX DES FILIERES PORTEUSES ... 38

IV. Analyse FFOM des filières porteuses ... 46

PARTIE 2 : PROPOSITION DE STRATEGIE POUR TIRER PROFIT DES OPPORTUNITES OFFERTES PAR LA ZLECAF ... 53

I. De la transformation structurelle de l’économie : quelles opportunités offertes par l’Accord de la zone de libre-échange continentale de l’Afrique (ZLECAF) ? ... 54

II. Profiter des opportunités offertes par la ZLECAF : quels sont les défis majeurs à relever ? ... 61

III. Proposition de mesures de résilience du secteur privé aux effets de la Covid-19 ... 69

Bibliographie ... 76

Table des matières ... 77

(3)

ii Liste des graphiques

Graphique 1 : Evolution du taux de croissance par groupe de pays ... 5

Graphique 2 : Evolution du volume du commerce mondial de marchandises ... 6

Graphique 3 : Evolution de taux de croissance du PIB du Burkina Faso et de certains pays d’Afrique. ... 7

Graphique 4 : Evolution de la croissance des différents secteurs du BURKINA FASO ... 8

Graphique 5 : Evolution de la création d’entreprises par secteur d’activités au BURKINA FASO ... 10

Graphique 6 : Nombre et part des entreprises créées par secteur d’activités ... 11

Graphique 7 : Evolution du nombre d’entreprise par statut juridique ... 11

Graphique 8 : Evolution du nombre d’entreprise par sexe ... 12

Graphique 9: Evolution du taux d’investissement du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays de l’UEMOA ... 13

Graphique 10 : Evolution des taux d’investissement public et privé du Burkina Faso ... 14

Graphique 11 : Evolution des prix sur le période 2010-2020 ... 15

Graphique 12 : Evolution des principaux indicateurs budgétaires ... 17

Graphique 13 : Structure continentale des exportations du BF. ... 19

Graphique 14: Evolution de l’indice de concentration du Burkina Faso ... 19

Graphique 15: Evolution des poids des principales composantes des exportations ... 21

Graphique 16: Evolution du taux d’exportation du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays de l’UEMOA. ... 22

Graphique 17: évolution du taux de couverture des importations par des exportations du Burkina Faso à celle d’autres pays... 23

Graphique 18: évolution du taux de pénétration du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays ... 24

Graphique 19 : indice du capital humain du Burkina Faso comparé à celui d’autres pays de l’Afrique ... 26

Graphique 20 : Evolution du taux d’accès à l’électricité. ... 27

Graphique 21: Prix moyen de l’électricité dans la zone UEMOA et dans d’autres pays de l’Afrique (FCFA/KWh) ... 28

Graphique 22 : prix moyen des hydrocarbures au Burkina Faso en dans les pays de l’UEMOA ... 29

Graphique 23: Etat d’utilisation des services numériques au Burkina Faso et dans d’autres pays ... 30

Graphique 24: Comparaison du crédit accordé au secteur privé du Burkina Faso avec sa moyenne dans l’UEMOA ... 32

Graphique 25: Evolution des indicateurs d’inclusion financière dans quelque pays de l’UEMOA ... 35

Graphique 26: classement de dix pays africains en termes de qualité des infrastructures . 36 Graphique 27: évolution comparée des indicateurs de la gouvernance du Burkina Faso avec ceux d’autres pays d’Afrique ... 38

Graphique 28: évolution de la production des principaux produits agricoles ... 39

Graphique 29: Evolution de la part des exportations des « filières porteuses dans les exportations totales et leur variation sur la période 2010-20219 ... 40

Graphique 30 : classement des filières porteuses selon les performances à l’exportation .. 41

Graphique 31: Evolution de l’indice des ACR par produits de 2000 à 2019 ... 43

(4)

iii Liste des tableaux

Tableau 1: Taux de croissance du nombre d’entreprises créées par secteur activités ... 10

Tableau 2 : Evolution des taux de scolarisation au Burkina Faso et dans d’autres pays du monde ... 25

Tableau 3: Tarif industriel de l’électricité au Burkina Faso et dans quelques pays de l’UEMOA en 2020 (KWH en FCFA) ... 28

Tableau 4: Comparaison du ratio du crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB des pays de l’UEMOA à d’autres pays africains ... 31

Tableau 5: Conditions d’accès aux prêts au Burkina Faso ... 33

Tableau 6 : Evolution des Taux d’intérêt débiteurs dans les pays de l’UEMOA ... 33

Tableau 7: variation des prix des produits de quelques filières porteuses (%) ... 41

Tableau 8 : Classement des produits selon leur ACR sur la période 2000-2019 ... 44

Tableau 9 : Liste des principaux concurrents du BF par produit identifié du secteur agro- sylvo-pastorale en 2019 ... 45

Tableau 10: analyse FFOM des filières porteuses identifiées par la SNE ... 46

Tableau 11: Synthèse de l’analyse FFOM de la filière bétail-viande du Burkina Faso ... 48

Tableau 12 : Synthèse de l’analyse FFOM de la filière coton-textile-habillement ... 49

Tableau 13 : Synthèse de l’analyse FFOM de la filière Mangue du Burkina Faso ... 50

Tableau 14 : Synthèse de l’analyse FFOM de la filière karité ... 50

Tableau 15 : Synthèse de l’analyse FFOM de la filière anacarde du Burkina Faso ... 51

Tableau 16 : Revue des objectifs, des défis majeurs et les axes stratégiques de la SNE et de la SNI ... 61

Tableau 17: liste des défis par produit identifiés des filières porteuses ... 62

Tableau 18 : Synthèse des mesures de soutien et de relance économique au BF ... 73

Tableau 19: Synthèses des mesures supplémentaires de relances du secteur privé ... 75

(5)

iv SIGLES ET ABREVIATIONS

ACR : Avantage Comparatif Revélé AEP : Asie de l’Est et Pacifique

AIDI : African Infrastructure Development Index APE : Accord de partenariat économique

ARCEP : Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes ASS : Afrique au Sud du Sahara

BAD : Banque Africaine de Developpement

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

BF : Burkina Faso

BM : Banque Mondiale

CAE : Communauté de l’Afrique de l’Est

CCI-BF : Chambre de Commerce et de l’Industrie du Burkina Faso CEDEAO : Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest CEEAC : Communauté économique des Etats d’Afrique centrale

CHN : Chine

CNT : Conseil National de Transition

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement CODESP : Cadre de Concertation et d’Orientation pour le Dialogue Etat/Secteur Privé COMESA : Marche Commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe

DGEP : Direction Générale de l’Economie et de la Planification FCFA : Franc de la Communauté Française d’Afrique

FFOM : Force, Faiblesse, Opportunité et Menace FMI : Fond Monétaire International

GSM : Système Mondial pour Communication Mobile IAP : Instrument automatisé de Prévision

IDE : Investissement Direct Etranger

IGAD : Autorité Intergouvernementale pour le Développement ISIF : Indice Synthétique d’Inclusion Financière

ITU : Union Internationale des Telecommunications KWH : Kilo Watt Heure

MICA : Ministère de l’industrie, du Commerce et de l’Artisanat MINEFID : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement NERE : Fichier Natinal des Entreprises et Regroupement d’Entreprises NPF : Nation la Plus Favorisée

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique OMC : Organisation Mondiale du Commerce

PED : Pays en Développement PIB : Produit Intérieur Brut PMA : Pays moins Avancé

PME : Petite et Moyenne Entreprises PMI : Petite et Moyenne Industries

PNDES : Plan National de Développement Economique et Social CÔTE

D’IVOIRE

: République de la Côte d’Ivoire

SADC : Communauté de Développement de l’Afrique Australe SFD : Système Financier Décentralisé

(6)

v SGP : Système généralisé de préférences

SND : Service National pour le Développement SNE : Stratégie Nationale d’Exportation

SNI : Stratégie Nationale d’Indistrialisation SONABEL : Société Nationale d’Electricité du Burkina TEC : Tarif Extérieur Commun

TIA : Transformation Industrielle et Artisanale

TIC : Technologie de l’Information et de la Communication TNT : Télévision Nationale Terrestre

TPA : Taxe patronale d’apprentissage TSA : Tout sauf les armes

TUSB : Taux d’Utilisation des Services Bancaires TUSM : Taux d’Utilisation des Services de Microfinance

TUSME : Taux d’Utilisation des Services de Monnaie Electronique TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UA : Union Africaine

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine WDI : Indice de Développement Mondial

ZLECAF : Zone de Libre-Echange Continentale Africaine ZPD : Zone de Préférence Douanière

(7)

1 INTRODUCTION GENERALE

Depuis 2016, les pouvoirs publics du Burkina Faso ont opté, à travers le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), pour un modèle de développement reposant sur la transformation structurelle de l’économie. Ainsi, après cinq ans de mise en œuvre de la première phase de ce plan et de ces instruments d’opérationnalisation à savoir les politiques sectorielles, le Gouvernement vient d’adopter le PNDES II pour les cinq prochaines années. Prenant appui sur les dix chantiers du Programme Présidentiel et s’alignant aux orientations nationales et internationales en matière de développement, le nouveau référentiel se fixe comme objectif global de « rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la nation et transformer structurellement l'économie burkinabè, pour une croissance forte, durable et inclusive ».

La transformation structurelle de l’économie doit passer par la dynamisation des secteurs porteurs notamment celui de l’industrie. En la matière, le Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (MICA), chef de file du secteur de planification "transformation industrielle et artisanale (TIA)" s’est doté d’une stratégie nationale d’industrialisation assortie d’un plan d’actions opérationnel. L’orientation majeure de cette stratégie consiste à favoriser le développement d’unités industrielles viables et compétitivites à partir de la transformation des produits locaux. Dans cette logique, dix (10) filières porteuses ont été identifiées par la Stratégie nationale d’exportation (SNE) et pour lesquelles la transformation des produits issus du maillon production est une priorité pour le Gouvernement.

Dans ce contexte, l’accord sur la Zone de Libre Echange Continentale en Afrique (ZLECAF) qui a été signé et ratifié par le Burkina Faso depuis 2019 comporte des enjeux majeurs pour l’industrialisation et partant pour le développement du pays. Cet accord vient modifier la taille du marché qui s’adresse aux entreprises et accroit la concurrence au niveau du continent.

Aussi, l’entrée en vigueur de cet accord s’opère dans un contexte particulier marqué par la pandémie liée au coronavirus. En effet, les mesures restrictives de liberté entreprises à travers le monde pour freiner la propagation du Covid-19 ont porté un coup dur à l’activité économique mondiale. En particulier, la pandémie a engendré une baisse sans précédent du volume des échanges internationaux en 2020. Au niveau national, elle a mis à rude épreuves les actions engagées pour favoriser la transformation de l’économie.

C’est ce contexte qui a justifié le consensus autour du thème central par des parties prenantes de l’organisation des rencontres de Cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat/secteur privé (CODESP).

(8)

2 En effet, le thème de la quatrième édition porte sur « l’Accord de la zone de libre- échange continentale africaine (ZLECAF) : défis et opportunités pour la transformation structurelle de l’économie burkinabè ». Ce thème central se décline en deux (02) sous thèmes à savoir (i) le secteur privé burkinabè dans le contexte du COVID-19 : mesures de relance pour profiter des opportunités offertes par la ZLECAF et (ii) opportunités de transformation structurelle offerte par la ZLECAF : rôle des filières porteuses.

La présente étude qui porte sur le thème central a pour objectif général de faire une analyse des enjeux de la transformation structurelle de l’économie nationale dans le contexte de l’avènement de la ZLECAF. De façon spécifique, il s’agit (i) de proposer des mesures de relances en faveur du secteur privé et des mécanismes d’accompagnement à l’attention du gouvernement et (ii) de relever le rôle des filières porteuses dans la transformation structurelle et les actions à entreprendre pour y parvenir. L’atteinte de ces objectifs nécessite en amont, une analyse diagnostique de l’économie nationale en général et du secteur privé en particulier dans le contexte du COVID-19 et de la ZLECAF.

Cette étude priorise trois (03) approches méthodologiques : une approche participative qui implique fortement les parties prenantes du secteur de planification, une approche axée sur les fondamentaux de la politique économique du Burkina Faso à travers une revue documentaire exhaustive en lien avec les différentes thématiques et une approche axée sur l’assurance qualité.

Le présent document est un rapport qui fait une analyse diagnostique de l’économie burkinabè en vue de définir la stratégie qui doit permettre au Burkina Faso de profiter des opportunités offertes par la ZLECAF. Il s’articule autour de deux (02) grandes parties. La première partie porte sur l’étude diagnostique de l’économie burkinabè. Elle consiste à dresser le contexte international dans lequel s’inscrit l’étude, les grandes tendances des échanges extérieurs du Burkina Faso, l’état des filières porteuses, l’identification des facteurs explicatifs des faibles performances du pays en matière de commerce et l’analyse FFOM. Quant ’à la seconde partie, elle s’articule sur la définition d’une stratégie devant permettre au BF de tirer profit des opportunités offertes par la ZLECAF. Il s’agit de décliner les enjeux théoriques de la ZLECAF, les défis majeurs à relever et de spécifier le rôle des filières porteuses pour la transformation structurelle de l’économie. Il est également objet dans cette partie, de proposer des mesures de résilience du secteur privé aux effets de la Covid-19.

(9)

3

PARTIE 1 : ETUDE DIAGNOSTIQUE DE L’ECONOMIE

BURKINABE

(10)

4 La présente partie dresse dans un premier temps le contexte de l’étude qui est marqué principalement par la pandémie liée au coronavirus tant au niveau international que national. Elle expose ensuite les grandes tendances des échanges extérieurs du Burkina Faso caractérisés par une forte concentration des exportations sur les produits primaires et de fortes potentialités dans certaines filières qu’on qualifie de filières porteuses pour la conquête du marché africain dans le cadre de la ZLECAF. Cette partie met également en exergue la compétitivité limitée du pays en matière de commerce international et expose au niveau de la troisième section les facteurs explicatifs des faibles performances commerciales du pays. Une synthèse des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces achève la partie.

I. CONTEXTE DE L’ETUDE

La principale caractéristique du contexte actuel est l’avènement de la pandémie liée au coronavirus qui a porté un coup d’arrêt aux grandes tendances qui étaient en cours au niveau des différentes économies. En particulier, les mesures de confinement et l’accroissement du taux de morbidité ont eu des conséquences néfastes sur la croissance économique et le volume des échanges commerciaux tant au niveau mondial que national

1.1. Contexte international

1.1.1. L’évolution de la croissance économique mondiale

Au niveau international, la pandémie du Covid-19 a interrompu la dynamique de l’activité économique en vigueur après la crise de 2008. En effet, la période qui a précédée l’année 2020 est marquée par une croissance assez forte de l’économie mondiale. Sur la période de 2015-2019, le taux de croissance de l’économie mondiale est ressorti à 2,8%. Cette croissance est tirée essentiellement par les économies dynamiques notamment les pays de l’Asie de l’Est et Pacifique (AEP) et les pays les moins avancés (PMA) dont le Burkina Faso, avec pour chacun des deux groupes un taux de croissance annuel moyen de 4,2% sur la période sous revue. En termes de perspectives, c’est la reprise de l’activité qui est envisagée dans les semestres à venir.

Ainsi, après la récession mondiale de 2020, le taux de croissance de l’économie devra atteindre 5,8% en 2021 avant de replier à 4,4% en 20221.

1 Estimation de la Banque Mondiale

(11)

5 Graphique 1 : Evolution du taux de croissance par groupe de pays

Source : Construit à partir des données de la Banque Mondiale

1.1.2. Les tendances du commerce international

Les bonnes perspectives en termes de croissance économique au niveau mondial seront soutenues par la reprise du commerce mondial après le choc sévère occasionné par la pandémie. En effet, selon l’OMC, le commerce mondial devrait connaître une croissance de l’ordre de 8% en 2021 après sa baisse drastique de 5,3% en 2020. Par exemple, dès le premier trimestre 2021, le commerce de marchandises a dépassé le niveau pré- pandémie, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Le rebond est essentiellement tiré par la demande en provenance des Etats-Unis, de l'Europe et de la Chine, une demande dont profiteront les pays en développement. A titre illustratif, les exportations du continent africain devront croitre de 8,1% en 2021 après le repli de 2020 d’une ampleur équivalente.

Le rebond du commerce mondial profitera aussi largement aux pays spécialisés dans la production et l’exportation des matières premières. Ainsi, pour ce qui concerne particulièrement leur cas, l’année 2021 a commencé en fanfare après le repli de 19%

de 2020. Aussi, les cours des produits agricoles devront poursuivre leur tendance haussière à moyen et long terme. A titre illustratif, l’indice des prix agricoles de la Banque mondiale a progressé de plus de 9 % au premier trimestre 2021, poursuivant sur sa lancée du trimestre précédent. Les prix sont supérieurs de 20 % à ceux d’il y a un an, soit un niveau record depuis près de sept ans.

-6,00 -4,00 -2,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00

Taux de croissance en % AEP

PMA OCDE ASS Monde Burkina Faso

(12)

6 Graphique 2 : Evolution du volume du commerce mondial de marchandises

Sources : OMC et CNUCED pour les données sur le volume des échanges ; OMC pour les prévisions.

1.2. Contexte national

1.2.1. Evolution de l’activité économique

La pandémie due au coronavirus a interrompu la dynamique de la croissance économique enregistrée par le Burkina Faso malgré le contexte sécuritaire difficile. En effet, après avoir enregistré un taux de croissance annuel d’environ 6% de 2016 à 2019, l’économie burkinabè a connu une décélération de son rythme de croissance qui est ressorti à 2,5%2 en 2020, soit 4 points de pourcentage de moins par rapport aux prévisions initiales.

2 Selon les prévisions du FMI

(13)

7 Graphique 3 : Evolution de taux de croissance du PIB du Burkina Faso et de

certains pays d’Afrique.

Source : construction de l’auteur à partir des données de BM (WDI,2020)

Comparativement à quelques pays africains, l’activité économique au Burkina se porte plus ou moins bien malgré les multiples défis auxquels elle est confrontée. Par exemple, en 2020, le Burkina Faso a été plus résiliente que la Côte d’Ivoire qui a enregistré un taux de croissance de 1,8%. Par rapport au taux de croissance moyen des pays de l’Afrique au Sud du Sahara, en excluant les économies les plus développées, l’économie burkinabè s’est montrée encore beaucoup plus résiliente car son taux de croissance est largement au-dessus de la moyenne qui est ressorti à - 3,2% selon les données du FMI.

Toutefois, malgré cette résilience face au choc sanitaire, le taux de croissance du Burkina reste inférieur à ceux des leaders africains tels que le Nigeria. En 2020, ce pays a connu une augmentation de son produit intérieur brut de l’ordre de 2,9%, soit 0,4 point de pourcentage de plus que le BF. Cette situation peut s’expliquer par l’état diversifié de l’économie nigériane et par sa capacité à résister aux chocs.

En somme, au cours de l’année 2020, le taux de croissance réalisé par le Burkina Faso est certes faible mais il augure des motifs de satisfaction par rapport à certains pays.

Ce taux est malgré tout la pire croissance du PIB que le pays ait connu depuis 20 ans3.

3 C’est-à-dire depuis 2000 où le taux de croissance s’élevait à 1,88%

-10 -5 0 5 10 15 20

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Burkina Faso Côte d'Ivoire Nigéria Afrique subsaharienne

(14)

8 En termes de contribution sectorielle, la croissance économique en 2020 a été principalement imprimée par le secteur primaire et le secteur secondaire qui ont connus respectivement une croissance de 5,7% et 7,7%.

Le secteur tertiaire est le plus touché par la situation du COVID-19, car il a enregistré une baisse de son rythme de croissance de 2,5%4 par rapport à 2019.

L’origine des performances du primaire se trouvent principalement dans le dynamisme qu’a connu l’agriculture de rente dont la valeur ajoutée a augmenté de 14,2%. Il s’agit notamment des filières de l’arachide, du sésame et du coton. Leur production a augmenté de 59,2%, 2,6% et 2,1% respectivement.

Graphique 4 : Evolution de la croissance des différents secteurs du BURKINA FASO

Source : Construit à partir des données de l’IAP juin 2021

Quant au secteur secondaire, il a également bien résisté au choc sanitaire.

En effet la valeur ajoutée de ce secteur a cru de 7,7% en 2020 contre 2,3% en 2019.

Cette performance est expliquée principalement par la bonne tenue de l’activité extractives dont la production a bondi de 16,7%. Toutefois, ce sont les activités du sous-secteur de construction, d’installation et de finition qui ont été négativement affectées par le covid-19. La valeur ajoutée de ce sous-secteur a connu une baisse de 3,5%.

Pour le secteur tertiaire enfin, il est celui qui a été le plus marqué par la pandémie de COVID-19. La valeur ajoutée de ce secteur a connu une baisse de 2,5% en 2020. Cette contreperformance est essentiellement dû à l’effondrement du sous-secteur « hébergement et restauration », soit -28,8%. En effet, du fait des mesures prise pour limiter la propagation de la maladie à Coronavirus, plusieurs activités de renommée internationale ont été reportées ou annulées. En plus, la limitation des déplacements a durement impacté les promoteurs de ce secteur.

4 Selon les données du cadrage d’août 2020.

-5 0 5 10 15

2018 2019 2020

13,3

1,7

2,8 2,3 5,7

7,7 3,7

8,4

-2,5

Secteur primaire (%) Secteur secondaire (%) Secteur tertiaire (%)

(15)

9 Au titre des perspectives, le taux de croissance de l’économie est projeté à 7% en 2021 puis à 5,2% en 2022. L’activité sera tirée principalement par les secteurs secondaire (+8,3%) et tertiaire (+7,9%) alors que le secteur primaire enregistrerait un léger ralentissement avec un rythme de croissance de 3,5%.

1.2.2. Etat du commerce extérieur du BF

En tenant compte du contexte particulier de l’année 2020 marqué par le Covid-19, il ressort que le Burkina Faso a enregistré un solde des échanges extérieurs excédentaire malgré le contexte mondial. En effet, en valeur nominale, le solde des échanges extérieurs de biens et services affiche un excédent de 81,5 milliards de FCFA en 2020 contre un déficit de 560,9 milliards de FCFA en 2019, traduisant ainsi une amélioration de 642,5 milliards de FCFA. Ce résultat est porté principalement par l’exportation de l’or qui a vu son prix augmenté. Il s’explique également par le ralentissement du taux de croissance des importations due au choc sanitaire. Ainsi, selon les données de la DGEP, les exportations de biens et services ont augmenté de 31,1% entre 2019 et 2020 tandis que les importations n’ont progressé que de 3,3%.

Les mesures restrictives ont pesé donc sur la part des importations dans le PIB qui est passée de 22,3% en 2019 à 19,5% en 2020. En revanche, la pandémie a, du fait de la monté du cours de cours de l’or, rehaussé le niveau des exportations qui se situe à 27,4% en 2020 contre 24,6% en 2019.

1.2.3. Évolution de la création d’entreprises par secteur d’activité

L’évolution du secteur privé au Burkina Faso est dominée depuis fort longtemps par la création d’entreprises dans les secteurs du commerce et des services. Malgré tout, le poids de ce secteur dans la formation de la valeur ajoutée du pays n’a pas considérablement changé durant deux décennies : la part de la valeur ajoutée du secteur tertiaire est restée constante autour 44% en moyenne annuelle entre 2000- 2019. Cela atteste de la faible productivité de ce secteur en termes de création de la valeur ajoutée.

Par ailleurs, les secteurs de l’industrie et de l’artisanat connaissent moins d’engouement en termes de création d’unités de production. Le nombre et la part des unités crées dans ces secteurs est en baisse depuis 2010. Et cela s’est traduit par la réduction du poids de ce secteur dans le PIB sur la période allant de 2000 à 2018.

(16)

10 Graphique 5 : Evolution de la création d’entreprises par secteur d’activités au BURKINA FASO

Source : construction de l’auteur à partir des données de NERE (CCI-BF, 2020)

L’impact négatif du Covid-19 dans le secteur tertiaire n’a pas inversé la tendance en faveur de ce secteur en matière de création d’entreprises. Les taux de croissance du nombre d’entreprises créées dans les secteurs des services et du commerce sont passés respectivement à 20,65 % et 22,24% entre 2019 et 2020 contre 2,27% et 3,23% respectivement entre 2018-2019.

Tableau 1: Taux de croissance du nombre d’entreprises créées par secteur activités 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020

Commerce 55,15 2,71 -1,02 2,27 20,65

Industrie -52,61 12,24 140,73 -57,85 11,11

Service 83,05 12,44 -6,06 3,23 22,24

Artisanat -16,67 41,56 -18,10 188,14 -4,30

Source : synthèse de l’auteur à partir du fichier NERE (CCI-BF, 2020)

Sur les trois dernières années, on observe une baisse substantielle du nombre d’entreprises créées dans le secteur industriel. Ce qui s’est traduit par une baisse de la sa part dans le nombre total des entreprises créées. Cette part est passée de 5,31%

en 2018, à 2,12% en 2019 puis à 1,98% en 2020.

En somme, les secteurs d’activités n’ont pas été affectés de la même manière par la Covid-19 en termes de création d’entreprises. En effet, en terme absolu trois secteurs ont vu le nombre d’entreprises nouvellement créées augmenté par rapport à l’année 2019. Il s’agit du commerce, des services et de l’industrie. Le secteur de l’artisanat en par contre a enregistré une baisse du nombre d’entreprise créées en 2020.

0 2000 4000 6000 8000 10000

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Nombre d'entreprise

Commerce Industrie Service Artisanat

(17)

11 Graphique 6 : Nombre et part des entreprises créées par secteur d’activités

Source : Construction de l’auteur à partir des données du fichier NERE (CCI-BF,2020)

1.2.4. Evolution du nombre d’entreprise par statut juridique et par sexe

L’une des traits caractéristiques du secteur privé reste la forte prédominance des entreprises individuelles sur la période 2010-2020. En 2020 par exemple, 64% des entreprises créées étaient portés par des personnes physiques contre 36% pour des personnes morales. Cela donne l’idée d’une insuffisance majeure en termes de promotion des investissements d’autant plus qu’en générale les entreprises individuelles impliquent peu de moyens mobilisés lors de leur création. Il faut noter également que la gouvernance de ces entreprises individuelle laisse à désirer toute chose qui augmente leur probabilité de fermeture.

Graphique 7 : Evolution du nombre d’entreprise par statut juridique

6221 6362

7676

662 279 310

5257 5427

6634

371

1069 1023

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000

2018 2019 2020

Commerce Industrie

Service Artisanat

Linéaire (Industrie)

49,87 48,43 49,07

5,31 2,12 1,98

42,14 41,31 42,41

2,97

8,14 6,54

0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00

2018 2019 2020

Commerce Industrie

Service Artisanat

Linéaire (Industrie)

(18)

12 Source :Construction de l’auteur à partir des données du fichier NERE (CCI-BF,2020)

Par ailleurs, tenant compte du genre, on note que sur la période 2010-2020, seulement 19,5% des entreprises nouvellement créées sont portées par des femmes contre 80,5% pour les hommes. En termes d’évolution, ces proportions sont restées quasi constantes sur la période 2010-2020. Ce qui laisse constater la faible promotion du genre dans l’entreprenariat au BF.

Graphique 8 : Evolution du nombre d’entreprise par sexe

Source : Construction de l’auteur à partir des données du fichier NERE (CCI-BF,2020)

1.2.5. Evolution des investissements

Le taux d’investissement du Burkina Faso présente une tendance haussière avec une moyenne de 19,23% sur la période 1991-2020. En moyenne, il est resté légèrement au-dessus de celui de la zone UEMOA (17,83%) et par contre largement en dessous du taux d’investissement du Sénégal (21,23%). Toutefois, on constate que celui-ci a

0 20 40 60 80 100

Personnes physiques Personnes morales

75,45 24,55

Personnes physiques Personnes morales

80,47 19,53

Homme Femme

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Homme Femme

(19)

13 stagné depuis 2012 du fait de l’environnement politique délétère des années 2012- 2014, conjugués à l’insécurité persistante et à l’avènement du COVID-19 sur la période récente.

Ces contreperformances s’observent à partir de 2012 avec une baisse subite de la part de l’investissement dans le PIB. De plus, du fait de la pandémie liée au COVID-19, le taux d’investissement a baissé également en 2020, passant de 21,89% en 2019 à 21,07% en 2020.

Graphique 9: Evolution du taux d’investissement du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays de l’UEMOA

Source : Construction de l’auteur à partir des données de la BCEAO

Par ailleurs, il ressort que le ralentissement du taux d’investissement est imputable à celui du secteur privé (graphique 10). En effet, le taux d’investissement privé a baissé de 3,98 points de pourcentage en 2020 alors que celui de l’investissement public a connu une hausse de 3,16 points.

Toute compte fait, du fait de l’instabilité politique des années 2012, à la situation sécuritaire délétère à partir de 2016 et à la pandémie de COVID-19, l’investissement du secteur privé a chuté, ce qui a naturellement eu des effets néfastes sur les performances de croissance de l’économie burkinabè.

0 5 10 15 20 25 30 35 40

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

BFA RCI SEN UEMOA Linéaire (BFA)

(20)

14 Graphique 10 : Evolution des taux d’investissement public et privé du Burkina Faso

Source : auteur

1.2.6. Evolution des prix et inflation

A l’image de la majorité des pays du monde, les autorités burkinabè ont dû prendre des mesures de restriction afin de limiter la propagation de la maladie due au Coronavirus (COVID-19). Ces mesures sont allées de la fermeture des frontières terrestres et aériennes à la mise en quarantaine de certaines villes du pays. Même si ces restrictions ont permis de contrôler l’évolution de la maladie, elles ont également occasionné la flambée des prix de certains produits notamment les produits de base.

Cependant, malgré la hausse des prix de certaines denrées de base, il ressort du graphique ci-dessous que l’inflation a été contenue au Burkina Faso au cours de l’année 2020. En effet, le taux d’inflation est ressorti à 1,9% ; largement en deçà de la norme communautaire de 3%.

Aussi, par rapport à la moyenne de la zone UEMOA, l’ampleur de la hausse du niveau général des prix au Burkina est plus faible. Pour l’année 2020, selon la BCEAO, le taux d'inflation moyen annuel des pays de l’UEMOA se situe à 2,14%, soit 0,24 point de pourcentage de plus que le Burkina.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Ig Ip

(21)

15 Graphique 11 : Evolution des prix sur le période 2010-2020

Source : Fait à partir des données de la BCEAO.

1.2.7. Evolution des finances publiques

Le fait stylisé majeur demeure le niveau du déficit budgétaire qui est élevé. En effet, sur la dernière décennie, le déficit budgétaire moyen est ressorti à 3,5% du PIB légèrement donc au-dessus de la norme communautaire de 3%. De plus, on a assisté à une tendance à l’augmentation de ce déficit budgétaire dont le pic a été observé en 2017 où il a dépassé la norme communautaire de près de quatre points.

La hausse tendancielle du déficit budgétaire résulte en grande partie de la non maîtrise des dépenses courantes dont le taux de couverture par les recettes fiscales n’a cessé de chuter depuis 2010. La baisse s’est accentuée à partir de 2016 et 2020 où le taux de couverture est 96% à 80%. Ainsi, 20% des dépenses courantes sont couverts par autres sources de financement que les recettes fiscales collectées en 2020.

La hausse tendancielle des dépenses courantes de l’Etat trouve ses explications dans l’envolée de la masse salariale comme l’atteste le graphique ci-dessous. En effet, sur la période sous revue, le ratio masse salariale sur les recettes fiscales est ressorti à 48%, largement donc au-dessus de la norme de 35%. Aussi, depuis 2013 où ce ratio était le plus faible (35,6%), il a cru de façon exponentielle jusqu’en 2020 où près de 65% des recettes fiscales collectées servent à couvrir les salaires et traitements des fonctionnaires de l’Etat. Cette hausse fulgurante de la masse salariale serait imputable à plusieurs facteurs, selon différents rapports du MINEFID. En effet, le dérapage a commencé en 2016 avec :

-10 -5 0 5 10

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Prix des produits alimentaires Burkina (%) Taux d'inflation moyen annuel Burkina (en %) Taux d'inflation UEMOA

(22)

16

 La régularisation massive des avancements dans le cadre de l’opérationnalisation de la loi 081-2015/CNT du 24 novembre 2015,

 La mise en œuvre des reversements dans le nouveau classement indiciaire adopté en application de la loi 081,

 La réforme de la situation salariale des appelés SND et la prise en charge des statuts autonomes des personnels du ministère en charge de la justice : la réforme de la situation salariale des appelés SND a consisté à servir l’intégralité de la rémunération due contre une retenue de 1/3 du traitement de base.

A partir de 2017, l’accroissement de la masse salariale s’expliquerait principalement par :

 la prise en compte des avancements statutaires, des effectifs additionnels et

 l’incidence financière des accords conclus avec les partenaires sociaux.

 les effectifs additionnels et

 les avancements statutaires.

En tout état de cause, cette excroissance des charges courantes a considérablement réduit les marges de manœuvres de l’Etat en matière d’investissements publics. En effet, de 1400 milliards FCFA en 2010, les dépenses en capital ont atteint à peine 560 milliards en 2019. Aussi, un autre fait stylisé majeur est la forte volatilité de ce type de dépenses comparé à d’autres. Cela est lié au fait que les dépenses d’investissement publics sont utilisées comme un coussin d’air pour amortir les chocs de tout genre notamment les remous sociaux qui touchent l’économie. A titre illustratif, en 2018, les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 2 127,6 milliards de FCFA contre 2 146,6 milliards de FCFA en 2017, soit une contraction de 18,9 milliards de FCFA (-0,9%). Cette baisse s’explique par la diminution des dépenses en capital (-77 milliards de FCFA), les dépenses courantes ayant connu une augmentation (+64,7 milliards de FCFA).

Pour ce qui est de l’endettement public, le ratio dette / PIB a augmenté ces dernières années en raison de la persistance des déficits, mais le risque de surendettement reste modéré, selon l’analyse du FMI. En effet, selon le FMI, la dette a augmenté rapidement mais reste à un niveau suffisamment bas pour permettre de réagir aux crises, puisqu’elle est estimée à 40 % du PIB en 2019, bien en dessous du critère de convergence de l’UEMOA (70 %) et du seuil de viabilité de la dette du FMI (74 %).

L’analyse de viabilité de la dette du FMI place le Burkina Faso dans une situation de risque modéré de surendettement même dans une perspective de moyen terme. Une bonne partie de la dette publique du pays est extérieure, bien que le gouvernement se tourne de plus en plus vers le marché régional, qui fournit des financements à des taux compétitifs.

(23)

17 Graphique 12 : Evolution des principaux indicateurs budgétaires

Source : IAP, Cadrage macroéconomique de mars 2021

Enfin, en ce qui concerne l’effet Covid-19, on note que cette pandémie a conduit à l’adoption d’une loi de finance rectificative en juillet 2020 qui a introduit un nouveau paquet de mesures COVID à financer. Cette loi a introduit une augmentation modeste du volume prévu des dépenses publiques, de 1,21 %. Cela masque cependant un changement notable dans la composition des dépenses ; les dépenses courantes ont

0 2 4 6 8

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Déficit budgétaire global (% du PIB)

0 20 40 60 80 100 120 140

taux de couverture des dépenses courantes (en% des recettes fiscales)

0 10 20 30 40 50 60 70

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Masse Salariale/Recette Fiscale (en%)

0 500 1000 1500 2000

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Dépenses en capital (en milliards FCFA)

-60,00 -40,00 -20,00 0,00 20,00 40,00 60,00 80,00 100,00 120,00

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

croissance des composantes de la dépenses

DC DK MS

23,8 24,8

22 22,5 24 25

35 38,1 37,5

42,3

46,4 50,1

0 10 20 30 40 50 60

2015 2016 2017 2018 2019 2020

Evolution de la dette publique (% du PIB)

DI DE DT

(24)

18 augmenté de 17 % en grande partie grâce à l’augmentation de 11 % des « transferts courants » pour financer l’assistance sociale aux populations touchées par la pandémie. La masse salariale a été maintenue au niveau prévu dans le budget initialement approuvé, tandis que le budget d’investissement financé par le gouvernement a été réduit de près de 8 %.

Au total, en matière de finances publiques, ce sont deux défis majeurs qui doivent être relevés :

 l’amélioration des capacités de mobilisation des recettes. En effet, même si le gouvernement a amélioré la mobilisation des recettes grâce à la digitalisation de plusieurs processus fiscaux et douaniers et au renforcement des capacités des fonctionnaires des douanes, il reste que le taux de pression fiscale demeure faible au Burkina Faso. La valeur annuelle moyenne de ce taux est ressorti à 14,7 % sur la période 2016 à 2020 ;

 la maîtrises des charges courantes notamment la masse salariale afin de dégager les marges nécessaires à l’accroissement des investissements permettant d’améliorer le climat des affaires et des investissements.

II. LES GRANDES TENDANCES DES ECHANGES EXTERIEURS

Il s’agit dans cette section d’analyser les principales caractéristiques des échanges Commerciaux en général et des filières porteuses en particulier du Burkina Faso. Cette analyse devra permettre de mettre en exergue les insuffisances inhérentes à la compétitivité de ces filières.

2.1. Structure des exportations par destination

Le fait marquant est la baisse des exportations du BF en destination du continent africain. Le graphique ci-dessous montre que la part des exportations en destination de l’Afrique a baissé sur la période 2011-2020 passant de 17,9% en 2011 à 8.5% en 2020

.

En revanche, la part des exportations en destination de l’Europe et d’Asie connait une légère hausse sur la même période. L’Europe reste toujours le principal client du BF avec une part d’exportations de 80,3% en 2020 contre une part de 10.9% pour l’Asie. Par ailleurs, le graphique laisse constater l’effet du Covid-19 sur la part des exportations du BF en destination de l’Asie en 2020. En effet, elle passe de 26,2% en 2019 à 10,9% en 2020, soit une baisse de 15,6 points de pourcentage.

(25)

19 Graphique 13 : Structure continentale des exportations du BF.

Source : construction de l’auteur à partir des données de la CNUCED

2.2. Diversification et qualité des exportations

Les exportations du Burkina Faso sont fortement concentrées sur trois produits que sont l'or, le coton et les graines oléagineuses. Cela est traduit par l’indice de concentration de Herfindahl des exportations dont l’évolution est représentée dans le graphique 14. Cet indicateur mesure la concentration sectorielle des exportations du pays et des valeurs plus élevées traduisent une forte concentration des exportations du pays.

Graphique 14: Evolution de l’indice de concentration du Burkina Faso

Source : CNUCED 17,9%

18,2%

17,9%

22,4%

17,1%

13,6%

13,0%

13,5%

11,7%

8,5%

6,3%

10,3%

20,9%

14,9%

25,9%

18,4%

22,2%

25,5%

26,2%

10,9%

75,1%

69,8%

60,8%

62,4%

56,4%

67,2%

64,7%

60,2%

61,3%

80,3%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Afrique Amérique Asie Europe Océanie

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8

Burkina Faso UEMOA Afrique subsaharienne

(26)

20 Il ressort du graphique 14 que cet indicateur a cru de façon tendancielle dans le temps.

Il est passé de 0,53 dans les années 2000 pour se situer à 0,67 en 2019 ; cette augmentation de l’indice est source de vulnérabilité.

Comparativement à la moyenne de certains groupes régionaux, le Burkina affiche un niveau de concentration plus élevé. Pour preuve, en 2019, tandis que le Burkina affiche un indice de concentration de 0,67, les moyennes des pays de l'UEMOA et de l’Afrique subsaharienne se situent à 0,28 et 0,30 respectivement ; soit la moitié de celui du BF.

En regardant la composition des exportations, on constate que celles-ci sont concentrées sur des produits primaires notamment l’or. En effet, depuis 2009 plus de la moitié de la valeur des exportations du Burkina Faso est constituée d’or non monétaire. Pis, le poids de ce produit n’a cessé d’augmenter depuis lors et en 2020 elle est ressortie à 81,4%. En même temps, le poids des exportations hightech n’a cessé de baisser : il est passé de 7,45% en 2009 à 5,9% en 2018. A titre de comparaison, sur la période 2009-2018, la part des exportations hightech est en moyenne de 8% pour le Burkina Faso contre 30% pour les pays de l’Asie de Est et du Pacifique (AEP).

Ces faits stylisés témoignent de la tendance à la spécialisation de l’économie burkinabè dans les secteurs à faible technologie et donc à faible valeur ajoutée. Or, l’expérience enseigne que les économies qui se spécialisent dans de tels types de production voient leur part du commerce international baissée à long terme compte tenu de l’évolution lente voire stagnante de la demande mondiale de ces produits (rapport CNUCED, 2004).

En tout état de cause, cette forte concentration des exportations sur les produits de base expose le Burkina Faso aux fortes fluctuations des cours de matières premières et explique à souhait la marginalisation du pays dans le commerce international. Elle témoigne de l’incapacité du pays à intégrer les chaînes de valeur mondiales, ce qui est la conséquence d’un niveau de développement limités de ses capacités productives.

Au total, il ressort de l’analyse un fait majeur qui est la spécialisation forte et croissante du pays dans l’exportation des produits de base comme l’or. Et de façon générale, la forte spécialisation des économies dans la production et l’exportation de produits trouve ses racines dans (i) l’abondance de ressources naturelles (terres cultivables, richesse du sous-sol en minerais) ; (ii) l’insuffisances de compétences devant favoriser l’innovation et la pénétration de nouveaux secteurs à haute technologie, (iii) l’insuffisance d’infrastructures adaptées ; (iv) les faiblesses des politiques publiques devant stimuler le secteur privé à embrasser les activités à forte valeur ajoutée etc.

(27)

21 Graphique 15: Evolution des poids des principales composantes des exportations

Source : CNUCED

Dans cette perspective, les défis majeurs demeurent la diversification horizontale des exportations par l’introduction de nouveaux produits primaires à l’exportation et surtout l’amélioration du niveau de sophistication des produits à exporter à travers la pénétration des chaines de valeurs continentales et internationales.

De cette manière, la stratégie nationale de promotion des exportations qui a été adoptée en 2011 et révisée en 2017 donnent des pistes intéressantes pour favoriser la diversification des exportations et améliorer la compétitivité du pays dans la mesure où les exportations non traditionnelles peuvent offrir de nouvelles opportunités et de nouveaux marchés pour le pays.

2.3. Evolution de la compétitivité

La compétitivité est un concept ambigu. Il s’agit d’un concept dont la définition dépend de l’entité analysée (nation, secteur, entreprise), du bien analysé (bien homogène ou différencié) et de l'objectif de l'analyse. Le terme de compétitivité est initialement un concept d'entreprise qui a ensuite été transposé au plan macroéconomique, ce qui rend difficile l’existence d’une seule définition. Dans sa définition la plus simple, la compétitivité est la capacité pour une entreprise ou une économie à conquérir des parts de marché en affrontant la concurrence aussi bien sur le plan national que sur le plan étranger. Une telle définition paraît indiquée pour notre cas dans la mesure où l’on s’intéresse au commerce extérieur en lien avec l’avènement de la ZLECAF5 Elle néglige également le fait que la croissance du revenu réel d’un pays est principalement tributaire de la productivité des facteurs domestiques.

5 La notion ici ne couvre pas tous les aspects évoqués par l’OCDE dans sa définition lorsqu’elle définit la compétitivité comme étant la capacité du pays à accroître durablement le bien-être de ses habitants, ce qui devrait se traduire par l'accroissement de la productivité des facteurs de production

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Coton Produits d'élevage Or non monetaire

Produits manufacturés Autres produits

(28)

22 Telle que définie, la compétitivité sera mesurée par des indicateurs du commerce extérieur comme le taux d’exportation, le taux de couverture des importations, le taux de pénétration du marché national, etc. (Cf. encadré ci-dessous)

Encadré 1.Définition de quelques indicateurs de mesure de la compétitivité

Le taux d’exportation : c’est le rapport exportations totales/PIB. Il permet d'apprécier la part des exportations dans la valeur ajoutée totale de l’économie. Lorsque ce ratio est élevé, cela veut dire qu’une grande part de la production intérieure est exportée.

Le taux de couverture des importations par les exportations ou taux de couverture du commerce extérieur : c’est le ratio exportations / importations exprimé en pourcentage. C'est un indicateur mesurant l'indépendance économique d'une économie. Un taux inférieur à 100 indique que le pays n’arrive pas à couvrir tous ses achats de l’extérieur par ses ventes qu’il effectue à l’extérieur ; ce qui signifie qu’il y a déficit.

Le taux de pénétration : c’est la part des achats effectués à l’étranger sur la consommation du marché intérieur (demande intérieure). C’est un indicateur qui permet de mesurer la compétitivité sur le marché intérieur. Il s’agit d’évaluer dans quelle proportion la demande intérieure est assurée par des biens importés ou par des biens nationaux. Il peut être calculé pour un produit où pour une catégorie de produits.

Source : compilé par l’auteur.

2.3.1. Evolution du taux d’exportation du Burkina Faso

Le taux d’exportation de l’économie burkinabè est en hausse depuis deux décennies (2000-2019), soit une moyenne de 18,06% du PIB. Toutefois, ce taux est en deçà de celui de l’ensemble des pays de l’ASS qui est resté en moyenne de 29,22% sur cette période. Ces performances à l’exportation sont également inférieures à celles du Ghana (34,44%) et de la Côte-d’Ivoire (41,11%).

Graphique 16: Evolution du taux d’exportation du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays de l’UEMOA.

Source : Construction de l’auteur avec les données de la BM (WDI, 2020) 0

10 20 30 40 50 60

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Burkina Faso Côte d'Ivoire Ghana

Afrique subsaharienne Linéaire (Burkina Faso)

(29)

23 2.3.2. Evolution du taux de couverture des importations

La baisse de la compétitive du Burkina Faso est également illustrée par la faiblesse du taux de couverture des importations par les exportations qui est resté inférieur à 100 en moyenne sur la période (2005-2019). Cela traduit une forte dépendance de l’économie burkinabè vis-à-vis du reste du monde d’autant plus qu’elle n’arrive pas à couvrir tous ses achats de l’extérieur par ses ventes qu’elle effectue à l’extérieur. Aussi, avec une moyenne de 71,96%, le taux de couverture des importations par des exportations est resté en dessous de celui de la CÔTE D’IVOIRE (114,94%), du Ghana (74,79%) et de celui de l’ensemble des pays de l’ASS (96,02%), sur la période 2005- 2019. Cependant, Il est estimé à 109,7% en 2020 compte tenu de l’impact du covid- 19 sur les importations.

Graphique 17: évolution du taux de couverture des importations par des exportations du Burkina Faso à celle d’autres pays.

Source : Construction de l’auteur avec les données de la BM (WDI, 2020)

2.3.3. Evolution du taux de pénétration étrangère

L’évolution du taux de pénétration du marché national montre que les entreprises burkinabè ont également perdu en compétitivité sur le plan national depuis 2009. En effet, on peut constater sur le graphique 18 la tendance haussière de la part de la demande intérieure qui est satisfaite par les achats à l’extérieur. Ainsi, le taux de pénétration est passé de 23,22% en 2009 à 43, 59% en 2019 avec une moyenne de 36% sur la période 2005-2019. Comparé à celui de certains pays, il ressort que les

0 20 40 60 80 100 120 140 160

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Burkina Faso Cote d'Ivoire Ghana

Sub-Saharan Africa Linéaire (Burkina Faso)

(30)

24 entreprises burkinabè possèdent mieux leur marché que celles d’autres pays comme le Ghana (sur l’ensemble de la période) et la Côte-d’Ivoire sur la période avant 2015.

Toutefois, la tendance à la hausse du taux de pénétration du Burkina Faso ces dernières années fait qu’il est devenu un pays de l’ASS où la pénétration du marché domestique par les entreprises est la plus forte.

Au total, de 2005 à 2019, les entreprises burkinabè n’ont pas pu augmenter leur part de marché ni sur le marché international ni sur le plan national. En revanche, la situation sanitaire semble relancer la compétitivité nationale des entreprises même si cette hausse est conjoncturelle.

Graphique 18: évolution du taux de pénétration du Burkina Faso comparée à celle d’autres pays

Source : construction de l’auteur à partir des données de la BM (WDI, 2020)

2.4. Facteurs explicatifs de la faible compétitivité

Dans son processus de production, l’entreprise doit avoir accès et à moindre coût aux produits et services de base tels que l’électricité, les infrastructures routières, les services de communication, le financement. Une combinaison efficiente de ces facteurs associée à un environnement sain permet d’améliorer la compétitivité nationale et internationale de l’entreprise. Sur cette base, il convient d’analyser ces facteurs dans le cas spécifique du secteur privé au Burkina Faso.

Ainsi, assurer les charges courantes constitue un défi majeur pour l’entreprise au BURKINA FASO. Les diagnostics montrent que les niveaux élevés des coûts de production seraient la cause de la faible compétitivité-prix des entreprises nationales.

0 20 40 60 80 100 120

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Burkina Faso Cote d'Ivoire Ghana Sub-Saharan Africa

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