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Evolution des finances publiques

Dans le document Unité - Progrès - Justice (Page 21-24)

PARTIE 2 : PROPOSITION DE STRATEGIE POUR TIRER PROFIT DES OPPORTUNITES

III. Proposition de mesures de résilience du secteur privé aux effets de la Covid-19

1.2. Contexte national

1.2.7. Evolution des finances publiques

Le fait stylisé majeur demeure le niveau du déficit budgétaire qui est élevé. En effet, sur la dernière décennie, le déficit budgétaire moyen est ressorti à 3,5% du PIB légèrement donc au-dessus de la norme communautaire de 3%. De plus, on a assisté à une tendance à l’augmentation de ce déficit budgétaire dont le pic a été observé en 2017 où il a dépassé la norme communautaire de près de quatre points.

La hausse tendancielle du déficit budgétaire résulte en grande partie de la non maîtrise des dépenses courantes dont le taux de couverture par les recettes fiscales n’a cessé de chuter depuis 2010. La baisse s’est accentuée à partir de 2016 et 2020 où le taux de couverture est 96% à 80%. Ainsi, 20% des dépenses courantes sont couverts par autres sources de financement que les recettes fiscales collectées en 2020.

La hausse tendancielle des dépenses courantes de l’Etat trouve ses explications dans l’envolée de la masse salariale comme l’atteste le graphique ci-dessous. En effet, sur la période sous revue, le ratio masse salariale sur les recettes fiscales est ressorti à 48%, largement donc au-dessus de la norme de 35%. Aussi, depuis 2013 où ce ratio était le plus faible (35,6%), il a cru de façon exponentielle jusqu’en 2020 où près de 65% des recettes fiscales collectées servent à couvrir les salaires et traitements des fonctionnaires de l’Etat. Cette hausse fulgurante de la masse salariale serait imputable à plusieurs facteurs, selon différents rapports du MINEFID. En effet, le dérapage a commencé en 2016 avec :

-10 -5 0 5 10

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Prix des produits alimentaires Burkina (%) Taux d'inflation moyen annuel Burkina (en %) Taux d'inflation UEMOA

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 La régularisation massive des avancements dans le cadre de l’opérationnalisation de la loi 081-2015/CNT du 24 novembre 2015,

 La mise en œuvre des reversements dans le nouveau classement indiciaire adopté en application de la loi 081,

 La réforme de la situation salariale des appelés SND et la prise en charge des statuts autonomes des personnels du ministère en charge de la justice : la réforme de la situation salariale des appelés SND a consisté à servir l’intégralité de la rémunération due contre une retenue de 1/3 du traitement de base.

A partir de 2017, l’accroissement de la masse salariale s’expliquerait principalement par :

 la prise en compte des avancements statutaires, des effectifs additionnels et

 l’incidence financière des accords conclus avec les partenaires sociaux.

 les effectifs additionnels et

 les avancements statutaires.

En tout état de cause, cette excroissance des charges courantes a considérablement réduit les marges de manœuvres de l’Etat en matière d’investissements publics. En effet, de 1400 milliards FCFA en 2010, les dépenses en capital ont atteint à peine 560 milliards en 2019. Aussi, un autre fait stylisé majeur est la forte volatilité de ce type de dépenses comparé à d’autres. Cela est lié au fait que les dépenses d’investissement publics sont utilisées comme un coussin d’air pour amortir les chocs de tout genre notamment les remous sociaux qui touchent l’économie. A titre illustratif, en 2018, les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 2 127,6 milliards de FCFA contre 2 146,6 milliards de FCFA en 2017, soit une contraction de 18,9 milliards de FCFA (-0,9%). Cette baisse s’explique par la diminution des dépenses en capital (-77 milliards de FCFA), les dépenses courantes ayant connu une augmentation (+64,7 milliards de FCFA).

Pour ce qui est de l’endettement public, le ratio dette / PIB a augmenté ces dernières années en raison de la persistance des déficits, mais le risque de surendettement reste modéré, selon l’analyse du FMI. En effet, selon le FMI, la dette a augmenté rapidement mais reste à un niveau suffisamment bas pour permettre de réagir aux crises, puisqu’elle est estimée à 40 % du PIB en 2019, bien en dessous du critère de convergence de l’UEMOA (70 %) et du seuil de viabilité de la dette du FMI (74 %).

L’analyse de viabilité de la dette du FMI place le Burkina Faso dans une situation de risque modéré de surendettement même dans une perspective de moyen terme. Une bonne partie de la dette publique du pays est extérieure, bien que le gouvernement se tourne de plus en plus vers le marché régional, qui fournit des financements à des taux compétitifs.

17 Graphique 12 : Evolution des principaux indicateurs budgétaires

Source : IAP, Cadrage macroéconomique de mars 2021

Enfin, en ce qui concerne l’effet Covid-19, on note que cette pandémie a conduit à l’adoption d’une loi de finance rectificative en juillet 2020 qui a introduit un nouveau paquet de mesures COVID à financer. Cette loi a introduit une augmentation modeste du volume prévu des dépenses publiques, de 1,21 %. Cela masque cependant un changement notable dans la composition des dépenses ; les dépenses courantes ont

0 2 4 6 8

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Déficit budgétaire global (% du PIB)

0

taux de couverture des dépenses courantes (en% des recettes fiscales)

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Masse Salariale/Recette Fiscale (en%)

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Dépenses en capital (en milliards FCFA)

-60,00

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

croissance des composantes de la dépenses

DC DK MS

2015 2016 2017 2018 2019 2020

Evolution de la dette publique (% du PIB)

DI DE DT

18 augmenté de 17 % en grande partie grâce à l’augmentation de 11 % des « transferts courants » pour financer l’assistance sociale aux populations touchées par la pandémie. La masse salariale a été maintenue au niveau prévu dans le budget initialement approuvé, tandis que le budget d’investissement financé par le gouvernement a été réduit de près de 8 %.

Au total, en matière de finances publiques, ce sont deux défis majeurs qui doivent être relevés :

 l’amélioration des capacités de mobilisation des recettes. En effet, même si le gouvernement a amélioré la mobilisation des recettes grâce à la digitalisation de plusieurs processus fiscaux et douaniers et au renforcement des capacités des fonctionnaires des douanes, il reste que le taux de pression fiscale demeure faible au Burkina Faso. La valeur annuelle moyenne de ce taux est ressorti à 14,7 % sur la période 2016 à 2020 ;

 la maîtrises des charges courantes notamment la masse salariale afin de dégager les marges nécessaires à l’accroissement des investissements permettant d’améliorer le climat des affaires et des investissements.

II. LES GRANDES TENDANCES DES ECHANGES EXTERIEURS

Il s’agit dans cette section d’analyser les principales caractéristiques des échanges Commerciaux en général et des filières porteuses en particulier du Burkina Faso. Cette analyse devra permettre de mettre en exergue les insuffisances inhérentes à la compétitivité de ces filières.

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