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Courbes d’étirement de liquides : tensiomètre
enregistreur
J. Thibaud, H. Lemonde
To cite this version:
COURBES
D’ÉTIREMENT
DELIQUIDES :
TENSIOMÈTRE
ENREGISTREURPar MM. J. THIBAUD et H. LEMONDE.
Institut de
Physique
atomique, Faculté des Sciences deLyon.
Sommaire. 2014
L’application de l’amplification optique au tensiomètre à lame flexible permet, d’une part, des mesures très rapides de tension superficielle, d’autre part, l’enregistrement continu sur papier
photographique des courbes d’étirement des lames minces du liquide, jusqu’au moment où se produit l’arrachement. Les caractéristiques ainsi obtenues sont discutées en fonction du dispositif d’étirement : cadre filiforme, anneau horizontal, plaque verticale, disque horizontal. On montre que pour des mesures
correctes de tension superficielle, c’est-à-dire avant rupture de la lame étirée, la préférence doit être donnée non pas à l’anneau, mais au fil formant trois côtés d’un cadre. Exemples d’applications aux mesures de tension interfaciale, aux liquides visqueux, aux substances tensio-actives.
1. L’extension
prise
par les mesures de tensionsuperficielle
desliquides
dans lapratique
industrielle(soit
en vue de fournirrapidement
un critère depureté,
soit pour l’étude des corps mouillants dans le textile etl’agriculture), jointe
aux recommanda-tions données au début des hostilités par le Centrenational de la Recherche
scientifique,
en cequi
concerne les instruments de mesure, nous incitent àpublier
des résultats obtenus en1939
avec unappareil
d’unegrande simplicité
deprincipe,
permet-tant des mesures continues sur une lame
liquide
étirée,
quel
que soit ledegré
d’étirement,
d’où unavantage
sur d’autres méthodesutilisées,
celles desgouttes
parexemple.
Dans un
premier
modèle de tensiomètre basé surla flexion d’une
lame,
réalisé par l’un de nous(~),
l’évaluation de la force de traction de la lame
liquide
était faite par l’observation visuelle d’un micromètre à l’aide d’unmicroscope.
Bien qued’appréciables
résultats aient étéobtenus,
le tracé d’une courbe d’étirementpoint
parpoint
est alors uneopération
assezlongue,
sujette
aux erreurs résultant desvariations si
gênantes
de latempérature
duliquide
étudié.Nous avons
pensé simplifier
considérablement les mesures en substituant à l’observation de la flexionde la
lame,
undispositif d’amplification optique
qui,
sans diminuer la sensibilité del’instrument,
permet
l’enregistrement
continu de lacaractéristique
d’étirement duliquide (force
de traction en fonctionde la hauteur de la
lame), jusqu’au
moment oùse
produit
l’arrachement,
ét ceci en untemps
trèscourt, de l’ordre d’une demi-minute
(2).
La détermination de la tension
superficielle
s’obtient alorsstatiquement
sur une lameliquide
étirée,
àpartir
d’unpalier
de la force de traction(1) fI. LEMOXDE, J. de Physique, 1938, 9, p. 5o5.
(2) J. THIBAUD et H. LEMONDE, C. R. Acad. S’c., ~ 1940,
211, p. 355. 9
et ceci avant la
rupture
de la lame, seules conditionsphysiquement
définies,
comme nous le montreronsplus
loin.La
rapidité
des mesures de l’instrument est unavantage
pour lapratique
industrielle. Enfin cetappareil enregistreur
seprête
aussi bien à l’étudede la tension
superficielle
deliquides visqueux
tels quehuiles,
résines ou brais.2.
Description
du tensiomètreenregistreur.
-
a. Une lame flexible 1
porte
un coulant Jauquel
Fig. 1.
on
suspend,
à une distance variable dupoint
d’encas-trement H de lalame,
ledispositif
d’étirement(fil
horizontal,
anneau,disque, etc)
mis en contactavec le
liquide placé
dans la cuve(fig. i).
La sensibilité
peut
alors varier suivant lagrandeur
de la tensionsuperficielle
à mesurer, pardéplacement
du coulant = de
suspension.
b. On a choisi une lame d’acier 11 de 25 cm de
long,
6 mm delarge,
et o,3 mmd’épaisseur.
Letionnement essentiel
présenté
iciconsiste,
enpremier
lieu, en la substitution à la mesure visuelle de la flexion de la lame(à
l’aide d’un micromètre et d’unmicroscope viseur)
d’undispositif d’amplification
optique
remplaçant
la faible déviation de la lame par ledéplacement
20 foisplus
grand
d’uneimage
lumineuse reçue parexemple
surpapier
sensible.’
Fig. i bis.
A cet
effet,
l’extrémité libre de la lame flexiblereçoit
unléger
miroir concave m, collé horizonta-lement(ou
encore unepetite
lentille d’axeoptique
horizontal)
éclairé par unelampe
L. Des miroirsplans
auxiliairesMl, M~, M3,
renvoient le faisceau lumineux dans la direction de larègle
transparente
de visée(fig. 4)
ou dans celle del’enregistreur,
surla fente
duquel
se formel’image
de la sourcelumi-neuse
produite
par lepetit
miroir concave m. c. En outre laplate-forme
de laiton Psupportant
la cuve à
liquide,
subit un mouvement de translationuniforme de haut en bas à l’aide d’une vis v et d’un
écrou e entraînés par roues dentées. Ainsi la surface libre du
liquide
dont on détermine la tensionsuper-ficielle s’abaisse à vitesse constante au cours de
la mesure. A
chaque
instant laposition
duspot
lumi-neux sur
l’enregistreur
ou sur larègle
de visée RRdonnera la valeur de la force d’étirement F
corres-pondant
à la hauteur h du fil au-dessus de la surfacelibre
(fig.
2 et3).
Un même moteur
électrique
E commande à la fois ledéplacement
à vitesse constante dupapier
enregistreur
et l’abaissement duliquide.
Un arbre
horizontal,
trèsdémultiplié
entraîne à l’aide d’un renvoi àangle
droit p le mouvementd’abaissement du
liquide.
Un
embrayage
El,
disposé
sur la commande dela
plate-forme
P,
permet
d’immobiliser cette dernière dansn’importe quelle position,
c’est-à-dire audegré
désiré d’étirement de la lame
liquide,
ou, aucontraire,
de
reprendre
à volonté le mouvement d’étirement uniforme.Une manivelle m,
permet, lorsque
l’embrayage E,
estdéclenché,
de remonter à la main laplate-forme
à sa hauteurprimitive,
c’est-à-dire de ramener le2. - Tensiomètre
avec dispositif d’étirement : 1
fil en étrier à trois côtés.
Fi g. 3. - Détail de la
plate-forme et de l’étrier.
niveau du
liquide
au contact du fil pour un nouvelétirement.
L’ensemble,
plate-forme
P,dispositif
de commande etembrayage,
est mobile sur desglissières
ggparal-lèlement à la lame 1 : ceci rend
possible
le28
sensibilité,
en face de laposition
choisie pour le crochet K et lesupport
de fil. Deux vis deblocage V
( fig.
3)
assurent son immobilisation. Pourpermettre
cedéplacement
de laplate-forme,
l’arbre moteurprésente
unetige
coulissantetélescopique,
cc avecdeux cardans p
(3).
d. Voici les
caractéristiques
de l’un des modèles établis : vitesse de rotation dumoteur 1400
tours-minute,
avec réducteur par vistangente
à i4o’
On cale sur l’arbre
primaire,
tournant à o,5 tour par seconde : io à l’aide d’un réducteur à engrenage, le tambour del’enregistreur qui communique
aupapier
sensible,
pour un diamètre d’enroulement (3) L’ensemble des instruments : tensiomètre, dispositif optique (lampe L, miroirs 11Z1, ..., 1V13, enregistreur etréduc-teurs sont abrités à l’intéricur d’un boîtier allongé qui présente
en outre, sur la face avant, du côté de l’opérateur : a, un volet permettant l’accès au tensiomètre; b, une fenêtre portant
une règle transparentc graduée RR sur laquelle le spot
lumi-neux est renvoyé horizontalement au moyen d’un miroir plan incliné à 150 et lui-même escamotable par un levier lorsqu’on désire diriger le spot sur la fente de l’enregistreur;
c, un tableau de commande des différentes manoeuvres :
boutons de commande du moteur, marche avant et arrière correspondant à la « descente et à la « montée » de la plate-forme P, commande à distance de l’embrayage El par flexible Bowden, levier d"ouverture et fermeture du volet de l’enre-gistreur, rhéostat de réglage de la lampe L, etc.
Le même boîtier porte également le moteur d’entraîne-ment E à vis tangente, le réglage supérieur du miroir M1 et, latéralement le support de lampe L et ses réglages. Ces derniers sont doubles: 10 rotation possible de la source lumineuse autour d’un axe vertical; 2- déplacement par glissières
parallèlement à la lame flexible. Ces dispositifs ont pour objet
de ramener toujours le spot à l’origine de la fente de l’enre-gistreur, quelle que puisse être l’élongation de la lame,
c’est-à-dire quelle que soit la valeur de la tension superficielle à mesurer.
Réglage de la lame flexible. - Un couteau d’acier
H, agissant à 8 mm du point d’encastrement de la lame et commandé par tige filetée et vis, règle la hauteur de la lame flexible : le miroir m peut ainsi être ramené au même niveau, quelle que soit la position de K sur la lame et le poids individuel du dispositif d’étirement adoptés.
Interrupteur automatique. - Si l’on vient à omettre
l’inter-ruption du mouvement de descente de la plate-forme
porte-cuve, après un enregistrement, un interrupteur de courant I
à rupture brusque (fig. 2) fixé à la colonne A, entrerait en
action sous la plate-forme mobile. Celle-ci, à fin de course,
produit le déclenchement d’un basculeur.
L’appareil comporte encore un dispositif de blocage de la lame flexible pour le transport : une pince mobile d portée
par un support auxiliaire A, situé derrière la plate-forme P, vient saisir la lame à son extrémité, un peu avant le miroir m
et 3). Thermostat. -
La cage en bois entourant l’instrument diminue les variations de température causées par les courants
d’air ou l’approche de l’opérateur. Pour maintenir celle-ci plus rigoureusement, on peut adjoindre un dispositif thermo-statique amovible, disposé sur la plate-forme mobile elle-méme :
une enceinte à double paroi, entourant à la fois la cuve à liquide et le dispositif d’étirement. Un orifice cylindrique étroit, percé à la partie supérieure, laisse passer librement le fil de suspension de l’étrier d’étirement.
Une circulation d’eau à température maintenue constante dans la double paroi fixe la température de l’enceinte (entre 13° et 6oo).
de 18 cm, une vitesse
tangentielle
de 13 cm à laminute; 2° le
mouvement de laplate-forme
P,
avec unedémultiplication
de 8,5 à I, et un pasde vis mère de 2 mm.
Ce
réglage
normal,
qui
donne uneamplitude
dumouvement du
spot
égale
à lalargeur
dupapier
sensible(60 mm)
pour une duréed’enregistrement
de4o
àl~~
s,peut
être considérablement ralenti pour lesliquides
trèsvisqueux
(changement
durapport
dedémultiplication).
Fig. 4. -
Montage d’ensemble du tensiomètre avec dispositif
d’amplification optique, règle transparente de lecture RR
et tambour enregistreur E,1.
3. Mesure de la tension
superficielle
etenregistrement
des courbes d’étirement.--La détermination de la tension
superficielle peut
se faire très
rapidement,
et avec une bonneprécision
cependant,
par lecture directe sur larègle graduée
RR despositions
successivesoccupées
par lespot
lumineux j I °
le fil de traction étant sec et n’adhérantpas encore au
liquide;
20après
étirement d’une lameliquide
et au moment du passage par lepalier
de la
caractéristique
d’étirement,
laplate-forme
P étant entraînée par le moteur.Il est
préférable
pourtant
deprofiter
desavantages
que donnel’enregistrement photographique,
cequi
permet
de tracer la courbe d’étirement duliquide
étudié etd’interpréter
lesparticularités
de cette dernière(par exemple
lalongueur
depalier renseigne
sur la tendance
plus
ou moinsgrande
duliquide
à former deslames).
Il nous
faut, ici,
anticiper
sur la discussionulté-tieure : les
caractéristiques dépendent
évidemment dudispositif
utilisé pour soulever leliquide
(anneau
analogue
à celui utilisé dans le tensiomètre Lecomte duNoüy,
filrectiligne, disque,
etc) : cependant,
pour des raisons que nous discuteronsplus
loin,
nospassage
par un maximum A suivi d’unpalier
hori-zontal BC dont la
longueur, parfois
considérable(huile, glycérine) indique
la tendanceplus
ou moinsgrande
duliquide
à former des lames(4).
Nous recommanderons
donc,
pour lapratique
de ceL instrument, de s’en tenir à un fil formant
trois côtés d’un
rectangle (étrier
en Urenversé).
La tensionsuperficielle
s’obtiendra alors endéter-minant la hauteur r du
palier
d’étirement BCau-dessus de la
ligne
zéro,
prise
le fil étant sec(5).
Fig. 5. - Enregistrement type de courbe d’étirement avec fil, trois côtés d’un rectangle. Cas de l’huile de moteur, 1:° C.
Rupture de la lame liquide en C, puis oscillations de la lame d’acier (on a volontairement supprimé l’amortissement
de l’appareil). Tension superficielle mesurée en 7.
La marche d’une
expérience
sera la suivante :4o
cm3 duliquide
sont versés dans une cuve bienpropre,
placée
sur laplate-forme.
La lame est libérée de sonblocage.
L’étrier à troiscôtés,
encore sec,prend
uneposition
déterminée : on lit laposition
correspondante
duspot
sur larègle
RR(position
dezéro).
On remonte la
plate-forme,
à la main(manivelle m,)
ou au moteur,
jusqu’à
produire
l’adhérence entre la surfaceliquide
et le fil horizontal.Le moteur est mis en marche dans le sens de la descente de la
plate-forme
etl’enregistrement
de lacaractéristique
commence. Dans le cas de lecture visuelle à larègle graduée,
on suivra ledéplacement
du
spot
comme pour ungalvanomètre :
on notera le passage par unmaximum,
puis
lepalier,
suffisam-ment
long,
dans laplupart
des cas, pourpermettre
une lecture
précise
de la seconde valeurnécessaire,
celle de la hauteur dupalier.
Larupture
de la lameliquide
seproduit,
le mouvement de descente de la cuve àliquide
s’arrêteautomatiquement.
La tension cherchée est, aux corrections
près
depoussée
due aux brins verticaux del’étrier,
la diffé-rence entre les deux valeurs lues sur larègle.
Si l’on(~) Nous rappelons que ce palier correspond à l’étirement de la lame mince verticale adhérente au fil rectiligne.
Pour les nombreux liquides purs ou en solution étudiés, les courbes d’étirement présentent, à l’échelle près, l’allure du cliché 5; nous n’avons jamais rencontré, en particulier, le second maximum signalé par LÉNARD, DALLNVITZ-WF-GF-N]FR
et E. ZACHMANN {Ann. der Phys, g?!~, 74, p. 3 8 1), qui paraît dû à l’emploi d’un cadre en rectangle à quatre côtés, et à l’effet du brin inférieur (voir plus loin).
Un cas de palier à peu près inexistant est celui de l’eau (fig. nl i) pour laquelle la rupture se produit en B dès la naissance du palier : l’eau, en effet, s’étire diflicilement
en lame.
se
dispense
d’unenregistrement
trois mesuresvisuelles
successives,
dont onprend
la moyenne, suffisent ordinairement.Le
tarage
del’instrument,
pour la détermination absolue destensions,
se fait ensuspendant
au fildes masses
légères
étalonnées( 1,
5, 1 odg) analogues
aux cavaliers de balance.
4. Discussion des
dispositifs
d’étirement.-Comme
première application
del’appareil,
nousétudierons
comparativement
les étirements obtenusavec les divers
dispositifs
que l’onpeut
suspendre
à la lame flexible etauxquels
adhérera leliquide :
-.fil
rectiligne,
anneau,disque, plaque.
Danschaque
cas la courbe d’étirement
enregistrée
est différente. La discussion nouspermettra
de choisir celui d’entreles
dispositifs précédents qui
nous fournira leplus
correctement, et à peuprès
sans nécessiter decorrec-tion,
la valeur cherchée de la tensionsuperficielle.
A. Fil
f ormant
trois côtés d’unrectangle.
- Lacaractéristique présente
l’allureschématique
déjà
donnée(cliché
5)
dont laparticularité
est l’existence d’unpalier
BC delongueur
variable;
exemple
fil deplatine,
diamètre mm,longueur 1 =
3 cm(cliché
5,
huile de moteur à1 ~~ C,
fig.
13 àdroite,
glycérine
à 250C).
Les
aspects
successifs de la courbes’interprètent
comme suit :
a. Le maximum A de la courbe d’étirement se
produit
un peuaprès
le passage par la verticale (5) Pour des mesures rapides, on peut se contenter de prendre la ligne du zéro de retour après rupture, le fil étant alors mouillé : les gouttelettes adhérentes à celui-ci introduisent30
des surfaces de raccordement au fil horizontal
(fig.
6 :surfaces
légèrement
creusées en2).
b. La différence c
(cliché
de lafig. 5)
entre lemaximum ~~ et le
palier
BCreprésente
ladiffé-rence entre, d’une
part,
la variation depoids
deliquide
soulevé entre l’état de la lame au maximum A et lepoint
de formation de la lame mince 3( fig. 6),
et d’autrepart,
la variationcorrespondante
desprojections
des forcescapillaires
dans leplan
vertical desymétrie.
c. Une lame étirée
(région
dupalier)
et adhérente aufil,
aban-donnée àelle-méme,
voit sa , structure se modifier lentement : sonépaisseur
diminue;
la lametend à se vider vers le
bas,
comme un sacrempli
deliquide (l’évaporation joue
aussi un
rôle,
maisfaible).
D’où une diminution depoids
duliquide
soulevé,
se traduisant par unediminution de la force de traction de la lame du tensiomètre
pouvant
atteindre 3à 7
pour 100(à
l’enregistreur,
si l’ondébraye
enElle
mouvement dedescente du
plateau
P,
lepoint
figuratif
sur le filmprend
unelégère pente).
Cet amincissement de la lame se reconnaît à
l’apparition
desfranges
colorées des lamesminces,
franges
dontl’espacement
va en croissantjusqu’à
la
rupture.
En examinant cette lame aumicroscope,
par
exemple
dans le cas dutoluène,
on constate que l’écoulement duliquide
semble seproduire
princi-palement
au niveau des crochets desuspension.
d. La lame mince ainsi obtenue
après
écoulementagit
comme une lamerigide
soulevant leliquide
au niveau x enbas),
c’est donc en cepoint
ocqu’on
mesure la tensionsuperficielle
par la hauteura-du
palier
BC.e. IVI. L. Brillouin
(6)
a attiré l’attention sur lanécessité de
distinguer
deux définitions de la tensionsuperficielle. Lorsque
nous mesurons la tensionsuper-ficielle
statiquement,
par la hauteur dupalier
BC,
c’est lapremière
définition donnée par cet auteurqui
entre enjeu.
Mais si nous venions à étirer lalame très
rapidement,
enquelques
secondes,
comme nous pouvons le faire en accélérant le mouvement de descente deP,
c’est la seconde définitionqui
jouerait,
car alors la vitesse de diffusion des molécules duliquide
gêne
leurpénétration
dans la lame aupoint
cc. Il y auraitpeut-être,
dans cette remarque, lapossibilité
dedistinguer
expérimentalement
deux tensionssuperficielles,
suivant la vitesse des mesures.Fig. 7. - :Ñléthode du cadre filiforme à quatre côtés, maximum secondaire (toluène et résine).
B.
Rectangte
àquatre
côtés. -Caractéristique
analogue
à celle du casprécédent,
mais lepalier
peut
êtresuivi,
avantl’arrachement,
d’une remontée de la courbe due à une action du brin horizontal inférieur durectangle,
au moment où il traverse lasurface du
liquide
en entraînant unepartie liquide
adhérente
[c’est
le « second maximum » décritla
figure 7
obtenue avec unliquide
trèsvisqueux
(résine
à I oopoises,
température
2 2 ~, ~,
cadre 3 x I cm en fil Pt de o,2mm)
probante
à cepoint
de vue,présente
un maximum secondaire enD,
lequel
disparaît
totalement si l’onsupprime
le brin inférieur du cadre.La
courbe 7 supérieure
est relative au toluèneet montre bien la formation d’une seconde lame
A’,
par le brin
inférieur,
mais cette fois-cipostérieure-ment à l’arrachement de la
première
lame BC formée par le cadre.C. Anneau horizontal. - Cette méthode a retenu
spécialement
notreattention,
car c’est l’une desplus
courammentemployée (tensiomètre
Cenco-Lecomte duNoüy).
Fig. 8. - Courbe d’étirement relative à
un anneau de platine (circonférence, 4 cm; diamètre du fil, o,5 mm). Huile de moteur à i8~"/ et à 1 4° C.
, La
caractéristique
d’étirement alorsenregistrée
présente
une formecompliquée,
sanspalier
horizontal :après
passage par le maximumA,
la courbe décroîtconstamment,
présente
unpoint
d’inflexioncaractérisé en
B,
jusqu’au
moment de larupture
en
C,
où la valeur de la force de traction estpresque la
mêmequ’à l’origine
en 0(cliché
de lafig. 8).
,Cette forme
compliquée
est due à ladissymétrie
des deux surfaceslibres,
intérieure etextérieure,
qui
limitent la lame étirée par l’anneau(fig.
g et1 -2)
lepoint
d’inflexion Bcorrespond
à la formation d’une lame mince en cuvetteconique
àlaquelle
est
suspendue
une masse deliquide
soulevée(1
de lafigure g).
Si l’on continue à souleverl’anneau,
le cercle de raccordement(anneau
degorge)
duliquide
soulevé décroîtrapidement jusqu’au
moment de larupture
(II
de lafigure g);
la masse deliquide
soulevée diminue au cours del’étranglement,
d’oùla chute verticale presque
jusqu’au
zéro de lacarac-téristique
d’étirement,
avant larupture.
Il est assez
difficile,
d’après
cettecaractéristique,
de fixer la valeur de la force de tractionqui
corres-pondrait
à la tensionsuperficielle
et, enparticulier,
àla valeur déterminée par la méthode du fil
rectiligne.
En tout cas on voit facilement ici ledanger
desméthodes
qui,
utilisant ledispositif
del’anneau,
pré-conisent,
pour déterminer latension,
la mesure de laforce au mament de En
effet,
suivantla nature du
liquide,
cet arrachement sera obtenu soit avant, soitaprès
lepoint
d’inflexion., Fig.9.
Parfois,
cas de l’huile(cliché 8),
de laglycérine
(cliché 13)
larupture
seproduit
assez loin dupoint
d’inflexion B et pour des valeurs de la force très inférieures à la tensionsuperficielle
cherchée.Ainsi pour utiliser correctement la méthode de l’anneau à des mesures de tension
superficielle,
( ~) On lit dans les instructions pour remploi du tensio-mètre Cenco-du Noûy, publiées par la firme Cenco, page 12 : :
32
il faudrait déterminer la
caractéristique complète
d’étirement,
rechercher la valeur de la force aupoint
d’inflexion
B,
avant l’arrachement. D’ailleurs cette valeur nécessiterait elle-même unecorrection,
carle rayon de l’anneau de gorge R, où se forme la lame
(fig.
12,anneau)
est très inférieur au rayon Rde l’anneau.
Il est donc
préférable,
si l’on veutemployeur
l’anneau(comme
dans le tensiomètre de Lecomte duNotiy),
de ne pasproduire
l’arrachement et dedéterminer la force due traction à sa valeur maxima A
puis
de serésigner
à utiliser de toutesfaçons
unfacteur de correction
($),
souventimportant.
D.
Disque
circulaire horizontal. - Lacaracté-ristique
serompt
ici avant la formation dupalier :
le cliché 10
représente
les courbesenregistrées
avec undisque
de 1 cm de diamètre et mmd’épais-seur, dans les cas
respectifs
de laglycérine
àr3~,5
Cet de l’eau.
Fig. - Étirement
du liquide au moyen d’un disque horizontal. Cas de la glycérine à gauche, de l’eau à droite.
1
On notera que la
partie
EEI se trouve en dessousde la
ligne
dezéro;
l’écartreprésente
lapoussée
subie par le
disque
de lapart
duliquide (volume
déplacé important).
Fig. i i . -
Caractéristique de la glycérine (230,8 C), méthode de la plaque immergée.
L’anneau
(C)
apparaît
ainsi comme le casinter-médiaire entre le fil
(A)
et ledisque
(D)
par suite de l’existence de deux surfaces deséparation
(interne
etexterne) :
dans ledisque
seul subsiste la surfaceextérieure,
tandis que le filpeut
être considérécomme un anneau de diamètre infini où les deux surfaces libres deviendraient
symétriques (fig.
12).
E. Lame verticale
immergée.
- Cedispositif
indiqué
parWilhelmy (9)
a étérepris
par Abribat etDognon (1°).
La courbe d’étirement ne montre pas de maximum observable : la montée est suivie($) Pour le facteur de correction, voir B’¡Y. D. HARKINS
et H. F. JORDAN, J. Amer. Chem. Soc, 1930, 52, p. y’oÎl’ aussi récemment, DIKRA-N G. DERVICHI AN et CHARLES CLARK, C. R. Acad. Sc., 1938, 207, p. 2 7 7.
aussitôt d’un
palier
BC. Cette méthode fournit la même hauteur depalier
quel’emploi
d’un fil(A)
(aux
corrections depoussée près,
qui
se trouvent être bienplus
grandes
pour la lame que dans le casdu fil
A,
ce dernier doit donc êtrepréféré
à la lameimmergée).
Le
cliché 11,
est relatif à uneplaque
deplatine,
d’épaisseur
o,I8
mm, delongueur
3 cm et à laglycérine
à 230,8. On notera que cette courbe d’éti-rement estanalogue
à celle que nousobtien-drons
plus
loin pour les tensions interfaciales(clich é
1 4).
F. Conclusion. -- a. La
figure 12
résume les casprincipaux :
elle montre lesaspects
présentés
par la masseliquide
soulevée au maximum A de lacaractéristique
d’étirement et aupoint
B, défini,
dans tous les cas, comme le
point
de formation dela lame mince.
b. Dans la
pratique,
lapréférence
devra être donnée à la méthode du fil(étrier
à troiscôtés) :
sa
caractéristique,
trèssimple,
est directementinter-prétable
etdonne,
sans correctionappréciable
la valeur de la tension
superficielle.
La méthode de l’anneau
(C)
estdéconseillée,
commetrop
complexe.
A titrecomparatif,
le cliché 13reproduit
lescaractéristiques
d’étirement d’un mêmeliquide,
laglycérine,
par la méthode de l’anneau et par celle du fil.Enfin la lame verticale
(E)
peut
êtreemployée,
mais il faudra alors connaître lapoussée,
donc le volumespécifique
duliquide
enexpérience.
a. Anneau. d = 0,5 mm; périmètre = 4 cm (amortissement normal). b. Fil (trois côtés). 1 = 3 cm ; d = 0,2 mm. 13. -
Caractéristiques de la glycérine à 25° C. Comparaison des méthodes de l’anneau et du fil.
5. Autres
applications
du tensiomètre.-L’enregistrement
des courbes d’étirement a étéobtenu,
indépendamment
desexemples déjà
cités,
dans les caspratiques
suivants où il seprête
à lamesure
rapide
des tensionssuperficielles.
(11) La correction de poussée des brins verticaux du fil,
elle-même fonction du diamètre de ce dernier, peut être
négligée pour toute mesure nù l’on ne désire pas une précision
supérieure à i pour r oo. Dans la méthode de l’anneau, la correction, ici indispemable, peut atteindre pour 100.
a.
Corps Uisqueux
tels que l’huile( cli chés 5
et
8)
ou trèsvisqueux
comme la résine(fig. 7)
ou même le bitume de
Judée,
par la méthode dufil,
à condition de ralentir le mouvement de descente de la
plate-forme
P : obtention d’une lame étiréequasi
solide,
et d’unpalier
allongé,
surl’enregis-trement.
b. Mesure des tensions
interfaciales,
à lasur-face de
séparation
de deuxliquides,
tels que le toluène et l’eau(cliché
14)
méthode du fil trois côtés.34
La
caractéristique
d’étirement, où lepalier paraît
atteint directement sans passage parmaximum,
ressemble à celle obtenue avec la
plaque
immergée.
Fig. 14. - Détermination de tension interfaciale.
Cas d’une lame eau-toluène à 23~,8G (fil, trois côtés rectangle).
Ceci laisserait supposer
qu’il
n’y
a pas formationde lame mince aux surfaces de
séparation
étiréesentre les deux
liquides.
c.
Étude
des corpstensio-actifs.
La
rapidité
des indications de cetensiomètre,
permettant
ungrand
nombre de mesures dans unejournée,
a été utilisée pour l’étude de la tension super-ficielle de solutions aqueuses en fonction de laconcen-tration de celles-ci en substances tensio-actives. On a
pu ainsi choisir
parmi
les corps abaisseurs de tensionssuperficielles,
certainsproduits
qui,
même à la concentration du cent-millième réduisent la tensionsuperficielle
de la solution à la moitié de la valeur initiale de l’eau pure(effet
de la concentration duproduit
ensurface).
Fig. i 5. -
Eau pure (1) et substances tensio-actives (A, B, C) à faible concentration, dans l’eau (on notera rabaissement de tension superficielle par A, B, C).
Les courbes d’étirement
(cliché
15)
obtenues avecl’eau tridistillée
(remarquer
l’absence depalier,
la lame d’eau se brisant en B dès saformation) puis
comparativement
enajoutant
à cette eau trois sulf onatesA, B,
C,
à la concentration de 5,’io oooenous
donnent,
indépendamment
de la tensionsuper-ficielle,
des indications intéressantes sur la facilitéplus
ou moinsgrande
aveclaquelle
ces solutionssont
susceptibles
de s’étirer en lame mince. ParFig. 16. - Eau tridistillée
(à gauche) et légèrement polluée (à droite).
palier
bref;
les solutions B .et C forment des lamesimportantes
comme on le constate parl’allongement
dupalier.
Enfin les courbes 16
présentent,
encomparaison
del’eau pure
(à gauche),
le cas d’une eaulégèrement
polluée
par une souilluresuperficielle :
la tensionsuperficielle
est un peu abaissée et l’on observe laformation d’un début de