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Protection phytosanitaire du cotonnier en Afrique tropicale. 2 - Contraintes et perspectives des nouveaux programmes

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Academic year: 2021

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(1)

Protection phytosanitaire

du cotonnier

en Afrique tropicale

e thème d e la pro te ctio n p h yto sa n ita ire

du c o to n n ie r en A friq u e tro p ic a le a été

a b o rd é dan s un p re m ie r article intitulé

« N o u v e lle p o litiq u e d e protection

et c h o ix des pesticides »

(Agriculture et d é v e lo p p e m e n t n°3).

Le présent article constitue le d e u xiè m e volet

d e cette étude et e xp o se les contraintes

et les perspectives des nouveaux program m es

d e protection.

Enfin, un troisième et dernier volet d é v e lo p p e ra

les alternatives possibles a u x traitements

chimiques.

J. C AUQ UIL, M . VAISSAYRE CIRAD-CA, BP 5 0 3 5 , 3 4 0 3 2 M o ntpe llier C ede x 1, France Ces résultats et ces conseils sont le fruit des travaux des équipes de recherche en entom ologie et des spécialistes des organismes nationaux africains (SNRA), de NRCT (Institut de recherche du coton et des textiles exotiques) jusqu'en 1 9 9 2 et du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche ag ronom ique pour le développement). Ils sont fondés sur plus de d ix années

(2)

Contraintes

et perspectives

des nouveaux progr

' V

En Afrique francophone

au sud du Sahara,

85 à 90 % des surfaces

cultivées en cotonnier

— plus d'un million

d'hectares — sont traités

chimiquement contre

les insectes. De nouveaux

programmes de protection

sont proposés : ils utilisent

moins de matières actives

insecticides avec

une efficacité comparable

à celle des traitements

systématiques et préventifs.

Mais les tentatives

de vulgarisation se heurtent

à des contraintes

socio-économiques.

Afin de faciliter la diffusion

de ces programmes,

la recherche se propose

d'intervenir dans

les actions de formation.

L

e coût de la protection phytosa- nitaire du cotonnier représente p lu s de la m o i t i é des fr a is d'intrants. Il augmente depuis la sup­ p re s s io n des s u b v e n t io n s (sur les engrais et les pesticides) à partir de 1992 et la dévaluation du franc CFA en ja n v ie r 1 994. P a rallèlem en t, le prix d'a chat du coton graine au pro­ ducteur a baissé et le commerce des pesticides a été privatisé, avec parfois des conséquences inattendues sur les prix : au Bénin en 1993, le traitement d'u n hectare coûtait quatre fois plus c h e r q u 'a v e c un p r o d u i t a che té à l'étranger.

Cette augmentation des prix a entraî­ né des p ra tiq u e s d 'e x te n s if ic a tio n avec notamment un sous-dosage des p ro d u its p hy tosanitaires, alors que p a r a d o x a le m e n t la t e c h n i c it é des agriculteurs s'est accrue. En effet, les in s e c tic id e s sont achetés selon un forfait par hectare et le plus souvent à c r é d i t . A f i n de r é d u i r e le u rs dépenses, les agriculteurs déclarent fréquemment des surfaces inférieures aux surfaces réelles, puis répartissent les p r o d u it s sur l'e n s e m b l e de la surface en sous-dosant les matières actives ou en d im in u a n t le nom bre des interventions. Des enquêtes réali­ sées au B u rk in a, au C a m e ro u n , en Côte d'ivoire, au M ali, au Togo, etc., révè le nt que les re c o m m a n d a tio n s des sociétés de d é v e lo p p e m e n t ne

sont pas respectées, mais adaptées par les agriculteurs à leurs moyens financiers.

Par a i l l e u r s , l ' e n c a d r e m e n t et le conseil te chn iqu e en c ulture coton- m è r e se f o n t de p lu s en p lu s à l'échelle des structures villageoises : le nombre des techniciens de terrain d im i n u e r a p id e m e n t et le rô le des r e s p o n s a b le s a s s o c ia t if s d e v i e n t déterminant.

L'adaptation

des programmes

phytosanitaires aux

différents contextes

En matière de p ro tectio n contre les ravageurs, des solutions moins oné­ reuses e t p lu s c o n s e r v a t r ic e s de l'e n v i r o n n e m e n t o n t été mises au p o in t . M a is leu r p ra tiq u e suppose l'acquisition et la maîtrise de notions nouvelles pour l'agriculteur. La pro­ te ction phytosanitaire du co ton nie r est c l a s s i q u e m e n t c o m p o s é e de quatre à six applications à « ultra bas v o lu m e » (UBV, soit 1 à 3 litres de p ro d u it prêt à l'e m p lo i par hectare suivant les pays) programmées selon un ca le n d rie r pré établi. Le premier tr a ite m e n t a lie u entre le 4 5 e et le

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Le dénom brem ent des ravageurs à l'a id e de la planchette à chevilles au Burkina.

C liché CIRAD-IRCT

Traitement classique

5 ou 6 traitements sur calendrier tous les 14 jours à partir de 42-45 jours de végétation en ultra bas volume (1 à 3 litres par hectare de liquide), association prête à l'emploi d'un pyréthrinoïde et d'un organophosphoré.

4

Nouvelle technique d'application

Très bas volume à l'eau, 10 litres par hectare de liquide

- soit avec les formulations binaires prêtes à l'emploi (cf. cas précédent) ; - soit avec des doses adaptées des matières actives épandues séparément ; - un programme « dose x fréquence » est pratiqué dans certains pays (épandage d'un tiers de la dose et m uliplication du nombre de traitements par 2, tous les 7 jours).

Programme de transition La lutte étagée ciblée

- 1re étape : 6 traitements à demi-dose, 6 observations des infestations puis, si nécessaire, un traitement supplémentaire est effectué 14 jours après le précédent. - 2e étape : 6 traitements à demi-dose, 6 observations, traitement complémentaire 8 jours après le précédent si nécessaire. Méthode plus contraignante, mais plus proche de l'intervention sur seuil.

f

Les interventions sur seuil

Le passage aux interventions sur seuil est beaucoup plus délicat dans la zone comprenant des infestations de chenilles carpophages à régime endocarpique, car elles ne sont pas aisément comptabilisées.

Nouveau programme de protection La lutte intégrée

La lutte intégrée prend en compte toutes les alternatives possibles à la lutte chim ique : le choix des variétés, les entomophages, les entomopathogènes (Bacillus thuringiensis...), les plantes pièges...

Figure 1. La transition des traitements classiques sur calendrier à la lutte intégrée (CAUQUIL et VAISSAYRE, 1994).

6 0 e jo u r après le semis et les traite­ ments suivants tous les 14 jours. Dans chaque pays, des améliorations o n t été apportées à ce p ro g ra m m e standard p ou r ratio na lise r l'e m p lo i d e s i n s e c t i c i d e s a v e c d e s s p é c ific ité s selon la te c h n ic it é des pro ducteurs et le m ilie u hum ain, le potentiel de rendement et le contexte p a r a s i t a ir e ( f i g u r e 1 ; C A U Q U I L et VAISSAYRE, 1993). Par exemple, les n i v e a u x d ' i n f e s t a t i o n des c h e n ille s c a rp o p h a g e s d é l i m i t e n t des écorégions phytosanitaires. Au nord de la zone, avec une p lu v io ­ métrie inférieure à 1 000 millimètres et une présence d om in an te de lép i­ d o p t è r e s à r é g im e e x o c a r p i q u e

(H e lic o v e rp a arm igera, D ip a ro p s is watersi), la lutte étagée ciblée est pré­

conisée (DEGUINE et al., 1993). Elle c o m p o r te une série de traite m en ts tous les 14 jours avec une dose ré­ duite d'une ou deux matières actives insecticides, soit en moyenne 6 trai­ tements. Sept jours après chaque trai­ tem ent, le niveau d 'in fe s ta tio n des p rincipaux groupes de ravageurs est observé : chenilles carpophages, sen­ sibles aux p y ré th rin o ïd e s ; Sylepta

derogata et tarsonème, sensibles aux

organophosphorés de type acaricide ;

A p h i s g o s s y p ii et B e m is ia ta b a c i,

insectes piqueurs-suceurs sensibles aux organophosphorés aphicides. D a n s la r é g io n in f e s t é e p a r

P e c t i n o p h o r a g o s s y p i e l la et

C ry p to p h le b ia leucotreta, lé p id o p ­

tè res à ré g im e e n d o p h a g e , l ' é v a ­ lu a tio n du nive au d 'in fe s ta tio n est d é lic a te et des program m es mixtes sont utilisés. Cette zone représente environ 300 000 à 350 000 hectares (30 à 35 % de la superficie protégée). Dans les zones où le syllepte et les lépidoptères carpophages sont obser­ vés sim ultaném ent, une association b in a ir e d 'u n p y ré th r in o ïd e et d 'u n organophosphoré acaricide à faible dose peut être recommandée, faisant jou er les phénomènes de pote ntia li­ s a tio n ( C A U Q U I L et VAISSAYRE, 1 99 4). Par e x e m p le , l'a s s o c ia tio n de c y p e rm é th rin e et de triazophos, dosée classiquement à 30 grammes d e c y p e r m é t h r i n e e t 1 0 0 o u

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150 grammes de triazophos par hec­ t a re s e lo n les p ays e t le n iv e a u d'infestation, peut être réduite à des doses de 15-50 (ou 75) grammes par h e c t a r e . En f o n c t i o n des s e u ils observés, une dose com plé m entaire sera ajoutée au traitem ent prévu au calendrier, 7 ou 14 jours après le pre­ m ie r tra ite m e n t. Au C am ero un , les sociétés de développem ent ont opté pour cette d eu xiè m e so lu tion (dose réduite et com plé m ent si nécessaire), alors qu'elles o nt choisi la première au Bénin, au Burkina et au Mali. La Côte d'ivoire expérimente un pro­ g r a m m e m ix t e q u i c o m p r e n d un déclenchement ta rdif des traitements en d é b u t de c y c le , des traite m en ts systématiques sur ca le n d rie r contre les c h e n i l l e s c a r p o p h a g e s ( e x o - phages et endophages) et des a p p li­ c ations fa c ulta tiv es en fo n c t io n du s e u il o b s e r v é p o u r les in s e c te s piqueurs-suceurs et les tarsonèmes. Les s o lu t io n s m ix te s s ont in t é r e s ­ santes p o u r p r é v e n ir les ris q u e s , grâce aux doses épandues selon le calendrier, mais aussi pour former les paysans à l ' é v a l u a t i o n du n iv e a u d ' i n f e s t a t i o n des r a v a g e u r s et à l'élaboration d'un traitement adéquat. C e t a p p r e n t i s s a g e p e u t e n s u it e d éb ou che r, dans un second temps, sur une protection utilisant exclusive­ m ent les seuils d 'in te r v e n tio n . Des tentatives de vulgarisation de l 'u t i li ­ s a tion des seuils à N otsé au Tog o ( 1 9 8 9 à 1 9 9 1 ) et à G a r o u a au C a m e r o u n ( 1 9 9 2 ) o n t m o n t r é la nécessité d'u ne phase intermédiaire p o u r a c q u é r ir p ro g re s s iv e m e n t les notions nécessaires.

Les contraintes

pratiques

des nouveaux

programmes

Le coût élevé d'une protection insec­ t i c i d e s y s té m a t iq u e et f i d è l e aux recommandations est souvent dissua- s if p o u r le p ay s a n . Les n o u v e a u x p r o g r a m m e s de p r o t e c t i o n s o n t m oins c o û te u x . Au C am ero un , par

exem ple, la lutte étagée c iblé e per­ met d 'é c o n o m is e r près de la m oitié des insecticides p ou r une efficacité au moins égale à la protection tradi­ t i o n n e l l e . Les p a y s a n s m e s u r e n t l'a v an ta ge fin a n c ie r des n ou v e a u x programmes de protection phytosa- n it a ir e , m ais o n t des d i f f i c u l t é s à h ié ra rchiser l 'im p a c t des différents ravageurs, notam m ent sur la qualité du coton graine.

L'abandon des techniques classiques fo nd ée s sur le c a le n d r ie r suppose une o b s e r v a t i o n des p o p u l a t io n s parasites à la parcelle et un choix de m atières actives m o in s d a n g e re u x p o u r l 'e n v i r o n n e m e n t et la fa u n e utile . C'est une lutte raisonnée, qui peut être une première étape vers la lutte intégrée.

La d é cision de traite r est l'a b o u tis ­ se m e nt d 'u n r a is o n n e m e n t fa is an t i n t e r v e n i r des é lé m e n t s d ' o r d r e technique, humain et légal. C'est une réponse synthétique aux questions : fa u t-il in te rv e n ir ? Q u a n d ? Contre quel (s) ravageur(s) ? Avec quelle(s) m a tiè re (s ) a c tiv e ( s ) ? A q u e lle ( s ) dose(s) ?

Ravageurs, dégâts

et seuils d'intervention

Généralement, les paysans considè­ re n t to u s les insectes c o m m e des ravageurs ; la notio n d'insecte utile le u r est in c o n n u e . Au C a m e r o u n , SIGRIST (1992) e x p liq u e que l'a gri­ c u lte u r sépare les insectes en deux g ro u p e s : c e u x q u i ra m p e n t ( c h e ­ nilles, vers blancs, etc.) et ceux qui v o l e n t ( p a p i l l o n s et p u n a is e s ). Il r é a g i t en f o n c t i o n de l ' a m p l e u r v is u e lle des dégâts : les dépérisse­ m e n ts (tels q u e la fu s a r io s e ), les m a l a d i e s v i r a l e s (la m o s a ïq u e ) , l ' e n r o u l e m e n t des f e u i l l e s p a r 5. derogata, les fris olée s dues aux insectes piqueurs sont perçus comm e plus graves que les dégâts de c h e ­ n ille s à ré g im e e n d o c a r p iq u e , par e x e m p le , q u i ne so nt pas v is ib le s extérieurement.

Les insectes sont parfois bien asso­ ciés aux dégâts q u 'ils p ro v o q u e n t : p u c e r o n s e t m i e l l a t , c h e n i l l e s

La fiche de comptage.

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protection du cotonnier

carpophages et abscission d'organes f r u c t if è r e s ou p e r f o r a t io n de c a p ­ sules. Dans d'autres cas, une form a­ t i o n reste n é c e s s a ir e : a c a r ie n s , m i r i d e s , v e c t e u r s de m a l a d i e s à transmission biologique.

Les niveaux d'infestation sont estimés sur un échantillon défini (en général 25 plants par p arcelle unitaire) par dénom brem ent des ravageurs ou par quotation des dégâts. Ces évaluations concernent essentiellement les tarso- nèmes, les insectes piqueurs-suceurs et les c h e n i l l e s p h y l l o p h a g e s et carpophages.

L'infestation des tarsonèmes est esti­ mée en fo n c tio n des dégâts, car les in d iv id u s sont d if f i c il e m e n t o bs e r­ vables. Il fa u t v e ille r à d é c e le r les premiers dégâts foliaires pour enga­ ger un traitement curatif car les p op u ­ lations se développent rapidement. Les c o lo n ie s de p u c e ro n s s o n t en général recherchées sur les fe uilles du b o u q u e t t e r m in a l du p la n t . En début de cycle on peut se fonder sur le nom bre de plants présentant des feuilles crispées caractéristiques des attaques d'aphides.

Les populations de B. tabaci (mouche blanche) sont estimées par comptage, soit des adultes très tô t le m atin sur des feuilles du bouquet terminal, soit des formes larvaires, à la loupe. Les c o m p t a g e s s 'e f f e c t u e n t s u r des fe u ille s ch oisies selon des critères précis de nom bre ou de surface, de position, d'étape de croissance, etc. L'enrouleuse 5. derogata est la che­ n il l e p h y llo p h a g e la plu s c o u r a m ­ ment notée : par comptage des ind i­ vidus sur le plant, de préférence au comptage des enroulements (ou des plants m o n tra n t des e nroulem ents) car les symptômes sont persistants. Les chenilles carpophages à régime exophage (H. armigera, D. watersi,

Earias s p j sont visibles à l'extérieur

des organes et le développement des populations est apprécié par dénom ­ brement des chenilles. En revanche, les populatio ns de lépidoptères car­ p o p h a g e s à r é g im e e n d o p h a g e , connues sur plus du tiers des surfaces

cultivées, ne peuvent être estimées que par p ré lè v e m e n t a lé a to ire des organes fructifères.

Les données sont collectées lors de visites hebdomadaires des cultures et notées sur des fiches (Cameroun), ou sur des planchettes à chevilles appe­ lées aussi peg b oard (Burkina, Bénin, Tchad). La planchette peut être u tili­ sée par des observateurs ne sachant ni lire, ni écrire, c o ntrairem en t à la fiche, où les observations sont notées et to ta lis é e s de fa ç o n m a n u s c rite . C e p e n d a n t, les f ic h e s p e r m e tt e n t d ' a p p r é c i e r la q u a l i t é du t r a v a i l d ' o b s e r v a t i o n , de c o m p a r e r les données sur une zone et d'étayer une d é c i s i o n , ou e n c o r e d ' u t i l i s e r des a b a q u e s lo r s q u e l ' i m p a c t du ravageur va rie selon le stade de la c u lt u r e . C 'e s t le cas du p u c e r o n , considéré c o m m e b eaucoup moins d o m m a g e a b le en m il i e u de c y c le q u ' e n d é b u t ou en f i n , a v e c des s e u ils de t r a i t e m e n t v a r i a n t en conséquence.

Les s e u ils , s p é c i f i q u e s à c h a q u e groupe de ravageurs, sont déterminés en f o n c t i o n de f a c t e u r s é c o n o ­ m iq u e s , c l im a t i q u e s , b io lo g iq u e s et a g r o n o m iq u e s . En p r a t iq u e , ils diffèrent peu d'u n pays à l'autre. Lorsque le seuil est atteint, la rapidité d'intervention est essentielle, comm e le choix du produit et de la dose. Les fo rtes in fe s ta tio n s i m p l i q u e n t des mesures particulières. Par exemple, lorsque cinq chenilles de H. armigera sont observées sur les 10 premiers cotonniers (parmi un écha ntillon de 25), il f a u t a u g m e n t e r la dose de pyréthrinoïde ou de préférence traiter d e u x fo is à c in q jo u rs d 'i n t e r v a l l e avec la dose initiale.

Les produits insecticides

U n e e n q u ê t e en C ô t e d ' i v o i r e a d é m o n t r é q u e si les a g r i c u l t e u r s p erc ev a ie nt l 'u t i li t é im m é d ia te des traitements insecticides « protéger la

culture des ravageurs pour augmenter les rendements », ils n'en maîtrisaient

pas le processus. En particulier, lors­ q u ' i l s c o n s u lt a i e n t (ra re m e n t) les i n d i c a t i o n s m e n t i o n n é e s s u r

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l ' é t i q u e t t e , ils n 'e n t e n a i e n t pas compte et considéraient les form ula­ tions indifféremment.

Les produits U BV, prêts à l'e m p lo i, sont d'une utilisation plus simple que les p ro du its récents, dits à très bas volu m e (TBV) sous forme de concen­ trés émulsionnables dans l'eau (à rai­ son de 10 litre s par h ecta re ). Ces derniers présentent l'avantage d'être m o in s ch ers d 'e n v i r o n 25 à 30 % pour une même quantité de matières actives.

Les emballages

Les conditionnem ents sont de capa­ c it é et de c o m p o s i t i o n d iv e rs e s : sachets ou boîtes doses de quelques dizaines de centilitres, bidons de 1, 3 ou 5 litres, fûts de 50 à 200 litres ; en p o l y é t h y l è n e h a u t e d e n s it é (PEHD), en métal ou en plastiques v a rié s . Les c o n c e n t r é s é m u l s i o n ­ nables, utilisant des solvants aroma­ tiq u e s , n é c e s s ite n t des m a té r ia u x

« b arriè re s » à re v ê te m e n t flu o r é , qui, n'étant pas fabriqués en Afrique, coûtent 30 à 40 % plus cher que pour les form ulations UBV.

L'étiquette

Les conseils d'étiquetage de la FAO (Food and Agricultural Organization) ou du GIFAP (G ro u pe m e nt interna­ tional des associations nationales de fabricants de produits agrochimiques, 1988) ne sont pas toujours suivis par les fabricants. Certains pays imposent le u r resp ect ( U N I P H Y T O en C ôte d 'iv o ire ). M ais la m ajorité des agri­ cu lteu rs n'est pas apte à d é c h iffre r les i n f o r m a t i o n s i n d i q u é e s sur l'étiquette : le nom c o m m ercial, les matières actives, la quantité totale et la f o r m u la t i o n . Les p ic t o g ra m m e s r e c o m m a n d é s p a r la F A O s o n t f r é q u e m m e n t m a l i n t e r p r é t é s (TOURNEUX, 1994). Les notions de toxicité du produit pour l'h o m m e et l'environnement ou de spectre d'acti­ vité biologique ne sont pas maîtrisées. D a n s c e r t a i n s p a y s , c o m m e le Burkina, les bidons de pesticides sont marqués par un tim bre adhésif illus­ tré en c o u le u rs , c o r r e s p o n d a n t au l iv r e t d 'a id e à l ' i d e n t i f i c a t i o n des

ravageurs et à la planchette de com p- Appareil de traitement TBV.

tage. Après avoir dénombré un rava- C liché CIRAD-IRCT

geur au-delà du seuil d'intervention, le p a y s a n c h o i s i r a le p r o d u i t de même couleur.

Le stockage

Les insecticides sont le plus souvent stockés dans les hangars des associa­ tio n s v illa g e o is e s . C e p e n d a n t, les chefs d 'e x p lo it a t io n c o n s titu e n t de plus en plu s de stocks personnels. Ils jugent en effet plus sécurisant de disposer d'u n supplément de produit en cas d'infestation tardive de fin de cycle, car il est très d iffic ile à cette

p é r io d e de se p r o c u r e r des insec- , ...

. . i Les ditterents conditionnements. ticinpc;

C liché CIRAD-IRCT

La C ID T (C o m p a gn ie iv o irie n n e de développement des textiles), en Côte d'ivoire, estimait en 1989 que 8,3 % des paysans s tockaient des inse cti­ c id e s (NIERE et K O N A N , 1 9 8 9 ; K O N A N , 1 9 9 0 ) . U n e e n q u ê t e de C H E Y D A (1991) dans la région de Korhogo évaluait à 70 % la p ro p o r­ tion des stocks laissée à la portée de tous, n o ta m m e n t des enfants (dont 60 % d é p o s é s s u r le sol d a n s la m aison f a m ilia le ) et à 30 % seule­ ment les stocks placés dans un magasin fermé à clé. Cette attitude était guidée par un souci de prévention contre les v o ls et n o n c o n t r e les a c c id e n t s

(7)

protection du cotonnier

C o u ra m m e n t en effet, le p rix de la protection phytosanitaire est calculé sur la base d 'u n fo rf a it par hectare déclaré. Ce forfait inclut les form ula­ tions insecticides, la location des p u l­ vérisateurs, les piles et le c ré d it (le m a n q u e de tr é s o r e r ie c o n t r a i n t la plupart des agriculteurs à acheter les p ro d u it s à c r é d it , avec un s u rc o û t global). Dans une étude réalisée au T og o, C O U S IN IE (1993) d é c r it les dérives de ce mode de calcul avec la sous-déclaration puis le sous-dosage

. ' •'

m .fr

Stockage de produits dans la société de développem ent cotonnière.

C liché CIRAD-IRCT

d ' i n t o x i c a t i o n . A c t u e l l e m e n t , presque tous les agriculteurs stockent des insecticides (Burkina, M ali, etc.).

Le dosage

Les f o r m u la t i o n s U B V s ont prêtes à l'e m p loi, mais les quantités pulvé­ risé es v a r i e n t de 1 à 3 l it r e s p a r h e c ta re s e lo n la buse u t i li s é e , la vitesse de d é p la c e m e n t de l'o p é ra ­ teur et le nom bre de lignes traitées par passage.

Les pulvérisations à très bas v o lu m e (TBV : environ 10 litres par hectare) s o n t e ffe c tu é e s avec une b o u i l l i e obtenue en mélangeant un concentré é m u l s i o n n a b l e d a n s de l 'e a u . Certains pays ont choisi par fa cilité des associations binaires utilisables en b o u i l l i e aqueuse à raison d 'u n litre de produit commercial par hec­ tare (Sénégal, Guinée, Côte d'ivoire). Mais ce ch oix exclut la possibilité de cible r avec une seule matière active un groupe de ravageurs observé iso­ lément. Par exemple, des traitements binaires associant un pyréthrinoïde et un organophosphoré sont pratiqués p o u r m a ît r is e r des p u c e r o n s . Par ailleurs, cette form ula tion ne permet

pas de d o s e r i n d é p e n d a m m e n t les m a t iè r e s a c t i v e s en f o n c t i o n des n iv e a u x d 'i n f e s t a t i o n . E n fin , les r is q u e s d ' e r r e u r de d o s a g e s o n t d ' a u t a n t p lu s g ra n d s q u e la form ula tion initiale est concentrée. A u C a m ero un , les matières actives sont c o m m e r c ia lis é e s en f o r m u la ­ t io n s pures, à des c o n c e n t r a t io n s variables. Chaque matière active fait l'o bje t d 'un dosage indépendant, au moyen de bidons doseurs. Ces outils peu o n é re u x so nt c o n s titu é s d 'u n tu b e g radué relié à un réservoir et permettent d 'o b te n ir la dose a ppro­ priée par s im p le pression (squeeze

b o t t l e ) e t s a n s d a n g e r p o u r

l'opérateur.

Dans les autres pays, des dosettes spécifiques à chaque matière active (à une concentration fixe) sont distri­ buées. Par exemple, la Côte d'ivoire utilise des boîtes doses métalliques et le Tchad, depuis 1992, des sachets doses en polyéthylène haute densité. L 'in c o n v é n ie n t de ces doses est la m u l t i p l i c i t é des e m b a lla g e s et le risque accru de pollution ponctuelle. Les boîtes m é ta lliq ue s d o iv e n t être enterrées et les sachets, consignés, c o l l e c t é s a p rè s usage p o u r ê tre incinérés.

Une forte tendance

à sous-doser

Les sous-dosages sont fréquents et généralement volontaires, avec pour conséquences des pertes qualitatives et q uantitatives, ainsi que l'a p p a r i­ t i o n de ré s is ta n c e s c h e z c e rta in s ravageurs.

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des pesticides ou des engrais. Pour un forfait d'intrants de 33 000 FCFA par hectare en 1991 (660 FF), il esti­ m a i t q u e 6 0 % s e u l e m e n t des surfaces plantées é ta ie n t déclarés. Au Burkina, LENDRES (1991) cons­ tate une pulvérisation moyenne, pour q u a t r e a p p l i c a t i o n s T B V , de 10,1 litres par hectare c o m p a ré e à une p ré c o n is a tio n de 12 litres par h e c ta re . Au M a l i , la dose r e c o m ­ m a n d é e é t a n t de 12 l it r e s p ar hectare, DJIM RAOU (1993) évaluait à 50 % les paysans utilisant moins de 11 litres par hectare de fo rm u la tio n TBV en 1992. En 1993, ce sous-dosage était pratiqué par 70 % des a g ric u l­ teurs, en raison de l'a u g m e n ta tio n des p r i x et de la s u p p re s s io n des subventions.

D'autres facteurs expliquent ce sous- d os a ge . L ' u t i l i s a t i o n sur d 'a u tr e s cultures, par exemple, est courante. Au Togo, sur une période de cinq ans (1985 -1 98 9) CO U SIN IE et DJAGNI (1991) ont évalué entre 10 et 25 % la p r o p o r t i o n d 'i n s e c t i c i d e a c h e té e p our le co to n n ie r et détournée vers d 'a u t r e s usages : c u lt u r e s m a r a î ­ c h è re s et f r u it iè r e s , s to c k a g e des céréales, lutte contre les termites, etc. Le m ode de fin a n c e m e n t des pesti­ cides contribue aussi à expliquer ces p r a t i q u e s . A u C a m e r o u n p a r exemple, les pesticides destinés aux cultures vivrières d oiven t être payés com ptant. Ainsi en 1991, 18 % des paysans p u lv é r is a ie n t sur le nié bé

(Vigna unguiculata W a l p J l'in s e c ti­

cide acheté à crédit pour le cotonnier. La gestion des stocks par les coopéra­ tives ou les groupem ents villa ge ois j o u e é g a le m e n t un rôle im p o r t a n t dans le c o m p o rte m e n t des a g r ic u l­ teurs. Les besoins en insecticides sont recensés chaque année par les struc­ tures d 'a p p ro v is io n n e m e n t d'a près

les déclarations de surface des chefs d'e xploitation. Cependant, ces struc­ tures sont tenues de payer les insecti­ cides résiduels de fin de campagne. Elles gèrent d on c leurs comm andes de fa ç o n à m in im is e r les stocks et ajustent parfois à la baisse les besoins d é c la ré s par les a g r ic u lte u r s . U ne infestation ta rd iv e par H. arm ig era (cas du Burkina en 1991) peut avoir

de très graves conséquences pour le paysa n s 'i l n 'a pas c o n s t i t u é une réserve de s é c u rité et s 'il ne p eut s 'a p p r o v i s i o n n e r . E n fin , d a n s de nom breux cas, les inventaires de fin de campagne o n t lieu bien avant la fin du cycle du co to n n ie r et l'a chat ultérieur des produits est très difficile. Au Bénin, où la privatisation du c o m ­ merce des pesticides est la plus avan­ cée, la gestion du stock de sécurité reste assurée par la société d'Etat. Par a i l l e u r s , d a n s c e r t a i n s p ays (Burkina), les agriculteurs du groupe­ ment villageois sont c o lle c tiv e m e n t responsables du remboursement des intrants. En 1992, le p rix élevé des intrants et les bas rendements (dus aux conditions climatiques et parasi­ taires) ont c onduit de nombreux pay­ sans à cesser la culture du cotonnier car la récolte de 1993 aurait servi en grande partie à résorber le déficit de 1992.

Les p a y s a n s s o n t aussi a m e n é s à r e v e n d r e à bas p r i x le u rs s to c k s d ' i n s e c t i c i d e s lo r s d 'u n b e s o in exceptionnel de trésorerie, ce qui les oblige alors à sous-doser.

A n o te r e n fin que l'in t é g r a t io n en Côte d 'iv oire du coût des insecticides dans le prix d'a chat du coton graine (ju s q u 'e n 1 9 9 3 -1 9 9 4 ) a généré un marché parallèle dans les pays v o i­ sins (Burkina, M ali...) où les produits é ta ie n t v e nd us à 60 % e n v iro n de leur prix d'origine. Ainsi en 1993, le prix des insecticides variait selon les pays de 20 à 32 FCFA le litre pour un traitement UBV.

Les techniques

d'application

Les n ou v e a u x program m es de p ro ­ te c tio n systématisent les p ulv éris a ­ tions à très bas v o lu m e . En A friq u e fr a n c o p h o n e penda nt la cam pagne 1 9 9 3 -1 9 9 4 , e n v iro n 30 % des sur­ faces o nt été traitées selon cette tech­ nique, qui p ou rrait être généralisée en d eu x ou trois ans ( C A U Q U I L et VAISSAYRE, 199 4). Elle est a p p l i ­ quée exclusivement au Sénégal et en G u in é e et en cours de d iffu s io n au Bénin, au Cameroun, au Tchad et au Togo.

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protection du cotonnier

C hantier de traitem ent TBV au Cameroun.

C liché CIRAD-IRCT

Les appareils

et leur fonctionnement

Les pulvérisations TBV se pratiquent avec des pulvérisateurs UBV adaptés au moyen d'une buse et d'une nour­ r ic e c o m p l é m e n t a i r e , de t y p e Berthoud C8, M ic r o - U lv a , ou avec des p u l v é r i s a t e u r s s p é c i a l e m e n t c o n ç u s te ls q u e C 4 - 1 0 ou U lv a + (C A U Q U IL , 1993). Dans le pre mier cas, la nourrice co m p lé m en taire de 5 ou 1 0 litres p erm e t de recharger p é r io d iq u e m e n t le b id o n de t r a ite ­ m en t d 'u n litre pla cé au-dessus du disque rotatif. La n o u rric e d o it être p o rté e par l'o p é r a t e u r et non pas, com m e cela se pratique parfois, lais­ sée en bout de ligne car dans ce cas u n e p a r t i e du c h a m p p e u t ê tre oubliée lors de l'opération de recharge du bidon.

Les p u lv é r is a te u r s s o n t lou és aux paysans par les a ssociatio ns v i l l a ­ geoises ou les structures d 'e n c a d re ­ m e n t ( C a m e r o u n , C ô t e d ' i v o i r e , G u in é e , Togo). Dans de n o m b re u x pays cependant, les chefs d'e xploita­ tion cherchent à acquérir leur propre matériel par comm odité. Le montant de la location est calculé selon la sur­ face. La maintenance est assurée par

les sociétés c o to n n iè re s ou par les paysans. L'e ntretie n des p u lv é ris a ­ teurs TBV est plus d élicat que celui des appareils UBV en raison de l'o x y ­ d a t i o n des p a r t ie s m é t a l l i q u e s , n o ta m m e n t du m o te u r, p ro v o q u é e par l'eau.

U ne ou deux piles de 1,5 v o lt sont nécessaires au fo n c t io n n e m e n t du pulvérisateur par hectare traité, selon le ty p e de p u lv éris ate ur, la q u a lité des piles à l'achat et leurs conditions de s to c k a g e . C e rta in s pays d i s t r i ­ buent les piles et les produits insecti­ c id e s s i m u l t a n é m e n t (C a m e r o u n , T c h a d , Togo) à un p rix fo rfa ita ir e . Dans d'autres, les paysans doivent se les procurer sur le marché local (1 à 2,5 FCFA l'unité en 1993). Les piles ne sont pas to u jo u rs renouvelées à temps, souvent par manque de tréso­ rerie. La qualité des pulvérisations en est alors affectée : le disque to urne au-dessous du régime normal et les gouttelettes sont plus volumineuses

et m o i n s n o m b r e u s e s . En C ô te d'Ivoire (CHEYDA, 1991), l'état défi­ cien t des piles est l'obstacle le plus important à la qualité des pulvérisa­ tions et la moitié des retards de traite­ ment est due à la difficulté financière d'achat des piles.

Au M ali, dans le village de Nangoula p ro c h e de la station de M 'P e so ba , une organisation non gouvernemen­ t a l e a d é v e l o p p é un s y s tè m e de recharge de piles par p anneau so­ laire. Il fo nctio nne depuis 1984 sans d i f f i c u l t é m a je u r e et les p aysans payent 0,20 FCFA la recharge d'une pile. En Z am b ie , C O U R T IA L (c o m ­ m unication personnelle), confronté à des difficultés d 'a p p ro v is io n n e m e n t en piles, a utilisé pendant deux ans des p a n n e a u x sola ires in d iv id u e ls placés sur un casque porté par l'o pé­ rateur. Cet a pp areilla ge re m p la ç a it les piles mais ne permettait pas de les recharger. A Maroua (Cameroun), en janvier 1994, la société CALLIOPE a présenté un modèle expérimental de pulvérisateur à disque rotatif équipé d'u n panneau solaire qui recharge la pile.

L ' a p p r o v i s i o n n e m e n t en eau en q u a n t i t é et en q u a l i t é s u ffis a n te s (environ neuf litres par hectare traité) n'a pas posé de pro blèm e apparent. Lors qu e l'e a u est t r o p c h a rg é e en im p u re té s , e lle est f ilt r é e avec un morceau de tissu.

Les chantiers de traitement

Les traitements UBV et TBV sont sou­ vent réalisés par les adolescents, le travail étant moins p én ib le qu'ave c un appareil à dos de type classique (à pression e n tre te n u e , pesa nt e ntre 1 5 e t 2 0 k i l o g r a m m e s ) . A u Cam eroun, SIGRIST (1991) estimait q u e 6 % des o p é r a t e u r s a v a i e n t moins de 18 ans, tandis qu'en Côte d ' i v o i r e ( K O N A N , 1 9 9 0 ) , 55 % a v a i e n t p lu s de 20 ans, 4 0 % de 15 à 20 ans et 3 % moins de 15 ans. La nécessité de passer tous les deux ou trois rangs dans le cas des pulvéri­ sations TBV au lieu de quatre à six pour l'U BV , qui double les temps de travaux, a été facile ment admise car e lle est com pensée par l'é c o n o m ie

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d'argent. En revanche, le nombre de lignes traitées par passage n'est pas toujours respecté dans un cas comme dans l'a u tre ; il est a ug m e nté p ou r réduire la c o n s o m m a tio n d 'in s e c ti­ cide. Pour les traitements TBV, cette économ ie se fait aussi par le biais des dilutions. Ces pratiques nuisent à la q u a l i t é des t r a i t e m e n t s c a r les insectes, situés au sein de la canopée et sous les feuilles (piqueurs-suceurs et tarsonèmes), ne sont pas correcte­ ment atteints. M êm e si la technique TBV est reconnue c o m m e plus e ffi­ cace que l'U B V , un effort de form a­ tion d oit être fait pour inciter les agri- c u lt e u r s à re s p e c te r les dosa ge s, n ota m m ent en insistant sur l'intérêt é c o n o m i q u e à t e r m e d e c e s techniques.

En A friq u e centrale, les cultures de cotonniers s'étendent sur de grandes s u r fa c e s , p a r b lo c s de d i z a i n e s d ' h e c t a r e s , et les a g r i c u l t e u r s organisent en com m un des chantiers de p ulv éris atio n. Le trava il d 'e n c a ­ dre m e nt te c h n iq u e y est plus fa cile q u ' e n A f r i q u e de l ' O u e s t où les p a rc e lle s in d iv id u e lle s sont dissé­ minées dans le paysage agricole.

La « toxicovigilance »

Séance de form ation en lutte étagée ciblée

au Bénin.

C liché CIRAD-IRCT

La perception par le paysan africain du produit insecticide est complexe : considéré com m e un poison, il revêt un a s p e c t m y t h i q u e ( v e n u de l 'O c c i d e n t ) et p e u t a v o ir d 'a u tre s usages ( p o u r la p ê c h e , la chasse, etc.). Par a ille u r s , l 'i n c a p a c i t é de beaucoup d'agriculteurs à déchiffrer ou à i n t e r p r é t e r les é tiq u e tt e s , le défaut d'indications de ces dernières ou la tendance à ne pas les respecter justifient la nécessité d'une formation. En m atière de p o llu tio n , la gestion des e m b a l l a g e s est e s s e n t i e l l e . Chaque type d 'e m b a lla g e présente des avantages et des inconvénients, selon l'usage a uquel il est destiné. Les fûts m é ta lliq u e s sont robustes, avec un faible volu m e de stockage à l'échelle du village, mais le fraction­ nement du contenu est délicat (robi­ net, e n t o n n o ir , r é c ip ie n t i n t e r m é ­ dia ire ). Ils sont souvent réutilisés : m a té r ie l de d i s t i l l a t i o n , t r a n s p o r t d 'e au , é lé m e n t de to itu re , cantine.

Peu n o m b r e u x , le u r r e c y c la g e est s u r v e i l l é sans d i f f i c u l t é p a r les structures d'encadrement.

Les bidons en matière plastique sont faciles à stocker, à tra n s p o rte r et à manipuler. Les paysans les réutilisent dans la m a j o r i t é des cas p o u r les liq u id e s a lim en taires ou les c a rb u ­ rants. D'après une enquête réalisée s u r 73 v i l l a g e s au C a m e r o u n , S IG R IST ( 1 9 9 1 ) e s tim e q u ' a p r è s usage 19 % sont détruits, 18 % ren­ f e r m e n t des c a r b u r a n t s e t 63 % servent de contenants alim en taires (eau, h u ile , m ie l, niébé). C H E Y D A (19 91 ), en Côte d 'ivoire, observe que to u s les b id o n s en p la s tiq u e s o n t récupérés après rinçage, alors que les boîtes métalliques sont détruites ou jetées.

Les boîtes doses m é ta lliq ue s ou en PEHD lim ite n t les m a n ip u la tio n s et les risques d 'e rre u r de dosage mais o n t un p rix de re v ie n t au litre plus élevé. Ces emballages sont rarement réutilisés, en raison de leur trop faible contenance.

En Afrique francophone, le « pack à l'anglaise » — com prenant les diffé­ re n te s f o r m u l a t i o n s , le m o d e d 'e m p lo i en langue locale, les gants et parfois un masque — n'est jamais u t i l i s é . En e ff e t c e t é q u ip e m e n t , p ré v u p o u r une u n it é de s u rfa c e, manque de souplesse en cas de sous- déclaration des surfaces.

Les précautions nécessaires à la réali­ sation des traitements sont rarement prises, notamment en ce qui concerne la tenue vestimentaire. L'enquête de C H E Y D A ( 1 9 9 1 ) en C ô te d ' i v o i r e signale que tous les opérateurs por­ tent une chem isette ou un tee-shirt mais que 20 % sont en short ; seuls 5 % p o r t e n t des b o tt e s , 10 % des chaussures fermées, 20 % des sandales et 65 % s ont pie ds nus ; e n f i n , 9 0 % s o n t t ê t e n u e . En revanche, ils se lavent les mains, sans se c h a n g e r le p lu s s o u v e n t. Au Cameroun, SIGRIST (1 9 9 1 ) note q u e les o p é r a t e u r s s 'a b s t i e n n e n t de m a n g e r, de b o i r e et de f u m e r p e n d a n t le tra ite m e n t, se c o u v re n t quelquefois la tête, font attention à la d i r e c t i o n du v e n t et se l a v e n t entièrement après les traitements.

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protection du cotonnier

L'aide

à

la formation

La fo r m a tio n n'e st pas la v o c a tio n première de la recherche, mais elle est une c o n d i t i o n n éc e s s a ire à la mise en œuvre de ses résultats. En l'occurrence, la diffusion des nou­ v e a u x p r o g r a m m e s de p r o t e c t io n nécessite un effort important de sen­ sibilisation aux enjeux économiques et de f o r m a t i o n des a c t e u r s de terrain.

L ' e f f i c a c i t é des n o u v e a u x p r o ­ grammes de protection est c o n d itio n ­ née par la qualité de l'observation. La p e rs o n n e q u i en est c h a rg é e jo u e d o n c un r ô l e e s s e n tie l ( s c o u t en a n g la is j. Il c h o is it un é c h a n t i l l o n représentatif, effectue une série de comptages pour estimer les p o p u la ­ tio ns des p rin c ip a u x ravageurs. Ce travail peut être réalisé par un techni­ c i e n d a n s un b u t p é d a g o g iq u e , l ' o b j e c t i f é ta n t de f o r m e r le c h e f d 'e x p lo ita tio n ou un m em bre de sa fa m ille . Au Cameroun, les observa­ teurs sont souvent des jeunes sortant de l'é cole, rétribués c o lle c tiv e m e n t par les membres du groupement v i l ­ lageois. Ils sont chargés de surveiller e n v i r o n 4 0 h e c ta re s ( c u ltu r e s en blocs). En Afrique de l'Ouest (Bénin, B u r k i n a , e tc .) , les c u l t u r e s s o n t d is p e r s é e s et les a g r i c u l t e u r s ne s o u h a ite n t pas se so u m e ttre à une su rv e illa n c e exté rieure. Il est d o n c nécessaire de form er un membre de la famille, si possible alphabétisé. Le travail d'observation est répétitif, p é n ib le en raison de la rosée m a ti­ nale, de la chaleur dans la journée, et e x ig e une a tt e n tio n s o u te n u e . Au m o i n s p e n d a n t l 'a p p r e n t i s s a g e , l'encadrement doit rester vigilant (au C am eroun, le d o u b le des fiches est régulièrem ent collecté par les chefs de se c te u r). Pour j u s t i f i e r de le u r autorité, les personnes chargées de l'e n c a d r e m e n t d o iv e n t m o n tre r un n iv e a u t e c h n i q u e et des q u a li t é s p é d a g o g iq u e s r e c o n n u e s . Par ailleurs, la « diffusion de proxim ité » peut être utilisée opportunément : les agriculteurs sont attentifs aux innova­ tions mises en place dans le voisinage.

Les étapes

de l'enseignement

L'e nseignem ent des n ouveaux p ro ­ grammes de p ro te c tio n c o m m e n c e par la notion de seuil d'intervention, qui s'appuie sur l'appréciation de la n u i s i b i l it é é c o n o m iq u e . C'e st une d é m a r c h e i n t e l l e c t u e l l e n o u v e lle p o u r b e a u c o u p d 'a g r ic u lte u r s q u i, par e x em ple, a d m e tte n t avec d i f f i ­ culté de ne pas intervenir s'ils obser­ vent cinq chenilles d 'H . armigera sur un é c h a n t i l l o n de 25 c o t o n n ie r s . M ê m e peu nom breuses, ces larves fo nt des dégâts ; la notion de coûts c o m p a r é s d 'u n t r a i t e m e n t et des p e r te s de r e n d e m e n t est p a r f o is longue à assimiler. Dans ce cas, les notions de faune utile ou de respect de l'e n v iro n n e m e n t ne peuvent pas être abordées. Cette première étape d o i t ê tre la is s é e à la c h a r g e des structures locales d'encadrement.

L'évaluation du niveau

d'infestation

Les 25 c o t o n n i e r s c o m p o s a n t l'é c h a n t il l o n re p ré s e n ta tif d o iv e n t être choisis de façon aléatoire dans l'u n it é de c u ltu re à protéger. C'est d a n s la d é t e r m i n a t i o n p r é a l a b l e d 'u n ité s h om ogènes p o u r l'é c h a n ­ t i l lo n n a g e q u e réside la d i f f i c u l t é p rin c ip a le . Cette responsabilité est g é n é r a le m e n t laissée à l'e n c a d r e ­ m e n t. U n e v is it e par p a r c e lle (de deux hectares au plus) permet d'e n venir à bout. Dans le cas de grandes surfaces, un découpage est effectué (par e xem ple : un é c h a n tillo n pour quatre parcelles d'u n quart d'hectare rassemblées en bloc, au Cameroun). L 'o b s e r v a t e u r e x a m in e e n s u it e attentivement l'échantillon prélevé et évalue le degré d'infestation par les p r i n c i p a u x ra v a g e u r s : a c a r ie n s , piqueurs-suceurs, c h en illes p h y llo - phages et carpophages. Il d oit néces­ sairem ent conn aître tous les stades de d é v e l o p p e m e n t des d if f é r e n t s déprédateurs ainsi que leurs dégâts. Ces d é n o m b r e m e n t s s o n t p a r fo is gênés par les conditio ns climatiques o u le d é v e l o p p e m e n t v é g é t a t i f des plants.

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La décision de traiter

La d é c i s i o n de t r a i t e r est lié e au dépassement d'u n seuil. Si l'observa­ teur utilise une planchette, le seuil est dépassé lorsque la c h e v ille (placée s u c c e s s i v e m e n t d a n s les t r o u s à chaque unité relevée) se situe dans u n e z o n e m a r q u é e de r o u g e q u i i n d iq u e é g a le m e n t la f o r m u la t i o n adaptée au ravageur.

La fic h e p e rm e t t h é o r iq u e m e n t de m od uler les seuils d 'in te rv e n tio n en fonction d'abaques, mais la technicité nécessaire suppose une fo r m a t io n poussée.

Le choix de la formulation

et le traitement

L 'o b s e r v a t e u r est re s p o n s a b le du choix de la form ula tion et de la dose. Dans de nombreux pays, ce choix est f a c ilit é par l'é tiq u e t te des p ro du its dont la couleur correspond à la plan­ chette ou au livret d'aide à l'id e n tifi­ c a t io n des rava ge urs. Les sources d 'e r r e u r res te nt n o m b re u s e s et la v i g i l a n c e des fo rm a te u rs d 'a u t a n t plus importante.

Le m o d e de p u lv é r is a tio n v a rie en fo n c t io n du ravageur. C e lle -c i d o it être orientée vers la région princip a ­ lement atteinte : la face inférieure du fe uillag e p ou r les tarsonèmes et les p iq u e u r s - s u c e u r s , le s o m m e t des p la n t s p o u r les c h e n i l l e s c a r p o ­ phages, les fe u ille s p é r ip h é r iq u e s pour les chenilles défoliatrices.

Les moyens

de la formation

La r é a lis a t io n des n o u v e a u x p r o ­ g ra m m e s de p r o t e c t i o n s 'a p p u i e encore beaucoup sur l'e ncadrem ent l o c a l ou les je u n e s o b s e r v a te u r s alphabétisés. Leur généralisation est c o n d it io n n é e par la fo r m a t io n des chefs d 'e x p l o i t a t i o n . S C H W A R T Z (1993) estime que 13 à 15 % des pro­ d ucte urs de c o to n b u rk in a b é s sont alphabétisés (8 % des autres agricul­ teurs). DJIM RAOU (1993) considère que 25 % des producteurs de coton maliens savent lire et écrire le bam ­ bara ou le français. Les méthodes de

f o r m a t i o n d o i v e n t être s im p le s et illustrées, adaptées à cette situation qui ne peut évoluer que lentement. L'engagement de la recherche dans la f o r m a t io n est s u rto u t axé sur la c o n n a is s a n c e des ravageurs et de leurs dégâts. Au Cameroun, ASFOM (19 94 ) p ré c o n is e la mise en p la c e d 'u n réseau de parcelles non proté­ gées afin de fo rm er les observateurs et les t e c h n ic ie n s de te rr a in et de suivre l'évolution du parasitisme. De nom breux supports sont mis à la disposition des sociétés de dévelop­ p e m e n t : d ia p o s itiv e s , film s v id é o , plaquettes illustrées, affiches d id a c ­ tiq ue s... Des montages de d ia p o s i­ tiv e s o n t été c o n ç u s p o u r d é c r ir e l ' o r g a n i s a t i o n d 'u n c h a n t i e r T B V (DEGUINE et ASFOM, 1990), la lutte é ta g é e c i b l é e et sa r é a l i s a t i o n p ra tiqu e ( A M IO T et al., 1992). Ces d o c u m e n ts s o n t c o m p lé m e n t a ir e s a u x t r a v a u x p r a t i q u e s de t e r r a i n destinés aux formateurs, auxquels les entomologistes participent. Les cher­ cheurs leurs apportent les outils pour m a ît r is e r les p r i n c i p e s de la p r o ­ tection phytosanitaire : quantification des seuils d'intervention, période de c o lle c te , matières actives et doses. Les p e r s o n n e s f o r m é e s p r e n n e n t e n s u it e le r e la is a u p rè s des a g r i ­ culteurs ou des observateurs pour la c o ll e c t e des d o n n é e s , la d é c is io n d 'i n t e r v e n ir , la ré a lis a tio n du t r a i ­ tement, la maîtrise et l'entretien des pulvérisateurs.

La re c h e r c h e ne s'est pas in v e s tie jusq u'à présent dans la fo rm a tio n à la connaissance de l'ins e c tic ide : le stockage, la m a n ip u la tio n , les d a n ­ gers, le m ode d 'a c tio n sur les para­ sites et la faune utile. Des documents a u d i o v i s u e l s c o n s t r u i t s d a n s c e t o b je c tif seraient susceptibles d 'a m é ­ liorer la toxicovigilance, d im in u e r la p o l l u t i o n et a u g m e n te r l 'e ff ic a c it é des applications.

Conclusion

Cette conception nouvelle de la lutte co n tre les ravageurs est guidée par des préoccupations économ iq ues et

écologiques : améliorer la rentabilité pour le producteur et protéger l'e nvi­ ronnem ent. Le rôle de la recherche consiste à mettre au p o in t des te c h ­ niques de p ro te c tio n par écorégion phytosanitaire et à aider les structures de d é v e lo p p e m e n t dans leur travail de sensibilisation et de formation des agriculteurs.

La lutte étagée ciblée est en cours de v u lg a ris a tio n au C a m e ro u n d ep uis 1 9 9 0 , avec des résultats e n c o u r a ­ geants. En 1 9 9 3-19 94 , 33 000 hec­ ta res o n t été p ro té g é s s e lo n ce tte méthode, avec des économies attei­ gnant la moitié des frais occasionnés par une p ro te c tio n classique et des rendements équivalents. Le Bénin, le B u rk in a , le M a l i s ont en phase de prévulgarisation. Mais les nouveaux programmes de protection tels que la lu tte étagée c ib lé e p ré s e n te n t des risques phytosanitaires plus im p o r ­ tants. Les décisions de traitement sont soumises à l'a pp ré ciatio n des seuils de nocivité par les observateurs, avec des r is q u e s de d é g â ts r a p id e s et graves en cas de dépassement. La for­ mation des observateurs, des cadres de t e r r a in et des re s p o n s a b le s de s t r u c t u r e s v i l l a g e o i s e s d o i t ê tre conduite de façon à les sensibiliser, à les responsabiliser, à leur permettre d'acquérir mais aussi d'entretenir les notions clés. En pratique, la création de sessions n a t i o n a le s a n n u e lle s d 'u n e ou d eu x semaines, avec une f o r m a t i o n i n i t i a l e s u i v i e c h a q u e année d 'un stage d'entretien, pourrait apporter une réponse efficace. Leur fin a n c e m e n t peut être m ixte et par­ tiellement assuré par les associations villageoises. Par ailleurs, la diffusion de ces techniques nouvelles doit être p r o g r e s s i v e p o u r m e s u r e r leu rs conséquences sur l'équilibre entre les ravageurs, les a rthropodes utiles et les plantes hôtes.

Les premières expériences de vulga­ risation m on tren t que les difficulté s ren con trée s sont rare m e n t d 'o rd re t e c h n iq u e , m ais d a v a n ta g e s o c io - é c o n o m i q u e . Elles s o u l i g n e n t l'i m p o r t a n c e des aspects h um ains dans les actions de d év e lo pp em e nt agricole.

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protection du cotonnier

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Résumé... Abstract... Resumen

J. CAUQUIL, M. VAISSAYRE - Protection phytosanitaire du cotonnier en Afrique tropicale.

2 - Contraintes et perspectives des nouveaux programmes.

En Afrique francophone, plus d'un million d'hectares de cotonnier sont protégés par voie chim ique. Avec un contexte économique de plus en plus difficile pour les pro­ ducteurs, ceux-ci ont tendance à sous-doser les insecti­ cides, bien qu'ils soient conscients de l'importance de la lutte contre les déprédateurs. Pour améliorer la renta­ b ilité de la culture et préserver l'e n viro nn em e nt, de nouveaux program m es de protection u tilisa nt moins d'insecticides chimiques sont proposés. Ils s'appuient sur une meilleure connaissance des ravageurs pour évaluer leurs niveaux d 'in fe s ta tio n , les com parer aux seuils d'intervention, choisir les formulations, les doses et les m odalités d'épandage. Une fo rm a tio n des agents de développement et des chefs d'exploitation est nécessaire pour diffuser ces techniques, ainsi que pour améliorer la « toxicovigilance » dans la manipulation des produits et la gestion des emballages après usage.

Mots-clés : cotonnier, protection phytosanitaire, toxicité, formation, Afrique francophone.

J. CAUQUIL, M. VAISSAYRE - Cotton crop protection in tropical Africa.

2- Limitations and prospects of the new programmes.

In French-speaking Africa, chemical control is used to pro­ tect more than a million hectares of cotton crops. Under the stress of the worstening economic situation, cotton growers are using excessively low pesticide dosages on their cotton crops, even though they are fully aware of the importance of pest control. New cost-effective and envi­ ronment-friendly crop protection programmes involving lower chemical pesticide dosages have been proposed. These programmes are based on a better understanding of cotton pests to assess infestation levels, match them against treatment thresholds, and choose pesticide form u­ lations, dosages and spraying conditions. It is essential to train development agents and farm managers to make these techniques operational and improve toxic vigilance in handling the chemicals and packaging after use. Keywords: cotton, crop protection, to xicity, train ing , French-speaking Africa.

J. CAUQUIL, M. VAISSAYRE - Protección fitosanitaria del algodón en Africa tropical.

2- Restricciones y perspectivas de los nuevos programas.

En Africa de habla francesa, se protege más de un millón de hectáreas de plantaciones de algodón por vía química. En un contexto económico cada vez más difícil para los productores, éstos tienen tendencia a dosificar insuficien­ temente los insecticidas, pese a saber la importancia de la lucha contra las plagas. Para mejorar la rentabilidad del cultivo y preservar el medio ambiente, se proponen nue­ vos programas de protección que utilizan menos insectici­ das químicos y que se basan en un mejor conocimiento de las plagas para evaluar sus niveles de infestación, compa­ rarlos con los limites de intervención, elegir las form ula­ ciones, las dosis y las formas de dispersión. Se necesita fo rm a r a los encargados del desarrollo y los jefes de explotación para difundir estas técnicas, asi como para mejorar la toxicovigilancia en la manipulación de los pro­ ductos y la gestión de los embalajes después de su uso. Palabras clave: algodón, protección fitosanitaria, toxici­ dad, formación, Africa de habla francesa.

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