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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00240913

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240913

Submitted on 1 Jan 1904

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Cohésion diélectrique des mélanges

E. Bouty

To cite this version:

E. Bouty. Cohésion diélectrique des mélanges. J. Phys. Theor. Appl., 1904, 3 (1), pp.489-511.

�10.1051/jphystap:019040030048900�. �jpa-00240913�

(2)

COHÉSION DIÉLECTRIQUE DES MÉLANGES ;

Par M. E. BOUTY (1).

INTRODUCTION.

1. Dans un premier mémoire (2), j’ai précisé la notion de cohésion

diélectrique d’un gaz et montré, par quelques exemples, dans quelles

conditions cet élément doit être déterminé, quelle est la précision

que comportent les mesures, enfin quels liens unissent la cohésion

diélectrique et les champs critiques à la distance explosive.

2. J’ai montré dans un second mémoire (3) que la cohésion diélec-

trique à volume constant est un élément indépendant de la tempéra-

ture, comme la densité ou l’indice de réfraction. C’est une constante

earactéristique d’une propriété atomique.

3. Il était intéressant de savoir si cette propriété se conserve dans

les mélanges de gaz sans action chimique. On sait qu’au degré d’approximation que comporte la fiction des gaz parfaits chaque gaz

conserve dans un tel mélange la densité qui lui est propre : c’est-à- dire que, V, 03C51 , v2, V31

...

représentant les volumes, sous une même pression arbitraire, du mélange et des gaz mêlés, D, d1, dz, da,

...

les densités correspondantes, on a :

Cette équation exprime que chaque gaz conserve dans le mélange

ce qu’on peut appeler son individualité moléculaire.

4. La cohésion diélectrique à volume constant, invariable avec la

température comme la densité à volume constant, se conserve-t-elle aussi sans altération dans les mélanges, de telle sorte que, C, ci c2, C3

représentant la cohésion diélectrique du mélange et de ses compo- sans, on ait :

(1) Communication faite à la Société française de Physique, séance du 1 cr juil-

let 1904.

-

Ce mémoire développe et remplace les notes suivantes publiées dans

les C01nptes Rendus de l’Académie des sciences : i" Sur la cohésion diélectl’Íque

des mélanges clazeux, t. CXXXVI, p. 669 ; 1903 ; 2013 Cohésion diélectriqzce de l’ar-

flon el de ses mélanges, t. CXXXVII, p. 6IG ; 1904.

(2) Voir J. de Pftys., 4e série, t. Il, p. 401 ; 1903.

(3) Ibid., t. III, p. 12; 1904.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019040030048900

(3)

490

Cette équation, exprimant ce que nous appellerons désormais la loi des 1noyennes, manifeste la conservation de l’individualité des.

gaz mélés, au point de vue étectrique ou ionique; il n’est nullement

évident a priori que cette nouvelle sorte d’individualité accompagne.

nécessairement la première.

Il convient donc d’étudier avec soin des mélanges très divers.

Nous devrons surtout nous garder des généralisations trop hâtives.

5. La cohésion diélectrique n’est pas susceptible de mesure directe..

Ce sont les champs critiques qui font l’objet immédiat de nos com-

paraisons.

Nous avons démontré que le champ critique est la somme de deux

termes : l’un largement prépondérant aux pressions supérieures à quelques millimètres de mercure (pressions élevées) ; l’autre impor-

tant seulement aux pressions inférieures à 1 millimètre par exemple (pressions basses). Ce dernier terme est lié à l’état de la paroi, ou

mieux de la couche gazeuse adhérente. Nous savons déjà qu’il est plus ou moins profondément altéré par une élévation de tempéra-

ture (1). Nous devons nous attendre aussi à ce qu’il ne se conserve

point dans les mélanges. Soient Y, Y l’ Y2’

...

les champs critiques du mélange et des composants pour une même pression arbitraire. La relation :

exprimant, comme la relation (2), une loi de moyenne, a peu de chances de se trouver vérifiée d’une manière générale ; mais elle peut s’appro-

cher de plus en plus d’être exacte à mesure que la pression s’élève,

et alors sa vérification entraîne celle de la relation (2).

6. Nous pouvons procéder de deux manières : soit comparer les

valeurs de 1"Y et de ir y pour toutes les pressions, soit employer-

l’ensemble des mesures exécutées sur un mélange à déterminer la cohésion diélectrique C qui lui est propre, et comparer VC et ive- Ces deux méthodes se contrôlent mutuellement; nous les avons.

employées tour à tour.

7. La vérification des formules (2) ou (3) ne comportant de pré-

cision qu’à la condition que les cohésions diélectriques à comparer soient assez largement différentes, j’ai particulièrement insisté sur

les mélan ges dont l’un des éléments est l’hydrogène; ce gaz présente

(1) Voir J. de l’hys., série, t. III, p. 26 ; 1904.

(4)

en effet une cohésion diélectrique très notablement inférieure à celle de tous les gaz communs.

,

L’argon jouit de propriétés électriques exceptionnelles,, et ses mélanges ont aussi fait l’objet d’une étude spéciale.

8. Toutes les mesures relatées dans ce mémoire sont absolument

comparables entre elles. Elles ont été faites par la méthode des

effluves, avec un même ballon plat de verre de 5Cill,4 d’épaisseur placé entre deux plateaux métalliques dont le plus petit avait 32 cen-

timètres de diamètre. La distance des plateaux était de 6cm,5. Ce sont

les conditions mêmes dans lesquelles ont été déterminés, pour l’hydro- gène, l’air et l’acide carbonique, les nombres définitifs que j’ai publiés antérieurement (1).

CHAPITRE I.

ÉTUDE DES GAZ EMPLOI’ES DANS LES MÉLANGES.

9. Parmi les gaz employés se trouvent l’hydrogène, l’air et l’acide carbonique. Pour ces gaz, il suffira de rappeler les formules empi- riques qui représentent le mieux les observations déjà publiées (2).

Hydrogène. 2013 Cohésion diélectrique, 205.

Ain.

-

Cohésion diélectrique, 4 9.

Acide carbonique.

-

Cohésion diélectrique, 418.

Les pressionsp sont évaluées en centimètres de mercure ; les champs critiques y, en volts par centimètre.

10. A ces trois gaz, on a joint l’oxyde de carbone, le protoxyde d’azote, l’azote atmosphérique, enfin l’acétylène, auxquels se rap-

portent les tableaux I,, II, III, 1 V.

(1) Voir J. de Phys., 4e série, t. JI, p. 413, 415 et 416 ; 1903.

(2) Loc. cif.

(5)

492

Quant à l’argon, son étude se trouve inséparable de celle de ses mélanges et donnera lieu à un chapitre spécial.

11. Oxyde de carbone.

-

Ce gaz, préparé par l’action de l’acide

sulfurique pur sur l’acide formique pur, était entièrement absorbable par le sous-chlorure de cuivre en dissolution dans l’acide chlorhy- drique. Il a fourni des résultats extrêmement réguliers, comme te

montre le tableau suivant :

Les nombres calculés ont été obtenus par la formule :

La cohésion diélectrique est mesurée par le nombre 510.

i2. Azote at1nosphérique.

-

Gaz préparé en absorbant I’oxygène

de l’air par le cuivre en présence de l’ammoniaque. Le gaz était

ensuite desséché et débarrassé de toute trace d’ammoniaque par son

passage à travers un flacon laveur à acide sulfurique.

(6)

II.

-

Azote atlnosphérique.

Formule empirique :

La cohésion diélectrique est 465.

13. Acétylène. - Gaz préparé par l’action de l’eau sur le carbure de calcium commercial et desséché par son passage sur de 1"anhy-

dride phosphorique :

III.

-

Acét,ylène.

(7)

494

La formule empirique qui a servi à calculer les nombres de la troisième colonne est :

La cohésion diélectrique est égale à 580.

14. Protoxyde d’azote. - Obtenu à 17aide du protoxyde d’azote liquide, sans recourir à la solidification.

IV.

-

Protoxyde £l’azote.

La formule employée :

représente fidèlement les résultats, sauf au voisinage du minimum.

La cohésion diélectrique est 537.

15. Il se présente ici une particularité curieuse. Leseftluves sont peu lumineuses dans le protoxyde d’azote. Or, comme l’énergie de

la décharge doit toujours dépasser une certaine limite pour fournir

une lueur perceptible, il s’est trouvé, de part et d’autre du minimum du champ critique, un intervalle dans lequel la décharge minimum

m’a certainement échappé. Pour apercevoir quelque chose, il a fallu

atteindre un champ à peau près uniforme, de 220 à 230 volts par

’centimétre.

La courbe en p et y, relative aux champs critiques observés, pré-

sente donc, dans la région du minimum, une portion rectiligne hori- zontale, sorte de plaie-rorme artificielle qui disparaîtrait si l’ûn faisait

usage de la mesure des capacités.

(8)

En effet, d’anciennes expériences que je ne crois pas utile de rap-

porter (’) avaient été effectuées par cette dernière méthode sur du

protoxyde de même provenance. Je n’eus aucune peine à représenter

l’ensemble des mesures par une formule applicable même au voisi-

nage du minimum.

16. J’insiste sur la comparabilité de tous les nombres qui pré-

.cèdent. Les valeurs absolues des cohésions diélectriques pourront

être légèrement modifiées, pour tenir compte du pouvoir diélectrique

des enveloppes ou de l’effet des bords du condensateur (2); mais leurs

valeurs relatives doivent être correctes à moins de 1 0/0 près.

CHAPITRE lI.

COHÉSION DIÉLECTRIQUE CALCULABLE PAR LA LOI DES MOYENNES.

17. Oxyde de carbone et hydrogène.

-

Le mélange étudié conte-

usait 51,3 d’hydrogène et 48,7 d’oxyde de carbone.

V.

-

Mélange d’oxyde de caworze et d’hydrogène: 51,3 0/0 d’hydrogène.

Bien que la formule empirique (7) relative à l’oxyde de carbon

(1) Toutes les précautions, révélées depuis indispensables, n’ayant pas été obs er- vées, ces expériences ne sont pas directement comparables aux précédentes.

(2) Voir .1. de l’hys., 4e série, t. II, p. 406-408 ; 1903.

(9)

496

n’ait été vérifiée que jusqu’à la pression de 4,35 centimètres et qu’on

ait dû en faire usage jusqu’à 6,24 centimètres, on voit que les nombres de la troisième colonne, calculés en supposant exacte la loi

des moyennes [formule (3)], sont toujours acceptables au-dessus du minimum du champ critique; mais ils s’écartent beaucoup de la

vérité pour des pressions inférieures à un cinquième de millimètre.

Le calcul n’a d’ailleurs été poussé que jusqu’à la pression à partir de laquelle la formule empirique (4) de l’hydrogène cesse d’être appli-

cable.

Ainsi, pour un mélange d’oxyde de carbone et d’hydrogène, la loi des-înoyennes s’applique avec succès au calcul des cha1nlJs critiques Y [formule (3)] pour toute la branche Supérieure de la courbe des cha1nps- critiques; elle est donc applicable au calcul de la cohésion dièlec-

trique C du mélange formule (2)] .

La )nê2ne loi s’éloigne beaucoul) d’étre exacte quand on considére

les champs critiques Y d2.c mélange a2c.r, pressions très basses.

18. On arrive à cette double conclusion d’une manière encore plus frappante en cherchant à représenter les champs critiques Y du mélange par une formule empirique indépendante, c’est-à-dire dont

on détermine les coefficients sans se préoccuper d’autre chose que de représenter le mieux possible les nombres observés. Les nombres de la cinquième colonne ont été ainsi calculés par la formule :

applicable jusqu’à une pression très basse.

La possibilité de représenter l’ensemble des champs critiques rela-

tifs à un mélange par une formule empirique de même forme que celle qui convient à un gaz pur paraît générale et mérite d’être signa-

lée. Un mélange gazeux se trouve ainsi assimilé électriquement à un

gaz simple, intermédiaire aux gaz mêlés.

L’examen des coefficients de la formule (11) nous apprend d’abord

que la cohésion diélectrique 357 du mélange ne diffère que de 1/100

de la cohésion C.

C

=

0,5i3 . 205 + 0,487 . 510

=

353,5,

prévue par la loi des moyennes [formule (2)].

Au contraire, le coefficient 0,0025 du terme en 1 dans la formule (11)

(10)

se rapproche beaucoup plus de 0,0013, coefficient de la formule (7) (oxyde de carbone), que du coefficient 0,034 de la formule (4) (hydro- gène). La loi des moyennes exigerait :

0,513 . 0,034 + 0,487 . O,OOi3

=

O,Ot8i, nombre plus de 7 fois trop fort.

Il est à remarquer que le coefficient numérique 1,2 sous le radical,

dans la formule (11), est aussi plus voisin de 0,8 (oxyde de carbone)

que de 2,25 (hydrogène).

19. Dès maintenant il ne nous est plus loisible de considérer la loi des moyennes comme applicable en bloc aux champs critiques Y,

et la formule (3) doit être rejetée.

La distinction, déjà imposée par nos études antérieures, entre les.

propriétés de la masse gazeuse libre, et de la couche gazeuse adhérente à la paroi, se trouve confirmée par l’étude des mélanges-

La paroi exerce certainement une action élective, condensant plus

aisément certains gaz que d’autres, l’oxyde de carbone plus que

l’hydrogène par exemple. La loi des moyennes n’a donc rien à voir

avec la constitution vraie de la couche adhérente ; elle conduira à des résultats tout à fait inexacts pour les champs critiques aux très.

basses pressions. Le sens dans lequel se révèle l’inexactitude est bien d’accord avec nos prévisions.

20. Tous les mélanges dont l’un des éléments est l’hydrogène se comportent, à basse pression, comme le précédent, c’est-à-dire que,

sur la seconde branche de la courbe, leur champ critique Y croit beau-

coup moins vite que ne l’indiquerait la loi des moyennes. La raison

en est la même : tous les gaz employés sont plus condensables par la paroi que l’hydrogène, et par conséquent leurs propriétés dominent,

dès que la couche adhérente fournit le terme principal dans la valeur totale du champ critique.

2L Désormais notre attention se concentrera à peu près exclusive-

ment sur les valeurs de la cohésion diélectrique. La manière dont cet

élément est calculé, d’après l’ensemble de toutes les observations à haute pression, permet en général de répondre de son exactitude

avec une très faible erreur relative, qu’on le déduise soit d’une for- mule empirique représentant toutes les observations, soit d’une formule linéaire applicable. seulement aux pressions supérieures à

une certaine limite.

22. Protoxyde d’azote et hydrogène.

(11)

498

VI.

-

iliél(inge de protoxyde d’azote et (fhydi’ogène : 52,55 0/0 (I’h!l(lrogène.

23. Rappelons que les effluves très peu lumineuses du protoxyde

d’azote donnaient lieu au phénomène de la plate-forme, au voisinage

du minimum du champ critique (1). Ici les effluves sont plus brillantes

et la plate-forme a disparu . On a pu calculer la série entière des champs critiques par une seule formule empirique :

.analogue à la formule (10) relative au protoxyde d’azote.

2i. La troisième colonne du tableau VI donne la valeur des champs critiques, supposés calculables par la loi des moyennes. Dans toute la branche supérieure de la courbe, ces valeurs, bien qu’un peu

faibles, sont néanmoins acceptables à titre de première approxima- tion, tandis que les nombres relatifs aux pressions très basses sont

absolument à rejeter.

25. La cinquième colonne donne les nombres calculés par la for- mule empirique (12) et serre de très près l’observation.

La cohésion diélectrique 362 fournie par cette formule diffère à

peine de 1/100 du nombre 359,2 calculé par la loi des moyennes :

(1) Voir p. 494.

(12)

Le terme de y relatif aux basses pressions est en i ,2 dans la for- mule (3) de l’hydrogène, en ’ dans la formule (10) du protoxyde

d’azote., Le terme correspondant de Y [formule (12)] est en p Le

protoxyde d’azote impose sa forme à ce terme, d’ailleurs exception-

nellement petit.

Nos conclusions sont donc les mêmes que pour le mélange précé-

dent. La cohésion diélectrique seule se conserve dans le mélange.

26. Acétylène et hydrogène. - J’ai opéré sur deux mélanges :

VII.

-

l1Iélange d’acétglène et d’hydrogène : 3’i,3 0/0 (Chydtogène.

On n’a reproduit dans ce tableau que les résultats relatifs aux

pressions supérieures à 1 centimètre. En réalité les expériences ont

été poussées jusqu’à des pressions de i/50 de millimètre; et la for-

mule empirique qui a servi à calculer les nombres de la cinquième

1

colonne s’applique jusque-là. Cette formule :

est de même forme que la formule (9) relative à l’acétylène.

27. Si les nombres calculés en supposant la loi des moyennes

applicable (colonne 3) sont systématiquement un peu trop forts, la

cohésion diélectrique 440, calculée par la formule (13), laquelle ne

fournit pas de différences systématiques, est au contraire bien con-

forme à la loi des moyennes (’ ), puisque

(1) L’écart des nombres de la troisième et de la cinquième colonne tient à ce

que le coefficient 1,1, sous le radical dans la formule (13), se confondavec le coef-

ficient correspondant de l’acétylène, au lieu d’être à peu près moyen entre les

coefficients relatifs aux deux gaz mêlés.

(13)

500

28. Le deuxième mélange d’acétylène et d’hydrogène a été obtenu

avec des gaz qui contenaient, l’un et l’autre, un peu d’air. Étudié séparément, l’acétylène s’est trouvé posséder une cohésion diélec-

trique égale à 570, c’est-à-dire légèrement inférieure à la cohésion 580 déduite du tableau III. Par contre, l’hydrogène a présenté une cohésion diélectrique égale à 210,6 au lieu de 205. Voici les nombres fournis par le mélange :

VIII.

-

Mélange d’aeétyl,ène et d’hydrogène, à vohl1nes égaux.

Le calcul de moyenne appliqué à ces pressions élevées donne des résultats corrects. Il en est de même de la formule linéaire (14) em- ployée au calcul de la colonne (5).

La loi des moyennes fournit une valeur de C

identique à celle qui se déduit de la formule (14).

Ainsi la loi des moyennes est applicable au calcul de la cohésion

diélectrique des mélanyes d’acétylène et d’hydrogène, même quand

ces gaz contiennent un peu d’air.

29. Acide carbonique et oxyde de carbone.

-

Mélange gazeux fourni par l’action de l’acide sulfurique sur l’acide oxalique pur.

IX.

-

Mélange à volumes égaux d’acide carbonique et d’oxyde de carbone.

(14)

La formule empirique au moyen de laquelle ont été calculés les nombres de la troisième colonne est :

et se confond avec la moyenne des deux formules :

auxquelles se réduisent respectivement les formules (6) et (7) quand

on supprime leur dernier terme, sans influence aux pressions élevées.

A ces pressions, le Ínélange d’acide carbonique et d’oxyde de car-

bone à vollumes égaux obéit donc à la loi des moyennes.

30. Air et hydrogène.

-

Non plus que le mélange d’hydrogène et

de protoxyde d’azote (p. 498) ou que les mélanges d’hydrogène et d’oxygène étudiés ci-après, le mélange considéré ne fait explosion

par l’effluve. Dans tous ces cas, on peut faire passer à travers le

mélange gazeux, en relation permanente avec une éprouvette à anhydride phosphorique, un nombre quelconque d’effluves, sans qu’il

en résulte la plus petite variation de pression appréciable. S’il y avait production de vapeur d’eau, celle-ci serait rapidement absorbée

et la chute de pression serait manifeste.

31. Au reste, l’élévation de température produite par le passage de l’effluve doit être bien petite. Pour m’en faire une idée, j’ai disposé,

dans l’une de mes expériences (1), un petit tube manométrique en

relation avec l’intérieur du ballon traversé par les effluves, et, au lieu de produire celles-ci à la manière habituelle, c’est-à-dire par ma batterie de petits accumulateurs, j’ai mis les deux pôles d’une bobine de Ruhmkorff en commnnication avec les plateaux du condensateur,

et j’ai fait fonctionner la bobine pendant cinq minutes. Si l’on sup- pose cinquante interruptions par seconde, on arrive au nombre

de 15000 effluves ; et il est à noter que les effluves ainsi produites

sont beaucoup plus brillantes que celles que j’obtiens d’ordinaire à la limite du champ minimum. L’accroissement de pression a été

insensible. L’élévation de température résultante n’a pu depassel-

un demi-degré.

32. Voici maintenant les résultats relatifs au mélange d’air et

,

d’hydrogène.

(1) Expérience faite sur de l’argon à la pression de 13 centimètres.

(15)

502

X.

-

Mélange et d’hydrogène: 48,46 0/0 d’hydrogéne.

Ce mélange, qui n’a été étudié qu’aux pressions élevées, obéit

comme on voit à la loi des moyennes.

33. Ait’.

-

La méthode des effluves n’est malheureusement pas

applicable à l’oxygène pur, à cause de l’extrême faiblesse des lueurs.

Si l’on admet qu’aux pressions élevées l’air obéit à la loi des moyennes, on pourra calculer la cohésion diélectrique x de l’oxygéne

en fonction des cohésions diélectriques de l’air et de l’azote atmo-

sphérique :

_

mais, par suite de la petitesse relative du coefficient de x, la valeur

déduite de l’équation (16), peut être affectée d’une erreur relative sensible.

34. Oxy.qène et hydrogène.

-

Essayons d’appliquer cette valeur de

la cohésion diélectrique de l’oxygène au calcul de la cohésion de

mélanges d’oxygène et d’hydrogène, pour lesquels l’effluve, beaucoup plus lumineuse, permet, sans difficulté, les mesures à haute pression.

L’oxygène employé était préparé par l’action de la chaleur sur le

permanganate de potasse.

XI.

-

Mélange d’oxygène et d’hydrogène: 65,44 0/0 d’hydrogène.

(16)

Les nombres de la troisième colonne ont été calculés par la for- mule linéaire :

dans laquelle on a donné au coefficient de p (cohésion diélectrique)

la valeur assignée par la loi des moyennes

XII,.

----

Mélange (to.?’yyène et d’hydrogènc : 50 0/0 d’hydrogène.

Les nombres de la troisième colonne ont été calculés par la for- mule :

la cohésion diélectrique 224 a encore été déduite de la loi des.

moyennes, :

35. L’accord que nous constatons ici, en employant une cohésions diélectrique de l’oxygène simplement calculée, constitue, on doit le dire, inoins une preuve qu’une sérieuse présomption en faveur de-

l’exactitude de la loi des moyennes pour l’air lui-même et pour les

mélanges d’oxygène et d’hydrogène.

36. En résumé, nous avons étudié dans ce chapitre des mélanges

très divers : mélanges d’hydrogène avec l’oxyde de carbone, le pro-

toxyde d’azote, l’acétylène, l’air, l’oxygène ; mélange d’acide carbo-

nique et d’oxyde de carbone, et, dans tous ces cas, nous avons trouvé que la loi des moyennes, tout à fait inexacte aux très basses pres-

sions, s’applique au contraire au calcul de la cohésion diélectrique,

avec une erreur relative toujours inférieure à celle qui peut résulter de l’erreur des dosages volumétriques et de la limite de précisions

des mesures de champs critiques.

(17)

504

Ce cas de conservation de l’individualité électrique (Voir § 3) parait

être de beaucoup le plus général : on pourra le considérer comme

le cas normal.

37. Quand la loi des moyennes est applicable, la mesure de la

cohésion diélectrique d’un mélange de deux gaz connus de cohésion très différente peut être considérée comme une méthode d’analyse quantitative du même ordre d’exactitude que l’analyse volumétrique (par l’eudiomètre ou par les absorbants liquides).

38. Dans les mêm.es conditions, la présence, dans un gaz, d’une impureté, existant seulement à l’état de traces, n’aura pas plus

d’influence sur la mesure de la cohésion diélectrique qu’elle n’en a

sur celle des densités. On n’a donc pas à se préoccuper outre mesure

de la pureté rigoureuse des gaz, sauf dans le cas des pressions très

basses. Alors, si l’impureté est condensable par la paroi, elle pourra, même à dose bien inférieure à io-0, modifier notablement le terme

en - ou en 1 p2 des formules empiriques.

CHAPITRE 111.

COHÉSION DIELECTRIQUE NON CALCULABLE PAR LA LOI DES MOYENNES.

39. Nous abordons maintenant des cas où, même à haute pression,

zon ne peut faire usage de la loi des moyennes. Nous étudierons avec détail les mélanges d’acide carbonique et d’hydrogène qui peuvent servir de type à une première catégorie d’exceptions. La cohésion

diélectrique est alors inférieure à celle que l’on calculerait à l’aide de

’la loi. En d’autres termes, la stabilité diélectrique moyenne se trouve .abaissée par le fait du mélange des deux gaz.

40. Acide carbonique et hydrogène.

(18)

XIII.

-

Mélange (l’acide carbonique et (1’h!l(lroflène : 48,4 0/0 d’hydrogéne.

Les n01nbres obtenus par la règle des moyennes sont absolument

inacceptables. Ils sont partout bea ucou p trop forts, sauf dans la

région voisine du minimum, pour laquelle le champ critique est, on

1e sait, presque indépendant de la nature des gaz.

41. Les nombres de la cinquième colonne ont été calculés par la formule empirique :

¡rigoureusement applicable presque jusqu’aux plus basses pressions.

Si l’on veut se borner aux pressions supérieures à 2 centimètres,

on peut aussi faire usage de la formule linéaire (1) :

’qui a servi au calcul de la colonne (7) et qui réussit très bien dans

-ces limites.

(1) L’équation de l’asymptote à la courbe (19) setait :

(19)

506

D’après les formules (19) et (20), la cohésion diélectrique du mé- lange est 275 au lieu de 314,9 :

qu’exigerait la loi des moyennes. Son abaissement au-dessous de la valeur normale est de 12,7 0/0.

42. On peut chercher, par la règle des moyennes, quelle propor- tion d’hydrogène il faudrait supposer dans le gaz pour obtenir, régu- lièrement, une cohésion diélectrique égale à 275:

Le gaz devrait contenir 67,1 0/0 d’hydrogène au lieu de 5i,6 0/0.

43. Au lieu d’employer en bloc les expériences au calcul de la cohésion diélectrique et celle-ci à la détermination de la proportion

fictive d’hydrogène, cherchons directement la proportion fictive d’hydrogène correspondant aux observations à haute pression prises séparément. On obtient ainsi le tableau suivant :

XIV. - Même mélange.

Ce mode de calcul confirme le précédent. Il fournit des propor- tions fictives d’hydrogène croissant avec la pression et tendant vers

la valeur limite déterminée ci-dessus.

44. Avant d’accepter comme définitive l’exception à la règle des

moyennes que nous venons de rencontrer, il convient d’épuiser les objections.

La formule (6) de l’acide carbonique, appliquée dans nos calculs,

n’a été vérifiée expérimentalement que jusqu’à 5cm,3, et nous extrapolons jusqu’à 8 centimètres. Mais, outre que ces extrapola-

tions se sont montrées sans inconvénient pour tous les mélanges

étudiés dans le chapitre précédent, on ne remarque, dans les ta-

(20)

bleaux XIII et XIV, aucune discontinuité de part et d’autre de 5 cen-

timètres, c’est-à-dire suivant qu’on a extrapolé ou non.

On pourrait encore remarquer que la formule de l’acide carbo-

nique est moins correcte que celles de certains autres gaz, tels que

l’oxyde -de carbone, par exemple. Mais l’insuffisance de la formule ne se manifeste qu’au-dessous de 2 centimètres, et ne peut influer sur

le calcul de la cohésion. D’ailleurs, si l’on substitue aux nombres

calculés par la formule (6) des nombres interpolés d’après les résul-

tats bruts des mesures sur l’acide carbonique, on exagère encore

l’écart que présentent, par rapport à la loi des moyennes, les champs critiques aux pressions inférieures à 2 centimètres.

45. On pourrait enfin songer à incriminer, pour le cas qui nous

occupe, la méthode même des effluves ; mais les effluves sont très brillantes dans l’acide carbonique et dans ses mélanges avec l’hydro- gène ; de plus, on retrouve les mêmes écarts en faisant usage de la méthode des capacités électriques.

Dès le mois de décembre 1900, j’avais en effet étudié, par cette

méthode, un mélange d’acide carbonique et d’hydrogène contenant

51,5 0/0 d’hydrogène, et trouvé que, pour expliquer les résultats par la règle des moyennes, il aurait fallu une proportion d’hydrogène

de 750/0 au lieu de 51,5. Eu égard aux causes d’erreur que com-

portaient alors les mesures, ce résultat peut être considéré comme identique à celui des expériences, beaucoup plus précises, relatées

ci-dessus.

46. J’ai étudié des mélanges d’acide carbonique et d’hydrogène en

diverses proportions. Les résultats ont toujours été analogues. Je

me bornerai à résumer des expériences parfaitement comparables à

celle qui vient d’être discutée en détail. Elles se rapportent à deux mélanges, l’un plus riche, l’autre plus pauvre en acide carbonique.

XV. 2013 Mélange d’acide carbonique et d’hydrogène: 73,3 0/0 d’hydrogène.

(21)

508

La loi des moyennes conduit encore à des résultats beaucoup trop

forts.

Pour abréger, on n’a transcrit dans le tableau XV que les obser- vations à haute pression, pour lesquelles la formule linéaire

fournit des résultats corrects. En réalité, les expériences ont été poussées jusqu’à la pression de ocmOOl09, et le tableau complet

des mesures est représenté par la formule :

Les formules (21) et (22) s’accordent pour indiquer une cohésion diélectrique égale à 240. La cohésion diélectrique C calculée par la loi des moyennes serait :

L’abaissement relatif 21,9 281,9 est de 8,4 0/0.

La proportion fictive d’hydrogène correspondant à la loi des 1né-

langes supposée exacte serait 82,63 0 /0 au lieu de 73,3.

XVI. - Mélange d’acide carbonique et d’hydrogène: 25 0/0 d’hydrogène.

L’erreur du calcul de moyenne est toujours dans le même sens et

à peu près de même importance.

Les nombres de l’avant-dernière colonne ont été calculés par la formule linéaire :

(23) Y - 265 + 323p.

Comme dans le tableau XV, on a supprimé tous les nombres rela-

tifs aux pressions inférieures à 1 centimètre. Les expériences avaient

(22)

été poussées jusqu’à la pression de 0cm,0005 et elles sont bien repré-

sentées par la formule :

La loi des moyennes exigerait une cohésion diélectrique égale à

au lieu de 323 correspondant aux formules (23) et (24). L’abaisse-

ment relatif est de 11,fi5 0/0. La proportion fictive d’hydrogène qui justifierait la cohésion 323 serait de 44,6 0/0 au lieu de 25 0/0.

47. En résumé, tous les mélanges d’acide carbonique et d’hydro-- gène ont une cohésion diélectrique plus voisine de celle de l’hydro- gène que ne l’indiquerait la loi des moyenne. On peut former le

tableau suivant :

A l’inspection de ce tableau, on voit que si, à de l’acide carbo- nique pur, on ajoute progressivement de l’hydrogène, l’efficacité de cette addition, pour abaisser la cohésion diélectrique du mé- lange, est d’abord maximum et décroît ensuite rapidement. Si, au contraire, à de l’hydrogène pur, on ajoute progressivement de l’acide carbonique, l’efficacité due celui-ci pour élever la cohésion diélec-

trique sera d’abord minimum et croîtra ensuite, lentement d’abord, puis de plus en plus vite.

_

L’abaissement de J a cohésion diélectrique au-dessous de la moyenne calculée est dissymétrique ; pour des compositions centésimales

semblables, il est toujours plus fort, quand l’acide carbonique

domine.

.48. Azote et hydrogéne.

-

Les mélanges d’azote atmosphérique

et d’hydrogène donnent des résultats de tout puint comparables aux

précédents.

1 1

(23)

510

XVIII,. -iliélaiige d’a::.ote atrnospherique et d’hydrogéne: 50,340/0 d’hydrogène.

Formule linéaire :

La loi des moyennes n’est pas applicable. La cohésion diélec-

trique déduite de la formule linéaire est 297 au lieu de

Abaissement relatif, 11,1 0/0.

La proportion fictive x d’hydrogène correspondant à la cohésion

diélectrique observée, en supposant exacte la loi des moyennes, serait :

au lieu de 0,5034.

XIX. - Mélange d’hydrogène et d’azote almosphc-riq2ee : 82,9 0/0 d’hydrogène.

Formule linéaire :

La cohésion diélectrique du mélange est 240,4 au lieu de

Abaissement relatif, 3,7 0/0.

Lia proportion fictive d’hydrogène correspondant à la cohésion diélectrique 249,4 serait:

au lieu de 0,829.

(24)

Comme pour les mélanges d’acide carbonique et d’hydrogène, la

cohésion diélectrique est toujours inférieure à celle que l’on calcule- rait par la loi des moyennes. Son abaissement par rapport à la

moyenne calculée semble manifester la même dissymétrie.

49. Voilà donc au moins deux soi-les de Înélanges sans action chi-

mique, dont la cohesion diélectrique n’est certainement pas calcu- lable par la loi de.s moyennes.

A quoi faut-il attribuer cet écart ? Pourquoi le mélange d’acide carbonique et d’hydrogène se comporte-t-il autrement que le mélange d’oxyde de carbone et d’hydrogène ? Pourquoi l’oxygène et l’hydro- gène, capables de produire de l’eau avec un énorme dégagement de

chaleur, semblent-ils obéir à la loi des moyennes, tandis que l’azote et l’hydrogène, qui ne se combinent pas directement, s’en écartent

d’une manière certaine ?

Sans chercher à ces difficiles questions une réponse sans doute prématurée, nous allons passer au cas de mélanges pour lesquels

l’erreur manifeste de la loi exprimée par l’équation (2) est de sens opposé ; c’est-à-dire que la cohésion diélectrique du mélange est,

non plus inférieure, mais supérieure à celle que l’on calculerait a priori.

Ce cas particulièrement remarquable est offert par des mélanges

dont l’un des éléments est l’argon : nous l’étudierons dans un pro- chain article.

(A suivre.)

SUR L’AMORTISSEMENT DES TRÉPIDATIONS DU SOL PAR LES SUSPENSIONS EN CAOUTCHOUC ;

Par M. H. BOUASSE.

1. A l’occasion d"un travail d’ensemble sur les modules d’élasticité de traction du caoutchouc vulcanisé, qui paraîtra prochainement dans

les Innales de la Faculté des sciences de 11oulouse (1), je me suis

trouvé devant le problème de l’amortissement des trépidations du sol

par les suspensions en caoutchouc. Ramené à la plus grande sim-

(1) Sur les inodules (1’élasticité de ll’action du caoutchouc vulcanisé, t. VI. Ce

mémoire fait suite à deux mémoires publiés dans le tonle V: Sur les courbes de

ll’aclion du caoutchouc vulcccnisé et Sur la réactivité du caoulchouc vulcanisé.

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