C AUCHY
Analise transcendante. Mémoire sur les intégrales définies, où l’on donne une formule générale de laquelle se déduisent les valeurs de la plupart des intégrales définies dejà connues et celles d’un grand nombre d’autres
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 97-108
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97
ANALISE TRANSCENDANTE.
Mémoire
surles intégrales définies,
oùl’on donne
une
formule générale de laquelle
sedéduisent les
valeursde la plupart des intégrales définies dejà
connues et
celles d’un grand nombre d’autres ;
Par M. CAUCHY , de l’Académie royale des sciences ,
etc.INTÉGRALES DÉFINIES.
J’AI montré ,
dansplusieurs mémoires ,
dont l’un a étéprésenté
à l’Institut
le 7
novembreI8I4 ,
les avantages quepouvait
offrirla considération des
intégrales
définiessingulières, c’est-à-dire, prises
entre des limites infinimentrapprochées
de certaines valeurs attribuées aux variablesqu’elles
renferment. On peut consulter àce
sujet
Fanatise des travaux del’Institut, pendant
l’annéeI8I4 ,
ou se trouve
Imprimée
unepartie
du rapport de M.Legendre
sur le mémoire que
j’avais présenté
dans la même année. Onpeut
également
consulter un article inséré dans le Bulletin de la sociétéphilornatique
pourI822 ,
le résumé desleçons
quej’ai
donnéesà l’école
polytechnique ,
le XIX.e Cahier dujournal
de cetteécole ,
les notes
ajoutées
au mémoire sur la théorie desondes,
insér.édans le recueil des
pièces
couronnéespar l’Institut enfin
un nou-veau mémoire sur les
intégrales définies, prises
entre des limitesimaginaires
et un extrait de ce mémoire inséré dans le Bulletin dessciences,
d’avril 1825.Parmi les formules
générales
quej’ai
données dans ces mémoi-Tom. XVI,
n.°IV ,
I.er octobre I825. I398 INTÉGRALES
res, l’une des
plus remarquables
est cellequi
fournit la valeurde
l’intégrale
lorsque
la fonctionf(x+y-I)
evanouit i.11 pourx=±~ , quel
que soit y ; 2.0 pour y=~ ,quel
que soit x, et qne d’ail- leurs cette fonction conserve une valeurunique
etdéterminée,
pour toutes les valeurs de x et de y renfermées entre les limites
Si, après
avoir cherché les racines réelles ouimaginaires
del’équation
on
désigne
par x I , x 2 , x; 9 celles de cesracines
dans les-quelles
le coefficient des-I
estpositif,
et parf I ,f 2 , f3 ,
...les valeurs que
reçoivent
lesproduits
lorsque -
seréduit
àzéro ;
alors enposant
on trouvera
(*) Résumé,
pag. I35 ,
formule (13).(**) Résumé, pag. I36 , formule (14).
DÉFINIES.
99C’est ce que l’on démontre sans
peine ,
à l’aide de la méthode quej’ai employée
dans la34.me leçon
du calcul infinitésimal.Si l’équation (i)
avaitplusieurs
racineségales
à x I ; en dé-signant
par m le nombre de cesracines ,
et par E un nombre infinimentpetit,
il faudrait supposer, dans la formule(2)
nonplus
mais
Enfin, si,
dans la racine xI , le coefficient de-I
se rédui-sait à la limite des
quantités positives décroissantes , c’est-à-dire ,
à
zéro ,
ou , en d’autres termes, si la racine xt I devenaitréelle ;
leterme
f, , correspondant
à cetteracine
, devrait être réduit à moi-tié. Dans la même
hyputhèse , l’équation (3) fournirait y
nonplus
la valeur
générale
del’intégrale
qui
deviendraitindéterminée ,
mais sa valeurprincipale ,
c’est-à-dire,
la limite verslaquelle convergerait
la sommetandis qne 03B5
s’approcherait
indéfiniment de zéro. Des remarques semblables doivent être faites àl’égard
de toutes les racines del’équadon (I).
(*) Mémoire sur les intégrales prises entre des limites
imaginaires.
100
I N T É G R A L E S
Ajoutons
que, dans le cas oùl’équation (I)
a des racines réel-les,
il est facile de transformer la valeurprincipale
del’intégrale
qui
compose lepremier
membre de la formule(3) ,
en une in-tégrale définie ,
danslaquelle
la fonction sous lesigner
cesse de de-venir Infiniment
grande ,
pour des valeurs réelles de la variable x.Comme la formule
(3)
fournit les valeurs d’une multituded’intégrales définies ,
il ne sera pas inutile d’en donner une dé- monstration directe. La démonstration dont ils’agit
seral’objet
dela
première partie
de ce mémoire. Dans la secondej’indiquerai
les
applications
lesplus remarquables
de cette formule.Première Partie.
La formule
(3)
se déduit très-facilement d’un théorèmeque
nous allons établir en peu de mots.
THÉORÈME.
Si l’ondésigne
parf(x)
une fonction telle quel’expression f(x+y-I)
s’évanouisse i.° pourx=±~ , quel
que soit y ; 2.° pour y=~ ,
quel
que soit x, et demeure tou-jours
finie etcontinue ,
entre les limites x=-~ ,x=+~ ,
y=0 , y=~ ; etsi,
deplus ,
on nomme F la limite verslaquelle
con-verge le
produit xf(x) ,
tandis que la valeurnumérique
de x de-vient infiniment
grande ;
on auraDémonstration. Pour établir ce
théorème,
nouschercherons ,
d’a-bord la valeur de
l’intégrale
DÉFINIES.
101Or , généralement ,
Si l’on
intègre
les deux membres del’équation précédente,
parrapport à x et à y , entre les limites
x=-X , x=+X ,
y=o , y=~ , on en tirerapuis ,
enayant égard
à la conditionf(x+~ -I)=0
Si
maintenant on attribue à laquantité
X une valeurtrès-grande,
on aura sensiblement
et, par
suite,
d’où
I02
INTÉGRALES
Cette dernière
équation
deviendrarigoureuse
si l’on poseX=~ ,
et se réduira dès lors à la
formule (J).
Observons toutefois que, si
l’intégrale
définieest du nombre de celles dont les valeurs
générales
sontindéter-
minées,
la formule(I)
fourmra seulement une valeurparticulière
de
l’intégrale (6) ; savoir ,
cellequi
sert de limite àl’intégrale (2)
et que nous avons nommée valeur
principale
Corollaire I.
Lorsque
laquantité désignée
par Fs’évanouit ,
l’in-tégrale (6)
n’admetqu’une seule valeur , qui
se réduit àzéro ,
eu sorte
qu’on
aAinsi ,
parexemple ,
si l’onprend
on trouvera
et , par suite
D E F I N I E S.
I03Corollaire Il. Si l’on
désigne
parf(x)
et~(x)
deux fonctionsqui ,
considéréesisolément ,
ne vérifient pas les conditions énon- cées dans lethéorème ;
mais dont la différencesatisfasse aux conditions dent il
s’agit ;
alors enreprésentant
parF et 03A6
tes limites vers
lesquelles convergent
lesproduits
tandis que la valeur
numérique
de la variable x croît deplus
enplus ;
on aura évidemmentet,
par
suite(*) La formule (8) a été donnée par M.
Laplace.
La formule (9) estévidente.
I04
I N T É G R A L E S
Les
intégrales comprises
dans cette dernière formuledoivent
en-core être réduites à leurs valeurs
principales.
Si la
quantité
Fs’évanouit ,
on aurasimplement
Corollaire III.
Supposons
quel’expression
s’évanouisse 1.8 pour
x=±~ , quel
que soit y; 2.° pour y=~ ,quel
quesoit x ,
mais devieuue infinie pour un ouplusieurs
sys- tèmes de valeurspositives
ounégatives de x,
et de valeurs nul-les ou
positives
de y.Alors,
pour déterminerl’intégrale
à l’aide de la formule
(I0)
ou(II) ,
il suffirade trouver
unefonction rationnelle de x telle que la différence
remplisse
les conditions- énoncées dans le théorème. Encherchant
cette fonction
rationnelle ,
et supposant deplus F-o ,
on se trou-vera conduit à la formule
(3).
C’est ce que 1"ori reconnaît sanspeine ,
en suivant la méthode que nous allonsindiquer.
Considérons d’abord le cas où
l’expression (I0)
devient infinie pour x=a ety=b , b représentant
unequantité positive
ounulle.
Faisons,
pourabréger, a+b-I=x I ,
etdésignons
parfI
la li-mite vers
laquelle
converge leproduit (x-xI)f(x) ,
tandis que le facteur x-xI converge vers zéro la différenceDÉFINIES.
I05obtiendra,
engénéral,
une valeur finie pour x=xI ; etsi ,
en-tre les racines de
l’équation
la
racine xI ,
est la seule danslaquelle
le coefficient de-I
soitpositif,
cette différenceremplira
les conditions énoncées dans le théorème. On pourra doncprendre
Cela
posé,
on trouve I.°2. si b est nul
et , si b est
positif
Par
suite’, l’équation (10) donnera ,
si b estnul ,
et , si b
estpositif
Tom. XVI.
I4
I06
INTÉGRALES
Si b devenait
négatif ,
on devraitprendre ~(x)=0 ,
et l’on au-rait,
enconséquence y
Pour établir les
formules (I7)
et(I8) ,
nous avonssupposé
que leproduit
convergeait
vers une limitefinie fI ,
tandis que le facteur x-xIs’approchait
indéfiniment de zéro.Supposons
maintenant que leproduit (20)
ait une limiteinfinie ,
et que, dans la suitele terme
soit le
premier qui
ait une limitefinie. Alors ,
si l’on pose- la fonction
03C8(x)
conservera , en -général ,
une valeur finie pour x=xI , etremplira
la condition énoncée dans le théorème. Commeon aura d’ailleurs
il est clair
qu’on
pourraprendre
D E F I N I E S.
107En
adoptant
cette valeur de~(x) ,
on trouveraet par
conséquent l’équation (I4)
continuera desubsister ,
pourvu que l’on supposeOn trouvera encore , dans cette
hypothèsè, I.° lorsque b
étantnul,
lesexpressions
se réduiront toutes à
zéro,
2.°
lorsque , b
étantnul , quelques-unes
des mêmesexpression
obtiendront des valeurs différentes de zéro
3.°
lorsque h
serapositif
I08 TRISECTION
Par
suite ,
les formules(I7)
et(18)
subsisteront encore, si la racine del’équation (I2) désignée par
xI est une racineimagi-
naire ,
danslaquelle
le coefficient de-I
soitpositif,
ou uneracine réelle
pour laquelle
lesexpressions
s’évanouissent.
Si , dans
la racine xI , le coefficient de-I
étaitnégatif ,
onretrouverait la formule
(I9).
Si
l’équation (I2)
admettaitplusieurs
racines xI , x2 , x3 ,... ; alors ,
pourobtenir
une valeur de~(x)
propre àremplir
les con-dirons prescrites ,
il suffiraitd’ajouter
les valeurs de~(x)
fourniespar des
équations
semblables à la formule(i3) ou (32) ,
et cor-respondant
aux diverses racines. Enopérant ainsi
on se trouveraitévidemment ramené à la formule
(3).
Dans la seconde
partie , je développerai
lesnombreuses consé-
quences