C OMPOSITIO M ATHEMATICA
L. G UILLOU
H. H ÄHL
Les voisinages réguliers ouverts : critères homotopiques d’identification
Compositio Mathematica, tome 32, n
o2 (1976), p. 133-156
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1976__32_2_133_0>
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133
LES VOISINAGES REGULIERS OUVERTS:
CRITERES
HOMOTOPIQUES
D’IDENTIFICATIONL. Guillou et H. Hâhl Noordhoff International Publishing
Printed in the Netherlands
Introduction
Cet article s’enchaîne avec deux autres articles
[19], [20],1 qui
ontdéveloppé
la notion devoisinage
ouvertrégulier
d’un sous-espace X d’un espacetopologique
Y Notre butprésent
est d’obtenir des critères de naturehomotopique
permettant d’identifier cesvoisinages réguliers lorsqu’on
saitqu’il
en existe.De nombreux
problèmes classiques
trouvent là un cadre naturel.Par
exemple,
si M est une variété compacte sans bord ayant le typed’homotopie
d’unesphère Sn,
démontrer laconjecture (généralisée)
dePoincaré revient à reconnaître
M-point
commevoisinage régulier
d’unautre
point
de M. Le théorème deStallings
sur le dénouementtopologique
des
sphères s’interprète similairement 2.
On voit donc que nos théorèmes aurontprobablement
un rôle unificateurplutôt
quefécond,
lesprincipales applications
en étantdepuis longtemps épuisées. (Reste
bien sûrl’espoir
de
quelques autres).
La
stratégie adoptée
pour démontrer de tels théorèmes est de vérifier uncritère élémentaire d’identification par
absorption
des compacts[19, 4.2].
Naturellement on va vérifier ce critère par
engouffrement
cequi
nouscontraint à supposer que Y - X est une variété
topologique
de dimension~
4(pour
le cas dedimension ~ 3,
voirl’appendice).
Une autrepossibilité
serait de déduire les critères d’identification des critères d’existence
(cf.
l’appendice),
mais malheureusement tous les résultats de[20]
comportent1 Pour un résumé, voir [18]. Excepté dans l’appendice, on n’utilisera pas
[20].
2 Par exemple le théorème 2.1 donne immédiatement un critère de dénouement des cordes
(R" + 2,
Y) avec Y R", pour n ~ 3. (Ceci a été obtenu par S. Ichiraku et M. Kato[9, corollary 3] pour n ~ 4, avec des méthodes différentes.)
l’hypothèse
X compact. Lapremière stratégie,
outrequ’elle
n’utilise pas les résultats de[20],
al’avantage
de nouspermettre
de traiter le cas où X est non-compact. Deplus
elle offre une occasion de montrer l’utilité desentourages
àcomplément régulier
introduits dans[19, § 3].
Voici un théorème échantillon
(cf. [18, 3.1])
pour le cas compact(le
cas non compactexigeant quelques définitions, voir § 1).
THÉORÈME : Soient Y un ENR et X un compact de Y tels que Y - X soit une variété
topologique
connexe sans bord de dimension > 4.Supposons
que pour tout
voisinage
U deX,
l’inclusion U - X ~ U soit une1-équivalence. Supposons
aussi que X admette desvoisinages I-réguliers
dans Y. Alors Y est un
voisinage I-régulier
de X si et seulement si(i)
£inclusion X ~ Y est uneéquivalence fondamentale (au
sens deBorsuk, cf. [2], [5], [10]).
(ii)
Pour tout compact K deY,
il existe un compactL,
K c L cY,
tel que pour i =0, 1 Papplication (induite
parl’inclusion)
vérifie Im i* ~ 7ri(Y) (par inclusion) chaque fois
que l’on choisit lepoint
base dans une composante connexe de Y - L d’adhérence non compacte.L’objet principal
de cet article est le théorème d’identification 2.1qui
est une
généralisation
du théorèmeprécédent
évitant de supposer X compact ou Y ENR. La formulation des conditionsqui remplacent (i)
etsurtout
(ii)
à ce niveau degénéralité
est unpoint
assez délicat. Sa démonstration constituele § 2 ;
ellecalque
dans sesgrandes lignes
cellede
[16,
theorem4.1]
et se compose d’unepartie géométrique (2.5
à2.7) qui
utilise des argumentsd’engouffrements (appuyés
sur un lemme nontrivial de
triangulation [15,
p.224])
et la notiond’anti-gigogne,
et d’unepartie algébrique (2.8
à2.13) qui
établit les conditionshomotopiques
nécessaires aux
engouffrements.
Le §
3 expose(en 3.1)
une formesimplifiée
du théorème 2.1 pour lesgrandes
codimensions. C’est une versiontopologique
d’un théorème établi pour lescatégories
PL et DIFFdans [15, § 2.1
et2.2] (mais
par des méthodesdifférentes).
On y donne aussi(en 3.3)
une formesimplifiée
du théorème 2.1
lorsque
X est compact.Dans
le §
1 on aregroupé quelques
définitions etpropositions
de naturehomotopique.
Les énoncés 1.1 à 1.5 suffisent pour lirele § 2,
les énoncés 1.6 à 1.7 permettent ensuite de déduire les résultatsdu §
3 de ceuxdu §
2.Enfin dans
l’appendice
on expose une démonstration alternative duthéorème 2.1
lorsque
X est compact et Y localementcompact,
et on faitquelques
remarques sur les cas où Y - X est4e dimension ~
3.C’est avec
grand plaisir
que nous remercions L. Siebenmann de nousavoir
longuement expliqué
ses méthodes et ses idées et d’avoir ensuite contribué à la formulation du théorèmegénéral
2.1.0.
Terminologie
etrappels Homotopies
etisotopies particulières
Dans ce texte, on
considérera
souvent deshomotopies
et desisotopies qui
partent de l’identité ou d’une inclusion. Plusprécisément,
si F est unsous-espace d’un espace
topologique
E et si Idésigne
l’intervalle[0, 1],
nous entendons par une
homotopie
de F dans E une famille{ht|t
EIl d’applications
de F dans E tellesque ho
soit l’inclusion F y E et quel’application
h: F I ~ E I définie parh(x, t)
=(ht(x), t)
soit continue.Lorsque
F =E,
la famille{ht}
serasimplement appellée homotopie
de E.Une
isotopie
de E sera unehomotopie {ht}
de E telle que h est unhoméomorphisme.
On dit quel’homotopie {ht} fixe
le sous-ensemble A deF,
sih,IA
=idlA
pour tout t e I. Le support de{ht}
est par définitionl’adhérence de
{x ~ F|~t ~ I: ht(x) ~ x}
dans E.On a des définitions
analogues
si I estremplacé
par un intervalle[0, r)
ou
[0, r] quelconque
avec0 ~
r ~ oo.Lorsque
rien n’estprécisé,
l’intervalle utilisé sera I.
Voisinages régulier
Il sera essentiel de bien retenir les notions suivantes
(cf. [18], [19])
relatives à un sous-espace X d’un espace
topologique
Y.Soient U et V deux sous-ensembles de Y et W un
voisinage
de X dans Y.Une
isotopie {ht}
de Y fixant Y - U et unvoisinage
de X dans Y telle queh1(V) ~ W est appelée
uneI-compression (= compression
parisotopie)
de V
jusque
dans Wfixant
Y - U. On dit que V estI-corrLpressible
versX dans U - et on écrit V ’
X(U) -
si pour toutvoisinage
W de X dans Yil existe une
I-compression
de Vjusque
dans W fixant Y - U.Une
I-gigogne
de( Y, X)
est une suite croissantede
voisinages
de X dans Y telles queEi ~ X(Ei+1)
pour tout i ~ N.Un
voisinage
ouvert E de X dans Y estI-régulier,
s’il existe uneI-gigogne
{Ei}
telle queE = ~~i=1Ei.
Une
anti-I-gigogne
de( Y, X)
est une suite décroissantede
voisinages
de X dans Y telles queEi+1 ~ X(Ei)
pour tout i E N.L’intersection A =
~~i=1Ei
d’une telleanti-I-gigogne s’appelle
unentourage de X à
complément I-régulier
dans Y. Si A est lui-même unvoisinage
de Xdans Y,
on dit que A est unvoisinage
de X àcomplément I-régulier
dans Y.On vérifie facilement
(cf. [19,1.6])
que X admet desvoisinages I -réguliers
dans Y si et seulement si lecouple (1: X)
vérifieI-AX IOME : Pour tout
voisinage
U de X dansY,
il existe unvoisinage
V de X tel que V ’
X(U).
On utilisera de manière essentielle le facile
(cf. [19, 4.2
et1.7]):
CRITERE D’ABSORPTION DES COMPACTS:
Supposons
que(Y, X) vérifie
fI-axiome et que Y - X soit a-compact.
Alors Y tout entier est un
voisinage I-régulier
de X si et seulementsi il existe un
voisinage I-régulier
E de X dans Y et unvoisinage
V de X dans Y tel que pour tout compact K de Y il existe unhoméomorphisme
deY sur lui-même
qui
est l’identité sur V etapplique
K dans E.Enfin,
si A est unepartie
de X et U unvoisinage
de Adans Y,
unpseudo-pincement
de(Y, X)
autour de A dans U est unehomotopie {ht}
de Y telle que:
(i) {ht}
fixe(Y- U) u
X(ii)
pour tout 03C4 E(0, 1)
la famille{htBt
E[0, -c] 1
est uneisotopie (iii) h-11(X)
est unvoisinage
de A dans YOn considère la
propriété
P’(A) :
Pour toutvoisinage
U de A dans Y il existe unpseudo-pincement
de
(Y, X)
autour de A dans U.On sait alors que sous des
hypothèses
assezlarges,
si on aP’(x)
pour tout x E X alors( Y, X)
vérifie l’ 1-axiome(cf. [19, 5.4]).
HYPOTHÈSE GÉNÉRALE : Pour toute la suite du texte, Y
désignera
unespace
topologique
et X un sous-espacefermé
de Y1. Une étude de conditions
homotopiques
1.1. DÉFINITIONS:
(i)
Soit Z un sous-ensemble de YOn dit Z atteint
rinfini
de(Y, X)
si pour tout compact K de Y ettout sous-ensemble A de Y contenant X et tel que A ":IL
X ( Y),
on aZn (Y -K-A) =1= 0.
(ii)
Soient A c B des sous-ensembles de Y contenant X.Soient K c L des compacts de Y
Alors,
pouri ~ N,
on considère les affirmations suivantes:03A0i(B, A; L, K)
L’application j* : ni(Y -
B -L) ~ ni(Y -
A -K)
induite par l’inclusion satisfait àIm j* ~ 03C0i(Y - X) (par inclusion)
pour i ~1, chaque
fois que l’on choisit lepoint
base dans une composante connexe par arcs de Y - B - Lqui
atteint l’infini.03A0i(B, A)
Pour tout compact K
de Y,
il existe un compact L de Y contenant K tel queITlB, A; L, K)
soit satisfaite.~03A0i
Dans tout
voisinage
U deX,
il existe desvoisinages
A c B c U de Xqui
vérifientfl;(B, A).
1.2. DÉFINITION: Un
couple
A c B devoisinages
fermés de X dans Yest dit
couple
excellent si A et B sont des entourages àcomplément I-régulier
de X dans Y(voir [19,3.1]),
et si A ~X(B),
B ~X(Y). (On
remarque que B ~
X(Y)
estdéjà conséquence
de lapremière condition).
1.3. REMARQUES:
Supposons
que(Y, X)
satisfasse à l’ I-axiome et que Y soit normal.(i)
Si A est unvoisinage
de X dans Y àcomplément I-régulier (ce qui
entraîne A ~
X ( Y)),
alors il existe un entourage B de X àcomplément I-régulier
contenant A tel que A c B soit uncouple
excellent
(utiliser
uneanti-I-gigogne 3
telle que A =n 3
et[19, 3.3.i]).
Enparticulier
il existe descouples
excellents.(ii)
Si A c B est uncouple excellent,
alors Y - B y Y - A est uneéquivalence d’homotopie (utiliser [19, 3.6]).
1.4. PROPOSITION: - Pour i E
N, la
condition Vfli implique
la suivante :’Pour tout
couple Ai
cB1 de voisinages
de X dans Y tels queA1 ~ X(B1)
et
B1 ~ X(Y) on a 03A0i(B1, A,)’. -
Si Y est normal et si(Y, X) satisfait
àl’ 1-axiome ces deux conditions sont
équivalentes.
PREUVE: La deuxième assertion découle de la
première
et de1.3(i).
Démontrons la
première.
Soit donc uncouple Ale B 1
comme dansl’énoncé. Par
hypothèse
il existe uncouple A
c B devoisinages
de Xavec B c
B1 qui
vérifieIli(B, A).
Soit donné uncompact K1, alors,
utilisant les
hypothèses
decompressibilité
deA 1
etB 1
on trouve descompacts
K1
c K cL1
c L et desisotopies {Ft}, {Gt}
de Y tels que(i) F1(A1) c A, Ft(K1) c K; {Ft}
est à support dansB1
et fixeX;
(ii) G1(B1) c B, Gt(L1) ~ L; {Gt}
fixeX;
ceci
pour t ~ I
=[0,1].
(iii)
les affirmationsni(B, A; L1, K)
et03A0i(B, A; L, L1)
sont vérifiées.On va vérifier l’affirmation
03A0i(B1, A1; L1, K1) (en
choisissant lepoint
base considéré en
homotopie
hors du support de{Gt}).
D’après (iii),
tout élément de03C0i(Y - X)
peut êtrereprésenté
par uneapplication
continue a :Si
- Y - B - L. Alors par(ii), {G-1t 03BF 03B1}
est unehomotopie
de a à unreprésentant
d’un élément de03C0i(Y-B1-L1).
Cecimontre que la flèche
03C0i(Y - B1-L1) ~ 03C0i(Y - X)
induite par inclusion estsurjective.
D’autre part, soit a un
représentant
d’un élément de03C0i(Y - B1 - L1) homotope
à zéro dans Y - X.D’après (iii)
etpuisque
a est
homotope
àl’application
constante dans Y - A - K disons par unehomotopie {~t}.
Alors{F-11 03BF ~t}
est,d’après (i),
unehomotopie
dansY -
Al - K1
de a àl’application
constante. Cequi
conclut.1.5. PROPOSITION :
Supposons
que X soit unG(j-ensemble
del’espace
normal Y tel que Y - X soit localement compact et
satisfasse
auprincipe
deprolongement
desisotopies (cf. [19,4.4], [17, 6.5]). Supposons
deplus
que Y soit un
voisinage I-régulier
de X.Alors,
pour tout i EN, (Y, X)
a lapropriété ~03A0i.
PREUVE : Dans tout
voisinage
U de X il existe descouples
excellentsA c B et pour un tel
couple,
l’affirmationOi(B, A),
i EN,
est une con-séquence
immédiate de l’AFFIRMATION : Pour tout compact K de Y il existe des compacts L et E de Y avec K c L c
L,
unvoisinage fermé
B’ de X dans Y àcomplément I-régulier
et contenantB,
et desapplications f
et gqui
rendent lediagramme
suivant
commutatif
àhomotopie près:
(D’après [19,3.8],
Y - B’ y Y - B et Y - B y Y - X sont deséqui-
valences
d’homotopie).
PREUVE DE L’AFFIRMATION :
Puisque
Y est unvoisinage 7-régulier
de Xet
que A ’ X(B)
onpeut
trouver uneisotopie {ht}
de Yqui
fixe A ettelle
queh1(K)
c B(voir [19,4.2]).
En utilisant leprincipe
deprolonge-
ment des
isotopies (par exemple
comme en[19, 5.8])
on peut supposer deplus
quel’isotopie
a un support compact C. Soient L = K u C etf = h -11 | Y - B : Y - B ~ Y - A - K.
Alorsf
convient. Soit B’ unentourage fermé de X dans Y à
complément I-régulier
et contenant B tel que B c B’ soit uncouple
excellent(cf. 1.3(i)).
Le raisonnementprécédent appliqué
àB, B’,
L à laplace
deA, B,
K donne lecompact L
et la
flèche 9 (à
laplace
de L etf).
Les
définitions qui précèdent suffisent
pour la démonstration du théorème 2.1(§ 2) qui
est uneréciproque partielle
à la facileproposition précédente.
Les
résultatsqui
suivent ne seront utilisés que pour la démonstration des théorèmes 3.1 et 3.3(§ 3).
Ils examinent les liens entre les conditions
fli(X, X)
et~03A0i.
Il est clairque si X a des
voisinages
compacts dans Y ces deux conditions sontéquivalentes.
1.6. PROPOSITION :
Supposons
que Y soit localement compact, a-compact,et que pour tout x E
X, la
conditionP’(x) (cf. [19, 5.2] et § 0)
soitsatisfaite.
Alors les
affirmations
suivantes sontéquivalentes : (a) 03A0i(X, X)
(b) Vlli
(c)
Il existe uncouple
excellent A c B tel queni(B, A)
soitsatisfaite.
PREUVE:
(a)
~(b):
Soit A c B uncouple
excellent(il
en existe dans toutvoisinage
deX,
cf.1.3(i));
soit K un compact de Y Il faut trouverun compact L de Y contenant K tel que
ni(B, A; L, K)
soit vérifiée.En utilisant
[19,5.13],
descompressions
de A(fixant Y - B)
et deB,
et
03A0i{X, X),
on trouve successivement une familled’isotopies (FJ)
de Y(indexée
par tous lesvoisinages
W de X dansY)
et uncompact
K’ ~K, puis
un compact L nK’, puis
une seconde familled’isotopies (GJ)
de Yet un compact L n L tels que:
(i) FW1(A)
cW ; FWt(K) c K’ ; {FWt}
fixe(Y - B) ~ X;
(ii) GW1(B)
cW ; GWt(L) ce L; (GJ)
fixe X et lecomplément
d’unvoisinage
de X7-comprcssible
vers X etindépendant
deW ;
ceci pour tout t E I et toutvoisinage
W de X dans Y(iii)
Les affirmations03A0i(X, X ; L, K’)
et03A0i{X, X; L’, L)
sont vérifiées.On choisit le
point
base considéré enhomotopie
hors dusupport
de{GWt}
pour toutvoisinage
W de X dans Y On va maintenant démontrer03A0i(B, A; L, K).
Soit oc le
représentant
d’un élément deni(Y - X). D’après (iii)
on peut supposer que oc est uneapplication
continueSi
- Y - X - L. Soit Wun
voisinage
de Xqui
ne rencontre pasl’image
de a. Alors par(ii),
{(GWt)-1 03BF 03B1}
est unehomotopie
dans Y- X de oc à unreprésentant
d’unélément de
03C0i(Y-B-L).
Ceci montre que la flècheinduite par l’inclusion est
surjective.
Il reste à démontrer que, si oc est le
représentant
d’un élément de03C0i(Y-B-L) homotope
à zéro dansY-X,
alors a est en faitdéjà homotope
à zéro dans Y - A - K. Maisd’après (iii),
a esthomotope
àzéro dans
Y - X - K’ ;
soitdonc {~t}
unehomotopie
de a àl’application
constante dans Y - X - K’. Soit W un
voisinage
de Xqui
ne rencontrepas
l’image
de cettehomotopie. Alors, d’après (i), {(FW1)-1 03BF ~t}
donneune
homotopie
dans Y - A - K de ri àl’application
constante.(b)
~(c): D’après
1.3(i)
il existe uncouple
excellent. On luiapplique
1.4.
(c)
~(a):
Soit A c B uncouple
excellentqui
vérifiefl;(B, A).
Soit Kun compact de Y Il faut trouver un compact L n K de Y tel que
n¡(X, X ; L ; K)
soit satisfaite. En utilisant[19, 5.13]
et descompressions
de
B,
on trouve une familled’isotopies (GJ)
de Y(indexée
par lesvoisinages
W de X dansY)
et des compacts L ~ K’ =3 K de Y tels que:(i) GW1(B)
cW ; GWt(K’) ~ L; {GWt}
fixe X et lecomplément
d’unvoisinage
de XI-compressible
vers X etindépendant
deW (ceci
pour tout t E I et tout
voisinage
W de X dansY)
(ii) 03A0i(B, A; K’, K)
soit vérifiée.On choisit le
point
base considéré enhomotopie
hors du support de(GJ)
pour toutvoisinage
W de X.La
surjectivité
de la flècheni(Y -x -L) -+ 03C0i(Y - X)
est alors évidentepuisque,
par03A0i(B, A), 03C0i(Y - A - L) ~ 03C0i(Y - X)
estdéjà surjective.
Pourprouver
03A0i(X, X ;
L,K),
il reste donc à montrer que si oc est lereprésentant
d’un élément de
nlY -x -L) homotope
à zéro dansY - X,
alors oc estdéjà homotope
à zéro dans Y - X - K. Soit W unvoisinage
de Xqui
nerencontre pas
l’image
de oc.D’après (i), {(GWt)-1 03BF 03B1}
donne alors unehomotopie
dans Y - X - K’ ~ Y - X - K de a à unreprésentant
a’ d’unélément de
x;( Y - B - K’), qui
est lui aussihomotope
à zéro dans Y - X.D’après (ii),
a’ esthomotope
à zéro dans Y - A - K ~Y - X - K;
d’où,
parcomposition,
le résultat.Si l’on
supprime l’hypothèse P’(x),
il ne nous reste que le résultat suivant :1.7. PROPOSITION:
Supposons
X compact et Ymétrique.
Soit A c Bun
couple
excellent pourlequel
il existe uneanti-I-gigogne 1 3 = {En,
n ~0}
telle que A =
n
cEo
c B. Alors lesconditions nlX, X)
etnlB, A)
sont
équivalentes.
PREUVE : L’unicité des
anti-gigognes (cf. [19, 3.6])
fournit uneisotopie {gt|t
E[0, ~)}
de Y àsupport
dans B - X telle quegt|Y - En
=gn|Y - En
pour t ~ n et que
{gn(En)|n ~ 01
forme une base devoisinages
de X.Grâce à
cela,
on peut alors faire un raisonnementparallèle
à celuidéjà
fait en
1.6,
enremplaçant
lesisotopies (FJ)
et(GJ)
par lesisotopies {gt|t
E[0, n]}
et en remarquant que si K est un compact deY
l’ensembleC = X u
~t{gt(K)|t ~ [0, oo)l
est un compact de Y Eneffet,
soit{Oi}
un recouvrement ouvert de C. Il existe
O1,..., Ok qui
recouvrent X.Posons 0 =
01 u
... ~Ok*
Il existe n ~ N tel quegn(En)
c0,
doncC - O ~ ~ {gt(K)|t
E[0, n]}
cequi
est compact. On conclut.REMARQUE :
Plusgénéralement,
il aurait suffit de supposer X compactet admettant une base dénombrable de
voisinages
dans Y normal(ce qui
permet
d’appliquer [19, 3.3iii
et3.6]).
1 Une telle anti-I-gigogne existe toujours si Y est localement compact. La question de son
existence dans le cas général est d’un type pathologique, cf. [19, Appendice].
2. Le théorème d’identification
homotopique
2.1. THÉORÈME: Soient Y un espace normal et X un
fermé
de Y tels que Y - X soit une variététopologique
connexe de dimension ~ 5. Alors Y est unvoisinage I-régulier
de X danslui-même,
pourvu que :(a)
Il existe unvoisinage I-régulier
E de X dans Y tel que E - X ~ Y - X soit uneéquivalence d’homotopie ;
(b) Laffirmation Vn 1
soitsatisfaite;
(c) ~(Y - X) ~ X
soit unvoisinage I-régulier
de X dans lui-même.2.2. COMMENTAIRES :
(i)
Vu que Y - X est 6-compact(par hypothèse)
X est unGa-ensemble (i.e.
intersection dénombrable d’ouverts deY)
cequi équivaut
àdire que X est un
entourage
àcomplément I-régulier (cf. [19, 3.3ii]).
(ii)
La condition(a)
estéquivalente
au fait que pour toutvoisinage I-régulier
E’ de Xdans Y,
E’ - X ~ Y - X est uneéquivalence d’homotopie (cf. [19,2.2]);
cequi
montre que cette condition est nécessaire.(iii)
La condition(b)
est nécessaired’après
1.5.(iv)
Les conditions(a)
et(b)
sont conservées par uneéquivalence d’homotopie
propre deY - X,
cf.[14] ;
on a donc bien un critèrede nature
homotopique
pour reconnaître lesvoisinages réguliers lorsqu’il
en existe. D’autrepart, lorsque
X est compact et Y localement compact, il y a aussi des critèreshomotopiques
d’exis-tence
([20]).
(v)
Nous allons traiterexplicitement
le cas oùô( Y - X) = les légères adaptations
nécessaires pour traiter le cas~(Y - X) ~ Ø
sontréunies en 2.14.
On va démontrer le théorème 2.1 en vérifiant que Y satisfait au critère
d’absorption
descompacts [19,4.2].
Pourceci,
on utilisera les méthodes del’engouffrement;
aussi nosprincipaux
outils seront les deux théorèmes suivants:2.3. THÉORÈME:
(Stallings [22],
Newman[12]).
Soit M" une variététopologique
connexe sans bord. Soient P unpolyèdre
localement docile(’tame’)
dans M de dimension ~ n - 3 et U un ouvert de M tel que P - U soit compact etpossède
unvoisinage
de dimension p dansP,
et que03C0i(M, U)
= 0 pour 0 ~ i ~ p. Alors il existe uneisotopie {ht}
deM,
à support compact, telle que
h1(U) ~
P.La version PL de ce théorème est due à
Stallings;
en travaillant cartepar carte, Newman en a établi la version
topologique.
Dans[16]
onpeut
trouver les indications pour établir la version citée ici
qui permet
de démontrer :2.4. PROPOSITION :
(cf. [ 16, 2. 1 ])
Soit M une variététopologique
connexede dimension ? 5 sans bord. Soit 0 un ouvert de M muni d’une structure
de variété PL. Soit P un
sous-polyèdre
de 0fermé
dans M et de dimension~ 2. Soit V c U un
couple
d’ouverts connexes de M tels que P - V soit compact et que(i) 03C01(M, V)
= 0(ii)
Laflèche n2(U, V) -+ n2(M, V)
induite par inclusion soitsurjective.
Alors il existe une
isotopie {ht}
de M à support compact telle queh1(U) ~
P.Jusqu’à
la fin du§ 2,
on supposera vérifiées leshypothèses
du théorème 2.1(et
enplus jusqu’en
2.14 quea(Y - X) = 0
poursimplifier l’exposition).
A - Partie
géométrique
de la démonstration de 2.12.5. AFFIRMATION : Y est la réunion d’un
voisinage I-régulier 01
de Xdans Y et d’un ouvert
02
de Y - X muni d’une structure de variété PL.2.6. AFFIRMATION : Il existe un
voisinage fermé
A de X dans Y contenudans
01
tel que, pour tout compact C deY,
il existe unhoméomorphisme f
de Yqui fixe
A et tel quef(O1) ~
C.Par le critère
d’absorption
des compacts(cf. § 0)
le théorème 2.1 suit alors immédiatement de 2.6.PREUVE DE 2.5
(parallèle
à[16, 4.3
et4.4]):
Suivant les indications de[15,
p.224],
on trouve un ouvert U de Y - X muni d’une structure de variété PL et des fermésBn (n
EN)
de Y contenus dans U tels queBn
cB n+j, ni(Y -x -Bn’ U - Bn)
= 0 pour i =1, 2 et
n EN,
et U =UnBn.
D’autre
part, [19, 3.7]
nous fournit desvoisinages
fermésAn
de X dans Ytels que
An
CAn+ 1 (n
EN),
E =U nAn (pour
le E del’hypothèse (a)
de2.1),
et que, pour tout n ~
fBJ, (Y - An’ E - An)
soithoméomorphe
à( Y - X,
E -X), donc,
parl’hypothèse (a)
de2.1,
que03C0i(Y - A,,,
E -An)
= 0pour tous n, i E N.
Alors,
en utilisant le théorème 2.3 et une méthoded’engouffrement
bien connue
(qui
sera d’ailleurs illustrée par la preuve de2.6),
on démontreque, pour un compact K de Y donné et pour tout n E
N,
il existe unhoméomorphisme
gn de Y - X fixantAn (et
s’étendant donc à Y parl’identité)
et unhoméomorphisme hn
de Y - X fixantBn
tels quegn(E)
uhn(U) ~
K.En
engouffrant
ainsi des compacts deplus
enplus grands
par deshoméomorphismes
fixant des fermésAn (resp. Bn)
deplus
enplus grands,
on trouve à la limite des
plongements
ouverts g : E - Y et h : U ~ Y - X tels queg(E) u h(U)
= Y AlorsO1
=g(E)
et02 = h( U)
conviennent.(Pour
voir que01
est unvoisinage I-régulier
de Xdans Y,
utiliser le critèred’absorption
des compacts de§ 0).
PREUVE DE 2.6: Soit L un
voisinage polyèdrique (peut
être noncompact)
deO2 - O1 dans 02 (les O et 02
de2.5), qui
est fermé dans Yet contenu dans Y - X
(on
utilise la normalité deY).
On fixe unetriangula-
tion de
02, qui
fait de L unsous-complexe
de02.
On va déduire 2.6 de laproposition
suivante:2.7. PROPOSITION :
(cf. [16, § 3
et4])
Soient A c B desvoisinages fermés
de X tels
que B
n L= Ø
et que B -X(O1).
Soit C un compact de YSupposons qu’il
existe des ouverts connexes V c U de Y - A tels que :(i) U m C = jJ
(ii)
Y - V - B soit relativement compact(iii) 03C01(Y - A, V) = 0
(iv) La flèche 03C02(U, V) ~ n2(y -A, V)
induite par l’inclusion soitsurjective.
Alors il existe un
homéomorphisme f
de Yqui fixe
A et tel quef(O1) ~
C.PREUVE DE 2.7: Elle est une
adaptation
de[16,§3], qui
traite unesituation
plus simple qu’ici.
Laproposition
2.4 fournit un homéo-morphisme h
de Y - A à support compact(qui
s’étend donc à unhoméomorphisme
de Y par l’identité surA)
tel queh( U)
contienne le2-squelette
L(2) de L.(D’après
la condition(ii),
n2) - V estcompact, puisque
B n L =Ø).
Soit N =
( Y - U) u (support
deh). Puisque
B n L =Ø,
est contenu dans Y - V - B et est donc compact; donc N n L est compact. Soit N le fermé de Y constitué de tous les
simplexes
de l’étoile de L dans02 qui
rencontrent N; clairement N n L est aussi compact.On va trouver un
voisinage
D de X dans Y àcomplément I-régulier
etcontenu dans
O1,
et un souscomplexe
fini L de L tels que N c~ ’
et que
03C0i(Y - D, 01- D)
= 0 pour tout i ~ N:Figure 1-a
Soient
N1
etN2
deux fermés de Y tels que N =N 1 ~ N2
et queN1
cL, N2 ~ O1.
Le ferméN1
est compactpuisque
N n L l’est.D’après (ii)
et la définition deN, N2
est contenu dans la réunion de B et d’uncompact; puisque
B ~X(O1),
il existe uneI-gigogne {Ei}
telle que01 = ~iEi et B ~ Eo et
doncN2
cEj
pourun j
convenable.D’après [19, 3.7],
il existe donc unvoisinage
D de X dans Y àcomplément I-régulier
tel queN’ c D
c D cO1
et que(Y - D, O1-D)
soit homéo-morphe
à(Y - X, O1- X),
donc que03C0i(Y - D, O1-D)
= 0 pour tout i E N(d’après
2.2(ii)).
On choisit enfin un souscomplexe
fini L de Ltel que
j6
contienne lecompact N1;
alors D et E conviennent. Lafigure
1-a illustre la situation ainsi obtenue.
Soit
L(n - 3)
le(n - 3)-squelette
dual de L(dual
à IJ2) nE dans lapremière
subdivision
barycentrique
decelui-ci).
Le théorème 2.3appliqué
à lavariété Y - D donne un
homéomorphisme go
de Y - D à support compact tel queg0(C1-D) ~ L’(n-3) - D. L’homéomorphisme go
s’étend par l’identité sur D à unhoméomorphisme g
de Y tel queg(O1)
n£(n -
3) u D.On
rappelle
queh(U) ~
L’(2). Leprocédé
d’étirement deStallings (’stretching process’ [23, 8.1]) appliqué
dans02
fournit alors un homéo-morphisme
03B8 de Y tel que:(1) Oh(U)
ug(O1) ~ L’
u D ~ L’(2) 03B8(0394)
= d pour toutsimplexe
L1 de02
(3)
0 est àsupport compact
contenu dans l’étoile de L dans02.
Par
(2), (3)
et la définition deN,
on obtient03B8(Y - N)
= Y -N. Puisque
N contient Y - U et le support de
h,
on a donc:Ceci et
(1)
donnent:Donc
(4) U ~ (03B8h)-1 03BF g(O1) =
YSi l’on pose
f
=(03B8h)-1 03BF g
alorsf
fixeA, puisque 0,
h et g fixent A parconstruction;
etd’après (i), l’équation (4)
affirme quef(O1) ~
C.CQFD.
Par
2.7,
l’affirmation 2.6 et donc le théorème 2.1 seront entièrementdémontrés,
si l’on prouve l’affirmation suivante:2.8. AFFIRMATION: Il existe un
couple
A c B devoisinages fermés
deX tels que B n L =
p,
B ~X(O1) et
que, pour tout compact C deY,
il existe des ouverts connexesV,
U de Y - Aqui satisfont
auxhypothèses (i)
-(iv)
de 2.7La preuve de 2.8 est
l’objet
de:B - Partie
algébrique
de la démonstration de 2.1Tout d’abord il nous faut deux lemmes sur les ANR. Il est bien connu
que les variétés
topologiques
sont desANR,
etqu’un couple d’espaces
métrisables a la
propriété
d’extension deshomotopies
dont le but est unANR
(cf.
parexemple [7,
p.lJ7]).
De ce dernierfait,
on déduit à l’aide de[21,
p.31, corollary
10 and theorem11]
le lemme suivant:2.9. LEMME : Soit M c N un
couple d’ANR,
où M est unfermé
deN,
tel que M y N soit uneéquivalence d’homotopie.
Alors M est un rétractpar
déformation fort
de N.2.10. LEMME: Soit M c N un
couple d’ANR,
où M est un ouvert deN,
tel que M y N soit uneéquivalence d’homotopie;
soit F unfermé
de Ncontenu dans M. Alors il existe une
homotopie {ht}
de N telle queho
=idIN, hl(N)
c M et queht|F
=idIF
pour tout t e I.PREUVE:
(cf.
lafigure 1-b).
Soit= N I - (N - M) {0},
et soitp:
~
N la restriction de laprojection
N x 1 -+ N àN.
AlorsN est
un ouvert de
N x 1,
donc unANR;
et M x{0}
est fermé dansN.
Or~ N I
etM {0} ~ N I
sont deséquivalences d’homotopie,
donc M x
{0}
yN
l’est aussi.D’après 2.9,
M x{0}
est donc un rétractpar déformation fort de
N;
i.e. il existe uneapplication
continue4l :
N
x I ~N
telle que03A6(x, 0)
= x pour tout x EN, 0(x, t)
= x pour toutx ~ M {0}
et toutt ~ I,
et03A6( {1}) = M {0}.
Soit une fonctioncontinue a : N ~ I telle que a = 0 sur F et oc = 1 sur N - M. Alors si on
pose N’ =
{(x, 03B1(x))|x ~ N}
cN, l’application qJ: N -+
N’ telle queqJ(x) = (x, a(x))
est unhoméomorphisme.
On définit uneapplication
h : N x I - N
par h
= po(03A6|N’ I) 03BF (ç
xid|I);
alorsht :
N - N définiepar
ht(x) = h(x, t)
convient.Figure 1-b
Dorénavant,
etjusqu’à
la fin de lapartie B,
on notera p :Y-X ~
Y - X le revêtement universel deY - X,
et, pour Z cY - X,
on écriraZ
=p-1(Z). Remarquons
que si B est un entourage àcomplément I-régulier,
alorsp|Y - B: Y - B ~
Y - B est un revêtement universel deY - B, puisque
Y - B ~ Y - X est uneéquivalence d’homotopie (cf. [19,3.6]).
Saufprécision contraire, homologie
etcohomologie
serontentendues à coefficients entiers.
Enfin, rappelons
que nous sommestoujours
sous leshypothèses
de 2.1(avec ~(Y - X) = Ø).
2.11. LEMME :