BCPST Méthodes de calcul
MÉTHODES DE CALCUL I – Sommes
1o) Sommes simples Définition 1 :
Soitn∈N∗. Si a1,a2, . . .an sont des réels (ou complexes), on note
n
X
k=1
ak ou X
1≤k≤n
ak leur somme :
n
X
k=1
ak=a1+a2+. . .+an .
Remarque :
– L’entierkest appeléindicemuet, il peut être remplacé par n’importe quelle lettre :
n
X
k=1
ak=
n
X
i=1
ai. – Par convention, la notation
n
X
k=1
signifie quekparcourt tous les entiers successifs de 1 jusqu’àn.
– Par convention toujours, une somme portant sur un ensemble d’indices vide est nulle :
n
X
k=p
ak=0 sip>n.
Exemple 1 : À connaître : –
n
X
k=p
1=n−p+1 . Plus généralement, une somme de termes constants est égale à la valeur du terme multi- pliée par le nombre de termes.
–
n
X
k=1
k=n(n+1)
2 ,→application des suites arithmétiques ou méthode astucieuse de Gauss.
– Xn k=1
k2=n(n+1)(2n+1)
6 ,→sera démontré plus tard.
– ∀q∈C\©1ª,
n
X
k=0
qk= 1−qn+1 1−q et
n
X
k=p
qk=qp 1−qn−p+1
1−q pourp≤n³
soit :1erterme×1−raisonnb de termes
1−raison
´. Propriété 1 :
Pour tous réels(ak)1≤k≤net(bk)1≤k≤non a
n
X
k=1
(ak+bk)=
n
X
k=1
ak+
n
X
k=1
bk ;∀λ∈R,
n
X
k=1
(λak)=λXn
k=1
ak
(linéarité de la somme).
Remarque : Attention :
n
X
k=1
(ak×bk)6=
n
X
k=1
ak×
n
X
k=1
bk.
Pour parvenir à calculer les sommes, il est souvent intéressant de procéder à un changement d’indice, notam- ment dans le cas de sommes dites « télescopiques ». Par exemple,
n
X
k=2
ak+2=a4+a5+. . .+an+2=
n+2X
j=4
aj. On dit qu’on a effectué le changement d’indicej=k+2. L’indice étant muet, on peut écrire au final
n
X
k=2
ak+2=
n+2
X
k=4
ak. On observe aussi ce qui se passe si l’on fait les changementsj=k−1, puisj=n−k.
Exemple 2 : Calculer Xn k=1
(uk+1−uk) ; calculer Xn k=1
k2en développant Xn k=1
(k+1)3; calculer
n+1X
k=2
1 (k+1)2−
n+2X
k=2
1 (k−1)2. Remarque : Les seuls changements d’indice admissibles sont ceux du type j =k+a, j =k−a ou j =a−k aveca ∈N∗(à condition que j reste un entier naturel). Par exemple, j =2k n’est pas un changement d’indice admissible. D’autre part, par convention les indices écrits dans des sommes sont toujours positifs.
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BCPST Méthodes de calcul 2o) Sommes doubles
Définition 2 :
Soit (n,p)∈N∗2. Sia1,1,a2,1, . . .an,1,a1,2,a2,2, . . .an,2, . . .a1,p, . . .an,psont des réels, on note
p
Pn
i=1 j=1
ai,jou
P
1≤i≤n 1≤j≤p
ai,jleur somme : X
1≤i≤n 1≤j≤p
ai,j=a1,1+a2,1+. . .an,1+a1,2+a2,2+. . .+an,2+. . .+a1,p+. . .+an,p .
Remarque : On peut représenter les différents éléments de la somme dans un tableau : HH
HH HH i
j 1 2 . . . p Somme
1 a1,1 a1,2 . . . a1,p
p
P
j=1
a1,j=L1
2 a2,1 a2,2 . . . a2,p
p
P
j=1
a2,j=L2
... ... ... . . . ... ...
n an,1 an,2 . . . an,p
p
P
j=1
an,j=Ln
Somme C1=
n
P
i=1
ai,1 C2=
n
P
i=1
ai,2 . . . Cp=
n
P
i=1
ai,p P
1≤i≤n 1≤j≤p
ai,j=C1+. . .+Cp=L1+. . .+Ln
Ce tableau montre qu’on dispose de deux stratégies pour calculer une somme double, soit en sommant ligne par ligne, soit colonne par colonne : X
1≤i≤n 1≤j≤p
ai,j=
n
X
i=1
à p X
j=1
ai,j
!
=
p
X
j=1
à n X
i=1
ai,j
! . Exemple 3 : Calculer X
1≤i,j≤n
(i+1)j2.
On peut également être amené à calculer des sommes doubles uniquement sur une partie du tableau précé- dent. Il faut notamment savoir traiter le cas des sommes du type X
1≤i≤j≤n
ai,j, X
1≤i<j≤n
ai,j. Exemple 4 : Calculer X
1≤i≤j≤n
i.
II – Produits
Définition 3 :
Soit n ∈ N∗. Si a1, a2, . . . an sont des réels, on note
n
Y
k=1
ak ou Y
1≤k≤n
ak leur produit :
n
Y
k=1
ak=a1×a2×. . .×an .
Exemple 5 : –
Yn k=1
k =
défn! ;
Yn k=1
a=an. – Calculer
n
Y
k=1
ek(k−1).
– Par convention, un produit portant sur un ensemble d’indices vide vaut 1 :
n
Y
k=p
ak=1 sip>k.
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BCPST Méthodes de calcul Propriété 2 :
Pour tous réels(ak)1≤k≤n et(bk)1≤k≤n, on a
n
Y
k=1
(akbk)=
n
Y
k=1
ak×
n
Y
k=1
bk et de même si bk 6=0pour tout
entier k∈[[ 1,n]],
n
Y
k=1
µak bk
¶
=
n
Y
k=1
ak
n
Y
k=1
bk
.
Remarque : Attention :∀λ∈R,
n
Y
k=p
(λak)=λn−p+1Yn
k=p
ak , et
n
Y
k=1
(ak+bk) ne peut pas s’écrire plus simplement (pas de linéarité du produit).
III – Binôme et applications
1o) Coefficients du binôme
Commençons par rappeler (?) ce que représente la notion de factorielle : Définition 4 :
Soitn∈N.
On appellefactorielleden, et on noten!, l’entier défini par n!=1×2×. . .×n sin≥1 et par conven- tion 0!=1 .
Remarque :
– n! représente donc le produit de tous les entiers consécutifs de 1 àn. Par exemple, calculons 3!, 5! et déduisons- en 6!.
– Remarquons que (n+1)! s’exprime en fonction den!, et même en fonction de (n−1)!, et de beaucoup d’autres encore...
Définition 5 :
∀n∈N,∀p∈[[ 0,n]], on note µ n
p
¶
= n!
p!(n−p)!=n(n−1) . . . (n−p+1)
p! . Par convention, sip>n ou p<0, on pose
µ n p
¶
=0.
Remarque :
– le calcul d’un coefficient du binôme pour des petites valeurs depse fait de manière directe, sans recourir à la formule avec les factorielles :
µ n p
¶
=
ptermes
z }| {
n(n−1) . . . (n−p+1) p(p−1) . . . 1
| {z }
ptermes
. Par exemple, calculons µ 8
2
¶ ,
µ 5 3
¶ ,
µ 3 4
¶ et
plus généralement µ n
2
¶ ,
µ n 3
¶ . – ∀n∈N,∀p∈N,
µ n p
¶
∈N. –
µ n n
¶
=1, µ n
0
¶
=1 et µ n
1
¶
=n.
– On reparlera dans la partie probabilité de ces coefficients du binôme : µ n
p
¶
désigne le nombre de combi- naisons àpéléments d’un ensemble ànéléments.
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BCPST Méthodes de calcul Théorème 1 :
∀n∈N∗,∀p∈N∗, µ n
p
¶
= µ n−1
p−1
¶ +
µ n−1 p
¶ et
µ n p
¶
= µ n
n−p
¶ .
Démonstration : Un peu de calcul amusant avec les factorielles (sauf dans les casp>net consorts) suffit.
Remarque : La 1reformule du théorème précédent est à la base de la construction du triangle de Pascal, permet- tant de calculer de proche en proche les coefficients du binôme :
1
1 1
1 2 1
1 3 3 1
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
1 6 15 20 15 6 1
1 7 21 35 35 21 7 1
Propriété 3 :
∀(n,p)∈(N∗)2, µ n
p
¶
=n p
µ n−1 p−1
¶ .
Démonstration : Encore du calcul (rapide cette fois), en n’oubliant pas le casp>n.
2o) Formule du binôme de Newton
Théorème 2 :
(Formule du binôme de Newton)
∀n∈N,∀(a,b)∈R2, (a+b)n=
n
X
k=0
µ n k
¶
akbn−k=
n
X
k=0
µ n k
¶
an−kbk .
Démonstration : Une « petite » récurrence et le tour est joué.
Remarque :
– La somme des exposants deaetbvaut toujoursndans la somme écrite.
– Pour obtenir (a−b)n, il suffit de remplacerbpar−bdans la formule (ce qui fait apparaître (−1)n−k).
– Sinest donné, on n’écrit pas deX
mais on applique directement la formule en s’appuyant sur le triangle de Pascal.
Exemple 6 : Développer (2x−1)5. Calculer
n
P
k=0
µ n k
¶ , puis
n
P
k=0(−1)k µ n
k
¶
, et tant qu’on y est
n
P
k=0
2k µ n
k
¶
. Interpréter ces résultats sur le triangle de Pascal.
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