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POUR UNE AUTRE SOCIÉTÉ I

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 701 10 NOVEMBRE 2010

La bataille que constitue le conflit sur les retraites serait-elle dans une phase finale, comme se plaisent à le marteler les membres de la majorité ? Une nouvelle étape, oui, mais pour continuer une mobilisation qui garde majoritairement le soutien de l’opinion, qui rassemble régulièrement des millions de salariés, jeunes et retraités, qui est révélatrice d’une contestation sociale majeure. La journée de grève et de manifestations du 28 octobre, en période de vacances scolaires et une fois la loi votée, a constitué un nouveau succès : moins de participants, certes, du fait du contexte, mais plus de 240 cortèges et une ambiance dynamique et revendicative. Les témoignages des travailleurs des raffineries, de la SNCF, de tous les secteurs où la grève a été longue sont convergents : aucun regret en dépit de lourdes pénalisations financières, la volonté intacte de se battre, le sentiment partagé que nous sommes bien dans l’af- frontement de deux projets de société. La dimension prise par la contes- tation, les attentes vis-à-vis des organisations syndicales imposaient d’ou- vrir de nouvelles perspectives au-delà de la date du 6 novembre, importante à ce moment du conflit.

Le Bureau national du SNES, réuni le 2 novembre, a décidé de proposer à l’intersyndicale interprofessionnelle de coordonner des initiatives locales, de décider d’une nouvelle journée nationale d’action en exigeant la non-promulgation de la loi, d’expression commune sur l’emploi, le pouvoir d’achat et les conditions de travail, questions qui traversent le débat sur les retraites.

JUSTICE N’EST PAS FAITE

POUR UNE AUTRE SOCIÉTÉ

RETRAITES, EMPLOIS, SALAIRES, ÉDUCATION...

CETTE SEMAINE 3

ACTION : RETRAITE ET ÉDUCATION

LE POINT SUR 4

LA RÉFORME DES RETRAITES

ENJEUX 5

ÉDUCATION : FAIRE PRESSION

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

REMPLACEMENT

PACTE DE CARRIÈRE

LA VENTILATION DES SERVICES

SUR LE TERRAIN 7

STAGIAIRES 18 HEURES

Suite page 2 ©

Agnès Verdurand

I Injuste et brutal : deux adjectifs qui parcourent les rangs

des manifestations, les colonnes de la presse syndicale, les communiqués de presse. Deux notions qui rassemblent plusieurs millions de personnes dans un pays qui, à travers la solidarité avec les grévistes et les manifestants, crie son exigence de justice sociale, de partage des richesses ou tout simplement d’un avenir.

Le pouvoir en place a choisi d’occulter la puissance inédite du mouvement social et son soutien populaire, s’installant dans une posture de fermeté et de mépris face à la rue. Sans doute aussi, parce que la contestation dépasse le cadre de la réforme des retraites en posant la question du choix imposé depuis

trois ans d’une société qui nie l’Homme et privilégie l’individu contre l’intérêt collectif. Ainsi politique éducative, protection sociale et politique de santé reviennent sur le devant de la scène avec le débat budgétaire qui s’ouvre au parlement.

Poursuivre la lutte contre cette loi, qui n’est pas encore promulguée, intensifier celle contre le projet de budget et sa cohorte de suppressions de postes dans l’Éducation nationale – que permettent des réformes antipédagogiques : c’est une urgence. Le SNES s’y emploiera avec la FSU en particulier en continuant de porter leur proposition d’une manifestation nationale.

Dans ce contexte, n’en déplaise à une presse complaisante, le remaniement ministériel annoncé pèse peu : les masques peuvent changer, la pièce reste la même.

■ Roland Hubert, cosecrétaire général

Nouvelle journée nationale d’actions

L’intersyndicale réunie le jeudi 4 novembre appelle à une nouvelle journée d’action dans la semaine du 22 au 26 novembre.

Une nouvelle réunion de l’intersyndicale le lundi 8 novembre en fixera les modalités.

La force du SNES repose d’abord sur ses adhérents :

adhérez et faites adhérer au SNES

22-26 NOVEMBRE SE SYNDIQUER

L’allégorie de la justice, réalisée par le Théâtre du Soleil, d’Ariane Mnouchkine, lors de la manifestation du 28 octobre, à Paris.

Depuis quand n’avez-vous pas agi pour vos droits ?

(2)

Afin de donner une nouvelle impulsion au mouvement en ne réitérant pas les mêmes formes d’action, la FSU a porté dans l’intersyndicale du jeudi 4 l’idée d’une manifestation nationale ; soucieuses de se donner tous les outils d’analyse, les organisations syndicales ont fixé une réunion le 8 novembre afin d’apprécier, à la lumière du 6, les modalités les plus efficaces. La mobilisation du 6 novembre montre la volonté intacte de poursuivre et le fait que, d’ores et déjà, un rendez-vous national la semaine du 22 au 26 soit acté dément tous les pronostics défaitistes sur la fin du mouvement.

En refusant de poser la question des retraites dans toutes ses dimensions, en niant les enjeux de société qu’elle recouvre, N. Sarkozy a de fait perdu la bataille de l’opinion, confirmé le sens de sa politique, une poli- tique inéquitable, destructrice du lien social et des solidarités. Le sort réservé aux services publics et particulièrement à l’Éducation en est la

triste application. Tandis qu’il asphyxie progressivement le service public d’Éducation, L. Chatel met ses pas dans ceux du Président en prétendant n’avoir aucune ligne idéologique derrière les réformes et en niant les effets des suppressions d’emploi. Le SNES a décidé d’une large campagne en direction de l’opinion sur le rôle de l’éducation, des inter- ventions en direction des partis politiques, la tenue d’un colloque sur le collège au printemps. Ces différentes initiatives sont complémentaires d’actions sur les stagiaires, le budget et les réformes. Une première réunion, à l’initiative de la FSU, a eu lieu avec les fédérations de l’Édu- cation : le groupe des 26, constitué des représentants des parents, lycéens, étudiants, associations et syndicats doit se revoir prochainement pour lancer des actions sur le budget. La proposition de la FSU d’une manifestation nationale y sera débattue.

Frédérique Rolet

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L ’ a s s o c i a t i o n Droit Au Loge- ment a fêté ses 20 ans. Jean-Baptiste Eyraud, cofonda- teur, fait un bilan :

« On a gagné sur les droits : les expul- sions sont mieux encadrées (autori- sation du préfet obligatoire), les expulsés de loge- ments insalubres sont relogés, il y a eu des actions contre les mar- chands de som- meil, le DAL a obtenu depuis sa création le reloge- ment d’environ 20 000 familles. Et la loi SRU oblige les

communes à construire au moins 20 % de loge- ments sociaux sur leur territoire depuis 2000.

Néanmoins, si les choses ont progressé jus- qu’en 2000, elles ont commencé à se dégra- der quand les prix ont augmenté. Cette flambée des prix atteint + 90 % pour les relocations en France, + 107 % pour l’immobilier, +27 % pour les HLM alors que le coût de la vie n’a aug- menté que de 20 %. Conséquence : la situa- tion dans le logement se dégrade et de plus en plus de personnes sont touchées, comme les jeunes travailleurs, les salariés pauvres et en règle générale les ménages modestes, princi- palement en Île-de-France, en PACA, Rhône- Alpes et Nord-Pas-de-Calais.

La loi Dalo (Droit Au Logement Opposable), qui est aussi un acquis des luttes, permet aux mal- logés et aux sans-logis de se retourner contre l’É- tat, mais celui-ci, dans les zones tendues, plutôt que de les loger, si besoin en réquisitionnant, pré- fère les expulser...

Enfin, le gouvernement cherche à durcir la loi : par exemple l’article 32 ter A de la loi LOPPSI 2 de Brice Hortefeux (Sécurité intérieure) permet- tra aux préfets d’expulser sans décision de jus- tice préalable et sans obligation de relogement ; c’est un recul inacceptable, pour s’y opposer un rassemblement est organisé le 8 novembre à 18 heures devant l’Assemblée nationale. »

Propos recueillis par A. Verdurand

DROITS ET LIBERTÉS

DAL :20 ANS,PLUS QUE JAMAIS LA PÊCHE

Nauséa de Guerlain

« Moi non plus j’veux pas bosser comme un nègre ! » Interrogé pendant le JT de France 2 sur la création du parfum Samsara, Jean-Paul Guerlain (les parfums Guerlain) a répondu :

« Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... ».

Devant le peu de réactions de la classe politique, un collectif « Moi non plus j’veux pas bosser comme un nègre ! » a organisé un rassemblement les samedis 23 et 30 octobre devant la boutique Guerlain des Champs-Élysées. Un vrai moment citoyen et une réussite qui se renouvellera peut-être vu l’absence de dialogue avec la société (boutique fermée, pas de réponse).

© David Rivolier

Les chanteurs San Sévérino et Bénabar au concert de soutien au DAL, dimanche 31 octobre à Paris

© A. Verdurand© DR

Les habitants de La Marquise expulsés

Trente-trois étudiants ou jeunes travailleurs ont été expulsés le 23 septembre, sans proposition de logement. Ils occupaient l’hôtel de la Marquise, 1 500 m2sur la place des Vosges, inoccupés depuis 1966, à l’abandon depuis dix ans et qui vont rester vides encore longtemps (avec des vigiles et des chiens dedans). La cour d’appel reconnaît

« le souci légitime du collectif “Jeudi Noir” d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés de logement auxquelles sont habituellement confrontés les étudiants et les jeunes occupant un emploi et plus spécialement les membres de ce collectif » mais les condamne à verser 72 000 euros d’indemnité d’occupation.

La propriétaire avait demandé un dédommagement sur la base d’une valeur locative alors même que le bâtiment était et restera encore inoccupé.

Jusqu’où le droit de propriété est-il légitime ?

Un petit film très sympa avec des témoignages des habitants et des voisins : http://www.dailymotion.com/video/

xfh58m_la-marquise_sport Suite de la page 1

RETRAITES, EMPLOIS, SALAIRES, ÉDUCATION...

POUR UNE AUTRE SOCIÉTÉ

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C E T T E S E M A I N E

B ien que le gouvernement s’en défende, il s’agit bien d’un budget de rigueur : poursuite de la réduction massive de l’emploi public notamment en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux, baisse des dépenses de fonc- tionnement et d’intervention de l’État et gel des dotations aux collectivités territoriales.

L’Éducation nationale est ponctionnée à nouveau de 16 000 emplois.

Hors pensions, le budget de l’enseignement scolaire est encore en baisse en euros constants et l’effort global de la Nation pour l’éducation ne cesse de diminuer depuis vingt ans , la part de la dépense intérieure d’éducation dans le PIB passant de 7,6 % en 1997 à 6,6 % en 2008 (voir graphique ci-dessous).

DANS LE SECOND DEGRÉ PUBLIC Les 4 800 suppressions porteront cette année sur des postes devant les élèves (l’essentiel des suppressions de postes effectifs à cette rentrée avait été « payé » par les stagiaires avec le passage de 8 h à un service à temps plein), au moment où le ministère annonce une augmentation des effectifs dans le second degré public de 48 500 élèves (+ 62 000 dans l’ensemble du second degré public et privé).

Le ministre théorise une fois de plus sur les bien- faits d’une autonomie renforcée pour renvoyer aux recteurs et aux chefs d’établissements le soin de définir localement les « leviers d’action » à mettre en œuvre pour parvenir à ces suppressions.

Les recteurs sont appelés à puiser dans les « gise- ments d’efficience » décrits dans les fiches communiquées au mois de mai dernier : augmenter les effectifs d’élèves par classe, augmenter le poids des heures supplémentaires, supprimer les décharges de service au titre des activités de coordination pédagogique et de

soutien aux enseignements, recourir massive- ment aux personnels non titulaires et précaires, limiter le nombre d’heures de cours, réduire drastiquement les moyens de remplacement des personnels, instrumentaliser la réforme des classes de Premières... De plus, pour tenter de limiter les dégâts d’une réforme des lycées large- ment contestée, le ministre appelle à faire porter le poids des suppressions sur les « collèges et les lycées professionnels ». Les collèges qui devront accueillir 35 329 élèves supplémentaires à la rentrée 2011 vont donc se retrouver dans une situation encore plus difficile qu’actuellement.

Quant à la revalorisation des personnels, elle est toujours conçue dans l’optique du « travailler plus pour gagner plus » : mesures individuelles et primes au mérite modulées localement, mais aucune mesure générale sur les traitements, si ce n’est la petite augmentation concédée aux débuts de carrière pour deux années d’études supplémentaires.

C’est la logique du « pacte de carrière » (voir article page 6) que le ministre cherche à nous vendre, se gargarisant du « droit individuel à la formation » alors même que les crédits destinés à la formation continue des personnels sont divisés par deux par rapport au budget 2010.

Le SNES avec la FSU et dans le cadre le plus unitaire possible agira pour porter, lors du débat parle- mentaire sur le budget, l’exigence d’une autre politique pour l’éducation.

■ Fabienne Bellin

« L’injustice est muette, et la justice crie »

JEAN DE ROTROU

L’intersyndicale réunie le jeudi 4 novembre appelle à une nouvelle journée d’action dans la semaine du 22 au 26 novembre (la date en sera fixée lors d’une nouvelle réunion le lundi 8) pour obtenir la non-promulgation de la loi par le Président de la république. Dans le même temps le débat au parlement sur le budget 2011 se poursuit.

RETRAITES, BUDGET, ÉDUCATION : DE NOUVEAUX RENDEZ-VOUS

BUDGET

Le projet de budget 2011 va venir en discussion à l’Assemblée dans les prochaines semaines.

RETRAITES, EMPLOI,

SALAIRE : POURSUIVRE

L ’ampleur de la mobilisation des samedi 28 octobre et 6 novembre, la détermination de l’inter- syndicale à poursuivre l’action dans l’unité en liant les problèmes de retraite, d’emploi et de salaire montrent que tout n’est pas joué face un pouvoir de plus en plus discrédité et qui apparaît de plus en plus comme n’étant qu’au service des nantis.

De nouveaux rendez-vous d’action sont donc pris pour imposer une autre politique sociale.

EDUCATION :

RECONSTRUIRE L’UNITÉ

L e collectif « l’éducation est notre avenir » rassemblant depuis plus de 2 ans 26 organisations syndi- cales, lycéennes, étudiantes, la FCPE, des mouvements pédagogiques et des associations complé- mentaires de l’Ecole, réuni le 3 novembre, a décidé du principe d’initiatives et d’actions communes en cette période de débat budgétaire et au moment où les mesures de carte scolaire, conséquences des choix budgétaires, seront connues.

Face à la nouvelle saignée programmée par le gouvernement, et alors que les méfaits des réformes apparaissent quotidiennement, il est urgent de reconstruire l’unité d’action contre cette politique éducative tellement dévastatrice que même un syndicat d’inspecteurs d’académie (le SIA) explique à propos de la situation des stagiaires dans un communiqué de presse que « les inspecteurs d'aca- démie, chargés de porter les réformes en cours, ne peuvent plus trouver d'arguments crédibles pour expliquer le bien fondé de dispositions qui ne vont pas dans l'intérêt de l'élève, de ses apprentissages et de la qualité de l'enseignement qui lui est dû ».

Se battre dans l’unité la plus large sur tous les fronts éducatifs est une nécessité. C’est l’objectif des intersyndicales qui se sont déjà réunies (fédréations de l’éducation, intersyndicale « orientation » …) ou ont prévu de le faire dans les jours qui viennent (intersyndicale du second degré sur la réforme de la voie générale, bien sûr, mais aussi sur celle des séries STI-STL qui a été très largement repoussée au CSE).

Le SNES, avec la FSU, y portera ses revendications et proposera des modalités d’action inscrites dans la durée pouvant inclure une manifestation nationale.

■ Roland Hubert

8,5 150 000

125 000

100 000

75 000

50 000

% Millions d'euros

DIE au prix 2008 8,0

7,5 7,0 6,5

6,0

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Part de la DIE dans le PIB

La dépense intérieure d’éducation représente toutes les dépenses effectuées, sur le territoire national, pour les activités d’éducation par l’ensemble des financeurs : État, collectivités territoriales, entreprises, parents d’élèves...

Évolution des crédits de la mission enseignement scolaire (hors agricole) hors pensions

Crédits en M€constants

2007 47 099,09

2008 44 803,90

2009 44 453,94

2010 43 435,21

2011 43 062,12

Évolution de la dépense intérieure d’éducation (DIE) et de sa part dans le PIB (1980-2008) France métropolitaine + DOM

S U P P R E S S I O N S D ’ E M P L O I S 2 0 1 1

dans le second degré public

4 800

600 1 633

dans le premier degré public

emplois de personnels administratifs

dans l’enseignement privé

8 967

Suppression de l’AME* : minable et inconséquente

Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le Parlement dans un toujours étonnant souci d’équité, a estimé qu’il n’était pas juste que les étrangers (adultes) en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins gratuit par le biais de l’Aide médicale d’État (215 000 personnes concernées). Outre quelques restrictions au panier de soins, il leur sera donc demandé un « ticket d’entrée » annuel de 30 euros – une mesure qui ne

rapporterait qu’un peu plus de 550 millions d’euros – une goutte d’eau dans les dépenses de santé, mais qui s’inscrit dans le discours démagogique d’une droite chassant désormais sans complexes sur les terres du FN. Minable donc et inconséquent en terme de santé publique car ces « étrangers » – et nos frères pourtant, disait Aragon – qui vivent sur notre sol, renoncent déjà trop longtemps aux soins par peur d’être dénoncés comme sans-papiers. Ils arrivent à l’hôpital porteurs de maladies graves, qu’il faudra soigner de toute façon, avec ou sans forfait.

Ils sont, plus que le reste de la population, victimes de maladies infectieuses, en raison de leurs conditions de vie, ce qui entraînera des problèmes plus généraux de santé publique.

Toute honte bue, les députés de droite, parmi lesquels des médecins en dépassements d’honoraires et des directeurs de cliniques aux poches pleines viennent une nouvelle fois de discréditer la représentation nationale.

*Aide Médicale d’État. Ce dispositif mis en place en 1998 permet aux personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois et disposant de ressources inférieures à 634 euros par mois

Communiqué commun de l’intersyndicale du 4 novembre 2010 CFDT – CFE-CGC – CFTC – CGT – FSU – SOLIDAIRES - UNSA

Les organisations syndicales se félicitent du succès de la mobilisation des salariés du privé, du public et des jeunes le 28 octobre dernier alors que nous étions en pleine période de vacances scolaires et après le vote définitif de la loi sur les retraites au parlement.

La détermination des salariés qui ne faiblit pas depuis des mois, appuyée par l’opinion publique, démontre qu’il y a de nombreuses inquiétudes sociales, un refus de cette réforme des retraites et un profond mécontentement face à un gouvernement qui a choisi le passage en force.

Les organisations syndicales réaffirment leur détermination face à une réforme

gouvernementale qui demeure injuste, inefficace, inacceptable et qui ne répond pas aux enjeux actuels. Elles confirment leur appel à une mobilisation massive samedi 6 novembre 2010 partout en France. Le gouvernement porte seul la responsabilité de la situation actuelle. Il doit entendre qu’un véritable débat sur le devenir des retraites reste indispensable.

Les organisations syndicales, comme les salariés, sont attachées au travail intersyndical qui perdure depuis deux ans et aux actions unitaires. Elles décident de poursuivre le travail commun sur l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat et les conditions de travail en actualisant leur déclaration commune du 29 janvier 2009.

En écho aux préoccupations des salariés, les organisations syndicales appellent d’ores et

déjà à un nouveau rendez-vous national de mobilisation dans la semaine du 22 au 26

novembre dont les modalités et le contenu seront déterminés lors de la réunion du 8

novembre prochain.

(4)

L E P I N T S U R

L’article 23 de la loi adoptée par le Parlement confirme la suppression du droit à la retraite sans condition d’âge pour

les mères de trois enfants ayant au moins quinze ans de service. Ce droit est maintenu pour les parents d’un enfant handicapé.

La suppression est effec- tive pour toutes celles qui ne réuniront pas les condi- tions le 1

er

janvier 2012.

Pour les autres, celles qui sont nées avant 1956 conservent le bénéfice du droit en vigueur, en parti- culier le calcul de la pen- sion sur la base de l’année d’ouverture du droit.

Celles qui ne remplissent pas cette condition d’âge conservent le droit à la retraite sans condition d’âge mais les modalités

du calcul de leur pension pourraient être for- tement dégradées.

• Pour un calcul de la pension selon les règles en vigueur actuellement (durée requise et condi- tions de décote retenues par référence à l’année

des 15 ans et trois enfants, dite année d’ouver- ture du droit), la demande devra avoir été dépo- sée avant le 1

er

janvier 2011 et prendre effet avant le 1

e r

juillet 2011.

• Pour toute demande à compter du 1

er

janvier 2011 ou tout départ à compter du 2 juillet 2011, le calcul du taux de pension se fera selon le principe générationnel, bien moins favorable. Par exemple, si l’année des 62 ans est 2020, on calcule sur la base de 41,5 ans et la décote de 1,25 % par trimestre manquant peut por- ter jusqu’à vingt trimestres.

Elle s’annule à 67 ans.

Prendre sa retraite est un choix irréversible, à bien peser. La dégradation du taux de pen- sion peut dans certains cas être compensée par la prise en compte d’un traitement de référence à un indice plus élevé. Voir

quelques cas types sur le site du SNES

(www.snes.edu) et vérifier sa situation

auprès des permanences du SNES.

Anne Féray, remunera@snes.edu

La loi porte donc à 62 ans l’âge de la retraite et à

67 ans celui du taux plein (c’est-à-dire d’une retraite proportionnelle, sans décote), une mesure inique à peine corrigée par quelques exceptions arrachées par les mobilisations. C’est une régression sociale d’ampleur, qui va au rebours des évolutions des temps de la vie.

Les fonctionnaires sont particulièrement visés dans cette réforme au nom d’un alignement de tout le monde vers le pire : baisse des trai- tements nets, attaque contre les plus basses pensions touchant le minimum garanti (près de la moitié des départs en retraite dans la ter- ritoriale), remise en cause du droit à une retraite anticipée pour les mères de trois enfants (ce qui représente en moyenne 16 000 départs par an), malgré des aménagements à la marge. Des milliers de mères fonctionnaires vont quitter dans l’urgence leur activité professionnelle pour éviter une dégradation de leur pension alors même qu’elles ne le souhaitaient pas. Les ser- vices publics de la santé ou de l’éducation, les services sociaux vont pâtir de ces départs. Et le gouvernement n’est pas revenu sur la sup- pression des bonifications familiales décidée

en 2003. Cette loi va augmenter le nombre des polypensionnés et il faudra attendre un rap- port pour que soit traitée leur situation parti- culièrement injuste. La cessation progressive d’activité, déjà très amoindrie par la loi de 2003 est supprimée : c’est une négation de la péni- bilité du travail des fonctionnaires, et des diffi- cultés des fins de carrière.

La création d’un comité de pilotage qui pourra formuler des propositions de baisse des pen- sions au nom de l’équilibre budgétaire, est plus qu’inquiétante. Il devra présenter en 2013 un rapport sur la mise en place d’un régime uni-

versel par points ou en comptes notionnels. Pour le SNES, un tel régime ferait basculer le système de retraite à prestations définies vers un sys- tème à cotisations définies et à prestations ajus- tées selon la conjoncture, esquivant la néces- sité d’en assurer le financement solidaire.

Les jeunes, au nom desquels le gouvernement prétendait faire cette réforme, vont être vic- times de cette réforme, non seulement parce qu’elle n’assure pas la pérennité du régime de retraites par répartition, non seulement parce que la retraite devient un horizon indéfini, mais aussi parce qu’en maintenant leurs aînés dans l’activité, elle crée des difficultés supplémen- taires pour leur insertion professionnelle et vise à convaincre chacun de se tourner vers l’assu- rance privée.

Particulièrement dure envers les femmes, les jeunes, cette réforme est faite pour Parisot, pour Sarkozy le frère (du groupe Méderic) et leurs amis de la finance qui se frottent les mains ! Le Président a travaillé pour eux. En faisant baisser le taux de remplacement, il amène au recours très inégalitaire à l’épargne individuelle pour la plus grande joie du MEDEF qui espère un dévelop- pement fort de la capitalisation, et dans la foulée la rupture du pacte social de 1945.

Pour le SNES et la FSU, il existe une alternative à cette réforme en termes d’em- ploi, de finance- ment, de recon- naissance de la pénibilité au tra- vail, de réduc- tion des inégali- tés entre les hommes et les femmes, de prise en compte des années d’études... C’est ce qu’exi- gent des millions de salariés. La FSU demande au président de la République de surseoir à la pro- mulgation de la loi et d’ouvrir de réelles négo- ciations pour une autre réforme des retraites.

Le SNES continue à combattre cette réforme pour imposer des mesures justes, solidaires et durables, en lien avec l’emploi et les salaires qui impactent le financement des retraites, pour un autre partage des richesses.

Élizabeth Labaye

Lettre de Michael Sommer et Annelie Bunterbach, de la Deutscher Gewerkschaftsbund (Confédération Allemande des Syndicats) : «En Allemagne, nous suivons avec plus la grande attention les discussions sur la réforme des retraites en France ainsi que le succès des mobilisations des organisations syndicales françaises (...). Les expériences en Allemagne ont montré que l’allongement de l’âge de départ à la retraite n’a pas rendu la retraite plus “sûre”. Tant qu’aucune solution ne sera trouvée aux problèmes structurels du marché du travail, le recul de l’âge de la retraite ne signifie rien d’autre qu’une diminution pure et simple du niveau de la pension. Seule une petite partie des salariés parvient à tenir jusqu’à l’âge légal de la retraite – beaucoup partent avant pour raison de santé ou perdent leur emploi, les seniors n’ayant que peu de chance de retrouver par la suite une activité sur le marché du travail. L’allongement de l’âge du départ de la retraite est donc socialement injuste et conduit à la privatisation des systèmes de sécurité sociale.

(...) La DGB continue également de se battre contre le recul de l’âge de départ à la retraite imposé en Allemagne. »

Lettre de John Monks, Secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats (CES)« (...) La CES, qui a participé à votre action dès votre première manifestation à Paris, réaffirme son entière solidarité aux syndicats français dans leur lutte contre l’allongement de l’âge de la retraite.

• LKP Guadeloupe Elie Domota « Le LKP apporte son soutien militant et exprime toute sa solidarité aux organisations ouvrières, aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités et à la jeunesse de France qui luttent pour la satisfaction de leurs justes et légitimes revendications... ».

• Fédération Syndicale Européenne des Services Publics

« Vous devez savoir que la lutte des salariés français n’est pas isolée des luttes qui se passent actuellement en Europe (...). Les services publics subissent des attaques en Grande- Bretagne, Espagne, Irlande... Votre lutte est la nôtre ! Tenez bon, nous sommes à vos côtés. Nous continuerons à vous soutenir. Tous ensemble on peut gagner. »

• Commissions Ouvrières des Asturies « Nous voulons vous apporter notre salut solidaire et nos sincères félicitations pour le succès de votre dernière journée de grèves et des six précédentes, et vous demandons de transmettre ce salut et ces félicitations à tous les camarades de la CGT. » Antonio Pino secrétaire Général

• CGT Burkina Faso « Surtout tenez bon. Le risque en vaut la peine nous sommes ensemble en dépit de la distance.

Militantes salutations. »

• CSA Sénégal « Nos encouragements et notre grande solidarité pour cette lutte. Bonne continuation. Chaleureuses félicitations ! »

• SEKRIMA Madagascar « Vive la solidarité syndicale et que votre lutte soit couronnée de succès malgré l’intransigeance du gouvernement. »

MÈRES DE TROIS ENFANTS : LES DISPOSITIONS ADOPTÉES

L’examen du projet de loi par le Sénat aura apporté la réponse que le ministre refusait à la FSU. Il aura suffi d’un amendement d’un sénateur UMP aussitôt accepté par le ministre pour une suppression sans vote et sans débat de la cessation progressive d’activité (CPA). La procédure du « vote unique » décidée pour précipiter l’adoption de la réforme permet qu’un amendement accepté par le gouver- nement s’ajoute au texte. La commission mixte puis l’Assemblée nationale ont suivi cette nouvelle atteinte à la situation des agents publics.

La loi de 2003 avait déjà fortement dégradé ce dispositif d’activité à temps partiel en fin de carrière (50 % travaillés rémunérés 80 %) acces- sible dès 55 ans. Il subsistait depuis une CPA ouverte à 57 ans, moins bien rémunérée... en bref un temps partiel amélioré, notamment parce qu’il offrait la possibilité d’une surcoti-

sation à un taux accessible pour préserver les droits à la retraite.

Face à l’aggravation des conditions de travail des personnels, aux expositions aux risques psychosociaux et aux troubles musculo-sque- lettiques dont sont aussi victimes de nombreux enseignants, l’urgence commandait au contraire de développer des possibilités attractives d’exer- cice à temps partiel en fin de carrière. C’est cette revendication que le SNES a défendue.

Les collègues actuellement en CPA... peuvent demander à sortir du dispositif. Ceux qui choisis- sent d’y rester et voient leur projet (comme la ces- sation totale d’activité pour la dernière année sco- laire) bousculé par le report de l’âge de la retraite n’ont jusqu’à présent aucune indication sur leur situation... sinon ces propos de Georges Tron, ministre de la Fonction publique, indiquant que l’administration se penchait sur le sujet... nié en juillet, enfin découvert en octobre.

Anne Féray

AU MÉPRIS DE NOS CONDITIONS DE TRAVAIL, LA CPA SUPPRIMÉE FONCTIONNAIRES PARTICULIÈREMENT VISÉS

LA RÉFORME DES RETRAITES

Le Parlement a donc voté le texte de loi portant réforme des retraites, après un débat tronqué, des procédures accélérées et des simulacres de consultation. Méprisant l’avis exprimé majoritairement dans les grèves et

manifestations et corroboré par de multiples sondages, il impose ce projet injuste et brutal décidé par N. Sarkozy, qui avait affirmé pendant sa campagne électorale qu’il ne toucherait pas aux régimes de retraites.

Un recours devant le Conseil constitutionnel a été déposé par le parti Socialiste. La mobilisation se poursuit notamment par une manifestation le 6 novembre. Le texte n’est pas encore promulgué. Il doit être retiré.

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Saint-Pierre de La Réunion, 28 octobre

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M ESSAGES DE SOUTIEN DES ORGANISATIONS SYNDICALES D ’E UROPE ET D ’ AILLEURS ...

snes.edu

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E N J E U X

ÉDUCATION : FAIRE PRESSION

Alors que le débat budgétaire est commencé au Parlement, la situation de l’Éducation nationale revient dans l’actualité sous de multiples formes.

Ouvrages, pétitions et appels, conventions de partis politiques... se multiplient. Pour le SNES et la FSU, qui n’ont cessé depuis la rentrée d’alerter sur les ravages de la politique éducative du gouvernement et d’organiser l’expression des personnels pour remettre l’Éducation nationale au cœur du débat public, des actions d’importance doivent être organisées le plus rapidement possible et dans l’unité la plus large.

toute une génération à une culture commune vivante aux antipodes d’une liste mal fagotée de compétences larges ou si particulières qu’elles en deviennent inopérantes, sur la nécessité de préparer tous les élèves à une scolarité prolon- gée dans une des trois voies du lycée permettant l’acquisition de qualifications reconnues, est une urgence. Cela nécessite de s’écarter de l’idéologie qui prône des formes de « primari- sation » du second degré, la polyvalence des enseignants ou autres solutions combattues majoritairement depuis plus de trente ans par les personnels du second degré.

Les remontées sur la mise en place de la nou- velle classe de Seconde confirment l’indigence pédagogique de la réforme du lycée et la déré- glementation qu’elle organise par la mise à dis- position des 10 h 30 aux établissements. L’ac- compagnement personnalisé montre déjà ses limites et son extension à la classe de Première à la rentrée prochaine va faire peser des contraintes de plus en plus insupportables sur les emplois du temps des élèves et des ensei- gnants. Dans le même temps, la prise de conscience de la nocivité de cette réforme s’ac- célère comme en témoigne l’apparition de péti- tions disciplinaires, parfois initiées par des asso- ciations qui, au moment de la présentation de la réforme au CSE, avaient cru voir des avancées pédagogiques dans le projet.

En ce qui concerne les séries technologiques industrielles et de laboratoires, la réforme, reje- tée au CSE par la grande majorité de la com- munauté éducative, sonnerait le glas de la spé- cificité de la voie technologique si elle devait être mise en place à la rentrée prochaine et il

faut continuer de la combattre.

Sur toutes ces questions, le SNES prendra l’ini- tiative d’actions pour que le ministère entende enfin les exigences des personnels.

Roland Hubert

© Clément Martin

Imposons notre ambition

« Il y a des fiertés authentiques qui meurent difficilement »

YVES THÉRIAULT

UNE SITUATION ALARMANTE

La rentrée 2010 a été marquée par une nouvelle dégradation des conditions de travail et de l’offre de formation, par une restructuration plus ou moins avouée du second degré à travers l’assouplissement de la carte scolaire, la réforme de la gouvernance des établissements et sa tra- duction dans la réforme des voies générale et technologique du lycée, les tentatives de pas- sage en force du ministère sur le livret de com- pétences au collège et la généralisation de l’épreuve d’histoire des arts au brevet, et par les transformations de la conception et de la place des disciplines dans la réforme du lycée par l’imposition d’enseignements d’exploration.

Dans un tel contexte, les difficultés du second degré s’enracinent, les possibilités de lutte contre l’échec scolaire et les sorties sans qualifications se réduisent, les inégalités sociales et territo- riales se creusent. Mise en place d’un socle com- mun incapable de poser les vraies questions de l’entrée de tous les jeunes dans les apprentis- sages, pouvoir démesuré accordé aux chefs d’éta- blissements en terme d’organisation des ensei- gnements ou d’intervention dans le déroulement des carrières des personnels, réforme de l’orien- tation scolaire sommée de se plier aux supposées attentes de l’économie, toutes ces tentatives de cacher la réalité ne suffiront pas à redonner au système éducatif les moyens de remplir ses mis- sions au service des jeunes et de la société.

C’est dans la mise à l’œuvre de l’idéologie de l’autonomie, conçue comme une délégation

au local de ce que le national ne sait ou ne veut pas trancher et d’abandon de cadrage national, que les expérimentations se poursuivent et que le dispositif CLAIR est vanté par le ministère comme l’avenir de l’éducation prioritaire. Ave- nir qui sonne plutôt comme un enterrement de la mixité sociale et de l’ambition de la réus- site de tous, quelles que soient les conditions sociales, familiales ou géographiques dont le pouvoir en place refuse de voir le poids dans la trajectoire scolaire de milliers de jeunes.

L’annonce de la suppression de 4 800 postes à la rentrée 2011 alors que le nombre d’élèves augmentera, ne peut qu’inspirer les plus vives inquiétudes.

MENER CAMPAGNE

Il est indispensable, dans la suite des actions débutées dès la rentrée et en particulier le 6 septembre, de mener campagne pour une autre politique éducative.

On ne peut accepter le discours lénifiant sur les compétences du socle commun, présenté comme la solution miracle à l’échec scolaire dont on voudrait faire croire que les raisons pro- fondes en seraient l’évaluation chiffrée stigma- tisée comme décourageante, la rupture entre premier et second degré dénoncée comme déstabilisante ou encore le temps scolaire qu’il faudrait réorganiser vers moins de cours tout en transférant toujours plus d’activités à l’extérieur.

Construire le collège sur l’obligation de mixité sociale et scolaire, sur l’ambition de faire accéder

Bruno Julliard, secrétaire national du PS, chargé de l’éducation :

(sur le blog de profencampagne.com)

« Je mets la réforme du lycée un peu à part, parce qu'elle a peut-être été davantage discutée. Elle laisse donc, pour moi, un peu plus de part au pragmatisme. Je pense notamment à la volonté de favoriser les passerelles entre filières même si, faute de moyens effectifs, elle risque de demeurer un vœu pieux…. Reste tout de même un très grand vide : les filières technologiques et le lycée professionnel ont besoin, eux aussi, d'une revalorisation majeure. Malgré tout, je ne pense pas que la gauche doive proposer, si elle gagne les élections de 2012, une nouvelle réforme du lycée. Il faudra prendre le temps de mettre en place, d'évaluer et, éventuellement, de modifier celle qui est en cours….Il faut avoir un débat majeur sur le rôle et les missions que nous donnons à la scolarité obligatoire. Il faut repartir du socle commun, et décider qu'il n'appartiendra plus à l'élève de s'adapter au système, mais à l'institution scolaire de s'adapter à l'élève… Autre exemple, nous savons que la rupture entre école primaire et collège est beaucoup trop forte. Le collège est construit, aujourd'hui, comme un petit lycée. Il faut donc en changer de manière assez radicale les premières années du collège : le fait par exemple de passer d'un professeur des écoles à une dizaine d'enseignants disciplinaires n'est pas accepté de la même manière par tous les enfants. Cela devra se faire plus progressivement.

Quand des jeunes commencent à décrocher dans certaines matières, les professeurs doivent également avoir la liberté et le pouvoir d'organiser des cours en plus petits groupes... Le métier d'enseignant doit se transformer. La société a changé en 40 ans. L'institution scolaire, elle, ne s'est pas suffisamment adaptée, en particulier dans la modernité de ses programmes et de ses méthodes d'apprentissage. Il faut avoir le courage de lancer ces débats fondamentaux. »

Après la convention de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet plaide « pour un temps de présence plus long des enseignants dans le secondaire » :

Il ne s’agit évidemment pas d’imposer une pédagogie officielle ni de nous enfermer dans des querelles idéologiques du passé, mais d’organiser la remontée des expériences de terrain en repérant les bonnes pratiques.

Il faut atténuer la coupure entre primaire et secondaire en limitant le nombre de professeurs en 6e et en 5e, ce qui implique une certaine polyvalence et des enseignants en service partagé entre l’école et le collège.

Nous proposons aussi des parcours « pré-pro » qui, sans être une filière séparée, prépareraient dès la 4e certains élèves à une voie

professionnelle.

Dans l’enseignement secondaire, nous sommes favorables à un temps de présence plus long des enseignants dans les établissements en

contrepartie d’une petite diminution des heures de cours et d’une amélioration des conditions et des locaux de travail.

Nous sommes également pour la création de licences professionnelles en

Le collège en débat Q uasiment oublié depuis la loi de 2005 qui instaure le socle commun, le collège se retrouve aujourd’hui sous les feux de l’actualité.

Après les rapports Grosperrin en avril et celui du HCE (Haut comité d’éducation) en octobre, c’est au tour des politiques de s’emparer de la ques- tion dans le cadre de l’élaboration des projets de leur parti pour les élections présidentielles.

Entre socle commun, redéfinition des services des enseignants et rapprochement de l’orga- nisation de la classe de Sixième avec celle du premier degré, tout est fait pour décrocher le collège du lycée.

Pourtant, aucune étude sérieuse n’a jamais démontré que la monovalence des enseignants était un handicap à la réussite de tous les jeunes ni que la rupture entre premier et second degré était responsable de décrochages définitifs. Il s’agit en fait, derrière des arguments d’autorité et le mirage d’une « école du socle », de contes- ter de nouveau l’organisation disciplinaire du collège et l’intégrité du second degré. Aujour- d’hui, le collège n’est ni un petit lycée, n’en déplaise à ses détracteurs qui paresseusement s’en tiennent à un discours pourtant bien daté, ni un appendice de l’école primaire.

R. H.

© Clément Martin

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TOUS À LA CASSEROLE !

CIRCULAIRE DE REMPLACEMENT

M É T I E R S - C A R R I È R E S

A lors que le gouvernement a supprimé depuis quatre ans près de 60 000 emplois dans l’Éducation nationale, le ministre prétend améliorer le dispositif de remplacement. En réalité, sont programmés l’alourdissement de la charge de travail et la dégradation des conditions de travail pour tous les collègues, qu’ils soient affectés en établissement ou en zone de remplacement.

Afin « d’optimiser » le dispositif du remplacement et surtout de rentabiliser encore plus qu’actuelle- ment les TZR, le ministre incite les recteurs à créer des zones de remplacement académiques et les encourage à affecter les TZR dans des disciplines connexes. Le ministre devrait savoir que les corps d’enseignants de l’Éducation nationale sont régis par des décrets à valeur statutaire qui prévoient qu’une affectation en dehors de notre discipline de recrutement ne peut constituer qu’une part acces- soire de notre service. Deal étonnant entre une affectation éloignée et une affectation proche mais hors de sa discipline que laisse sous-entendre

cette incitation. Deal indigne d’une administra- tion qui devrait avoir le souci de traiter correcte- ment ses personnels dans le respect de leur qua- lification disciplinaire.

Pour conjurer la pénurie qu’il a lui-même créée, le ministre déclare mobiliser les enseignants, les assistants d’éducation et les assistants pédago- giques de l’établissement dans le cadre du dis- positif « Robien ». Ce dispositif est rejeté par la quasi-totalité des personnels et il est inappliqué parce qu’inapplicable, ce que tout le monde sait.

Dans le même temps, le ministre incite les rec- teurs à faire appel à des personnels du premier degré pour effectuer des remplacements dans le second degré. Les syndicats de la FSU (SNES, SNUIPP, SNEP, SNUEP) s’opposent à cette poli- tique de raccommodage et demandent aux ministres d’annuler cette disposition.

Pour mettre au quotidien la pression sur les per- sonnels, le ministre envisage la désignation par le chef d’établissement d’un « référent chargé de la coordination du dispositif » à l’instar des hiérar- chies intermédiaires qu’il veut instaurer avec le

« préfet des études » dans les établissements CLAIR et le conseil pédagogique dans tous les éta- blissements. L’objectif est évident : différencier les personnels sur la base de critères qui ne relèvent pas de leur métier afin de mettre en place des rémunérations individualisées et de caporaliser nos métiers.

Le SNES appelle les collègues à refuser d’être référent et à poursuivre le refus des remplace- ments dans le cadre du dispositif « Robien ».

■ Xavier Marand, intercat@snes.edu

Création de 500 postes de CPE en collège : une urgence

Sur tout le territoire, le nombre de collèges sans CPE est important, proche de 500. La chute des recrutements de CPE depuis 2006 a entraîné une pénurie de titulaires dans les académies, postes vacants, TZR en nombre insuffisant, remplacements non assurés, recours accru aux contractuels.

Les collèges ruraux sont particulièrement touchés, l’offre éducative y est réduite, les vies scolaires sinistrées, pas de CPE et des équipes d’assistants d’éducation réduites, là où les autres professionnels (CO-Psy, AS, infirmière) manquent aussi.

Partout, la création de postes en collège marque le pas alors que sur les 5 261 collèges* recensés à la rentrée 2009, 2 310 accueillent plus de 500 élèves. Peut-on sérieusement se contenter d’un poste de CPE dans ces établissements ?

* Repère pour l’analyse de gestion, DGESCO novembre 2009.

« Il n’existe pas de peuples non civilisés. Il n’existe que des peuples de civilisations différentes »

M. MAUSS

QUESTION-RÉPONSE

VÉRIFIER SON ÉTAT VS* MATERNITÉ L’EUROPE AVANCE

T rès limitée, elle n’avait pas permis d’homo- généiser vers le haut les situations des États, restées très disparates tant sur la durée du congé de maternité que sa prise en charge financière.

Il fallait l’adapter aux évolutions sociales, à la nécessité de concilier vie professionnelle et familiale, au souhait des couples, au bien-être de l’enfant. Une nouvelle circulaire était donc indis- pensable, mais très controversée. Les tenants de la logique comptable protestaient contre le « coût » de l’allongement de la durée du congé, certains faisant également hypocritement valoir qu’un long congé pénaliserait les femmes sur le marché du travail, alors que leur politique les renvoie à la maison. Mais ceux qui exigeaient la

primauté du bienfait pour la mère et l’enfant, et la volonté de favoriser la natalité ont finale- ment gagné : le Parlement européen a adopté de justesse le rapport proposant vingt semaines de congé maternité rémunéré à 100 % du salaire (mais en laissant la rémunération des quatre dernières semaines varier selon les légis- lations nationales), création d’un congé pater- nité de deux semaines et d’un congé d’adoption.

La protection des femmes enceintes et jeunes mères a été étendue. La CES* a salué ce succès, tout en regrettant les limites portées à la rému- nération. Mais le gouvernement français s’est déjà dit opposé à cet allongement, arguant que la France était déjà, avec seize semaines, « dans la moyenne haute » (mais derrière notamment le Royaume-Uni, avec trente-neuf semaines ou la Hongrie, vingt-quatre semaines). Pour le SNES, cette directive est un pas positif et doit être sui- vie d’effet en France. Une audience sera deman- dée en ce sens à Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille.

■ Élizabeth Labaye

*Confédération Européenne des Syndicats

Quel contenu ?

Ce document établi par le chef d’établisse- ment doit retracer de façon détaillée les ser- vices d’enseignement des professeurs. On doit y trouver impérativement l’identité de l’en- seignant avec son grade et la date d’entrée dans le corps, la date de sa nomination et la nature du poste occupé (définitif ou provi- soire). La qualité de l’inspecteur (IG ou IA-IPR), destinataire du document concernant la nature des classes où l’on enseigne, doit y figurer. Ce document est utilisé pour l’organisation des convocations aux examens. Il est transmis maintenant par voie électronique.

Quel impact sur le salaire ?

Ce document fait apparaître l’ORS (Obligation Réglementaire de Service) de l’enseignant, pour chaque classe ou groupe, le nombre d’élèves et le nombre d’heurse d’enseignement ainsi que les majorations et minorations éventuelles (voir récapitulatif sur www.snes.edu). Chaque dédou- blement (TP et TD) lié aux enseignements com- muns ou d’exploration en lycée doit être très précisément indiqué. Ce décompte détermine ainsi le nombre d’heures supplémentaires- années (HSA). Ce calcul doit bien entendu res- pecter les horaires réglementaires et les décrets statutaires.

Comment sont décomptées les heures en groupe ?

Statutairement, les heures dédoublées n’entrent pas dans le calcul des majorations de service pour classe, division ou section à effectifs faibles.

Plus généralement, aucun dispositif de consoli- dation, de remédiation, d’aide personnalisée s’ef- fectuant en groupes réduits (« effectif inférieur à celui du groupe classe ») ne peut entrer dans le décompte des heures pour la majoration d’une heure pour enseignement à faible effectif. Cette majoration s’applique aux enseignants exerçant plus de 8 heures de cours dans des divisions dont l’effectif total est de moins de vingt élèves.

Si je ne suis pas d’accord ?

Vous pouvez contester le bilan du service qui y est porté. Un nouvel état VS de régularisation peut être édité à tout moment. Il ne faut donc pas se laisser imposer un quelconque brico- lage du service avec majorations ou proratisa- tion d’heure avec des coefficients injustifiés.

Avec l’aide de la section locale du SNES et des sections académique et départementale, vous devez exiger de votre chef d’établissement un calcul réglementaire de votre service.

Erick Staëlen, intercat@snes.edu VS : Ventilation des Services

P our prometteuses qu’elles soient, les mesures que le ministre présente devraient être la priorité de tout responsable de l’Éduca- tion nationale qui se soucie de ses personnels.

L’utilisation du mot « pacte » est fallacieuse.

Chatel voudrait faire croire à un accord, sans avoir jamais engagé la moindre négociation avec les organisations syndicales. En outre, il ne peut exister de pacte au sens d’un contrat indi- viduel dans la fonction publique. Statutaire- ment, chaque fonctionnaire a droit à son dérou- lement de carrière. La carrière n’est pas contractuelle et ne peut faire l’objet d’un échange. C’est ce qui garantit au citoyen que chaque fonctionnaire est à l’abri des pressions et agit dans l’intérêt général.

Sur tous les points que le ministre met en exergue, il est débiteur. Si le gouvernement avait réellement le souci de développer une Éducation nationale de qualité, il prendrait soin de la carrière de ses acteurs (enseignants, CPE, CO-Psy...), tant du point de vue salarial que de leurs conditions de travail et de formation et du suivi de leur santé. Loin s’en faut ! Dans tous les établissements, les chefs d’établissement recher- chent la moindre heure disponible, quitte à interpréter de manière erronée les décrets de 1950, pour pouvoir faire fonctionner leurs éta- blissements. Dans le même temps, le nombre d’élèves par classe ne cesse d’augmenter. Après de maigres augmentations du point d’indice l’année dernière qui sont bien loin du compte,

le gouvernement gèle les traitements pour les années 2011, 2012 et 2013. La mise en œuvre des mesures que propose le ministre relève du mirage dans le contexte budgétaire actuel et il ne parle de pacte que pour contraindre toute amélioration des salaires et des conditions de travail à la suppression d’emplois.

Ne nous y trompons pas, l’objectif d’un tel pacte est de faire miroiter des bénéfices à tous pour ne donner à quelques-unes qu’un peu d’in- demnitaire limitant ainsi l’impact sur les pen- sions de retraite. C’est pourtant bien la refonte des grilles indiciaires de nos catégories et l’amé- lioration de nos conditions de travail qui tra- duiraient la véritable reconnaissance de nos métiers que les personnels revendiquent avec le SNES.

Plus d’information : http://www.snes.edu/Pacte-

de-carriere-un-du-que-le.html

■ Xavier Marand, intercat@snes.edu

Salon de l’éducation : se mobiliser pour la voie technologique

Le SNES organise un débat : La voie technologique : une dynamique de démocratisation du système éducatif au Salon de l’éducation le vendredi 26 novembre à 11 h 45.

Mobilisons-nous à cette occasion pour exprimer notre conception de la voie technologique. Participons massivement à ce débat et transformons-le en tribune pour défendre cette voie.

Nous appelons tous les collègues à venir ce jour-là au Salon de l’éducation.

Soyons nombreux de toutes les disciplines technologiques à nous retrouver pour exprimer notre attachement à la réussite des jeunes au moyen de la voie technologique.

L’école démocratique

Cet ouvrage, qui réunit dix-sept

chercheurs, analyse les réformes en cours dans le domaine de l’éducation qui suscitent doutes et controverses.

Il en souligne le dénominateur commun : une vision mythologique et passéiste d’une certaine orthodoxie pédagogique alliée à un libéralisme éducatif. Ce nouvel ordre éducatif met à mal les idéaux de

justice, de solidarité et d’égalité attachés au projet d’une école démocratique.

Avec les contributions de : Christian Baudelot, Elisabeth Bautier, Choukri Ben Ayed, Bernard Bier, Stéphane Bonnery, François Bouillon, Sylvain Broccolichi, Bernard Charlot, Roger Establet, Bertrand Geay, Dominique Glasman, Benjamin Moignard, Nathalie Mons, Jean-Yves Rochex, Rémi Sinthon, Agnès Van Zanten, Michel Warren.

© Nicolas Joseschirado/Fotolia.fr

© Julien Tromeur/Fotolia.fr © Monkey Business/Fotolia.fr

LETTRE PACTE DE CARRIÈRE

TROMPERIE

C’est avec consternation que chacun a découvert, au BOEN du 14/10/2010, la note du cabinet du ministre aux recteurs sur le remplacement.

Dans le courant du mois d’octobre, le ministre a envoyé à tous les

personnels un recto-verso intitulé

« Pacte de carrière ».

Une directive européenne de 1992 fixait un seuil minimal

de quatorze semaines pour le congé de maternité et la compensation

de rémunération faisait référence à un plafond.

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Non-titulaires

La principale du collège de Vizille (38) a fait remplacer des grévistes par des collègues vacataires comme si, au-delà de l’attaque contre le droit de grève, les non-titulaires n’étaient pas concernés par le mouvement des retraites, alors que ce gouvernement supprime la validation des services auxiliaires lors de la titularisation.

Rennes

Mardi 2 novembre, 150 stagiaires et titulaires étaient devant le rectorat pour exiger le maintien d’un service à temps partiel. Après huit semaines à mi-service, les stagiaires sont désormais à temps complet sur 3,5 jours. Le SNES et le collectif stagiaires appellent à tenir des AG dans les IUFM le jeudi 18 novembre et à un nouveau rassemblement au rectorat le 24 novembre.

Dijon

Des stagiaires se sont rassemblés à Dijon pour protester contre leur service à 18 heures et l’absence de formation.

S U R L E T E R R A I N

« Tout mouvement de quelque nature qu’il soit est créateur »

EDGAR ALLAN POE

BLOIS

LE SNES AU RENDEZ-VOUS

Le stage syndical national proposé par le SNES dans le cadre des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois a revêtu une allure un peu singulière cette année.

HISTOIRE DES SCIENCES ET DES TECHNIQUES

LE SNES AU SALON DU LIVRE

L’ASTS* organise cette sixième édition autour du thème du Corps réparé, du 26 au 28 novembre à Ivry-sur-Seine.

Accès libre au salon, aux animations, à la librairie et au village des auteurs.

Lyon : des stagiaires témoignent

Le SNES Lyon a organisé une réunion de stagiaires le mercredi 13 octobre : 40 stagiaires sont venus, ce qui représente plus de 10 % des stagiaires de l’académie. Lors de cette

réunion, il a été décidé de tenir une conférence de presse pour témoigner des conditions de travail inacceptables des stagiaires. Cette conférence de presse s’est déroulée le mercredi 20 octobre dans les locaux du S3. Dix stagiaires sont venus rencontrer la presse. Nous

reproduisons ici leur témoignage. Les noms des stagiaires ont été modifiés, à leur demande, ce qui témoigne de l’atmosphère qui peut régner dans l’Académie de Lyon sur cette question.

STAGIAIRES 18 HEURES

T ous sont unanimes : la charge de travail que leur impose le temps complet et le manque cruel de formation les placent sous une telle pression que certains craquent et sont contraints à se mettre en arrêt maladie, parfois démissionnent avec les encouragements de l’administration.

La journée d’expression des stagiaires du 20 octobre, massivement relayée par la presse tant nationale que locale, a été de ce point de vue un succès : dans de nombreuses acadé- mies, comme à Dijon, où ils étaient plus d’une centaine, les stagiaires se sont rassemblés devant le rectorat et ont été reçus en délégation auprès du recteur pour exposer leurs souf-

I l a, en effet, pris sa place dans le mouvement social contre la réforme des retraites en soute- nant, par sa présence, la manifestation lycéenne du vendredi 15 octobre d’une part, et en participant, d’autre part, à la manifestation locale interprofes- sionnelle du samedi 16.

De riches échanges ont eu lieu entre les stagiaires et le cosecrétaire général du SNES, Roland Hubert, sur l’actualité syndicale.

Avec le groupe histoire- géographie, l’actualité dis- ciplinaire a été passée au crible que ce soit celle qui concerne les lycées (nou- veaux programmes de Seconde et Première, futurs programmes de Terminale) ou les collèges (nouveaux programmes de Cinquième, socle com- mun et Livret de compé- tences, histoire des arts).

Le thème des Rendez-

Vous étant cette année « Faire justice », le SNES, en partenariat avec les « Cahiers d’Histoire, revue d’histoire critique », a proposé une table ronde sur le thème « Justice et luttes sociales en France, Angleterre, Irlande et États-Unis du

XVIIIe

au

XXe

siècle » qui a attiré un large public. Ani- mées par Jerôme Lamy, chargé de mission au CNES, et Alice Cardoso, les interventions de la table ronde ont porté successivement sur les luttes sociales et leur répression au début de la Révolution Française (A. Jollet), le mouvement des briseurs de machines (ou luddisme) et sa répression au début du

XIXe

siècle en Angleterre (F. Jarriges), les rapports complexes entre mouve- ment national et justice à travers la personnalité et le rôle d’O’connell en Irlande (L. Colantonio) et enfin, l’atonie du mouve- ment social face à la répression judiciaire grandissante aux États- Unis dans les années 80.

Des exposés qui sont ou seront mis en ligne sur le site du SNES dans les pages consacrées aux disciplines histoire et géographie. Les prochains Rendez-Vous de l’Histoire de Blois en 2011, auront quant à eux pour thème « l’Orient ».

■ Véronique Servat

D ans ce cadre, le SNES vous invite à deux débats, samedi 27 novembre :

10 h 15 : Représentation de son corps et de sa

santé par les élèves, en lien avec les programmes de SVT.

Avec Michèle Dell’Angelo, chercheur INRP en didactique des SVT ; Béatrice Gaultier, infirmière scolaire, SNICS-FSU ; Françoise Toublet-Men- jeon, Mouvement français pour le planning familial.

14 heures : Conférence de Miguel Benasayag,

suivie d’un débat.

Dans le domaine de la modification du vivant, tout ce qui est techniquement possible est-il souhaitable ?

Dans son dernier ouvrage Organismes et artefact, M. Benasayag soulève le véritable enjeu auquel nous sommes confrontés, celui de la puissance d’agir que nous voulons développer et de son sens.

Les Éditions ADAPT-SNES seront présentes sur

Sylvie, stagiaire en langues vivantes :

« Cette année, nous accumulons les difficul- tés. En plus du temps complet , je n’avais pas de tuteur en début d’année, j’étais sur 2 éta- blissements, 5 niveaux, des classes avec des niveaux mélangés, un tuteur sur un troisième éta- blissement et une classe de Terminale avec des élèves venant de 4 séries différentes ! Ce cumul engendre énormément de frustration et de fatigue.

Je suis débordée et préparer mes cours, c’est comme naviguer sans boussole : j’avance mais je ne suis pas sûre que c’est dans la bonne direc- tion ! Je veux bien faire, mais je n’ai aucun recul sur ce que je fais : je travaille au jour le jour, toujours dans l’urgence.

Cela entraîne un sentiment de culpabilité immense. Chaque demi-journée que je m’accorde pour décompresser engendre aussi de la culpa- bilité car je suis toujours en retard dans la pré- paration de mes cours et dans la correction de mes copies.

En résumé : beaucoup de fatigue physique et morale, et un sentiment de culpabilité et d’im- puissance extrêmement pesant. »

Murielle, stagiaire en maths :

« Je n’ai pas de tuteur. J’ai la chance de pouvoir compter sur mes collègues mais je sais aussi qu’ils ne sont pas là pour ça, je n’ose pas trop leur prendre du temps.

Je prépare mes cours le jour pour le lendemain, c’est intenable ! Je ne dors pas assez pour assurer en classe.

Je n’ai absolument pas le temps de réfléchir à ma pratique, je fais des cours sans jamais savoir si je fais bien ou non ! »

Pascale, stagiaire en langues vivantes :

« Je travaille sur 3 établissements avec un emploi du temps en gruyère (2 à 6 h de trous par jour). Je travaille au jour le jour. J’ai le sentiment que les élèves payent nos erreurs, je me sens constamment coupable. Mes proches payent aussi cette année de stage car je n’ai plus de temps à leur accorder. »

Mathieu, stagiaire en histoire-géographie :

« La quantité de travail est devenue ingérable à partir de la 3

ème

semaine avec 18 h de cours à préparer, 4 devoirs et finalement 120 copies à corriger en une semaine (délai demandé par le tuteur). Mon tuteur vient de loin, sans emploi du temps compatible, il n’a pas encore assisté à mes cours.

J’ai le sentiment de perdre toute crédibilité devant les élèves en cas d’incident car je ne sais pas com- ment et auprès de qui réagir. Je me sens cou- pable et déçu car nos erreurs retombent sur nos élèves. Pourtant, la volonté et l’envie sont bien là, c’est très frustrant. »

Xavier, stagiaire en maths :

« Il y a des problèmes de compatibilité entre mon emploi du temps et celui du tuteur, il lui est difficile de venir me voir. Je n’ai aucun recul, je prépare mes cours au jour le jour, j’ai pas le temps de faire des bilans de mes séances, il m’arrive de dire des bêtises, mes explications ne sont pas toujours claires.

La gestion des élèves est également probléma- tique. Je n’ai eu aucune formation et je ne sais pas si je réagis toujours de la bonne manière. Je suis fatigué. »

le Salon avec notamment une collection d’ou- vrages concernant l’histoire des sciences et des techniques.

■ Sandrine Charrier

*ASTS : association Science Technologie Société.

Les témoignages des stagiaires ne cessent d’affluer de nombreuses académies sur leurs conditions plus que difficiles d’entrée dans le métier.

TOUJOURS MOBILISÉS

frances et leur manque de formation, en com- plète opposition avec le discours persistant du ministre. Au siège national du SNES, les sta- giaires ont pu rendre compte de leur situation auprès de nombreux journalistes.

Dans plusieurs académies, les stagiaires com- mencent à se mobiliser, comme à Paris, Créteil et Versailles, mais aussi à Rennes ou encore à Lyon (voir article ci-dessous).

Le SNES appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser autour de la question des sta- giaires et prendra des initiatives, telles que des assemblées générales pour étendre la mobilisation.

Joanna Pfeiffer

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MOBILISATIONS DES STAGIAIRES

Références

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