mp* 2020-2021 : DM5
18/01/2021
Mines 0 (un énoncé qui n’a jamais été posé, présenté par le concours Mines- Ponts lors de l’apparition des Probabilités au programme).
X 2020 math BSupplément facultatif. L’énoncé math B cette année se compo- sait de 3 parties indépendantes (mutuellement), dont une partie de Probabilités.
Mines Epreuve 0
Dans tout le problème, si Z est une variable aléatoire à valeurs complexes, on dira queZ admet une espérance lorsque|Z|est d’espérance finie. On pose alors
E(Z) =E(Re(Z)) +iE(Im(Z))
On considère la file d’attente à une caisse de supermarché. Il y a un serveur, et un nombre de places infini. Les clients sont servis selon la discipline « premier arrivé, premier servi » (FIFO, « First In, First Out »). On appelle « système » l’ensemble des clients en attente et du client en service. On considère(An, n≥1) la suite de variables aléatoires à valeurs dansNoùAn représente le nombre de clients arrivés pendant le service du clientn.
On définit la suite(Xn, n≥1)comme suit
X0= 0 etXn+1=
An+1 siXn= 0 Xn−1 +An+1 siXn>0
(1)
Remarque de modélisation :Xn représente le nombre de clients dans le système au moment du départ du clientn.
On suppose que
— Les variables aléatoires(An, n≥1)sont indépendantes et de même loi, de loi commune celle d’une variable aléatoireA,
— Aest à valeurs dansN,
— P(A≥n)>0 pour tout entiern,
— Aa une espérance finie ; on note ρ=E[A].
1 Fonction caractéristique
Dans cette sectionXreprésente une variable aléatoire quelconque à valeurs dans N. On définit sa fonction caractéristiqueφX par
φX : R −→ C t 7−→ E[eitX]
1. Montrer queφX est continue surRet périodique.
2. SoitX et Y deux variables aléatoires à valeurs dansNtelles que φX=φY. Montrer que X et Y ont même loi.
Indication : on pourra considérer les intégrales
Ik= 1 2π
Z π
−π
φX(t)e−iktdt
pourk entier.
3. SiE[X]<+∞, montrer queφX est dérivable surRet calculerφ0X(0).
4. Calculer la fonction caractéristique d’une variable aléatoireZ = Y −1 oùY est de loi géométrique de paramètrep.
2 Remarques préliminaires
5. Existe-t-ilM >0tel que P(Xn ≤M) = 1pour toutn≥0? 6. Montrer que pour toutn≥1,Xn+1−Xn ≥ −1.
7. Définir une fonctiongsurN×Ntelle que Xn+1=g(Xn, An+1)
Puis montrer que les variables aléatoiresXnetAn+1sont indépendantes pour toutn∈N.
3 Convergence
8. Etablir l’identité suivante pour une variable aléatoireXà valeurs entières positives :
E
eitX1(X>0)
=φX(t)−P(X = 0) 9. Pour tout entiern, établir la relation suivante :
φXn+1(t) =φA(t)
e−itφXn(t) + (1−e−it)P(Xn= 0) .
On suppose dorénavant0< ρ <1.
On admet qu’alors la suite(P(Xn = 0), n≥1)converge vers une limite, notéeα.
On suppose que|φA(t)|<1pour t6∈ {2kπ , k∈Z} (on dit queAn’est pasarithmétique).
On définitθ : [−π, π]→C par
θ(0) = 1 , θ(t) =αφA(t)(1−e−it)
1−φA(t)e−it pourt6= 0
10. Etablir le développement limité à l’ordre 1 deφA au voisinage de0.
11. Que doit valoirαpour queθ soit continue en0?
12. On fixe >0. Pour toutt ∈[−π, π]\ {0}, identifier βt ∈]0,1[tel que, pour tout entiernsuffisamment grand, on ait l’identité suivante :
φXn+1(t)−θ(t)
≤βt|φXn(t)−θ(t)|+
13. Montrer que la suite de fonctions(φXn, n≥1)converge simplement vers θ.
4 Application
On suppose que
φA(t) = 1 1 +ρ−ρeit 14. Identifier la loi deA.
15. Montrer queφA satisfait les hypothèses requises.
16. Calculerθet identifier la loi dontθ est la fonction caractéristique.
X 2020 Math B (extrait)
Dans tout le sujet, (Ω,A, P) désigne un espace probabilisé sur lequel seront définies les différentes variables aléatoires. On notera P[A] la probabilité d’un événement A⊂ΩetE[X]l’espérance d’une variable aléatoireX sur(Ω,A, P) à valeurs réelles.
On pourra utiliser sans démonstration le résultat suivant : siY1, . . . , Yn sont des variables aléatoires réelles discrètes mutuellement indépendantes et intégrables, alors
E[Y1· · ·Yn] =E[Y1]· · ·E[Yn]
On notelog la fonction logarithme népérien. Par convention, on pose log(0) =−∞.
Soitn≥1 un entier naturel et soientX1, . . . , Xn des variables aléatoires réelles discrètes mutuellement indépendantes telles que, pour toutk∈ J1, nK,
P[Xk= 1] =P[Xk=−1] = 1 2 On définit
Sn= 1 n
n
X
k=1
Xk
ainsi que, pour toutλ∈ R,
ψ(λ) = log 1
2eλ+1 2e−λ
1. SoitZ une variable aléatoire réelle discrète telle queexp(λZ)est d’ es- pérance finie pour toutλ >0. Montrer que pour toutλ >0et t∈R,
P[Z≥t]≤exp(−λt)E[exp(λZ)]
2. Montrer queP[Sn≥0]≥1 2. 3. Montrer que pour toutt∈R, on a
1
nlog(P[Sn≥t])≤ inf
λ≥0(ψ(λ)−λt) Pour chaqueλ≥0, on pose
m(λ) = E[X1exp(λX1)]
E[exp(λX1)]
ainsi que
Dn(λ) = exp(λnSn−nψ(λ))
4. Montrer que la fonctionmest strictement croissante surR+et que pour toutt∈[0,1[, il existe un uniqueλ≥0 tel quem(λ) =t.
5. (a) Pourn≥2et λ≥0, montrer que
E[(X1−m(λ))(X2−m(λ))Dn(λ)] = 0
(b) En déduire que, pourn≥1 etλ≥0,
E[(Sn−m(λ))2Dn(λ)]≤ 4 n
Pour tousn ≥1, λ≥0 et ε >0, on note In(λ, ε) la variable aléatoire définie par
In(λ, ε) =
1 si|Sn−m(λ)| ≤ε 0 sinon
6. Montrer que
P[|Sn−m(λ)| ≤ε]≥E[In(λ, ε) exp(λn(Sn−m(λ)−ε))]
7. Montrer que
E[In(λ, ε)Dn(λ)]≥1− 4 nε2
8. (a) En déduire, pour chaque λ ≥ 0 et ε > 0, l’existence d’une suite (un(ε))n≥1 qui tend vers0quand ntend vers+∞et telle que
1
nlog(P[Sn≥m(λ)−ε])≥ψ(λ)−λm(λ)−λε+un(ε) (b) Conclure que pour toutt∈[0,1[,
n→+∞lim 1
nlog(P[Sn ≥t]) = inf
λ≥0(ψ(λ)−λt) (c) La formule précédente est-elle encore valide pourt= 1?