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L’antiferromagnétisme aux basses températures
N. Kurti
To cite this version:
L’ANTIFERROMAGNÉTISME
AUX BASSESTEMPÉRATURES
ParN.KURTI,
Clarendon
Laboratory,
Oxford.Sommaire. 2014
Après une description générale de la méthode magnétique de refroidissement, l’auteur donne un résumé des propriétés magnétiques et thermiques aux très basses températures de quelques sels du groupe du fer, propriétés qui indiquent l’établissement, par action coopérative, d’un état ordonné des ions magnétogènes. Une étude plus détaillée de l’alun de fer ammoniacal au-dessous du
« point de Curie » suit et les résultats sont discutés à la lumière des traitements théoriques de l’inter-action magnétique entre ions magnétogènes.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
12,
MARS PAGE1. Introduction. - Je me
propose de discuter dans ce
rapport quelques
aspects
de l’étatmagné-tique
des selsparamagnétiques
refroidis à très bassetempérature
par désaimantationadiabatique.
A cestempératures
tous ces sels subissent unetrans-formation dont le trait fondamental est
l’établis-sement, par action
coopérative
d’un état d’ordre des orientations des ionsmagnétogènes
[1].
Cette transformationqui
seproduit
à unetempérature
bien définie estaccompagnée
parl’apparition
d’hystérésis,
de rémanence et d’unchangement
designe
du coefficient detempérature
de la suscep-tibilité. C’est à cause de cetteanalogie
avec lesphénomènes
que l’on observe auxtempératures
un peuplus
élevées dans les selsanhydres
du groupe du fer[2]
que le mot «antiferromagnétisme
7a a été choisi pour le titre de cerapport.
Cecicependant
ne doit pas êtreregardé
comme une caractérisationrigoureuse
et définitive desphénomènes
enquestion
maisplutôt
comme un choix commode.Il me
paraît
utile de donner tout d’abord un bref résumé de la méthodemagnétique
derefroi-dissement ;
ceci nouspermettra
depréciser
les restrictions que latechnique expérimentale
utiliséeimpose
auxtypes
de mesure que l’onpeut
exécuter aux bassestempératures.
La méthode
magnétique
de refroidissementpro-posée
indépendamment
parDebye
et parGiauque [3],
et exécutée pour lapremière
fois en1 g3 3
parGiauque
et Mac
Dougall
et par De Haas et Wiersma[4]
estbasée sur les faits suivantes : 10 il existe des sels
paramagnétiques
dontl’entropie magnétique
c’est-à-direprovenant
du désordre d’orientation des moments élémentaires a une valeurimportante
même aux basses
températures;
20 deschamps
magnétiques
modérés et facilement réalisables suffi-sent pour enlever laplus grande
partie
de cetteentropie.
La courbe de lafigure
ireprésente
l’alluregénérale
del’entropie
dans unchamp
magnétique
nul des sels dont on se sert dans la méthodemagné-tique.
A latempérature
de l’héliumliquide l’entropie
magnétique
a presque sa valeur limite de Rlog
(2J-j-1 )
(J
étant le nombrequantique interne),
tandis quel’entropie
du réseau cristallin estnégligeable.
CeFig. 1.
dernier
point
est d’un intérêtpratique
ainsi que .théorique.
Ceci veut dire que tous leschangements
thermodynamiques,
tels que variations detempé-ratures,
d’entropie,
de chaleur totale sont dusentièrement au
système
des ionsmagnétogènes
et on n’est pas encombré par
l’énergie thermique
du réseau. La situation serait entièrementdiffé-rente aux
températures plus
hautes;
parexemple
l’entropie magnétique qui,
même à4°
abs.(tempé-rature d’ébullition de l’hélium
liquide)
représente
la presque totalité del’entropie,
neserait,
à latempérature
ordinairequ’environ 1/100e
detropie
totale(1).
Auxtempératures
suffisamment bassesl’entropie
diminue comme lepostule
de troisièmeprincipe
dethermodynamique
et devient nulle au zéro absolu. Latempérature
àlaquelle
cette chute se
produit
ainsi que la forme détaillée de la courbed’entropie dépendent
du mécanismeresponsable
de l’établissement d’un ordre dans lesystème
des moments élémentaires.Le
principe
du refroidissement par désaimantationadiabatique
devient clair à l’aide de cettefigure.
Enpartant
dupoint
A,
représentant
l’entropie
du sel
paramagnétique
dans unchamp
extérieurnul à la
température
initiale on aimanteisother-miquement
et on arrive aupoint
B. Si l’on établit maintenant des conditionsadiabatiques
en isolantthermiquement
le sel de sonentourage
et si l’onréduit le
champ,
lepoint représentant
l’état dusystème
se meut lelong
d’uneligne parallèle
àl’axe,
destempératures
(ligne isentropique)
et latempérature
finale,
atteinteaprès
réduction duchamp
extérieur à zéro est donnée parl’inter-section C de cette
ligne isentropique
avec la courbed’entropie
dans lechamp
nul. Il estnécessaire,
bien
entendu,
pour que le processus soitisentropique
que la désaimantation soit réversible mais cette condition est satisfaite à undegré
suffisant dans laplupart
des cas.La
température
finaledépend
donc : i° de la réductiond’entropie
réalisées à latempérature
initiale(donnée
par la valeurde 71
H étant lechamp
magnétique
et T latempérature absolue);
2~ de l’allure de la courbed’entropie
dans lechamp
zéro
et,
enparticulier,
del’emplacement
de la chuted’entropie
dans l’échelle destempératures.
D’une manièregénérale
latempérature
finale est donnée par la condition que les forces d’interaction pro-duisent à latempérature
finale le mêmedegré
d’ordre que celuiproduit
par lechamp
extérieur à latempé-pérature
initiale. Si l’onreprésente
les forces d’inter-action par unchamp
moléculaire et si l’on tientcompte
du fait quel’entropie
n’est fonction que durapport
del’énergie
des moments élémentaires à latempérature
absoluec’est-à-dire )f/
(p.
étant lekT
moment
magnétique élémentaire)
on arrive au résultat suivant concernant l’ordre degrandeur :
le
champ
moléculaire à latempérature
finale estdans le même
rapport
auchamp
extérieur initial que latempérature
finale est à latempérature
ini- 1tiale.
’
Fig. 2.
La
figure 2
montreschématiquement
le processusexpérimental [5].
Le selparamagnétique,
sous forme de cristal ou d’uncomprimé
estsuspendu
dans l’enceinteA,
qui
est entourée d’héliumliquide
bouillant souspression
réduite à unetempérature
d’environ 1 ~ abs. L’hélium gazeux d’unepression
d’environ 10-3 mm de mercurequi
se trouve dans A assurel’échange
thermique
entre l’échantillon et le bain d’héliumpendant
l’aimantation.Quand
toutela chaleur d’aimantation est enlevée
(réduction
isothermed’entropie)
on isolethermiquement
l’échan-tillon en faisant le vide en A.Quand
lapression
est devenue de l’ordre de mmHg
ondésaimante;
l’échantillon se refroidit et comme la tension de
vapeur de l’hélium est
négligeable
à cestempé-ratures l’hélium résiduel se condense sur l’échan-tillon et un vide très
poussé
s’établit dans l’enceinte A. Grâce au vide presqueparfait
ainsiqu’à
lapetitesse
de la chaleur transmise parrayonnement
et lelong
des fils desuspension
l’afnux de chaleurpeut
êtreréduit à
quelques
r o-~ caI : mn : cm2 de surface del’échantillon.
Le
repérage
de latempérature
peut
se faire à l’aide den’importe quelle propriété
de la substancequi
est une fonction de latempérature.
Dans laplupart
des cas on se sert de lasusceptibilité
magné-tique
[6]
déterminée au moyen du coefficient d’in-duction mutuelle de deux bobines entourantl’échan-tillon,
mais on a aussi utilisé le coefflcientd’ab-sorption [7] (partie imaginaire
de lasusceptibilité)
et,
enfin,
la rémanence[7].
La mesure de latempé-rature dans l’échelle absolue est
plus
difficile et auxtempératures
très bassesauxquelles
les déviationsde la loi de Curie deviennent
trop
grandes
pour un calculthéorique
satisfaisant le seul moyen est l’éta-blissement de l’échelle absolue parl’application
du deuxième
principe
dethermodynamique
à des(1) Cet avantage des expériences aux basses températures, à savoir la petitesse de l’énergie thermique et de la chaleur
spécifique du réseau pourra avoir une application dans l’étude de dégagement de chaleur dans des substances ferro-magnétiques au cours d’un cycle d’hystérésis [15]. A la
température ordinaire, les changements maxima de
tempé-rature ne sont que de l’ordre de quelques l 0 -~o, tandis qu’à la température de l’hélium liquide, on pourrait s’attendre à des changements de température de l’ordre de Bien
entendu, les changements de température réversibles ne
croîtront pas dans le même rapport, mais ce fait même pourra foarnir un moyen de distinguer entre les parties réversibles
et irréversibles de la chaleur dégagée dans un cycle
283
processus
magnétiques [8], [9], [10].
Sans entrerdans les détails
signalons
que ceci a été fait dansplusieurs
laboratoires notamment à Bellevue[ 11 ],
àBerkeley
[12],
àLeyde [7], [13]
et à Oxford[14]
et que la relation entre les indications arbitraires d’un thermomètre
magnétique
et latempérature
thermodynamique
est connue entre autres, pour l’alun de fer ammoniacaljusqu’à
o,o2a abs.[14],
pour le sulfate double demanganèse
et d’ammoniumjusqu’à
o,o6o abs.[14]
et pour l’alun de chrome et depotassium jusqu’à
o,oo3o abs.[7], [14].
Le
dispositif expérimental
queje
viensd’esquisser
a commeconséquence
un faitd’importance
fonda-mentale pour les mesuresmagnétiques
dans cetterégion
detempérature.
Dans les mesuresmagnétiques
à hautes
températures,
ou même auxtempératures
que l’on atteint au moyen des gazliquéfiés
on a l’habitude de mettre l’échantillon en contactther-mique
avec un réservoir de chaleur àtempérature
constante
(que
ce soit un fourélectrique
ou un bainréfrigérant)
et de faire des mesuresisothermiques.
Dansl’arrangement
décrit le selparamagnétique
que l’on étudie sert en mêmetemps
de machinefrigorifique
et de réservoir de chaleur. Si donc au cours d’unchangement
despropriétés
magnétiques
du corps étudié il y a undégagement
de chaleur latempérature changera.
Tant que l’isolementther-mique
est bon et que lesphénomènes
irréversibles ne deviennent pasprépondérants
ces mesures donnent des courbesisentropiques
et l’onpeut
en tirer les courbes isothermes par un raisonnementthermo-dynamique.
Cette méthode acependant
ledésavan-tage
qu’elle
nepermet
pas de faire des mesures dans unchamp magnétique,
intense. En effet pouratteindre une basse
température
il faut réduire lechamp
extérieur à zéro ou à une valeurfaible,
de l’ordre de
quelques
dizaines de gauss, et enrétablissant le
champ
intenseadiabatiquement
on réchaufferait l’échantillon. Onpourrait
bien entendu utiliser deuxéchantillons,
dont unsuffi-samment
grand
pour servir decryostat.
Mais il serait essentiel que le contactthermique
entrel’échantillon de mesure et le «
cryostat
» soit bonet
qu’en
mêmetemps
la distance entre les deuxsoit suffisante pour que le
champ
magnétique
agissant
sur l’échantillon soitpartiquement
zéroà
l’emplacement
du «cryostat
». La réalisationde ce
dispositif,
bien quepossible
enprincipe,
estassez difficile en
pratique
à cause de la difficulté d’établir un bon contactthermique
à cestempé-ratures, et c’est pour cela que la
plupart
des mesures faitesjusqu’à
présent
étaient des mesuresadia-batiques.
2. Caractère
général
de ccl’antiferromagné-tisme » aux très basses
températures.
-Comme nous venons de voir
l’entropie
d’un selparamagnétique
commence à diminuer dans larégion
destempératures
oul’énergie
d’interaction dans le sel considéré devient de l’ordre de kT..
Fig. 3.
La
figure
3 montre les courbesd’entropie
dans unchamp
extérieur nul déterminéesexpérimentalement
à Bellevue
[11], [14]
àLeyde (7]
et à Oxford[14]
pour trois selsparamagnétiques.
Pour la valeur limite del’entropie
on admet la valeurc’est-à-dire R
log
6 pour les sels contenant les ions Fe++-~ et Min++ etR log 4
pour le selconte-nant Cr+++. On n’a pas tenu
compte
duspin
nucléairequi,
surtout dans le cas duMn++,
pourrait
jouer
un rôle
important.
Les trois courbes ont une allureanalogue.
Partant due 10 on observe tout d’abord une chutegraduelle
del’entropie
etensuite,
à unetempérature
bien définie mais différente pour les troissels,
l’entropie
diminuebrusquement
dans un intervalle detempérature
étroit,
inférieurà 10 pour 10o de la
température
absolue.La chute
graduelle
s’explique
par le dédoublement du niveaufondamental
de l’ionmagnétique
dans lechamp
électrique
du réseau[16], [ 17]
et les déter-minations directes de laséparation
des niveaux parspectroscopie
en ondescentimétriques
[18]
donnent des valeurs en assez bonagrément
avec celles obtenues par désaimantation. Selon un théo-rème de Kramers[19],
dans les ionsmagnétiques
comprenant
un nombreimpair
d’électrons(la plupart
des sels utilisés sont dans cettecatégorie)
l’actiondu
champ
électrique
seul laissetoujours
au moins une doubledégénérescence
qui
nepeut
être réduite que par interaction directe entre lesspins.
Comme,
d’autrepart,
l’existence au zéro absolu d’un niveaudégénéré auquel corresponderait
uneentropie
finiecontredirait le troisième
principe
de latrouve
expérimentalement
estprécisément
de la formecaractéristique
du processuscoopératif
et,de
plus,
hystérésis
et rémanenceapparaissent
à cettetempérature.
Paranalogie
avec les susbstancesferromagnétiques
etantiferromagnétiques
propre-ment dites on
appelle
cettetempérature
le «point
de Curie ».Les
premières
indications de l’existence d’unpoint
de Curie ont été obtenus en1935
sur lesulphate
double de
manganèse
et d’ammonium[8].
Uneétude
plus
détaillée del’alun
de fer ammoniacalfaite a Bellevue
[20]
a mis en relief lesphénomènes
essentiels de cet «
antiferromagnétisme
» et,plus
récemment,
des résultats intéressants ont été obtenusà
Leyde
sur l’alun de chrome et depotassium [21].
Passons donc en revue lescaractéristiques
prin-cipales
de cet «antiferromagnétisme
».a. l’oinïs de Curie. - La
température
dupoint
de Curie( T~.}
dans l’échelle absolue est connue pourquatre
sels et est donnée dans le tableau suivant.TABLEAU 1.
Si l’on
représente
l’interaction par unchamp
moléculaire onpeut
calculer la constante de ce7
champ
moléculaire par la formule(ou
Cest la constante de Curie par centimètre
cube);
lavaleur de v est donnée dans la troisième colonne
(2).
On voit que saufpeut-être
pourl’alun
de chrome la constante duchamp
moléculaire
est du même ordre que4’‘
= 4. 2,
la constante que l’oncalculerait
par la formule de Lorentz pour une interaction
magnétique
des moments élémentaires. b.Hystérésis
et rémanence. - Lafigure
C~.
repré-sente une courbe
d’hystérésis typique,
obtenue avecl’alun
de fer ammoniacal à abs.(==0.7
lechamp
extérieur variant entre+ 5
et - 5 gauss. On aporté
en ordonnées l’aimantation par centimètre cube avec la même échellle que les abscisses. En outrela courbe
d’hystérésis
directement mesurée(courbe 1)
lafigure
donne aussi la courbed’hystérésis
en fonc-tion duchamp
intérieur obtenue de la courbeprécédente
par «shearing
»(courbe 2).
L’influencedu
champ démagnétisant
est assezimportante
àcause de la valeur relativement
grande
de la suscep-tibilité. La rémanence mesurée directement(courbe
1)
est de 0.2 gauss, sur la courbe 2 on trouve o . 6 gauss, l’aimantation à saturation étant environ 10o gauss. Le
champ
coercitif n’est que i gauss etl’énergie
dissipée
parcycle
est de .3 erg : -. cm3.Fig. 4.
La variation de la rémanence avec
l’amplitude
duchamp
extérieur estreprésentée
dans lafigure
5Fig. 5.
qui
donne les rémanences directement mesurées sans correction pour lechamp démagnétisant.
On voit que le rémanence passe par un maximum pour unchamp magnétisant
de 8 gauss mais ces mesures nepermettent
pas àprésent
depréciser
cet effet.
Signalons cependant
que DeKlerk,
Steen-land et Gorter ont trouvé des maxima trèsmarqués
dans leursexpériences
sur l’alun de chrome[21].
Des déterminations de
cycles
d’hystérésis
depetite
amplitude (entre
+ i et - Igauss)
pour des valeurs différentes d’unchamp
extérieursuperposé
ont montré que la rémanence
disparaît
au delà d’environ 10 gauss. Onpourrait
croire que l’aiman-(2) D’une manière rigoureuse, il faudrait tenir compte dufait, qu’à basse température, la valeur moyenne de y2 qui détermine la constante de Curie est différente de celle aux
285
tation
adiabatique
dans cechamp
réchaufferaitl’échantillon au-dessus du
point
de Curie et que ladisparition
desphénomènes
irréversibles est dueà cette cause, mais comme nous le montrerons dans la
partie
III de cerapport
unchamp
beaucoup
plus
fort serait nécessaire à cettetempérature
pour
porter
l’échantillon au-dessus dupoint
deCurie. ’
Fig. 6.
La
figure
6 montre la variation de la rémanenceavec la
température
pour uneamplitude
duchamp
extérieur de o,25 gauss. Ces résultats ont été obtenus avec un échantillon d’unrapport
longueur
à dia-mètre 3 : r et les valeurs trèspetites
des rémanences directement mesuréess’expliquent
parl’importance
duchamp
démagnétisant.
On observe que vers les bassestempératures
lapente
de la courbe devient deplus
enplus
accentuée;
le même effet a été observé dans le cas dusulphate
demanganèse
et ammonium et il semble que les mesures faites à
Leyde [21]
sur l’alun de chrome donnent des résultatsanalogues.
Remarquons
enfin que lapratique
de faire une correction pour lechamp démagnétisant
c’est-à-dire de réduire toutes les mesures au cas d’unéchantillon infiniment
long
n’a pas la mêmeportée
que dans le
ferromagnétisme
conventionnel. Il estnécessaire,
bien entendu depréciser
la forme exactede l’échantillon mais on ne
peut
plus
s’attendre à ce que lespropriétés magnétiques,
telles que larémanence,
mesurées parexemple
sur uneellip-soïde de
rapport
des axes de3/1
i etcorrigées
pour lechamp démagnétisant
soient les mêmes que cellesqu’on
obtient directement sur un échantillon trèslong (3).
c. Lo valeur de «
point
de Curie ».L’apparition
de la rémanencepeut
servir aurepérage
du «point
de Curie » et cecipermet
de déterminerl’entropie
au «point
de Curie » sans en connaître latempérature
absolue. Le tableau 2 donne un sommaire des résultats obtenus à Bellevue[20],
à
Leyde
[22]
et Oxford[14].
TABLEAU II.
La deuxième colonne donne la valeur limite de
l’entropie magnétique,
la troisième les valeurs durapport
champ
initial/température
intitiale néces-saire pour atteindre l’état ouapparaît
la rémanenceet,
finalement,
la colonnequatre
donnel’entropie
au «
point
de Curie » calculée à l’aide de ces valeurs de~’
Laissant de côté les cas dusulphate
demanganèse
et d’ammonium et de l’alun de titaneet de caesium nous trouvons que les
entropies
ont à peuprès
la valeur.R log 2,
valeurcorrespondant
à la double
dégénérescence
de Kramers. Comme la réduction del’entropie
par lechamp
cristallinest presque terminée à ces
températures
cela veut dire que dans ces cas le «point
de Curie » marque, sinonle
commencement,
du moins uneétape
dansl’établis-sement d’ordre par interaction directe. Pour le
sulphate
demanganèse
et d’ammoniuml’énergie
d’interaction directe est environ la même que ledédoublement par l’effet cristallin et les deux effets ne
peuvent
pas êtreséparés.
Pour l’alun de titaneet de caesium les
propriétés magnétiques
ne sont pas bien connues aux bassestempératures
et parconséquent
le calcul del’entropie
est moins certain.3. La variation de
l’entropie
et de l’aiman-tation au-dessous du «point
de Curie o. - Lespropriétés
décrites dans lapartie précédente
por-taientprincipalement
sur desphénomènes
irréver-sibles et une étude deschangements
réversiblesau-dessous du «
point
de Curie », telle que ladéter-mination des courbes d’aimantation isothermes ou des
changements
d’entropie
avec lechamp
sem-blait désirable. Comme nous l’avons vu dans l’intro-duction les conditions isothermes sont difficiles àréaliser
expérimentalement
mais si l’on connaît un nombre suffisantd’isentropiques
onpeut
en tirer des courbes isothermes. Les résultats queje
propose de discuter ont été obtenus enpartie
à (3) On a trouvé, en effet, qu’au-dessus du point de Curie,les aimantations, après correction pour le champ démagné-tisant étaient les mêmes pour une sphère et pour un
ellip-soïde de rapport des axes 3/1 quand leurs entropies étaient
égales. Au-dessous du point de Curie cependant, il y avait
une différence et à la température la plus basse obtenue avec
l’alun de fer (0.020 abs.), le moment magnétique de la sphère corrigée pour le champ démagnétisant était de r 5 pour 100
Bellevue par MlB1.
Lainé, Simon,
Squire
etmoi-même et, en
partie
à Oxford en collaboration avecM. Candlin.
Les mesures consistaient en la détermination de la
susceptibilité
adiabatique
différentielledI dH)
,5
en fonction du
champ
extérieurHo
lelong
desisen-tropiques.
Dans ce but on a fait une série dedéma-gnétisations
correspondant
à des valeursd’entropies
connues et on a mesuré la
susceptibilité
pour des valeurs deHo
allant de o à 80 gauss, lechamp
de mesure étant de l’ordre de 1 gauss. Commeillustra-tion nous donnons sur la
figure 7
la courbeexpéri-’
Fig. 7.
mentale de
(
en fonction deHo
pour une valeuro s
d’entropie s -
o,47?
ainsi que la courbe I -Ho
R
obtenue par
intégration (7
étant l’aimantation par centimètrecube).
Remarquons
que la valeur de l’aimantation pour unchamp
extérieur de 80 gauss est 3o gauss c’est-à-dire 3o pour 10o de l’aimantation à saturation et que selon la courbe de Brillouinun
champ
d’environ 600 gauss serait nécessaire pourproduire
cette aimantation à abs.qui
est la
température correspondant
àHo
= o decette
isentrope.
Onpeut
donc dire d’une manièreapproximative qu’il
existe unchamp
moléculairepositif important,
avec une constante de l’ordrede 10.
Les courbes
1- Ho
permettent
de construire un réseau de courbes I- S
pour différentes valeursR
fixes de
Ho.
Ces courbes sontreprésentées
dans lafigure
8 et en cequi
suit nous nous intéresseronss
à la
partie
inférieureà B
= o,65 c’est-à-direau-R
dessous du «
point
de Curie o. Pour deschamps
inférieurs à 10 gauss lessusceptibilités
différentiellesconsidérées comme fonction de
l’entropie (ou
de latempérature
absolue)
passent
par un maximum.Le
signe positif
du coefficientthermique
de lasuscep-tibilité à basse
température
et auxchamps
faiblesl’emporte
sur lesigne
négatif
que l’on trouve àtoutes
températures
auxchamps
plus
forts,
si biens
que les courbes
I - S R
présentent
un maximumjusqu’à
5o gauss.Fig. 8.
La diff érentiation des courbes
I-S donnent
(
~ ds ’
qui,
par une formulethermodynamique
bien connueest
égal à
Parintégration
on obtientou
représente
lechangement
detempérature
correspondant
à une variationisentropique
duchamp
extérieur,
c’est-à-dire l’effetmagnétocalo-rique.
Ceux-ci sont donnés dans lafigure
9 pour différentes valeurs del’entropie
et on a aussiindiqué
latempérature
correspondant
àHo
= opour
chaque
courbe. Deux faitsimportants
ressortent de cettefigure :
1° auvoisinage
du «point
de Curie »(S
on a un assez
grand
effetmagnétocalorique positif;
20 au-dessous du «
point
de Curie»magnétisation
dans les
champs
faiblesproduit
un refroidissementqui
devient deplus
enplus
accentué vers les bassestempératures
et le minimum detempérature
sedéplace
vers leschamps
intenses. En valeur absolue ceschangements
detempérature
sontpetits,
de l’ordre de 10-:3degré,
c’est-à-direquelques
pour I o0de la
température
absolue.Comme on connaît
l’entropie
en fonction de la287
calculer les
changements
d’entropie AST
corres-pondant
à une aimantation isotherme. Lafigure
10donne à ST
en fonction deHo
pourcinq
températures
et on a des courbes
analogues
à celles deFig. 9.
Ces
changements
d’entropie
ne sont pasgrands
Parexemple
sur la courbe pour T = o,o20° lavaleur maximum de n’est que
0,006
c’est-à-dire2,5
pour 100 del’entropie
pourHo
=0,26 .
Fig. Io.
Le fait que
l’entropie
augmente
avec lechamp
extérieur,
c’est-à-dire avec l’aimantation serait difficile àinterpréter
dans le cas duferromagnétisme
tandis que pourl’antiferromagnétisme
c’estpréci-sément ce que
prévoient
les travauxthéoriques
de Néel
[23]
de Bitter[24]
et Van Vleck[25].
En effet l’état nonmagnétique correspondant
à H = oest, dans un
antiferromagnétique,
un étatplus
oumoins bien ordonné contrairement à un
paramagné-tique
idéal ou à unparamagnétique
àchamp
molé-culaire danslesquels
l’état nonmagnétique
estdésordonné. Si l’on aimante un
antiferromagnétique
ondérange
l’ordreantiparallèle
des moments élé-mentaires etl’entropie
s’accroîtjusqu’à
cequ’on
atteigne
une aimantation pourlaquelle l’arrangement
parallèle produit
par lechamp
extérieur estplus
ordonné que
l’arrangement antiparallèle.
Apartir
de ce
point l’entropie
décroît en fonction duchamp
et devient zéro
quand
l’aimantation atteint lasaturation.
Fig. I l.
On voit que même à
o,o2go
abs. ces accroissementsisothermes
d’entropie (ou
refroidissementsadia-batiques
parmagnétisation)
vont enaugmentant,
mais,
bienentendu,
auxtempératures
suffisamment basses ceschangements
d’entropie
devront décroître pour s’annuler au zéro absolu(4).
D’une manière
qualitative
ceschangements
d’en-tropie
sont en accord avecl’hypothèse
d’antiferro-magnétisme
pour ces sels mais à cause de lapetitesse
des accroissementsd’entropie
on doit se demander si ceseffets j ouent
un rôleprédominant
ou s’ils sontd’une nature secondaire.
La
petitesse
de l’effetmagnétocalorique
au-dessous du «point
de Curie » a commeconséquence
que lescourbes d’aimantation mesurées
adiabatiquement
sontpratiquement
les mêmes que les courbes iso-thermes. A titred’exemple
nous donnons dans lafigure
1 ~ la courbe d’aimantation de l’alun de ferà o,o3o abs. On a
porté
en abscisses lechamp
corrigé
pour lechamp démagnétisant;
comme l’échantillon étaitallongé (rapport
des axes8/1)
cette correction(4) La valeur du champ qui produit le refroidissement maximum présente un point d’intérêt pratique parce qu’il s’en suit que sous certaines conditions une démagnétisation jusqu’à un champ fini de quelques dizaines de gauss produira
une température plus basse qu’une démagnétisation jusqu’à
n’est pas
grande.
0n v£-)itqu’à
cettetempérature
un
champ
de 70 gauss suffit pour atteindre 5o pour I o0de la saturation absolue. Au-dessus d’environ I oo gauss on ne
peut
plus
regarder
cette courbecomme une
isotherme ;
cela devient clair par lefait
qu’une augmentation
duchamp
jusqu’à
nE,5
kilo-gauss raménerait l’échantillon à latempérature
initiale de0,8~
abs. et l’aimantation intitialedue 77
gauss. La courbe enpointillé
de cettefigure
représente
l’aimantation d’une substanceparama-gnétique
idéale à o,o3o abs. Unecomparaison
de cette courbe avec la courbeexpérimentale
donne une idée del’importance
de l’interactionpositive,
renforçant
lechamp
extérieur,
etpermet
d’évaluercette_interaction sous forme d’un
champ
moléculaire.Ajoutons
enfinqu’en
utilisant les formulesthermo-dynamiques
avec dessignes d’égalité
nous avons admis tacitement que les processus étaientréversibles,
cequi
n’est pas correct. Mais onpeut
estimer queles
phénomènes
irréversibles,
tout en introduisantdes erreurs dans les
données
numériques
nepourront
paschanger
l’allure des courbes d’une manièreappréciable.
4. Discussion. - Bien
que les données
expéri-mentales ne semblent pas être suffisantes pour
pouvoir
préciser
d’une manière définitivel’origine
et le mécanisme de ces
phénomènes,
il convient de donner un résumé des faits essentiels et de les discuterdu
point
de vue des différents mécanismesqui
pourront
être
responsables.
L’allure de
l’entropie
dans unchamp
nul et surtoutla chute
importante
au ccpoint
de Curie » estcompa-tible aussi bien avec le
ferromagnétisme
qu’avec
l’antiferromagnétisme.
Quant
à larémanence,
sa faible valeur rend àpremière
vuel’hypothèse
duferromagnétisme
impro-bable.L’explication,
que ces valeurs faibles sont dues au fait que les courbesd’hystérésis
sont desadiabatiques
et que des mesures isothermes donne-raient des résultats différents n’est pas valablepuisque,
comme nous venons devoir,
les diffé-rences entre les isothermes et lesadiabatiques
sont minimes.
Il y a
cependant
un autre fait dont il faut tenircompte.
Comme le montrel’expérience
lechamp
coercitif est très
petit,
de l’ordre dequelques
dixièmes de gauss. Or la valeur maxima de la rémanence
IR
mesurée directement est, donnée parla condition
Hc== NIR
ou N est le facteurdéma-gnétisant
de l’échantillon. Enposant
HL = o,5 gausset N = o,~
(correspondant
à unrapport
des axesde
16/1
cequi
est à peuprès
la limitepratiquement
réalisable),
on trouve pour la valeur maxima de larémanence 2,5 gauss, ce
qui
est pour l’alun de ferenviron 2,5 pour 10o de la saturation absolue. Il n’est
donc pas
surprenant
que les rémanencesqu’on
avaitmesurées soient
petites (5),
En somme ni l’allure de
l’entropie
dans unchamp
zéro,
ni les rémanences ne sontincompatibles
avecl’hypothèse
deferromagnétisme.
Si d’autrepart
on considère leschangements
d’entropie
au-dessousdu «
point
de Curie » le fait quel’entropie
augmente
avec l’aimantation pour les
champs
faibles est unargument
en faveur del’hypothèse
d’antiferro-magnétisme.
Quant
auxprédictions théoriques
elles sont loin d’être définitives. Pour l’interactionmagnétique
il convient de
distinguer
deux cas : celui duchamp
extérieur nul(ce
qui
veut dire que la substance est refroidie à une bassetempérature
par contactthermique
et pas pardémagnétisation)
et celui d’unchamp
extérieur fini. Le dernier cas a été traité par Sauer[26],
et par Tisza etLuttinger [27]
qui
ont pu montrer que dans certains cas, déterminéesprincipalement
par la structurecristalline,
un échantillonallongé,
magnétise
à saturation dans unchamp
longitudinal
pourra retenir son momentmagnétique
pendant
ladémagnétisation
adiaba-tique
même si lechamp
extérieur estsupprimé
complètement.
Jusqu’à présent
on n’a pas observé cet effet mais celapeut
tenir à ce que les conditions essentielles n’ont pas été réaliséesexpérimentalement.
Il semble que toutes les mesures avec des monocristaux faitesà
Leyde
l’ont été sur dessphères
ou sur desellip-soïdes avec un
rapport
des axes, moindre que lerapport
critique 6/1,
tandis que les échantillonsallongés
utilisés à Oxford étaient sous forme decomprimés
polycristallins
pourlesquels
la théorie n’est pasapplicable.
Pour trancher cettequestion
il faudrait des essais sur des monocristaux
allongés,
taillésparallèlement
à un axe de «magnétisation
facile » et de
préférence composés
d’ionsmagné-togènes
à un seulspin.
Deplus
on devra utiliser des valeurs suffisammentgrandes
de H
(25
kilogauss: degré
ouplus)
pour quel’entropie magnétique
soit réduiteà une
petite
fraction deR log 2.
Le cas d’un
champ
extérieur nul a été considéréthéoriquement
d’une manièregénérale
par Van Vleck[28] qui
discute trois méthodes pour calculerl’interaction
dipolaire :
I ~ La méthode «
classique
» duchamp
moléculaire,
identique
à la théorie duferromagnétisme
de PierreWeiss,
utilisant comme constante duchamp
molé-(5) Notons que nous avons aussi fait des désaimantations adiabatiques avec un échantillon de rapport 16/1, le champ
étant parallèle au grand axe pour voir s’il y a, immédia-tement après démagnétisation, un état métastable à haute
289
culaire le facteur
4R
de Lorentz. Plusprécisément
J
le coefficient du
champ
moléculaireest 4R -- N
ou N est le facteur
démagnétisant
et on arrive au résultatqu’il
existe un «point
de Curie » au-dessousduquel
il y a une aimantationspontanée
et que le«
point
de Curie »dépend
de la forme del’échan-tillon. La méthode de Lorentz
prévoit
aussi quel’entropie
doit atteindre sa valeur limite deR log 2
au «
point
de Curie ».’
2° La méthode
d’Onsager
[29] qui,
comme laprécédente,
est une théorie àchamp
moléculaire maisqui
tientcompte
des fluctuations de l’orien-tation des moments élémentaires parrapport
àla direction moyenne de l’aimantation. Cette méthode
ne
prévoit
pas un «point
de Curie » et elle a commeconséquence
quel’entropie approche
sa valeur limiteasymptotiquement
en;;2’
La méthode d’On-sager, ainsi que celle de Lorentz sont toutes deux des théoriesphénomènologiques, qui, cependant,
ont
l’avantage
de donner des formules valablesjusqu’au
zéro absolu.3~ La méthode de Van Vleck
qui
traite en détail l’interactionmagnétique
des moments élémentaires individuels. C’est enprincipe
une théorie exactemais à cause des difficultés d’ordre
mathématique
onest forcé d’utiliser des
développements
en sérieen T
1
et les résultats ne sont pas valables
qu’aux
tempé-ratures relativement hautes. Comme la théorie
d’Onsager,
celle de Van Vleck neprévoit
pas un«
point
de Curie » etdonne,
elleaussi,
uneapproche
asymptotique
en
del’entropie
vers sa valeur limite.Comme le montre
l’expérience
un «point
de Curie »existe,
cequi
semble être en faveur de la méthode de Lorentz.Mais,
d’autrepart,
la variation du«
point
de Curie » avec la formequi
est uneconsé-quence de la théorie de Lorentz n’a pas une preuve
expérimentale.
Au contraire on a observé des réma-nences même avec dessphères
pourlesquelles
il ne devrait pas y avoir de «point
de Curie », et l’onpeut
même affirmer quel’apparition
de la rémanence se fait à environ la mêmetempérature
pour lasphère
que pour un
ellipsoïde
d’unrapport
des axes3 y .
En résumé la situation est loin d’être satisfaisante.
Quelques-uns
des faitsexpérimentaux
confirmentl’hypothèse
d’antiferromagnétisme,
d’autres,
peut-être
plus
nombreux,
celle duferromagnétisme.
Les théories d’interactionmagnétique
neprévoient
pas
l’antiferromagnétisme
et elles ne sont pas d’accordsur l’existence du
ferromagnétisme.
Peut-être l’intro-duction des forcesd’échange
pourra, en combinaison avec les forcesdipolaires
rendrecompte
des faitsexpérimentaux.
Mais il est surtoutimportant
queles essais
d’interprétation théorique reçoivent
lesupport
de faitsexpérimentaux plus
nombreux,
plus précis
et mieux définis.Remarque
de 1Y1. C. J. Gorter.- Le maximum trouvéà
Leyde
pour larémanence,
en fonction duchamp
extérieur
appliqué
antérieurement,
semble dû à un effet secondaire lié à destemps
de relaxation del’ordre de la
période
dugalvanomètre.
En relation avec une remarque de M.
Kurti,
je
voudrais remarquerqu’en général
il est aussilégitime
de considérer J en fonction de H+
iqu’en
fonction de H. Iln’y
a pas às’inquiéter
sila variation de J en fonction de H a une
pente
négative;
dans ce cas là il estpréférable
de ne pasemployer
un échantillontrop
allongé qui
donneraitlieu à une discontinuité
apparente
de J. Demande de M. Casimir. - Dans lecas 0,
la chaleur
spécifique
dépend-elle
de la formeexté-rieure de l’échantillon ?
Rép.onse
de Kurli. -- Ilsemble que les
pro-priétés
thermodynamiques
pourH eÀl
= o soientindépendantes
de la forme de l’échantillon(ci.
parexemple
monrapport,
p.289,
30).
Cela est unargu-ment contre
l’hypothèse
de Lorentzprévoyant
que lepoint
de Curiedépend
de la forme.Demande de M. l’hellier. -
N’y
a-t-il pas dans les faibles rémanences rencontrées au-dessous dupoint
de Curiequelque
effetanalogue
à la thermo-rémanence ? Lessucéptibilités isentropiques
cor-respondent
à une variation d’aimantation noniso-therme ;
peut-on
distinguer
les deuxsusceptibilités
isentropique
et isotherme ?Réponse
de - Toutes les mesures faitesjusqu’à
présent
étantisentropiques,
il estpossible
a
priori
que les rémanences observées soient lesthermorémanences et que les rémanences isothermes
soient différentes. Mais le fait
qu’une
désaimantationisentropique
au-dessous dupoint
de Curie soit dans laplupart
des casaccompagnée
d’unréchauffement,
tandis que les rémanences observées diminuentquand
latempérature
croît,
est unargument
contrel’hypothèse
de la thermorémanence.D’autre
part,
pour revenir à la remarque de NI.Gorter,
je
suis d’accord avec lui pour penser que la correction dechamp
démagnétisant
-n’a pas la mêmeportée
que dans lesferromagnétiques
ordi-naires. Lechamp
intérieurH,
égal
auchamp
exté-rieurHo
diminué duchamp démagnétisant
N,/,
290
Remarque
de M. Bauer. -Il existe des difficultés
analogues
dans la théorie desdiélectriques.
N’amé-liorerait-on pas lareprésentation
enprenant
lechamp
d’Onsager
’
Si tout
point
de Curiedisparaît
dans la théoried’Onsager,
cela me semble prouver que lespoints
de Curie sont dus à des forces autres que les forces
dipolaires (échange,
etc.).
Réponse
de lVl. Kurti. - Eneffet,
l’hypothèse
du
champ
moléculaire de Lorentz ne suffit pas àexpliquer
lesphénomènes.
Mais,
il exite aussi des diificultés avec la théoried’Onsager,
puisqu’elle
prévoit
une diminutiongraduelle
del’entropie
jusqu’à
zéro sanspoint
de Curie. Je pense avec M. Bauerqu’il
sera nécessaire d’introduire lesforces
d’échange
pourexpliquer
les faitsexpé-rimentaux.
Remarque
de Van Vleck. - TheOnsager
field
predicts
that there should be no Curiepoint,
regardless
ofshape,
if there isonly dipolar
cou-pling.
However this fact does notpreclude
the existence of Curie transition if there isantiferro-magnetic coupling
causedby exchange
orsuper-exchange.
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