HAL Id: jpa-00245156
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Etude d’un liquide en écoulement par diffusion Brillouin
J.L. Magalhaes, J. Leblond, M. Roulleau, C. Baradel
To cite this version:
J.L. Magalhaes, J. Leblond, M. Roulleau, C. Baradel. Etude d’un liquide en écoulement par diffusion Brillouin. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1984, 19 (1), pp.39-46.
�10.1051/rphysap:0198400190103900�. �jpa-00245156�
Etude d’un liquide
enécoulement par diffusion Brillouin
J. L.
Magalhaes,
J.Leblond,
M. Roulleau et C. BaradelLaboratoire de
Physique Thermique,
E.S.P.C.I., 10, rueVauquelin,
75231 Paris Cedex 05, France(Reçu
le 30 août 1983, révisé le 13 octobre, accepté le 14 octobre 1983)Résumé. 2014 Nous montrons dans cet article comment la diffusion Brillouin permet de suivre l’état
thermodyna- mique
d’unliquide
en écoulement Le modèle proposé estappliqué
à l’étude de l’écoulement duCO2 liquide
dansun canal
cylindrique.
Lesprévisions
du modèle sont en accord avec les résultatsexpérimentaux
etl’interprétation
des mesures d’anémométrie. Des conditions
d’application
de la méthode sont discutées.Abstract. 2014 We show in this paper that Brillouin
light scattering
technics can be used to follow thethermodynamic
state of a
flowing liquid.
Theproposed
method isapplied
tostudy liquid CO2 flowing
in acylindrical
channel.Theoretical
predictions
are in agreement withexperimental
results and with the interpretation of anemometrymeasurements. Conditions of application of the method are discussed.
Classification
Physics
Abstracts47.60 - 47.80 - 78.35
1. Introduction.
Pour caractériser les
paramètres thermodynamiques
et
hydrodynamiques
d’unécoulement,
on associe à desmesures
classiques
detempérature
et depression,
desmesures de vitesses locales par anémométrie
(fil
chaud ou
laser).
Mais ces mesuresclassiques
serévèlent dans bien des cas
inadaptées
etperturba- trices,
enparticulier
dans le cas des écoulementsrapides
et des écoulements de fluides métastables : à vitesseélevée,
latempérature
deparoi
est différentede la
température
du fluide et laprésence
d’une sondeintroduit
inévitablement,
dans le cas d’unliquide surchauffé,
des cavités nucléantesqui produisent
unevaporisation anticipée
duliquide.
La méthode
présentée
est basée surl’analyse
duspectre
de la lumière diffusée par des fluctuations de densitéd’origine thermique
enprésence
d’un écoule-ment. Elle
permet
d’obtenir directement les para- mètres locaux suivants : vitesse dufluide,
fluctuations devitesse,
vitesse du son dans le fluide. Notons que cettetechnique n’impose
pas d’ensemencement duliquide
etqu’elle
est, par nature,non-perturbatrice.
La connaissance simultanée de la vitesse locale du fluide et de l’état
thermodynamique
local est d’ungrand
intérêt pour suivre le processusde
transfert de masse et de chaleur. Onpeut
citer différentstypes
d’études réalisables :a)
Etude des couches limiteshydrodynamiques
etthermiques :
dans une section de canalisation où lapression
Ppeut
être considérée comme constante,on
peut
déduire leprofil
detempérature
des mesureslocales de vitesse du son
C.
=Cs(P, T)
alors que leprofil hydrodynamique
est déduit directement desmesures de vitesse du fluide.
b)
Etude de la convection : dans le cas d’uneexpé-
rience
Rayleigh-Bénard (convection libre),
lapression
est constante et le
champ
detempérature peut
être obtenu commeprécédemment
Cette méthode estégalement applicable
à des études de convection forcée si on connaît lapression
et son évolution lelong
d’uneligne piézométrique.
c)
Etude destransferts
de masse : dans dessystèmes
à deux
constituants,
la vitesse du son est fonction de la concentration relative x,C,
=C,(x, P, T).
Onpeut
suivre ainsi la diffusion du fluide dans les processus à P et T constants : diffusion naturelle etcentrifugation.
d)
Etude d’écoulements àentropie
constante S :la connaissance de
C. permet
de déduire l’évolution de lapression
et de latempérature
au cours de l’écoule- ment : P =P(Cs, S),
T =T(Cs, S).
Afin de mettre en évidence l’intérêt et les limites de cette
méthode,
nousprésentons
l’étudehydrodyna- mique
etthermodynamique
d’un fluide en écoulement àentropie
constante à l’entrée d’un canalcylindrique.
2.
Dispositif expérimental
2.1 LE CHOIX DU FLUIDE. - Nous avons choisi un
fluide dont la
température
et lapression critiques
sontcompatibles
avec des mesures en laboratoire et avec notre méthoded’analyse.
Cette méthode nécessite laArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198400190103900
40
connaissance
précise
del’équation
d’état du fluide. LeC02
est un fluide pourlequel
ondispose
d’ungrand
nombre de donnéesphysiques, particulièrement
auvoisinage
dupoint critique : Tc
=31,06 OC, Pr 73,83
bar.Diverses
équations
d’état utilisant ces données ont étéproposées.
Nous avons utilisél’équation
d’Altuninet Gradetskii
[1] qui comporte
74 coefficients etqui
rend bien
compte
despropriétés thermiques
du fluide.2.2 LA BOUCLE DE CIRCULATION. - Le
C02 liquide
circule dans une boucle
représentée schématiquement
sur la
figure
1. La circulation est assurée par une pompehydropneumatique
àpiston
libre Haskelcapable
desupporter
700 bar etdévelopper jusqu’à
6 CV. Pouratténuer les fluctuations de
pression,
nous avonsplacé,
à l’entrée et à la sortie de la pompe, deux accu-mulateurs à membrane de 501
(Leduc).
Lapression
del’autre côté des membranes est assurée par de l’azote.
Les accumulateurs ont deux rôles :
- maintenir le
CO2
à unepression supérieure
à lapression
de saturation - rôle depressuriseur
- ;- filtrer les fluctuations de
pression
en maintenantun débit constant dans la
boucle;
les accumulateurs ont été dimensionnés pour que les fluctuations duesaux
temps
morts de la pompe soient inférieures à0,03
bar.Le canal d’essai
(Fig. 2)
situé dans la bouclecomporte
une
partie convergente,
un canalcylindrique
et unepartie divergente
de faible conicité(2
v= 8°).
Laartie conver ente fixe 1 ’ ’
Fig.
1. - Schéma de la boucle de circulation duCO2 liquide.
[Scheme
of the closedliquid loop.]
Fig.
2. - Canal en pyrex.[Pyrex channel.]
canal où sont effectuées les mesures; le diffuseur
permet,
enrégime d’écoulement,
de retrouver à la sortie de la veine unepression
voisine de celle del’entrée. Ces trois
parties
sontfabriquées
parétirage
et
soufflage
de tubes de pyrex.Pour
supporter
lapression
du fluide(30-80 bar),
le
dispositif
estplacé
dans une enceinte de contre-pression
enacier,
munie de hublotsindispensables
auxmesures
optiques.
L’enceinte estremplie
d’azote dont lapression
estajustée automatiquement
à lapression du C02 (Fig. 3).
Un hublot situé sur l’axe du canalpermet
l’entrée d’un faisceaulaser,
cequi impose
unearrivée latérale
du C02 liquide
à l’entrée du conver-gent ;
afin d’obtenir un écoulementuniforme,
celui-ciest
précédé
d’unegrille
derépartition
du fluide suivied’un nid d’abeille
(Fig. 4).
Un filtre en amont de la veine d’essai élimine les
particules
de diamètresupérieur
à 2 J1m. Unéchangeur
situé à la sortie du diffuseur refroidit le
C02
dequelques degrés (puissance
de refroidissement 1000W).
Ce refroidissement est nécessaire à larégu-
tout
phénomène
de cavitation dans la pompe. A l’entrée ducanal,
un réchauffeur alimenté par unrégulateur
Thermel à action PIDpermet
deréguler
la
température
duC02 liquide
à ±0,03
OC. Lesmesures de
pression
dans leconvergent
sont effectuéesgrâce
à uncapteur
depression
àjauges
diffusées(capteur
ENERTEC 100 bar associé à un contrôleur depression).
Les variations depression
sont inférieures à0,05
barpendant
la durée de la mesure de diffusionBrillouin
(typiquement
20mn).
La
plupart
des éléments de la boucle sont calori-fugés.
2.3 LE DISPOSITIF OPTIQUE. - La vitesse du son est
mesurée par diffusion de la lumière le
long
de l’axe ducanal dans
le C02 liquide.
La source de lumière est unlaser à argon
ionisé,
LEXEL ion85,
fonctionnant enmonomode
longitudinal
sur la raie 5 145Á.
Grâce à un étalon internethermostaté,
sa cavité est compen- séethenniquement
de manière à limiter la dérive enfréquence (typiquement
30 MHz parheure). L’analyse
de la lumière diffusée à 900 est réalisée par un interfé- romètre de
Fabry-Pérot classique
dont l’accord enfréquence
estdéplacé
au cours del’analyse
par unbalayage
linéaire enpression.
Cebalayage
est contrôlépar un
régulateur
de débit dont la linéarité est auplus 0,3 %.
Son intervallespectral
libre.a été fixé à 5GHz,
sa finesse étant
typiquement
60. Lafigure
5représente
ce
dispositif optique.
Fig.
3. - Section d’essai.[Test section.]
Fig.
4. -Dispositif
d’arrivée duC02 liquide
à l’entréedu convergent.
[Supplying
device forliquid CO2
at the inlet of thenozzle.]
Fig.
5. - Dispositifoptique.
[Optical set-up.]
La vitesse du son est déduite de l’écart du doublet Brillouin 2 03C9B
(Fig. 6) :
0 est
l’angle
de diffusion : 0 - 90 o3. Etude
hydrodynamique
de l’entrée du canal :prévi-
sions
théoriques.
3.1 CONDITIONS D’ENTRÉE DANS LE CANAL. - L’entrée dans le canal se fait
grâce
à unconvergent.
Le rôle dece
convergent
est de réaliser le passage d’un écoule- ment à faible vitesse à un écoulement àgrande
vitesse.Fig.
6. -Spectre
de diffusion de la lumière : composantesRayleigh (R)
et Brillouin (B).[Light scattering
spectrum :Rayleigh (R)
and Brillouin components(B).]
42
Son choix doit satisfaire aux critères suivants : absence de décollement et uniformité des vitesses à la sortie.
Les convergents obtenus par
soufflage
ont unprofil
bien
représenté
en raccordant deux courbes enX N,
avec N
compris
entre 2 et 5. T. Morel a réalisé une étudede
convergents
de cetype
et a montré que N est unparamètre
peu sensible aux critèresprécédents.
Ceparamètre
et lerapport
de contraction définissentcomplètement
lagéométrie
duconvergent [2].
Nous avons choisi un
rapport
de contractionC,
=100;
dans ce cas, Hussain etRamjee [3]
ont montréque les fluctuations de vitesse
longitudinales
sontatténuées d’un facteur
1/Cr
alors que les fluctuations transversales sontamplifiées
d’un facteurJCr.
Leurscalculs
permettent
d’estimer le taux de turbulence is à la sortie duconvergent
en fonction du taux de tur- bulence à l’entrée ie. Avec unrapport
de contraction de 100 on a : ïg =0,07
ie. Ledispositif
d’entrée dufluide dans le
convergent
est tel que ie estfaible,
doncïg
peut
être considéré commenégligeable.
3.2 DÉVELOPPEMENT DE LA COUCHE LIMITE. - A l’entrée du
canal,
la couche limite d’abord laminaire devientrapidement
turbulente. Ondistingue
alors3
parties
dans l’écoulement : l’écoulementlibre,
lasous-couche laminaire et la couche limite turbulente.
a)
L’écoulement libre : la vitesse u~ est uniforme et l’écoulement estisentropique.
b)
La sous-couche laminaire : c’est la zone où seproduisent
lesphénomènes
dedissipation visqueuse.
de Blasius
[4] :
Rex
=Ua) X
où x est la distance parrapport
à l’entrée du canal et v la viscositécinématique.
A la sortie du canal
cylindrique (x
= 90mm)
on a :b’ = 80 J1m.
c)
La couche limite turbulente. Leprofil
de vitessedans la couche limite turbulente est donné par la rela- tion
empirique
de Nikuradse[5]
avec b
épaisseur
de la couchelimite, y
distance à laparoi
du canal et u vitesse à la distance y.Dans le
canal,
le nombre deReynolds
étant :D diamètre du
canal,
on a[5] : n
= 8.L’évolution de la couche limite turbulente est
donnée par
l’équation
du moment. Dans le cas d’unécoulement
bidimensionnel,
l’évolution de sonépais-
seur 03B4 est donnée par :
To est la contrainte de cisaillement à la
paroi
et p lamasse
volumique,
03B41
estl’épaisseur
de cedéplacement :
Ô2
estl’épaisseur
de laquantité
de mouvement :L’épaisseur
de la sous-couche laminaire b’ devient trèsrapidement négligeable
devantb,
on n’en tiendra pascompte
dans le calcul de l’évolution del’épaisseur
de la couche limite turbulente.
On pose :
î étant la vitesse moyenne du fluide dans le canal. Le
profil
de vitesse s’écrit alors :Ce
qui
donne :et pour la contrainte de cisaillement à la
paroi [5]
La conservation du débit pour un fluide
incompres-
sible et les
équations
8permettent
d’écrire :En
reportant
les relations9,
10 et 11 dansl’équa-
tion
5,
on obtient :Fig.
7. - Schéma de l’analysespectrale
simultanée des raies Brillouin (B) et de la lumière incidente (I).[Schematic
simultaneousspectral
analysis of the scattered light : Brillouin doublet (B) and incident beam(I).]
Cette
équation
estintégrée numériquement
par la méthode deRunge-Kutta
etpermet
d’obtenir la variation del’épaisseur
de la couche limite et la varia- tion de la vitesse lelong
de l’axe du canal.4. Résultats
expérimentaux.
4.1 ANÉMOMÉTRIE DoPPLEt. - Le
dispositif d’analyse spectrale
dont nousdisposons permet
de passer ins- tantanément del’analyse Rayleigh-Brillouin
duliquide
en écoulement à
l’analyse spectrale
du faisceau inci- dent. On a pu ainsi superposer lesspectres
Brillouinet le
spectre
de la lumière incidente. On areprésenté schématiquement
sur lafigure
7 l’allure duspectre.
Ledécalage
enfréquence
entre le milieu du doublet Brillouin et l’axe de la raie duspectre
de la lumière incidente donne directement ledéplacement Doppler
Cod, on en déduit la vitesse de l’écoulement u~ : 03C9d = u~ q0 .
(13)
Utilisant ce
procédé,
nous avons mesuré l’évolution de la vitesse du fluide lelong
de l’axe du canal pour des nombres deReynolds compris
entre 7 x105
et9 x
105.
Les résultats sontreprésentés
sur lafigure
8en coordonnées réduites
X* = D
etu
Pour comparer ces résultats avec les
prévisions théoriques,
nous avons calculé l’évolution del’épais-
seur de la couche limite le
long
de l’axe enintégrant l’équation
12 et l’évolution de u* àpartir
del’équation
de conservation du débit
(Eq. 11).
Les résultats théo-riques correspondant
à un nombre deReynolds
de8 x
105
sontreprésentés figures
8 et 9. On constateun bon accord entre les mesures de vitesse par anémo- métrie
Doppler
et la courbethéorique.
La couchelimite est entièrement
développée
à une distancex = 50 D ce résultat est en accord avec les résultats
expérimentaux
des autres auteurs[5].
4.2 MESURE DE VITESSE DU SON ET DÉTERMINATION DE
L’ÉTAT THERMODYNAMIQUE DU FLUIDE. - Le
CO2 présente
unphénomène
de relaxationthermique qui
entraîne une variation de la vitesse du son avec la fré- quence de mesure. Le
phénomène
de relaxationpeut
être caractérisé par un seultemps
de relaxationqui
est de l’ordre de 25 ns pour
C02 [6].
La vitesse du sonmesurée par diffusion de la lumière
correspond
à desFig.
8. - Evolution de la vitesse du fluide lelong
de l’axedu canal.
[Variation
of the flowvelocity along
the axis of the channel.]44
Fig.
9. - Epaisseur de la couche limite.[Thickness
of the boundarylayer.]
fréquences
de l’ordre de1,5 GHz,
bien au-dessus desfréquences
de relaxation vibrationnelle de l’ordre de 10 MHz[7].
Les mesures par diffusion de la lumièrepermettent
donc d’accéder directement à la vitesse duson
C~ qui
est différente de la vitesse du sonCo
déterminée à
partir
desparamètres thermodyna- miques.
Mountain
[8]
donne la relation suivante entre cesdeux vitesses :
où
Cp
est la chaleurspécifique
àpression
constante,C,
est la chaleurspécifique
à volume constant etCI
est la chaleurspécifique
de vibration.pendante
de lapression
et de latempérature
dans ledomaine
P,
T étudié.Co
est relié à WB par la rotation suivante :L’indice de réfraction n ne
dépend
que de la massevolumique
du fluide et sa variation est donnée par la formule de Lorentz-Lorenz :Pour le
C02 liquide,
auvoisinage
dupoint critique 0,9 Tc
TTc,
différents auteurs[9,10]
ont montréque A est constant : A =
0,15 cm3 g-1.
La détermination directe de qo est
délicate;
nousl’avons effectuée
grâce
à uneanalyse
Brillouin de référence. Cette étude est réalisée dans le canal aumême
point
de mesure mais avec un écoulement de très faiblevitesse,
c’est-à-dire dans des conditions où l’étatthermodynamique
duliquide peut
être considérécomme invariant dans toute la veine d’essai. L’état du fluide
(noté ref)
est donc connu àpartir
des mesures depression
et detempérature
à l’entrée duconvergent.
Il en est de même pour
C0ref,
aref et nref déduits del’équation
d’état et de la formule de Lorentz-Lorenz.Ces
données,
associées à la déterminationexpérimen-
tale de (OBref
(étude
Brillouin deréférence)permettent
de déterminer qo avec une bonne
précision (~ 1,5 ~)
L’étude
hydrodynamique
a montré que pour X* 35 la couche limite n’est pas entièrement déve-loppée
etdonc,
dans cette zone, l’écoulement au centredu canal est
isentropique. L’entropie
S est calculéegrâce
àl’équation
d’état àpartir
des mesures de tem-pérature
et depression
réalisées à l’entrée du conver-gent.
Les mesures de vitesse du son par diffusion Brillouin sont faites dans cettepartie
de l’écoulement.Au
point
de mesure, on connaît donc la vitesse du son etl’entropie,
on en déduit lapression
et latempérature
par
l’équation
d’étatL’état
thermodynamique
du fluide est ainsi déter- miné en différentspoints
de l’axe du canal. Les résul-tats obtenus pour une des
expériences
sont donnés surla
figure
10. Les conditions del’expérience
étaient les suivantes :Les incertitudes sur la mesure de
température
etde
pression
à l’entrée duconvergent
sontprincipa-
lement dues aux variations dans le tem s de ces ara-
mètres
pendant
les mesures de diffusion de la lumière.Ces variations sont
typiquement :
Donc pour une
expérience
auvoisinage
de 20 °Coù :
Fig.
10. - Variation de lapression
et de latempérature
du fluide le
long
de l’axe du canal.[Pressure and temperature versus the distance from the inlet of the channel.]
L’incertitude sur la détermination de
l’entropie
est :Les incertitudes sur la détermination de l’écart Brillouin COB sont de deux sortes : d’une
part
les erreurs aléatoires dues à la stabilité enfréquenoe
du laser età la linéarité du
balayage
enpression
de l’interféro- mètre. Ces deux causes d’erreurs sontnégligeables compte
tenu descaractéristiques
dudispositif optique.
D’autre
part
des erreurssystématiques peuvent
être dues àl’asymétrie
des raies Brillouin et à l’effet de recouvrement avec la raie centrale. Les raies Brillouin sont suffisamment étroites pour quel’asymétrie
soitnégligeable
et dansl’interprétation
des spectres on tientcompte
de l’effet de recouvrement pour détermi-ner la
position
du maximum. Lafigure
11 montre ladispersion
des mesures de COB lelong
de l’axe du canal.Dans les mêmes conditions
expérimentales
on voit que cettedispersion
est de ± 4 MHz cequi
donne :Ce résultat est en accord avec la
précision
obtenuepar d’autres mesures de diffusion Brillouin
[11, 12].
L’erreur
correspondante
sur les mesures de vitesse duson est
ACs
=1,3
ms-1
et sur les mesures de vitessedu fluide par anémométrie
Doppler
estAu. =
1,3
ms-1.
Ces erreurs entraînent une incertitude sur la déter- mination de la
pression
et de latempérature
au centredu canal
qui
est évaluée à :On a tracé sur la
figure
10 l’évolution de latempé-
rature et de la
pression
lelong
de l’axe du canalobtenue en
appliquant l’équation
de Bernouilli etl’équation
de la chaleur :u~ est déterminée à
partir
deséquations
11 et 12. Onvoit
qu’on
obtient un bon accord entre les mesures dediffusion Brillouin et le modèle
théorique
correspon- dant aux résultats de l’anémométrieDoppler.
Fig.
11. - Variation de (OB lelong
de l’axe du canal.[Variation of COB
along
the axis of thechannel.]
5. Conclusion.
Nous avons
présenté
une méthode basée sur l’ana-lyse
de la diffusion Brillouin pour suivre l’évolution de l’étatthermodynamique
d’un fluide en écoulement.Cette
méthode,
nonpertubatrice, permet
de détermi-ner un
paramètre thermodynamique.
Ellepeut
avoirun
champ d’application
assez vaste à condition de de connaître les autres variablesindépendantes
dusystème.
Comme nous l’avons mentionné dans l’in-troduction,
c’est le cas, parexemple
pour l’étude des couches limiteshydrodynamiques
etthermiques,
l’étude de la
convection,
l’étude des transferts demasse. Pour démontrer l’intérêt de cette méthode
et ses
limites,
nous l’avonsappliquée
à l’étude d’un écoulementisentropique
à l’entrée d’uncanal,
dansdes conditions
qui
seprêtent
à de bonnesprévisions théoriques.
Cette méthode est destinée à être ultérieurement utilisée pour étudier les conditions
d’autovaporisation
en canal d’un
liquide
à l’état métastable auvoisinage
de son
point critique : 0,9 Tc
TTc.
Afin demettre en évidence l’intérêt et les limites de cette
méthode,
nousprésentons
l’étudehydrodynamique
et
thermodynamique
d’un fluide en écoulement à l’entrée d’un canalcylindrique.
L’étude de l’évolution de la vitesse du son le
long
de l’axe du canal a
permis
de déduire l’évolution de lapression
et de latempérature.
Nous avons montréque ces
résultats
sont en accord :1)
d’unepart
avec l’évolution de lapression
déduite des mesures de vitesse dufluide; 2)
d’autrepart
avec lesprévisions théoriques (développement
de la couche limite tur-bulente).
46
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