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Mesures optiques par battements de photons au voisinage immédiat de la température critique d'un mélange binaire. Influence de la diffusion multiple

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HAL Id: jpa-00206985

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Submitted on 1 Jan 1970

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Mesures optiques par battements de photons au voisinage immédiat de la température critique d’un

mélange binaire. Influence de la diffusion multiple

B. Volochine, P. Bergé

To cite this version:

B. Volochine, P. Bergé. Mesures optiques par battements de photons au voisinage immédiat de la

température critique d’un mélange binaire. Influence de la diffusion multiple. Journal de Physique,

1970, 31 (8-9), pp.819-825. �10.1051/jphys:01970003108-9081900�. �jpa-00206985�

(2)

MESURES OPTIQUES PAR BATTEMENTS DE PHOTONS

AU VOISINAGE IMMÉDIAT DE LA TEMPÉRATURE CRITIQUE

D’UN MÉLANGE BINAIRE

INFLUENCE DE LA DIFFUSION MULTIPLE

par B. VOLOCHINE et P.

BERGÉ

Service de

Physique

du Solide et de Résonance

Magnétique,

Centre d’Etudes Nucléaires de

Saclay,

BP 2,

91,

Gif-sur-Yvette

(Reçu

le 29

janvier 1970,

révisé le 25 mai

1970)

Résumé. 2014 On présente les résultats d’une étude optique effectuée sur un mélange binaire au voisinage de sa température critique de démixtion. On s’intéresse plus particulièrement au temps de mise en équilibre thermique du mélange et aux problèmes liés à l’existence de la diffusion multiple.

On montre que si le phénomène de diffusion multiple a une grosse influence sur la détermination de l’intensité diffusée vraie, il n’affecte nullement la largeur spectrale mesurée par la méthode des battements de photons. On propose une méthode de correction permettant de soustraire les effets de la diffusion multiple de l’intensité totale mesurée.

Abstract. 2014 We report the results of optical measurements on a binary mixture near its critical temperature, with special regard to the time necessary to attain thermal equilibrium and to the problems concerning multiple scattering. We show that the multiple scattering phenomena, while strongly affecting intensity, does not in any way change the spectral width when measured by pho-

ton beating spectroscopy. We propose a correction method allowing to substract the multiple scattering effect from the total measured intensity.

Introduction. - L’étude des

phénomènes critiques

à l’aide de la diffusion

inélastique

de la lumière apporte des informations d’autant

plus précises

et intéressantes

qu’elle

est effectuée au

voisinage

immédiat de la

tempé-

rature

critique.

Mais en travaillant dans de telles conditions

expérimentales

il faut tenir compte, dans

l’exploitation

des résultats

obtenus,

d’une part du temps de mise en

équilibre thermique

de l’échantillon

étudié,

et d’autre part de la

présence

de la diffusion

multiple.

C’est

pourquoi, préalablement

à une étude

systé- matique

des

mélanges binaires,

dont les résultats ont été

publiés

par ailleurs

[1, 2, 3, 4],

nous nous sommes

attachés à étudier

quantitativement

l’incidence de ces

deux facteurs sur

l’interprétation

finale des résultats.

Rappels

sommaires. - a. DIFFUSION DE LA

LUMIÈRE,

PROPRIÉTÉS DES MÉLANGES BINAIRES CRITIQUES. - En envoyant un faisceau lumineux sur un fluide on observe

une diffusion de cette lumière dans toutes les direc- tions de

l’espace.

Cette diffusion est due à des hétéro-

généités

de l’indice de réfraction du

milieu, hétérogé-

néités provenant elles-mêmes des fluctuations de certains

paramètres thermodynamiques

du fluide

considéré.

Nous nous sommes

plus particulièrement

intéressés

à la diffusion de la lumière par un

mélange

binaire au

voisinage

de sa

température critique

de miscibilité

complète.

Les

propriétés

des

mélanges

binaires

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 31, 8-9, AOUT-SEPTEMBRE 1970

peuvent être décrites par le

diagramme température-

concentration donné par la

figure

1. Tout

point figura-

tif situé au-dessus de la courbe de coexistence corres-

pond

à un

mélange homogène (monophasique)

alors

FIG. 1. - Diagramme (température, concentration relative)

de coexistence d’un mélange binaire.

que tout

point figuratif

situé au-dessous de la courbe

correspond

à l’existence de deux

phases

distinctes.

Un cas

particulier

intéressant

correspond

à la compo- sition

critique Ce (abscisse

du

point

de la courbe à tangente

horizontale).

Dans ce cas, si T rr

7e

les fluc-

56

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003108-9081900

(3)

820

tuations de concentration sont très

grandes

et en-

traînent l’existence

d’importantes

fluctuations de l’indice de

réfraction ;

la diffusion de la lumière devient

considérable,

c’est le

phénomène

de

l’opalescence critique.

b. COMPRESSIBILITÉ COSMOTIQUE D’UN MÉLANGE

BINAIRE CRITIQUE. -

Remarquons,

pour commencer,

qu’il

est commode de considérer la diffusion de la lumière sous un

angle 0

comme étant due à l’interaction du faisceau lumineux incident avec la composante de Fourier de vecteur d’onde K des fluctuations de concen-

tration :

avec :

Âo

=

longueur

d’onde du faisceau incident

n = indice de réfraction du

mélange.

Pour caractériser les

propriétés

d’un fluide

critique

il est utile de se rapporter à une

longueur ç,

dite lon-

gueur de corrélation entre les fluctuations et

qui

ne

dépend

que de

(T - Tc)/Tc

avec v rr

0,65.

La

compressibilité osmotique

est définie par

l’équa-

tion suivante :

x étant la

pression osmotique

et C la concentration.

On peut montrer que cette

compressibilité osmotique

est

proportionnelle

à

ç2,

ce

qui

entraîne :

La

compressibilité osmotique

ainsi définie corres-

pond

à la

compressibilité macroscopique,

c’est-à-dire

qu’elle

permet de caractériser les

propriétés

corres-

pondant

à des composantes de Fourier de

longueur

d’onde infinie

(ou

de vecteur d’onde K =

0)

pour les

hétérogénéités

de

concentration,

donc :

La

compressibilité osmotique généralisée

peut se définir

[5]

par

l’équation

suivante :

Dans tout ce

qui

va

suivre,

nous

négligerons l’expo-

sant il, car q « v. Ainsi cette

équation

s’écrira donc :

C. VARIATION DE L’INTENSITÉ LUMINEUSE DIFFUSÉE EN FONCTION DE

(T - Tc).

- L’intensité lumineuse diffu- sée sous un

angle

0

(vecteur

de diffusion

K)

est propor- tionnelle à la

compressibilité osmotique

Z(K) du

mélange

binaire :

Iinc.

= intensité de la lumière incidente.

En tenant compte de

l’équation (3)

nous pouvons

écrire

l’équation (5)

sous la forme suivante :

On voit donc que le coefficient de diffusion

(donc

le

coefficient d’absorption (1)

du

mélange)

augmente

très vite si T tend vers

Tc.

L’équation (6)

traduit le

phénomène

de diffusion

primaire ;

nous considérons en effet la lumière

Id

en

provenance directe de l’excitation

primaire

du volume

éclairé par la lumière incidente

Iinc..

Mais

lorsque

le

milieu diffusant considéré est très

opalescent,

le milieu

tout entier rediffuse la lumière de diffusion

primaire Id :

c’est le

phénomène

de diffusion

multiple qui

est évi- demment très

gênant

pour les mesures

quantitatives

de l’intensité lumineuse

Id.

Du fait de

l’absorption

du milieu l’intensité de la diffusion

primaire

sortant de la cellule n’est pas

Id

mais :

(en négligeant

les pertes par

réflexion,

à l’entrée et à la

sortie de la

cellule).

Au total nous trouvons que :

La diffusion

multiple (intensité Imult)

sera d’autant

plus importante

par rapport à la diffusion

primaire Id

que T sera voisin de

Tc.

Par

ailleurs,

à coefficient de diffusion donné

(donc

à T -

T,, fixé),

les facteurs

géométriques

sont déterminants dans le taux de lumière de diffusion

multiple parasite :

en

particulier plus

les dimensions de la cellule sont

petites, plus

le taux de diffusion

multiple

sera faible.

d. VARIATION DE LA LARGEUR SPECTRALE T DE LA

LUMIÈRE DIFFUSÉE EN FONCTION DE T -

Tc.

- Une

(1) Le coefficient P d’absorption du mélange est défini par la relation : Itransmis. = Iinc. e-fle, x étant ici la longueur utile du volume diffusant.

(2) Les diaphragmes ne permettent de collecter que la lumière provenant de la région centrale de la cellule cylindrique ; l’inten-

sité excitatrice au centre est pratiquement

Iinc.

= Tine. exp(- px/2),

l’intensité diffusée (au niveau du centre de la cellule) sera donc Id = Id e - px/2 et après traversée de la moitié de la cellule, elle

sera Id = Ide - Px.

(4)

caractéristique importante

de la lumière diffusée est sa

largeur spectrale

r. Celle-ci est le reflet direct de la

dépendance temporelle

des fluctuations de concentra- tion. En résolvant

l’équation

de diffusion de masse,

nous trouvons que la relaxation

temporelle

des fluctua- tions de concentration est

exponentielle.

Le spectre de la lumière diffusée sera donc Lorentzien de demi-

largeur

à mi-hauteur :

D(K),

coefficient de diffusion de masse, est relié à la

compressibilité osmotique

X(K) par la relation :

a étant un coefficient de transport

dépendant

de la

température

suivant la loi :

Nous pouvons donc

écrire,

pour la

demi-largeur spectrale F(K),

compte tenu des

Eq. (2), (4)

et

(7), l’expression

suivante :

En tenant compte des variations

thermiques

de ex

et de

an ) (Eq. (3)

et

(8))

on trouve :

Remarque.

- Les variations

thermiques

de l’inten-

sité diffusée et de la

demi-largeur spectrale,

données

respectivement

par les

Eq. (6)

et

(10),

cessent d’être

exactes dès que le

produit jK

devient

comparable

à

l’unité. Dans ce cas nous avons montré

[4]

l’existence du

« régime critique » qui

se caractérise par une

indépendance

de la

largeur spectrale (et

très pro-

bablement de l’intensité

diffusée)

en fonction de l’écart à la

température critique.

e. MÉTHODE SPECTROSCOPIQUE DES BATTEMENTS DE PHOTONS. - La méthode consiste à envoyer sur un

photomultiplicateur

la lumière dont on veut

analyser

le

profil spectral

et à

analyser

en

fréquences,

le

photo-

courant ainsi

produit.

Toutes les composantes spec- trales battent entre elles et il en résulte un

photo-

courant fluctuant dont le spectre est le

produit

de

composition

du

profil spectral

de la lumière par lui- même

(méthode

des

auto-battements).

Dans le cas où le spectre

optique

est

Lorentzien,

de

demi-largeur

à mi-hauteur

r,

centré autour de la

fréquence vo, le

spectre des fluctuations du

photo-

courant sera Lorentzien de

demi-largeur

à mi-hauteur

2 r et centré autour de la

fréquence

nulle. Nous avons

vérifié

expérimentalement [6, 7],

que la valeur maxi-

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 31, N- 8-9, AOUT-SEPTEMBRE 1970

mum du carré moyen des fluctuations du

photocourant (v

=

0)

est

égale

à

avec :

: intensité totale de la raie

spectrale

reçue par le

photomultiplicateur,

Of :

bande passante de

l’analyseur d’onde,

F :

demi-largeur spectrale

du spectre

optique, APM :

surface utile de la

photocathode

du

photomultiplicateur,

Acoh. :

surface de l’aire de cohérence

(3).

Dans

l’équation (11)

le rapport

(Acoh./ApM)

ne

dépend

donc que des conditions

géométriques

de

l’expérience (longueur

utile de la

cellule,

diamètre du faisceau,

angle

de

visée,

surface utile du

photomultiplicateur,

distance entre la cellule et le

photomultiplicateur).

Tous les autres

paramètres

intervenant dans

l’équa-

tion

(11)

sont déterminés ou aisément mesurables.

Montage expérimental.

- L’étude que nous

pré-

sentons ici a été effectuée sur un

mélange

binaire

critique

de

cyclohexane

aniline

(47 %

d’aniline pour 53

%

de

cyclohexane,

en

poids)

dont la

température critique

est de l’ordre de

30,1

°C.

(En

fait cette

tempé-

rature

critique

varie avec le

degré

de

pureté

des cons-

tituants.)

Nous avons utilisé pour réaliser ce

mélange

de

l’aniline bidistillée et

desséchée,

le

cyclohexane

était

de

qualité

«

spectroscopie

»

(Eastmann-Kodak,

ou

Merck).

Nous introduisons chacun des deux consti- tuants dans des

ampoules cylindriques

en verre,

préa-

lablement

desséchées,

d’environ 50 mm de hauteur et de différents diamètres

(0

= 14 mm, 10 mm, 5

mm)

que nous scellons ensuite sous vide

après congélation

des constituants à 77 OK.

Après

avoir

soigneusement mélangé

ces deux cons-

tituants à une

température

bien

supérieure

à la

tempé-

rature

critique

de miscibilité

complète,

nous introdui-

sons cette

ampoule

dans un bain thermostaté

rempli

d’eau distillée brassée et

épurée

en permanence. La

précision

de la

régulation thermique

est de l’ordre du millième de

degré

ou même meilleure encore.

Nous avons mesuré la

température

à l’aide d’un thermomètre à mercure Beckman au

1/1

OOOe de

degré.

La

figure

2 montre le schéma du

dispositif expérimen-

tal que nous avons utilisé.

Le faisceau lumineux issu d’un laser He-Ne de 1 mW de

puissance

est focalisé dans la cellule

cylin- drique

à l’aide d’une lentille de 40 cm de distance

(3) Aire de cohérence : c’est une région de la surface éclairée

au niveau du photomultiplicateur à l’intérieur de laquelle le champ diffusé est spatialement cohérent. Les différentes aires de cohérence peuvent être interprétées comme les figures de diffraction dues à des composantes de Fourier des fluctuations de concentration de différents vecteurs d’onde, l’étendue de ces

composantes de Fourier étant limitée par les dimensions corres-

pondantes du volume diffusant.

56*

(5)

822

FiG. 2. - Schéma du dispositif expérimental :

1 : laser He-Ne de 1 mW de puissance ;

2 : lentille de focalisation ; 3 : bain thermostaté ; 4 : miroirs à 45° ;

5 : cellule cylindrique contenant le mélange étudié ;

Pl photomultiplicateur recevant la lumière diffusée à 90° ; P2 : photomultiplicateur servant à mesurer le niveau du faisceau transmis directement par la cellule ;

6 : analyseur d’onde GR 1900 A ; 7 : millivoltmètre enregistreur ; 8 : millivoltmètre digital ;

9 : enregistreur.

focale ; deux miroirs

plans

inclinés à 450 et

immergés

dans le bain permettent le renvoi du faisceau incident dans la cellule et la sortie du faisceau direct hors du bain

après

traversée de la cellule. Un

photomultipli-

cateur

P2

permet de suivre les variations de l’intensité du faisceau transmis par la cellule.

Un

photomultiplicateur Pi (type

XP

1002, photo-

cathode S

20) placé

à 80 cm de la cellule et convenable- ment

diaphragmé,

recueille la lumière diffusée à 900.

L’analyse spectrale

des fluctuations du

photocourant

est effectuée à l’aide d’un

analyseur

d’onde Général

Radio type GR 1900 A et nous mesurons l’intensité lumineuse totale diffusée à 900 à l’aide d’un millivolt- mètre

électronique qui

détecte l’intensité du

photo-

courant total.

Résultats

expérimentaux.

- 1. TEMPS DE MISE EN

ÉQUILIBRE

THERMIQUE DE LA CELLULE. - Le

principe

de la mesure consiste à

enregistrer

les variations de l’intensité lumineuse transmise par la cellule. Nous

savons en effet que le taux de

diffusion,

donc le coefn-

cient

d’absorption

d’un

mélange

binaire

critique,

varie

beaucoup

avec l’écart à la

température critique,

si nous

opérons

au

voisinage

immédiat de celle-ci.

L’enregis-

trement de l’intensité lumineuse transmise est donc

un reflet fidèle des variations même très faibles de la

température

de l’échantillon.

Nous pouvons

voir,

sur la

figure 3,

un

exemple

d’oscillations de l’intensité lumineuse

transmise, correspondant

aux oscillations

thermiques périodiques

du bain

thermostaté,

dont

l’amplitude

est de l’ordre

FIG. 3. - Exemple de variations périodiques de l’intensité lumineuse transmise par la cellule, dues à l’oscillation thermique

de la régulation du bain.

du millième de

degré.

Nous voyons donc que pour T -

Tc - 5 x 10-3 OK

nous pouvons ainsi détecter

une variation de

température

inférieure à

10-3

OK.

Nous avons mis à

profit

cette méthode très sensible

pour mettre en évidence le temps de mise en

équilibre thermique

d’une cellule

donnée,

à la suite d’un

brusque changement

de

température.

Pour cela nous introdui-

sons dans le bain thermostaté une cellule

(de

diamètre

intérieur

0 = 5 mm) préalablement portée

à une

température supérieure

à sa

température critique

de

plusieurs degrés

et nous

enregistrons

l’intensité lumi-

neuse transmise en fonction du temps

compté

à

partir

de l’introduction de la cellule dans le bain thermostaté.

La

figure

4 donne le résultat obtenu pour des

tempé-

ratures

d’équilibre correspondant respectivement

à

à T - Tc = 8

x

10-3

oK et T -

Tc

= 4 x

10-3

oK.

Cette

figure

montre que 10 minutes

après

mise en

place

de la cellule dans le bain thermostaté l’intensité lumineuse transmise a atteint son

palier d’équilibre.

(6)

FIG. 4. - Enregistrement du niveau de l’intensité lumineuse transmise par la cellule en fonction du temps lors de la mise en

équilibre thermique de la cellule.

Notons que

parallèlement

aux mesures de l’intensité transmise en fonction du temps nous avons suivi l’évolution de l’intensité diffusée sous un

petit (4) angle

de diffusion. Nous avons constaté que l’intensité diffusée

atteignait

sa valeur

d’équilibre

dans le même

temps

(10

minutes

environ)

que l’intensité

transmise ;

ceci confirme bien le temps de mise en

équilibre

ther-

mique

de la cellule obtenu à

partir

des mesures de l’intensité lumineuse transmise.

Donc le temps de mise en

équilibre thermique

de la

cellule

étudiée,

peut être raisonnablement

pris égal

à

1 5 minutes environ.

Remarques.

- Nous pouvons nous étonner d’obser-

ver un temps de mise en

équilibre thermique

aussi

court. En effet certains auteurs pensent

qu’il

faut

attendre

quelques

heures ou même

quelques jours

pour voir

l’équilibre thermique

se réaliser. Mais il ne

faut pas

perdre

de vue

qu’il s’agit généralement d’expé-

riences relatives à un

point critique

de

fluide

pur, c’est-à-dire

s’appliquant

à un

système

dans

lequel

la

diffusivité thermique

est

pratiquement

nulle au voisi-

nage du

point critique,

ce

qui explique

ces temps relativement

longs

de mise en

équilibre thermique,

cités par la littérature. Par contre dans notre cas,

nous

opérons

sur un

mélange

binaire et nous n’atten-

dons pas d’anomalies semblables de transmission de chaleur. D’autre part, remarquons que dans notre

arrangement

expérimental,

notre cellule est

placée

au

contact direct de l’eau

agitée

du bain thermostaté

sans autre

couplage thermique

intermédiaire.

2. INFLUENCE DE LA DIFFUSION MULTIPLE SUR LA LARGEUR F DES RAIES SPECTRALES. - Nous avons vu

précédemment (paragraphe

c «

Rappels

sommaires

»)

que les dimensions de la cellule étaient déterminantes

(4) Dans le cas particulier de cette mesure, le montage expé- rimental était légèrement différent de celui représenté figure 2 dans le but de collecter la lumière diffusée à e = 20°.

dans le taux de lumière

parasite (diffusion multiple).

Nous avons voulu voir si la

largeur

r des raies spec-

trales,

mesurée par la

technique

des battements de

photons,

était affectée par un taux variable de diffusion

multiple.

Nous avons donc effectué

plusieurs expé-

riences en fonction de T -

Tc,

avec des cellules de différents diamètres intérieurs. La

figure

5 donne les

résultats obtenus.

L’interprétation quantitative géné-

rale de ces résultats a été faite par ailleurs

[2, 3]

en

tenant compte de la théorie que nous avons briève- ment

exposée plus

haut.

FIG. 5. - Comparaison des largeurs spectrales mesurées sur

des cellules de différents diamètres en fonction de l’écart à la

température critique :

. : cellule de 0 = 5 mm ; A : cellule de 0 = 10 mm ; x : cellule de 0 = 14 mm.

Il est très

important

de remarquer que la

largeur

r

des spectres obtenus est, aux erreurs

d’expérience près, indépendante

du diamètre interne de la cellule

étudiée,

donc elle est insensible à la

présence

de la

diffusion

mul-

tiple.

Ce résultat

qui

semble surprenant, peut

cependant

se

comprendre

aisément à

partir

de la formule

(11).

En

effet,

l’intensité des

signaux

de

battement,

norma- lisée à l’intensité totale reçue par le

photomultiplica-

teur est

proportionnelle

à

,J ACOh./ApM (5).

Or nous

savons d’autre part, que

Acoh. a

les dimensions de la

figure

de diffraction du volume

diffusant,

dans la

direction de diffusion

considérée,

donc elle est inverse-

ment

proportionnelle

aux dimensions

géométriques

du volume diffusant. La diffusion

primaire,

en pro- venance du volume éclairé directement par un

pinceau

très étroit du faisceau laser, aura donc une dimension

(5) Nous supposons que la formule (11) reste toujours valable quelle que soit la portée des corrélations des fluctuations. Cette

hypothèse est raisonnable, car nous avons tout lieu de penser que les dimensions de l’aire de cohérence Acoh. d’une part, et l’index pendance statistique des phases entre aires de cohérence d’autre part, ne sont pas affectées tant que la portée des corrélations e

reste petite devant les dimensions du volume diffusant. (La plus petite dimension de ce dernier était égale environ à 10-2 cm, alors qu’à T- Tc = 10-3 °K, la portée des corrélations est inférieure à 10-5 cm.)

(7)

824

d’aire de cohérence considérablement

plus grande

que celle

qui

est due à la diffusion

multiple qui,

elle, pro- vient d’un volume beaucoup plus

grand

de la cellule.

Nous aurons donc

l’inégalité

suivante :

De plus la

largeur spectrale correspondant

à la diffu-

sion

multiple

est nécessairement

supérieure

à celle

correspondant

à la diffusion

primaire

Ceci aura pour effet de diminuer encore l’intensité des battements

correspondant

à la diffusion

multiple

(voir

formule

(11)).

Pour ces deux

raisons,

l’intensité des battements

correspondant

à la diffusion

multiple

doit être

négli- geable

devant celle

correspondant

à la diffusion

primaire,

ce

qui

permet

d’expliquer

les résultats de la

figure

5.

3. VARIATION DE L’INTENSITÉ DES SIGNAUX DE BATTE- MENTS DE PHOTONS EN FONCTION DU TAUX DE DIFFUSION MULTIPLE. - Nous venons de voir que le rapport

(A..h.lApm) correspondant

à l’intensité

primaire h

est bien

plus grand

que celui

qui correspond

à l’inten-

sité

parasite

de diffusion

multiple : Imultiple.

Prati-

quement, seule l’intensité de diffusion

primaire lâ

contribuera aux

signaux

de battements de

photons.

En d’autres termes, la formule

(11)

ne

s’applique

donc

qu’à l’intensité Id’

et nous pouvons écrire

(11)

sous la

forme :

qui

est une constante pour une

expérience

donnée. La

seule intensité à

laquelle

nous ayons accès, dans nos

mesures

expérimentales,

est

Itotal

=

Id

+

Imult. D’après

les mesures

expérimentales

ce n’est donc pas le rapport

(12)

que nous pouvons calculer mais le rapport

qui dépendra

de l’écart à la

température critique

et

ceci d’autant

plus

que le diamètre intérieur de la cellule sera

grand.

La

figure

6 montre les variations du rapport

en fonction de T -

Tc,

pour différents diamètres de la cellule

(6).

(6) Les valeurs absolues correspondant aux trois expériences

ne sont pas les mêmes à cause de la différence des diamètres de cellule d’une part et à cause de l’adoption de diaphragmes de photomultiplicateur (Apm) différents d’autre part.

FIG. 6. - Variation du rapport

en fonction de T- Tc pour 3 cellules de diamètres internes différents : x : 0 = 14 mm ; A : 0 = 10 mm ; e : 0 = 5 mm.

Comme attendu ce rapport varie d’autant

plus

que

nous nous

approchons

de

Tc

d’une part, et que le dia- mètre de la cellule considérée est

grand,

d’autre part.

Il est bien clair que ce résultat confirme l’existence de la diffusion

multiple

et nous permet d’évaluer très

simplement

la contribution de cette dernière à l’intensité totale diffusée.

En

effet,

pour de

grandes

valeurs de T -

Tc (diffu-

sion

multiple négligeable)

le rapport

R(T - Tc)

devient

constant et

égal

à

car dans ces conditions

Itotal

=

Id.

Il en résulte que

La

figure

7 montre les variations de ce rapport en fonction de T -

Tr

pour trois cellules de diamètres différents.

(8)

Nous pouvons constater que la contribution de la diffusion

multiple

est considérable au

voisinage

de la

température critique,

et ceci d’autant

plus

que le diamètre de la cellule est

grand (’).

Le tableau suivant résume pour

quelques

valeurs de

T -

Tc

et pour les trois diamètres de cellule étu-

diés,

les valeurs moyennes

(exprimées

en

%)

du

rapport :

Id (intensité

lumineuse de

diffusion primaire)

I,.t., (intensité

lumineuse totale mesurée sur le

photomultiplicateur)

FIG. 7. - Variation du rapport IdfItotai en fonction de T- Tc pour 3 diamètres différents : 0 : 0 = 5 mm ; A :

0 = 10 mm; x : 0 =: 14 mm.

L’intérêt de

l’exploitation

des courbes de variations du

signal

de

battement,

telle que nous l’avons

effectuée,

réside dans le fait que nous pouvons

calculer,

à

partir

de l’intensité totale mesurée

directement,

l’intensité de la

diffusion primaire Id qui

est la seule intéressante du

point

de vue de l’étude des

phénomènes critiques.

(7) Nous n’avons pas pris de précaution particulière pour éviter l’effet de diffusion multiple, telle que l’utilisation de

diaphragmes très fins à la sortie de la cellule.

Remarque.

- Il est bien évident que les valeurs

numériques

données dans ce dernier

tableau,

ainsi

que celles

qui

sont

portées

sur les

figures

6 et 7 ne sont

valables que pour une

géométrie expérimentale

sem- blable à celle décrite dans cet article.

Conclusions. - L’étude

optique

que nous avons

entreprise

sur un

mélange

binaire au

voisinage

de sa

température critique

de

démixtion,

nous a

permis

de

mettre en évidence et de

préciser

trois

points

très

importants qui

interviennent dans les mesures

expé-

rimentales :

a)

Le temps de mise en

équilibre thermique

d’une

ampoule

de 5 mm de diamètre intérieur

placée

direc-

tement dans le

liquide

du bain

thermostaté,

est infé-

rieur à 15

minutes,

même pour des

températures

très voisines de la

température critique.

b)

Nous avons constaté la

présence

de diffusion

multiple

d’autant

plus

intense que l’écart à la

tempé-

rature

critique,

T -

Tc

est

petit

et que le diamètre de la cellule est

grand. L’exploitation

convenable des courbes de battements de

photons

nous permet de chiffrer le taux de lumière

parasite

dû à la diffusion

multiple,

ce

qui

nous donne la

possibilité

de

corriger

l’intensité totale mesurée pour obtenir l’intensité vraie de la diffusion

primaire.

c)

Nous avons enfin montré dans notre montage

que la

présence

de la diffusion

multiple

n’affectait pas le résultat de la mesure par battements de

photons

de la

largeur spectrale

r de la lumière diffusée.

Bibliographie [1 ] BERGÉ (P.), VOLOCHINE (B.), Phys. Letters, 1968, 26A.

[2] BERGÉ (P.), CALMETTES (P.), VOLOCHINE (B.), Phys.

Letters, 1968, 27A.

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(C). Phys. Letters, 1969, 30A.

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