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Étude des configurations paires 4 f4 6 s et 4 f4 5 d de Nd II
Jean-François Wyart
To cite this version:
Jean-François Wyart. Étude des configurations paires 4 f4 6 s et 4 f4 5 d de Nd II. Journal de Physique,
1970, 31 (7), pp.559-564. �10.1051/jphys:01970003107055900�. �jpa-00206939�
ÉTUDE DES CONFIGURATIONS PAIRES
4 f4 6 s ET 4 f4 5 d DE Nd II
par
Jean-François
WYARTLaboratoire Aimé
Cotton,
C. N. R. S.II,
Faculté desSciences, 91, Orsay,
France(Reçu
le 15 avril1970)
Résumé. 2014 La classification du spectre de Nd II a entraîné la découverte de 47 nouveaux niveaux
pairs profonds
appartenant à4 f4
6 s et4 f4
5 d. Les calculsthéoriques
desénergies
et des fac-teurs de Landé des niveaux de l’ensemble de ces
configurations
ontpermis d’interpréter
les 78 niveauxexpérimentaux
avec un écartquadratique
moyen de 57 K. Les vecteurs propres sont donnés dans lecouplage
LS. Nous avonsajusté
lesparamètres
radiaux par la méthode des moindres carrés.Abstract. 2014 The classification of Nd II spectrum has led to the
discovery
of 47 new low levelswhich
belong
to the4 f4
6 s and4 f4 5 d configurations.
The theoretical calculation of the energyeigen
values and the Landég-factors
of the twoconfigurations
takentogether
has allowed theinterpretation
of the 78experimental
levels with a r. m. s. error of 57 K.Eigen
vectors aregiven
in the LS scheme. The values of the radial parameters have been fitted
by
theleast-squares
method.1. Introduction. - Les
premières
études duspectre
d’étincelle dunéodyme
ont été réalisées en 1942 parAlbertson,
Harrison et MacNally [1] qui
ont localiséles dix
premiers
niveaux de4 f 4
6 s, 21 niveaux de4 f 4
5 d et 59 niveauxsupérieurs
attribuésà 4 f 4 6 p
et
4 f 3
5 d 6 s.Depuis 1966,
la classification de cespectre a été
révisée ;
au laboratoire AiméCotton,
nous avons observé les structures Zeeman de
plus
de4 000 raies et les
spectres
d’émissioninfrarouge
ontété
enregistrés
au moyen d’unspectromètre
SISAMpar J.
Vergès
et J. Boudet[2]
entre0,8
et2,5
gm, etd’un
spectromètre
àgrille
par C. Morillon entre2,4
et
4,1
gm. Simultanément R.Hoekstra,
au ZeemanLaboratorium
d’Amsterdam,
mesurait leslongueurs
d’onde du domaine
spectral
8 712-2 475A
au moyen d’uncomparateur automatique [3].
Lesspectrogram-
mes étudiés avaient été réalisés par M. Fred sur le
spectrographe Paschen-Runge d’Argonne
NationalLaboratory,
la source étant constituée d’un tube sansélectrodes excité en haute
fréquence.
Nous avonsexposé
en 1968 lespremiers
résultats obtenus[4],
enparticulier
dans la classification de NdII,
les écarts entre les niveaux des termes6 F, 4F
et
6S
de 4f 4
6 s et 13 niveaux de4 f 4
5 d. Ultérieure- ment, à l’aide d’un programme de recherche automati- que des niveauxd’énergie
utilisant leslongueurs
d’onde récemmentmesurées,
R. Hoekstra et P. Krui-ver ont découvert les derniers niveaux de la sous-
configuration 4 f 4 (51)
5 d. Nos données sur l’effetZeeman ont
permis
de confirmer et d’identifier les niveaux trouvés par cette voie et de localiser en outre les termes de4 f 4
6 s6F, 4.F, 6S, 4S, 4K, 2K [5].
Nousconnaissons donc actuellement 78 niveaux
pairs profonds, apparemment
bien isolés des autresconfigu-
rations
paires
- 100 niveaux élevés que l’onpeut
attribuer à4 f 3
6 s6 p
et4f ’ 5 d 6 p,
découverts entre 34 600 et 47 000cm -1.
Pour limiter la recherche des niveaux à un faible domaine
d’énergie,
nous avons calculé lesconfigura-
tions
f 4 s
etj4 d
selon les méthodes de Racah et Judd[6, 7].
L’accroissementprogressif
des donnéesexpérimentales
et l’extension de la chaîne de program-mes utilisée nous a
permis
de mener à bien l’étudethéorique
de l’ensemble deconfigurations 4 f 4 (5 d
+ 6s)
sans troncature du coeur
4 f 4.
2. Méthode. - La
dégénérescence
d’uneconfigura-
tion est levée par
l’interaçtion
coulombienneQ
et lecouplage spin-orbite A,
et les fonctions d’onde des états stationnaires sont les vecteurs propres de la matrice del’opérateur (Q
+A). L’emploi
des vec-teurs de base du
couplage
Russell-Saunderss’imposait
pour deux raisons : le nombre des éléments de matrice devant être calculés
explicitement
est moins élevédans ce cas, et le
couplage
LS est une assez bonneapproximation
ducouplage réel,
la moyenne desplus
fortescomposantes
des vecteurs propres finals s’étant révéléeégale
à 74%.
Nous avons utilisé pour établir les formules des coefficientsangulaires
deuxméthodes
différentes,
celleexposée
par Judd[7]
et une méthode
graphique
décrite par Yutsis[8].
Lesvaleurs des coefficient de
parenté
fractionnelle de laconfiguration f 4
ont été extraites des tables de Nielson et Koster[9].
Nous avons réalisé le calcul des coeffi-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01970003107055900
560
TABLEAU 1
Ordre des matrices de
f 4
s etf 4 d
cients à l’aide du programme AGENAC écrit par Y. Bordarier et A. Carlier
[10].
Les matrices obtenues ont été constituées enconfigurations
par le programme ASSAC. Lesconfigurations 14 s
etf 4 d
secomposent respectivement
de 12 et 13 matrices dont les ordresn(J) figurent
dans le tableau I.Le programme de
diagonalisation
DIAGAC per-met d’obtenir à
partir
d’unjeu
deparamètres
radiauxles valeurs propres des
matrices, qui
sont lesénergies
calculées des
niveaux,
et les facteurs deLandé gc correspondants.
L’identification des Nénergies expé-
rimentales
Eo
auxénergies
calculéesE,
conduit à unsystème
deN équations à p
inconnus - lesparamètres
radiaux - que l’on résout en recherchant l’écart
quadratique
moyen minimalCette
optimisation,
effectuée par le programme GRAMACqui
utilise les dérivées desénergies
parrapport
auxparamètres,
calculées dans le programmeprécédent,
conduit à un nouveaujeu
deparamètres
radiaux.
Quelques
itérations sont engénéral
néces-saires pour obtenir un écart
quadratique
moyenconstant et un
jeu
deparamètres inchangé (*).
3. Les données de la classification. - Dans le spectre de Nd
I,
nous ne connaissons de laconfigura-
tion
4 f 4 6 s2
que lemultiplet
fondamental51
mais il estpossible
d’évaluer au moyen d’un calculparamé- trique
lespositions
desmultiplets supérieurs.
Lesparamètres
radiauxproposés
par B. G.Wybourne [11] ]
constituent pour celà de bonnes valeurs initiales et attribuent aux
premiers
niveaux des termes dej4
immédiatement
supérieurs
à’I
lesénergies
suivantes :-5F: 10 200 cm-’ ’S: Il 700 CM-1 3 K :13150 cm -1 3H: 14700cm-l 5G : 14900cm-1.
Le
mélange
de ces différents termes entre euxn’excède pas 3
%.
Chaque terme 2S1 + 1L1
de laconfiguration f 4
engen- dre par addition d’un électron s uncouple
de termes(2S1L1, 2S1+21),
Chacun de cescouples
groupe les niveauxprofonds
d’unsystème
de transitions dont les niveaux élevés peuvent être attribués à la sous-confi-guration j4(2S1 + 1 L1)
p. Les transitions’du type
f4(sl) s - f4(51) p
sont lesplus
intenses duspectre
de Nd II.(*) Ce travail a été
effect_ué_sur le calculateur
UNIVAC 1108 de la Faculté des Sciences d’Orsay.---
Le faible
mélange
entre les termesprofonds de f 4
a pour
conséquence
une relativeindépendance
des différentssystèmes,
et si les écarts entre les niveaux d’un mêmecouple
demultiplets
sont assez faciles àdéterminer,
la liaison descouples (2S1L1, 281 +2 Lt)
ne peut s’établir
qu’à partir
dequelques
rares transi-tions d’intercombinaison. Nous avons atteint actuel- lement la limite de ce que nos données
expérimentales
nous
permettent
d’obtenir dans cette voie.Quelques
structures Zeeman observées autour de 24 000
cm-1 indiquent
l’existence d’un niveau6 G312 (9 = 0)
- probablement f 4(SG) s 6G312
- mais nous n’avonspu le relier aux termes
6I, 4I, 6F, 4 -, 6S, 4s, 4K, 2K déjà
localisés.Tous les niveaux de la
configuration 4 f 4 5 d
cons-truits sur le terme
parent ’I
def 4
ont été trouvés. Lespremiers
termes identifiés par Albertson et al. sont très purs encouplage
LS et suiventremarquablement
la loi de Landé. Par contre, le
mélange
estimportant
entre les niveaux
plus
élevésqui
ont été identifiés aumoyen du calcul
paramétrique.
Les deux termes4K
de4 f 4
6 s et4 f 4
5 d advenant à la mêmeénergie
sont lesseuls où les deux
configurations apparaissent
notable-ment
mélangées.
Les 78 niveauxexpérimentaux
ontété rassemblés dans un
diagramme
de Grotrian(Fig. 1).
FIG. 1. - Niveaux d’énergie de 4 f 4 6 s et 4 f 4 5 d.
4. Calculs
théoriques
- Au début de cetteétude,
nous avons effectué le calcul des
configurations
dansles limites
imposées
par les programmes alors enusage. En calculant
4 f 4 5 d,
le coeurf 4
a été successi- vement limité au terme fondamental5I,
aux troistermes les
plus profonds SI, s,F, 5S,
aux 13 termesde f 4 qui apportent
dans lacomposition
dumultiplet
fondamental une contribution
supérieure
à10-4 (en
considérant le carré des composantesvectorielles) :
Pour calculer initialement
4 f 4
6 s, nous avons limité le coeur à 7 termes sélectionnés à la fois sur des critèresd’énergie
et decomposition : 51, 5 F, 5G, 5 S, 3K1, 3K 1L2.
Il nous a paru intéressant de rassembler dans le tableau IIquelques
données sur les résultats finals de ces calculs : l’écartquadratique
moyenAE,
le nombre de niveaux
expérimentaux
et le nombre deparamètres
libres de varier. Lesquatre
niveaux 4K15/2
et 4
K1 712
de4 f 4 6set4f4 5 d,
fortementmélangés,
n’ont été utilisés pour
ajuster
lesparamètres
que dans le calcul de4f4(5 d
+ 6S) après
introduction desparamètres
que dans le calcul de4f4(5 d
+6 s) après
introduction desparamètres
d’interaction. Les résultats lesplus
satisfaisants ont été obtenus avec une basecomplète,
l’amélioration de l’écartquadrati-
que étant sensiblement
proportionnelle
au nombre determes introduits dans la base. Nous ne pouvons donc proposer ici aucune troncature
avantageuse.
5. Paramètres obtenus. - Nous avons rassemblé dans le tableau
III,
troisjeux
deparamètres
radiauxutilisés dans la dernière
diagonalisation
de4 f 4 6 s,
de
4/4
5 d et de4f’(5 d
+ 6s).
Lesparamètres
encm-1
sont suivis de leursécarts-types.
Il a été démon-tré
[12]
que l’on peut rendrecompte
enpartie
deseffets linéaires de l’interaction de
configurations
loin-taines en introduisant un
opérateur
effectifAL2,
dont les éléments de matrice sur la base
(INL SI.lMsM L 1
sont
diagonaux
et de la formeA.L(L
+1).
Nousnous sommes limités à une correction de ce
type qui porte
à 15 le nombre deparamètres d’orbite,
car lesniveaux déterminés
expérimentalement dépendent
presque exclusivement de 18 termes
de 14(5 d
+6 s).
Dans le cas de la
configuration 4/4
6 s et à la suitede Racah et
Trees,
nous avonsappelé a
leparamètre
effectif
qui agit
alors sur les termes du coeurf’.
Dansl’étude de
4/4 5 d,
l’introduction d’un telparamètre
ane se
justifiait
pas, tous les niveaux connus étantissus du même parent
51
de14 ;
il est néanmoinsTABLEAU II
TABLEAU III
Valeurs des
paramètres
radiaux(en K)
562
apparu que le
paramètre
A améliore sensiblement l’écartquadratique
moyen(l’introduction
de A faitpasser l’écart
quadratique
moyen de 130 à 78cm-1).
L’interaction
électrostatique Q
entref’ s
et14 d
faitintervenir deux
paramètres R2( fd, fs)
etR3(fd, sf ) ;
les vecteurs de base étant du
type
nous donnons ci-dessous
l’expression
du coefficientangulaire
de ces deuxparamètres.
Au cours des
itérations,
leparamètre R3(fd, sf )
arapidement convergé
vers sa valeurdéfinitive,
alorsque
R2( fd, fs)
demeurait en valeur absoluetoujours
inférieur à son
écart-type.
Différents essais ont été effectués en fixantR2
à certaines valeurscomprises
entre - 2 000 et + 2 000
cm-1
et nous avons choisi de fixer sa valeur à 800cm - 1.
Il nous a paru intéres- sant pour rendre compte de l’améliorationapportée
aux
énergies
calculées par l’introduction de l’inter- action deconfiguration,
de porter dans le tableau desparamètres
les déviations moyennes sur tous les niveaux-
perturbés
ou non - dechaque configuration :
6. Résultats. - Les 78 niveaux connus entre 0 et 17 001
cm-1
ont étéinterprétés
avec un écartquadrati-
que moyen de 57
cm-1
sur lesénergies (soit 3,5
x10-3
du domained’énergie interprété)
et de0,05
unitéLorentz sur les facteurs de Landé
(cependant,
ladéviation go - g,, n’est
supérieure
à l’incertitudeexpé-
rimentale de
0,01
u. L. que pour 24niveaux).
Letableau IV contient les
principaux résultats,
classés par valeur de J du dernier calculdef4(d
+$) ;
l’éner-gie
calculée des niveauxEc figure
enpremière colonne ; l’énergie expérimentale Eo,
l’écart E =Eo - E, ,,
lesfacteurs de Landé calculés et
expérimentaux
g,, et go constituent les colonnes suivantes.On trouve enfin les valeurs
(carrés
des composantesvectorielles, précédées
de leursigne)
des troisplus
fortes
composantes
du niveaucalculé ;
le nom LS des termes estprécédé
de s ou d selon que le vecteur de baseappartient àf4 S OUf4
d. Pouralléger
les nota-tions,
nous n’avonsexplicité
le terme parentde f 4 (dans
la notationproposée
par Nielson et Koster[9]),
que pour les termes de
f4 d
non issus de’L
Pourcette raison
aussi,
nous nous sommes limités auxniveaux calculés inférieurs à 17 000
cm - 1.
TABLEAU IV
564
7. Conclusion. - Au terme de cette
étude,
nousavons
interprété
tous les niveaux connus desconfigu-
rations 4
f4
6 s et 4f4
5d,
et obtenu unepremière
estimation des
paramètres
radiaux introduits. Parmiceux-ci,
nous proposons lapremière
valeur deR3( fd, sf) qui
ait été obtenue dans les spectres II des lanthanides où l’interaction desconfigurations f n d
etf n s
estdifficile à mettre en évidence. Nous
espérons
trouverquelques
nouveaux niveauxexpérimentaux,
enpal-
liant par
l’emploi
d’un programme de rechercheautomatique
au manque croissant de données Zeeman.Pour
cela,
les calculs que nous venonsd’exposer
per- mettront de limiteravantageusement
nos recherches.8. Remerciements. - Je veux
exprimer
magrati-
tude à M. J.
Blaise,
Directeur de Recherche auC. N. R.
S.,
pour l’aideprécieuse qu’il
m’aapportée
dans la classification du spectre ; dans le cadre d’une étroite
collaboration,
deséchanges fréquents
derésultats avec MM. R. Hoekstra et P. Kruiver du Zeeman Laboratorium de l’Université d’Amsterdam ont stimulé nos recherches et
je
tiens à les en remercier.Mes remerciements s’adressent aussi à Y.
Bordarier,
A. Carlier et P.
Dagoury qui
ont rendu cette étudepossible
enadaptant
les programmes de calcul aux dimensions de ceproblème particulier.
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