• Aucun résultat trouvé

Je suis vraiment ravi d être parmi vous aujourd hui pour trois raisons.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Je suis vraiment ravi d être parmi vous aujourd hui pour trois raisons."

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Allocution d’ouverture du Dr Akinwumi A. Adesina Président du Groupe de la Banque africaine de développement

7e Forum économique Afrique-Irlande 30 juin 2022

Dublin (Irlande)

Excellences, Mesdames et Messieurs, bon après-midi à tous. Je voudrais remercier le gouvernement irlandais de m’avoir invité à prendre la parole à l’occasion de ce 7e Forum économique Afrique-Irlande.

Je suis vraiment ravi d’être parmi vous aujourd’hui pour trois raisons.

Tout d’abord, parce que l’Irlande est le plus récent actionnaire de la Banque africaine de développement, en fait le 81e pays membre actionnaire de la Banque.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance à l’Irlande pour avoir considéré la Banque africaine de développement comme partenaire stratégique en Afrique.

Permettez-moi de vous assurer que vous avez une bonne raison d’avoir fait ce choix !

La Banque africaine de développement est la seule institution financière d’Afrique cotée AAA. Selon le classement de Global Finance, la Banque africaine de développement était la meilleure institution financière multilatérale au monde l’année dernière.

Le Center for Global Development, basé à Washington, a classé l’institution de financement concessionnel de la Banque – le Fonds africain de développement – comme deuxième institution de financement concessionnel au monde, devançant en cela les 49 institutions financières bilatérales et multilatérales du monde, et l’IDA de la Banque mondiale.

La Banque africaine de développement a également été classée 4e institution la plus transparente au monde.

C’est dire que l’Irlande investit dans la bonne institution, une institution très bien gérée, une institution qui, au terme d’une évaluation externe indépendante de ses systèmes de gouvernance par le Conseil des gouverneurs, a été notée comme ayant des systèmes de gouvernance conformes à toutes les normes mondiales.

C’est cette institution que je représente ici aujourd’hui : la Banque des solutions pour l’Afrique !

(2)

Deuxièmement, je suis ravi d’être parmi vous parce que l’Irlande est connue pour être une nation qui aborde le développement en s’y investissant pleinement, avec un ferme engagement à travailler en partenariat avec d’autres.

Troisièmement, parce que le gouvernement irlandais est un ami de l’Afrique.

Avec vos 13 ambassades en Afrique, la première série d’ambassades dans les pays francophones, l’Irlande a clairement montré qu’elle veut être un partenaire de choix pour l’Afrique.

Et vous en avez été témoin aujourd’hui, à travers l’annonce faite par le ministre des Affaires étrangères, M. Simon Coveney, de la contribution de l’Irlande d’un montant supplémentaire de 2 millions d’euros aux efforts entrepris par la Banque africaine de développement dans le domaine de l’adaptation au climat. Cela témoigne une fois de plus du partenariat stratégique de l’Irlande avec l’Afrique, dans les efforts qu’elle mène pour s’adapter au changement climatique. Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance pour cette contribution de l’Irlande, un bon pays ami de l’Afrique.

Au moment où l’Afrique fait face à de multiples obstacles sur sa trajectoire de développement, elle a besoin de tous ses amis et partenaires. Les économies africaines ont connu une croissance impressionnante au cours de la décennie écoulée : le continent abrite notamment 6 des 10 économies les plus dynamiques au monde, en plus d’un niveau de pauvreté en baisse et d’une importante croissance des investissements directs étrangers dopée par une amélioration rapide de la facilité de faire des affaires, qui est la conséquence de réformes majeures entreprises par de nombreux pays.

Le travail accompli par la Banque africaine de développement a eu d’énormes répercussions. Il s’articule autour de ce que nous appelons les High 5 et se décline comme suit : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines. Au cours des cinq dernières années, les High 5 ont touché 335 millions de personnes. L’ONU affirme que si l’Afrique parvient à mettre en œuvre ces Cinq priorités stratégiques, elle atteindra 90 % des objectifs de développement durable et 90 % des objectifs de l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons.

Les High 5 sont donc les accélérateurs du développement de l’Afrique.

Les gains réalisés au cours des vingt dernières années ont été atténués par la pandémie de COVID-19 qui a bouleversé les gains économiques et en matière de développement à l’échelle mondiale. L’Afrique a vu baisser la croissance de son

(3)

en 20 ans. Environ 30 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté et 29 millions d’emplois ont été perdus. Plus de 250 000 personnes sont décédées de la pandémie.

La Banque africaine de développement a relevé le défi et a immédiatement lancé une facilité de réponse à la pandémie d’un montant maximum de 10 milliards de dollars pour aider les pays africains à accéder aux ressources budgétaires nécessaires pour faire face aux effets systémiques de la pandémie sur les économies. Nous avons également lancé une obligation sociale « Combattre le Covid-19 » dotée de 3 milliards de dollars sur les marchés financiers mondiaux, la plus importante obligation sociale jamais émise dans l’histoire du monde.

Heureusement, les nouvelles projections de l’Organisation mondiale de la santé annoncent de bonnes nouvelles : les décès dus au Covid-19 en Afrique vont diminuer de 94 % en 2022.

Nous devons faire tout notre possible pour éviter que ne se reproduise la récession mondiale causée par une pandémie, la pire depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’Afrique, qui, malgré la disponibilité des vaccins dans le monde, ne compte que 16 % de personnes entièrement vaccinées, contre plus de 80 % dans les pays développés, ne peut et ne doit plus confier la sécurité sanitaire de ses 1,3 milliard d’habitants à la bienveillance de la communauté mondiale.

Pour assurer sa sécurité sanitaire, l’Afrique doit prendre trois mesures : a) moderniser l’industrie pharmaceutique, b) renforcer la capacité de fabriquer des vaccins et c) bâtir une infrastructure de soins de santé de qualité.

La Banque africaine de développement prend des mesures audacieuses et décisives sur ces trois fronts. Pour renforcer les capacités de l’industrie pharmaceutique en Afrique, la Banque africaine de développement investira 3 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.

En outre, le Conseil d’administration de la Banque a approuvé une nouvelle stratégie de soins de santé de qualité.

Et la semaine dernière, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé la création d’une fondation africaine pour les technologies pharmaceutiques (African Pharmaceutical Technology Foundation). La Fondation contribuera à élargir l’accès à des technologies, des connaissances, des savoir-faire et des procédés pharmaceutiques exclusifs en faveur de l’Afrique.

(4)

Les économies africaines font preuve de résilience et enregistrent une bonne reprise au lendemain de la pandémie, même si plusieurs défis restent à relever en matière de financement pour parvenir à un redressement complet. La croissance du PIB réel a rebondi, s’établissant à 6,9 % en 2021, dopée par la reprise de la demande mondiale, la hausse des prix du pétrole et des matières premières, et l’augmentation de la consommation et de l’investissement. Toutefois, la croissance devrait ralentir à 4,1 % en raison de la persistance de la pandémie de Covid-19 et de l’impact du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ce conflit pourrait finir par jeter 1,8 à 2,1 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2022 et 2023, respectivement.

Le financement de la reprise économique pour atteindre les niveaux d’avant la Covid nécessitera un montant supplémentaire de 432 milliards de dollars en 2020-2022, soit environ 144 milliards de dollars par an, selon l’édition 2022 des Perspectives économiques en Afrique de la Banque africaine de développement.

La reprise se heurtera à la problématique du lourd fardeau de la dette qu’a l’Afrique en raison de la pandémie. Le ratio dette/PIB de l’Afrique était de 70 % en 2021, autrement dit en légère baisse par rapport à 71 % en 2020. Les facteurs de vulnérabilité de l’Afrique à la dette ont augmenté, avec 23 pays en situation de risque élevé de surendettement ou en situation de surendettement en février 2022.

Afin de soutenir la reprise, il est nécessaire de restructurer la dette et de redéfinir les priorités des dépenses publiques pour garantir la viabilité de la dette à long terme. Les efforts déployés à l’échelle internationale, tels que l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) et le cadre commun du G20, ont contribué à réduire les pressions de liquidité exercées sur les pays, mais il n’en demeure pas moins que ceux-ci restent confrontés à d’importants problèmes de vulnérabilité de la dette. Par conséquent, il importe de renouveler l’initiative de suspension du service de la dette, d’améliorer le fonctionnement du cadre commun du G20 et de l’étendre à de nombreux autres pays.

La guerre russo-ukrainienne a fait apparaître de nouveaux défis, notamment l’insécurité énergétique et alimentaire. Environ 30 millions de tonnes de nourriture importées annuellement de Russie et d’Ukraine par l’Afrique ne seront pas disponibles cette année. Les prix des engrais ont triplé et l’Afrique est confrontée à une pénurie de quelque 2 millions de tonnes d’engrais, ce qui risque de réduire sa production alimentaire de 20 à 50 %.

Pour atténuer ces effets, la Banque africaine de développement a lancé une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars

(5)

tonnes de denrées alimentaires (blé, maïs, riz et soja) d’une valeur estimée à 12 milliards de dollars. À ce jour, nous avons reçu des demandes de 35 pays et nous espérons que 80 % d’entre elles seront approuvées d’ici le mois prochain.

Je suis convaincu que notre plan fonctionnera, car il s’inspire des projets que nous avons soutenus avec succès sur le terrain.

Grâce à son programme phare – Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT) – la Banque a permis à 12 millions d’agriculteurs d’accéder à des technologies agricoles améliorées et résilientes aux effets du changement climatique en l’espace de deux ans seulement. La Banque soutient la livraison de variétés de blé tolérantes à la chaleur destinées aux agriculteurs afin de relancer au plus vite la production de blé en Afrique. Nous sommes en train de remporter de grands succès. En Éthiopie, dès 2018, la Banque a financé la fourniture de 61 000 tonnes métriques de variétés de blé tolérantes à la chaleur aux agriculteurs. La superficie cultivée consacrée à ces variétés est passée de 5 000 hectares en 2018 à 167 000 hectares en 2019, et atteint désormais 675 000 hectares en 2022.

Lors de ma visite en Éthiopie il y a deux mois, le Premier ministre Abiy Ahmed m’a confié ceci : « L’Éthiopie n’a pas importé de blé cette année, pour la première fois. Nous espérons cultiver ces variétés de blé sur 2 millions d’hectares d’ici l’année prochaine. Nous comptons devenir un pays exportateur de blé, et nous prévoyons d’exporter 1,2 à 1,5 million de tonnes de blé vers le Kenya et Djibouti l’année prochaine. »

Quelle remarquable réussite !

Le redressement économique de l’Afrique sera plus inclusif, en tirant pleinement parti de son immense potentiel agricole. La Banque africaine de développement, dans le cadre de sa stratégie « Nourrir l’Afrique », investira 10 milliards de dollars dans l’agriculture au cours des cinq prochaines années.

Afin d’accélérer la transformation structurelle du secteur agricole, la Banque a réservé 1 milliard de dollars à la création de zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ). L’objectif est de densifier les infrastructures de qualité dans les zones spéciales, consacrées exclusivement à l’agriculture et aux agro- industries, afin de favoriser l’implantation d’agro-entreprises qui transformeront, traiteront et ajouteront de la valeur aux produits alimentaires et agricoles. Ces entreprises stimuleront les économies rurales, inciteront les jeunes à se lancer dans l’agriculture, créeront des emplois et transformeront les économies rurales de zones de misère économique en zones de prospérité économique.

(6)

Le changement climatique représente un grand défi pour la relance des économies africaines. Bien que l’Afrique ne représente que 4 % des émissions mondiales de carbone, elle supporte une part disproportionnée de leurs effets négatifs. Le continent perdra 50 milliards de dollars par an d’ici à 2050. Neuf des dix pays les plus vulnérables au changement climatique se trouvent en Afrique subsaharienne, notamment les petits États insulaires.

Or, l’Afrique ne reçoit que 3 % du financement climatique mondial.

Pour honorer ses engagements en matière d’action climatique et ses contributions déterminées au niveau national, l’Afrique a besoin de 1 300 à 1 600 milliards de dollars sur la période 2020-2030. Cela représente entre 118,2 et 145,5 milliards de dollars par an. L’Afrique a toutefois reçu en moyenne 73 milliards de dollars de financement climatique entre 2016 et 2019, ce qui laisse un énorme déficit de financement de 99,9 milliards à 127 milliards de dollars par an jusqu’en 2030.

La Banque africaine de développement s’emploie à mobiliser davantage de ressources climatiques pour l’Afrique. Nous avons doublé notre financement climatique pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici 2025. Nous consacrons 67 % de notre financement climatique à l’adaptation climatique, ce qui représente le pourcentage le plus élevé parmi toutes les institutions financières multilatérales dans le monde. En partenariat avec le Centre mondial pour l’adaptation, nous mettons également en œuvre le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, afin de mobiliser 25 milliards de dollars pour l’adaptation climatique.

La Banque africaine de développement soutient fortement l’expansion des énergies renouvelables en Afrique. Au cours des cinq dernières années, notre action dans le cadre de la priorité Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie a déjà permis à 21 millions de personnes de bénéficier de nouveaux raccordements au réseau électrique.

Aujourd’hui, plus de 85 % des investissements de la Banque dans la production d’énergie sont consacrés aux énergies renouvelables et ce depuis 2016. Prenons le cas du Kenya, où notre soutien au projet de connectivité au dernier kilomètre a permis de faire passer la part de la population ayant accès à l’électricité de 30 à plus de 75 % au cours des dix dernières années.

De même, au Rwanda, notre financement de 790 millions de dollars a permis de faire passer le pourcentage de la population ayant accès à l’électricité de seulement 16 % en 2012 à 67 % actuellement. Nous prévoyons d’aider le Rwanda à parvenir à un accès universel à l’électricité d’ici l’année prochaine.

(7)

La Banque a soutenu le développement du complexe Noor Ouarzazate de 510 MW au Maroc, la plus grande centrale solaire à concentration du monde.

Nous avons également financé les 310 MW du parc éolien du lac Turkana au Kenya, la plus grande centrale éolienne d’Afrique.

Pour accélérer l’accès à l’électricité dans les pays du Sahel, la Banque met actuellement en œuvre le programme Desert-to-Power, doté de 20 milliards de dollars. Ce programme a pour objectif de fournir de l’électricité à 250 millions de personnes dans 11 pays. Lorsqu’il sera achevé, il deviendra la plus grande zone solaire du monde.

Pour parvenir à l’accès universel à l’électricité en Afrique, comme le prévoit le Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique de la Banque africaine de développement, il faudrait investir 32 à 40 milliards de dollars par an dans l’énergie.

À mesure que nous développons les énergies renouvelables, nous devons néanmoins reconnaître que l’Afrique ne peut se contenter d’être alimentée par ces seules sources d’énergie en raison de leur intermittence. Le gaz naturel doit rester un élément essentiel du bouquet énergétique du continent afin de garantir la fiabilité, l’abordabilité et la sécurité de ses approvisionnements énergétiques.

La guerre russo-ukrainienne a montré la nécessité de faire preuve d’esprit pratique et de pragmatisme en matière de transition énergétique. Aujourd’hui, les pays d’Europe sont retournés au charbon. Les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne sont tous retournés au charbon. Alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a mis à nu la vulnérabilité de l’Europe face à la dépendance à l’égard du gaz russe, ce retour au charbon va manifestement nuire aux efforts à long terme en matière de transition énergétique. L’Afrique, dont plusieurs pays ont découvert d’importants volumes de gaz, notamment le Mozambique, l’Algérie, le Nigeria, le Sénégal, l’Ouganda et le Ghana, peut devenir une nouvelle source d’approvisionnement en gaz pour l’Europe. L’UE devrait donc accorder la priorité au développement d’infrastructures gazières pour relier l’Afrique et l’Europe et y apporter son soutien.

Ensemble, nous devons garder les yeux fixés sur un avenir plus vert. Nous ne devons pas perdre de vue notre objectif, celui de respecter l’accord de Paris visant à limiter la température de la planète à 1,5 degré centigrade au-dessus du niveau préindustriel. Il est impossible de parvenir à des émissions nettes nulles avec un financement nul. Les pays africains ont besoin de ressources financières importantes pour assurer une transition énergétique juste. C’est pourquoi la Banque africaine de développement soutient le Gouvernement sud-africain dans sa transition énergétique juste. Elle collabore également avec le G7 pour

(8)

mobiliser des ressources, des subventions et des garanties afin de réunir les 40 milliards de dollars dont l’Afrique du Sud aura besoin pour mettre en œuvre ses engagements politiques en matière de transition énergétique juste.

Pour l’Afrique, un avenir durable doit être inclusif et offrir davantage de débouchés aux jeunes et aux femmes. Là aussi, la Banque africaine de développement fait avancer les choses.

La Banque africaine de développement investit dans le plus grand atout de l’Afrique : la jeunesse. En effet, je suis persuadé que l’avenir de la jeunesse africaine ne se trouve pas en Europe ou ailleurs en dehors du continent. Son avenir doit se trouver sur le continent africain, qui se développe bien et qui peut créer des emplois décents et de qualité pour sa jeunesse en plein essor.

La stratégie « Des emplois pour les jeunes en Afrique » de la Banque a fixé l’objectif de créer 25 millions d’emplois pour les jeunes d’ici 2025. Depuis les cinq dernières années, le travail de la Banque a permis de créer 12,1 millions d’emplois directs et indirects pour les jeunes en Afrique.

Nous soutenons le Programme « Codage pour l’emploi » afin de renforcer les capacités des jeunes et de doter ces derniers des compétences numériques et en matière de TIC du 21e siècle, ainsi que des compétences axées sur l’employabilité et l’entrepreneuriat.

Nous avons pour objectif d’établir 130 centres d’excellence en matière de codage et de former 234 000 jeunes à des TIC et à des compétences non techniques axées sur la demande, ainsi que de contribuer à la création de 9 millions d’emplois directs et indirects dans le secteur des TIC et des secteurs connexes sur une période de dix ans, en partenariat technique avec Microsoft.

Nos centres de codage au Rwanda, au Nigeria et au Sénégal ont déjà formé 152 000 jeunes, dont 47 % de femmes. Nous avons également créé la Rwanda Coding Academy, un centre d’excellence exemplaire en matière de génie logiciel.

Au Nigeria, notre financement de 170 millions de dollars au projet d’entreprises numériques et créatives permettra de soutenir 451 petites et moyennes entreprises de technologie numérique, ainsi que 226 jeunes pousses de l’industrie technologique et créative, et de créer 6,1 millions d’emplois.

Nous transformons l’écosystème financier pour soutenir les jeunes. La Banque est occupée à concevoir des banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes, qui seront de nouvelles institutions financières appelées à mettre en place des écosystèmes financiers spécifiquement destinés aux entreprises des

(9)

jeunes en Afrique. La conception des banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes sera terminée d’ici la fin du mois.

Nous apportons également un soutien accru aux entreprises dirigées ou détenues par des femmes en Afrique. Le programme phare de la Banque – l’initiative dénommée Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA) – a été conçu pour mobiliser 5 milliards de dollars de financement pour 18 000 entreprises dirigées ou détenues par des femmes. Nous réalisons de grands progrès ! L’année dernière, la Banque a déboursé 510 millions de dollars pour 2 300 entreprises dirigées ou détenues par des femmes, dans 23 pays, en collaboration avec 40 institutions financières. Cette année, nous prévoyons de débourser 500 millions de dollars supplémentaires pour ces entreprises, afin d’atteindre le seuil de 1 milliard de dollars en faveur de ces dernières.

L’union fait la force. Lorsque les femmes gagnent, c’est l’Afrique qui gagne ! Ensemble, l’Irlande et l’Afrique peuvent aussi gagner davantage !

L’Afrique est riche en possibilités à exploiter, et l’Irlande devrait investir davantage en Afrique. La zone de libre-échange continentale africaine représente un marché énorme, qui est considéré comme la deuxième plus grande zone de libre-échange au monde, avec une valeur de 3 300 milliards de dollars.

L’Afrique, qui compte la plus grande population de jeunes au monde, une urbanisation rapide et une classe moyenne croissante, d’énormes possibilités à exploiter dans les Fintech et les systèmes bancaires et de paiement mobile, le commerce numérique, l’agriculture, les infrastructures, l’énergie verte, et certaines des plus grandes ressources naturelles du monde en pétrole, gaz, minéraux et métaux, offre d’énormes possibilités d’investissement.

J’applaudis les efforts du gouvernement irlandais concernant sa stratégie en Afrique, notamment son intérêt pour « la croissance des économies africaines, les échanges et les investissements mutuels avec l’Irlande ».

La Banque africaine de développement organise chaque année le Forum pour l’investissement en Afrique, qui présente aux investisseurs du monde entier des possibilités d’investissement sur le continent. Au cours des trois dernières années, le Forum pour l’investissement en Afrique a attiré 110 milliards de dollars d’engagements vers l’Afrique. J’aimerais inviter l’Irlande à participer à la prochaine édition du Forum pour l’investissement en Afrique qui se tiendra du 2 au 4 novembre 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

(10)

Les investissements directs étrangers (IDE) de l’Irlande en Afrique, qui s’élèvent à 572 millions de dollars d’ici à la fin de 2020, ne représentent que 0,05 % du total des investissements directs étrangers nets de l’Irlande dans le monde.

C’est beaucoup trop peu.

L’Irlande devrait investir bien plus en Afrique !

Relevons le niveau d’ambition de Dublin pour l’Afrique et fixons un objectif plus élevé de 15 % des investissements irlandais en Afrique !

Car si vous n’investissez pas en Afrique, vous n’êtes pas dans la course.

Ensemble, l’Afrique et l’Irlande peuvent accroître la richesse et la prospérité partagée.

Vous pouvez compter sur la Banque africaine de développement comme votre partenaire de choix en Afrique.

Je vous remercie !

Références

Documents relatifs

DOCUMENTS À FOURNIR : requête pour la levée de fonds, Plan d’affaires ou étude de faisabilité dé- taillée du projet couvrant les aspects justification, marché, organisation

3 Cette bonne pratique internationale qui a été élaborée directement à partir des Principes pour les États fragiles avec la pleine participation des États fragiles eux-mêmes,

A défaut, le Preneur pourra soit procéder aux réparations nécessaires aux frais du Bailleur (dans ce cas, le Bailleur s’engage à rembourser au Preneur toutes ses

Il est nécessaire par exemple que la BAD décentralise ses structures et développe une présence adéquate dans les pays bénéficiaires pour suivre de plus près les

Depuis le début des années 1990, la Banque a appuyé les réformes du secteur financier au Maroc, contribuant ainsi à consolider le système bancaire, à restructurer la bourse

Les propositions des soumissionnaires devront être soumises à la Banque selon les modalités indiquées à l’annexe I et dans les délais (date et heure) requis dans

À moyen terme, la Banque s’attachera à utiliser tous ses mécanismes de don (IPPF- NEPAD, Fonds fiduciaire PRI, EPSA, FAPA, ICA, etc.) pour stimuler ses opérations de prêts en vue

La société Eskom, société nationale de l'Afrique du Sud, est de très loin la plus importante société de production d'électricité en Afrique. L'essentiel de la