Elliot Huescar <huescar.elliot@gmail.com>
"Le premier court-métrage de Wes Anderson" et la première leçon de cinéma
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Elliot - Le Cinématologue <elliot@lecinematologue.com> 16 mai 2021 à 11:03 Répondre à : Elliot - Le Cinématologue <elliot@lecinematologue.com>
À : Elliot Huescar <huescar.elliot@gmail.com>
Le premier court-métrage de Wes Anderson (et la première leçon de
cinéma)
Note : Tu trouveras le bouton pour accéder au film sur une plateforme publique, 100% légale et 100% gratuite, en bas de ce mail.
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Je suis très heureux de t'accueillir dans la première séance du E-CINÉCLUB™ !
Le Seul CinéClub par E-mail.
Pour commencer tranquillement, on va commencer par un court-métrage peu connu du grand public, qui a beaucoup à nous apprendre ...
Loin du style andersonien qu'on connait avec ses symétries, ses couleurs vives et son style rétro ...
Aujourd'hui ?
Je te propose le premier court-métrage réalisé par Wes Anderson, sans véritable formation cinématographique.
C'est aussi le premier rôle des deux frères Owen et Luke Wilson !
"Bottle Rocket"
(1992)
L'original.
Je dis original, parce que quatre ans plus tard, ils ont en fait un long-métrage du même nom, reprenant l'essentiel des scènes du court-métrage ainsi que les deux personnages principaux incarnés par les mêmes acteurs.
Ok, mais pourquoi ce film, aujourd'hui, dans l'E-CINÉCLUB ?
Parce que c'est un film qu'on pourrait tout à fait faire soi-même, sans budget :
Deux personnages principaux ...
Quelques localisations réelles faciles à trouver ...
Une lumière naturelle ...
Un son direct assez sâle qui finalement décrit très bien les personnages ...
Malgré quelques sentiments trop naïfs ...
Le temps peut-être un peu trop étiré ...
Et un jeu d'acteur parfois pas assez contenu ...
Ce film est extrêmement bien planifié et il nous enseigne au moins une chose :
Tout le monde a commencé pareil.
Mais ce qui fait un bon film (et surtout un bon court-métrage) ?
C'est pas un grand budget.
C'est pas des technologies de pointe.
C'est pas une équipe technique et artistique monstrueuse.
Non.
Ce qui fait un bon court-métrage ?
C'est sa simplicité.
Je m'explique :
Si on analyse l'immense majorité des courts-métrages qui gagnent les plus grands prix internationaux, ils reprennent tous un schéma bien précis.
Un schéma que j'appelle : L'Anecdote™.
Le principe de l'Anecdote™ est simple : réduire les éléments dramaturgiques à qqch d'anecdotique.
C'est-à-dire respecter le principe d'unité de temps, d'action et d'espace.
Dit autrement, dans les courts-métrages au succès international, il y a en général un seul espace, 2 personnages et un conflit photographiable (qui se voit).
En plus, au niveau de l'arc temporel, il y a toujours très peu de différence entre le temps filmique et le temps réel du court-métrage ...
C'est-à-dire que si le court-métrage dure 7 minutes (donc ça c'est le temps réel), il y a 7' d'action : sans flashback, sans ellipses, sans sautes de temps ...
C'est ce qu'on appelle un temps "en continuité". Et ce temps de l'action, c'est le temps
"filmique".
Donc pour résumer, quand le temps filmique équivaut au temps réel, on dit qu'il y a un arc temporel en continuité ...
C'est un arc temporel très adapté au format court.
Et ce qui est génial avec ce schéma de l'Anecdote™ ?
C'est que si on n'a pas d'argent, c'est parfait !
On n'a pas besoin de beaucoup de monde, de beaucoup de localisations, etc.
Bref, dans le court-métrage que je te présente aujourd'hui, le principe de l'Anecdote™
n'est pas respecté (il y a des ellipses, plusieurs localisations, etc.), malgré que le conflit soit photographiable (les vols) ...
D'ailleurs, même si ce court-métrage n'a pas eu un succès international, il a quand même été présenté au Festival de Sundance et a été très bien reçu par les
professionnels du cinéma.
J'espère que ça t'inspirera.
Dans tous les cas, si tu aimes le jazz, le noir et blanc et les frères Wilson, ce court-métrage de 13' va te plaire.
Je te laisse avec un avis très positif sur le film, du producteur James L. Brooks :
"Quand j'ai vu la vidéo de 13 minutes pour la première fois, j'ai été ébloui - le langage et les rythmes du film montraient clairement que Wes et Owen avaient un ton original.
La possession d'une vraie originalité est toujours une merveille, une chose presque religieuse. Quand vous en avez une, cela signifie non seulement que vous voyez les
choses sous un angle légèrement différent de celui des milliards d'autres fourmis sur la colline, mais que vous possédez également nécessairement des qualités rares comme l'intégrité et l'humilité."
Voir le film
Bon dimanche et à dimanche prochain, où on découvrira ensemble un des meilleurs films du XXIème siècle, ainsi qu'une analyse complète de ce film hallucinant et "décomposé" ...
Elliot, le Cinématologue
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