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Conférence africaine sur les ressources en eau: politique et évaluation: rapport de la conférence

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Academic year: 2022

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(1)

ORGANISATION METEOROLOGIQUE MONDIALE COMMISSION ECONOMIOUE DES NATIONS UNIES POUR L'AFRIQUE

Conference Africaine sur

les ressources en eau : politique et evaluation

Addis-Abeba (Ethiopie) 20-25 mars 1995

RAPPORT DE LA CONFERENCE

Organisation Meteorologique Mondiale

mai 1995

(2)

DES REMERCIEMENTS SONT DUS AUX PAYS ET ORGANISMES SUIVANTS

POUR LEURS CONTRIBUTIONS F1NANCIERES A LA CONFERENCE

Allemagne France Norvege Suede Suisse

Royaume-uni de Grande-Bretagne et d'lrlande du nord Association 'Internationale des sciences hydrologiques Association internationale des hydrogeologues

et a d'autres pays et organisations qui ont apporte une aide..

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TABLE DES MATIERES

DECLARATION DE LA CONFERENCE

PREMIERE PARTIE - RAPPORT DE LA CONFERENCE

Page

I - 1 INTRODUCTION 1

I - 2 JOURNEE MONDIALE DE L'EAU 4

I - 3 EXPOSES THEMATIQUES 5

Theme 1 : Penurie d'eau et contraintes en matiere d'eau eu egard aux dSfis Economiques se posant aux pays africains a

I'aube du XXIe siecle 5

Theme 2 : Mecanismes institutionnels pour revaluation et la

gestion integree des ressources en eau en Afrique 7 Theme 3 : Systemes de base pour I'observation des ressources en eau

et la valeur economique de I'eau et des donnees relatives

a I'eau dans le developpement de I'Afrique 10 Theme 4 : Renforcement des capacites, mise en valeur des ressources

humaines, tendances de la technologie et materiels pour

revaluation des ressources en eau 11

Theme 5 : Politique, strate~gie et plan d'action pour revaluation des

ressources en eau en Afrique 13

DEUXIEME PARTIE - POLITIQUE, STRATEGIE ET PLAN D'ACTION POUR DEVALUATION DES RESSOURCES EN EAU EN AFRIQUE

II - 1 CADRE CONCEPTUEL 19

II - 2 STRATEGIE 22

II - 3 PLAN D'ACTION 28

ANNEXES

1. Liste des participants

2. Programme de la Conference

(4)

DECLARATION DE LA CONFERENCE

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LA DECLARATION DE LA CONFERENCE SUR L'OBSERVATION ET L EVALUATION DES RESSOURCES EN EAU EN AFRIQUE

1. "Une strategie africaine d'evaluation des ressources en eau" a ete elaboree par la Conference OMM/CEA sur les ressources en eau : politique et evaluation, tenue a Addis-Abeba du 20 au 25 mars 1995 et a laquelle participaient de hauts representants des organismes charges des ressources en eau en Afrique.

2. La Conference avait pour ob/et de formuler une strategie pour restaurer, mettre en place, et/ou adapter les moyens institutionnels, humains, financiers et techniques necessaires des services nationaux ainsi que des organes regionaux concernes, afin qu'ils soient en mesure d'evaluer les ressources en eau dans le cadre d'une mise en valeur et d'une gestion globales et integrees de ces ressources, en vue du developpement socio-economique durable.

3. La strategie s 'inspire des resultats et des recommandations du projet du PNUD et de la Banque mondiale portant sur revaluation hydrologique de /'Afrique subsaharienne et de /'evaluation des ressources en eau pre'pare'e par I'Unesco et I'OMM.

4. La strategie a pris en compte les principes du chapitre 18 du programme "Agenda 21" de la Conference des Nations Unies sur I'environnement et le developpement (CNUEDI (1992), la politique de la Banque mondiale sur la gestion des ressources en eau et la strategie de gestion des ressources en eau pour /'Afrique subsaharienne, en cours de preparation.

5. La strategie africaine devaluation des ressources en eau repose sur une ferme voionte de surmonter les problemes, les difficultes et les conditions qui ont systematiquement desorganise par le passe les activites devaluation des ressources en eau. A cet effet, il est propose : que les organismes charges des ressources en eau ameliorent leur productivity et leur efficacite; que les ressources humaines et financieres soient utilisees de facon optimale; que les organismes d'appui exterieur et les organisations des Nations Unies coordonnent davantage leurs actions afin d'appuyer les activites devaluation des ressources en eau a diff§rents niveaux; que la demande de donnees et d'informations sur les ressources en eau soit en rapport avec le stade de developpement socio- economique; et qu'H y ait au niveau politique la necessaire voionte de coopSrer a I'echel/e des bass/ns fluviaux et lacustres ainsi que des zones aquiferes.

6. Les mesures strategiques recommandees par la Conference concernent fes domaines ci-apres : gestion, renforcement des capacites, activites de promotion et de sensibilisation quant aux capacites des services hydrologiques et a la valeur des donnees hydrologiques, mise au point d'une capacitS financiere durable, mise en valeur integree des ressources en eau, initiatives et reponses diverses a I'echelle regiona/e et sous-regionale, et role nouveau pour les organismes d'appui exterieur.

7. La strategie est recommandSe ;

■ Aux gouvemements et aux organisations sous-regionales et rGgionales pour qu'ils I'incorporent dans leurs programmes devaluation des ressources en eau, en vue du developpement durable;

■ Aux organismes des Nations Unies s'occupant de ressources en eau pour qu'ils I'adoptent et futi/isent dans leurs programmes d'assistance a revaluation des ressources en eau, destines aux pays et aux organisations sous-regionales et regionales;

(i)

(6)

■ Aux organismes d'aide exterieure pour qu'ils I'integrent au volet evaluation des ressources en

eau de leurs programmes d'assistance a la mise en valeur et a la gestion integrees des ressources en eau, aux niveaux national, sous-regional et regional.

8. L 'elaboration de la strategie par la Conference s 'insere dans le processus pour /'evaluation des

ressources en eau de I'Afrique. Le processus va egalement promouvoir largement cette strategie au

sein des autorites comp6tentes aux niveaux national, sous-regional et regional et egalement des

organismes d'appui exterieur. Cette strategie sera presentee a fa Conference des Ministres de fa CEA et aux organes directeurs de i'OMM pour qu'ils I'approuvent.

(7)

PREMIERE PARTIE - RAPPORT DE

LA CONFERENCE

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I - 1 INTRODUCTION Ouverture

1. La Conference sur les ressources en eau : politique et evaluation organisee a Addis-Abeba (Ethiopie) du 20 au 25 mars 1995 par ('Organisation meteorologique mondiale (OMM) et la Commission £conomique pour I'Afrique (CEA) a ete" ouverte a la Maison d'Afrique, siege de la CEA, par Son Excellence M. Mesfin Abebe, Ministre de la mise en valeur des ressources naturelles et de la protection de l'environnement du Gouvernement de transition de I'Ethiopie. Dans son allocution d'ouverture, le Ministre a mis I'accent sur le role de I'eau ainsi que sur les problemes complexes de developpement qui se posent dans ce domaine avant d'evoquer la necessite d'une strategie bien planifiee pour corriger comme il se doit les politiques mal concues et incoherentes du passe, notamment celles relatives a la gestion des ressources en eau. II a souligne que "les solutions de ces problemes dSpendaient entierement de nous et de nos actions puisqu'en derniere analyse, la question essentielle qui se pose consiste a savoir si nous sommes suffisamment forts et competents pour survivre en tant que communautes, en tant que nations et en tant que membres de la famille planetaire des nations". II a poursuivi en soulignant qu'on aurait beau planifier et investir, tant qu'on n'aurait pas procede" a une evaluation approprie"e des ressources en eau disponibles, les efforts de"ploy6s dans ce sens demeureraient vains. Au demeurant,I'Afrique pourrait se transformer en une zone exce'dentaire en produits vivriers et eliminer ainsi la pauvrete absolue sur le continent en elaborant et en mettant en oeuvre une politique, une strategie et des plans d'action appropries. II a estime" que le meilleur moyen pour I'Afrique de progresser sur cette voie difficile consistait a :

Identifier les principaux problemes qui se posent en matiere de mise en valeur des ressources en eau (les problemes et les possibilites);

Sensibiliser le grand public aux diverses questions et mettre en place des systemes de gestion de I'information; et

Adopter une strategie coherente centre"e sur des objectifs d'autonomie et de creation de capacites.

2. Dans son allocution de bienvenue, M. M. D. Sarr, Secretaire executif par interim de la CEA, a declare que la Conference fournirait une nouvelle occasion d'examiner de maniere exhaustive les questions cruciales qui se posent en matiere de ressources en eau et de proposer des id6es directrices precises, ainsi que des plans et programmes qui permettraient d'entreprendre a I'avenir des actions centres sur la mise en valeur accele>e"e des ressources en eau en Afrique. L'exploitation appropriee des ressources en eau de la region et notamment leur utilisation dans les divers secteurs de la vie permettrait a celles-ci de jouer un role beaucoup plus determinant dans le developpement global de ractivite" socio-6conomique. Afin de r^aliser un tel objectif, il a souligne qu'il 6tait essentiel selon lui d'evaluer les ressources en eau en vue de determiner la quantite et la quality des eaux de surface et des eaux souterraines. Souvent mal percue par les responsables, cette ngcessite" n'etait pas toujours prise en compte dans les spheres de decision. M. Sarr a alors souligne que la prise en compte- d'ailleurs ponctuelle - de I'importance de I'eau ne devait pas se limiter aux seuls cas de famine, de secheresse ou de catastrophe naturelle comme c'6tait la regie a I'heure actuelle. II fallait que des efforts soient d6ploy6s pour amener le grand public a prendre conscience de la valeur des ressources en eau et des ecosystemes aquatiques, ainsi que de leur durability. II a conclu en declarant que la CEA continuerait a jouer le rdle de chef de file dans les mecanismes de coordination et de cooperation des activit6s de mise en valeur des ressources en eau en Afrique.

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3. M. G.O.P. Obasi, Secretaire general de I'OMM, a alors donne le ton de la Conference en declarant que celle-ci arrivait a son heure dans la mesure ou elle intervenait a la suite de la Conference de Dublin et du Sommet de la Terre (CNUED) tenus en 1992 ainsi que de plusieurs autres conferences de suivi. Contrairement aux objectifs poursuivis dans les autres conferences, le but recherche dans ia presente n'etait pas de produire de nouvelles resolutions ou declarations ou de nouveaux

programmes mais plutot une strategie precise et un plan d'action qui se fonderaient sur les capacites

et les ressources reelles des institutions de I'Afrique. Les pays concerned devaient d'abord compter sur leurs propres forces plut6t que de continuer a s'appuyer exclusivement sur les apports exterieurs.

II a souligne que la durabilite devait se fonder sur les moyens disponibles. II a indique aux representants que ces questions et les problemes gene>aux qu'elles soulevaient avaient ete abordes dans un document de la Conference intitule "Programme des ressources en eau en Afrique : politique,

strategie et plan d'action pour revaluation des ressources en eau" qui avait ete elabore par des experts africains avec I'appui de I'OMM. Le programme propose constituait une approche novatrice.

II devait toutefois faire I'objet d'un examen critique en vue de sa transformation en un plan d'action

realiste qui servirait en premier lieu aux specialistes charges des actions de suivi et d'evaluation des

ressources en eau et ensuite aux planificateurs et aux responsables. II a conclu en assurant aux participants a la Conference que I'OMM continuerait a faire tout ce qui serait en son pouvoir pour appuyer cette nouvelle initiative.

Participation

4. Ont participe a la Conference des representants de haut niveau des organismes d'evaluation et de suivi des ressources en eau, des responsables, des decideurs ainsi que des hydrauliciens et des hydrologues de 41 pays africains, 4 representants de 3 autorites de bassins fluviaux internationaux, des representants d'organismes regionaux et d'organisations non gouvernementales et des representants d'organismes d'appui exterieur. La Banque mondiale, I'Unesco, I'UNICEF, le PNUD, I'ONUDI, le BNUS/PNUD, I'OMS et I'OIT etaient egalement representes. La liste des participants est donnee dans I'annexe 1.

Programme

5. La Conference a ente>ine la nomination de M. Nii Boi Ayibotele comme president de la session.

Elle a adopte sans modification I'ordre du jour propose et elu le bureau compose des membres dont les noms sont donnes dans I'annexe 2.

6. La Conference a examine en seance pieniere I'ensemble des cinq themes. Les resumes des documents d'orientation et des debats figurent a la section IV du rapport. La Conference s'est ensuite organisee en cinq groupes de travail determines sur la base de I'appartenance aux grandes entites economiques sous-regionales africaines a savoir : la CEEAC, la CEDEAO, I'IGADD, la SADC et I'UMA, I'Egypte etant integree aux pays de I'IGADD et les Ties de I'ocean indien a la sous-region de la SADC. Les groupes de travail se sont penches sur le projet de politique, de strategie et d'action relatif a revaluation des ressources en eau.

Cloture

7. La Conference a adopte le rapport de ses deliberations, une Declaration de la Conference et un programme africain d'evaluation des ressources en eau - politique, strategie et plan d'action. Elle recquiert le Secretariat de I'OMM et celui de I'ECA pour garantir la mise a disposition du document final, le plus tot possible, aux gouvernements nationaux, aux institutions regionales et internationales et aux agences donatrices.

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8. La ceremonie de cloture a eu lieu en presence de Mr D. Kraemer (OMM) et Dr P. Mwanza (ECA) qui ont remercie les participants au nom de leurs organisations respectives. La cloture de la Conference a ete" prononce"e par le president, Mr N.B. Ayibotele, qui a exprime son appreciation aux participants pour leur contribution effective, et souhaite que tout le monde agisse pour la mise en oeuvre des actions proposers par la Conference.

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I - 2 JOURNEE MONDIALE DE L'EAU

9. Un important eVenement a eu lieu dans le cadre du programme de la Conference, a savoir la

celebration de la Journe"e mondiale de I'eau, le mercredi 22 mars 1995. Cet e"ve>iement a e"te"

organise par la CEA et par le Ministere de la mise en valeur des ressources naturelles et de la protection de renvironnement du gouvernement de transition de I'Ethiopie, avec la collaboration de I'OMM et le concours de I'UNICEF.

10. Des discours preliminaires et des discours de bienvenue ont ete prononces par M. Mesfin Abebe, Ministre de la mise en valeur des ressources naturelles et de la protection de renvironnement et par le Secretaire executif par interim de la CEA, le Dr M.D. Sarr. Un message du Secretaire general de I'OMM a aussi 6te lu.

11. L'invite'e d'honneur, Mme Genet Zewde, Ministre de I'education du Gouvernement de transition de I'Ethiopie, a prononce un discours-programme ayant pour theme "Les femmes et I'eau".

Des ecoliers ont pris une part.active en chantant des chansons celebrant I'eau et en recitant des poemes sur I'eau et I'assainissement. Des eleves venant de huit ecoles ont participe a un concours de coloriage et les trois premiers ont recu des prix. La premiere partie des festivity's s'est deroulee dans la Salle des seances plenieres en presence de ministres du Gouvernement ethiopien, de dignitaires, d'ambassadeurs, de representants d'organisations et d'autres invites. Des T-shirts ont ete distribues aux participants.

12. Le discours-programme, s'est longuement e"tendu sur les relations de nature culturelle au sein de la famille, qui font que les femmes jouent un role important car il leur revient de pourvoir aux besoins de la famille tout en protegeant les ressources en eau et renvironnement. Elle a fait ressortir le role de pivot joue par les femmes, ainsi que I'importance de I'eau pour la sante et le bien-etre de la famille.

13. Le clou de cette Journee a ete une exposition consacree aux activites relatives aux ressources en eau en Ethiopie. Elle comportait des expositions de photos et d'affiches, des presentations et des demonstrations d'equipements pour la distribution d'eau et I'assainissement ainsi que des projections de films video. Cette exposition tres coloree est restee ouverte au public pendant le reste de la journee.

OBJECTIFS DE LA CONFERENCE

aborder les problemes concernant I'eau auxquelles les pays africains do/vent fake face ainsi que leurs liens directs avec les economies nationales et les problemes sociaux;

rechercher les moyens par lesquels il est possible de rendre conscients les hommes poh'tiques et les decideurs des institutions africaines de la valeur economique de revaluation des ressources en eau pour le dSveloppement national et regional;

adopter une strategic et un plan d'action pour un developpement durable du potentiel devaluation et de gestion des ressources en eau en Afrique.

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I - 3 EXPOSES THEMATIQUES

THEME 1: La penurie d'eau et fes contrafntes en matiere d'eau eu Sgard aux dSfis economiques se posant aux pays africains a I'aube du XX/e siecie

Orateur principal : M.M. Tawfik {CEA) Resume de I'expose

14. Ce rapport, e"tabli par la CEA, a brievement de"crit la situation actuelle et future des ressources en eau. L'accent y a ete mis sur I'importance de I'eau pour ia vie humaine et son impact sur I'economie d'un pays. II a egalement decrit les sources d'eau douce au sein du cycle hydrologique et mis en relief les problemes lie's 3 la quantite d'eau douce disponible en indiquant que seule une infime quantite des ressources mondiales en eau pouvait etre conside"re~e comme disponible pour la consommation humaine. II avait par consequent fallu de"finir des termes comme "eau renouvelable",

"contraintes en matiere d'eau" et "penurie d'eau" pour illustrer la situation en matiere d'eau aux niveaux regional et national.

15. Bien que I'eau douce soit une ressource abondante dans certaines parties du continent africain, seule une quantite minime peut actuellement etre utilisee. Une variation considerable dans la repartition de la pluviometrie dans plusieurs regions de I'Afrique contribue a creer une penurie d'eau dans plusieurs pays. II existe egalement une importante disparite dans la repartition des ressources en eau du continent. Environ 50% des ressources totales en eaux de surface de I'Afrique se trouvent dans le seul bassin fluvial du Congo/Zaire, tout comme 75% des ressources totales en eaux sont concentres dans huit grands bassins. II n'y a pratiquement pas d'endroit en Afrique sans eau souterrarne, mais celle-ci ne fournit que des quantity's limitees pour la consommation et I'irrigation a petite echelle.

Defis qui se posent a 1'Afrique

16. II existe un certain nombre de defis qui influent directement ou indirectement sur les ressources en eau du continent et qui sont recapitule"s comme suit :

(a) les pressions demographiques de plus en plus fortes, la pollution des cours d'eau et des aquiferes resultant des activites humaines, qui ont entraTne une forte augmentation des besoins en eau douce et potable;

(b) les guerres civiles ont cause" des problemes dans un certain nombre de pays; elles ont entrave la mise en valeur des ressources en eau et exerce" des pressions accrues sur les maigres ressources;

(c) le changement climatique est egalement reconnu comme ayant sur I'eau des consequences graves qui ne sont pas encore quantifiables;

(d) les degats provoques par les inondations, la secheresse et la desertification ont des effets nefastes sur les economies africaines;

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(e) les contraintes en matiere d'eau ont une incidence particuliere sur I'economie africaine.

C'est I'irrigation qui consomme le plus de ressources en eau. Les usages de I'industrie

croissent rapidement.

17. La pe"nurie aigue d'eau potable que connaissent de nombreuses regions d'Afrique souligne la

necessite de planifier pour assurer une utilisation optimale et l'e"laboration de politiques et programmes pour la mise en valeur et la gestion des ressources en eau.

Mesures recommandees

18. Le rapport recommande entre autre les mesures suivantes :

(a) il est necessaire de renforcer les moyens des institutions s'occupant des ressources en eau afin de mettre en place des systemes de gestion des ressources en eau financierement viables et de formuler des politiques qui permettent de la souplesse, quant il s'agit de repondre a revolution de la situation economique, et d'eviter les recouvrements en matiere de responsabilite;

(b) la priority devrait aussi etre accorded aux questions de same liees a I'eau;

(c) des politiques de tarification de I'eau et de I'energie devraient etre envisagees afin d'encourager I'industrie a utiliser plus rationnellement les ressources;

(d) le concept de partage des eaux des bassins fluviaux/lacustres et des aquiferes communs doit etre elargi et envisage^ dans le contexte du d6veloppement durable pour satisfaire la demande actuelle et future;

(e) les transferts entre bassins devraient etre envisages comme une solution aux niveaux national et regional; et

(f) les potentialites enormes en matiere d'irrigation et d'energie hydroe~lectrique en Afrique doivent etre exploiters davantage.

Resume des d6bats

19. Les de"bats ont porte essentiellement sur la precision des donnees et des statistiques figurant dans le rapport. Les participants ont e"te~ informes que ces dernieres avaient 6t6 tirees des publications de I'ONU et de la Banque mondiale de meme que d'un rapport recent 6tabli par Population Action International a Washington (Etats-Unis). A cet egard, les participants ont et6 pries de verifier les donnees fournies et de communiquer a la CEA des donnees r^centes et actualists pour la mise a jour du rapport.

20. La Conference a fait siennes les recommandations contenues dans le rapport (voir paragraphe 1.5).

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THEME 2 : Les mecanismes institutionnels pourI'&valuation et la gestion intSgrees des ressources en eau en Afrique

Orateur principal : N.P. Sharma {Division Afrique, Banque mondiale) Resume de I'expose

21. L'orateur a informe la Conference que la Banque mondiale etait actuellement engagee dans reiaboration d'une strategie globale de gestion des ressources en eau pour i'Afrique subsaharienne;

d'ou I'importance de revaluation des ressources en eau dans la mise en oeuvre d'une telle strategie qui reflete la situation, les besoins et les priorites des pays africains.

Defis pour I'Afrique subsaharienne

22. Les pressions s'exercant sur les rares ressources en eau vont s'intensifier en raison de la croissance de"mographique rapide, de I'urbanisation, de la degradation des sols, de la deforestation et du de"veloppement des activites economiques. En consequence, des solutions et des options pour une utilisation durable des ressources en eau doivent etre trouvges a travers des politiques, des strategies et des actions efficaces de gestion des ressources en eau, avec la participation de toutes les parties prenantes.

23. Bien que I'Afrique subsaharienne dispose encore d'6normes potentiates en eau, meme si elles sont irrggulierement reparties dans le temps et dans I'espace, les pays doivent appliquer un cadre global, fonde sur une approche multisectorielle integree si Ton veut pleinement faire face a ces defis.

La demande d'eau par habitant est en augmentation, tout comme le cout unitaire de I'eau; par consequent il convient de promouvoir I'utilisation efficace de I'eau afin d'ameliorer I'accessibilite" a

une ressource sure.

24. Pour faire face a ces defis, il faut renforcer les capacites nationales et regionales pour la gestion des ressources en eau. La participation des parties prenantes est essentielle, aussi bien dans la gestion des ressources en eau que pour la protection des bassins, des zones humides et des zones marginales. La fixation de tarifs equitables de I'eau, I'octroi d'incitations, la re"glementation et la cooperation regionale sont certains des instruments devant etre examines et mis en oeuvre pour relever les d£fis auxquels fait face I'Afrique subsaharienne. Au niveau national, le marche, le secteur public et les populations peuvent jouer un r6le important dans la gestion de I'eau. Un imp£ratif important consiste a promouvoir un partenariat solide entre ces principals parties prenantes.

Objectifs strategiques

25. II y a trois objectifs strategiques a examiner dans la gestion des ressources en eau : la conception, la methode et les principes directeurs. Au nombre des questions a examiner ici figure la politique de la Banque mondiale sur la gestion des ressources en eau (qui constitue maintenant un document de consensus), le droit de propriete, I'engagement et I'orientation vers le partenariat africain, la consultation et la cooperation. La me"thode consiste a eiaborer une strategie de gestion des ressources en eau pour I'Afrique subsaharienne qui consolide les lecons apprises, les meilleures pratiques et les portefeuilles d'investissement existants.

(15)

8

26. Les principaux objectifs stratSgiques reposent sur six piliers essentiels, a savoir:

deveioppement des capacites locales et mise en valeur des ressources humaines;

participation de toutes les parties prenantes;

etablissement de mecanismes de cooperation regionale;

realisation d'investissements multisectoriels a long terme;

renforcement des connaissances et des systemes d'information;

correction des insuffisances du marche et dans le domaine des politiques.

Ces piliers essentiels sont fondes sur I'utilisation durable et equitable des ressources en eau.

L'utilisation durable des ressources en eau tient compte de I'efficacite (ou de la croissance) et de considerations ecologiques

Mecanismes institutionnels

27. Les mecanismes institutionnels sont le reflet d'une bonne administration, d'une structure souple et fiable, de la capacity d'adaptation et de la transparence; de la capacity d'adaptation en matiere financiere; et de la planification, de I'execution et du suivi qui requierent une bonne base de donnees, des connaissances et des progres technologiques.

Qui sont les "parties prenantes"?

28. Ce sont les gouvernements (ministeres de tutelle, municipalites, institutions semi-publiques), les organisations non gouvernementales, le public (les populations), les generations futures, le secteur prive" et la communaut£ internationale.

29. Dans "populations" nous pouvons inclure les groupes ayant des inte"re"ts particuliers, les agriculteurs, les menages, les associations de consommateurs, les groupements de fermiers, les femmes et les communautes locales. Bref, dans les strategies globaies devant permettre une gestion durable des ressources en eau, il conviendrait de tenir compte des parties prenantes qui influent sur l'utilisation de I'eau ou en subissent I'effet, ainsi que des activite"s qui influencent la quantite et la qualite de I'eau.

Quels sont les enjeux?

30. Ces enjeux incluent I'acces a I'eau, les options pour son utilisation future, la protection a assurer en vue de pouvoir en disposer a long terme, et la security des sols. La participation des parties prenantes est subordonnee a des conditions qu'elles doivent necessairement remplir et qui vont bien au-dela de la gestion des ressources en eau. II s'agit de la democratisation, de la bonne gestion des affaires publiques, de la stabilite politique, de la mise en place de politiques et d'un cadre de re"glementation propices, ainsi que des objectifs et priorites de deveioppement clairement definis.

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31. II conviendrait done d'examiner avec largeur d'esprit et de facon integree les problemes relatifs aux ressources en eau, tout en ayant des ide"es claires sur la mise en place et le renforcement des capacit6s, dont font partie les systemes d'information et des bases de donne"es ameliores tenant compte des inte>ets des parties prenantes.

Resume des debats

32. Au cours des debats qui ont suivi, des points de vue ont ete exprimes et les questions posees comme suit :

les institutions et responsables africains ont tendance a ne pas tenir compte des recommandations des conferences pr6c6dentes;

la fragmentation des institutions chargees des questions relatives a I'eau peut constituer une entrave a revaluation et a la gestion des ressources en eau, il est done recommande de proc6der a une analyse et a une Evaluation approfondies de cet aspect. Toutefois, cette fragmentation peut resulter des experiences acquises par le passe dans le domaine de la mise en valeur de I'eau dans le pays, et ne devrait pas etre consideree comme un important probleme a resoudre;

il conviendrait, pour trouver des solutions adSquates aux problemes qui se posent en matiere de gestion des ressources en eau, de renforcer la coordination et les concertations au niveau institutionnel;

le regroupement sous une seule organisation des institutions nationales chargers de la gestion des ressources en eau pourrait amener ['administration centrale a mieux r^partir les ressources budge"taires requises pour le fonctionnement de ces institutions.

Toutefois, dans certain cas le regroupement sous la tutelle d'un seul ministere n'a pas permis de resoudre tous les problemes lies a la gestion de I'eau;

il conviendrait de se pencher plus attentivement sur la tarification de I'eau, qui peut produire des effets contraires a ceux recherche"s. Les populations pourraient ainsi recommencer a utiliser de I'eau non potable si les prix s'averaient trop 6lev£s; il faut garder present a I'esprit qu'en Afrique subsaharienne, les communautes locales considerent I'eau comme un bien gratuit;

le paiement des donnees relatives a revaluation des ressources en eau peut contribuer a limiter les pressions d'ordre budgetaire; mais a quel stade les donnees hydrologiques sortent-elles du domaine public? La commercialisation des donnees hydrologiques pourrait egalement gener la coordination au niveau regional;

la privatisation totale ou partielle semble etre la solution a adopter e"ventuellement pour gerer les ressources en eau; mais le secteur prive va-t-il entreprendre toutes les activites menees par les organismes publics?

Ce que desire le public, et ce qui l'inte~resse avant tout, e'est un approvisionnement sur en eau a tout moment. Pour ce faire, il conviendrait de decentraliser et d'assurer la coordination de cet approvisionnement aux niveaux national et regional. Les institutions des Nations Unies devraient egalement mieux assurer la concertation, la coordination et les consultations afin d'eviter le double emploi dans les programmes

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et activites. II conviendrait d'insister sur le rdle du secteur prive et de garantir une certaine flexibilite dans la gestion des ressources en eau;

II faudrait se pencher tres serieusement sur les experiences acquises au niveau local, notamment dans le cas des terres arides ou il existe des initiatives basees sur I'agriculture pluviale et I'irrigation.

THEME 3 : Systemes de base pour /'observation des ressources en eau et la va/eur Sconomique de I'eau et des donnees relatives S I'eau dans le developpement de I'Afrique.

Orateur principal: S.van Biljon (Afrique du Sud)

Resume de I'expose

33. Une communication intitulee Systemes de base pour I'observation des ressources en eau et la valeur Economique de I'eau et des donnees relatives a I'eau dans le developpement de I'Afrique a et6 presentee par I'orateur.

34. Apres avoir rappelS les principales conclusions de ('Evaluation Hydrologique de I'Afrique Subsaharienne relatives au declin des services hydrologiques, au manque de main-d'oeuvre qualifiee, a I'entretien insuffisant du materiel, aux problemes de s^curite et au manque d'etudes sur les eaux souterraines, I'orateur a axe" son expose sur I'expSrience de I'Afrique du Sud dans la mise en place et I'exploitation des reseaux de mesure des eaux de surface, des eaux souterraines et de la qualite de I'eau et dans I'estimation de la valeur economique de I'eau et des donnees relatives a ce secteur.

Systemes de base pour I'observation des ressources en eau: I'experience de I'Afrique du Sud

35. Le processus de conception et de planification de ces reseaux de mesure (eaux de surface, eaux souterraines, qualite de I'eau) prend en compte les variables a mesurer, la frequence requise pour les observations, I'emplacement des stations, la precision demanded pour les mesures et la dure"e des observations. Ce processus de conception et de planification respecte les recommandations du Guide des pratiques hydrologiques de I'OMM. II en est de meme de I'organisation des activites de collecte, de traitement, d'analyse et de mise a disposition des donnees et informations necessaires pour la prise de decision. Les materiels de mesure tout comme les procedures et methodes d'observations sont standardises.

36. II est e~galement a noter que les systemes de base pour I'observation des ressources en eau sont aussi, et avant tout, planifie"s et exploites en fonction du budget dont dispose les services qui en ont la charge. En effet, les activites de collecte, de traitement et revaluation des ressources en eau sont chers, et il s'agit de trouver un juste compromis entre la pertinence des objectifs assignes a ces activites et les capacity's financieres des services hydrologiques.

37. En Afrique du Sud, et dans la plupart des pays d'Afrique en general, les reseaux de mesure des eaux de surface sont plus developpes que ceux relatifs au suivi des eaux souterraines et de la qualite de I'eau, qui sont pourtant importants pour le developpement des pays africains.

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Valeur economique de I'eau et des donnees qui y sont relatives

38. L'orateur a ensuite aborde ('experience de I'Afrique du Sud dans I'estimation de ta valeur economique de I'eau et des donnees qui y sont relatives. La demarche consiste a accorder une valeur Economique statique qui serait semblable a la valeur d'une police d'assurance-vie, laquelle ne prend une valeur financiere effective qu'a la mort de I'assure. Pourtant, cette assurance doit etre reconduite pe>iodiquement pour se protEger. De meme, il faut que les pays africains acceptent d'investir dans la collecte, le traitement et ['analyse des donnees relatives aux ressources en eau pour esperer optimiser le cout des projets.

39. Une valeur economique dynamique peut etre egalement accordee a I'eau et aux donnees relatives a I'eau en raison du developpement croissant de la demande qui se fait jour dans les differents pays.

40. Enfin, le document note I'importance de ('estimation du "cout d'opportunite" des donnees relatives aux ressources en eau, par rapport a certains projets precis et par rapport a la sauvegarde de la qualite de I'environnement.

Resume des debats

41. Les commentaires qui ont suivi cet expose ont mis I'accent sur I'importance de la mEthodologie a suivre pour faire une bonne estimation de la valeur Economique de I'eau et des donnEes qui y sont relatives et qui devrait comporter des elements essentiels tels que: la richesse generEe par le maintien de la qualite de I'eau (cout d'opportunitE); le dElai de mise a disposition des donnees; et la precision et la pertinence des donnees elaborees.

THEME 4 : Renforcement des capacites, mise en valeur des ressources humaines, tendances de la technologie et matSriels pour I'evaluation des ressources en

eau

Orateur principal : L. Oyebande

Resume de ('expose

42. L'evaluation des ressources en eau consiste a determiner les sources, I'etendue, la fiabilite et la qualite des ressources en eau, de sorte a pouvoir ^valuer les possibilites d'utilisation et de contrOle de ces ressources.

Renforcement des capacites, mise en valeur des ressources humaines et problemes et besoins en matiere de formation

43. Les besoins et les difficultes en matiere d'evaluation des ressources en eau se prEsentent comme suit : (a) renforcement des institutions et mise en valeur des ressources humaines a tous les niveaux; (b) manque d'hydrologues qualifies et d'hydrauliciens pour produire des donnees hydrologiques et pour gerer de maniere satisfaisante les services hydrologiques. C'est ce qui ressort du projet d'evaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne. La recession economique a ete rendue responsable de la disparition virtuelle des activites hydrologiques.

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Renforcement des capacites, participation populaire et cadres institutionnel, juridique et d'orientation

44. Le renforcement des capacites comporte trois volets : (a) creation d'un environnement propice offrant un cadre d'orientation et un cadre juridique appro-pries; (b) developpement institutionnel, y compris la participation de la communaute; (c) mise en valeur des ressources humaines. Les politiques d'approvisionnement en eau et des a Lit res sous-secteurs, notamment la legislation nationale sur I'eau, les traites internationaux ainsi que la sensibilisation et la participation des populations, jouent un role important dans toute Evaluation efficace des ressources en eau.

45. Les decideurs politiques assument une responsabilite particuliere en ce qui concerne les projets relatifs aux ressources en eau. L'eValuation des ressources en eau devrait etre incorporee dans la strategie de developpement general, et non seulement les experts et les administrateurs mais aussi le grand public devraient contribuer au plan, d'ou la necessite de deleguer comme il se doit I'autorite"

en matiere devaluation des ressources en eau au niveau le plus bas possible, afin que les personnes concerned ou touchSes soient represented.

Tendances de la technologie et materiels de formation

46. Souvent, les pays en developpement commettent I'erreur d'acheter des technologies et negligent d'investir dans des programmes fondamentaux. Les institutions universitaires et de recherche devraient §tre encouragees a reorienter leurs travaux de recherche et leur formation en vue de satisfaire les besoins du secteur industriel. D'un autre cote\ le secteur industriel devrait s'associer aux instituts de recherche et 6tablissements d'enseignement supe>ieur menant des activites en matiere de science et de technologie. Par consequent, le partenariat entre university, gouvernements et industries revet une importance cruciale.

47. Le succes du transfert des technologies exige que celles-ci soient adapters aux valeurs et aux structures sociales du nouvel environnement. II faut mettre en place des capacity's approprie"es en Afrique pour effectuer des choix rigoureux, introduire des innovations et adopter et assimiler des modeles etrangers ainsi que des experiences comme celles des pays de I'Asie du Sud-Est, en particulier du Japon et de la Coree.

48. Des associations professionnelles nationales ou regionales sont particulierement necessaires, surtout pour mettre en place un r£seau d'information approprie permettant de rapprocher les ingenieurs et les scientifiques. C'est la un instrument utile pour convaincre, d'un commun accord, les dirigeants politiques d'allouer les ressources necessaires.

Conclusions et recommandations

49. La deterioration rapide des conditions socio-6conomiques en Afrique resulte du fait que les pays n'ont pas pu deveiopper et maintenir leurs capacites scienttfiques et technologiques locales.

Les pays africains devraient envisager de consacrer 1 a 2% de leur PNB au developpement de la recherche scientifique.

50. Disposant d'au moins 54 cours d'eau et bassins lacustres et de plusieurs zones aquiferes internationaux, les Economies africaines doivent mettre leurs ressources en commun en intensifiant la cooperation entre pays riverains.

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51. Les plans de mise en valeur des ressources humaines devraient etre elabores par chaque institution a titre individual, mais §tre bien inte"gres au plan general. Les conditions d'emploi du personnel charge" d'evaluer les ressources en eau devraient etre considerablement ameliorees. La recherche - developpement Ii6e a revaluation des ressources en eau merite une plus grande attention.

Elle devrait etre mieux coordonnee aux niveaux national et regional par la pleine utilisation des ressources locales et re"gionales, de sorte a assurer le developpement durable.

Resume des debats

52. Pour ce qui est de passer d'un service gratuit d'approvisionnement en eau dans les zones rurales a un service payant, les populations des zones urbaines et rurales sont disposers a payer si elles beneficient d'un approvisionnement fiable et suffisant. S'agissant du niveau d'education ne"cessaire en matiere d'hydrologie, I'orateur a indiquS que I'hydrologie, considered comme un cours de luxe au niveau des hautes Etudes universitaires, pouvait Stre ramen6e au niveau du premier cycle universitaire dans le cadre de la formation a I'environnement. On pourrait egalement enseigner I'hydrologie dans les 6coles primaires et secondaires.

53. II existe en Afrique une main-d'oeuvre qualifiee suffisante, mais qui manque d'experience.

L'utilisation d'experts Strangers ignorant les conditions locales continue de nuire a la formation de competences techniques locales.

THEME 5 : Politique, strategie et plan d'action pour revaluation des ressources en eau en Afrique

Orateur principal : M. A. Sakho (Cote d'lvoire)

54. M. M. A. Sakho, en sa qualite de president du Groupe de travail d'hydrologie de CAR I de reorganisation mete~orologique mondiale (OMM), a presente un document intitule "Programme des ressources en eau en Afrique - Politique, strategie et plan d'action pour revaluation des ressources en eau", e"tabli par des experts africains avec le concours de I'OMM. Ce document avait pour objet de proposer des modalitSs permettant de dSfinir des mesures realistes et financierement abordables pour donner suite aux recommandations du programme de la Banque mondiale et du PNUD portant sur revaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne et dans le cadre duquel avaient ete realisees des Studes exhaustives des organismes nationaux, ainsi que des qualites et des defauts des donnees et de I'information touchant les ressources en eau, dans 40 pays d'Afrique subsaharienne de 1988 a 1992. II n'y avait pas eu de rapport 6tabli pour le Kenya, I'Ethiopia, le Liberia, Madagascar et I'Afrique du Sud. L'etude relative a la Namibie est en cours d'achevement. Un document proposant des mesures pour les pays du Maghreb ayant 6te presente separe"ment, tout le continent a done 6te traite".

55. Le texte final de I'"African Water Resources Assessment Programme - Framework of Action Plan (AWRAP)" (programme devaluation des ressources en eau en Afrique - Cadre pour le plan d'action) est donne dans rAnnexe 3. On ne I'a done pas resume ici. Les principaux points et idees souleves apres la presentation du document sont resumes ci-dessous.

(a) Le projet de la Banque mondiale et du PNUD portant sur une evaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne avait permis de constater et d'evaluer le declin des activites de surveillance des ressources en eau dans la plupart des pays et recommandait quelque 200 projets nationaux et regionaux permettant de traiter "la maladie" mais

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sans mettre en evidence les causes du declin. Le cout total des projets proposes s'elevait a environ 200 millions de dollars, dont plus de la moitie devait payer les services d'experts Strangers. Ce "traitement" one"reux avait 6t& concu comme si des fonds exterieurs abondants etaient a disposition pour le financement des projets. De toute evidence, les projets n'avaient pas 6t6 mis au point dans le contexte economique des pays et n'en tenaient pas compte. La valeur de leur rapport cout-utilite n'avait pas ete etablie. Les rapports ne traitaient pas de la question du cout devant rester abordable et de la viability des systemes d'observation et des institutions chargees de les faire fonctionner.

<b) Le programme de la Banque mondiale et du PNUD presentait les solutions au probleme de la mise en place de moyens de maniere simpliste, en termes de formation et non de participation d'une main-d'oeuvre nationale qualified pour l'exe"cution et a la gestion des projets, ce qui permettrait de creer des emplois.

(c) Pour diverses raisons, notamment la maniere dont les projets avaient ete formulas et egalement la r^orientation des politiques relatives au financement exterieur, aucun des projets recommande's par le programme de la Banque mondiale et du PNUD n'avait obtenu de financement. Par consequent, la Conference arrivait a point nomm6 pour tracer les lignes directrices des strategies et des actions qui seraient entreprises aux niveaux national et regional pour adapter le projets de la Banque mondiale et du PNUD a la situation apparue depuis sa conception et, partant, pour accelerer leur realisation.

Pour ce qui est des mesures plus specifiques, a prendre a un niveau infe>ieur, elles seraient mises au point par des organes sous-regionaux.

(d) La Conference se produit a un moment ideal pour combler la lacune laisse"e par le programme de la Banque mondiale et du PNUD concernant la recherche des causes du declin, sans laquelle il serait difficile de trouver des solutions viables pour le long terme.

(e) Le grand objectif a long terme propose par le cadre du plan d'action AWRAP est de remettre en etat, de mettre en place et/ou d'adapter les moyens institutionnels, humains et techniques necessaires dans les pays et les organes regionaux concernes afin qu'ils soient, de facon durable et ininterrompue, en mesure d'evaluer les ressources nationales en eau.

(f) En plus des considerations techniques et des aspects economiques, sociologiques et politiques lies a cette question, la Conference visait a appeler I'attention des pays sur la rapidite de revolution et du passage des approches traditionnelles aux approches nouvelles, ce qui impliquerait peut-etre un changement des mentalites. A cet egard, les projets recommand£s dans le cadre du Programme de la Banque mondiale et du PNUD devraient etre reevalues, faire I'objet d'une etude minutieuse et e"tre adaptes dans toute la mesure voulue; tout nouveau projet propose devrait tenir compte de la situation economique actuelle des pays et des regions.

(g) Les mesures proposees devraient s'inscrire dans des priorites etablies, compte tenu du niveau de I'investissement requis et des modalites suivant lesquelles les efforts pourraient etre entrepris sur le plan interieur.

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(h) II conviendrait de recenser les nouvelles initiatives, telle que "Hydrological Cycle Observing System for Africa" (HYCOS-Africa) et d'autres, et de les promouvoir le cas echeant.

(t) Le projet AWRAP devrait prendre en consideration les programmes actuels et futurs portant sur le secteur des ressources en eau entrepris par d'autres organisations internationales competentes.

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DEUXIEME PARTIE - PROGRAMME D'EVALUATION DES RESSOURCES EN

EAU DE L'AFRIQUE - POLITIQUE,

STRATEGIE ET PLAN D'ACTION

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II-1 CADRE CONCEPTUEL

56. Le plan d'action propose ( voir section 11-3 ci-apres ) se situe dans une approche globale de de"veloppement du secteur de I'eau, pour enfin repondre aux problemes poses depuis les annees 80, et dont les tentatives de solutions se sont essentiellement interesse"es aux manifestations des disfonctionnements du systeme. L'e"valuation des ressources en eau n'est pas une fin en soi, mais elle est le maillon indispensable pour une prise en compte effective et efficace de I'eau dans le developpement. II faut done penser globalement et agir selectivement, ce qui amene a considerer que le programme propose doit interesser tous les acteurs nationaux d'une part, et d'autre part toutes les agences d'aide au developpement, pour qui la mattrise des ressources en eau est un prealable.

57. La conception de ce programme s'appuie fortement sur le chapitre 18 du programme "Agenda 21" de la CNUED, dont les 7 programmes sont les suivants:

(a) mise en valeur et gestion integree des ressources en eau;

(b) evaluation des ressources en eau;

(c) protection des ressources en eau, de la qualite de I'eau et des ecosystemes aquatiques;

(d) approvisionnement en eau potable et assainissement;

(e) eau et deVeloppement urbain durable;

(f) eau et durability de la production alimentaire et du developpement rural;

(g) impact du changement climatique sur les ressources en eau.

58. Dans ce contexte, revaluation des ressources en eau apparatt comme un facteur limitant, sans lequel il ne faut pas esperer promouvoir le role de I'eau dans le developpement de I'Afrique. Telle est la raison pour laquelle il est indispensable d'e"laborer cette strate~gie pour revaluation des ressources en eau de I'Afrique, dont I'objectif g6ne>al a long terme est de:

Restaurer, constituer et/ou adapter le potentiel institutionnel, humain, financier et technologique des organismes nationaux et regionaux concerned, afin de les rendre aptes a evaluer les ressources en eau nationales d'une maniere durable et continue pour la mise en valeur, la gestion et la protection des ressources en eau.

59. Pour atteindre cet objectif, il est n6cessaire d'elaborer une serie de mecanismes pour soutenir et assister revaluation des ressources en eau et de promouvoir les strategies de gestion de ces ressources a l'6chelle nationale, qui reposent sur une approche inte'gre'e et globale de I'ecosysteme.

60. Le programme et les actions proposes dans ce texte ont ete concus en prenant en consideration des facteurs e"conomiques, sociologiques, e"cologiques et de politique regionale, aussi bien que le caractere international de certains bassins fluviaux, lacustres et hydroge"ologiques. Les points suivants ont un effet important sur la strategie et le plan d'action proposes:

(a) Le suivi et revaluation des ressources en eau constituent normalement un service gratuit, ge"ne>alement fourni par les organismes gouvernementaux. Cependant, la plupart des pays n'ont pas e~te" capables de maintenir ce service, principalement du fait de la mauvaise situation dans laquelle se trouvent la plupart des economies nationales, mais aussi parfois de I'usage inefficace des fonds nationaux et de ceux provenant de I'aide exte>ieure. La ou des credits ont ete fournis pour des projets concernant le developpement et la gestion des ressources en eau et que dans le cadre de ces projets on a identifie la ne'eessite d'une Evaluation des ressources en eau de facon continue, les conditions sont plus favorables pour I'organisme gouvernemental.

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(b) Le rythme relativement lent du developpement economique durant la derniere decennie a generalement eu pour consequence un faible niveau de demandes pour revaluation

des ressources en eau, ainsi que pour des donnees en relation avec I'eau. Tres peu

de pays ont ete capables de maintenir le status quo. Cependant, dans le "nouvel ordre

economique mondial", il est possible que la croissance s'ameliore en Afrique; mais les gouvernements pourraient ne pas etre prets a faire face a une demande accrue d'information sur I'eau.

(c) Dans certains pays, il existe deja dans le secteur de I'eau un personnel qualifie considerable. Mais I'accroissement des competences est reste negligeable en Afrique,

parce que la participation du personnel qualifie aux projets reels de developpement et aux processus de decision est tres limitee, du fait de la sous-estimation de ('expertise africaine et d'un recours trop systematique a I'expertise etrangere. C'est probablement le frein le plus important au developpement d'une vraie competence et c'est I'un des effets negatifs importants des modalites de la mise en oeuvre de I'aide exterieure.

(d) La facilite" d'importer un equipement hydrologique, meme simple, qui aurait pu etre fabrique localement, a renforce le "syndrome de dependance", ce qui a eu pour effet une perte d'initiative, et de capacite d'entreprendre qui sont de puissantes forces d'entratnement pour la mise au point d'une technologie autochtone, en vue de la mise en place de capacites et de la durabilite. Plusieurs plans d'action panafricains ont reconnu la nature intersectorielle de la technologie et la necessite de promouvoir la mise au point et I'adaptation de la technologie autochtone en vue de I'autosuffisance.

(e) Les dispositifs institutionnels instaures dans le domaine des ressources en eau sont peu developes, mais pas autant que tendent a I'affirmer de nombreuses etudes.

(f) De meme que I'eau a un prix qui doit etre paye, de meme revaluation des ressources en eau et la fourniture de donnees ont une valeur concrete qui devrait §tre payee d'une facon ou d'une autre. Les donnees et les informations sur I'eau ont une valeur tres concrete comme les releves statistiques de population ou portant sur le commerce et les echanges, sinon plus.

(g) La dispersion entre differents interets sectoriels de la gestion des ressources en eau ne devrait pas etre forcement consider comme un obstacle au progres et au developpement. De I'avis general il pourrait y avoir un besoin de renforcer la coordination globale et le controle de la qualite des donnees, de preference par un organisme gouvernemental. C'est une facon de faire courante pour un ministere sectoriel ou un organisme regional participant directement a la production de nourriture, d'energie ou a la fourniture d'eau aux communautes, de mettre en place et de faire fonctionner son propre systeme d'observation des ressources en eau pour ses propres besoins, qui ne peuvent etre satisfaits par I'organisme charge de revaluation des ressources en eau, lequel n'en a pas les moyens, car ses travaux ne lui apportent pas les ressources necessaires. Par souci d'efficacite, pour controler la qualite de donnees et 6viter les doubles emplois, de tels systemes d'observation sectoriels pourraient etre donne"s en sous-traitance a I'organisme specialise national responsable.

(h) Le probleme de revaluation des ressources en eau n'est pas tellement un probleme de technologie, mais il est plutot en rapport avec les facteurs institutionnels et la gestion.

Du fait que les organismes s'occupant de revaluation des ressources en eau sont generalement de petites unites au sein de grands ministeres, leur action n'est pas suffisamment mise en valeur. Cela vient surtout de ce que ces organismes negligent d'utiliser les donnees qu'ils recueillent eux-me"mes pour produire des etudes concretes.

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que les autorite's et les institutions publiques et privees reconnaTtraient comme une contribution de valeur aux projets de developpement, ou comme un apport essentiel a la gestion des systemes de ressources en eau.

(i) Plus de 200 projets nationaux ou re*gionaux potentiels ont e"te" proposes dans revaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne. Us ont ete concus comme si une aide exterieure abondante etait immediatement disponibie pour les mettre en oeuvre.

II est necessaire de les ajuster au contexte economique actuel des pays concernes. II faut prouver leur rentabilite, y compris du point de vue de I'adequation et de la durabilite des systemes d'observation et des institutions qui les gerent. Les projets pour le developpement des competences ont ete mal concus et ont ete consideres de facon simpliste en termes de formation et non par la participation d'un personnel competent disponibie au plan national pour la mise en oeuvre et a la gestion de projets, ce qui fournirait des emplois.

(j) La solution a la situation actuelle depend de la volonte politique des gouvernements nationaux eux-memes. Cette volonte politique doit se traduire dans bien des cas par des revisions politiques, une reforme institutionnelle et des programmes de developpement.

(k) II est clair que les cercles gouvernementaux sont sensibles aux nouvelles tendances, aux nouveaux points de vue et aux propositions nouvelles, en ce qui concerne le besoin d'innovation et le desir d'aller de I'avant en s'appuyant sur les propres efforts du pays et en utilisant I'aide exterieure de facon plus efficace.

(I) Les gouvernements africains ont reconnu le role primordial de I'eau dans le developpement economique et social de I'Afrique. Pour cette raison, des projets sont executes pour I'approvisionnement en eau, la production d'energie hydroelectrique et la production alimentaire. Malheureusement, dans de nombreux cas, ces projets ont echoue en raison d'une evaluation insuffisante des ressources en eau. Malgre cette situation, les politiciens et d'autres decideurs ne saisissent pas pleinement ['importance d'une evaluation de base des ressources en eau.

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22 11-2 LA STRATEGIE

Le probleme

61. L'Evaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne a confirme le se>ieux declin des reseaux d'observation hydrologique ainsi que de la quality des donnees recueillies, dans les pays au sud du Sahara. La densite du re"seau n'est plus adequate pourfournir I'information demandee. Le declin de

ces services est telle que I'on a atteint un stade ou il ne leur est plus possible de fournir des donnees

ne"cessaires et precises pour les projets d'inventaire et de mise en valeur des ressources en eau, au niveau national ou/et au niveau des bassins fluviaux, sans parler de I'importance essentielle de leurs

apports aux programmes re"gionaux et internationaux.

62. Simultan6ment toutes les conclusions des divers rapports, conferences et previsions ont prouve" que I'eau devient un produit de plus en plus rare pour beaucoup de pays africains, du fait de la rapide croissance de la population {jusqu'a 4% de croissance par an, au cours des 30 dernieres annees), de I'urbanisation, de I'activite economique en expansion, avec des besoins futurs et presents accrus. Mais la rarete n'est pas le seul probleme relatif a I'eau auquel les pays africains ont a faire face. L'exces d'eau (inondations), I'eVosion et la sedimentation, la deterioration de la quality de I'eau et sa pollution sont e"galement des problemes qui entravent le developpement de I'Afrique. Ces

problemes ne peuvent etre resolus sans des informations et des donnees fiables, fournies par les services nationaux specialises.

63. II faudra donner a la gestion des ressources en eau menee par les organismes charges des

ressources en eau le r6le qui lui revient, dans des efforts accrus tendant a lutter contre la

desertification et a atte"nuer les effets des secheresses, si I'on veut contribuer a atteindre I'objectif

que constitue la securite alimentaire au cours de la de"cennie prochaine.

64. L'absence de strategies appropriees devaluation des resources en eau entrave les efforts visant a eviter la perte de terres productives, en raison de la degradation des sols causee par rerosion qui constitue 6galement une source du probleme de la sedimentation, en particulier dans les zones arides et semi-arides d'Afrique.

65. La comprehension des causes de cette situation devrait permettre d'eiaborer une strategie- cadre pour s'attaquer avec des moyens realistes aux principaux problemes developpes dans le rapport sur revaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne.

Les causes

66. II ne fait aucun doute que la cause premiere et fondamentale du declin des systemes devaluation et de gestion des ressources en eau aux niveaux national et aussi sous-regional et des bassins versants fluviaux internationaux est la degradation de la situation economique de la plupart des pays de la region, qui a ralenti, voire meme fait regresser, leur developpement economique et social. Mais ce n'est pas la seule raison. A cote de la situaton economique il y a plusieurs autres causes de nature historique et structurelle qui existaient prealablement. La situation economique difficile a revele et aggrave les problemes.

67. Le declin des systemes devaluation et de gestion de ressources en eau dans la region est generalement associe au fait que les responsables politiques et les decideurs des pays, et meme de nombreux donateurs:

(i) ne sont pas informes de la rarete de I'eau ni de la facon dont cette situation empirera dans les prochaines decennies;

(ii) ignorent comment on pourra pallier le manque d'eau;

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(iii) ignorent la valeur de I'eau;

(iv) ignorent les couts economiques et humains dus aux desastres lies a I'eau;

(v) ne realisent pas a quel point dans un pays la croissance economique nationale, la sante et I'environnement general dependent de la fourniture d'eau de bonne qualite.

68. Cependant, beaucoup de pays africains ont, dans les annees recentes, pris conscience de leurs problemes lie's a I'eau. Ceux qui sont les dirigeants des differents secteurs socio-economiques y sont de plus en plus sensibilises. Les causes specifiques qui contribuent au declin mentionne ci- dessus sont les suivantes:

(a) En Afrique subsaharienne, les systemes devaluation et de gestion des ressources en eau ont ete mis en place, du moins dans la plupart des pays francophones et de nombreux pays anglophones ou lusophones, avant I'independance, avec une tres faible participation des gouvernements constitue"s apres les independences. Les credits de fonctionnement et de maintenance pour ces systemes etaient souvent fournis par I'aide exterieure.

(b) Les services nationaux ont ete de plus en plus limite"s a la collecte des donnees, a la maintenance et a la gestion des reseaux, alors que simultane'ment les bureaux d'etudes exterieurs et les experts etrangers realisaient, pour les organismes de donateurs, la majority des contrats dans le domaine de I'eau. Par consequent les services nationaux ont acquis peu d'experience dans les activites de developpement.

En outre, certains des agents de haut niveau des services nationaux ont plutot un profil universitaire et sont davantage interesses par la recherche scientifique que par

■'application des resultats. Par voie de consequence, ces services ne sont pas vraiment considers par leur propre gouvernement comme impliqu^s dans les processus de developpement, et les taches d'acquisition de donnees qui sont les leurs ne sont pas percues comme me'ritant un financement hautement prioritaire.

(c) Les services nationaux ont en general neglige de vendre leurs activites. Cela n'est pas seulement vrai pour I'Afrique, mais e~galement pour d'autres parties du monde. Par exemple, les annuaires, souvent publies par les services nationaux avec un retard de ptusieurs annees, sont trop souvent les seules productions visibles de ces services et sont evidemment d'une utility limited pour les gens qui se posent des questions sur les ressources en eau disponibles et leur impact sur le developpement socio- economique.

(d) En general les responsables politiques et les decideurs, et en ve~rit£ bien des donateurs ne sont pas conscients de la valeur economique de la collecte des donnees et du fait que le developpement des ressources en eau en depend. Le lien n'est pas fait entre les donnees et les informations recueillies par les services nationaux grace aux systemes d'observation et le processus de developpement. Le non spe"cialiste ne peut pas voir la relation entre une chronique de debits moyens journaliers a une station hydrologique donnee, ou entre la duree et I'actualit6 d'une serie de donnees de debit, et la performance d'un service des eaux.

(e) Les financements pour renforcer le fonctionnement et la maintenance des systemes d'observation et d'information pour revaluation et la surveillance des ressources en eau sont faibles, parce que les autres secteurs socio-e'conomiques ont habituellement la priority. Les hommes politiques et les d^cideurs de la plupart des pays africains affrontent un environnement economique qui se degrade, et ne sont pas prdts a investir leurs maigres ressources financieres pour des activites qui ne paraissent pas

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aider a resoudre des problemes urgents et particuliers a court terme. Pour la meme raison, ils ne donnent pas une grande priorite" a ces activit6s sur la liste des financements demandes a une aide exterieure, qui devient de plus en plus limitee.

(f) On assiste a une absence de politique et d'institutionnalisation adequate avec un

transfert de I'autorite et la flexibility qui devrait permettre I'implication et la participation des communautes locales {parties prenantes) dans revaluation des ressources en eau et le developpement viable, le fonctionnement et la gestion des

systemes.

(g) Les donateurs ont aussi a faire face a des difficulty economiques, bien qu'elles ne soient pas du meme ordre de grandeur que celles des pays africains. En general ils ont fait de grands efforts pour reduire le cout de leurs propres systemes nationaux d'information sur les ressources en eau. Reduction de personnel, reorganisation institutionnelle et en meme temps un certain degre de privatisation, amelioration de la productivity, optimisation des reseaux, intensification de I'emploi des technologies nouvelles, meilleure utilisation de I'information existante et de I'environnement scientifique, sont quelques uns des moyens utilises. II faut insister sur le fait que cela a ete possible parce que les agences concernees ne sont pas uniquement des fournisseurs de donne"es, mais utilisent elles-memes ces donne"es pour revaluation des ressources en eau, et elles ont un role reconnu dans les prises de decisions techniques et dans la gestion des eaux. Du fait des difficultes des donateurs, des effets relativement mediocres de leur investissement passe pour la "renovation", le

"renforcement", l'"amelioration" des reseaux et des services hydrologiques africains, et, surtout, du fait de la faible priorite que les gouvernements africains donnent en general a ces activity's, la plupart des donateurs ont adopte" une politique attentiste.

69. Une combinaison de toutes ces causes a plus au moins bloque la situation. Un cercle vicieux s'est developpe, dans lequel il n'y a pas de marche pour les donne"es a cause de la mauvaise situation economique et d'un faible niveau d'inte>et des gouvernements pour ce qui leur apparatt comme un investissement non rentable. De ce fait un maigre budget ordinaire est attribue a ces systemes, situation qui conduit a leur deterioration rapide, se traduisant par une reduction de la qualite et du volume des donnees et des informations disponibles. Le manque d'informations et de resultats hydrologiques qui aient de la valeur pour les hommes politiques et les decideurs reduit encore plus les investissements du gouvernement pour les services hydrologiques, fermant ainsi le cercle. Un paradoxe qui fait que lorsque la demande en eau en Afrique s'accroTt plus vite que jamais par le passe, la connaissance des ressources en eau africaines se degrade a une allure grandissante. Les projets de developpement des ressources en eau ne peuvent pas etre concus de facon optimale, non plus qu'il ne peuvent etre gere~s de maniere rentable et viable, du fait du manque de donnees de bonne qualite, en quantite" suffisante sur les ressources en eau disponibles et sur leur dynamique spatio-

temporelle. Cela extraTne un enorme gaspillage de fonds qui sont rares.

Motif et but de la strategie proposee

70. Le motif pour proposer la nouvelle strategie est de fournir une proposition coherente et re"aliste pour repondre aux problemes auxquels les pays africains ont a faire face pour ^valuer et gerer avec surety leurs ressources en eau, comme base pour:

• un developpement et une protection de I'environnement viables;

• leur participation, en tant que pays independants, aux programmes regionaux et internationaux.

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71. Le but de cette strategie est de rompre le cercle vicieux decrit plus haut et autant que possible rompre le "syndrome de dependance". Cela n'est possible qu'avec une approche completement nouvelle, avec la participation active et coordonnee de tous les acteurs: les responsables politiques et les decideurs nationaux, les services nationaux, les usagers, le grand public et les donateurs.

72. Comme les conditions varient d'un pays a I'autre, la strategie doit etre souple et adaptable.

LES PRINCIPALS PILIERS DE LA STRATEGIE PROPOSEE

1. if devrait y avoir des preuves irrefutables d'une initiative nationaie pour une activite impuisee par ia demande.

2. L'evaluation des ressources en eau devrait etre planrfiee et mise en oeuvre en fonction des capacites economiques nationales.

3. La voionte poiitique de cooperer a I'echelle des bassins fluviaux, facustres et hydroge'ologiques, aux niveaux sous-regional, regional et international, devrait etre raffermie et appuyee par des actions concretes.

4. Des Hens directs devraient etre instaures avec d'autres strategies d'evaluation des ressources en eau, te/ie que celle en cours d 'elaboration par la Banque mondiale pour I'Afrique subsaharienne.

5. Les organismes responsables des systemes d'information sur les ressources en eau devraient fake preuve de voionte pour amSliorer leur efficacitS et leur productivity, prendre des initiatives et participer au processus de mise en valeur des ressources

en eau.

6. Les donateurs etles organismes des Nations Unies s'occupant des ressources en eau devraient coordonner leurs activitSs dans la rSgion et octroyer, autant que possible, leur aide en fonction des axes de la strategie proposee.

7. Une campagne mondiale devrait Stre lancSe, pourpromouvoir la strategie proposee, ameliorer la prise de conscience des problemes et mettre en relief les programmes d'evaluation des ressources en eau adoptes par les pays africains.

1 - Preuves irrefutables d'une initiative nationaie pour une activite impuisee par la demande 73. L'existence et la viability des services nationaux devraient etre fondees sur la demande reelle d'information en matiere de ressources en eau. L'analyse detaille"e de la demande d'information devrait done etre un pr^alable a tout plan d'action. Cette analyse devrait prendre en consideration I'origine de la demande (nationaie, sous-r6gionale, regionale ou Internationale), le secteur d'activite"

d'ou provient la demande (prive, gouvernement, ONG, groupes scientifiques, etc.), la nature du besoin en information (court, moyen ou long terme). Le niveau de priority, revolution previsible et la solvability de la demande devraient aussi etre determines.

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