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(b) Le rythme relativement lent du developpement economique durant la derniere decennie a generalement eu pour consequence un faible niveau de demandes pour revaluation

des ressources en eau, ainsi que pour des donnees en relation avec I'eau. Tres peu

de pays ont ete capables de maintenir le status quo. Cependant, dans le "nouvel ordre

economique mondial", il est possible que la croissance s'ameliore en Afrique; mais les gouvernements pourraient ne pas etre prets a faire face a une demande accrue d'information sur I'eau.

(c) Dans certains pays, il existe deja dans le secteur de I'eau un personnel qualifie considerable. Mais I'accroissement des competences est reste negligeable en Afrique,

parce que la participation du personnel qualifie aux projets reels de developpement et aux processus de decision est tres limitee, du fait de la sous-estimation de ('expertise africaine et d'un recours trop systematique a I'expertise etrangere. C'est probablement le frein le plus important au developpement d'une vraie competence et c'est I'un des effets negatifs importants des modalites de la mise en oeuvre de I'aide exterieure.

(d) La facilite" d'importer un equipement hydrologique, meme simple, qui aurait pu etre fabrique localement, a renforce le "syndrome de dependance", ce qui a eu pour effet une perte d'initiative, et de capacite d'entreprendre qui sont de puissantes forces d'entratnement pour la mise au point d'une technologie autochtone, en vue de la mise en place de capacites et de la durabilite. Plusieurs plans d'action panafricains ont reconnu la nature intersectorielle de la technologie et la necessite de promouvoir la mise au point et I'adaptation de la technologie autochtone en vue de I'autosuffisance.

(e) Les dispositifs institutionnels instaures dans le domaine des ressources en eau sont peu developes, mais pas autant que tendent a I'affirmer de nombreuses etudes.

(f) De meme que I'eau a un prix qui doit etre paye, de meme revaluation des ressources en eau et la fourniture de donnees ont une valeur concrete qui devrait §tre payee d'une facon ou d'une autre. Les donnees et les informations sur I'eau ont une valeur tres concrete comme les releves statistiques de population ou portant sur le commerce et les echanges, sinon plus.

(g) La dispersion entre differents interets sectoriels de la gestion des ressources en eau ne devrait pas etre forcement consider comme un obstacle au progres et au developpement. De I'avis general il pourrait y avoir un besoin de renforcer la coordination globale et le controle de la qualite des donnees, de preference par un organisme gouvernemental. C'est une facon de faire courante pour un ministere sectoriel ou un organisme regional participant directement a la production de nourriture, d'energie ou a la fourniture d'eau aux communautes, de mettre en place et de faire fonctionner son propre systeme d'observation des ressources en eau pour ses propres besoins, qui ne peuvent etre satisfaits par I'organisme charge de revaluation des ressources en eau, lequel n'en a pas les moyens, car ses travaux ne lui apportent pas les ressources necessaires. Par souci d'efficacite, pour controler la qualite de donnees et 6viter les doubles emplois, de tels systemes d'observation sectoriels pourraient etre donne"s en sous-traitance a I'organisme specialise national responsable.

(h) Le probleme de revaluation des ressources en eau n'est pas tellement un probleme de technologie, mais il est plutot en rapport avec les facteurs institutionnels et la gestion.

Du fait que les organismes s'occupant de revaluation des ressources en eau sont generalement de petites unites au sein de grands ministeres, leur action n'est pas suffisamment mise en valeur. Cela vient surtout de ce que ces organismes negligent d'utiliser les donnees qu'ils recueillent eux-me"mes pour produire des etudes concretes.

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que les autorite's et les institutions publiques et privees reconnaTtraient comme une contribution de valeur aux projets de developpement, ou comme un apport essentiel a la gestion des systemes de ressources en eau.

(i) Plus de 200 projets nationaux ou re*gionaux potentiels ont e"te" proposes dans revaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne. Us ont ete concus comme si une aide exterieure abondante etait immediatement disponibie pour les mettre en oeuvre.

II est necessaire de les ajuster au contexte economique actuel des pays concernes. II faut prouver leur rentabilite, y compris du point de vue de I'adequation et de la durabilite des systemes d'observation et des institutions qui les gerent. Les projets pour le developpement des competences ont ete mal concus et ont ete consideres de facon simpliste en termes de formation et non par la participation d'un personnel competent disponibie au plan national pour la mise en oeuvre et a la gestion de projets, ce qui fournirait des emplois.

(j) La solution a la situation actuelle depend de la volonte politique des gouvernements nationaux eux-memes. Cette volonte politique doit se traduire dans bien des cas par des revisions politiques, une reforme institutionnelle et des programmes de developpement.

(k) II est clair que les cercles gouvernementaux sont sensibles aux nouvelles tendances, aux nouveaux points de vue et aux propositions nouvelles, en ce qui concerne le besoin d'innovation et le desir d'aller de I'avant en s'appuyant sur les propres efforts du pays et en utilisant I'aide exterieure de facon plus efficace.

(I) Les gouvernements africains ont reconnu le role primordial de I'eau dans le developpement economique et social de I'Afrique. Pour cette raison, des projets sont executes pour I'approvisionnement en eau, la production d'energie hydroelectrique et la production alimentaire. Malheureusement, dans de nombreux cas, ces projets ont echoue en raison d'une evaluation insuffisante des ressources en eau. Malgre cette situation, les politiciens et d'autres decideurs ne saisissent pas pleinement ['importance d'une evaluation de base des ressources en eau.

22 11-2 LA STRATEGIE

Le probleme

61. L'Evaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne a confirme le se>ieux declin des reseaux d'observation hydrologique ainsi que de la quality des donnees recueillies, dans les pays au sud du Sahara. La densite du re"seau n'est plus adequate pourfournir I'information demandee. Le declin de

ces services est telle que I'on a atteint un stade ou il ne leur est plus possible de fournir des donnees

ne"cessaires et precises pour les projets d'inventaire et de mise en valeur des ressources en eau, au niveau national ou/et au niveau des bassins fluviaux, sans parler de I'importance essentielle de leurs

apports aux programmes re"gionaux et internationaux.

62. Simultan6ment toutes les conclusions des divers rapports, conferences et previsions ont prouve" que I'eau devient un produit de plus en plus rare pour beaucoup de pays africains, du fait de la rapide croissance de la population {jusqu'a 4% de croissance par an, au cours des 30 dernieres annees), de I'urbanisation, de I'activite economique en expansion, avec des besoins futurs et presents accrus. Mais la rarete n'est pas le seul probleme relatif a I'eau auquel les pays africains ont a faire face. L'exces d'eau (inondations), I'eVosion et la sedimentation, la deterioration de la quality de I'eau et sa pollution sont e"galement des problemes qui entravent le developpement de I'Afrique. Ces

problemes ne peuvent etre resolus sans des informations et des donnees fiables, fournies par les services nationaux specialises.

63. II faudra donner a la gestion des ressources en eau menee par les organismes charges des

ressources en eau le r6le qui lui revient, dans des efforts accrus tendant a lutter contre la

desertification et a atte"nuer les effets des secheresses, si I'on veut contribuer a atteindre I'objectif

que constitue la securite alimentaire au cours de la de"cennie prochaine.

64. L'absence de strategies appropriees devaluation des resources en eau entrave les efforts visant a eviter la perte de terres productives, en raison de la degradation des sols causee par rerosion qui constitue 6galement une source du probleme de la sedimentation, en particulier dans les zones arides et semi-arides d'Afrique.

65. La comprehension des causes de cette situation devrait permettre d'eiaborer une strategie-cadre pour s'attaquer avec des moyens realistes aux principaux problemes developpes dans le rapport sur revaluation hydrologique de I'Afrique subsaharienne.

Les causes

66. II ne fait aucun doute que la cause premiere et fondamentale du declin des systemes devaluation et de gestion des ressources en eau aux niveaux national et aussi sous-regional et des bassins versants fluviaux internationaux est la degradation de la situation economique de la plupart des pays de la region, qui a ralenti, voire meme fait regresser, leur developpement economique et social. Mais ce n'est pas la seule raison. A cote de la situaton economique il y a plusieurs autres causes de nature historique et structurelle qui existaient prealablement. La situation economique difficile a revele et aggrave les problemes.

67. Le declin des systemes devaluation et de gestion de ressources en eau dans la region est generalement associe au fait que les responsables politiques et les decideurs des pays, et meme de nombreux donateurs:

(i) ne sont pas informes de la rarete de I'eau ni de la facon dont cette situation empirera dans les prochaines decennies;

(ii) ignorent comment on pourra pallier le manque d'eau;

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(iii) ignorent la valeur de I'eau;

(iv) ignorent les couts economiques et humains dus aux desastres lies a I'eau;

(v) ne realisent pas a quel point dans un pays la croissance economique nationale, la sante et I'environnement general dependent de la fourniture d'eau de bonne qualite.

68. Cependant, beaucoup de pays africains ont, dans les annees recentes, pris conscience de leurs problemes lie's a I'eau. Ceux qui sont les dirigeants des differents secteurs socio-economiques y sont de plus en plus sensibilises. Les causes specifiques qui contribuent au declin mentionne ci-dessus sont les suivantes:

(a) En Afrique subsaharienne, les systemes devaluation et de gestion des ressources en eau ont ete mis en place, du moins dans la plupart des pays francophones et de nombreux pays anglophones ou lusophones, avant I'independance, avec une tres faible participation des gouvernements constitue"s apres les independences. Les credits de fonctionnement et de maintenance pour ces systemes etaient souvent fournis par I'aide exterieure.

(b) Les services nationaux ont ete de plus en plus limite"s a la collecte des donnees, a la maintenance et a la gestion des reseaux, alors que simultane'ment les bureaux d'etudes exterieurs et les experts etrangers realisaient, pour les organismes de donateurs, la majority des contrats dans le domaine de I'eau. Par consequent les services nationaux ont acquis peu d'experience dans les activites de developpement.

En outre, certains des agents de haut niveau des services nationaux ont plutot un profil universitaire et sont davantage interesses par la recherche scientifique que par

■'application des resultats. Par voie de consequence, ces services ne sont pas vraiment considers par leur propre gouvernement comme impliqu^s dans les processus de developpement, et les taches d'acquisition de donnees qui sont les leurs ne sont pas percues comme me'ritant un financement hautement prioritaire.

(c) Les services nationaux ont en general neglige de vendre leurs activites. Cela n'est pas seulement vrai pour I'Afrique, mais e~galement pour d'autres parties du monde. Par exemple, les annuaires, souvent publies par les services nationaux avec un retard de ptusieurs annees, sont trop souvent les seules productions visibles de ces services et sont evidemment d'une utility limited pour les gens qui se posent des questions sur les ressources en eau disponibles et leur impact sur le developpement socio-economique.

(d) En general les responsables politiques et les decideurs, et en ve~rit£ bien des donateurs ne sont pas conscients de la valeur economique de la collecte des donnees et du fait que le developpement des ressources en eau en depend. Le lien n'est pas fait entre les donnees et les informations recueillies par les services nationaux grace aux systemes d'observation et le processus de developpement. Le non spe"cialiste ne peut pas voir la relation entre une chronique de debits moyens journaliers a une station hydrologique donnee, ou entre la duree et I'actualit6 d'une serie de donnees de debit, et la performance d'un service des eaux.

(e) Les financements pour renforcer le fonctionnement et la maintenance des systemes d'observation et d'information pour revaluation et la surveillance des ressources en eau sont faibles, parce que les autres secteurs socio-e'conomiques ont habituellement la priority. Les hommes politiques et les d^cideurs de la plupart des pays africains affrontent un environnement economique qui se degrade, et ne sont pas prdts a investir leurs maigres ressources financieres pour des activites qui ne paraissent pas

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aider a resoudre des problemes urgents et particuliers a court terme. Pour la meme raison, ils ne donnent pas une grande priorite" a ces activit6s sur la liste des financements demandes a une aide exterieure, qui devient de plus en plus limitee.

(f) On assiste a une absence de politique et d'institutionnalisation adequate avec un