FACULTÉ DE
MÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNÉE 1898-1899 N» 13
EMPLOI
DU
SÉRUM GÉLATINE
DANS LE
TRAITEMENT DES HÉMORRAGIES
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÈDECIfE
--cjprésentée et soutenue publiquement le 18 novembre 1898
PAR
Joseph
-Ëlie
-Marie-Charles LAFOHT
-GRELLETY
Né à
Villelranche-de-Longchapt (Doi'dogne), le 21 juin 1873.
'MM. VIAULT,professeur Président..
Examinateurs de la Thèse: ) ARNOZAN. professeur. ...\
I R ON DOT, agrégé Juges.
x SABRAZÉS, agrégé )
te Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignementmédical. A
-iky
BORDEAUX
G;
G0UN0U1LH0U,
IMPRIMEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINEil, RUE G U1RAUDE, 11
1898
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES Doyenhonoraire.
PROFESSEURS: MM. MICE . . .
AZAM. . .
DUPUY.. .
MOUSSOUS
Professeurshonoraires.
Clinique interne . . .
Cliniqueexterne. . .
Pathologie etthérapeu¬
tiquegénérales. . .
Thérapeutique. . . .
Médecineopératoire .
Clinique d'accouchements.
Anatomiepathologique. .
Anatomie
Anatomie générale et histologie
Physiologie
Hygiène. ...
MM.
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE.
YERGELY.
ARNOZAN.
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BOUCHARD.
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JOLYET.
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Médecinelégale . Physique ....
Chimie
Histoire naturelle Pharmacie . . .
Matièremédicale.
Médecineexpérimentale . Clinique ophtalmologique.
Clinique desmaladieschi¬
rurgicalesdes enfants . Cliniquegynécologique Clinique médicale des
maladies desenfants Chimie biologique . .
MM.
MORACHE.
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BLAREZ.-
GUILLAUD.
FIGUIER.
DENABIAS.
FERRÉ.
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BOURSIER.
A. MOUSSOUS.
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AGRÉGÉS EN EXERCICE:
section de médecine (Pathologie interneetMédecinelégale.)
MM.CASSAET.
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section de chirurgie et accouchements
Pathologieexterne.
(MM.BINAUD.
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f CHAVANNAZ.
Accouchements.
|MM,
CHAMBRELENTF1EUX.
Anatomie .
Physique.
section des sciences anatomiques et physiologiques
(MM.PRINCETEAU. | Physiologie . . . MM.PACHON,
' *( GANNIEU. I Histoire naturelle. BEILLE.
section des sciences physiques
MM.SIGALAS.— Pharmacie. . M. BARTHE.
COURS COMPLÉMENTAIRES:
Cliniquedesmaladies cutanéeset syphilitiques MM.
DUBREUILH.
Clinique des maladies desvoies urinaires
POUSSON.
Maladies dularynx, desoreilles et dunez. . MOURE.
Maladiesmentales RÉGIS. r
Pathologie externe
DENUCE.
Pathologie interne
RONDOT.
Accouchements CHA.MBRELENT.
Chimie DUPOUY.
Physiologie
PACHON.
Embryologie
CANNIEU.
Pathologie oculaire
LAGRANGE.
Hydrologieetminéralogie
CARLES.
Le Secrétaire de laFaculté: LEMAIRE.
Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinionsémises dansles
Thèses qui lui sontprésentées doivent êtreconsidérées commepropresà leurs auteurs,
et
qu'ellen'entend leurdonnerniapprobation niiinprobation.
A LA
MÉMOIRE
DE MAMARRAINE
A MA
MÈRE
A MON
PÈRE
A MES PARENTS
A MES AMIS
A MON PRÉSIDENT DE THÈSE
M. LE DOCTEUR VIAULT
PROFESSEUR D'ANATOMIE GÉNÉRALE ET D'HISTOLOGIE
DOCTEUR ÈS SCIENCES
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
A M. LE DOCTEUR
RONDOT
MÉDECIN DES HOPITAUX
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
A M. LE DOCTEUR J. SELLIER
CHEF DES TRAVAUX PHYSIOLOGIQUES
A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX
AVANT-PROPOS
A la veille de quitter les Hôpitaux et la Faculté, nous
sommes heureux d'exprimer toute notre gratitude à nos
maîtres, MM. Lanelongue, A. Moussous, Baudrimont et
Lagrange.
Que MM.les professeurs Yiault etRondot et M. le Dr Sellier veuillent bien nous permettre de leur réserver une place
à part dans ce juste tribut de reconnaissance.
C'est, en effet, à bien des titres que M. le professeur Viault
a droit à toute notre gratitude. Dans le cours de nos études médicales, sa bienveillante sollicitude ne nous a jamais fait défaut, et aujourd'hui, en acceptant la présidence de notre thèse, il nous donne le plus cher témoignage de l'affectueux
intérêt qu'iQnous affoujours porté. Aussi garderons-nous son souvenir comme celui du meilleur des maîtres.
A M. le professeur agrégé Rondot, nous exprimons notre reconnaissance pour les conseils si précieux qu'il nous a
prodiguésendehors même de ses savantesleçons[àla Faculté,
et de ses causeries, toujours trop courtes pour les élèves, au lit des malades.
M. le Dv J. Sellier a été, pour nous, le guide le plus utile
et leplus dévoué qu'un étudiantpuisse jamais rencontrer dans
le cours de ses études. Aussi, c'estavecjoie que nous remplis¬
sons la douce obligation de* lui adresser l'expression de notre gratitude et l'assurance de notre profond attachement.
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INTRODUCTION
Nous nous proposons, dans ce travail, d'étudier l'action du
sérum gélatine, en applications locales, dans les diverses hémorragies, de quelque nature soient-elles, externes ou internes. Nous ne nous occuperons pas des injections hypo¬
dermiques.
Nosexpérimentations ontété faites avec le sérum de cheval
et le sérum artificiel de Ghéron, gélatinés à 2 0/0, et le sérum
de M. le professeur Hayem, sans sulfate de soude, gélatiné
à 5 0/0.
Sans doute, il y aurait encore à étudier l'action des sérums
retirés des liquides pleurétiques, des ascites et du sang
humain par saignées. Mais ce seraitlà un champ d'études trop
vaste pour nous. D'ailleurs, notre but n'est pas de faire un travail de laboratoire; c'est une page de thérapeutique appli¬
quée que nous voulons écrire, pensant qu'elle pourra rendre quelques services à ceux qui useront par la suite du sérum gélatiné.
Le seul regret que nous éprouvions, en achevant notre tra¬
vail
inaugural
dontle sujetnous a été donné par M. le profes¬seur agrégéRondot, c'est que letemps et les circonstances ne
nous aient pas permis d'en faire un ouvrage dignedu maître quil'ainspiré.
Nous remercions MM. les Drs Ch. Faguet, de Périgueux, et
J- Mouriz y Fernandez et nos camarades Dls Banquet, Servel
etL. Petit,d'avoirbienvoulu recueillir, pour nous, des obser-
_ 12 —
vations, tant dans
leurs clientèles particulières que dans les
hôpitaux de
Bordeaux.
Nous'avons divisé notre étude en quatre
chapitres.
Le premier est
consacré à l'historique de la question.
Le second renferme les observations de
cinq
casd'hémor¬
ragies traitées :
trois
avecle sérum de cheval stérilisé et géla-
tiné à 20/0; deux avec
le sérum artificiel de Chéron, gélatine
aussi à 20/0.
Le troisième chapitre est
réservé
auxapplications du sérum
duprofesseurHayem, sans
sulfate de soude, et gélatiné à 5 0/0.
Enfin, dans le
quatrième,
nousdonnons des indications sur
la composition du
sérum,
sur sonemploi, sur la préférence
que l'on doit
accorder
ausérum du professeur Hayem, sur les
indications et contre-indications de la
méthode,
surles doses à
employer, sur
les procédés de choix pour l'administration de
la solution gélatinée, sur son
action physiologique, sur l'asso¬
ciation d'un liquide
antiseptique
ausérum gélatiné, enfin sur
son usageen
chirurgie.
Nous terminons cette thèse par
l'exposé de
nosconclusions.
EMPLOI
DU
SÉRUM GÉLATINE
DANS LE
TRAITEMENT DES HÉMORRAGIES
CHAPITRE PREMIER
Historique.
C'est à MM. Dastre et Fioresco que revient l'honneur de la découverte des propriétés coagulantes de la gélatine. En 1890,
ils publièrent dans les Archives de physiologie du mois
d'avril leur étude « Sur les transformations de la gélatine dans l'économie ». Au cours de leurs recherches, ils constatèrent
quel'injection d'unesolution de gélatine dans les veines d'un
chienrendait le
sang plus coagulable.
Frappé du résultat obtenu, M. le D1' Lancereaux fut amené, pour la premièrefois en 1897, à en faire l'application
au traitementdes anévrismes non accessibles à l'intervention
chirurgicale.
Cette observation a été publiée dans le Bulletinde l'Académie demédecine le 22 juin de la même année.
En effet, le sang en contact avec une paroi vasculaire qui
n'estpas
lisse, tendà se coaguler. Etcommetout sac anévris-
mal est le
plus généralement tapissé d'une couche plus ou moins épaisse de
fibrine,
il était logique de penser que si la coagulation dusang augmentait, le dépôt de fibrine serait plus prompt et plus considérable. On pouvait même espérer— 14 —
obtenir, à la longue,
l'oblitération à
peuprès complète de la
poche
anévrismale. C'est
ceque l'expérience est venue confir¬
mer, dans le cas
rapporté
parM. le Dr Laneereaux à
l'Académie, d'un
anévrisme de la crosse de l'aorte, après
douze injections
dans le tissu sous-cutané de la fesse gauche
d'une solution stérilisée de
gélatine à 1 0/0 dans une solution
de chlorure de sodium à1
0/00, maintenue à 37 degrés.
Quelques mois
après la communication de M. le Dr Lan¬
eereaux, paraissait une
étude de M. Paul Carnot (Presse
médicale, 48
septembre 1897), où l'auteur montrait que les
solutions de gélatine, par
l'action coagulante qu'elles exercent
sur le sang, constituentun
hémostatique de premier ordre.
Dans sa leçon inaugurale, en
novembre 1897, M. le profes¬
seur Landouzy insistait sur
les avantages que la thérapeutique
pouvait
tirer de cette importante découverte. Déjà, à ce
moment, M. le Dr
Armand Siredey, médecin de l'hôpital
Saint-Antoine,traitait,
d'après le système de M. Paul Carnot,
les diverses hémorragies
qu'il pouvait rencontrer, tant en ville
qu'à
l'hôpital. Dans
une «Note sur l'emploi du sérum gélatiné
dans le traitement des
hémorragies
»,lue en séance du
11 février 1898, à la
Société médicale des hôpitaux de Paris,
et paruedans
le numéro du 17 février du Bulletin de la Société,
il rapportait, sans
entrer dans le détail de chacun, 11 cas
d'hémorragies d'une
réelle importance, dans lesquels l'emploi
du sérum gélatiné
lui avait toujours donné le succès le plus
complet, à
savoir
:neuf métrorragies graves, une perte de
sang causée par
des hémorroïdes internes et une épistaxis
intense et
prolongée. Il ajoutait
que «deux de nos distingués
confrères de la ville, M. le
Dr Maronger et M. le Dr Drouard,
avaient eu recours, dans
des
casanalogues, avec un succès
immédiat, au sérum
gélatiné.
Le sérum dont se servait
le Dr A. Siredey était ainsi
composé :
Chloruredesodium. .»
7 grammes»
Eaudistillée 1000 —
C'est-à-dire le sérum
artificiel de M. le professeur Hayerrq
— 15 —
moinsle sulfate de soude, dans lequel il avait fait dissoudre
5 0/0 de gélatine, sans stériliser la préparation, en la faisant séjourner pendant un quart d'heure dans l'étuve à 100 degrés
etenrenouvelant à deuxjours d'intervalle, comme le recom¬
mande M. Paul Carnot.
Un mois après la communication de M. le Dr Siredey, le
25 mars 1898, à la Société médicale des hôpitaux de Paris,
M. le Dr P. Dalché, médecin des hôpitaux, faisaitparaître un article sur les « Suites d'un tamponnement à la solution géla-
tinée contre une métrorragie ». Le sérum gélatiné lui a fait éprouverun échec, plus qu'un échec, « un ennui que je crois, dit-il, pouvoir vous communiquer pour que, dans une petite part, il aide à poserles indications et les contre-indications de
la méthode.»
L'observation de M. P. Dalché est consignée, in extenso,
dans le chapitre III. Au chapitre suivant, nous avons consacré
une analyse critique de cette observation. Parce que, dans le
casparticulier publié par M. Dalché, la solution gélatinée, en
tamponnement, n'a pas réussi, il ne s'ensuit pas qu'ellese soit
montrée inefficace dans toutes les hémorragies où il l'a employée. Au contraire, M. P. Dalché reconnaît que chez plu¬
sieurs malades elle lui a rendu de grands services.
Surl'inspiration de M. Paul Carnot, on s'est préoccupé dans
ces dernierstemps d'associer à [la gélatine le chlorure de cal
cium. Ce sel est, en effet, un coagulant, inférieur sans doute à
la gélatine, mais, comme elle, il n'est pas nocif pour les cel¬
lules. 11 était donc naturel de songerà associer les effets hémo¬
statiques de ces deux corps. Dans sa thèse toute récente,
M. R. Trémolières donne des renseignements sur cette ques¬
tion encore à l'étude. Bien qu'elle sorteun peu du cadre de
notre sujet, nous tenons à la mentionner. Dans les hémorra¬
gies du tube digestif, le chlorure de calcium est appelé à ren¬
dre de signalés services. Au contraire de la gélatine, qui est transformée par les liquides physiologiques du tube digestif supérieur,le chlorure de calcium, bien toléré par l'estomac,
est absorbé facilement et éliminé rapidement par les urines.
'2
— 16 —
Grâce àlui, nous
semble-t-il,
on pourraagir avec efficacité sur
les hémorragies
stomacales et intestinales qui ne sont pas jus¬
ticiables de la méthode d'hémostase par
la solution gélatinée.
Après M. Carnot, nous avons
expérimenté le chlorure de cal¬
cium, et nous avons
obtenu deux résultats satisfaisants.
CHAPITRE II
Dans ce chapitre nous donnons les observations des hémor¬
ragies traitées avec le sérum de cheval gélatiné à 2 0/0 et avec le sérum artificiel de Chéron, gélatiné aussi à 2 0/0.
Pourdissiper toute crainte de maladresseopératoire perso n-
sonnelle, nous avons fait préparer notre sérum de cheval dans
le laboratoire deM. le professeur Ferré.
Quant au sérum artificiel de Chéron, dont nous rappelons
laformule:
Phosphate desoude 4 grammes.
Sulfatede soude 8 —
Chlorure de sodium 2 —
Acidephéniqueneigeux 1 —
Eau stérilisée 100 —
sa préparation a été faite par notre excellent ami M. Mey- nard, pharmacien à Montpon-sur-l'Isle (Dordogne), ex-prépa¬
rateur de matières médicales à la Faculté de Bordeaux.
A. Traitement par le sérum de cheval gélatiné.
Observation 1 (personnelle).
Epistaxis partraumatisme.
Jeanne B..., huit ans, a fait une chute, en jouant. Son nez saigne
a ondamment. Aucune lésionde quelque importance surles parties du
coips . seule, lafigureporte lestracesde plusieurs égratignures. Malgré
— 18 —
l'application de compresses
froides, l'écoulement nasal n'a pu être
arrêté. Aprèsune injection de 15grammes
dans la narine gauche, nous
plaçons dans cette
narine
untampon de coton hydrophile imbibé de
sérum de cheval gélatiné et non exprimé. Nous
le laissons
enplace
quelquesminutes. Quandnous
le retirons, l'épistaxis a cessé et ne s'est
pas reproduite.
Observation II (personnelle).
Épistaxis partraumatisme.
Anselme D..., vingt-trois ans, cultivateur;
dans
unedispute, après
boire, a reçu sur le nez un coup de
poing qui
aprovoqué
unehémor¬
ragie nasale..Nous avons employé, avec un
plein succès, le tampon
nement'aveclasolution gélatinée.
Observation III (personnelle).
Épistaxis.
Louise Vig...,dix-sept ans, couturière,
de tempérament lymphatique,
mal réglée, sujette à des épistaxis
fréquentes et abondantes, vient, sur
notre désir, aumomentd'une nouvelle
hémorragie nasale, se soumettre
au traitement par la solution gélatinée.
De l'avis de Louise Vig...,
l'écoulement, quoique plus lent à
tarir
queles précédents (obs. I et II),
a eu une durée moins grande qu'habituellement.
Jusqu'à
cejour, elle
avait toujours eu recours au
perchlorure de fer. Nous lui avons admi¬
nistré deuxinjections de 15grammeschacune et
placé
unléger tampon
imbibé.
B. Traitement avec
le sérum de Ghéron
gélatiné.
Observation IV (personnelle).
Épistaxis.
LouiseVig..., quinze jours après notre
première intervention avec le
sérum de cheval gélatiné, est prise, à nouveau,
d'hémorragie nasale.
Cette fois, pourfaire l'hémostase, nous nous servons
du sérum artificiel
— 19 -
de Chéron. L'écoulement a cédé très difficilement. Ilafallu un temps
etune quantitéde solutiongélatinée beaucoup plus considérable qu'avec
lepremiersérum.
Observation Y (personnelle).
Hémorragie gingivale.
Il ne s'agit pas ici d'une hémorragie véritable, mais d'un simple
suintementsanguin.
LafemmePh..., soixante-deuxans, ade l'insuffisance aortique, déjà
ancienne. Elle vient nous montrer ses gencives, qui sont molles, gon¬
flées, excoriées et saignent très facilement. Laboucheestenfort mauvais
état. Sept dents ont été extraites. On voit quatre chicots et deux dents
cariées découronnées. L'haleine est fétide. Sur notre conseil, lamalade
se fait extraire les quatre chicots, plomber les deux dents cariées et nettoyer les autres, en partie recouvertes de tartre. Puis nous lui pres¬
crivons, matin et soir, des badigeonnages sur les gencives avec la
solution de sérum gélatiné. Dès le huitième jour du traitement, nous
avons puconstater queles gencives étaientdécongestionnées,plus fermes
etnesaignaientplus.
CHAPITRE III
Les observations qu'il nous a été
possible de recueillir sont
groupées dans ce chapitre,suivant les régions où l'hémorragie
s'estproduite, à savoir:
Les hémorragies nasales; celles
du tube digestif
:hémor¬
ragies des gencives, de
l'amygdale, et de l'intestin et du
rectum; celles des organes génitaux :
hémorragies utérines et
urétrales; enfin viennent les
hémorragies à la suite de plaies
accidentelles et chirurgicales.
Toutefois nous pensons utile, pour
éviter les répétitions, de
nepas donner la technique
opératoire suivie
pourchacune des
hémorragies d'un même groupe.
Le sérum gélatine employépour
le traitement de
ceshémor¬
ragies a étépréparé, comme
celui de Chéron,
parM. Meynard,
pharmacien, suivant la
formule adoptée
parM. le Dr A. Sire-
dey, à savoir:
Chlorure desodium 7 grammes.
Eau distillée 1,000 —
dans lequel on a fait
dissoudre
unesolution de gélatine à 5 0/0;
soit50 grammes de
gélatine
parlitre de sérum.
Observation VI (Banquet et Servel).
Epistaxis.
Mme G..., concierge, cinquante-quatre ans, a été prise dans la
nuit
du 7octobred'un saignement de nezabondant. Celtepremière
épistaxis
— 21 —
fut arrêtée par un tamponnementà lagazesalolée. Le lendemain matin,
nouvelle épistaxis quinecède pas au tamponnement. La
malade
accuseune céphalée violente; on pratique un nouveau tamponnement sans
résultat. Lacompressiondirectedigitaleneréussitpas nonplus;c'estalors
que nous avons l'idée d'employer l'injection nasale avec une
solution
chaudecomposée d'eau saléedans laquellenous avons fait dissoudre de
la gélatinedans les proportions de 6 0/0.
Nous donnons à la malade 25 centigrammes de quinine et nous ordonnons le repos aulit.
Presqueaussitôtnous avonsvu l'écoulement s'arrêterprogressivement
et, au bout d'une heureenviron, la malade n'accuse plusqu'une sensa¬
tion de raideur dans les fosses nasales. La céphalée persiste encore quelques jours, puis tout rentre dans l'ordre. L'hémorragie n'a plus
reparu.
Observation YII (personnelle).
Épistaxis partraumatisme.
M..., trente-quatre ans, travailleur de terre, a reçu, en vendangeant,
le 4 octobre 4898, une comporte de raisins sur la tête. Légères égrati-
gnures surle frontetà la racine du nez. Il n'a pas, sur lecoup, perdu complètement connaissance, mais il n'a pu se relever seul et marcher
sans soutien après sa chute sur le sol. Une épistaxis s'est produite.
Conduit dansune pharmacie,on lui a administré du perchlorure de fer
sans résultat. Quand nous avons vu M..., l'écoulement n'étaitpasabon¬
dant, mais durait, paraît-il, depuis un quart d'heure. Une injection de
15grammes de solution gélatinée etun tamponnement de deux minutes
dans la narine droite ont suffi pour arrêter l'hémorragie d'une façon
définitive.
Observation VIII (personnelle).
Hémorragiegingivale.
Anna C..., quarante-cinq ans, souffre des dents; deux sont cariées.
Elleestsujetteaux fluxions;les gencives sont congestionnéesetsaignent facilement. Après traitement chezun dentiste, sur notreconseil, elle se
badigeonne, chaque matin, les gencives avec la solution gélatinée. Au
bout de peu de jours, amélioration sensible, suivie bientôt de guérison.
E sagissait, ici, moins d'un écoulement sanguin que d'un suintement,
peu abondant, mais continuel.
— 22 —
Observation IX(personnelle).
Hémorragiegingivale,
Marguerite A..,, vingt-huit ans, comme la précédente, a une mau¬
vaisedentition etn'apportepasgrand soin à l'état de sa bouche.
Au momentd'une hémorragieprolongée etassez abondante, desbadi-
geonnages de sérum gélatiné ont arrêté tout
écoulement
etdéconges¬
tionné etraffermi les gencives.
Observation X(M. Louis Petit).
Hémorragie de l'amygdale droite.
Le 13avril1898, me sentant gêné dans la déglutition,
je constatai
sur moi-même, à l'examen, une inflammation de
l'amygdale droite
s'étendant auvoile du palais. A la partie antérieure de
l'amygdale exis¬
tait une plaie circulaire, fongueuse,
de 2
à3 millimètres de diamètre.
A lacliniquedeM.le Dr Moure, tout
antécédent syphilitique et tubercu¬
leux écarté, lediagnostic d'ulcère idiopathique est porté et
le traitement
habituel institué: cautérisation au chlorure de zinc; gargarisme au
borate de soude.
Le cinquième jour, l'inflammation ayant
disparu, je cessai le trai¬
tement.
Du 1erau 5 mai, après chaque ablution froide, le matin,
j'éprouvais
une sensation de fadeur dans la gorge et un besoin impérieux
de
cracher. Les crachats étaient striés de sang. Le 6et le7 mai, je
rendis
du sangpresque pur, en petite quantité, que
deux
outrois cautérisations
au chlorurede zincarrêtèrent, mais qui reparutquelquesjours après.
Depuis cette époque jusqu'à la fin
de septembre,
cefurent ainsi des
alternatives, de longue durée parfois, pendant
lesquelles l'amygdale
saignaitquandje cessaisles
cautérisations. Jamais de douleur.
Le 30septembre, j'expérimentai surmoi-même
le sérum gélatiné. Je
procédai dela fapon suivante;
Avec un stylet muni de ouate hydrophile
imbibée d'eau boriquée,
nettoyagedela plaieulcéreuse. A chaque
fois l'opération fait sourdre un
peudesang.Je séchaiavec untampon
exprimé et je badigeonnai ensuite
la plaie avec untamponmonté sur
stylet imprégné de sérum gélatiné en
ayantsoind'enfoncer le stylet dans
le cul-de-sac de l'ulcère.
— 23 —
L'opération était facileet peu
douloureuse. Je la répétais matin et soir.
Au bout de trois jours, le sangdisparut .totalement sans
reparaître
depuis.
27octobre. En outre, l'ulcère a pris meilleur aspect; le
cul-de-sac
adiminué progressivement, et, à l'heure
actuelle, il
nereste plus qu'une
plaie, en surface, entièrement
cicatrisée.
Observation XI (personnelle).
Hémorragieintestinale. —Cas probable de tuberculose
généralisée.
JeanneA..., neufans, a eu, le 11 septembre, quatre
selles; le 12,
neuf; les deux dernières avec hémorragies abondantes. Sang rouge.
Appeléalorsà donnernos soins à l'enfant, nous avons
fait administrer
deuxlavements, àune heure d'intervalle, le premier avec150 grammes
desérum gélatiné; le secondavec 125grammes. (Si nous avons
prescrit
undeuxième lavement, c'sstquele premier avait étéaussitôt rendu en totalité.) L'hémorragie ne s'est pas reproduite et la diarrhée
s'est
amendée.
Observation XII (personnelle).
Hémorragies rectales.
Alphonse G..., cultivateur,a, depuis quelques années, des hémorra¬
giesrectalespériodiques dues à des hémorroïdes, qui durent, le plus généralement, deux joursàchaquenouvelle apparition. Appeléle 22sep*
tembre, aumoment où nous avons pu constater l'écoulement sanguin,
nous avonsfait administrer un lavement de 250 grammes de solution gélatinée et placédans le sillon interfessier un large tampon imbibé de
solution.L'hémorragie a cessé et, à la grande surprise du malade, n'a
pas reparule lendemain.
Observation XIII (personnelle).
Idem.
Henri.D-...,vingt-trois ans, étudiant, après unecourse à cheval assez longue, avu saigner,pour la première fois, le 1eroctobre,des hémor-i
roïdes externesqu'il sait avoir depuis un an environ. L'hémorragie,
dailleurstrèspeuabondante au momentde l'examen,a cédé au simple tamponnement.
Observation XIV (M. P, Dalcué), Métrorragie.
Une femme de soixante-douzeans entre dans mon service, àBeaujon,
le 8mars1898, atteinte d'une métrorragie, grave par son abondance et
sa durée. La perte a commencé le 1er mars, et, d'emblée, l'écoulement
d'un sang liquide, non fétide, a étéconsidérable. Le 9 mars, je trouve
unutérus volumineux, surtout à gauche; le col est absolument sain,
tout l'organeest mobile; la malade a maigri dans ces derniers mois,
mais ellene sait pas dire si elle a présentéde laleucorrhée depuis quel¬
que temps. Je conclus à la possibilité d'un cancer du corps ou d'un
fibrome, après un premierexamen un peu sommaire. Mais uneindica¬
tions'impose : arrêterla métrorragie. Un traitement habituel est pres¬
crit; le lendemain 10, lesang coule toujours, et je pratique letampon¬
nement sur le col avec des gazes imbibées d'une solution gélatinée, rigoureusementpréparéeselon les précautions recommandées.
Le11, l'écoulement a infiniment diminué; je sorsetjerenouvelle les
tampons gélatines; le 12, l'écoulementest arrêté.
Apartir du 13 mars, la malade se plaint de douleurs dans les reins
qui vont en augmentantchaquejour, si bien qu'un peu de sangayant
reparule 17mars, je la touche et trouveuncol effacé,dilaté,etdansson orifice,large presque comme une pièce de cent sous,je sen=, engagée,
unemasse lisse,élastique etassez résistante.
Le 19 mars, le col est tout à fait effacé et dilaté; la masse faitplus
franchement saillie dans le vagin etrépand, ainsique l'écoulement, une odeurfétide.
Le20 mars,je constate que j'ai affaireà un caillot sanguin dont une partie extra-cervicale se détache, mais dont une partie
intra-ulérine
reste adhérente par place et s'accompagne d'un écoulement putride.
Cette putridité m'oblige à pratiquerun lavageintra-utérin et à nettoyer
la cavité occupée par le caillot avec un écouvillon d'ouate. Cette
cavité
nem'a pas semblé remonter jusqu'au fond del'organe, que je
n'ai
pu explorer.Après un nouveau lavage le lendemain, la fétidité a disparu,
le col
très rapidement est revenu sur lui-même, la malade n'a pas eu
de
fièvre . • • •
. . . Je demeure persuadéque, dans le traitement des métrorragies,
la
solution gélatinée rend les plusgrands services, surtout lorsqu'on la
met
directement en contact avec la surface saignante; mais appliquée fort
loin de la source de l'écoulement (lésion du fond de l'utérus ou de la
— 25 —
cavité),elle peut entraîner des inconvénientsdont cette
observation est
unexemple: ladilatation ducol, l'expulsion d'un gros polype
fibrineux
sontdescomplications à éviter; non seulementinutiles,on doit
craindre
qu'ellesneprennent unevéritable gravité..
Observation XV (inédite).
(Communiquéeparle Dr J. MourizyFernandez,deBordeaux.)
Mme Ve M..., de Noaillan, âgée de soixante-sept ans, a eu quatre
enfants.Elle n'a jamais été malade. Ses règles ont disparu àcinquante
ans, etdouze ou quatorze ans après cette époque, sont survenues de
grandeshémorragies. Elles ont cessé, et trois ans après, c'est-à-dire en avril 1898, de nouvelles hémorragies, extrêmement abondantes et fré¬
quentes, ont apparu.
Le 14 septembre 1898, j'ai été appelé auprès de cette dame. Le mé¬
decin traitant avaitdiagnostiqué uncancer utérin ayant'envahi le vagin.
Je n'ai pu queconfirmerce diagnostic, et ensemblenous avons prescrit
le traitement suivant: tamponnement à l'antipyrine et au tannin, en solutionsséparées.
Nous n'avons pas obtenu de résultat.
Le 21 septembre, de nouvelles hémorragies abondantes se déclarent.
Je medécide alors à donnerà la malade le chloratede soude intérieure¬
ment et en injections. Nous n'avons obtenu aucun succès avec cette médication.
Le 26septembre, unécoulement sanguin intense survientà nouveau.
C'est seulement à cette époque que je fais usage du sérum gélatiné
dontmon amiLafond m'avait envoyé la formule.
Pendant trois jours consécutifs,j'emploie ce sérum en injections. En
outre, je pratique un tamponnement avec de l'ouate trempée dans la
solutiongélatinée.
A masurprise, leshémorragies cessent, et depuis trente-six jours la
malade ne présente plus aucun écoulement. L'état général s'est consi¬
dérablement amélioré. Les douleurs abdominales, très vives au début,
ont très notablement diminué. La marche est possible. Les forces
reviennent peu à peu.
Observation XVI (personnelle) Métrorragie.
La femmeG..., trente-deuxans, régléeàquinze ans; mariée àvingt,
aeu une grossesseà vingt-quatreet a accouché d'un enfant mal cons-
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titué, mort à vingt et un mois. Pas de fausses
couches avant ni après
l'accouchement; mais, depuis, lesrèglesdeviennenttrès
irrégulières.
Le 4 août, en période menstruelle, elle est
tombée accidentellement
dansune citernepleined'eau. Elle apus'en tirer toute
seule, et jusqu'au
lendemain ellenes'est pas ressentie de sa chute;
mais le 5 août, dans
l'après-midi, elle a été prise de douleur et
de sentiment de pesanteur
dansl'abdomen.De la fièvre est survenue avec des vomissements etun légersentiment debrûlure dans levagin.
Le 6 août,
aumatin, mêlées à
l'écoulement muco-purulent, ont apparu de
véritables hémorragies,
fréquentes etabondantes.
Du6au46 août, la femmeG... s'est soumiseauxtraitements
de deux
médecins, qui ont pratiqué letamponnement
vaginal
sansrésultat.
Le 17août, appelé auprès de la malade, nous avons pu
constater
unécoulement de sang liquide, abondant et non fétide.
L'état général est
mauvais; la face estémaciée, lesgencives blanches,
elle
ades nausées,
les reins sontdouloureux.
Al'examen, parletoucher, nousavonstrouvéun
vagin chaud,
versle
fond surtout, le coldelamatrice estgros,l'orifice externe est
légèrement
entr'ouvert.
Avec le spéculum, l'examen douloureux nous a
permis de voir l'état
du colqui est violacé etses lèvres un peubéantes
laissent l'orifice utérin
entre-bâillé, rempli de petites masses
sanguinolentes, d'ailleurs sans
actionsurl'hémorragieactuelle.
Nous avons donné une grande injection chaude à l'eau
boriquée
(30gr. p.1000)pourdébarrasserle
vagin des caillots qu'il contenait. Puis,
avec lespéculum, nous avons poussé par
l'orifice du col entr'ouvert une
injection de 30grammes de solution
gélatinée. A l'entrée du col utérin
nous avons placé un petit tampon de gaze
stérilisée, imbibé de sérum
gélatiné. Ensuite, nous avons
garni de
tamponsd'ouate hydrophile,
imbibésaussi de solutiongélatinée, le fond du vagin et le
cul-de-sac.
Lelendemain, 18 août,nousavonsretiré lepansement
taché de sang,
et nous avons pu nous rendre compte
qu'il existait
encore unléger
suintementsanguin.
Nous avonsrenouvelé le mêmepansement, sansinjection
intra-utérine
préalable.
Le19etle 20 août, aucune hémorragie à signaler.
Le 21 août, les
tampons retirés n'étant presque
plus tachés,
nous nousabstenons de
refaire lepansement; et nous conseillons à la
femme G... de prendre,
matin et soir, lesjourssuivants, de grandes injections
d'un litre chaque
fois, avecde l'eauboriquéechaude additionnée
de trois cuillerées à soupe
(soitenviron 50grammes) de solution
gélatinée dans chaque injection.
Depuis ce jour, l'état général s'est
amélioré sensiblement; plus de
vomissement;.l'appétitestrevenu. Levagin, à la
date du 25 août, n'est
— 27 —
pluschaud; les douleurs abdominales ont très notablement diminué;
encore unpeu de sensibilité à lapression, sousle bas-ventre, cependant.
Le col estdiminué, décongestionné etles lèvres rapprochées.
Jusqu'au15 septembre, l'améliorationa été progressive. Et comme
aucunaccident n'estsurvenu et quel'état général actuelest satisfaisant,
nous avonstoutlieu d'admettre laguérison complète.
Observation XVII (personnelle).
Urétrorragie.
Léon G..., vingt-six ans, ouvrier de terre, après six injections au permanganate de potasse, rend à la fin de la miction, douloureuse et fréquente, unecertaine quantité de sang. Depuis trois mois il a de la blennorragie. Actuellement, l'écoulement blennorragique est assez insignifiant (cinq à six gouttes par vingt-quatre heures). Matin et soir
nouslui faisonsprendre des injections contenant chacune 10 grammes de solution gélatinée et 0^r05 d'eau sublimée à 1 gramme pour 1000.
Deux jours après, l'urétrorragie a disparu. Dans la crainte d'une réci¬
dive, et pour agir plus particulièrement sur lepus gonococcique, nous modifions ainsi la composition de chaque injection : 2 grammes de
solutiongélatinée, 8 grammesd'eau distillée et 20 centigrammes d'eau
sublimée.
Après huit jours de ce traitement, l'hémorragie ne s'est pas repro¬
duite etl'écoulementblennorragique s'est tari.
Observation XVIII (M. P. Carnot).
Hémostasedeplaie accidentelle.
Un jeune ouvrier eut la phalangette désarticulée par une section nette, au moyen d'un large couteau à cuir. Il vint àl'Hôlel-Dieu, avec
son bout dedoigtdans sapoche, soigneusementplié dans du papier; la plaie saignaittrès abondamment. Nous le vîmesenvironunedemi-heure aprèsl'accident; nous arrêtâmes aussitôt l'hémorragie par l'application
dunesolution degélatineplus concentréequed'habitude.
Profitantde larapiditéde formationdu caillotet de la gélification de
notregélatine, nous appliquâmesaussitôt la phalangette détachéesurla
surface de section.Nousenveloppâmes simplement le toutde gaze iodo- formée, puis de bandelettes de diachylon. Le blessé revint deux jours