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REPUBLIQUE DE GUINEE Travail - Justice - Solidarité. Politique nationale d Alimentation et de Nutrition

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(1)

Avril 2014

REPUBLIQUE DE GUINEE

Travail - Justice - Solidarité

Politique nationale d’Alimentation

et de Nutrition

(2)

Sommaire

SIGLE ET ABREVIATION ... 2

PREFACE ... 3

1 CONTEXTE GENERAL ... 4

1.1 PRESENTATION DU PAYS ... 4

1.1.1 Données Physiques ... 4

1.1.2 Données géographiques ... 4

1.1.3 Données démographiques ... 4

1.1.4 Contexte culturel, éducationnel et comportemental ... 5

1.1.5 Profil environnemental et Cadre de vie ... 5

1.1.6 Organisation administrative ... 6

1.1.7 Contexte politique et institutionnel ... 7

1.1.8 Situation économique... 7

1.2 Situation sanitaire de la Guinée ... 8

1.2.1 Etat de Santé de la Population. ... 8

1.2.2 Les Programmes de santé ... 9

1.2.3 Structure générale du système de soins... 9

1.2.4 Ressources du secteur ... 10

2 ANALYSE DE LA SITUATION DE LA NUTRITION ET DE LALIMENTATION ... 12

2.1 Ampleur du problème ... 12

2.1.1 Situation nutritionnelle ... 12

2.1.2 Situation alimentaire ... 16

2.2 Conséquences ... 17

2.3 Organisation de la nutrition ... 17

2.3.1 Historique ... 17

2.3.2 Organisation des soins ... 18

2.3.3 Les acteurs ... 18

2.4 Analyse stratégique ... 18

2.4.1 Points forts ... 18

2.4.2 Points à améliorer ... 19

2.4.3 Menaces ... 20

2.4.4 Opportunités ... 20

3 ORIENTATIONS STRATEGIQUES ... 21

3.1 Vision ... 21

3.2 Principes ... 21

3.3 Objectifs ... 22

3.4 Axes stratégiques ... 22

3.4.1 Axe 1 : La mobilisation nationale pour éradiquer la sous-alimentation... 22

3.4.2 Axe 2 : La mobilisation nationale pour faire reculer la malnutrition ... 22

3.4.3 Axe 3 : La capacitation des collectivités déconcentrées et décentralisées et des communautés locales à la base ... 22

3.4.4 Axe 4 : Le renforcement du système de santé pour l’accès universel aux services et soins de santé primaires de qualité ... 23

4 CADRE DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE ... 23

4.1 Cadre de mise en œuvre et Instance de coordination ... 23

4.2 Système de suivi et évaluation... 24

5 MECANISME DE FINANCEMENT ... 24

CONCLUSION ... 25

(3)

S

IGLE ET ABREVIATION

ACF Action Contre la Faim

ADEG Association Dauphinoise d'Economie et de Gestion AFD Agence Français de Développement

AGIR Alliance Globale pour l’Initiative Résilience ANCG Association Nationale des Commune de Guinée APIF Association pour les initiatives féminines ASPE Association Sociale Pour l’Emploi

ATPE Aliment Thérapeutique Prêt à l’Emploi

BM Banque Mondiale

CRENAM Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour modérés CRENAS Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour sévères CRENI Centre de récupération nutritionnelle en interne (hospitalisation) DPS Direction préfectorale de la Santé

FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture GRET Groupe de Recherches et d'Echanges Technologiques

HKI Helen Keller International

JICA Agence Japonaise pour la Coopération Internationale

JMP Programme Commun de suivi de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement

OMS Organisation mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale PAM Programme Alimentaire mondial PTF Partenaires Techniques et Financiers TDH Terre des Hommes

UE Union Européenne

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

USAID Agence des Etats-Unis pour le Développement International

(4)

P

REFACE

EN COURS DE VALIDATION PAR LE MINISTRE DE LA SANTE

(5)

1 C

ONTEXTE

G

ENERAL

1.1 PRESENTATION DU PAYS

1.1.1 Données Physiques

La République de Guinée est située en Afrique Occidentale, à 10° au nord de l’équateur. Elle est limitée par la Guinée Bissau au Nord-Ouest, le Sénégal et le Mali au Nord, la Côte d’Ivoire et le Mali à l’Est, le Libéria et la Sierra Léone au Sud et l’Océan Atlantique à l’Ouest. Le pays est bordé par 300 km de côte et s’étend sur 800 km d’Est en Ouest et 500 km du Nord au Sud. Sa superficie totale est de 245 857 km².

1.1.2 Données géographiques

La Guinée comprend quatre régions naturelles qui sont: la Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière.

La Basse Guinée est une région de plaines côtières qui couvre 18% du territoire national et qui se caractérise sur le plan climatique par de fortes précipitations variant entre 3000 et 4000 mm par an.

La Moyenne Guinée, région de massifs montagneux couvre 22% du territoire national, avec des niveaux de précipitations annuelles entre 1500 et 2000 mm par an.

La Haute Guinée est une région de plateaux et de savanes arborées qui couvre 40% de la superficie du pays. Le niveau des précipitations varie entre 1000 et 1500 mm par an.

La Guinée forestière est un ensemble de massifs montagneux et de forêt dense qui couvre 20% du territoire national, avec une pluviométrie qui varie entre 2000 et 3000 mm.

1.1.3 Données démographiques

Le recensement général de la population et de l'habitat de décembre 1996 a révélé que la population guinéenne se chiffrait à 7 156 402 habitants. Sur la base d’un taux d’accroissement démographique de 3,1%, la population guinéenne se situerait en 2013 à environ 11 974 532 habitants. Elle est constituée en majorité de femmes (52%). Plus de 44% des individus sont âgés de moins de 15 ans et 4% des guinéens ont plus de 65 ans. La taille moyenne des ménages est de plus de 6 personnes. La démographie est caractérisée par une croissance rapide de la population et marquée par de fortes disparités régionales:

Basse Guinée (20,4%), Moyenne Guinée (22,9%), Haute Guinée (19,7%), la Guinée Forestière (21,7%) et la zone spéciale de Conakry (15,3%) de la population totale1. L’espérance de vie à la naissance est de 54,1 ans2.

Les migrations récentes en Guinée ont été considérablement influencées par les conflits sociopolitiques des années 1990 enregistrés au Liberia et en Sierra Leone, ainsi qu’en Côte d’Ivoire au début des années 2000. Le pays a ainsi accueilli 600 000 réfugiés en provenance de ces pays3.

Aussi, les conflits socio-politiques récurrents dans le pays, depuis 2000, entrainent souvent des déplacements internes de populations avec des conséquences sanitaires.

1MP, Bulletin de Population et Développement, 2012

2PNUD, 2011.

3MP, Plan quinquennal 2011-2015

(6)

1.1.4 Contexte culturel, éducationnel et comportemental

Le Taux Brut de Scolarisation (TBS) au primaire est également en hausse passant de 78,3% en 2009/2010 à 80% en 2010/11 et 81% en 2012. Le TBS des filles est passé de 70,1% à 73,5%4dans la même période. Le taux brut d’achèvement est de 44% pour les filles et 56% pour les garçons.

Le taux brut d’abandon au primaire est de 8% en moyenne avec 13% pour les filles et 6 % pour les garçons.

Selon l’Enquête Légère pour l’Evaluation de la Pauvreté (ELEP) de 2008, le taux d’alphabétisation est de 34,5% pour l’ensemble du pays, 49,9% et 21,5% respectivement pour les hommes et les femmes.

Les attitudes et comportements de la majorité de la population apparaissent souvent peu favorables à la santé et la nutrition. Ils se caractérisent par :

- un faible respect des règles d’hygiène et d’assainissement,

- une pratique sous optimale de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant,

- un faible niveau d’informations sur la sexualité et les méthodes contraceptives (seulement 8,5%

des femmes en âge de procréer utilisent une méthode moderne ou traditionnelle de contraception et la prévalence contraceptive moderne est de 7%)5,

- un faible niveau de connaissance sur le mode de transmission et de prévention de certaines maladies comme les maladies sexuellement transmissibles, y compris le Sida (63 % et 75 % respectivement pour les femmes et les hommes)6,

- un faible niveau de connaissance des besoins alimentaires des enfants et des femmes (enceintes et allaitantes).

Les études menées sur l’itinéraire thérapeutique montrent que la majorité des malades commencent ou terminent leurs soins en médecine traditionnelle. Cela montre l’importance accordée à la médecine traditionnelle par la population et le poids des croyances sur le choix de leurs options thérapeutiques7. 1.1.5 Profil environnemental et Cadre de vie

Selon le rapport 2012 du Programme Commun OMS/UNICEF du suivi de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement (JMP, 2012), le taux de couverture nationale en eau potable est de 74%

avec de grandes disparités entre le milieu urbain (90%) et le milieu rural (65%). Les principales sources d’approvisionnement en eau de boisson des ménages se répartissent comme suit: forages (47%), bornes fontaines ou robinet (22%), eaux de surface (16,1%)8.

Le taux de couverture nationale de l’assainissement (accès aux latrines) est de 18% (32% en milieu urbain contre 11% en milieu rural)9. La mauvaise gestion des eaux usées, des excréta et des ordures ménagères entraine la pollution du sol, de l’air, des eaux (souterraines et de surface). La stagnation des eaux usées en certains endroits favorise le développement des gites larvaires des vecteurs de maladies.

Au niveau national, 77 % des ménages rejettent les ordures dans la nature. Ce taux est de 93% en milieu rural, 18,1% à Conakry et 64,4% dans les autres centres urbains. Le ramassage public ne se fait qu’à Conakry et concerne 55,4% des ménages. Le ramassage privé compte pour 10,5% et l’incinération pour

4MP, Bulletin de Population et Développement, 2012 5MP, Bulletin de Population et Développement, 2012 6MP, INS, EDS4, 2012

7MSHP, Politique nationale de la santé communautaire, 2012 8ENENSE Guinée 2007

9JMP, 2012

(7)

6,1%10. La présence des dépotoirs sauvages un peu partout dans la ville de Conakry et à l’intérieur du pays favorise la prolifération des insectes et des rongeurs, vecteurs de maladies.

La production de déchets biomédicaux en Guinée est estimée à plus de 700 tonnes par an11. La plupart des structures de soins ne dispose pas d'infrastructures et d’équipements adaptés et suffisants pour le tri, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l'élimination de ces déchets.

Les activités industrielles rejettent dans le milieu naturel des matériaux et substances hautement toxiques et dangereux, qui sont source de pollution d’ordre physique, chimique et bactériologique pour le sol, l'air et l'eau. Les eaux usées industrielles sont pour la plupart rejetées sans traitement préalable dans la mer, les cours d’eau, les caniveaux, le sol, etc. D’une manière générale, les substances chimiques (nitrates, métaux lourds, chlorures, etc.) et les polluants organiques libérés par les industries, sont source de diverses maladies humaines, de la mort de plusieurs espèces aquatiques et de plantes12.

La sécurité sanitaire des aliments pose des problèmes de santé publique de grande envergure et les maladies d’origine alimentaire restent prédominantes dans le pays. Les analyses microbiologiques des aliments vendus/consommés dans les rues de la capitale Conakry, ont montré que 81,2% de ces aliments sont contaminés13. Dans la quasi-totalité des abattoirs et boucheries, les viandes sont exposées directement à l’air libre et le port des tenues n’est pas systématique, toutes des conditions favorables aux contaminations microbiennes. Selon l’enquête SMART 2011, 33,4% seulement des mères enquêtées se lavent les mains avant de donner à manger à leurs enfants et 49,3% des mères le font après avoir nettoyé les selles de l’enfant.

Les résultats de l’EDS 2012 mettent en évidence une certaine précarité des conditions de logement en Guinée. Quatre ménages sur 9 (45%) vivent dans des logements dont le sol est en terre ou sable, ce qui favorise la propagation des maladies infectieuses et parasitaires. En milieu urbain, la majorité des logements a un sol recouvert de ciment (74%), et en milieu rural, le sol d’environ deux tiers des logements (64%) est en terre, sable ou bois.

1.1.6 Organisation administrative

La Guinée compte 7 régions administratives auxquelles s’ajoute la ville de Conakry qui jouit d’un statut de collectivité décentralisée spécifique. Le pays compte 33 préfectures, 38 communes urbaines dont 5 à Conakry et 304 communes rurales de développement. Ces collectivités se subdivisent en 308 quartiers urbains et 1615 districts ruraux. La structure organisationnelle du système de santé est calquée sur le découpage administratif et comprend 8 régions et 38 districts sanitaires.

La carte suivante matérialise le découpage administratif du pays.

10UNICEF, Rapport d’évaluation, 2009

11MSHP, Stratégie nationale de gestion des déchets biomédicaux, 2010 12MSHP/MEEF, Rapport ASEB Guinée, 2013

13 MSHP/OMS, Analyse situationnelle de l’Hygiène alimentaire, 2008

(8)

Figure 1 : Carte administrative de la Guinée

1.1.7 Contexte politique et institutionnel

La Guinée est un État laïc indépendant depuis le 2 Octobre 1958. De l’indépendance à 1984, le pays a été dirigé par un régime de parti unique qui a été suivi par un pouvoir militaire jusqu’en 1991, date à laquelle la Guinée s’est dotée d’un régime présidentiel pluraliste. Ce processus démocratique amorcé a été interrompu de 2008 à 2010 par un autre régime militaire. A ce jour, plus de deux cents partis politiques sont agréés dans le pays.

Après une longue période d’instabilité politique, les guinéens ont élu en novembre 2010 un Président au suffrage universel libre et démocratique pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois.

Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée Nationale qui compte 114 députés élus au suffrage universel pour cinq ans.

La Cour Suprême (Conseil Constitutionnel) détient quant à elle le pouvoir Judiciaire. Le Conseil Économique et Social et le Conseil National de la Communication complètent les grandes Institutions républicaines du pays.

Le processus électoral qui a débuté en 2010 a suscité une tension entre les acteurs politiques. Celle-ci a entraîné de nombreux affrontements entre les militants et sympathisants des différents partis politiques qui se sont soldés par des pertes en vies humaines et une dégradation du climat de confiance entre gouvernants et opposants.

Mais depuis la fin du processus de transition politique au début de 2014, l’atmosphère sociale semble plus calme.

1.1.8 Situation économique

Le pays dispose d'importantes ressources naturelles. Les écosystèmes de forêt équatoriale, de montagnes et de savanes soudano-sahéliennes recèlent un grand potentiel économique dans l’agriculture, l’élevage et le tourisme. La pêche maritime et continentale est une autre source de richesse naturelle. En outre, l’abondance de la pluviométrie et un réseau hydrographique très fourni font de la Guinée le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest et lui procurent un potentiel hydroélectrique considérable.

(9)

Le sous-sol recèle de richesses minières diversifiées au point que la Guinée est qualifiée de « scandale géologique ». Les gisements qui sont exploités incluent la bauxite (2/3 des réserves mondiales), l’or et le diamant. D'importantes réserves de fer et de manganèse, de cuivre et de plomb, de zinc associé à l’argent, de cobalt associé au platine, d’uranium, de phosphate, de calcaire, de pétrole et de gaz naturel sont encore non entamées.

En dépit de ses énormes potentialités naturelles et humaines, la Guinée fait partie des pays les plus pauvres du monde, avec un Indice de Développement Humain de 0.341 en 2011 correspondant au 170e rang sur 182 pays14. En 2012, elle a occupé le 178ième rang sur 186 pays15.

En effet, en 2009, la croissance économique a été négative et s’est située à -0,3% du PIB qui était estimé à 556 USD/habitant16, alors qu’en 2010, elle a été estimée à 1,9%, contre un accroissement de la population de l’ordre de 3,1%. Au cours de la même année, le déficit du budget de l’Etat s’est situé à -14,4% du PIB et a été financé principalement par la planche à billets, entrainant un taux d’inflation qui est passé de 7,9% en 2009 à 20,8% en décembre 2010 et 19,0% en 2011. L’analyse des données macro-économiques indiquent que le taux d’inflation serait de 12,8% en 2012 et 9,7% en 201317.

Le pourcentage de personnes qui vit en dessous du seuil de pauvreté a baissé de 62,5% à 49,1%, entre 1994/95-2002/03, la seule sous-période de baisse sensible de la pauvreté. Toutefois, la dégradation du cadre macroéconomique a eu des conséquences sur l’aggravation de la pauvreté dans les ménages. Par la suite, le phénomène a eu tendance à s’aggraver, avec un taux de pauvreté qui se situait à 53,0% en 2007 et à 55,2% en 201218.

Le financement des secteurs sociaux prioritaires par le Budget national, a continué de baisser depuis plusieurs années. Les dépenses exécutées en faveur des secteurs de la santé et de l’éducation sont passées de 18,9% du budget total en 2010 à 13,5% en 2011 et 10,2% en 2012. La part de la santé a représenté 2,4%

du budget total en moyenne sur la période 2010-201219.

Comme conséquences sous-jacentes, les services sociaux de base, notamment les services de santé, se sont dégradés et sont devenus quasiment inaccessibles pour les populations les plus défavorisées du fait de la pauvreté généralisée eu égard aux différents coûts de recouvrement qui y ont été instaurés pour faire survivre ces structures.

1.2 Situation sanitaire de la Guinée 1.2.1 Etat de Santé de la Population.

Indicateurs généraux

Les principaux indicateurs de santé sont présentés dans le tableau ci-après.

14PNUD, Rapport Mondial sur le Développement Humain, 2011

15PNUD, Rapport Mondial sur le Développement Humain, 2012

16 PNUD Rapport Mondial sur le Développement Humain 2009.

17 Cadrage macro-économique, MP, 2012 18 ELEP 2012

19 DRSPIII, 2012

(10)

Tableau n° 1: Quelques indicateurs sociodémographiques et sanitaires

Indicateurs 2005 (EDS III) 2012 (EDS MICS IV)

Taux brut de natalité 38,4‰ 34,0‰

Taux brut de mortalité 14,6‰ 10,19‰

Taux de mortalité infanto-juvénile 163‰ 122 ‰

Taux de mortalité infantile 91‰ 67‰

Taux de mortalité maternelle 980/100 000 nv 724/100 000 nv

Indice synthétique de fécondité 5,7 5,1

Taux de mortalité néonatale 39% 33%

Couverture d’au moins une consultation prénatale 82% 85%

Taux d’accouchements assistés 38% 47%

Taux de prévalence contraceptive 9% 8,5%

Taux de séroprévalence VIH 1,5% 1,7%

Espérance de vie 62 ans 58,9 ans

Indice de pauvreté 53,0% 55,2%

Insuffisance pondérale chez les moins de 5 ans 26% 18%

1.2.2 Les Programmes de santé

En tenant compte des problèmes de santé de la population, certaines maladies ont été ciblées en priorité et ont fait l’objet de programmes spécifiques à savoir : Le programme élargi de vaccination / soins de santé primaires, la lutte contre la lèpre, l’ulcère de Buruli, le VIH/SIDA, l’onchocercose et la cécité, le paludisme, la tuberculose, la prise en charge intégrée des maladies du nouveau-né et de l’enfant, la Maternité Sans Risques, la Santé mentale, les traumatismes, la trypanosomiase humaine africaine et les Maladies Non Transmissibles (MTN), y compris la Nutrition.

1.2.3 Structure générale du système de soins

L’offre de soins représente l’ensemble des établissements de soins publics , parapublics et privés implantés sur le territoire national avec leur contenu, leur fonctionnement et les résultats qu’ils produisent pour répondre à la demande de la population.

L’offre de soins globale dans le pays est organisée de façon pyramidale et comprend : les sous- secteurs public, parapublic et privé.

(11)

Schéma n° 1: Typologie de l’Offre de soins

Le sous-secteur public est organisé de façon pyramidale et comprend de la base au sommet : 925 postes de santé, 402 centres de santé, 5 Centres de Santé Améliorés, 9 Centres Médicaux de Commune, 26 Hôpitaux préfectoraux, 7 Hôpitaux régionaux et 3 hôpitaux nationaux. En plus, il existe des structures de soins à vocation nationale comprenant : le Centre de Cancérologie, le Centre d’Application du Diplôme d’Etudes Supérieures et Spécialisées en Ophtalmologie (CADESSO) et le Centre de Traitement de l’Ulcère de Buruli sis à N’zérékoré et aussi des services rattachés comme la santé scolaire et universitaire, la médecine du travail, la promotion de la santé, etc.

Le sous-secteur parapublic est composé de structures de santé militaires (16 unités médicales des Armées, 8 Centres médico-chirurgicaux des Armées, un hôpital militaire) et des établissements de soins miniers dans les préfectures de Boké, Fria, Siguiri, Dinguiraye et Beyla.

Le sous-secteur privé formel comprend : 41 cliniques, 106 cabinets médicaux, 17 cabinets dentaires, 16 cabinets de sage-femme, 152 cabinets de soins infirmiers, 4 centres d’exploration médicale et 35 centres de Santé associatifs et confessionnels.

Le secteur privé informel est composé de de 1 044 structures toutes catégories confondues dans la ville de Conakry20.

1.2.4 Ressources du secteur

Infrastructures sanitaires

Sur les 1 379 Infrastructures publiques existantes, 259 postes de santé ne répondent pas aux normes de la carte sanitaire, soit 28%, 203 Centres de santé sont en mauvais état soit près de 50%

et 23 hôpitaux sont classés comme non conformes aux normes, soit 53%.

Dans le secteur privé, 72% des infrastructures se caractérisent par (1) une inadéquation des locaux par rapport aux standards nationaux (2) une illumination insuffisante et (3) un système de ventilation qui favorise les risques en milieu de soins.

En matière d’équipements, au niveau des Centres de Santé publics, selon la liste standard définie par le Ministère de la Santé par niveau de prestations, sur les 407 Centres de Santé, le taux de

20 Documents préparatifs des Etats généraux de la Santé/l’Offre et les Prestations de Services Hopital national

Institut de Santé Publique Institut de Nutrition et de santé

Hôpital régional

Structures publiques Hôpital préfectoral Centre Médical de Commune

Centre de santé Poste de Santé

Structures privées Cliniques Cabinets médicaux Cabinets de soins infirmiers Etablissemnts de soins miniers

(12)

conformité des équipements est seulement de 34% avec des variations très importantes entre les structures et les types de moyens.

Les activités nutritionnelles sont menées aussi bien dans les hôpitaux, les centres de santé et les postes de santé.

Ressources humaines

En termes de force de travail selon une répartition catégorielle en date du 30 Octobre 2012, le secteur comptait un effectif de 8 595 agents émargeant au Fichier Général de l’Administration (FGA) répartis comme suit21 : 1462 médecins (17%), 223 pharmaciens (3%), 114 biologistes (1%), 1878 infirmiers d’état et assimilés (22%), 349 sages-femmes (4%), 4569 agents techniques de santé (53%). Les activités de nutrition sont exécutées par les pédiatres, les chefs de centres et de postes, les sages-femmes et les agents communautaires.

Ressources financières et financement du secteur

La Guinée, avec moins de 3% du budget national alloué à la santé, fait partie des nombreux pays qui n’ont pas atteint les 15% comme proposé par les Chefs d’Etats de la CEDEAO à Abuja en 2001.

Elle est très éloignée dans ce classement, même si des facteurs objectifs peuvent être avancés dans l’explication de cette position (instabilité socio politique) qui impacte sur les performances du secteur, donc sur la prise en charge des besoins sanitaires et nutritionnels des populations. La contribution de l’Etat dans le financement de la nutrition se résume au paiement des salaires des fonctionnaires intervenant dans le secteur.

La Guinée est l’est des pays dont le poids du paiement direct est le plus important (environ 62,2%22). Cela atteste le sous financement du secteur par l’Etat et donne des indications quant à la faiblesse de la couverture sociale dans le pays.

Le Gouvernement conscient de cette situation a réaffirmé son intérêt et son engagement à réviser sa politique de santé pour élaborer un nouveau Plan National de Développement Sanitaire qui couvrira la période 2014-2023.

Les comptes nationaux de santé (MSHP, CNS 2010) et la Commission Financement de la santé (MSHP, 2012) indiquent une structure différente de la dépense de santé. L’évolution des dépenses de santé suggère que le poids de la dépense de santé des ménages est passé de 83% en 2004 à 62,2% en 2010 même si les deux études divergent sur le plan méthodologique.

Les activités concourant à la sécurité nutritionnelle souffrent d’un sous financement chronique malgré la multiplicité des sources. Les principaux contributeurs sont : le Gouvernement, les PTF, la société civile (ONG, Fondations, confessions religieuses et caritatives) et les communautés. En raison de l’absence d’un mécanisme de suivi budgétaire, il est impossible d’estimer les ressources actuellement allouées.

21 Rapport sur les ressources humaines présenté au Ministre de la santé et de l’hygiène publique par le DRHS/MSHP

22 MSHP, 2010, CNS

(13)

2 A

NALYSE DE LA SITUATION DE LA NUTRITION ET DE L

ALIMENTATION

2.1 Ampleur du problème

2.1.1 Situation nutritionnelle

La malnutrition constitue un problème de santé publique en Guinée. Elle est la résultante d’une alimentation inadéquate due à des pratiques alimentaires inappropriées et à la prévalence de maladies infectieuses et parasitaires qui se développent dans des conditions d’hygiène environnementale, individuelle et collective déficientes.

- Retard de croissance23

Selon l'âge, on observe des variations importantes de la prévalence de la malnutrition chronique (modérée ou sévère). Elle augmente très rapidement avec l’âge : d’un minimum de 10 % à moins de 6 mois, la proportion d’enfants accusant un retard de croissance passe à 16 % dans le groupe d’âges 6-8 mois. Cette augmentation est certainement la conséquence d’une introduction inadéquate des aliments de complément. La proportion d’enfants souffrant de malnutrition chronique atteint son maximum à 36-47 mois (40 %) et ne diminue que très légèrement au-delà de cet âge, son niveau demeurant toujours élevé à 48-59 mois (37 %).

Les variations selon le sexe de l’enfant montrent que la prévalence de la malnutrition chronique est légèrement plus élevée chez les garçons que chez les filles (33 % contre 30 %). En outre, les enfants nés avec un intervalle inter génésique inférieur à 24 mois souffrent plus fréquemment que les autres de malnutrition chronique (42 % contre 26 % quand la durée est de 48 mois ou plus). On observe les mêmes variations pour la forme sévère de la malnutrition chronique (22 % quand l’intervalle est inférieur à 24 mois contre 9 % quand il est de 48 mois ou plus). L’état nutritionnel de l’enfant varie en fonction de celui de la mère. En effet, 40 % des enfants dont la mère est maigre accusent un retard de croissance contre 31 % quand l’état nutritionnel de la mère est normal.

La proportion d’enfants souffrant de malnutrition chronique varie de manière sensible avec le niveau d’instruction de la mère. En effet, c’est chez les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction que la prévalence est la plus élevée (34 %) et chez ceux dont elle a un niveau secondaire ou plus qu’elle est la plus faible (17 %). En outre, la prévalence de la malnutrition chronique sévère est deux fois et demie plus élevée chez les enfants dont la mère n’a aucune instruction par rapport à ceux dont la mère a un niveau au moins secondaire (15 % contre 6 %). Le niveau socio-économique du ménage dans lequel vit l’enfant influence la prévalence de la malnutrition chronique, celle-ci passant d’un maximum de 41 % dans les ménages classés dans le second quintile à un minimum de 15 % dans ceux classés dans le quintile le plus riche. Dans les ménages du second quintile, 20 % des enfants sont touchés par la forme sévère de la malnutrition chronique, soit environ quatre fois plus que dans les ménages classés dans le quintile le plus riche (5 %).

La proportion d’enfants accusant un retard de croissance est deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (36 % contre 18 %). Sous la forme sévère, 16 % des enfants en milieu rural

23 EDS-MICS, 2012

(14)

sont concernés contre 7 % en milieu urbain. Il apparait un écart important entre Conakry et les autres régions. En effet, 15 % des enfants de Conakry sont affectés par la malnutrition chronique contre 41 % à Mamou et 38 % à N’Zérékoré qui détiennent les niveaux les plus élevés. À Boké, la prévalence est un peu plus faible (28 %). Sous sa forme sévère, la malnutrition chronique affecte plus d’un enfant sur cinq à Mamou (21 %) contre 6 % à Conakry.

- Émaciation24

En Guinée, 10 % des enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition aiguë : 4 % le sont sous la forme sévère et 6 % sous la forme modérée. La prévalence de la maigreur est quatre fois plus élevée que celle admise par l’OMS (0,1 %). Il s’agit d’une situation préoccupante compte tenu de l’augmentation des risques de morbidité et de mortalité liés à cet état.

À l’exception de l’âge de l’enfant, de sa grosseur à la naissance et de l’état nutritionnel de la mère, on ne constate pas de variations importantes de la malnutrition aiguë. En effet, de 12 % parmi les moins de six mois, la prévalence augmente pour atteindre un enfant sur cinq (20 %) dans le groupe d’âges 12-17 mois. À partir de 24 mois, elle commence à diminuer pour ne plus concerner que 5 % des enfants à partir de 36 mois. La prévalence de l’émaciation est nettement plus élevée parmi les enfants très petits à la naissance (24 %) par rapport à ceux qui étaient petits (15 %) ou moyens ou plus gros (9 %). En ce qui concerne la malnutrition aiguë, sous la forme sévère, on note que les variations sont tout aussi importantes ; 13 % des enfants petits étant sévèrement émaciés contre 3 % de ceux qui étaient moyens ou plus gros que la moyenne. Il faut aussi souligner l’influence de l’état nutritionnel de la mère sur le niveau de la prévalence de la malnutrition aiguë des enfants, celle-ci est de 14 % quand la mère est maigre et de 8 % quand elle est en surpoids ou obèse.

La malnutrition aiguë est un peu plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (11 % contre 7 %).

Par rapport aux régions, on note un écart important entre Kankan et les autres régions. En effet, dans cette région, près d’un enfant sur cinq (18 %) est atteint de malnutrition aiguë avec 8% de forme sévère. Les prévalences les plus faibles de malnutrition aiguë (7 %) s’observent dans les régions de Kindia et de N’Zérékoré.

Le niveau d’instruction de la mère semble influencer la prévalence de la malnutrition aiguë : 10 % des enfants dont la mère est sans instruction contre 9 % pour ceux dont la mère a un niveau d’instruction primaire et 7 % pour ceux dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus.

Les résultats selon le niveau socio-économique du ménage font apparaître une prévalence plus élevée dans les ménages classés dans le quintile le plus pauvre que dans les autres (13 % contre 9 % dans le quintile moyen et 6 % dans le quintile le plus riche).

- Surpoids25

En Guinée, 4 % des enfants de moins de 5 ans sont trop gros pour leur taille et sont donc atteints de surpoids ou d’obésité.

La prévalence du surpoids est plus élevée chez les enfants qui résident dans les régions administratives de Boké (6 %) et Kindia (4 %), chez ceux dont la mère présente aussi un surpoids

24 EDS-MICS, 2012

25 Idem

(15)

(4 %). De même, c’est parmi les enfants dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus (7 %) et chez ceux dont le ménage est classé dans le quintile le plus élevé (5 %) que cette proportion est la plus élevée.

- Insuffisance pondérale26

En Guinée, 18 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent d'insuffisance pondérale : 13 % sous la formé modérée et 5 % sous la forme sévère. La situation reste préoccupante, puisque ces proportions sont nettement supérieures à 2,3 % et 0,1 % respectivement. La prévalence de l’insuffisance pondérale augmente avec l’âge à partir de 6 mois et c’est à 18-23 mois qu’elle atteint son niveau le plus élevé (22 %). Elle ne diminue que très légèrement au-delà, la prévalence de l’insuffisance pondérale demeurant toujours très élevée à 48-59 mois (20 %).

En milieu rural, plus d’un enfant sur cinq (21 %) présente une insuffisance pondérale contre 9 % en milieu urbain. Dans les régions, la prévalence varie d’un minimum de 8 % à Conakry à 23 % à Labé et à 25 % à Kankan qui détient la prévalence la plus élevée.

- Allaitement maternel et alimentation de complément

A 98 %, les enfants derniers-nés au cours des deux dernières années ont été allaités. Ce pourcentage est élevé quelle que soit la catégorie sociodémographique de l’enfant. Une proportion élevée d’enfants ont été allaités rapidement après la naissance. En effet, 73 % des enfants ont été allaités dans les 24 heures qui ont suivi leur naissance et 17 % dans l’heure après la naissance. Cependant, 59 % ont reçu des aliments avant l’allaitement. Dans certains sous- groupes de femmes, cette proportion atteint 75 %. Cette pratique est aussi plus fréquente en milieu urbain qu’en milieu rural (63 % contre 50 %). Dans les régions de Labé et de Kankan, plus de sept enfants sur dix (respectivement 73 % et 75 %) ont reçu des aliments avant le lait maternel alors que cette proportion n’est que de 42 % à Faranah.

- Allaitement exclusif et introduction de l'alimentation de complément27

En ce qui concerne l’allaitement exclusif, seulement 21 % des enfants de moins de six mois sont exclusivement allaités, comme le recommandent les directives internationales. Même parmi les enfants de 0-1 mois, moins de la moitié sont exclusivement allaités (47 %) et cette proportion diminue rapidement et à 2-3 mois, seulement 13 % des enfants reçoivent exclusivement le lait maternel. Entre 2-3mois, 64 % des enfants sont allaités mais reçoivent déjà de l’eau, 8 % sont allaités et reçoivent des liquides non lactés et 8 % reçoivent déjà des aliments de complément en plus du lait maternel.

Seulement 44 % des enfants âgés de 6 à 9 mois ont reçu des aliments de complément en plus du lait maternel.

La proportion d’enfants nourris avec un biberon est de 6 % pour l’ensemble des enfants âgés de moins de 6 mois et 8 % pour ceux âgés de 6-9 mois.

- Prévalence de l’anémie

26 EDS-MICS, 2012

27 Idem

(16)

Plus de sept enfants sur dix (77 %) sont atteints d’anémie : 24 % sous une forme légère, 45 % sous une forme modérée et 8 % sous une forme sévère. Selon l’âge, jusqu’à 24 mois, au moins huit enfants sur dix sont affectés par l’anémie. Au-delà, la prévalence baisse pour atteindre son niveau le plus faible à 48-59 mois (67 %).

Selon le milieu de résidence, l’anémie touche davantage les enfants du milieu rural que ceux du milieu urbain (79 % contre 69 %).Dans les régions de Faranah (85 %), Kankan (83 %) et N’Zérékoré (83 %), plus de huit enfants sur dix sont anémiques. Bien que plus de la moitié des enfants soient affectés par l’anémie (57 %), c’est dans la région de Labé que la prévalence est la plus faible. Le niveau d’instruction de la mère influence sur la prévalence de l’anémie des enfants, la proportion d’enfants anémiques variant de 79 % quand la mère n’a aucun niveau d’instruction à 64 % quand elle a un niveau secondaire ou plus. Le niveau socioéconomique du ménage influence aussi la prévalence de l’anémie. Elle est de 83 % dans les ménages du quintile le plus pauvre et de 67 % dans les ménages du quintile le plus riche.

Globalement, 49 % des femmes en âge de reproduction sont anémiques : 36 % sous forme légère, 13 % sous forme modérée et moins de 1 % sous la forme sévère. 65 % des femmes enceintes sont anémiques et 52 % le sont quand elles allaitent.

- Suppléments en Vitamine A28

En Guinée, 41 % des enfants de moins de cinq ans ont reçu des suppléments de vitamine A, niveau nettement inférieur à celui observé en 2005 (68 %). Cette proportion varie selon les caractéristiques sociodémographiques. Les enfants de 9-11 mois qui sont proportionnellement les plus nombreux à en avoir reçu (48 %) et ceux de 6-8 mois et de 48-59 mois qui sont les moins nombreux (respectivement 35 % et 38 %).

Environ la moitié des enfants du milieu urbain ont reçu ces compléments nutritionnels contre seulement 37 % en milieu rural. De même, dans les régions, cette proportion varie de 19 % à Mamou, 55 % à Labé, 56 % à Conakry et 57 % à Faranah.

La proportion d’enfants ayant reçu des suppléments de vitamine A augmentant avec le niveau d’instruction, de 38 % quand la mère n’a aucun niveau d’instruction à 52 % quand elle a un niveau secondaire ou plus.

Seulement 33 % des enfants dont le ménage est classé dans le quintile le plus pauvre ont reçu des suppléments de vitamine A contre 58 % de ceux dont le ménage est classé dans le quintile le plus riche.

- Consommation du sel iodé dans les ménages29

Selon EDS4-MICS, 2012, 66 % des enfants de 6-59 mois vivent dans un ménage disposant de sel iodé. Cette proportion est de 61 % en milieu urbain contre 68 % en milieu rural. C’est à N’Zérékoré (87 %), Kankan (86 %), Labé (74 %) et Faranah (67 %) que les proportions d’enfants vivant dans un ménage disposant de sel iodé sont les plus élevées.

28 EDS-MICS, 2012

29 Idem

(17)

- Déparasitage30

A travers les campagnes de distribution semestrielles, 29 % des enfants de 12-59 mois ont reçu des vermifuges au cours des six derniers mois.

- Etat nutritionnel des femmes de 15-49 ans31

En Guinée, 69 % des femmes ont un IMC normal. Par contre 12 % des femmes ont un IMC inférieur à 18,5, révélant un état de déficience chronique. A l’opposé 19 % des femmes ont un IMC supérieur ou égal à 25, ce qui traduit un surpoids et 5 % sont obèses (IMC de 30 ou plus).

- Etat nutritionnel des personnes infectées et affectées par le VIH.

Depuis 2004, le CNLS (Comité National de Lutte contre le Sida) formule dans tous ses documents de programme pays un volet de prise en charge nutritionnelle et alimentaire des PVVIH (personnes vivant avec le VIH) qui comprend :

i. l’évaluation nutritionnelle, éducation et counseling;

ii. la prise en charge nutritionnelle par des suppléments alimentaires nutritifs;

iii. l’appui alimentaire aux ménages des personnes infectées et affectées par le VIH.

Sur le plan de la prise en charge nutritionnelle et alimentaire des PVVIH, le CNLS estime qu’environ 18% de clients éligibles à l’assistance nutritionnelle et alimentaire sont pris en charge par 13 ONG et structures nationales qui bénéficient de l’appui du Fond Mondial à travers le PAM 2.1.2 Situation alimentaire32

L’alimentation de la population guinéenne est assurée par 3 sources : la production nationale, les importations et l’aide alimentaire. Les principales cultures vivrières sont le riz (42%), l’arachide (15%), le fonio (12%), le maïs (10%), le manioc (9%) et le gombo, l’aubergine et l’oignon (5%).

L’élevage est pratiqué par 53% des ménages, il est constitué de cheptels de petite taille. On compte ainsi en moyenne 6,2 bovins, 3,6 caprins, 3,2 ovins et 17,2 volailles par ménage. Mais ceci cache de grandes disparités au niveau des régions et des groupes de moyens de subsistance. En effet, ce sont les ménages de Boké et de Kankan qui possèdent en moyenne les plus grands effectifs de bétail. La consommation de bétail issu de l’élevage domestique du ménage est quasi nulle au cours des 3 derniers mois ayant précédé l’enquête. En dépit du potentiel dans les domaines de l’agriculture, l’élevage et de la pêche, la Guinée dépend de l’importation des denrées alimentaires (riz, blé, huiles alimentaires et produits animaux).

Un ménage sur trois est en insécurité alimentaire soit trois millions et demi de personnes dont quatre cent mille dans une insécurité alimentaire sévère. Les préfectures de Kindia, Beyla, Koundara et Faranah sont les poches d’insécurité alimentaire sévère qui évoluent dans un contexte de forte vulnérabilité et de stress alimentaire. L’analyse approfondie confirme que l’insécurité alimentaire n’est pas seulement un problème de disponibilité des denrées en Guinée.

L’insécurité alimentaire est due aussi à l’inaccessibilité financière, à l’enclavement des zones de

30 EDS-MICS, 2012

31 Idem

32 Enquête nationale de sécurité alimentaire et de vulnérabilité, 2012

(18)

production, aux us et coutumes alimentaires33, à la mauvaise gestion des revenus et des stocks alimentaires, à la conservation et la transformation inappropriées, et à une consommation inégale au sein des ménages. La crise mondiale a réduit les recettes minières de l’État et les transferts financiers des guinéens de l’étranger d’une part et l’inflation et la dépréciation de la monnaie ont érodé le pouvoir d’achat des ménages d’autre part.

2.2 Conséquences34

La malnutrition maternelle et infantile a des conséquences négatives sur la santé, l’éducation et l’économie du pays. La malnutrition est la cause de 45% de tous les décès des enfants de moins de 5 ans. Elle entraine aussi des complications pendant la grossesse et l’accouchement augmentant ainsi les taux de morbidité et de mortalité maternelle et infantile. La malnutrition chronique ralentit le développement psychomoteur et cognitif des enfants. Cette altération devient irréversible après l’âge de 24 mois. Le rendement scolaire et la capacité d’apprentissage sont réduits chez ces enfants.

A l’âge adulte, les enfants ayant été victimes de malnutrition chronique présentent un risque accru d’obésité et de diabète. A long terme, la malnutrition freine le développement humain et socio-économique du pays par une baisse de productivité liée au mauvais état physique et entrainant une réduction du revenu pouvant aller jusqu’à 10% pour l’individu et de 2 à 8% du produit intérieur brut national. La malnutrition chronique entretient ainsi le cercle vicieux de la pauvreté.

2.3 Organisation de la nutrition 2.3.1 Historique

A la suite de la conférence internationale sur la nutrition (CIN) de Rome en 1992, le Décret N0 D94/128/PRG/SGG du 3 novembre 1994 portant création du comité national de suivi de la CIN a été signé. Il a été suivi de l’élaboration d’une politique de nutrition et d’alimentation (1994 révisée en 2005), la politique nationale de la petite enfance (1996), la politique nationale de la promotion féminine (2008), le plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (2013) et la politique de l’alimentation scolaire (2013).

Dans l’optique d’améliorer l’environnement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des textes réglementaires ont été pris à l’instar de (i) l’iodation du sel (1995), (ii) la fortification des huiles végétales et des farines (2012), (iii) la création d’une Alliance Guinéenne pour la Fortification des Aliments (2012), (iv) la création du Conseil national de Sécurité alimentaire (CNSA) en 2008 et la (v) la création de l’agence nationale de développement agricole et de sécurité alimentaire (ANDASA) en 2012. Au niveau du ministère de la santé et de l’hygiène publique dans le cadre de la promotion du volet nutritionnel il a été créé une Division Alimentation et Nutrition en 1991 devenue Section en 1999 puis érigée à nouveau en Division en 2012.

33 Enquête CAP sur l’ANJE en Guinée, 2013

34 Lancet, 2013

(19)

2.3.2 Organisation des soins

La détérioration du système de santé depuis une dizaine d’années affecte négativement les indicateurs sanitaires de la population. Les services de nutrition sont organisés pour une prise en charge holistique intégrée de la malnutrition comportant la prévention – dépistage actif, sensibilisation - et la prise en charge communautaire. Des structures de prise en charge sont organisées selon les trois niveaux du système de Santé : CRENAM, CRENAS et CRENI.

Bien que le pays ait souscrit au mouvement SUN (Scale Up Nutrition), aux initiatives REACH (Renewed Efforts Against Child Hunger and undernutrition) et AGIR (Alliance Globale pour l’Initiative Résilience) en juin 2013, le niveau de la gouvernance multisectorielle de la nutrition demeure faible. La vision de l’action publique contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ne semble pas partagée par tous. La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté comporte plusieurs interventions sans mécanismes de coordination ni d’indicateurs de performance portant sur la nutrition.

Sur le plan règlementaire, des arrêtés ministériels pour l’iodation du sel de consommation et la fortification des huiles végétales et des farines ont été pris mais leur application est non satisfaisante et le fonctionnement de l’Alliance Guinéenne pour la Fortification des Aliments créée en juillet 2012 est approximatif. Les ressources du budget de l’Etat allouées à la nutrition ne concernent que les salaires du personnel commis à cet effet. Le financement des interventions demeure essentiellement exogène, les activités de prévention et de prise en charge de la malnutrition sont tributaires du PAM, de l’UNICEF, de l’OMS et des ONG internationales (ACF, TDH, HKI). D’une manière générale, les activités d’alimentation nutrition sont sous-financées.

Depuis août 2013, les rôles et responsabilités du PAM et de l’UNICEF sont clarifiés par un protocole d’entente pour une action synergique en matière de nutrition et VIH/Sida. Seulement 8,5% des cas de malnutrition aiguë modérée sont pris en charge. Sur les 397 sites de traitement de la malnutrition aigüe répartis sur tout le territoire, 89 sont couverts soit 22%. Les indicateurs de nutrition dans le Système d’information sanitaire national sont incomplets et ne décrivent pas la situation réelle. Par ailleurs, la tenue des outils de collecte, la complétude et la promptitude ne sont pas optimales.

2.3.3 Les acteurs

Les acteurs de la prévention et de prise en charge de la malnutrition en Guinée comprennent : l’Etat, les partenaires techniques et financiers (PTF) - OMS, PAM, UNICEF, FAO, UE, BM, AFD, JICA, USAID, etc. - les ONG internationales - ACF, HKI, TDH, GRET, - les ONG nationales (ANCG, ADEG, APIF, etc.), le secteur privé et les communautés.

2.4 Analyse stratégique

L’analyse de l’action publique contre la faim et la malnutrition ressort des : 2.4.1 Points forts

La mise en œuvre de la politique d’alimentation et de nutrition pourrait s’appuyer sur les points suivants :

(20)

i. l’adoption du document de stratégie de réduction de la pauvreté comportant une composante nutrition,

ii. l’existence d’un plan national d’investissement agricole de sécurité alimentaire PNIASA 2013-2017,

iii. la préparation en cours des états généraux de santé qui seront suivis de l’élaboration du nouveau PNDS et d’une loi d’orientation agricole,

iv. l’existence d’un comité national pour le suivi de la conférence sur la nutrition,

v. le passage de la Section alimentation et nutrition à la Division alimentation et nutrition au Ministère de la Santé,

vi. la révision du protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë en 2012, vii. la mise en place d’un groupe technique nutrition,

viii. l’existence de l’ANDASA et du conseil national de la sécurité alimentaire,

ix. l’existence de la loi de protection des consommateurs et de répression des fraudes, x. la distribution semestrielle des capsules de vitamines A et Mébendazole,

xi. la création de l’Alliance Guinéenne pour la Fortification des Aliments et la prise de l’arrêté relatif à la fortification,

xii. la promulgation du code des collectivités locales,

xiii. l’existence d’un comité de coordination du secteur de la santé présidé par le Premier Ministre,

xiv. l’existence d’une composante nutritionnelle des programmes nationaux de maternité sans risque, de survie de l’enfant, de vaccination et de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles,

xv. l’extension de la couverture géographique des interventions de nutrition des ONG Internationales,

xvi. l’existence de l’INSE et d’une chaire de technologie alimentaire à l’Université de Conakry, xvii. la mise en œuvre du plan des Agences du Système des Nations Unies pour soutenir les

activités de nutrition,

xviii. l’engagement gouvernemental,

xix. l’existence des documents de politiques de promotion de la santé et de santé communautaire,

xx. la collaboration intersectorielle.

2.4.2 Points à améliorer

L’amélioration des points ci-dessous faciliterait la mise en œuvre de la politique de l’alimentation et de nutrition :

i. la coordination intersectorielle et la gouvernance effective de l’action publique contre la faim et la malnutrition,

ii. le système d’information stratégique sur l’alimentation et la nutrition en particulier le suivi-évaluation des programmes de nutrition,

iii. la vision d’un développement orienté vers la sécurité alimentaire et nutritionnelle,

iv. la fragmentation et le cloisonnement des efforts entre les administrations d’une part et entre le niveau central et les collectivités territoriales d’autre part,

v. l’implication des autorités locales,

(21)

vi. l’allocation des ressources au niveau des communautés locales à la base,

vii. l’application des textes réglementaires (lois, codes, décrets, arrêtés, directives et normes), viii. le financement du secteur,

ix. la communication entre les acteurs,

x. la motivation des agents communautaires vis-à-vis de la promotion des pratiques optimales d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant,

xi. la couverture des interventions d’alimentation et de nutrition, xii. la qualité de la prise en charge de la malnutrition,

xiii. l’implication des organisations de la société civile,

xiv. la maîtrise des procédures de gestion et de mobilisation des ressources nationales, xv. le niveau de connaissances sur les bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles, xvi. l’enclavement des zones de production,

xvii. la réduction des parcours pastoraux,

xviii. la répartition des ressources humaines et l’accessibilité des soins.

2.4.3 Menaces

Les principales menaces qui pourraient entraver la mise en œuvre de cette politique sont : i. les troubles sociopolitiques récurrents,

ii. les changements climatiques et les catastrophes naturelles, iii. l’aggravation de l’exode rural,

iv. l’explosion démographique,

v. le désintérêt pour la production agropastorale et

vi. la dégradation de certains écosystèmes en rapport avec les activités minières, vii. l’instabilité politique.

2.4.4 Opportunités

La mise en œuvre de la politique d’alimentation et de nutrition pourrait profiter d’un contexte favorable caractérisé par :

i. la mise en place d’une Assemblée nationale élue,

ii. l’expansion de la couverture géographique du réseau de téléphonie mobile,

iii. les initiatives de financement et de partenariat pour la santé (GAVI, IHP+, Fonds mondial, Muskoka),

iv. l’adhésion au Mouvement SUN, aux Initiatives REACH et AGIR,

v. la signature d’un COMPACT engageant le Gouvernement à investir dans la lutte contre la malnutrition chronique.

(22)

3 O

RIENTATIONS STRATEGIQUES

3.1 Vision

«Une Guinée où tous les habitants sont bien nourris» c’est-à-dire une Guinée où toutes les communautés ont un accès sécurisé à une nourriture adaptée dans un environnement assaini avec des services et des soins de santé appropriés garantissant à chacun de vivre en bonne santé et de contribuer au développement durable de sa communauté.

3.2 Principes

Cette vision implique les principes suivants :

1) La multisectorialité - la collaboration intersectorielle est indispensable à l’efficacité des efforts de développement en particulier dans les secteurs suivants : administration territoriale, affaires sociales, agriculture, commerce, communication, coopération, éducation, élevage, environnement, hydraulique, industrie, jeunesse, pêche, promotion féminine, protection de l’enfance, santé, sécurité, transports et travaux publics.

2) La décentralisation - la bonne gouvernance des interventions pour éradiquer la sous- alimentation et faire reculer la malnutrition exige la capacitation des acteurs locaux pour un leadership, une appropriation et une participation responsables.

3) L’intégration - l’approche « soins de santé primaires » constitue le socle pour garantir l’accès universel aux aliments sains et culturellement adaptés d’une part et aux services et soins de santé d’autre part en cohérence avec les stratégies nationales validées de lutte contre la pauvreté.

4) Le partenariat responsable - les partenaires nationaux et internationaux inscrivent leur action dans une logique d’alignement, d’harmonisation et de synergies dans le respect des règles de bonne gouvernance – vision partagée, transparence, inclusion, participation, réactivité, redevabilité et intelligence stratégique.

5) L’équité - la réduction des inégalités est impérative particulièrement celles liées au genre, à l’âge, à la maladie, au milieu de vie, au niveau socio-économique, au niveau d’éducation, à la pratique religieuse et à l’origine ethnique.

6) Le développement durable - la préservation de l’environnement, la gestion pérenne des ressources naturelles et l’intégrité des écosystèmes sont non négociables.

7) L’assurance qualité - les institutions et les acteurs s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue des pratiques conformes aux normes, standards et directives pour assurer la préservation des acquis et une efficience communautaire pérenne des interventions.

8) L’identification et la vulgarisation des meilleures pratiques - tous les acteurs œuvrent pour la mise au point, la valorisation des savoirs et connaissances endogènes d’une part et l’action éclairée par les données probantes d’autre part.

(23)

9) La gestion axée sur les résultats - des effets tangibles et pérennes sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration de l’état de santé de la population sont la finalité ultime de toutes les actions engagées dans le cadre de cette politique.

3.3 Objectifs

L’objectif général est d’éradiquer la sous-alimentation et de faire reculer la malnutrition ainsi que ses conséquences économiques et socio-sanitaires.

Les objectifs spécifiques sont : (i) atteindre l’autosuffisance alimentaire, (ii) consolider la sécurité alimentaire, (iii) garantir la couverture universelle de la prise en charge holistique de tous les cas de malnutrition et des maladies provoquées par la malnutrition et, (iv) parvenir à une couverture universelle des interventions essentielles de prévention de la malnutrition maternelle et infanto- juvénile, du surpoids et de l’obésité.

3.4 Axes stratégiques

La promotion d’actions, de stratégies et de processus gestionnaires éclairés par les données probantes pour une gestion axée sur les résultats – à ce titre, la formation, l’information stratégique et la recherche concourent au développement et à la vulgarisation des meilleures pratiques de gestion administrative et financière, d’alimentation, de nutrition, de protection de l’environnement, de promotion féminine et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes.

Les axes stratégiques de cette politique sont :

3.4.1 Axe 1 : La mobilisation nationale pour éradiquer la sous-alimentation

Il s’agit d’aligner les stratégies sectorielles de développement socio-économique pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers une meilleure coordination, une analyse approfondie de la situation socio-économique territoriale et la création des synergies pour des effets tangibles sur la sous-alimentation. Les secteurs suivants sont concernés au premier chef : développement agropastoral et halieutique, protection de l’environnement, promotion de l’emploi des jeunes, éducation des filles, alphabétisation, promotion de l’agro-industrie, hydraulique, énergie, eau, transports et travaux publics, communication, douanes, forces de sécurité.

3.4.2 Axe 2 : La mobilisation nationale pour faire reculer la malnutrition

Il s’agit de créer une synergie sectorielle effective pour des interventions sensibles à la nutrition telles que l’éducation nutritionnelle, la fortification alimentaire, l’hygiène alimentaire, l’assainissement du milieu, la sécurité sanitaire des aliments, la communication, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique et technique.

3.4.3 Axe 3 : La capacitation des collectivités déconcentrées et décentralisées et des communautés locales à la base

Il s’agit d’engager davantage les autorités des collectivités déconcentrées et décentralisées dans la promotion et le suivi des activités concourant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une part et de veiller à l’appropriation effective des activités par les organisations communautaires à la base d’autre part.

(24)

3.4.4 Axe 4 : Le renforcement du système de santé pour l’accès universel aux services et soins de santé primaires de qualité

Il s’agit de veiller particulièrement à la prise en charge holistique de tous les cas de malnutrition et à l’intégration effective des interventions essentielles d’alimentation et de nutrition dans le continuum des soins pour protéger les 1000 premiers jours de vie sur l’ensemble du territoire.

4 C

ADRE DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE

4.1 Cadre de mise en œuvre et Instance de coordination

1) Le comité national intersectoriel de pilotage pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle aura pour mission de veiller au développement des synergies dans l’action publique. Il regroupera des représentants des administrations et organismes parapublics, du secteur privé, des organisations de la société civile, des parlementaires et élus municipaux, des partenaires techniques et financiers et des confessions religieuses.

2) Le secrétariat exécutif du comité, dirigé par un coordonnateur qui assurera la fonction de point focal du Mouvement SUN et de principal correspondant du facilitateur REACH, élaborera les plans d’action annuels, les directives de planification et de suivi-évaluation, préparera et publiera un rapport annuel sur la faim et la malnutrition ; par ailleurs, en tant qu’ordonnateur du fonds souverain pour la sécurité nutritionnelle, il coordonnera les efforts de mobilisation de financements endogènes et internationaux ainsi que la communication institutionnelle pour le plaidoyer.

3) Les administrations centrales des départements ministériels et des organismes parapublics concourront chacune conformément à leurs attributions organiques en veillant à harmoniser leurs interventions pour résoudre les conflits de compétences.

4) Des instances de coordination intersectorielle régionale et préfectorale seront chargées du pilotage des plans d’actions régionaux et préfectoraux, de la promotion des synergies et du suivi des activités concourant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que de la publication des rapports sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans leurs circonscriptions.

5) Les communes urbaines et rurales et les organisations communautaires locales constitueront les agences territoriales d’exécution. Elles seront outillées pour exécuter des contrats de performance avec le fonds souverain sur la base de la micro planification élaborée à partir des analyses territoriales de la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle.

6) La mise en œuvre communautaire des activités de prévention et de promotion de la santé sera effectuée à travers les comités de santé et d’hygiène, les comités locaux enfant et femme, les agents communautaires (santé, santé animale, vulgarisateurs agricoles, assistants sociaux) d’une part et les postes et centres de santé, les centres d’encadrement communautaire, les groupements de femmes, les organisations non gouvernementales et associations d’autre part.

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