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La conséquence de l'alcool sur l'attention centrale et l'effet de l'anticipation ou l'ajout d'une tâche périphérique

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Master

Reference

La conséquence de l'alcool sur l'attention centrale et l'effet de l'anticipation ou l'ajout d'une tâche périphérique

MAGALHAES CARDOSO, Maria Isabel

Abstract

Cette recherche a pour but de comprendre les effets de l'alcool sur l'attention. Notre première hypothèse était que l'anticipation permettrait de diminuer les effets de l'alcool sur la performance du processus visuel. Notre seconde hypothèse était que la péjoration de la performance d'une tâche d'attention centrale lors de l'ajout d'une tâche d'attention périphérique est augmentée sous l'effet de l'alcool. Nous avons eu recours à une étude randomisée contrôlée, en double aveugle, sur une population âgée en moyenne de 28 ans (10 hommes /10 femmes), à laquelle nous avons administré sur trois séances des doses d'éthanol, comparé à une condtion contrôle sans alcool. Pour mesurer l'effet de l'alcool sur l'attention, nous avons utilisé un test neuropsychologique informatisé et un simulateur de conduite.

MAGALHAES CARDOSO, Maria Isabel. La conséquence de l'alcool sur l'attention centrale et l'effet de l'anticipation ou l'ajout d'une tâche périphérique. Master : Univ.

Genève, 2014

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:41361

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m    

 

   

   

 

Mémoire  réalisé  en  vue  de  l’obtention  de  la   Maitrise  universitaire  ès  Sciences  en  psychologie  

 

ORIENTATIONS   Clinique   Cognitive  

  PAR  

Maria  Isabel  Magalhães  Cardoso   Maria.magalhaes@etu.unige.ch DIRECTEUR DU MEMOIRE

C. Bindschaedler B. Favrat

JURY

C. Bindschaedler B. Favrat, D. Kerzel

UNIVERSITE  DE  GENEVE  

FACULTE  DE  PSYCHOLOGIE  ET  DES  SCIENCES  DE  L'EDUCATION   SECTION  PSYCHOLOGIE  

Genève, le 07. 2014

La conséquence de l’alcool sur l’attention centrale et l’effet de l’anticipation ou l’ajout

d’une tâche périphérique.

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Remerciements    

J’aimerais profiter de ce travail afin de remercier toutes les personnes qui m’ont encouragée, accompagnée et conseillée.

Je remercie particulièrement mes directeurs de mémoire Mme C. Bindschaedler et M. B.

Favrat, ainsi que Paul Vaucher qui m’ont guidée pas à pas dans l’élaboration de mon travail.

Je les remercie pour le temps pris afin de relire mon travail, répondre à toutes mes questions et pour leur encouragement.

A mes collègues et amies Aude Dalloyeau et Virginie Pouillard, qui ont été présentes dès le début et m’ont aidée. Ainsi qu’à tous mes proches qui ont participé à la recherche.

Une pensée pour ma famille qui m’a soutenue. A mes sœurs qui ont pris sur leur temps pour participer ou relire mon travail. A mes parents qui ont relié mon travail et permis qu’il arrive à bon port. A Percy Bondallaz pour sa présence et ses conseils.

Et enfin à Antigone Strumans qui malgré les kilomètres a trouvé le moyen pour m’encourager.

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Résumé  

Cette recherche a pour but de comprendre les effets de l'alcool sur l'attention. Notre première hypothèse était que l’anticipation permettrait de diminuer les effets de l’alcool sur la performance du processus visuel. Notre seconde hypothèse était que la péjoration de la performance d’une tâche d’attention centrale lors de l’ajout d’une tâche d’attention périphérique est augmentée sous l’effet de l’alcool.

Nous avons eu recours à une étude randomisée contrôlée, en double aveugle, sur une population âgée en moyenne de 28 ans (10 hommes /10 femmes), à laquelle nous avons administré sur trois séances des doses d'éthanol, comparé à une condtion contrôle sans alcool.

Pour mesurer l’effet de l’alcool sur l’attention, nous avons utilisé un test neuropsychologique informatisé et un simulateur de conduite.

Les résultats montrent que le gain obtenu par l’anticipation est stable et ne nous permet pas de compenser les effets négatifs dû à l’alcool. De plus, la péjoration de la performance d’une tâche d’attention centrale lors de l’ajout d’une tâche d’attention périphérique est augmentée sous l’effet de l’alcool pour le test neuropsychologique et non sur le simulateur. Ces résultats s’expliquent par le fait que le premier test recourt à un processus de traitement séquentiel et la tâche sur simulateur recourt à un processus procédural et donc à des automatismes. Pour conclure, il serait intéressant d’investiguer plus avant les différences de performances entre des processus automatisés et non automatisés en lien avec la conduite.

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Table des matières

Résumé ...3

Introduction ...5

Etat des conaissances...6

L’alcool...7

L’attention ...9

Le paradigme de Posner ...10

L’effet de l’alcool sur l’attention...13

Questions de recherche et hypothèses générales ...13

Méthode ...15

Participants ...15

Matériel...16

MedDrive...16

Simulateur St Software 2.0 ...16

Procédure ...17

Avant l’expérimentation ...18

Pendant l’expérimentation ...19

Après l’expérimentation ...24

Facteurs, variables et hypothèses opérationnelles ...24

Analyses statistiques...24

Résultats...27

Discussion...30

Conclusion ...33

Bibliographie ...36

Annexes ...42  

 

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Introduction  

 

En 2010, lors de l'assemblée générale des Nations Unies, différents gouvernements du monde entier ont adopté à l'unanimité une "décennie d'action en faveur de la sécurité routière". Effectivement, le constat établi par l'OMS semble assez alarmant. D'après leurs statistiques, "les traumatismes dus aux accidents de la circulation représentent la huitième cause de décès dans le monde et la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans."

(S UNE, D D'ACTION, 2013) Ils prophétisent que si rien n'est fait cela deviendra la cinquième cause de décès dans le monde d'ici 2030.

Le nombre de décès dû à des accidents de la route est estimé à 1,2 millions par an dans le monde entier, dont les plus nombreux étant 46'000 aux Etats-Unis, 17'000 au Mexique et 9'000 au Japon recensés en 2006. (OCDE, 2009) En Suisse, l'office des statistiques estime en 2013, le nombre de 17'473 accidents, dont 269 mortels et 4'129 avec blessures graves. Dans notre pays, en moyenne, une personne décède d'un accident routier toutes les 33 heures.

(Office fédéral de la statistique, 2014)

L'OMS (S UNE, D D'ACTION, 2013) met en avant diverses causes, comme l’absence du port du casque et de la ceinture, le manque d’expérience, la vitesse trop élevée et également l’excès d'alcool. En effet, en Suisse l'office fédéral des statistiques estimait en 2004 le nombre d'accidents avec influence présumée d'alcool à 630 avec blessés graves et 80 avec décès.

Ces chiffres ont connu une forte diminution entre l'année 2004 et 2005. Cela est dû en grande partie au changement de législation entrée en vigueur cette année-là. La loi limite dès lors le seuil d'alcoolémie à ≤ 0.05 g/l pour pouvoir conduire. Le changement de législation a fait diminuer le nombre de morts d'accidents de la route liés à l'alcool d'environ 40% (figure 1).

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Figure 1 : Nombre de victimes de la route liées à l'alcool (Office fédéral de la statistique, 2014)

Il faut cependant nuancer ce constat et prendre en considération l'augmentation des contrôles effectués par la police, ainsi que les campagnes de prévention qui contribuent à faire diminuer le nombre de victimes de la route.

Néanmoins, nombre d'études ont démontré qu'à un seuil de 0.05 g/l d'alcool, les capacités des individus sont déjà altérées. (Fell et Voas, 2006 ; Freydier et al., 2014 ; Harrison et Fillmore, 2005 ; Martin et al., 2013). En effet la conduite est une activité complexe qui requiert diverses fonctions cognitives. Celles-ci sont susceptibles de se péjorer sous l'effet de l'alcool.

La sécurité routière est une préoccupation centrale en santé publique. Nombreuses sont les études qui cherchent à comprendre les mécanismes à l'œuvre dans la conduite, afin d'en diminuer les conséquences négatives. Martin et al. (2013) ont essayé de déterminer les facteurs principaux responsables de la détérioration de la capacité de conduire et par extension des accidents. Ils identifient l'alcool et la complexité de la conduite en elle-même (qui fait appel à différentes capacités cognitives dont l'attention), comme étant les deux facteurs principaux de détérioration de la conduite.

Ce mémoire a pour but d'investiguer plus avant ces deux facteurs. Il s'agira de voir plus précisément comment l'attention centrale et périphérique sont influencées par l'alcool. En réalité, nous devrions plutôt parler d'excentricité, car la biologie de l'œil n'est pas divisée en centrale et périphérique. Il s’agit plutôt de la zone fovéale et para fovéale. Ces deux zones se distinguent par le type et la densité des cellules qui les composent. Par souci de clarté nous nommerons "attention centrale" la capacité à moduler l'information en vision centrale (fovéale) pour répondre à une tâche donnée et nous parlerons "d’attention périphérique" pour

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Etat  des  connaissances    

Comme nous l’avons vu précédemment l’étude de Martin et al. (2013) identifie l’alcool et la complexité de la tâche de conduite comme les deux facteurs les plus susceptibles de détériorer l’aptitude à la conduite. Nous allons maintenant voir plus en détail la problématique de l’alcool. Puis nous aborderons ensuite la question de la complexité de la tâche de conduite en traitant plus particulièrement le sujet de l’attention qui est centrale dans la conduite. Enfin, nous aborderons spécifiquement l’influence de l’alcool sur l’attention.

L’alcool  

 

L’effet de l'alcool est un sujet qui a été largement investigué dans la littérature. Bon nombre d'études font état des différentes conséquences que l'alcool peut avoir sur le comportement. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux effets potentiels sur les capacités qui sont impliquées dans la conduite.

Nous savons qu’une faible concentration d’alcool dans le sang altère déjà les performances du conducteur. En effet, Kuypers et al. (2006) ont montré qu’à une dose de 0.6 g/l d’alcool, les performances de suivis sur route, la déviation latérale standard de la position et le temps de freinage sont détériorés1. Selon Ramaekers et al. (2000) une concentration de 0.4 g/l d’alcool influence déjà négativement l’aptitude de conduite.

C’est d’ailleurs pour ces raisons que de nombreux pays ont adopté une législation limitant le taux d’alcool accepté pour conduire à 0.5 g/l. D’après Wagenaar et al. (2007) le changement de législation a une influence directe sur le nombre d’accidents fatals. Ils estiment à 360 les vies sauvées aux USA lorsqu’ils ont réduit la limitation de 1 g/l à 0.8 g/l d’alcool. Si la législation passait à 0.5 g/l d’alcool (Ce qui se fait dans la majorité des pays, mais n’est actuellement pas encore le cas dans tous les Etats d’Amérique du Nord), les auteurs estiment à 538 les vies supplémentaires sauvées. Aussi le simple fait de réduire le taux de 1 g/l à 0.5 g/l d’alcool autorisé totaliserait en moyenne 900 morts évitées. Cela montre le rôle prépondérant que joue l’alcool sur notre aptitude à conduire.

                                                                                                                         

1  La performance de suivi de route est la capacité du conducteur à suivre la voiture qui le précède et à s’adapter aux changements de vitesse. Dans l’expérience, le participant tente de suivre 15 à 30 mètres derrière le véhicule qui le précède.

L’enquêteur va activer aléatoirement les feux de freinage, face auxquels le participant doit relever son pied de la pédale de vitesse le plus vite possible. Ils mesurent ensuite le temps de freinage, la vitesse à laquelle le participant suit la voiture qui le précède, le temps d’adaptation de la vitesse, lorsque la voiture précédante ralenti ou accélère. Dans l’expérience, Ils prennent également en compte la déviation de la position latérale. A l’aide d’un dispositif électrooptique monté à l’arrière de la voiture ils mesurent en permanence la distance latérale séparant le véhicule et la ligne de la voie de gauche.  

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Une législation limitant le taux d’alcool est nécessaire pour obliger les gens à faire attention à leur consommation d’alcool quand ils conduisent, car il ne peuvent pas pour la plupart se fier à leur ressenti. Le conducteur sobre peut évaluer ses difficultés sur route et mettre naturellement en place des stratégies de compensations afin de palier à certaines faiblesses. Anticipant des problèmes de vue, un individu peut, par exemple, choisir d’éviter de prendre des chemins sombres en forêt ou d’emprunter des tunnels. De cette façon il reste apte à conduire en toute sécurité malgré une vue défaillante. Néanmoins lorsque l’individu absorbe de l’alcool, il lui est beaucoup plus difficile d’évaluer l’impact qu’aura celui-ci sur sa capacité à prendre le volant. La plupart du temps les individus sous-estiment cet impact et surestiment leur aptitude à conduire, se donnant l’impression de pouvoir conduire alors qu’ils ne sont pas en état de le faire. C’est le constat que font plusieurs études. En effet, Veldstra et al. (2012) mènent une recherche sur les effets de l’alcool et de l’ecstasy et constatent qu’il y a une dissociation entre la perception subjective de pouvoir conduire et la performance effective de l’individu lorsqu’il a bu. Celui-ci surestime son aptitude à prendre le volant. Harrison et Fillmore (2005) et Marczinski et al. (2008) font le même constat, à savoir qu’une personne ayant bu évalue mal ses capacités à conduire, d’autant plus si celle-ci a l’habitude de boire excessivement de l’alcool (binge drinker). Cependant, les mécanismes biologiques et psychologiques qui sous-tendent la différence dans les réponses subjectives (d’autoévaluation de ses aptitudes à la conduite) sous l’influence de l’alcool entre buveurs excessifs et occasionnels sont inconnus, selon Marczinski et al. (2008). Ils émettent l’hypothèse que peut- être les « binge drinkers » peuvent être plus tolérants aux effets subjectifs produit par l’alcool.

D’autres études sont nécessaires pour investiguer plus loin les mécanismes sous-jacents cette mauvaise auto-évaluation sous l’influence de l’alcool. Ce qui précède laisse supposer qu’une personne alcoolisée ne peut atténuer les effets de l’alcool par la mise en place de stratégies de compensation, car elle est, elle-même, incapable d’identifier ses propres inaptitudes ou difficultés.

Certaines études ont montré que le niveau d’expérience du conducteur jouerait un rôle modérateur de l’impact de l’alcool. Effectivement, Freydier et al. (2014) ont démontré qu’il y avait une détérioration de la conduite et une diminution des performances des tâches supplémentaires à partir d'un taux d'alcoolémie de 0.5 g/l, plus marqué pour les conducteurs novices. Une seconde étude plus ancienne montre que la pratique ou la familiarité d’une tâche permet de modérer l’impact de l’alcool sur la performance (Tarter et al. 1971). Freydier et al.

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automatiques. En conséquence, dans leur expérience, la tâche a mobilisé la quasi-totalité des ressources attentionnelles pour les conducteurs novices, et peu de ressources étaient disponibles pour traiter une tâche supplémentaire.

Ces constats nous amènent à nous demander si l’anticipation de ce qui se passe sur la route ne nous permettrait pas de modérer l’effet de l’alcool sur les performances. En d’autres termes, est-ce que la connaissance de la localisation du stimulus pourrait palier au déficit de performance induit par l’alcool? Ce présent travail se propose de répondre à cette interrogation. Reste à savoir à quelles performances nous avons à faire, qui sont potentiellement détériorées sous l’effet de l’alcool.

L’attention  

 

La conduite est une tâche complexe qui fait appel à de multiples aptitudes. Le conducteur doit rester vigilant face à la route qui défile, aux informations qui se profilent et aux changements impromptus, entre autres. Il doit également pouvoir adapter sa vitesse et son comportement face aux conditions toujours en évolution. La conduite est une activité qui a recours à des fonctions cognitives de haut niveaux telles que la mémoire de travail, la préparation et l'exécution de plans, la flexibilité mentale, la prise de décision, et le choix des comportements en fonction de la situation.

De nos jours avec les nouvelles technologies, la complexité de la conduite va en s’accroissant. Aussi l’automobiliste doit-il gérer les informations relatives à la route, mais il n’est pas rare qu’en plus de cela il doive également jongler entre le GPS, le téléphone portable (même en kit main libre) ou la radio. La vision est donc primordiale dans la conduite et plus particulièrement l’attention. Il n’est donc pas étonnant que l’une des causes principales d’accidents de la route se trouve être liée à un trouble de l’attention de la part du conducteur (Lee et Strayer, 2004).

L’attention est « un processus intégré au système de traitement de l’information, et dont la fonction est de permettre l’adaptation du comportement humain à son environnement » (Broadbent, 1958 cité dans Lemercier et Cellier, 2008). En d’autres termes l’attention est notre capacité à sélectionner des éléments jugés pertinents dans notre environnement, tout en inhibant ceux superflus, et à nous focaliser sur les premiers, nous

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permettant ainsi d’adapter notre comportement. L’attention s’applique à toutes les modalités sensorielles. Aussi elle peut être visuelle, auditive, olfactive,… Nous nous intéresserons ici à l’attention visuelle, qui est essentielle pour la conduite. Nous distinguons trois grands types d’attention. L’attention sélective, qui est la capacité de sélectionner un élément jugé pertinent dans la scène visuelle par exemple. L’attention soutenue, qui est l’aptitude à maintenir de manière prolongée son attention sur un objet donné. Et l’attention divisée, qui est la capacité à porter son attention sur deux objets simultanément. L’attention peut donc être décrite comme

« un filtre sélectif ou un exécutif central du système de traitement de l’information » (Lemercier et Cellier, 2008).

Comme vu plus haut, l’une des causes principales d’accidents est le trouble de l’attention. Lemercier et Cellier (2008) en distinguent deux types; l’inattention et la distraction. L’inattention fait référence à une réorientation de l’attention vers les états internes du conducteur. Comme le fait d’être en train de faire une liste mentale des choses à faire en rentrant. Quant à la distraction il s’agit plutôt d’une captation de l’attention par un événement externe, le téléphone qui sonne par exemple. Ces deux façons d’orienter l’attention ont été décrites par Posner.

Le  paradigme  de  Posner      

Posner (1980) a mis au point une expérience sur l’orientation de l’attention. Il propose au sujet de fixer le centre de l’écran et d’appuyer lorsqu’un stimulus apparaît. Celui-ci peut être présenté soit à droite, soit à gauche du centre de l’écran. Lors de l’exécution de la tâche des indices de deux sortes sont proposés. Un indice endogène au stimulus où un signe lumineux, par exemple, apparaît soit du côté droit soit du côté gauche. Et un indice exogène au stimulus où au centre apparaît une flèche indiquant un des deux côtés. Lorsqu’un indice endogène ou exogène est présenté, deux cas de figures sont possibles. 1) le stimulus apparaît effectivement du côté désigné par l’indice (condition congruente); 2) le stimulus apparaît du côté opposé à l’indice (condition incongruente). L’intérêt de l’étude est de comparer les temps de réaction dans les quatre conditions (indice endogène/exogène dans une condition congruente/incongruente). Nous constatons que le temps de réponse est plus court dans la condition congruente comparée à la condition incongruente. Ce qui laisse supposer que le sujet traite l’indice, qu’il soit endogène ou exogène, et que l’information issue de ce traitement a une influence sur le temps de réponse. Le temps de réaction est également plus

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automatique et permettrait une réponse au stimulus plus rapide.

Lors de la conduite, l’individu est confronté à nombre de stimuli qui l’obligent à réorienter son attention. Cela va des panneaux de signalisation sur la route aux discussions avec le passager. Lemercier et Cellier (2008) font le lien entre les deux types d’orientation de l’attention (endogène/exogène) et les deux types de troubles de l’attention. Selon eux, « dans une condition où le conducteur a comme tâche principale la tâche de conduite, le phénomène de réorientation endogène de l’attention retrace ce que l’on entend par « inattention », alors que le phénomène de réorientation exogène de l’attention renvoie à ce que l’on nomme communément la distraction. »

Cependant lorsque nous conduisons, il n’est pas rare de devoir traiter plusieurs informations visuelles en même temps, nous rendant moins performants. Plusieurs études ont investigué la question en se basant sur une tâche d’attention divisée. Il en résulte deux hypothèses du traitement de l’information. La première renvoie à l’idée que le traitement de l’information se fait de manière séquentielle (Pashler, 1992; Welford, 1952 cité dans Lemercier et Cellier, 2008).Reléguant une des deux tâches au second plan, retardant ainsi sa réponse. Il s’agit donc d’une surcharge mentale qui ralentit le traitement de l’information qui se fait sur un mode séquentiel. De plus une baisse des performances dans l’une des deux tâches, ou les deux, est observée. Par exemple, discuter au volant en cherchant son chemin, on en viendrait soit à saccader la conversation, soit à ralentir fortement, ou les deux

Une seconde hypothèse est issue des modèles du contrôle exécutif adaptatif (Meyer et Kieras, 1997; Schumacher et al., 2001 cité dans Lemercier et Cellier 2008). L’automatisation de certaines connaissances, par l’entraînement, permettrait leurs conversions en connaissances procédurales. Par ce fait, une tâche requérant des connaissances automatisées n’entrerait pas ou peu en conflit avec une tâche non automatisée, permettant ainsi le traitement des deux de façon simultanée. En d’autres termes, le traitement de l’information se ferait par deux processus différents, limitant l’interférence entre les deux. La réalisation de la double tâche ferait donc appel à un contrôleur exécutif pour gérer la priorisation et la réalisation de celles- ci par les différents processus.

Le test de Stroop est une bonne façon de mettre en avant l’interférence possible entre une tâche automatisée et une tâche d’attention contrôlée. Dans cet exercice, on demande au sujet de donner la couleur dans laquelle un mot est écrit. La difficulté est que le mot se trouve être un nom de couleur. Sachant que la lecture est une tâche automatique (on ne peut

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s’empêcher de lire le mot), le nom de la couleur lue va interférer avec la réponse à donner, soit la couleur vue. Pour réussir cette tâche, le sujet va devoir inhiber la réponse lue, ce qui engendrera un certain coût en temps. Selon Lemercier et Cellier (2008) « l’interférence dans ce cas n’est pas liée à une surcharge de traitement, mais à l’obligation pour le sujet à gérer le conflit pouvant exister entre ces deux tâches (inhibition). Dans cette situation, l’attention permettra l’inhibition de la réponse liée à l’activation non intentionnelle du processus automatique et la sélection de la réponse liée à la tâche contrôlée. »

La conduite regorge de situations qui nécessitent le traitement de plusieurs tâches simultanément. Il devient donc évident que la question de l’attention est une préoccupation centrale quand nous évaluons l’aptitude à la conduite. Nombre d’études, comme la notre, se sont donc basées sur des tâches doubles et sur des tâches de détection périphérique pour évaluer la charge du traitement de l’information.

Le principe de la tâche double est de proposer au sujet d’exécuter une première tâche simple, dans un premier temps. Et dans un second temps, une deuxième tâche est ajoutée. La charge du traitement est calculée par la différence de performance (en temps et nombre d’erreurs) de l’individu entre la condition simple et la condition double. Il est généralement attendu qu’en condition de double tâche les performances baissent et le temps d’exécution augmente, révélant la différence de charge du traitement. Ce type d’exercice peut se révéler intéressant pour voir où la performance change. Et comment le sujet répartit ses ressources et éventuellement les stratégies utilisées pour mener à bien les deux tâches simultanément, si cela est possible.

Le protocole de la tâche périphérique est particulièrement intéressant pour évaluer la charge de traitement de l’information lors de la conduite. Le principe étant que le sujet doit détecter des cibles apparaissant à gauche ou à droite du champ visuel, tout en exécutant une tâche centrale. D’après Miura et Williams (1985a, 1995b cité dans Lemercier et Cellier, 2008), nous pouvons observer une diminution du champ visuel du conducteur sous l’effet de l’augmentation de la charge de traitement. Ce phénomène est aussi connu sous le nom d’effet tunnel. En effet, selon Lemercier et Cellier (2008) « Le conducteur en situation de « surcharge mentale » ne prendrait pas en compte les événements périphériques à son point de fixation oculaire, du fait de cette réduction de la fenêtre visuelle. » Aussi les éléments en périphérie seraient négligés, faisant de l’effet tunnel un déficit attentionnel et non perceptif.

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L’effet  de  l’alcool  sur  l’attention  

 

  Nous avons vu plus haut les différentes conséquences que l’alcool peut avoir sur les aptitudes à la conduite. Nous pouvons ajouter encore que l’alcool de manière plus générale affecte le comportement, la prise de décision, l’inhibition et aussi l’attention, qui sont également impliqués dans le processus de conduite. Dans ce présent mémoire, nous nous sommes focalisés particulièrement sur l’effet de l’alcool sur l’attention. Selon Steele et Joseph (1990 cité dans Harvey, 2014) l’alcool provoquerait une myopie attentionnelle. En d’autres termes, sous l’influence de l’alcool, l’individu aurait tendance à porter davantage son attention sur des éléments de l’environnement plus saillants et donc moins attention à ceux moins saillants. La question de la myopie attentionnelle due à l’alcool a beaucoup été investiguée en lien avec les comportements agressifs. En effet, les signaux de provocation seraient généralement plus saillants que les non provocateurs, ce qui aurait pour conséquence une tendance au comportement agressif. (Giancola et al., 2011) De plus cette myopie a aussi pour effet de limiter la capacité à évaluer les conséquences futures des actions et à réguler la réponse affective.

Cette théorie a été étoffée par d’autres recherches qui ont mis en avant son lien avec l’attention visuelle. Notamment Moskowitz et Sharma (1974 cité dans Harvey et al., 2013) ont démontré que lors d’une tâche de recherche visuelle, l'alcool altère de manière significative la capacité du participant à détecter des cibles périphériques lorsqu’il est engagé simultanément dans une tâche de comptage (présentée au centre). Hoyer et al. (2007 cité dans Harvey et al., 2013) ont trouvé des résultats comparables. Effectivement, dans une tâche de recherche visuelle, l’alcool ralentit la vitesse de détection des cibles à faible saillance situées dans des zones périphériques, tandis que la vitesse de détection pour les mêmes cibles positionnées à proximité du centre n’a pas été affectée par l'alcool.

Partant des constats exposés précédemment, nous nous sommes demandé comment l’alcool affecte l’attention. En d’autres termes, est-ce que sous l’effet de l’alcool l’individu module le temps de traitement attentionnel pour pouvoir faire face à deux tâches simultanément. De plus, devons-nous nous attendre à ce que l’effet de l’alcool sur l’attention soit modulé par l’anticipation?

 

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Questions  de  recherche  et  hypothèses  générales  

  Dans ce présent mémoire deux questions ont guidé notre étude.

1) Nous désirions savoir si l’effet de l’alcool sur l’attention serait modulé par l’anticipation.

Nous nous attendions à ce que l’effet de l’anticipation sur les performances centrale et périphérique soit diminué en fonction de l’augmentation du taux d’alcool.

2) Nous voulions voir si la péjoration de la performance d’une tâche d’attention centrale lors de l’ajout d’une tâche d’attention périphérique serait augmentée sous l’effet de l’alcool.

Nous nous attendions à ce que les performances en attention centrale se péjorent avec l’ajout d’une tâche périphérique, d’autant plus en fonction de l’augmentation du taux d’alcool.

 

 

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Méthode     Participants  

Le recrutement de participants s’est fait via un affichage et par le bouche-à-oreilles.

Pour pouvoir participer, la personne devait comprendre le français, être en possession d’un permis de conduire valable depuis au moins deux ans, avoir entre 20 et 40 ans, être apte à la conduite, et avoir consommé au moins une fois durant les trois derniers mois au moins six verres de boissons contenant de l’alcool durant une même occasion. Elle ne devait pas prendre de médicament pouvant influencer la conduite, et ne pas souffrir de troubles psychiques influençant la conduite, ainsi que ne pas avoir la maladie du voyage apparaissant lors de la conduite sur simulateur. Pour les femmes, elles ne devaient pas être enceintes ni allaiter et utiliser un moyen contraceptif sûr.

L’étude a été menée avec la participation de 20 personnes, dont 10 femmes et 10 hommes. Les participants avaient en moyenne 28 ans (écart-type = 23 à 40 ans) et ont fait en moyenne 16,5 ans d’études (écart-type = 12 à 20 ans d’études). Ils ont eu leur permis de conduire en moyenne 7.25 ans avant le début de l’étude (écart-type= 2 à 20 ans avant le début de l’étude). Ce ne sont donc pas des conducteurs novices et ils parcourent en moyenne 108.1 kilomètres par semaine (écart-type = 10 et 500 kilomètres par semaine). Soixante pourcent raportent avoir eu un accident2 les deux ans précédant le début de l’étude. Tous les participants ont une vision binoculaire entre 80% et 120%, une vision périphérique normale et une bonne sensibilité au contraste. Ils étaient en bonne santé et n’avaient pas de problème de drogue ou d’alcool engendrant une impossibilité de s’abstenir de consommer3. Tous avaient expérimenté au moins une fois avant le début de l’étude une consommation d’alcool de minimum 0.8 g/l d’alcool. Aucun participant ne souffrait de trouble psychique, ni ne prenait de médicament pouvant influencer la conduite. Les traits de caractère de l’impulsivité et de l’agressivité ont également été contrôlés.4 Aucun ne souffrait du mal du voyage de manière générale, à l’exception d’une participante qui a dû interrompre sa participation pour cette raison. Le risque de grossesse a été écarté par l’administration d’un test de grossesse avant toute participation. Toutes les participations étaient volontaires et rémunérées.

                                                                                                                         

2 Les accidents comprennent les accidents ou touchettes fautif ou non, avec ou sans implication d’un tiers.

3 Testé grâce à différents questionnaires : FTND (Etter et al., 1999 ;Heatherton et al, 1991) pour le tabagisme ; AUDIT-C (Bradley et al.,2007) pour la consommation d’alcool ; et DAST-10 (Yudko et al., 2007) pour la consommation de drogue.

4 UPPS-P pour l’impulsivité (Billieux et al., 2012) et BPAQ-SF pour l’agressivité (Diamond et Magaletta, 2006).

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plan  expérimental    

 

C’est une étude randomisée contrôlée, en double aveugle, en plan croisé. Nous administrions sur quatre séances des doses d’éthanol permettant de maintenir une alcoolémie constante, respectivement 0.0 g/l, 0.5 g/l, 0.65 g/l et 0.8 g/l.

Matériel      

MedDrive    

MedDrive (Vaucher et al., 2013) est un logiciel informatique gratuit développé pour la recherche et la clinique. Il est constitué de quatre tests neuropsychologiques destinés à évaluer l’aptitude à la conduite. (la reconnaissance visuelle, la détection de mouvement, le test de temps de réaction et de mémoire de travail spatiale).

Simulateur  St  Software  2.0    

Le simulateur de conduite St Sofware 2.0 (Veldstra et al., 2012) est constitué de trois écrans permettant une vue de 180°. L’installation reproduit la situation et le dispositif du conducteur (volant, pédale de frein, d’accélération, boitier de changement de vitesses, klaxon, rétroviseurs, ceinture de sécurité,…). La hauteur du siège est réglable, ce qui permet de maintenir la tête dans la position optimale de projection des images. Ce matériel est connecté à un ordinateur qui permet de récolter les différentes mesures. Depuis l’ordinateur l’expérimentateur peut proposer différents scénarii, dans lequels il peut faire varier nombre de paramètres, comme le climat, la densité de la circulation, le paysage, etc.

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17    

  Figure 9 : dispositif du simulateur (Veldstra et al., 2012)

La  boisson    

Pour que le participant ignore si sa boisson contenait ou non de l’alcool, celle-ci était constituée de jus de canneberge où une dose d’éthanol était mélangée. Pour masquer le goût de l’alcool, un morceau de ouate était fixé sur le bouchon que nous imbibions d’éthanol avant que le participant ne boive. Il lui était demandé d’inhaler l’odeur du bouchon avant de boire.

Procédure  

 

Déroulement  temporel  de  l’étude      

       

T  -­2         T-­1         T  0                    T1          T2                        T3  

- Entretien préalable – Entraînement à domicile Début de l’expérimentation (Temps 0 à 3) où les participants d’admission sur le logiciel exécutent les tâches sur MedDrive et le Simulateur dans les quatre - Entraînement sur MedDrive conditions d’alcoolisation (0.5g/l, 0.65g/l, 0.8g/l et sans alcool).

simulateur et sur MedDrive (minimum quatre fois) Chaque séance dure 4 heures et 20 minutes.

     

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Déroulement  temporel  d’une  séance      

   

   

 Phase  1                      Phase  2                          Phase  3   30  premières  min.       40  min.  suivantes                              180  dernières    min.  

- Consommation d’une boisson Participant  A       Participant  B      - Remplir un questionnaire  

contenant de l’alcool ou non. MedDrive Simulateur sur le mal du voyage

- Remplir un questionnaire 1) Tâche1 a/b/c (anticip.) 1) Tâche de poursuite - Repos, restauration sur l’état de santé de la 2) Tâche1_bis (aléatoire) 2) Tâche de poursuite +croix

semaine précédente Simulateur MedDrive

1) Tâche de poursuite 1) Tâche1 a/b/c (anticipation) 2) Tâche de pours +croix 2) Tâche1_bis (aléatoire)

Lors de la passation des tests (phase 2), les participants étaient réparti de manière aléatoire sur deux listes A et B. Ceux qui étaient sur liste A commençaient toujours les exercices sur l’ordinateur et ceux sur liste B commençaient toujours les tests sur le simulateur, et cela pour les quatre séances. Le moment des tests se faisait donc en binôme. Les tâches que cela soit sur simulateur ou MedDrive étaient toujours administrées dans le même ordre. Pour le simulateur, d’abords la tâche de poursuite, puis la tâche de poursuite avec les croix. Pour Meddrive, d’abords les trois tâches (centrale/ périphérique/ double) en condition anticipation, puis la Tâche 1_bis en mode aléatoire. Chaque tâche durait dix minutes. L’ordre des quatre taux d’alcoolémie était randomisé de manière à ce que ni l’examinateur ni le participant puissent savoir à quel taux était celui-ci au moment de faire les tests. Il était donc possible que les deux participants du même binôme n’aient pas ingéré le même taux d’alcool. Les quatre séances avaient lieux avec un intervalle d’une semaine. La durée totale de l’expérience était de quatre heures vingt sur cinq semaines, à raison d’une séance par semaine.

Avant  l’expérimentation    

Avant le début de l’étude, il était fourni aux participants potentiellement intéressés une feuille d’informations détailant les buts, les risques et les critères d’inclusion et d’exclusion.

Un entretien préalable était pratiqué pour répondre aux éventuelles questions, évaluer l’état de

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19    

santé mentale et physique du participant. Au terme du celui-ci un consentement écrit était demandé.  

Lors de la première séance, le participant prenait connaissance des différentes tâches qui lui seraient demandées, et testait le simulateur afin d’éliminer les candidats potentiels ayant le mal du voyage. Avant le début de l’expérience, celui-ci devait s’entraîner sur le simulateur ainsi que sur la tâche du logiciel MedDrive (à domicile au minimum quatre fois) afin d’éliminer un biais d’apprentissage.

Pendant  l’expérimentation    

  Une demie heure avant le début des tests, une boisson alcoolisée en fonction de la condition d’alcool était administrée par voie orale par l’investigateur5. Pendant ce temps, le participant remplissait un questionnaire sur son état de santé précédant le jour des tests, ainsi que sur sa consommation d’alcool, de thé, de café et de tabac entre autres. Il lui était demandé de se présenter à jeûn et de ne pas consommer, dans la mesure du possible, d’alcool, de café, de thé, de cannabis et de médicaments (pouvant influencer la conduite) les 24 heures précédant l’expérience.

La formule de Widmark

Afin de contrôler et stabiliser le taux d’alcool présent dans le sang lors des passations, nous avons utilisé la formule de Widmark (1932, cité dans Veldstra et al., 2012) . Celle-ci nous a permis d’établir, sur la base de la masse corporelle de l’individu, la quantité d’alcool à ingérer afin d’obtenir le taux d’alcool souhaité dans le sang.

Formule de Widmark modifiée:

Quantité d’alcool à ingérer = (Masse corporelle x K*) Alcoolémie souhaitée

*K = coefficient de diffusion 0,7 pour les hommes et de 0,6 pour les femmes

Le taux d’alcool était vérifié toutes les vingt minutes à l’aide d’un éthylomètre et maintenu par l’investigateur par l’administration d’une boisson en cours d’expérience.

                                                                                                                         

5 Nous utiliserons le terme « d’investigateur » pour indiquer la personne en charge d’administrer et contrôler l’alcoolisation des participants. Et le terme « d’examinateur » désignera la personne qui fait passer les tests.

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Les  tâches    

Une fois le taux d’alcool désiré était atteint, les participants pouvaient procéder aux exercices sur simulateur et sur ordinateur.

MedDrive      

  Pour l’expérience présente nous avons utilisé la tâche de reconnaissance visuelle du logiciel MedDrive. Celle-ci se décompose en trois parties. La première est un exercice de perception centrale, la seconde un exercie de perception périphérique et la dernière un exercice de double tâche. Ces trois exercices peuvent être présentés sur un mode séquentiel (les trois tâches les unes après les autres, ce qui correspond à la condition « anticipation ») ou sur un mode aléatoire (la présentaton des trois types d’exercices était mélangée. Ce qui correspond à la condition « aléatoire »). Les participants devaient faire les trois exercices dans les deux modalités.

La tâche d’attention centrale

Le participant voit apparaître au centre de l’écran deux rectangles.

Figure 2 : Tâche de vision centrale

Ceux-ci peuvent se différencier sur une caractéristique. L’un des deux peut être soit plus foncé, couché, plus petit, arrondi ou identique. Cette différence peut apparaître soit sur le réctangle situé à gauche, soit sur celui de droite. L’endroit où il apparaît importe peu, car il est demandé aux participants d’identifier la caractéristique qui change.

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21    

Figure 3 : Caractéristiques

Le participant voit apparaître ensuite un écran où chaque réponse est symbolisée par un dessin. Il doit alors reporter ce qu’il a vu en cliquant sur le symbole correspondant. Le participant dispose de tout le temps nécessaire pour répondre, car nous n’analysons pas le temps de réponse, mais le temps d’exposition nécessaire pour répondre correctement.

Figure 4 : Ecran de réponses

Tâche d’attention périphérique

Le participant voit apparaître dans la périphérie de l’écran un cercle formé de six flèches. Il va devoir déterminer laquelle est tournée vers le centre. Pour cela, il doit cliquer sur la flèche qui correspond à ce qu’il a vu, sur l’écran de réponse qui suit l’exposition du cercle de flèches. Comme pour la tâche précédente, le participant n’a pas de contrainte de temps pour répondre.

Figure 5 : Tâche de vision périphérique

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Double tâche

Le participant voir apparaitre les deux rectangles au centre et les flèches en périphérie.

Il doit donc identifier la caractéristique qui change au centre et localiser la flèche tournée vers le centre en périphérie simultanément. (cf. consignes de MedDrive en annexe 1)

Figure 6 : Double tâche sur MedDrive

Décours temporel de la tâche

  Figure 7 : Décours temporel de la tâche

Dans ces trois exercices, nous mesurons le temps d’exposition des stimuli à l’écran (en rouge sur le schéma). Ce temps peut varier entre 17 milisecondes et 500 milisecondes. Le logiciel est conçu de telle sorte qu’en cas de réponse correcte le temps d’exposition est réduit, et en cas de réponse erronnée le temps d’exposition du stimulus s’allonge. Ainsi, en fonction des réponses, le logiciel calcule le temps minimum qu’il faut à un individu pour pouvoir répondre correctement au delà du hasard. Cela correspondrait donc au temps nécessaire pour

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23    

Simulateur    

Nous avons utilisé une tâche d’attention centrale et un exercice de double tâche sur le simulateur.

La tâche d’attention centrale

Le simulateur de conduite reproduit virtuellement les conditions d’une situation routière. Installé sur celui-ci, le participant devait sur une dizaine de minutes suivre une voiture, tout en maintenant son véhicule sur le centre de la route. Ce qui est mesuré est la déviation standard latérale de la voiture. En effet, l’ordinateur mesure en permanence la distance latérale séparant le véhicule et la ligne de la voie de gauche (en centimètre).

Figure 8 : mesure de la déviation standard latérale (SDLP)

Double tâche

  Le protocole de la double tâche sur simulateur est identique à la tâche simple.

Seulement, pendant que l’individu suit la voiture qui le précède, celui-ci doit également indiquer à l’aide des clignotants le côté où apparaissent les croix. En effet, dans cet exercice des croix rouges apparaissent dans les écrans périphériques (soit sur celui de gauche, soit sur celui de droite). Nous mesurons la déviation standard latérale de la position et le temps mis pour répondre à la détection de la localisation des croix.

 

       Figure 9 : Double tâche sur simulateur

 

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Après  l’expérimentation    

  Une fois les exercices terminés, les participants étaient invités à se reposer et à se restaurer dans une salle prévue à cet effet. Pendant ce temps, ils devaient remplir un questionnaire sur le mal du voyage éventuellement ressenti pendant l’exercice. Il leur était également demandé de s’autoévaluer sur le taux potentiel d’alcoolisation, et d’en déterminer les indices. Les participants ne pouvaient quitter la salle de repos qu’après avoir atteint un seuil d’alcoolémie légale pour conduire. Etant donné qu’il s’agissait d’une étude en aveugle, ceux-ci ne partaient qu’après le temps correspondant à la condition la plus élevée (0,8 g/l), soit trois heures.

Cette étude est réalisée dans le respect de principes reconnus et bénéficie de l’accord de la commission d'éthique de la recherche sur l'être humain. Le protocole a été approuvé par le chef de service, Professeur Patrice Mangin et la commission d’éthique de la faculté de médecine de Genève.

Facteurs,  variables  et  hypothèses  opérationnelles     Variables  dépendantes    

  Tâche  MedDrive    

- Durée d’exposition des stimuli à l’écran Simulateur    

- Déviation de la position latérale standard Facteurs  indépendants  

Tâche  MedDrive     - Taux d’alcool

- Tâche simple/ double

- Condition aléatoire /anticipation Simulateur    

- Taux d’alcool

- Tâche simple centrale/ double

Ce sont des facteurs intra sujets à mesures répétées.

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  25   Hypothèses  opérationnalisées  

1) Nous désirons comparer le temps nécessaire pour interpréter un stimulus visuel lorsque nous savons ou non à quel type de stimulus nous sommes confronté. Dans la condition anticipation, nous pouvons anticiper la localisation et la nature du stimulus (Tâche 1 de MedDrive en mode séquentiel) et dans la condition aléatoire cela est impossible (Tâche 1_bis, condition aléatoire). Nous désirons voir si le gain de temps lié à la connaissance de la nature et la localisation du stimulus est péjorée en fonction de l’augmentation du taux d’alcool.

2) Nous désirons voir si en condition de double tâche l’augmentation du temps nécessaire pour identifier la nature d’une image et dépendante du taux d’alcool (Tâche double sur MedDrive). De même, nous cherchons à voir si la péjoration du louvoiement (SDLP) sur route lié à la double tâche (Tâche double sur simulateur) est influencée par l’alcool.

Analyses  statistiques    

Pour notre première hypothèse, nous nous sommes basé sur le modèle de la figure 10, afin de voir si l’anticipation avait un rôle modérateur de l’effet de l’alcool sur l’attention.

Dans ce modèle les trois tâches de MedDrive (central T1a, périphérique T1b et double T1c) corrèlent ensemble pour former le score T1, soit la reconnaissance visuelle (= encadré vert). Ce score varie entre 1 et 100 (100 correspondant à une performance parfaite). Cette structure, sur laquelle nous nous basons pour répondre à notre hypothèse, a été testée lors de la validation du logiciel MedDrive (Vaucher et al., 2014).

Figure 10 : Modèle de l’anticipation

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Nous avons également procédé à une analyse de variance (ANOVA) pour voir s’il y avait une interaction entre la condition « anticipation » et le taux d’alcool.

Dans notre seconde hypothèse nous voulions voir si la péjoration de la performance d’une tâche d’attention centrale lors de l’ajout d’une tâche d’attention périphérique est augmentée sous l’effet de l’alcool. Pour cela nous avons analysé les données de la performance centrale récoltées sur les deux tâches du simulateur (poursuite et poursuite plus croix latérales). Nous avons fait une analyse de régression et comparé la différence de performance en vision centrale entre la condition simple et la condition double.

Une analyse de variance a également été faites sur les mêmes résultats, ainsi que sur la tâche 1(a et c) de MedDrive dans la condition aléatoire6, afin de voir s’il y avait une interaction entre l’ajout d’une tâche périphérique et l’alcool.

Avant de pouvoir répondre à nos hypothèses, il y fallu d’abord vérifier si l’alcool influençait bien les performances de reconnaissance visuelle, à l’aide d’une analyse de corrélation.

                                                                                                                         

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27    

Résultats  

Avant d’analyser nos résultats, nous avons vérifié et confirmé qu’il y avait une corrélation entre l’alcool et les différentes mesures réalisées; soit le temps de réponse pour la tâche 1 de MedDrive en condition de tâche simple (figure 11) et de double tâche (figure 12), ainsi que dans la condition sans anticipation (figure 13), et la déviation latérale en condition simple (figure 14) et double (figure 15).

Figure 11 : Reconnaissance visuelle central (tâche simple) Figure 12 : reconnaissance visuelle en double tâche

Figure 13 : reconnaissance visuelle centrale condition aléatoire.

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Figure 14 : Louvoiement (SDLP) lors de la tâche simple Figure 15 : Louvoiement (SDLP) lors de la tâche double

sur simulateur sur simulateur

Dans le premier modèle nous désirons voir si l’anticipation a un rôle modérateur des effets de l’alcool sur les performances.

Pour pouvoir répondre à notre hypothèse nous avons analysé la différence des performances de T1 dans les deux conditions (aléatoire et anticipation) au travers des quatre taux d’alcoolisation.

Nous avons constaté que la différence de performance entre la condition avec et sans anticipation n’est pas significative et cela pour les quatre conditions d’alcoolisation (p>.05) (figure 16). Ce résultat invalide donc notre première hypothèse.

Figure 16 : Différence des scores de perception avec et sans anticipation

Une ANOVA a été effectuée sur la durée d’exposition des stimuli dans la tâche MedDrive avec comme facteurs le taux d’alcool et l’anticipation. Nous observons un effet

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29    

(p=001). Par contre, la différence de gain entre la condition avec et la condition sans anticipation dans les quatre conditions d’alcool n’est pas significative (p=.0935). Ce qui suggère que le gain obtenu grâce à l’anticipation reste stable dans les quatre conditions d’alcool. Ce gain est toutefois significatif dans la condition sans alcool (p=.03)7, ce qui veut dire que l’anticipation permet de diminuer le temps de traitement de l’information visuelle indépendamment de l’alcool. L’interaction entre anticipation et taux d’alcool n’est pas significative (F(3)=.36, p=.779). Ainsi, l’anticipation ne permet pas de compenser l’effet de l’alcool sur les performances de traitement visuel, ce qui va également à l’encontre de notre hypothèse.

Table 1 : l’effet de l’anticipation sur la tâche en vision centrale

Table 2 : ANOVA sur la durée d’exposition des stimuli dans la tâche MedDrive avec comme facteurs le taux d’alcool et l’anticipation.

                                                                                                                         

7  Voir les statistiques en annexes 3  

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Notre seconde hypothèse était de voir si la péjoration de la performance d’une tâche d’attention centrale lors de l’ajout d’une tâche d’attention périphérique est augmentée sous l’effet de l’alcool. Nous constatons que l’ajout d’une tâche périphérique ne péjore pas significativement la performance pour la tâche automatisée qui consistait à maintenir la position du véhicule au milieu de la route (p>.05) (figure 17). En effet, le louvoiement sur le simulateur (SDLP) n’est pas significativement augmenté lorsque le participant doit indiquer la position des croix. Ce premier résultat infirme donc notre seconde hypothèse.

Figure 17 : Différence de la déviation de la position latérale standard (SDLP) avec et sans double tâche

Deux ANOVA ont été menées, l’une sur les temps de réponse, l’autre sur la déviation de la position latérale, avec dans les deux cas comme facteurs : le taux d’alcool et la charge cognitive de la tâche (soit la tâche simple et double). La première ANOVA révèle un effet significatif de l’alcool (p<.001), de la charge de la tâche (p<.001) et une interaction entre ces deux facteurs (F(3)= 3.39, p=.02). Ceci nous montre que plus le taux d’alcool augmente, plus les performances diminuent (représenté par l’augmentation du temps de réponse), et ce d’autant plus en condition de double tâche. Par contre, la seconde ANOVA sur la déviation de la position latérale révèle un effet significatif du taux d’alcool (p<.001) mais pas d’effet de la charge de la tâche (p=.844) ni d’interaction entre taux d’alcool et charge de la tâche (F(3)=

.26, p=.855).

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Table 3 :Performance du traitement visuel (VPS) et de la déviation latéral (SDLP) dans une tâche simple et double

Table 4 : ANOVA sur les temps de réponse avec comme facteurs le taux d’alcool et la charge cognitive de la tâche.

Table 5 : sur la déviation de la position latérale avec comme facteurs le taux d’alcool et la charge cognitive de la tâche.

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Discussion  

 

Hypothèse  1  :  l’anticipation  permettrait  de  diminuer  les  effets  de  l’alcool  sur   l’attention.  

Nos premières analyses nous montrent que le gain obtenu grâce à l’anticipation de la localisation et de la nature des stimuli n’est pas significatif. Ce qui laisse penser que l’anticipation n’a aucun effet sur nos performances et donc invalide notre première hypothèse.

Les analyses suivantes nous permettent d’affiner la compréhension du phénomène. En effet, il n’y a pas d’effet d’interaction entre l’anticipation et l’alcoolisation, par contre le gain obtenu grâce à l’anticipation est significatif. Ce qui suggère que l’anticipation permet effectivement d’améliorer les performances en vision centrale, ce qui va dans le même sens que les résultats obtenus par Tarter et al. (1971), par contre ce gain ne permet pas de compenser les déficits induits par l’alcool. Cela signifie qu’au delà d’un certain seuil d’alcoolisation, le gain induit par l’anticipation ne permet plus à l’individu de réduire suffisamment l’impact de l’alcool sur ses performances. En d’autres termes, le gain dû à l’anticipation est stable et les déficits dus à l’alcool s’accroissent de façon exponentielle. Ce qui a pour conséquence que passé un certain seuil le gain n’est pas assez grand pour compenser la péjoration des performances induites par l’alcool. Notre hypothèse est donc que partiellement invalidée.

Hypothèse  2  :  la  péjoration  de  la  performance  d’une  tâche  d’attention   centrale  lors  de  l’ajout  d’une  tâche  d’attention  périphérique  est  augmentée  sous   l’effet  de  l’alcool.  

L’analyse des performances sur le simulateur en condition simple et en condition de double tâche lors de consommation d’alcool, nous montre que la performance centrale n’est pas ou peu affectée par l’ajout d’une tâche périphérique et cela peu important le taux d’alcoolisation. Ces premiers résultats semblent en contradiction avec les résultats de Freydier et al. (2014) qui reportent une détérioration de la conduite et une diminution des performances des tâches supplémentaires sous l’influence de l’alcool, et par la même occasion invalide notre seconde hypothèse. Cependant, l’ANOVA permet de nuancer les résultats trouvés. En effet, nous observons les mêmes résultats pour les tâches sur simulateur, par contre il en va tout autrement pour le test neuropsychologique (MedDrive). Dans celui-ci nous voyons qu’il

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33    

y a un effet péjorant de l’ajout d’une tâche périphérique qui est augmenté avec l’alcool.

Comment pouvons-nous comprendre cette différence de résultats ?

Cela pourrait s’expliquer par le fait que le logiciel MedDrive n’est pas écologique et ne ressemble pas aux conditions réelles, contrairement au simulateur. De ce fait, nombre d’habilités automatisées par l’entraînement au volant, peuvent être réactivées lorsque l’individu passe les tests sur simulateur. Par contre, les automatismes acquis lors de la conduite ne peuvent être activés lors de la réalisation des tests sur MedDrive, à cause du fait que les tests ne sont pas écologiques et recourent à des processus qui n’ont pas pu être automatisés. Ce manque d’automatisation pourrait expliquer la différence de résultat obtenu selon si on se base sur les mesures du simulateur ou de MedDrive.

Cette explication est cohérente avec les résultats de Meyer et Kieras (1997, cité dans Lemercier et Cellier 2008) qui avancent que l’automatisation de certaines connaissances, par l’entraînement, permettrait leurs conversions en connaissances procédurales. Par ce fait, une tâche requérant des connaissances automatisées n’entrerait pas ou peu en conflit avec une tâche non automatisée, permettant ainsi le traitement des deux de façon simultanée. En d’autres termes, le traitement de l’information se ferait par deux processus différents, limitant l’interférence entre les deux. La réalisation de la double tâche ferait donc appel à un contrôleur exécutif pour gérer la priorisation et la réalisation de celles-ci par les différents processus. Cela pourrait en effet expliquer la différence entre la tâche MedDrive, où il n’y a pas d’automatisation et la tâche sur Simulateur où la tâche centrale est automatisée (mais non la tâche périphérique).

Si le logiciel MedDrive peut être critiqué par son manque d’écologie, nous pourrions faire la même remarque pour la tâche double sur le simulateur. Dans celle-ci le conducteur doit indiquer le côté où il voit apparaître une croix dans son champ visuel périphérique. Nous pouvons nous demander si le stimulus de la croix n’est pas trop éloigné de ce que nous pourrions trouver dans la réalité. De plus, les participants étaient bien conscients de conduire sur un simulateur et il n’y avait donc aucune conséquence liée à une éventuelle conduite à risque, leur permettant peut-être d’adopter un comportement qu’ils n’auraient pas en condition réelle.

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Lors d’une double tâche, nous savons que la façon dont la consigne est donnée peut également influencer l’endroit où le participant portera son attention. Par exemple, si dans la consigne nous désignons une tâche comme secondaire, sous-entendu deuxième tâche, le participant peut l’interpréter comme une tâche de second ordre, et donc moins importante. De ce fait il aura tendance à porter plus son attention sur la tâche primaire, et avoir une moins bonne performance dans la seconde. Au delà de la consigne, nous ne pouvons contrôler ce que l’individu utilise comme stratégie. Il se peut très bien qu’au cours de l’exercice l’attention du participant soit modulée par une stratégie particulière choisie par celui-ci, ou encore en fonction d’un but personnel qu’il se serait fixé. Cela serait hors contrôle de l’expérimentateur, et pourrait toutefois avoir une incidence sur l’endroit où est portée l’attention.

Au delà de la consigne donnée, les participants étaient groupés en binôme n’ayant pas forcément la même concentration d’alcool dans le sang. Cette constitution en tandem pourrait éventuellement influencer les performances, car l’humeur de l’un pouvait influencer celle de l’autre et lui laisser croire qu’il était plus alcoolisé qu’en réalité. Cette croyance pourrait peut- être influencer ses performances.

De plus, les résultats ne pourraient pas être généralisés à une population senior. En effet, avec l’âge une grande partie de la population senior voit leurs performances se ralentir, cependant pour une partie celles-ci restent similaires à une population jeune. La distribution de la population senior est donc plus étendue que pour une population jeune qui, elle, est plus homogène. De ce fait, les conclusions extraites d’une expérience sur une population jeune ne sauraient décrire ce qui se passe chez une population plus âgée.

Pour des études futures, il serait intéressant de pouvoir investiguer plus avant les différences entre les processus automatisés ou non en lien avec la conduite. Eventuellement, de proposer des tâches avec des stimuli inattendus ou dans un environnement où tout automatisme serait contrôlé, afin de mieux appréhender les processus non automatisés à l’œuvre dans la conduite.

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