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Analyse bidimensionnelle de la traduction révisée du roman The Gods themselves : la traduction révisée et la traduction du roman de science-fiction

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Academic year: 2022

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Master

Reference

Analyse bidimensionnelle de la traduction révisée du roman The Gods themselves : la traduction révisée et la traduction du roman de

science-fiction

BAUMGARTNER, Célia

Abstract

Ce mémoire aborde deux thèmes relatifs à la traduction littéraire, à savoir la traduction du roman de science-fiction et la révision des traductions littéraires. Nous avons dans un premier temps souhaité analyser les aspects stylistiques et sémantiques de la traduction révisée du roman "The Gods themselves" d'Isaac Asimov, en la comparant à la fois à l'œuvre originale et à la traduction initiale. Dans un deuxième temps, nous avons tenté de relever les éléments constitutifs d'une méthodologie efficace applicable à la révision littéraire. Pour traiter convenablement ces deux sujets, nous avons consacré la première partie de ce travail à la révision en tant qu'activité d'amélioration d'une traduction. La seconde partie se penche sur la science-fiction, ainsi que sur l'œuvre étudiée et sur son contexte d'écriture. Enfin, dans la troisième partie, nous avons procédé à l'analyse de la traduction révisée, avant de présenter nos conclusions sur nos deux axes de recherche.

BAUMGARTNER, Célia. Analyse bidimensionnelle de la traduction révisée du roman The Gods themselves : la traduction révisée et la traduction du roman de

science-fiction. Master : Univ. Genève, 2018

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:113748

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

(2)

C

ÉLIA

B

AUMGARTNER

ANALYSE BIDIMENSIONNELLE DE LA TRADUCTION RÉVISÉE DU ROMAN THE GODS THEMSELVES D’ISAAC ASIMOV

LA TRADUCTION RÉVISÉE ET LA TRADUCTION DU ROMAN DE SCIENCE-FICTION

Directrice : Prof. Mathilde FONTANET Juré : Prof. Lance HEWSON

Mémoire présenté à la Faculté de traduction et d’interprétation (Département de traduction, Unité de français) pour l’obtention de la Maîtrise universitaire en traduction, mention traduction spécialisée

2017 / 2018 Session ordinaire de juin

(3)
(4)

Table des matières

Déclaration de non-plagiat ... 1

Table des matières ... 2

Remerciements ... 4

INTRODUCTION ... 5

I. LA RÉVISION ... 7

1.1. Désambiguïsation ... 7

1.1.1. La retraduction ... 7

1.1.2. La révision littéraire ... 9

1.1.3. L’activité révisante ... 11

1.2. Pourquoi réviser une traduction ? ... 12

1.3. Le rôle de l’évaluation des traductions ... 16

1.3.1. Définitions ... 17

1.3.2. La critique des traductions ... 18

1.4. Le processus de révision ... 20

1.4.1. Les types de révision ... 21

1.4.2. Les paramètres de révision ... 22

1.4.3. Les degrés et niveaux de révision ... 27

1.4.4. La méthodologie et les procédures de révision ... 29

1.4.5. Les principes et la pratique de la révision ... 35

1.4.6. Le profil du réviseur ... 39

1.4.7. Le type et la qualité des interventions ... 42

1.5. Conclusion ... 43

II. L’ŒUVRE DANS SON CONTEXTE ... 45

2.1. La science-fiction ... 45

2.1.1. Qu’est-ce que la science-fiction ? ... 45

2.1.2. Brève histoire de la science-fiction : « préhistoire », envol et « âge d’or » ... 48

2.1.3. Perspectives sociales de la traduction ... 49

2.1.4. Cinq sous-genres de la science-fiction ... 50

2.2. L’œuvre dans son ensemble : création et postérité ... 51

(5)

2.2.1. Contexte d’écriture ... 51

2.2.2. Les traductions ... 53

2.2.3. Réception critique ... 53

2.3. L’auteur, Isaac Asimov ... 54

2.4. La première traductrice, Jane Fillion ... 55

2.5. La traductrice-réviseure, Sylvie Denis ... 56

2.6. Synopsis du roman ... 56

III. ANALYSE DE LA TRADUCTION RÉVISÉE ... 59

3.1. Approches traductologiques de la traduction de la science-fiction ... 59

3.2. Méthodologie ... 64

3.2.1. Procédure de repérage ... 65

3.2.2. Choix des passages à analyser ... 66

3.2.3. Critères d’évaluation ... 66

3.3. Le versant littéraire ... 68

3.3.1. Analyse du paratexte ... 68

3.3.2. Analyse du premier passage ... 72

3.3.3. Analyse du deuxième passage... 88

3.3.4. Analyse du troisième passage ... 93

3.3.5. Analyse complémentaire ... 98

3.4. Le versant scientifique ... 106

3.4.1. Analyse de la terminologie établie ... 106

3.4.2. Analyse des mots-fiction ... 118

3.5. Conclusion de l’analyse ... 121

3.6. Conclusion sur la méthodologie de révision littéraire ... 122

CONCLUSION ... 126

BIBLIOGRAPHIE ... 128

ANNEXES ... 137

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Remerciements

Ce travail a été, malgré les moments de stress et de découragement, une expérience très enrichissante. J’ai énormément appris, tant sur la traduction littéraire et la science-fiction que sur le plan personnel. Il faut dire que la rédaction d’un mémoire d’une cent cinquantaine de pages, sans compter les innombrables recherches, a de quoi forger le caractère. Cette aventure n’aurait cependant pas été la même sans le soutien de plusieurs personnes, que je souhaite remercier de tout cœur.

J’aimerais remercier tout d’abord Mme Mathilde Fontanet, qui, malgré un emploi du temps plus que chargé, a toujours su trouver du temps pour me relire, m’écouter et me conseiller, que ce soit au sujet de mon mémoire ou de ma future carrière. Mes remerciements vont également à M. Lance Hewson, qui a accepté d’être mon juré et m’a confortée dans le choix de mon sujet.

Je souhaite ensuite remercier Mme Sylvie Denis, pour m’avoir rencontrée et fait découvrir la ville rose, et pour s’être prêtée de bon cœur au jeu de l’interview. Un grand merci également à Dana, dont l’avis sur l’interprétation de certains passages de l’œuvre originale m’a été très précieux, et à Anna, pour ses relectures attentives.

Mes remerciements vont enfin à mon papa, qui m’a poussée à remettre la procrastination au lendemain, à Valérie, qui a toujours les mots pour me remettre d’aplomb, et bien sûr à Guillaume, qui a su apporter un rayon de soleil dans mes journées passées devant mon écran d’ordinateur.

(7)

INTRODUCTION

La science-fiction (SF) est un genre littéraire encore relativement peu démocratisé.

Contrairement au genre cinématographique qui est aujourd’hui beaucoup mieux établi, la SF écrite reste, aux yeux d’une majorité de personnes, une littérature de piètre qualité, destinée à des adolescents rêveurs et marginaux. Isaac Asimov, grand auteur du genre science-fictionnel, s’oppose à cette vision réductrice et salue, au contraire, l’intérêt universel de la SF :

Individual science fiction stories may seem as trivial as ever to the blinder critics and philosophers of today — but the core of science fiction, its essence, the concept around which it revolves, has become crucial to our salvation if we are to be saved at all.1

Sans être experte en la matière, nous apprécions la littérature de science-fiction et ce travail de mémoire nous semble une excellente occasion de mettre en lumière ce genre méconnu en se penchant sur les implications de la traduction d’une telle œuvre. En effet, au-delà de sa composante technologique et de son caractère innovant, qui sont les idées fondatrices du genre, la science-fiction se caractérise également par son architecture narrative, comme l’explique Irène Langlet dans son ouvrage La science-fiction : Lecture et poétique d’un genre littéraire (2006). C’est sur le rôle que joue le style narratif dans le statut de l’œuvre que nous souhaitons nous pencher dans ce travail.

Dans cette optique, nous avons choisi pour objet d’étude un roman écrit par Isaac Asimov, justement, un écrivain qui fait autorité dans le domaine et qui a énormément contribué à sa diffusion. Ce roman, publié en 1972, s’intitule The Gods themselves, ou Les Dieux eux-mêmes en français, et a fait l’objet de deux traductions françaises : une traduction initiale effectuée par Jane Fillion et parue en 1973, et la même traduction révisée par Sylvie Denis en 2002.

En lisant la traduction révisée, nous nous sommes rapidement aperçue qu’elle présentait plusieurs faiblesses et avons donc souhaité savoir ce qu’il en était dans le texte original et dans la première traduction. Nous avons relevé des différences parfois d’envergure entre les différentes versions et souhaitons en proposer une analyse comparative. Parallèlement, nous nous intéresserons également au rôle de la révision dans le statut de la traduction de l’œuvre.

Ce travail de mémoire abordera donc deux grands thèmes liés à la traduction : la révision d’une traduction littéraire et la traduction de la science-fiction.

1 https://www.outerplaces.com/science-fiction/item/3725-the-best-quotes-by-science-fiction-writers, consulté le 16 mai 2017. La citation originale provient de « My Own View » in The Encyclopedia of Science Fiction (1978).

(8)

La problématique qui sous-tendra notre réflexion est la suivante : dans quelle mesure la traduction révisée de The Gods themselves respecte-t-elle la teneur sémantique et stylistique de l’œuvre originale, et comment se situe-t-elle par rapport à la traduction initiale ? À partir de là, nous nous demanderons également s’il est possible de dégager une méthodologie de révision littéraire efficace. Afin de répondre à ces questions, notre travail s’articulera en trois grands chapitres.

Le premier nous permettra de mieux comprendre les enjeux de la traduction révisée par rapport à la simple traduction ou à la retraduction et, à partir de là, de poser les fondements des réflexions qui devraient nous amener à répondre à la seconde partie de notre problématique. À cet effet, nous commencerons par définir précisément les concepts de révision que nous ferons intervenir dans la suite du chapitre. Nous nous attellerons ensuite à rendre compte du processus de révision d’une traduction littéraire.

Dans le deuxième chapitre, afin de comprendre les enjeux du roman de science-fiction et de sa traduction, nous expliquerons en quoi consiste le genre littéraire science-fictionnel et en retracerons un bref historique, avant de nous intéresser au contexte d’écriture et de traduction de The Gods themselves. Cette partie nous permettra de dégager des informations utiles pour la suite de notre travail.

Enfin, dans le troisième chapitre, après avoir dressé un bref inventaire des approches traductologiques du genre science-fictionnel et avoir expliqué notre méthodologie, nous procéderons à l’analyse d’une partie de la traduction révisée de The Gods themselves. Nous devrions ainsi pouvoir répondre à la première partie de notre problématique et conclure les réflexions sur la seconde partie de la problématique que nous aurons ébauchées au chapitre I.

(9)

I. LA RÉVISION

La première partie de notre travail portera sur la révision des traductions. Or, nous nous devons avant tout de définir précisément ce qu’il faut entendre par-là : non sans raison, Isabelle Robert (2012 : 12) qualifie la révision d’« activité aux multiples facettes ».

Ainsi, nous devrons établir une distinction entre la révision en tant que travail de

« remaniement » d’une traduction littéraire et la révision, dans un sens plus large, en tant que processus correctionnel2. En outre, la révision littéraire s’inscrit dans le même processus que la retraduction. Nous devrons donc également établir la différence entre retraduction et révision. Par souci de cohérence, nous nous proposerons de lever l’ambiguïté sur ces notions en définissant d’abord la retraduction, puis la révision littéraire, et enfin l’activité révisante.

Ensuite, nous expliciterons les différentes raisons qui peuvent mener à une révision, avant d’aborder brièvement le rôle de l’évaluation des traductions dans la révision. Enfin, nous détaillerons les différents éléments théoriques et pratiques que nous avons pu recueillir afin de caractériser le processus de la révision littéraire.

1.1. Désambiguïsation

La traductologie reste vague sur les notions de révision et de retraduction. De manière générale, les ouvrages ne s’accordent pas sur l’emploi du vocabulaire relatif aux procédés dérivés de la traduction : il n’est pas rare qu’un terme ne soit pas clairement défini ou ait une signification différente selon l’auteur, ou que plusieurs termes soient utilisés pour se référer à un même concept. Dans nos recherches, nous avons pu observer que « retraduction »,

« révision » ou « editing » sont des termes souvent employés à mauvais escient. Isabelle Robert (2012 : 9) dénonce un « flou terminologique », tandis que Liliane Rodriguez (1990 : 64) invoque une tendance à la « polymorphie ».

1.1.1. La retraduction

La retraduction est un concept ambigu. De manière générale, nous pouvons considérer qu’il s’agit d’un « sous-phénomène de la traduction », comme le suggère Liliane Rodriguez (1990 : 63).

2 Par souci de concision, nous désignerons dans ce travail la révision de traductions littéraires sous le terme de

« révision littéraire », pour la distinguer de la révision en tant que processus correctionnel, que nous nommerons

« activité révisante ». Lorsque la distinction n’a pas besoin d’être faite ou que la signification va de soi, nous nous permettrons de parler plus sobrement de « révision ».

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Pour aller plus loin, nous avons répertorié trois significations différentes pour le terme de

« retraduction ». En premier lieu, dans le Grand Robert électronique, nous pouvons lire la définition suivante : « [t]raduction d’un texte lui-même traduit d’une autre langue »3. Ce type de traduction, réalisé par l’intermédiaire d’un « texte-pivot », est également appelé

« traduction par relais ». Yves Gambier (1994 : 413) explique que cette pratique n’est pas rare et qu’elle permet principalement « l’accès à des cultures peu répandues – par exemple un ouvrage en arabe égyptien rendu en finnois via une version anglaise ».

Nous constatons toutefois que, dans divers articles et textes consacrés à ce sujet, le terme

« retraduction » est employé en tant que synonyme de « rétrotraduction », procédé « qui consiste à traduire de nouveau une traduction vers sa langue de départ » (Gambier, 1994 : 413). Le Neveu de Rameau de Diderot, traduit en allemand par Goethe, puis retraduit en français par ignorance, est un exemple souvent cité dans l’histoire de la rétrotraduction.

Enfin, Gambier (1994 : 413) relève un troisième sens : il écrit que « la retraduction serait une nouvelle traduction, dans une même langue, d’un texte déjà traduit, en entier ou en partie ».

C’est cette dernière acception qui nous concerne dans le cadre de ce travail. Şehnaz Tahir Gürçağlar (2009 : 233) ajoute que la retraduction renvoie à la fois à l’acte de retraduire et à son résultat, c’est-à-dire au texte retraduit. Pour compléter cette définition, nous nous appuyons sur les propos d’Elisabeth Tegelberg, qui souligne les différences entre traduction et retraduction :

[G]râce au temps qui s’est écoulé depuis la première traduction, le retraducteur bénéficie de la distance qui lui permet de se faire du texte d’origine une vue plus globale et plus approfondie.

Il dispose également d’une ou de plusieurs traductions antérieures et, dans bien des cas, de comptes rendus et d’études faits à propos de cette/ces traduction/s. De même, de nouvelles connaissances sur l’époque où la première traduction a été effectuée peuvent contribuer à de nouvelles prises de position susceptibles d’être utiles au retraducteur. (Tegelberg, 2011 : 455) Ainsi, selon elle, la retraduction relève d’un travail plus éclairé, plus mûr, que la traduction, qui est faite à « chaud », pour reprendre la terminologie d’Isabelle Vanderschelden (2000 : 9).

De nombreux spécialistes suggèrent également que la retraduction respecte davantage le texte source. C’est le cas de Paul Bensimon, qui allègue que « [l]a retraduction est généralement plus attentive que la traduction-introduction, que la traduction-acclimatation, à la lettre du texte-source, à son relief linguistique et stylistique, à sa singularité » (Bensimon. 1990 : X).

3 http://gr.bvdep.com/robert.asp, consulté le 14 février 2017.

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Antoine Berman (1990 : 3) va jusqu’à affirmer qu’une retraduction est « une grande traduction » et qu’elle est plus proche de la perfection qu’une première traduction.

1.1.2. La révision littéraire

Comme nous l’avons signalé plus haut, la révision et la retraduction sont deux activités différentes, qu’il ne faut donc pas confondre. Bryan Mossop constate que l’erreur est pourtant commune :

In literary translation, situations arise when the term ‘revision’ (in the sense of correction or improvement of a translation) should be used but isn’t. A publisher may bring out a ‘new translation’ of Proust, but it is not really freshly translated from the French; it is a revision of a previously published translation, which is treated as a draft. (Mossop, 2014 : 117)

Et pour cause, comme l’écrit Tegelberg (2011 : 466), « il n’est pas toujours évident de tracer la limite entre une retraduction et une révision d’une traduction ». Outi Paloposki et Kaisa Koskinen (2010 : 45-46) ont d’ailleurs recensé plusieurs cas de « retraductions » qui sont en réalité des révisions et inversement. Afin de définir l’activité de révision et de la distinguer de la retraduction, nous nous appuierons sur les quelques travaux rédigés sur le sujet ainsi que sur l’expérience de traducteurs.

Paul Bensimon (2008 : 80), tout d’abord, écrit que la révision « est un type de retraduction qui ne dit pas son nom ». Une première constatation s’impose : si la révision s’apparente bien à la retraduction, elle ne jouit pas pour autant du même statut. D’ailleurs, il apparaît que les éditeurs préfèrent vanter une « retraduction » ou une « nouvelle traduction », mentions plus accrocheuses, qu’une « traduction révisée ».

Isabelle Vanderschelden, dans une approche plus pragmatique, décrit en quoi consiste concrètement la tâche de la révision : « [revision] involves making changes to an existing TT [target text] whilst retaining the major part, including the overall structure and tone of the former version » (Vanderschelden, 2000 : 1).

Elisabeth Tegelberg fournit une description encore plus approfondie :

Il arrive qu’il soit indiqué de faire une révision de la traduction déjà existante au lieu d’entreprendre une retraduction au sens propre du terme. Une telle révision peut s’imposer au cas où la traduction déjà faite ne contient qu’un nombre limité d’erreurs ou de choix peu réussis au niveau du style, n’étant pas trop compliqués à corriger et ne se situant pas au niveau textuel (cf. Vanderschelden 2000: 3). Le fait d’opter pour une révision plutôt que pour une retraduction implique qu’on attribue à la traduction existante de telles qualités que celle-ci doit être essentiellement conservée malgré la présence d’expressions et de formules considérées comme moins bien choisies. Danc [sic] ce cas-là, c’est souvent le facteur temps qui est à

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l’origine de la révision, ayant donné lieu à des modifications dans l’usage de la langue et dans les conditions socio-culturelles des lecteurs. (Tegelberg, 2011 : 466)

Ainsi, Tegelberg confirme que la révision est bien un processus analogue à la retraduction.

Nous constatons toutefois que, si ces tâches sont toutes deux nécessairement consécutives à une première traduction, seule la révision s’appuie directement sur le texte de cette première traduction. Rien n’empêche pour autant le retraducteur de consulter les versions précédentes s’il le désire (Vanderschelden, 2000 : 4). Tegelberg nous fait également remarquer que la révision intervient sur une traduction jugée relativement correcte, avec des passages de qualité et une minorité de modifications à apporter. Vanderschelden est du même avis et souligne le caractère « recyclable » de la traduction initiale :

[Revision] can embrace a wide variety of alterations ranging from simple copy-editing to extensive rewriting, and it normally takes place if the existing version contains a limited number of problems or errors, such as inaccuracies, mistranslations, or stylistic infelicities.

The TT has flaws, but it is still worth ‘recycling’. (Vanderschelden, 2000 : 1-2)

James Grieve, à l’occasion de la table ronde au sujet des retraductions de Proust, donne son point de vue sur les situations (rares selon lui) dans lesquelles on peut procéder à une révision :

Il existe des traductions qui se prêteraient très facilement à cette opération [la révision].

Surtout s’il s’agit de textes clairs, simples, dont la première traduction a été bien faite, où le premier traducteur n’a pas commis de grossières erreurs de compréhension, où le style ne pose pas à chaque page de problèmes sériels, multiples, profonds, où il est question de rectifier des défauts bien précis, d’éliminer tel contresens, de remplacer tel adjectif par tel autre, bref d’opérer des interventions microchirurgicales visant des vocables particuliers. Ainsi, la traduction anglaise de l’Étranger de Camus, que publie en 1946 Stuart Gilbert, traducteur chevronné, membre de l’équipe qui, avec Valery Larbaud et d’autres, avait entrepris pendant les années trente la traduction française de l’Ulysse de James Joyce ; sa version de l’Étranger se prêterait à merveille à la révision. Il suffirait de rectifier vingt-cinq contresens et une demi- douzaine de fautes d’impression ou d’erreurs de transcription, de bien comparer, phrase par phrase, le texte traduit avec l’original, et de traduire en anglais deux expressions : "café au lait" et "de trop", qui subsistent dans le texte anglais. Et voilà, passez muscade, pour deux ou trois heures de travail au niveau le plus élémentaire, la révision est faite. (Monod et Jaujard, 1991 : 41)

Jean Gattegno précise toutefois que ce cas, où la traduction initiale est proche de la perfection et qu’une révision minimaliste est suffisante, est rarissime (Monod et Jaujard, 1991 : 60).

En résumé, bien que la révision et la retraduction soient similaires, leur degré de remaniement varie et les modifications adoptées ne sont pas de même nature. Les spécialistes ne s’accordent toutefois pas précisément sur les modifications qui relèvent de la retraduction et celles qui appartiennent à la révision. Paloposki et Koskinen, elles, préfèrent ne pas tirer de conclusions universelles et laissent le débat ouvert :

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Do “orthographic” corrections go under the process of revising, while “stylistic” corrections would merit the title of retranslation? […] A minimalist revision might only entail few orthographic improvements; at the other end of the continuum the text is entirely reworked so that it blurs the dividing line between revision and retranslation. (Paloposki et Koskinen, 2010 : 44)

Tout comme elles, nous sommes incapable de dégager des critères précis qui permettraient de déterminer avec exactitude où le terme de révision ne convient plus et où intervient la nécessité de parler de retraduction. De nombreux facteurs entrent en jeu et, bien souvent, il faut tenir compte d’éléments externes à la traduction initiale, tels que des motifs éditoriaux, ce qui rend cette distinction extrêmement complexe. Nous nous contenterons donc, dans ce travail, d’établir la limite en reprenant la métaphore de Vanderschelden, selon laquelle la révision s’opère sur un texte « recyclable ».

Pour terminer, nous ajouterons que les auteurs semblent souvent faire une distinction implicite des tâches de révision et de retraduction selon qu’elles s’appliquent au texte intégral ou seulement à une petite portion du texte. Ainsi, dans le cadre d’une traduction révisée, le réviseur peut devoir procéder à la « retraduction » d’une phrase ou d’un passage. Cela ne fait pas pour autant de son travail une retraduction au sens large du texte.

1.1.3. L’activité révisante

Si la traductologie reconnaît l’existence de la révision littéraire et décrit certains de ses aspects théoriques, comme nous venons de le voir, elle ne semble pas faire mention d’une procédure à suivre pour réviser de manière systématique une traduction d’œuvre littéraire.

Toutefois, lors de nos recherches, nous avons constaté que la révision littéraire semble s’appuyer sur les règles de l’activité révisante ; du moins, rien n’indique le contraire. De ce fait, nous prendrons pour base de travail la théorie relative à l’activité révisante et déterminerons, en nous appuyant également sur nos propres constatations, les principes à respecter et la procédure à suivre pour réviser une traduction littéraire. Dans cette optique, nous commencerons par expliquer sommairement en quoi consiste cette activité révisante.

De façon très générique, le Grand Robert électronique définit la révision comme l’« amélioration (d’un texte) par des corrections »4. Cette première définition dépasse notre champ d’étude et nous amène donc à reprendre la distinction communément faite entre la révision bilingue, c’est-à-dire la révision des traductions, et la révision unilingue, qui

4 http://gr.bvdep.com/robert.asp, consulté le 15 février 2017.

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concerne les textes originaux (Horguelin et Pharand, 2009 : 3). Brian Mossop, bien qu’en d’autres termes, définit ces deux concepts de la manière suivante :

[R]evising means reading a translation in order to spot problematic passages, and making any needed corrections or improvements. Editing is this same task applied to texts which are not translations. (Mossop, 2014 : 1)

La révision bilingue, celle des traductions, que Mossop nomme simplement « revision », est donc celle qui nous intéresse ici.

Dans ce contexte, la définition donnée par le Comité européen de normalisation (2006 : 5) vient spécifier la tâche de la révision : « examiner une traduction pour vérifier son adéquation avec l’objet convenu, comparer le texte source (2.13) et le texte cible (2.15) et recommander des mesures correctives ». Nous soulignons toutefois que, selon son mandat, le réviseur peut être amené à modifier directement le texte, comme l’écrit Mossop, plutôt qu’à notifier au traducteur les passages à corriger. C’est majoritairement le cas en révision littéraire.

En outre, la plupart des auteurs s’accordent sur l’importance de faire une distinction supplémentaire, à savoir entre la révision et l’autorévision, également appelée relecture (Horguelin et Pharand, 2009 : 4) ou vérification (Comité européen de normalisation, 2006 : 10). Ces deux activités obéissent en effet à des besoins et des procédures différents.

Ainsi, pour résumer, la révision telle que nous l’entendons dans ce travail est à la fois un acte de relecture de la traduction, incluant une comparaison entre le texte source et le texte cible, et un acte de correction, voire d’amélioration, effectués par une personne autre que le traducteur.

Nous soulignons le fait que l’activité révisante intervient « sur un produit considéré comme non fini et fait donc partie intégrante du processus de production de la traduction » (Robert, 2012 : 15). En revanche, la révision littéraire intervient sur un produit fini.

1.2. Pourquoi réviser une traduction ?

Maintenant que nous avons défini l’objet de la révision littéraire, nous souhaitons nous pencher sur les motifs d’une telle tâche : pourquoi révise-t-on une traduction ?

Vanderschelden (2000 : 2) nous apporte un premier élément de réponse : « [i]n the context of world literature, a translation can be questioned or challenged at any time, which may lead to its revision or even complete retranslation ». Dans son article « Why retranslate the French classics? The impact of retranslation on quality », la traductologue dénombre cinq motifs pour lesquels il est fréquent de retraduire, au sens large, un texte. Trois d’entre eux, que nous

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détaillerons ci-dessous, sont également applicables à la révision ; nous ajouterons encore deux motifs de révision que Vanderschelden ne mentionne pas.

Premièrement, la retraduction peut être due à l’apparition d’une nouvelle édition du texte d’origine, adoptée en tant que texte de référence. Paloposki et Koskinen (2010 : 44) estiment qu’il peut s’agir d’une excellente raison de réviser une traduction : « a changed source text may actively call for a revised translation to accommodate the changes ». Nous retiendrons que la décision d’une révision ou d’une retraduction devra tenir compte de l’étendue des transformations du nouveau texte source.

Deuxièmement, une retraduction peut s’imposer pour un motif évident, à savoir que sa première traduction est insatisfaisante. Tous les traductologues ne sont pas d’accord sur les causes de cette insatisfaction. Vanderschelden (2000 : 4) se limite par exemple aux raisons suivantes : « liberties taken with the ST [source text] or numerous errors of comprehension, […] changes in perception or of TL [target language] norms over the years ». Enrico Monti y ajoute notamment des omissions dans la traduction initiale, pouvant parfois se présenter sous forme de censure. Sylvie Denis (cf. annexe 1) et Pierre-Paul Durastanti (cf. annexe 3) invoquent eux aussi ces coupures en tant que causes fréquentes de révision. Gambier ajoute :

Il y a les retraductions visibles qui portent sur des parties initialement supprimées, allégées, sur des passages naguère amputés, censurés… Des retraductions peuvent ainsi être partiellement des premières traductions…

Il y a les retraductions qui portent sur des contresens (p. ex. : La plaisanterie de Kundera), sur des allusions mises à jour. Et puis celles qui remédient à la lourdeur du style de la ou des traductions antérieures, qui (re)donnent le ton, le rythme de l’original… (Gambier, 1994 : 415) Pour ce facteur, Vanderschelden (2000 : 4) justifie la retraduction en ces termes : « [t]he existing translation is unsatisfactory and cannot be revised efficiently ». Nous en déduisons qu’une révision peut être entreprise dans la mesure où elle peut être « suffisamment efficace », autrement dit, lorsque la traduction initiale ne contient pas trop de passages insatisfaisants.

Troisièmement, une retraduction peut être envisagée lorsque la traduction précédente a vieilli d’un point de vue stylistique. Ce facteur semble être celui que les traducteurs invoquent le plus souvent pour justifier une retraduction. Elżbieta Skibińska le qualifie de « facteur historique ». Selon elle, il découle de « la nécessité d’une réactualisation du texte traduit, considéré comme « vieilli » et ne pouvant plus répondre aux besoins d’un nouveau public : les goûts varient, les conventions littéraires changent, les langues évoluent » (Skibińska, 2007 : 2- 3). Paloposki et Koskinen (2010 : 29) ont elles aussi relevé ce phénomène : « [t]ranslations

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are said to “age”: their language becomes obsolete or they do not conform to prevailing standards of faithfulness or accuracy ». Isabelle Collombat (2004 : 5) ajoute qu’« [a]ux facteurs purement linguistiques (syntaxe, lexique), s’ajoutent des paramètres idéologiques, eux aussi catalyseurs du vieillissement d’une traduction ». Elle évoque en particulier la connotation raciste qui vient, avec le temps, entacher une œuvre. C’est notamment le cas lorsque le traducteur a utilisé des mots autrefois anodins comme « nègre » ou « missié ».

Paloposki et Koskinen (2010 : 45) affirment également que les normes concernant les usages que l’on considère aujourd’hui comme inappropriés sont une cause courante de révision ou de retraduction.

Isabelle Tegelberg, citant Bensimon, explique la raison de ce phénomène de vieillissement des traductions :

Par conséquent, le texte littéraire en traduction – ainsi qu’en retraduction – est un reflet de son temps : « Toute traduction est historique, toute retraduction l’est aussi », constate Paul Bensimon dans Retraduire (1990a : IX), et il continue : « Ni l’une ni l’autre ne sont séparables de la culture, de l’idéologie, de la littérature, dans une société donnée, à un moment de l’histoire donné. » Cet ancrage temporel n’affecte pas de la même façon le texte original, car, bien que celui-ci vieillisse, il garde son actualité, à condition, bien entendu, d’être de haute qualité littéraire […]. (Tegelberg, 2011 : 453)

Elle met ainsi en lumière le fait que, si la traduction vieillit, il n’en va pas de même pour le texte source. André Topia traite cette thématique dans son analyse des traductions de Finnegans Wake :

L’expérience de la lecture montre que, sans qu’on puisse toujours se l’expliquer, on accepte souvent mal dans la traduction ce qui dans l’original n’est jamais mis en question. Pourquoi alors ces distinctions dans la légitimité ?

En fait la notion de décalage temporel n’a pas le même sens selon qu’il s’agit de l’original ou de la traduction. Et c’est peut-être là le nœud du problème. Car si la langue de Joyce dans Ulysses est datée, elle ne date pas, alors que la traduction, elle, date. […]

Ce qui manque à la traduction, c’est précisément ce réseau d’interaction organique. […]

[P]lutôt que d’opposer le temps de l’œuvre, qui serait celui de l’éternité, au temps de la traduction, qui serait celui de l’éphémère et de la détérioration, il faudrait dire que paradoxalement c’est l’œuvre qui change et la traduction qui ne change pas. Alors que l’œuvre ne cesse de se déplacer imperceptiblement en fonction des changements de perspective qu’entraîne l’évolution historique, la traduction est figée dans un temps verrouillé une fois pour toutes. (Topia, 1990 : 45-46)

Selon Collombat, toutefois, « ce que l’on nomme « grande traduction » échappe à l’immobilisme et connaît le même destin que l’œuvre originale, car son impact sur les œuvres postérieures de la culture d’arrivée l’inscrit pleinement dans le réseau de l’intertextualité historique » (Collombat, 2004 : 5).

(17)

Voici pour les trois facteurs recensés par Vanderschelden. Nous en proposons un quatrième, que constitue l’« hypothèse de la retraduction ». Cette hypothèse, fondée sur l’approche de Bensimon et Berman, concerne elle aussi le vieillissement de la traduction, mais lui impute une autre cause. Nous notons qu’elle est contestée par plusieurs traductologues dans la mesure où, contrairement à ce qu’affirme Berman, elle n’est pas valable pour toutes les retraductions.

Pour les cas qui confirment l’hypothèse toutefois, Gambier offre une synthèse de ses implications :

Il faudrait retraduire aussi parce qu’une première traduction (naturalisante, cibliste) n’intégrerait que très partiellement la culture de départ. Elle est ou serait une introduction, une acclimatation, soumise à des impératifs socioculturels, soucieuse de complaire aux récepteurs, plutôt que de mettre en avant l’étrangéité, la lettre, la singularité du texte original, de lui restituer toute sa signifiance, en forçant la langue traduisante.

La suite des (re)traductions d’un même texte tendrait toujours plus à se rapprocher de l’original ; elle serait une amélioration dans la mesure où justement elle réduit la distance vis- à-vis de l’original […]. (Gambier, 2012 : 54-55)

Il conclut que la « retraduction […] consisterait en un retour au texte-source » (Gambier, 1994 : 414). Paloposki et Koskinen sont du même avis : « [i]mplied in this statement is the idea that first translations are inherently assimilative and therefore somehow lacking; hence, source-oriented translations are needed after the initial translation » (Paloposki et Koskinen, 2003 : 21). Ainsi, la retraduction viserait à se rapprocher du texte source, à rendre son exotisme et, ce faisant, à devenir une « grande traduction ».

Pour ce quatrième facteur, de même que pour le troisième, il apparaît qu’une révision peut aisément se substituer à une retraduction, dans la mesure où il « suffirait » de remettre le style de la traduction initiale au goût du jour, ou de se rapprocher du texte source, de « réduire la défaillance originelle » (Berman, 1990 : 5). Nous garderons présent à l’esprit que la révision est possible lorsque la traduction initiale présente une minorité de modifications à effectuer.

Enfin, comme cinquième et dernier facteur de retraduction, vient s’ajouter le facteur éditorial, aussi appelé commercial. Dans ce contexte, Jean-René Ladmiral (2011 : 43-44) explique que les maisons d’édition recourent parfois à la retraduction pour posséder les droits de publication d’une œuvre. Enrico Monti (2012 : 17-18) observe également que les éditeurs peuvent commander une retraduction parce qu’elle leur reviendra moins chère que l’achat des droits de la traduction ou parce qu’ils sont dans l’impossibilité d’acquérir ces droits. Yves Chevrel mentionne lui aussi l’intérêt économique : on retraduirait pour « gagner de l’argent en exploitant le succès d’une œuvre déjà connue » (Chevrel, 2010 : 12). Monti fait encore

(18)

remarquer qu’« une retraduction – ou mieux une « nouvelle traduction » dans la terminologie éditoriale – se révèle souvent plus attractive aux yeux des lecteurs / critiques, qu’une ancienne traduction rééditée, et par conséquent, plus rentable pour les éditeurs » (Monti, 2012 : 18).

En ce qui concerne la révision du point de vue éditorial et commercial, Vanderschelden (2000 : 2) indique que, face à une demande de republication, il est souvent plus facile et meilleur marché de réviser la traduction existante que d’en commander une nouvelle. James Grieve ajoute que « [l]es éditeurs ont sans doute tendance à favoriser la révision. La retraduction risque en effet de leur coûter beaucoup plus cher, du moins dans le monde anglo- saxon » (Monod et Jaujard, 1991 : 40). Les témoignages de plusieurs traducteurs francophones ayant participé au questionnaire sur la traduction révisée, disponibles en annexe, expriment un avis similaire.

En conclusion, on procédera plus volontiers à une révision qu’à une retraduction lorsque la traduction initiale est, comme nous l’avons expliqué au point 1.1.2., « recyclable » ou lorsqu’il y a un intérêt économique en jeu, même si la pratique semble démontrer que c’est ce dernier facteur qui est le plus souvent à l’origine d’une révision.

1.3. Le rôle de l’évaluation des traductions

La révision au sens d’activité révisante est souvent mise en relation avec une autre branche de la traduction : l’évaluation de la traduction. Jeremy Munday (2016 : 20), en s’inspirant de la cartographie de la traductologie appliquée de Holmes et Toury, établit que la révision (revision) et l’évaluation de la traduction (quality assessment) sont deux branches issues de la critique des traductions (translation criticism) :

Fig. 1 : Cartographie de la traductologie appliquée selon Munday (2016 : 20)

(19)

Bien que l’évaluation de la traduction ait une fonction différente de la révision, comme nous le verrons au travers de ce sous-chapitre, leurs mécanismes de fonctionnement sont analogues.

Comprendre ceux de l’évaluation nous sera donc utile dans notre approche de la révision.

1.3.1. Définitions

Le flou terminologique dont parle Robert (2012 : 9) au sujet de la révision semble régner également dans le domaine de l’évaluation. Nous clarifierons donc avant toute chose les différents concepts relatifs à l’évaluation de la qualité des traductions qui nous intéressent dans le cadre de ce travail afin d’éviter toute confusion terminologique.

Ainsi, comme le montre la figure n° 1, Munday situe la révision et l’évaluation de la traduction sur le même plan. À la différence de la révision (cf. 1.1.3), l’évaluation de la traduction, si elle aussi a pour objectif de mesurer la qualité de la traduction, ne vise pas pour autant à corriger ou à améliorer le texte. Elle permet entre autres de noter les traductions d’étudiants ou de professionnels dont on veut évaluer la compétence (Horguelin et Pharand, 2009 : 3) ou mesurer la productivité ou la rentabilité des traducteurs au sein d’un service de traduction (Brunette, 2000 : 173).

Munday place également les reviews dans les sous-catégories de la critique des traductions.

Isabelle Robert (2012 : 10) explique qu’il fait ici référence à la « critique d’ouvrages traduits publiés », ce qui correspond à la signification communément admise pour la « critique des traductions ». Il semble que l’évaluation et la critique fassent référence à peu près au même concept, si ce n’est le type de traduction sur lequel elles portent : l’évaluation traite davantage des textes pragmatiques, en milieu didactique ou professionnel, tandis que la critique concerne essentiellement les traductions publiées, c’est-à-dire les traductions de textes littéraires ou sacrés (Martínez Melis et Hurtado Albir, 2001 : 273). Enfin, par « critique des traductions » (translation criticism), Munday se réfère au tronc commun de la révision et de l’évaluation. Nous notons toutefois que plusieurs auteurs semblent rassembler la révision, l’évaluation de la traduction et la critique sous un autre terme générique, celui de translation quality assessment, ou TQA.

Dans le cadre de ce travail, nous considérerons l’« évaluation des traductions » comme un terme générique désignant la tâche qui consiste à analyser une traduction, qu’il s’agisse d’un produit fini ou non, en vue d’évaluer sa qualité. Le terme « critique des traductions » fera référence à l’évaluation des traductions d’œuvres littéraires.

(20)

1.3.2. La critique des traductions

La critique de la traduction intervient sur un produit fini, à l’instar de la révision littéraire. De plus, elle permet de repérer les faiblesses du texte et de se rendre compte de sa qualité générale, ce qui correspond à la première étape de la révision. Selon nous, l’évaluation des traductions, et plus précisément des traductions littéraires, est donc une branche qui peut assister le réviseur littéraire dans sa tâche. De plus, dans notre chapitre III, nous mettrons en pratique certains éléments théoriques propres à la critique des traductions. C’est pour ces deux raisons que nous développons brièvement ce sujet.

Jean Delisle fait remarquer que l’évaluation de la critique des traductions « est beaucoup plus complexe [que l’évaluation des textes pragmatiques], car l’écriture se situe à la frontière entre la langue et le discours » (Delisle, 2001 : 221). Dans le même esprit, Nicole Martínez Melis et Amparo Hurtado Albir expliquent que les critères d’évaluation des traductions littéraires sont difficiles à délimiter :

The aim of this type of evaluation is to judge a translation, to discuss its merits and demerits, and, sometimes, to propose solutions. In this case, the evaluation debate is closely linked to notions of fidelity and quality in translation (Hurtado Albir 1990): accordingly, evaluation criteria may change, depending on the period, aesthetic taste, literary conventions, the prevailing translation method (literal or free), and others. (Martínez Melis et Hurtado Albir, 2001 : 273)

Pour différencier les enjeux de l’évaluation des traductions littéraires (published translations dans le tableau), qui correspond à la critique des traductions, de ceux de l’évaluation en milieux professionnel (professional translations) et didactique (translation teaching) que nous avons mentionnés plus haut, elles proposent un tableau :

PUBLISHED TRANSLATION

PROFESSIONAL TRANSLATION

TRANSLATION TEACHING OBJECT translation of literary and

sacred texts

translator competence student translator competence study plans programs TYPE product assessment

qualitative assessment […]

quantitative assessment

product assessment quantitative assessment procedure assessment

product assessment process assessment qualitative assessment

FUNCTION summative summative

formative

diagnostic formative summative AIM informative

advertising speculative

economic-professional speculative

academic pedagogical speculative

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pedagogical

MEANS evaluation criteria non-literary translation evaluation criteria correcting scales grading scales, tests, etc.

translations evaluation criteria

correcting criteria grading scales, tests, exercises,

questionnaires, etc.

Fig. 2 : Tableau de l’évaluation de la traduction établi par Martínez Melis et Hurtado Albir (2001 : 278)

Nous constatons ainsi que la critique porte sur le produit, c’est-à-dire le texte en soi. Martínez Melis et Hurtado Albir précisent toutefois que la méthodologie du traducteur peut aussi être analysée. Ensuite, nous voyons que la qualité est primordiale et c’est sur elle que l’évaluateur concentre son attention. La critique a une fonction sommative, dans la mesure où sa finalité est de porter un jugement sur la traduction. À propos du but de l’évaluation, les auteures expliquent :

This type of assessment may be performed for the purposes of information (independent criticism of a translation in the media), advertising (if the appraisal is used to sell a product), speculative (if it is to be used in Translation Studies research), or for pedagogical reasons (as when literary texts are used in class). (Martínez Melis et Hurtado Albir, 2001 : 278-279) En révision littéraire, le but de l’évaluation est surtout informatif dans la mesure où le réviseur doit détecter les faiblesses du texte. En outre, les auteures préconisent de s’appuyer sur des critères d’évaluation afin de réduire le problème de la subjectivité de l’évaluateur. Nous expliquerons par la suite (cf. 1.4.2.) que la révision fait également appel à des critères pour la même raison.

Robert Larose s’était déjà penché sur les aspects pratiques de l’évaluation. Il avait alors conclu que l’évaluation s’articulait autour de quatre pôles :

L’objet de l’évaluation — Qu’est-ce qu’on évalue au juste ? La fidélité d’un texte par rapport à un autre ? Son historicité ? Le transfert du sens ? L’équivalence d’effet ? La clarté ? La lisibilité ? Tout ce qui précède et bien d’autres éléments à la fois ?

L’évaluateur — Qui est-il ? Quels sont ses besoins et ses valeurs ? S’agit-il du réviseur- contrôleur de la qualité dans un service de traduction ? Du client ? L’évaluation du style et de la justesse terminologique, par exemple, ne risque-t-elle pas de varier selon que l’on a affaire à un spécialiste ou à un généraliste ?

Les paramètres — Qu’est-ce qui a guidé les choix du traducteur ? Est-il possible de dénombrer les paramètres d’évaluation et de les hiérarchiser ? Varient-ils d’un texte à l’autre ? Quant au poids de l’histoire, serait-il « le » paramètre d’évaluation qui transcende tous les autres ? Et si tel était le cas, pourquoi ?

La méthode d’évaluation — Comment l’évaluateur juge-t-il l’objet ? De façon holiste ou analytique ? Et comment procède-t-il pour mesurer ou pondérer la fidélité, le transfert du sens, la lisibilité, l’efficacité, etc. ? (Larose, 1998 : 163-164)

(22)

Ces quatre pôles sont également présents dans le processus de révision. Nous approfondirons le sujet au fil du point 1.4.

En outre, nous constatons que Larose relève lui aussi l’importance de l’utilisation de critères d’évaluation, nommés « paramètres ». D’ailleurs, plusieurs auteurs ont élaboré des modèles de critères permettant de rendre l’évaluation moins subjective. Jean-Paul Vinay et Jean Darbelnet (2016 : 46-52), notamment, proposent un modèle comprenant sept procédés de traductions, à savoir l’emprunt, le calque, la traduction littérale, la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation. De même, les travaux d’Antoine Berman et ceux de Lance Hewson sont devenus des modèles de référence dans le domaine de la critique des traductions. Pour caractériser les différents choix traductionnels opérés par l’auteur, Hewson utilise dans son ouvrage An approach to translation criticism (2011) une terminologie précise : calque syntaxique ou partiel, juxtaposition, recatégorisation, emprunt, explicitation, implicitation, hyperonymie, etc. Il examine notamment le temps et l’aspect, la modalité, le registre, la connotation. Il propose également une méthodologie complète, selon laquelle l’évaluateur analyse d’abord les choix du traducteur au niveau microstructurel (mots, phrases), afin d’étudier leurs effets au niveau mésostructurel (paragraphes, passages) et enfin au niveau macrostructurel (ensemble de l’œuvre).

Ainsi, la critique des traductions, effectuée selon des critères précis et à partir des choix ponctuels du traducteur, permet, d’une part, d’établir des hypothèses sur l’interprétation ou du moins sur l’orientation qu’a voulu donner le traducteur à sa traduction, et, d’autre part, de mesurer la qualité de cette traduction. Pour terminer, nous citons Jean Delisle, qui distingue les bonnes et les mauvaises traductions :

[I]l est plus facile de cataloguer les défauts d’une « mauvaise » traduction que d’énumérer les qualités d’une « bonne » traduction. Il y a une raison à cela : les défauts sont communs à toutes les traductions ratées, tandis qu’une traduction réussie, une traduction-œuvre, est unique, elle est toujours bonne à sa manière. (Delisle, 2001 : 223)

La bonne traduction garde ainsi l’essence du texte original. Si la révision ne s’attache pas à différencier une bonne traduction d’une mauvaise, elle s’appuie sur les mêmes mécanismes que l’évaluation pour repérer les erreurs d’une traduction, puis les corriger.

1.4. Le processus de révision

Jusqu’à présent, nous n’avons fait que survoler le domaine de la révision. Nous allons maintenant entrer au cœur du sujet et examiner le processus de cette activité. Comme nous

(23)

l’avons souligné plus haut (cf. 1.1.3.), il n’existe pas à notre connaissance d’ouvrage portant spécifiquement sur le processus de la révision littéraire. Nous consacrerons donc ce sous- chapitre à l’étude des différents aspects théoriques de l’activité révisante, en veillant toutefois à tirer des parallèles avec la pratique de la révision littéraire afin de proposer une méthodologie applicable au travail du réviseur littéraire.

Nous aborderons tour à tour les différents types de révision, les paramètres ou critères de qualité, les degrés et les niveaux de révision, la méthodologie et les procédures de révision les plus fréquemment utilisées, sans oublier les principes qui guident le réviseur dans sa tâche et leur application en révision littéraire, les compétences principales dont le réviseur doit faire preuve et, pour finir, les types d’intervention.

1.4.1. Les types de révision

L’activité révisante ne se présente pas toujours exactement telle que nous l’avons définie plus haut. Selon la finalité de la révision, pour diverses raisons éditoriales ou économiques, ou par contrainte de temps, le réviseur peut être amené à travailler de différentes manières. Il nous semble donc utile de commencer par recenser ces différents types de révision afin de mieux saisir les enjeux de la révision littéraire.

Dans Pratique de la révision (2009), Paul Horguelin et Michelle Pharand établissent huit types de révision, classés par paires. Nous avons déjà évoqué au point 1.1.3. deux paires de types, dont la distinction nous a paru essentielle pour définir l’activité révisante : les révisions unilingue et bilingue, ainsi que l’autorévision et la révision effectuée par une autre personne que le traducteur. Nous ajoutons toutefois que les traductologues donnent le plus souvent un autre sens aux révisions dites unilingue et bilingue que celui que nous avons recensé plus tôt ; elles portent toutes les deux sur des textes produits par la traduction, et non originaux. La révision unilingue consiste alors en une relecture unique du texte cible pour vérifier qu’il est bien rédigé et respecte les règles de la langue cible, tandis que la révision bilingue consiste en une relecture comparative du texte source et du texte cible, afin de vérifier l’équivalence entre les deux. Nous y reviendrons au point 1.4.4.

Horguelin et Pharand recensent quatre types supplémentaires de révision. Ils évoquent ainsi la révision pragmatique, qui vise à « rendre un texte conforme à certains critères avant de le diffuser, sans qu’il y ait de communication entre le réviseur et […] le traducteur » (Horguelin et Pharand, 2009 : 3). Ils lui opposent la révision didactique, qui a pour fonction

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supplémentaire « celle du perfectionnement de rédacteurs ou de traducteurs, ou […] la formation d’étudiants » (Horguelin et Pharand, 2009 : 3-4). Ils distinguent encore la révision réciproque, aussi appelée interrévision ou révision croisée, qui intervient entre deux traducteurs et, pour terminer, la révision collective, qui met en scène un groupe de traducteurs assistés ou non de collaborateurs (notamment terminologue, conseiller juridique, publicitaire, représentant du client) (Horguelin et Pharand, 2009 : 4).

Théoriquement, la révision littéraire peut intervenir sous toutes les formes mentionnées ci- dessus. Toutefois, certains types de révision peuvent être plus favorables à la traduction littéraire. La révision bilingue prime généralement la révision unilingue, même si nous verrons au point 1.4.4. que le réviseur peut combiner les deux pour un meilleur résultat. Elle est souvent effectuée par une personne autre que le traducteur, mais celui-ci peut également être à l’origine de la traduction révisée, comme l’indique Nathalie Mège (cf. annexe 4). Dans ce cas, la tâche du réviseur s’apparente à l’autorévision (l’objet de la révision étant ici un produit fini, contrairement au cas de l’autorévision). La révision littéraire repose également sur la révision pragmatique, bien qu’à l’objectif de conformité semble s’ajouter celui de l’amélioration. Enfin, elle est le plus souvent effectuée par un réviseur unique, mais rien n’exclut qu’elle soit entreprise, pour diverses raisons, par deux réviseurs ou plus.

Pour conclure, nous sommes tentée de classer la révision littéraire comme un type de révision à part entière, étant donné qu’elle porte sur un produit fini et qu’elle s’apparente davantage à la retraduction.

1.4.2. Les paramètres de révision

Comme nous l’avons expliqué plus haut (cf. 1.3.), la révision est notamment un acte d’évaluation. Or, pour qu’une évaluation soit jugée valable, non seulement par la personne évaluée, mais aussi de manière unanime, elle doit être impartiale ou, du moins, l’être le plus possible. C’est pour cette raison que les traductologues s’accordent sur l’importance pour le réviseur de travailler sur la base de paramètres définis. Selon Hyang Lee :

Le problème de l’objectivité dans la tâche de révision nécessite dès lors de poser comme condition préalable l’existence de paramètres adéquats, lesquels ne peuvent cependant pas garantir un caractère objectif absolu à l’activité révisante, un certain degré de subjectivité étant inévitable aussi bien dans le domaine de la révision que dans celui de la traduction. (Lee, 2006 : 415)

Les paramètres auxquels elle fait référence sont les « [c]ritères servant à déterminer le degré de qualité d’un texte […] traduit et les modifications éventuelles [à apporter] au texte »

(25)

(Horguelin et Brunette, 1998 : 234). Plusieurs auteurs se sont attelés à proposer des paramètres de révision. Par souci de concision, nous ne pouvons évidemment pas tous les répertorier ici. Nous nous contenterons donc de passer en revue le modèle de paramètres de Mossop, celui de Horguelin et Brunette et, enfin, celui de Darbelnet. Les deux premiers sont reconnus en traductologie, tandis que le troisième, bien que plus ancien, s’est penché plus spécifiquement sur la révision littéraire.

Les paramètres de Mossop

Les paramètres de Mossop, au nombre de douze et classés en quatre groupes, sont les plus complexes et les plus détaillés. Hyang Lee (2006 : 417) considère qu’ils sont plus adaptés à l’editing (la révision de textes originaux), car ils mettent selon elle l’accent sur l’aspect matériel du texte (présentation, typographie, etc.). Toutefois, le point fort de la vision de Mossop réside dans les questions qu’il formule pour chaque paramètre afin que le réviseur saisisse bien leur champ d’application. Dans son étude sur les procédures de révision, Isabelle Robert (2012 : 30) propose une synthèse de ces paramètres, qu’elle classe en quatre groupes, comme Mossop. Dans le groupe A, Mossop répertorie deux paramètres qui portent sur les problèmes de transfert de sens (Transfer) :

Exactitude (Accuracy) : La traduction reflète-t-elle le message du texte source ?

Complétude (Completeness) : Des éléments du message ont-ils été omis ?

Dans le groupe B, nous retrouvons également deux paramètres qui concernent les problèmes de contenu (Content) :

Logique (Logic) : Le développement des idées a-t-il du sens ? N’y a-t-il pas de non-sens ou de contradiction ?

Faits (Facts) : Y a-t-il des erreurs factuelles, conceptuelles ou mathématiques ?

Le groupe C compte cinq paramètres relatifs aux problèmes de langue et de style (Language) :

Fluidité (Smoothness) : Est-ce que le texte est fluide ? Les liens entre les phrases sont-ils clairs ? Les relations entre les propositions d’une même phrase sont-elles claires ? Y a-t- il des phrases étranges, difficiles à lire ?

Adaptation (Tailoring) : La langue est-elle adaptée aux utilisateurs de la traduction et à l’usage qu’ils en feront ?

Langue de spécialité (Sub-language) : Le style est-il adapté au genre ? La terminologie correcte a-t-elle été utilisée ? La phraséologie correspond-elle à celle que l’on retrouve dans des textes cibles non traduits sur le même sujet ?

Idiome (Idiom) : Les combinaisons de mots sont-elles idiomatiques ? La traduction observe-t-elle les préférences rhétoriques de la langue cible ?

Code (Mechanics [sic]) : Les règles de grammaire, d’orthographe, de ponctuation, de style « maison » et d’usage ont-elles été observées ?

(26)

Enfin, le groupe D rassemble trois paramètres portant sur les problèmes de présentation physique du texte cible (Presentation) :

Mise en pages (Layout) : La manière dont le texte est disposé sur la page pose-t-elle des problèmes : interligne, retrait, marges, etc. ?

Typographie (Typography) : Y a-t-il des problèmes de formatage du texte : gras, souligné, police de caractères, taille de la police, etc. ?

Organisation (Organization) : Y a-t-il des problèmes dans l’organisation générale du texte : pagination, en-tête, notes en bas de page, table des matières, etc. ?

Pour plus de lisibilité, Isabelle Robert propose un schéma récapitulatif de ces paramètres :

Fig. 3 : Schéma des paramètres de Mossop proposé par Isabelle Robert (2012 : 31)

Les paramètres de Horguelin et Brunette

Le modèle de paramètres de Horguelin et Brunette, présenté dans la troisième édition de Pratique de la révision, est également très populaire parmi les traductologues ; Mossop s’en est d’ailleurs inspiré pour établir ses propres paramètres. Nous avons décidé de reprendre ces paramètres et non ceux de la 4e édition de Pratique de la révision de Horguelin et Pharand, car, bien que cette dernière soit plus récente, les paramètres qui y sont présentés sont les mêmes que ceux de la 2e édition, qui date de 1985. Horguelin et Brunette relèvent donc cinq paramètres, plus génériques que ceux de Mossop et « qui englobent la réalité de la pratique révisante, sans la compliquer outre mesure » (Robert, 2012 : 32) :

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