Problème numéro D1828
(par Joël Benoist)Énoncé.
Soit un triangle scalène ABC inscrit dans un cercle (Γ). La tangente enC à ce cercle rencontre la droite (AB) au pointD. SoitIle centre du cercle inscrit du triangleABC. La bissectrice de l’angle∠B DCrencontre les droites (AI) et (B I) respectivement aux pointsPetQ.Métant le milieu de [P,Q], démontrer que la droite (M I) coupe l’arc d’extrémitésA,Bqui contientCen son milieu.
Solution.
NotonsA1(resp.B1etC1) l’intersection de la droite (I A) (resp. (I B) et (IC)) avec le cercle circonscrit. Quitte
à effectuer une symétrie orthogonale par rapport à une droite quelconque, nous pouvons en toute généralité supposer que le triangleABC est direct. Ainsi en tournant dans le sens direct sur le cercle circonscrit, nous rencontrons successivement en partant deAles pointsC1,B,A1,C,B1pour revenir au bout d’un tour finale- ment au pointA. Par définition de la bissectrice intérieur, notons que nous avons les égalités suivantes sur les mesures algébriques positives des différents arcs de cercleACÙ1=CÙ1B,B AÚ1=ÚA1C etC BÙ1=BÙ1A. Nous allons raisonner en quatre étapes.
Etape 1.Montrons que les trois bissectrices intérieures du triangleABCforment les hauteurs du triangleA1B1C1.
La droite passant parCet parallèle à (A1B1) coupe (Γ) enC0qui se trouve entreCetB1. Nous avons
CÚ0B1+BÙ1A+ACÙ1=1 2BCÙ+1
2ÙC A+1 2ÙAB=1
2(ÙBC+ÙC A+ÙAB)=π.
Donc [C1,C0] est un diamètre du cercle (Γ) de centre notéO, ce qui entraine que la droite (CC0) est perpendi- culaire à la droite (CC ). Comme la droite (CC0) est parallèle à la droite (A B ), on déduit que la droite (A B )
Etape 2.Montrons que la droite (A1B1) est parallèle à la droite (PQ).
La tangente enC1au cercle (Γ) coupe la droite (C D) en un point notéE. En considérant le quadrilatère
OC EC1,
la droite (CC1) est orthogonale à la droite (OE), (1) qui n’est rien d’autre que la bissectrice intérieure de l’angle∠C EC1. Comme la droite (C1E) est parallèle à (AB), les deux droites ((OE) et (PQ) sont parallèles. (2) Ainsi en combinant les affirmations (1) et (2), nous déduisons que la droite (CC1) est orthogonale à la droite (PQ). Or, grâce à l’étape 1, la droite (A1B1) est perpendiculaire à la droite (CC1). Nous concluons donc que la droite (A1B1) est parallèle à la droite (PQ).
Etape 3.Montrons queI A1C0B1est un parallélogramme.
D’une part, par construction deC0dans l’étape 1, nous savons queÚA1C=CÚ0B1. DoncB AÚ1=CÚ0B1, ce qui entraine que les deux droites (A1C0) et (I B1) sont parallèles. D’autre part nous avons la suite dégalités :
BÙ1A=C BÙ1=CCÙ0+CÚ0B1=CCÙ0+ÚA1C=ÚA1C+CCÙ0+ =AÚ1C0.
La droite (I A1) est donc parallèle à la droite (B1C0). Ces deux faits permettent d’affirmer queI A1C0B1est un parallélogramme.
Etape 4.Nous allons conclure.
Les diagonales du parallélogrammeI A1C0B1se coupent en leurs milieux notéM0. Notons aussiM00le point
d’intersection de la droite (PQ) avec la diagonale [I,C0], et montrons queM00=M. En utilisant le résultat ob- tenu à l’étape 2, nous pouvons appliquer le théorème de Thalès aux trianglesI A1M0etI M0B1:
M0A1
M00P =M0I
M I =M0B1
M00Q.
CommeM0A1=M0B1, il vientM00P=M00Q.M00est donc le milieu du segment [P,Q], ce qui s’écritM00=M. En particulier le pointMse trouve sur la droite (I M0). Ainsi la droite (I M) qui n’est rien d’autre que la droite (I M0) coupe le cercle (Γ) enC0qui est au "milieu" de l’arc d’extrémitéA,Bpassant parC.