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Article pp.53-56 du Vol.2 n°1 (2012)

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ARTICLE SPÉCIAL /SPECIAL ARTICLE

Critères de mise sur la liste d ’ aptitude aux fonctions de maître de conférences (MCU) et de professeur des universités (PU) en médecine d ’ urgence

Inclusion criteria for the list of suitable candidates for the positions of University Lecturer (MCU) and University Professor (PU) in emergency medicine

B. Riou · P.-E. Bollaert · P. Carli · G. Hilbert · D. Mottier · F. Carpentier · Pour l’inter-sous-section de médecine d’urgence du Conseil national des universités (CNU)

© SFMU et Springer-Verlag France 2011

Introduction

Cet article se propose d’expliquer brièvement le fonctionne- ment du Conseil national des universités (CNU), le processus de nomination des universitaires titulaires, maître de conférences (MCU) et professeur des universités (PU), et de préciser les critères minimum exigés par le CNU pour une inscription sur la liste d’aptitude de MCU et de PU. De tels critères ont été établis dans pratiquement toutes les disciplines.

Fonctionnement du CNU de médecine d’urgence

La médecine d’urgence n’étant pas encore, en France, une spécialité pleine et entière reconnue par un diplôme d’études spécialisées (DES), mais relevant d’un diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC), il n’y a pas de sous-section de la médecine d’urgence au CNU. Un jury d’inter-sous-section est constitué chaque année à partir des membres de trois sous-sections, l’anesthésie-réanimation (section 48-01), la réanimation médicale (section 48-02) et la thérapeutique (sous-section 48-01), qui toutes appartien- nent à la 48e section du CNU (qui comprend également la sous-section de pharmacologie 48-03). Ce jury d’inter- sous-section juge souverainement de l’aptitude des candidats à un poste universitaire titulaire en médecine d’urgence. Les candidats postulent sur des postes dont l’intitulé peut être anesthésie et réanimation chirurgicale ; médecine d’urgence (deux options), réanimation médicale ; médecine d’urgence (deux options) et thérapeutique–médecine d’urgence– addictologie (trois options). La médecine d’urgence n’est qu’une option parmi d’autres sous-section du CNU. Dans tous les cas, la valence hospitalière des postes doit s’exercer dans une structure d’urgence au sens des décrets en vigueur, en pratique un service d’accueil des urgences et/ou un Samu–Smur.

Processus de nomination des universitaires titulaires

De très nombreuses disciplines organisent des sessions de pré-CNU, informelles, pour donner un premier avis sur les candidats futurs à un poste universitaire titulaire. Les trois disciplines qui constituent le jury d’inter-sous-section de

B. Riou

Service daccueil des urgences,

université Pierre-et-Marie-CurieParis-VI,

centre hospitalier universitaire (CHU) Pitié-Salpêtrière, Assistance publiqueHôpitaux de Paris (APHP), F-75013 Paris, France

P.-E. Bollaert

Service de réanimation médicale, université de Nancy, CHU Nancy-Brabois, F-54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France P. Carli

Samu 75 et département danesthésie-réanimation, université Paris-Descartes, CHU Necker–Enfants-malades, AP–HP, F-75015 Paris, France

G. Hilbert

Service de réanimation médicale, université Victor-Segalen–Bordeaux-II, F-33076 Bordeaux, France

D. Mottier

Service de médecine interne, université de Brest, CHU de Brest, F-29609 Brest cedex, France F. Carpentier (*)

Service d’accueil des urgences, université Joseph-Fournier, CHU de Grenoble, F-38043 Grenoble, France

e-mail : FCarpentier@chu-grenoble.fr Ann. Fr. Med. Urgence (2012) 2:53-56 DOI 10.1007/s13341-011-0149-6

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médecine d’urgence ont convenu que les candidats se présentaient devant le pré-CNU de leur discipline d’origine respective, anesthésie-réanimation, réanimation médicale, ou thérapeutique. Lors de ce pré-CNU, les candidats présen- tent leurs titres et travaux et perspectives de carrière devant le jury du CNU et un avis leur est délivré sur leur capacité future à passer l’épreuve s’ils sont candidats à un poste hospitalo-universitaire en soulignant, lorsque c’est néces- saire, les points qu’il convient d’améliorer. Le président de la sous-section résume cet avis en écrivant une lettre adressée au chef de service du candidat. Cet avis du pré-CNU est souvent sollicité par les doyens des facultés de médecine pour s’assurer que les candidats sont effectivement prêts, avant de mettre un poste au recrutement dans une discipline donnée.

Au cours de l’année qui a précédé la réunion du CNU, les facultés de médecine ont décidé des disciplines dans lesquelles elles souhaitaient recruter un universitaire, puis des concertations ont lieu avec le centre hospitalier, enfin un arbitrage final est effectué au ministère de l’Enseigne- ment supérieur et de la Recherche. Le rôle du président d’université est devenu plus important dans ce processus avec l’autonomie des universités, en particulier avec un droit de veto. Au tout début de l’année, les postes vacants sont publiés auJournal officiel, ouverts à la mutation ou au recru- tement, et les candidats peuvent déposer leur dossier pendant une courte période de quelques semaines qui suit la publica- tion auJournal officiel.

Une visite sur site est organisée par le jury du CNU. Deux rapporteurs désignés par le président du jury effectuent cette visite qui leur permet d’élaborer un rapport destiné à éclairer le jury. Pour la médecine d’urgence, il a été souhaité qu’un des rapporteurs devait être issu de la discipline d’origine du candidat et l’autre non. Cette visite comporte deux volets, le premier consiste à rencontrer les autorités institutionnelles (doyen de la faculté, président de la commission d’établisse- ment, directeur du centre hospitalier et universitaire, chef de pôle, chef de service), et le second consiste à rencontrer des personnes travaillant au quotidien avec le futur candidat (praticien hospitalier de la discipline et de disciplines collaborant à la prise en charge des patients, chef de clinique-assistant, internes, cadre de santé, infirmières).

Lors de la session du CNU qui a lieu en général en avril, les candidats sont examinés par les jurys de sous-sections, d’inter-sous-sections pour la médecine d’urgence, qui décident de leur aptitude ou de leur inaptitude à la fonction.

Ces résultats sont validés en réunion de section du CNU. Les jurys sont souverains. En médecine d’urgence, l’épreuve comporte un exposé des titres et travaux (15 minutes) suivi de questions des membres du jury et une épreuve pédago- gique comportant un cours (niveau DESC de médecine d’urgence). Le thème est choisi par le jury sur une liste de deux à trois thèmes qui ont été déterminés par les rapporteurs

lors de leur visite sur site. Cette épreuve ne comporte pas de questions de la part du jury.

Si le candidat est inscrit sur la liste d’aptitude, il reste à la faculté de médecine et à l’hôpital à accepter officiellement sa candidature et au ministère à le nommer, ce qui intervient en septembre de la même année.

Critères d

aptitude

Il s’agit de recommandations concernant le profil des candi- dats à l’inscription sur les listes d’aptitude aux fonctions de MCU et de PU dans la discipline médecine d’urgence. Ces critères ne sont pas absolus, le jury restant souverain dans l’appréciation de l’aptitude de chaque candidat, et l’excel- lence sur certains points peut parfois compenser des points plus faibles (Tableau 1).

Néanmoins, ces critères doivent être considérés par les candidats comme un minimum requis. Par ailleurs, il convient d’attirer l’attention des candidats sur certains critè- res d’ordre réglementaire, donc intangibles, selon le type de concours spécifié lors de la publication des postes, notam- ment de PU, au Journal officiel. Ainsi, les postes au concours de type 1, accessibles aux anciens chefs de clinique-assistants, requièrent d’être titulaire d’une habilita- tion à diriger les recherches et d’avoir effectué une mobilité d’un an validée par le CNU. Les postes au concours de type 3, accessibles aux praticiens hospitaliers, requièrent d’être à l’échelon 6 depuis six mois au moins.

Tableau 1 Récapitulatif des critères dinscription sur la liste daptitude à un poste de maître de conférences (MCU) ou professeur des universités (PU)

MCU PU

Publications en rang utile

Articles originaux 5 10

Revues niveau A/B 2 5

Revue de la SFMU ou équivalentesa

2 4

Articles didactiques 5 8

Communications orales 5 10

Diplôme

Parcours science minimum DEA/master 2 Thèse université Habilitation à diriger

les recherches

Oui

Mobilité validée par le CNU Oui Diplôme duniversité

de pédagogie

Oui

aVoir texte.

54 Ann. Fr. Med. Urgence (2012) 2:53-56

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Les critères du CNU se déclinent en critères pour le soin, l’enseignement et la recherche, reprenant la triple mission des centres hospitaliers universitaires. Ils ont été validés par le jury d’inter-sous-section de médecine d’urgence et les trois sous-sections du CNU, anesthésie-réanimation, réanimation médicale et thérapeutique.

Critères d’aptitude pour les MCU

Formation

Être titulaire du DESC de médecine d’urgence ou d’un diplôme équivalent (Camu, CMU) ;

être titulaire du diplôme d’études spécialisées d’anesthésie- réanimation (ou en avoir obtenu son équivalence) ou du DESC de réanimation médicale ou d’un DES autorisant l’inscription au DESC de médecine d’urgence [1] ;

être titulaire d’un des diplômes suivants : DEA, master 2, doctorat d’université.

Fonctions de soins

Avoir exercé pendant au moins quatre semestres dans une structure validant la médecine d’urgence (service d’accueil des urgences et/ou Samu–Smur).

Enseignement

Participation significative à l’enseignement théorique et pratique de la médecine d’urgence pendant au moins deux ans tant en formation initiale qu’en formation continue.

Recherche

Communications aux congrès

Au moins cinq communications comme premier auteur, avec publication de résumés, dont trois au congrès des urgences.

•Articles originaux

Cinq articles originaux exposant des résultats de recherche clinique ou fondamentale intéressant la discipline, signés en premier ou deuxième rang : au moins deux articles publiés dans des revues internationales de haut niveau (classées SIGAPS A ou B au moment de la publication de l’article [2], dont au moins un en premier auteur [Tableau 2]) et au moins deux articles publiés dans le journal d’expression scientifique de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) [JEURavant 2011,Annales françaises de médecine d’urgence depuis 2011 ; les publications dans les Annales françaises d’anesthésie et de réanimation ou la revue Réanimationsont équivalentes].

Publications didactiques

Cinq publications didactiques ou revues générales intéres- sant la discipline signées en premier ou deuxième rang ou dernier auteur, dans des revues à comité de lecture ou dans des ouvrages collectifs.

Langue anglaise comprise, écrite et orale.

Avis favorable du pré-CNU, comprenant une visite sur site. L’avis du pré-CNU est celui de la sous-section d’origine du candidat.

Critères d’aptitude pour les PU

Formation

Être titulaire du DESC de médecine d’urgence ou d’un diplôme équivalent (Camu, CMU) ;

être titulaire du diplôme d’études spécialisées d’anesthésie- réanimation (ou en avoir obtenu son équivalence) ou du DESC de réanimation médicale ou d’un DES autorisant l’inscription au DESC de médecine d’urgence [1] ;

être titulaire d’un doctorat d’université ;

être titulaire de l’habilitation à diriger les recherches ; Tableau 2 Principales revues de niveau A et B dans SIGAPS [2] pour la médecine durgence. Cette liste nest pas limitative.

Attention, le classement dune revue peut changer dune année à lautre ; la classification représentée ici est la plus fréquem- ment rencontrée ces cinq dernières années (20062010) Revues généralistes

A :New England journal of medicine,The Lancet,JAMA, British Medical Journal,Annals of Internal Medicine, PLos Medicine

B :American Journal of Medicine Médecine durgence

A :Annals of Emergency Medicine B :Resuscitation,Journal of Trauma,

Academic Emergency Medicine Anesthésie-réanimation

A :Anesthesiology,Pain

B :Anesthesia and Analgesia,British Journal of Anaesthesia

Réanimation

A :American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine,Critical Care Medicine

Intensive Care Medicine B :Critical Care,Shock Thérapeutique

A :Clinical and Pharmacological Therapeutics B :Antimicrobial Agents and Chemotherapy,Journal of

Pharmacology and Experimental Therapeutics

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avoir suivi une formation à la pédagogie (par exemple diplôme d’université) ; cela inclut les diplômes d’univer- sités des nouvelles techniques pédagogiques, notamment l’enseignement par simulation ;

avoir satisfait aux obligations réglementaires de mobilité, validées par le CNU.

Fonctions de soins

Avoir exercé pendant au moins huit semestres dans une structure validant la médecine d’urgence (service d’accueil des urgences et/ou Samu–Smur).

Enseignement

Participation significative à l’enseignement théorique et pratique de la discipline pendant trois ans au moins, tant en formation initiale qu’en formation continue.

Recherche

Communications au congrès

Au moins dix communications comme premier auteur, avec publication de résumés, dont six au congrès des urgences.

•Articles originaux

Dix articles originaux exposant des résultats de recherche clinique ou fondamentale intéressant la discipline, signés en premier, deuxième ou dernier rang. Cinq articles publiés dans des revues internationales de haut niveau (classées SIGAPS A ou B au moment de la publication de l’article [2], dont au moins deux en premier auteur) et au moins quatre articles publiés dans le journal d’expression scienti- fique de la SFMU (JEURavant 2011,Annales françaises de médecine d’urgence depuis 2011 ; les publications dans lesAnnales françaises d’anesthésie et de réanimationou la revueRéanimationsont équivalentes).

Avoir été investigateur principal dans un programme de recherche contractualisé ou être membre actif d’une équipe de recherche labellisée.

Avoir encadré personnellement au moins un étudiant en DEA/master 2 ou en thèse de doctorat d’université.

Publications didactiques

Huit publications didactiques ou revues générales signées en premier, deuxième ou dernier rang, intéressant la discipline

dans des revues à comité de lecture ou des ouvrages collec- tifs dont la moitié a fait l’objet d’une relecture.

Langue anglaise comprise, écrite et orale.

Avoir l’aptitude à diriger une structure de médecine d’urgence.

Avis favorable du pré-CNU, comprenant une visite sur site. L’avis du pré-CNU est celui de la sous-section d’origine du candidat.

Conclusion

La médecine d’urgence a fait un choix crucial pour l’avenir en adoptant, pour la nomination de ses universitaires titulai- res, des critères exigeants, comparables à ceux retenus par des disciplines plus anciennes, notamment l’anesthésie- réanimation, la réanimation médicale et la thérapeutique.

Ce n’est pas un choix de la facilité, et une période un peu difficile s’ouvre devant nous avec le tarissement naturel des nominations d’universitaires issues de disciplines plus anciennes et l’attente de l’émergence des nouvelles généra- tions issues du DESC et demain du DES de médecine d’urgence. Ce choix s’imposait, car c’est le seul possible pour garantir que les universitaires de la médecine d’urgence soient capables demain de développer un enseignement et une recherche de haut niveau, dans un environnement natio- nal et international très concurrentiel. Ce choix s’imposait aussi pour obtenir une véritable reconnaissance universitaire de la médecine d’urgence de la part des autorités de tutelles et des autres disciplines. Certaines disciplines nouvelles ont fait un choix différent, l’avenir jugera.

Remerciements : les auteurs remercient Mme Martine Aujoulat (faculté de médecine et université Pierre- et-Marie-Curie–Paris-VI, Paris) pour la relecture du manuscrit.

Conflit d’intérêt : les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt.

Références

1. Arrêté du 22 septembre 2004 fixant la liste et la réglementation des diplômes détudes spécialisées complémentaires en médecine.

Journal Officiel du 6 octobre 2004. www.legifrance.fr (dernier accès 4 novembre 2011)

2. Centre hospitalier régional de Lille. SIGAPS. http://www.sigaps.fr/

(dernière date daccès 4 novembre 2011)

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