Universit´e Mohammed V de Rabat Ann´ee universitaire 2019/2020 Facult´e des Sciences SMIA - S2
D´epartement de Math´ematiques Module: Analyse 2
Un corrig´e de la s´erie 2 des TD (troisi`eme partie) N. Machrafi
Dans toute cette partie de correction, pour a, b2R aveca < betf : [a, b]!Rune fonction int´egrable, on poseF : [a, b]!R la fonction d´efinie par F (x) =
Rx a
f(t)dt.
Exercice 6:
1. M´ethode 1: Remarquons d’abord que la question est de montrer que F (b)>0.Comme f est continue, la fonction F est une primitive de f, i.e.
F0(x) =f(x) 8x2[a, b]. Commef est positive, F est croissante. Donc
0 =F (a)F (x)F (b) 8x2[a, b].
Si l’on suppose donc par l’absurde que F (b) = 0, alors F (x) = 0 8x2[a, b].Ce qui donne F0(x) =f(x) = 0 8x2[a, b].
Ceci est une contradiction avec l’hypoth`ese qu’il existe c 2 [a, b] tel que f(c) > 0. D’o`u F (b) =
Rb a
f(x)dx >0.
M´ethode 2: La continuit´e def encetf(c)>0 montrent qu’il existe >0 et un intervalle [u, v]⇢[a, b] tels que u < v, c2[u, v] et f(x) pour tout x2[u, v].
D
c
u v
f(c)
Figure 1: f(x) >0 sur un intervalle [u, v] voisinage dec (le cas c2]a, b[)
Question: Montrer l’assertion pr´ec´edente en distinguant les casc2]a, b[ etc2{a, b}et en ´ecrivant la d´efinition de la continuit´e def enc.
D’o`u, en int´egrant, on a Zb
a
f(x)dx = Zu
a
f(x)dx+ Zv u
f(x)dx+ Zb v
f(x)dx Zv
u
f(x)dx (car f est positive) Zv
u
dx = (v u)>0.
2. C’est exactement l’implication contrapos´ee de l’assertion d´emontr´ee en 1.
Exercice 7:
D’abord, notons que dans tout l’exercice la fonctionf gest bien int´egrable.
Question: justifier l’int´egrablilit´e de f g dans chaque question.
1. Comme f est continue, elle est born´ee sur [a, b] et atteint ses bornes. Soient donc m, M 2R, u, v 2[a, b] tels que
m= inf
x2[a,b]f(x) =f(u) et M = sup
x2[a,b]
f(x) = f(v). Commeg est positive, alors
mg(x)f(x)g(x)M g(x) 8x2[a, b]. D’o`u
m Zb a
g(x)dx Zb
a
f(x)g(x)dxM Zb
a
g(x)dx. (1)
Deux cas se pr´esentent:
- Rb a
g(x)dx= 0 : donc d’apr`es (1), Rb a
f(x)g(x)dx=f(c) Rb a
g(x)dx= 0 pour toutc2[a, b]. -
Rb a
g(x)dx >0 : donc (1) devient
m Rb a
f(x)g(x)dx Rb
g(x)dx
M.
Par le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires (TVI) appliqu´e `a f, il existe c 2 [a, b] tel que
Rb a
f(x)g(x)dx Rb
a
g(x)dx
=f(c) soit
Zb a
f(x)g(x)dx=f(c) Zb
a
g(x)dx.
2. Notons dans toute la suite, pour toute fonction d´ecroissante h : [a, b] ! R, h(a+) :=
limx!a+h(x).Pourn2N⇤,soient S={x0 =a, x1, ..., xn 1, xn=b}une subdivision de [a, b]
et (ck)nk=1 une suite finie de r´eels telles que
g(x) = ck, x2]xk 1, xk[, k 2{1,2, ..., n}. On a par la relation de Chasles,
Zb a
f(x)g(x)dx = Xn k=1
xk
Z
xk 1
f(x)g(x)dx= Xn
k=1
ck xk
Z
xk 1
f(x)dx
= Xn k=1
ck(F(xk) F(xk 1))
= Xn k=1
ckF (xk) Xn k=1
ckF (xk 1)
= Xn k=1
ckF (xk)
n 1
X
k=0
ck+1F (xk)
= cnF(b) c1F (a) +
n 1
X
k=1
(ck ck+1)F(xk)
=cnF (b) +
n 1
X
k=1
(ck ck+1)F (xk) (car F (a) = 0). (2) Maintenant, comme f est int´egrable F est continue, donc born´ee sur [a, b] et atteint ses bornes. Soient donc m, M 2R, u, v 2[a, b] tels que
m = inf
x2[a,b]F (x) = F (u) et M = sup
x2[a,b]
F (x) =F (v).
Comme g est positive et d´ecroissante, tous les coefficients des images par F dans l’´egalit´e (2) sont positifs. On a donc d’apr`es cette ´egalit´e l’encadrement
mc1 = (cn+
n 1
X
k=1
(ck ck+1))m Zb a
f(x)g(x)dx(cn+
n 1
X
k=1
(ck ck+1))M =M c1. D’o`u comme c1 =g(a+), on a
mg a+ Zb a
f(x)g(x)dxM g a+ . (3)
Deux cas se pr´esentent:
- g(a+) = 0 : donc Rb a
f(x)g(x)dx=g(a+) Rc a
f(x)dx = 0 pour toutc2[a, b]. - g(a+)>0 : donc (3) devient
m Rb a
f(x)g(x)dx g(a+) M.
Par le TVI appliqu´e `a F, il existec2[a, b] tel que
Rb a
f(x)g(x)dx
g(a+) =F (c) soit Zb
a
f(x)g(x)dx=g a+ Zc
a
f(x)dx.
3. La strat´egie consiste `a encadrer g par deux fonctions en escalier convenables 'n, n 2 E[a, b], pour tout n 2 N⇤, de telle sorte que l’int´egrale
Rb a
f(x)g(x)dx soit approch´ee par Rb
a
n(x)f(x)dx quand n est assez grand, et revenir par la suite au cas des fonctions en escalier trait´e dans la question 2.
Pour n2N⇤, consid´erons la subdivision r´eguli`ere de [a, b] d´efinie par xk=a+kb a
n , k 2{0,1, ..., n}, et d´efinissons les fonctions en escalier 'n, n par
8<
:
n(x) =g(a+), x2]x0, x1[,
n(x) =g(xk 1), x2[xk 1, xk[, k 2{2,3, ..., n},
n(a) =g(a), n(b) =g(xn 1),
et ⇢
'n(x) =g(xk), x2[xk 1, xk[, k 2{1,2, ..., n}, 'n(b) =g(b).
Pour tout n 2 N⇤, on a facilement 'n g n et n est positive et d´ecroissante, ceci d´ecoule de la d´ecroissance et la positivit´e de g.D’apr`es (3) de la preuve de la question 2, et si l’on garde la mˆeme d´efinition des r´eels m, M, on a bien
mg a+ =m n a+ Zb a
n(x)f(x)dxM n a+ =M g a+ (4) pour tout n2N⇤. Pour conclure, il suffit de montrer que
Zb
n(x)f(x)dx !
n!1
Zb
f(x)g(x)dx, (5)
et donc en passant `a la limite quand n! 1 dans (4) on a bien
mg a+ Zb a
f(x)g(x)dxM g a+ .
Le reste de la preuve est donc similaire `a celui de la preuve de la question pr´ec´edente.
Montrons donc (5) : commef est born´ee, soit C >0 tel que |f(x)|C pour toutx2[a, b]. On a pour n 2N⇤,
| Zb a
n(x)f(x)dx Zb
a
f(x)g(x)dx| Zb
a
( n(x) g(x))|f(x)|dx
C Zb
a
( n(x) g(x))dx
C Zb
a
( n(x) 'n(x))dx (car 'ng n)
= Cb a
n g a+ + Xn
k=2
g(xk 1) Xn k=1
g(xk)
!
= C g a+ g(b) b a n n!
!10.
Par suite, Rb a
n(x)f(x)dx n!
!1
Rb a
f(x)g(x)dx.