Lyc´ee Benjamin Franklin PT−2013-2014
M. Hillairet, D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir de vacances
Probl` eme 1 : Une ´ equation fonctionnelle
Notations
Dans tout ce probl`eme,ad´esigne un r´eel strictement positif.
On noteE l’ensemble des fonctions `a valeurs dansR, d´efinies sur [0, a], i.e.
E=F([0, a],R).
On rappelle queE, muni de l’addition et de la multiplication par un scalaire usuelles, est unR-espace vectoriel.
On dit qu’une fonctionf deE v´erifie la relation (?) si et seulement si :
(?) il existe un r´eelAtel que pour toutx∈[0, a], |f(x)| ≤Ax.
On noteLl’ensemble des fonctions de Equi v´erifie la relation (?).
Partie A : ´Etude de L 1. Soitf une fonction v´erifiant (?).
(a) Montrer quef(0) = 0.
Correction : La fonctionf v´erifie (?). Il existe donc un r´eelAtel que|f(x)| ≤Ax, pour toutx∈[0, a].
En particulier, pour x= 0, on a :
|f(0)| ≤0. (1)
Or la valeur absolue d’un nombre r´eel est positive ou nulle, donc :
|f(0)| ≥0. (2)
De (1), (2) et de la transitivit´e de la relation d’ordre ≤ sur R, on d´eduit que |f(0)| = 0. Par la propri´et´e de s´eparation de la valeur absolue, il vient f(0) = 0.
(b) Montrer quef est continue en 0, en revenant `a la d´efinition de la notion de limite.
Remarque : Comme f v´erifie (?), il existe un r´eel A tel que |f(x)| ≤Ax, pour toutx∈[0, a]. Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer queA >0.
En effet, supposons A ≤0. AlorsAx≤0, pour tout x∈[0, a] et donc|f(x)| ≤Ax≤0, pour tout x ∈ [0, a]. En proc´edant comme `a la question pr´ec´edente, on en d´eduit que f(x) = 0, pour tout x∈[0, a]. Donc siA≤0, la fonctionf est la fonction nulle sur [0, a]. Mais alors on a :
|f(x)
| {z }
0
| ≤x
pour toutx∈[0, a] et donc la propri´et´e (?) vaut pourA= 1>0.
Correction : f est continue en 0 si et seulement sif(x) →
x→0f(0).D’apr`es la question pr´ec´edente, on a donc `a montrer que f(x) →
x→00, i.e. (cf. d´efinition de la notion de limite) :
∀ε >0 ∃α >0 ∀x∈[0, a] |x| ≤α⇒ |f(x)| ≤ε.
Soitε >0. Soitα >0. Soitx∈[0, a] tel que|x| ≤α. Alors commeA >0 (cf. remarque) :
A|x| ≤Aα. (3)
D’autre part on a :
|f(x)| ≤Ax. (4)
De (3), (4) et de la transitivit´e de la relation d’ordre≤surR, on d´eduit|f(x)| ≤Aα.
Ainsi, on voit qu’en reprenant l’´etude et en posantα= ε
A >0 au d´ebut, on obtient|f(x)| ≤ε.
2. Soitgune fonction `a valeurs r´eelles, d´efinie sur [0, a], de classeC1 sur [0, a] et telle queg(0) = 0.
(a) Justifier queg0 est born´ee sur [0, a].
Correction : Commegest de classeC1sur [0, a], elle est d´erivable sur [0, a] et sa d´eriv´eeg0 est conti- nue sur [0, a]. Comme toute fonction continue sur un segment est born´ee (et atteint des bornes), la
fonctiong0 est born´ee sur le segment [0, a].
(b) D´emontrer queg∈L.
Correction : La fonctiong est d´erivable sur [0, a], donc a fortioricontinue sur [0, a] et d´erivable sur ]0, a[. De plus sa d´eriv´eeg0 est born´ee sur [0, a] (cf. question pr´ec´edente). Il existe donc un r´eel M tel que pour toutx∈[0, a],|g0(x)| ≤M.
Les hypoth`eses de l’in´egalit´e des accroissements finis sont v´erifi´ees. On l’applique. On obtient
|g(x)−g(y)| ≤M|x−y|
pour tout (x, y)∈[0, a]2. En particulier, poury= 0 on a :
|g(x)−g(0)| ≤M|x|
pour toutx∈[0, a]. Six∈[0, a], alors x≥0 et donc|x|=x. De plus par hypoth`ese, g(0) = 0. On a donc :
|g(x)| ≤M x
pour toutx∈[0, a].Ainsi la fonctiong v´erifie-t-elle (?) (avecA=M).
3. Montrer queLest un sous-espace vectoriel deE.
Correction
• Le vecteur nul deE est la fonction nulle de [0, a] dansR, i.e. : 0E: [0, a]→R; x 7→0.
Montrons que 0E∈L, i.e. montrons que 0E v´erifie (?).
On pourrait appliquer le r´esultat de la question pr´ec´edente pour ´etablir ce fait (car 0Eest bien sˆur de classeC1 sur [0, a]), mais on choisit une preuve plus ´el´ementaire (en ce sens qu’elle ne fait pas appel
`
a l’in´egalit´e des accroissements finis).
On a bien sˆur :
|0E(x)
| {z }
0
| ≤0×x
pour toutx∈[0, a]. Ainsi la fonction 0E v´erifie-t-elle (?) (avecA= 0).
L’ensembleL n’est donc pas vide.
• Montrons queL est stable par combinaison lin´eaire. Soient (λ, µ)∈R2et (f, g)∈L2. Montrons que λf+µg: [0, a]→R; x7→λf(x) +µg(x)
appartient `aL (i.e. v´erifie (?)).
Commef appartient `aL, il existe un r´eel B tel que :
|f(x)| ≤Bx (5)
pour toutx∈[0, a]. Commeg appartient `a L, il existe un r´eelC tel que :
|g(x)| ≤Cx (6)
pour toutx∈[0, a].
Soitx∈[0, a]. De l’in´egalit´e triangulaire et de la multiplicativit´e de la valeur absolue, on d´eduit :
|λf(x) +µg(x)| ≤ |λ||f(x)|+|µ||g(x)|. (7) En multipliant chacun des membres de (5) par|λ| ≥0, il vient :
|λ||f(x)| ≤ |λ|Bx. (8)
En multipliant chacun des membres de (6) par|µ| ≥0, il vient :
|µ||g(x)| ≤ |µ|Cx. (9)
En ajoutant membre `a membre (8) et (9), on obtient :
|λ||f(x)|+|µ||g(x)| ≤ |λ|Bx+|µ|Cx= (|λ|B+|µ|C)x (10) De (7), (10) et de la transitivit´e de la relation d’ordre≤surR, on d´eduit :
|λf(x) +µg(x)| ≤(|λ|B+|µ|C)x.
La fonctionλf+µgv´erifie donc (?) (avecA=|λ|B+|µ|C).
• L’ensemble L est une partie non vide de E qui est stable par combinaison lin´eaire. C’est donc un
sous-espace vectoriel deE.
Partie B : Autour de la s´erie g´eom´etrique 1. V´erifier que pour tout r´eelx∈R\ {1}, on on a pour toutn∈N:
1−xn+1 1−x =
n
X
k=0
xk.
Correction : Soitx∈R\ {1}, soitn∈N. On poseS=
n
X
k=0
xk. On a :
xS=x
n
X
k=0
xk=
n
X
k=0
x xk =
n
X
k=0
xk+1 =
k0←k+1 n+1
X
k0=1
xk0 =
n+1
X
k=1
xk.
Donc :
S−xS=
n
X
k=0
xk
| {z } x0+
n
X
k=1
xk
−
n+1
X
k=1
xk
| {z }
n
X
k=1
xk+xn+1
= 1−xn+1.
On en d´eduit (1−x)S= 1−xn+1 puis, commex6= 1,S= 1−xn+1
1−x .
2. En d´eduire les deux r´esultats suivants.
(a) Pour toutx∈[0,1[, pour tout n∈N:
n
X
k=0
xk≤ 1 1−x.
Correction : Soit x∈[0,1[, soitn ∈N. D’apr`es la question pr´ec´edente, on a
n
X
k=0
xk = 1−xn+1 1−x . Il (faut et il) suffit donc de montrer que 1−xn+1
1−x ≤ 1 1−x.
Commex≥0, on axn+1≥0 et donc :
1−xn+1≤1. (11)
D’autre part :
x <1 ⇒ −x >−1 (multiplication de chaque membre par−1<0)
⇒ 1−x >0 (addition de 1 `a chaque membre).
En divisant chacun des membres de (11) par 1−x >0, il vient 1−xn+1 1−x ≤ 1
1−x.
(b) Pour toutx∈[0,1[ :
n
X
k=0
xk →
n→+∞
1 1−x. Correction : D’apr`es la question B-1, on a
n
X
k=0
xk = 1−xn+1
1−x . Il (faut et il) suffit donc de montrer que 1−xn+1
1−x →
n→+∞
1 1−x.
Comme x∈[0,1[, on a −1 < x <1. Donc xn →
n→+∞0 (cf cours sur le comportement asymptotique de la suite (qn), o`uq ∈R). Par cons´equent (cf. suite extraite), xn+1 →
n→+∞ 0. Enfin, en appliquant les r´esultats sur les op´erations sur les limites, il vient 1−xn+1
1−x →
n→+∞
1
1−x.
Partie C : R´esolution d’une ´equation fonctionnelle
Soitϕune fonction deE, v´erifiant (?) et ne prenant que des valeurs positives ou nulles.
On note pour toutx∈[0, a], pour toutn∈N: un(x) =
n
X
k=0
ϕx 2k
.
1. (a) Soitx∈[0, a].
i. Montrer que la suite (un(x))n∈Nest croissante et major´ee.
Correction
• Soitn∈N. On a
un+1(x)−un(x) =
n+1
X
k=0
ϕx 2k
| {z }
n
X
k=0
ϕx 2k
+ϕ x 2n+1
−
n
X
k=0
ϕx 2k
=ϕ x 2n+1
etϕ x 2n+1
≥0 carϕde prend que des valeurs positives ou nulles. On en d´eduit que la suite (un(x))n∈Nest croissante.
• Soitn∈N. Par l’in´egalit´e triangulaire, on a :
|un(x)|=
n
X
k=0
ϕx 2k
≤
n
X
k=0
ϕx
2k
. (12)
Comme ϕv´erifie (?), il existe un r´eel A > 0 (cf. remarque dans la solution de A-1.(b) pour l’hypoth`ese de stricte positivit´e surA) tel que|ϕ(y)| ≤Ay, pour touty∈[0, a]. On a donc :
ϕx
20
≤ Ax 20
ϕx
21
≤ Ax 21
ϕx
22
≤ Ax 22 ...
ϕ x
2n−1
≤ A x 2n−1
ϕx
2n
≤ Ax 2n. En sommant membre `a membre ces (n+ 1) in´egalit´es, il vient :
n
X
k=0
ϕx
2k
≤
n
X
k=0
Ax
2k. (13)
De (12), (13) et de la transitivit´e de la relation d’ordre≤surR, on d´eduit :
|un(x)| ≤
n
X
k=0
Ax
2k. (14)
De plus :
n
X
k=0
Ax 2k =
n
X
k=0
Ax 1
2 k
=Ax
n
X
k=0
1 2
k
. (15)
D’apr`es B-2.(a), on a :
n
X
k=0
1 2
k
≤ 1 1−1
2
= 2.
En multipliant chaque membre de cette in´egalit´e parAx≥0, on obtient : Ax
n
X
k=0
1 2
k
≤2ax. (16)
De (14), (15), (16) et de la transitivit´e de la relation d’ordre≤surR, on d´eduit :
|un(x)| ≤2Ax.
Le r´eel 2Axest donc un majorant de la suite (un(x))n∈N. Cette derni`ere est donc major´ee.
ii. En d´eduire que la suite (un(x))n∈N converge.
Correction : Toute suite r´eelle croissante et major´ee est convergente. De ce r´esultat du cours et de la question pr´ec´edente, on d´eduit que la suite (un(x))n∈Nest convergente.
(b) Soit la fonction
u: [0, a]→R; x7→u(x) := lim
n→+∞un(x).
Montrer queu∈L.
Correction : Soitx∈[0, a]. D’apr`es C-1.(a).i, 2Axest un majorant de la suite (un(x))n∈N. Donc pour tout n∈N:
|un(x)| ≤2Ax. (17)
Il reste `a passer `a la limite dans cette in´egalit´e pour conclure. Par d´efinition deu, on a : un(x) →
n→+∞u(x). (18)
La fonction valeur absolue est continue sur R, donc en particulier enu(x). Ainsi :
|X| →
X→u(x)|u(x)|. (19)
De (18), (19) et des r´esultats sur les compositions de limites, on d´eduit :
|un(x)| →
n→+∞|u(x)|.
Ainsi, en passant `a la limite enndans (17) on obtient :
|u(x)| ≤2Ax.
La fonctionuv´erifie donc (?), i.e.u∈L.
2. Soitf une fonction, `a valeurs r´eelles, d´efinie sur [0, a]. On dit quefv´erifie la condition (??) si et seulement si
(??) pour toutx∈[0, a], f(x)−fx 2
=ϕ(x).
(a) Montrer queuv´erifie (??).
Correction : Soitx∈[0, a], soitn∈N. On a : un(x)−un
x 2
=
n
X
k=0
ϕx 2k
−
n
X
k=0
ϕ x
2
2k
=
n
X
k=0
ϕx 2k
−
n
X
k=0
ϕ x 2k+1
=
n
X
k=0
ϕx 2k
−
n+1
X
k0=1
ϕ x 2k0
(changement d’indicek0←k+ 1 dans la 2`emesomme)
=
n
X
k=0
ϕx 2k
−
n+1
X
k=1
ϕx 2k
=
n
X
k=0
ϕx 2k
| {z } ϕx
20
+
n
X
k=1
ϕx 2k
−
n
X
k=0
ϕ x 2k+1
| {z }
n
X
k=1
ϕx 2k
+ϕ x 2n+1
= ϕ(x)−ϕ x 2n+1
.
Pour obtenir le r´esultat demand´e, il reste `a passer `a la limite enndans l’´egalit´e : un(x)−un
x 2
=ϕ(x)−ϕ x 2n+1
(20) que l’on vient d’obtenir.
Par d´efinition deu, on a :
un(x)−unx 2
→
n→+∞u(x)−ux 2
. (21)
D’autre part,
x 2n+1 →
n→+∞0. (22)
La fonctionϕv´erifie (?) donc est continue en 0 par A-1.(b). Par suite : ϕ(X) →
X→0ϕ(0) = 0. (23)
De (22), (23) et des r´esultats sur les compositions de limites, on d´eduit : ϕ x
2n+1 →
n→+∞0.
Par op´erations sur les limites, on a donc : ϕ(x)−ϕ x
2n+1 →
n→+∞ϕ(x). (24)
Des r´esultats (21) et (24), on d´eduit par passage `a la limite dans l’´egalit´e (20) que : u(x)−ux
2
=ϕ(x).
La fonctionuv´erifie donc (??).
(b) Soientf etgdeux fonctions `a valeurs r´eelles, d´efinies sur [0,a], v´erifiant (??). On poseh=f−g. Soit x∈[0, a]. Montrer que pour toutn∈N:
h(x) =hx 2n
.
Correction : Pour toutn∈N, on notePn l’identit´eh(x) =h x 2n
.
• Initialisation `an= 0
La propri´et´eP0 s’´ecrith(x) =hx 20
. Elle est triviale.
• H´er´edit´e
Soitn∈Nfix´e tel quePn soit vraie, i.e. tel que : h(x) =h x
2n
. (25)
Montrons quePn+1 est vraie, i.e. :
h(x) =h x 2n+1
. On a par d´efinition deh:
hx 2n
=fx 2n
−gx 2n
. (26)
On applique la propri´et´e (??) que v´erifie f au point x
2n. Notons que x
2n est bien dans [0, a], car 0≤ 2xn ≤x≤a. On a :
fx 2n
−f x
2n
2
=ϕx 2n
et par suite :
fx 2n
=f x 2n+1
+ϕx 2n
. (27)
De mˆeme pourg :
gx 2n
=g x 2n+1
+ϕ x 2n
. (28) De (26), (27) et (28), on d´eduit :
hx 2n
=f x 2n+1
−g x 2n+1
. Par d´efinition deh, le second membre de l’´egalit´e pr´ec´edente esth x
2n+1
. On a donc : h x
2n
=h x 2n+1
. (29)
Enfin, de (25) et (29), on d´eduit :h(x) =h x 2n+1
.
• Conclusion
De l’initialisation `a n = 0, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que pour tout n∈N,h(x) =hx
2n
.
(c) D´eduire de ce qui pr´ec`ede qu’il existe au plus une fonction `a valeurs r´eelles, d´efinie sur [0,a], continue en 0, v´erifiant (??) et prenant la valeur 0 en 0.
Correction : Soient f etg deux fonctions `a valeurs r´eelles, d´efinies sur [0,a], continues en 0, v´erifiant (??) et prenant la valeur 0 en 0. Montrons quef =g.
Les fonctions f et g ayant mˆemes ensembles de d´epart et d’arriv´ee, il (faut et il) suffit de montrer que pour toutx∈[0, a],f(x) =g(x).
Soitx∈[0, a]. D’apr`es la question pr´ec´edente, on a : f(x)−g(x) =fx
2n
−gx 2n
(30) pour toutn∈N.
On va passer `a la limite enndans l’´egalit´e pr´ec´edente pour obtenir le r´esultat voulu. Le membre de gauche ne d´ependant pas den, on a bien sˆur :
f(x)−g(x) →
n→+∞f(x)−g(x). (31)
D’autre part,
x 2n →
n→+∞0. (32)
La fonctionf est continue en 0. Par suite : f(X) →
X→0f(0) = 0. (33)
De (32), (33) et des r´esultats sur les compositions de limites, on d´eduit : fx
2n →
n→+∞0. (34)
De mˆeme :
gx 2n
→
n→+∞0. (35)
De (34), (35) et des op´erations sur les limites, on d´eduit : f x
2n
−gx 2n
→
n→+∞0. (36)
De (31), (36), on d´eduit en passant `a la limite enndans (30) quef(x)−g(x) = 0.
(d) Montrer qu’il existe une et une seule fonction deLv´erifiant la condition (??).
Correction
• Existence
La fonctionuappartient `aL (cf. C-1.(b)) et v´erifie (??) (cf. C-2.(a)). Il existe donc une fonction appartenant `aL et qui v´erifie (??).
• Unicit´e
D’apr`es la question pr´ec´edente, il existe au plus une fonction `a valeurs r´eelles, d´efinie sur [0,a], continue en 0, v´erifiant (??) et prenant la valeur 0 en 0. Donc il existe au plus une fonction deL v´erifiant la condition (??). En effet une une fonction deL prend la valeur 0 en 0 (cf. A-1.(a)) et est continue en 0 (cf. A-1.(b)).
Remarque : On a ainsi d´emontr´e que la fonction uintroduite dans l’´enonc´e est l’unique fonction de
Lqui v´erifie condition (??).
3. Soitα∈[1,+∞[. Soit la fonction
ϕα: [0, a]→R; x7→
xα si 0< x≤a 0 six= 0.
(a) Montrer queϕα∈Let queϕα est `a valeurs dansR+. Correction
• Six= 0, alorsϕα(x) = 0. Six∈]0, a], alorsϕα(x) =xα:=eαln(x)>0 (la fonction exponentielle est strictement positive surR). Par cons´equent,ϕα est `a valeurs dansR+.
• La fonctionϕα prenant la valeur 0 en 0, il suffit de montrer qu’elle est de classeC1 sur [0, a] pour conclure qu’elle appartient `a L(cf. A-2.(b)).
Mais on peut aussi montrer directement qu’elle v´erifie (?) en posantA=aα−1∈R. En effet, pourx∈]0, a], on a
0< x≤a⇒ 0< xα−1≤aα−1
en utilisant la croissance, sur ]0,+∞[, des fonctions du typex7→xb avecb≥0
⇒0< xα≤aα−1x, en multipliant parx >0 les in´egalit´es.
De plus, 0≤aα−1×0 de mani`ere ´evidente, et pour toutx∈[0, a],xα≥0.
Par cons´equent, pour toutx∈[0, a],|xα| ≤aα−1x. En conclusion, la fonctionϕαest dans L.
(b) D´eterminer l’unique fonctionf ∈Lv´erifiant la condition (??) pourϕ=ϕα.
Correction : D’apr`es la remarque faite `a la question C-2.(d), la fonction f cherch´ee est d´efinie par : f: [0, a]→R; x7→ lim
n→+∞
n
X
k=0
ϕα
x 2k
.
On scinde le calcul def(x) pourx∈[0, a] en deux parties, compte tenu de la d´efinition par morceaux deϕα.
• Calcul def(0) Soitn∈N. On a :
n
X
k=0
ϕα
0 2k
| {z }
0
= 0
et donc :
f(0) = lim
n→+∞
n
X
k=0
ϕα
0 2k
= 0.
• Calcul def(x), pourx∈]0, a] Soitx∈]0, a], soitn∈N. On a :
n
X
k=0
ϕα
x 2k
=
n
X
k=0
x 2k
α
=
n
X
k=0
xα 2αk =xα
n
X
k=0
1 2α
k
. (37)
Commeα≥1,α6= 0 et donc 1
2α 6= 1. Le r´esultat de la question B-2.(b) s’applique et livre :
n
X
k=0
1 2α
k n→+∞→
1 1− 1
2α
= 2α
2α−1. (38)
De (38), (39) et des op´erations sur les limites, on d´eduit que : f(x) = lim
n→+∞
n
X
k=0
ϕα
x 2k
=xα 2α
2α−1 = (2x)α 2α−1. La fonctionf cherch´ee est donc :
f: [0, a]→R; x7→
(2x)α
2α−1 si 0< x≤a 0 six= 0.
Probl` eme 2 : Une description des sous-espaces vectoriels de R
n(n ∈ N
∗)
Notations et d´efinitions
Soitn∈N≥2. SoitB= (e1, . . . , en) la base canonique deRn.
On appellehyperplan de Rn tout sous-espace vectoriel deRn ayant pour dimensionn−1.
On rappelle qu’une forme lin´eaire surRn est une application lin´eaire de Rn dans R. L’ensemble de toutes les formes lin´eaires surRn est doncL(Rn,R).
Partie A : Description des formes lin´eaires de Rn
1. (a) Soit f une forme lin´eaire sur Rn. On pose ai = f(ei) ∈R, pour touti ∈ J1, nK. Montrer que pour tout u= (x1, . . . , xn)∈Rn :
f(u) =a1x1+. . .+anxn.
Correction : Commeu= (x1, . . . , xn), ses coordonn´ees dans la base canonique (e1, . . . , en) deRn sont (x1, . . . , xn). On a doncu=x1e1+. . .+xnen.
f(u) = f(x1e1+. . .+xnen)
= x1f(e1) +. . .+xnf(en) (carf est lin´eaire)
= a1x1+. . .+anxn (cf. d´efinition desai, i∈J1, nK).
(b) Soientf1 et f2 deux formes lin´eaires surRn telles que f1(ei) =f2(ei), pour touti∈J1, nK. Montrer
que :
f1=f2.
Correction : Les applicationsf1etf2ont mˆeme ensemble de d´epart (Rn) et mˆeme ensemble d’arriv´ee (R). Il reste `a montrer quef1(u) =f2(u) pour toutu∈Rn pour ´etablir f1=f2.
Soitu= (x1, . . . , xn)∈Rn. En proc´edant comme `a la question pr´ec´edente, on montre que :
f1(u) =x1f1(e1) +. . .+xnf1(en) et f2(u) =x1f2(e1) +. . .+xnf2(en). (39) Comme par hypoth`ese :
∀i∈J1, nK f1(ei) =f2(ei). (40)
De (40) et (41), on d´eduitf1(u) =f2(u).
2. Soit (a1, . . . , an)∈Rn. Soit
f:Rn →R; (x1, . . . , xn)7→a1x1+. . .+anxn. (a) D´emontrer quef est une forme lin´eaire surRn.
Correction : L’applicationf ayant pour ensemble de d´epartRn et pour ensemble d’arriv´eeR, il reste
`
a ´etablir son caract`ere lin´eaire pour obtenir que c’est une forme lin´eaire surRn. Soient (λ, µ)∈R2,u= (x1, . . . , xn)∈Rn,v= (y1, . . . , yn)∈Rn.
f(λu+µv) = f(λ(x1, . . . , xn) +µ(y1, . . . , yn))
= f(λx1+µy1, . . . , λxn+µyn) (cf. d´efinition des op´erations surRn)
= a1(λx1+µy1) +. . .+an(λxn+µyn) (cf. d´efinition def)
= λ(a1x1+. . .+anxn) +µ(a1y1+. . .+anyn)
= λf(x1, . . . , xn) +µf(y1, . . . , yn)
= λf(u) +µf(v). (cf. d´efinition def)
(b) Calculerf(ei), pour touti∈J1, nK. Correction : Soiti∈J1, nK. On a :
f(ei) =f(0, . . . ,0,
i`emecomp.
z}|{1 ,0, . . . ,0) =a1×0 +. . .+ai−1×0 +ai×1 +ai+1×0 +. . .+an×0 =ai. 3. Justifier le r´esultat suivant.
L(Rn,R) =
Rn → R
(x1, . . . , xn) 7→ a1x1+. . .+anxn
(a1, . . . , an)∈Rn
.
Correction : On poseL0(Rn,R) =
Rn → R
(x1, . . . , xn) 7→ a1x1+. . .+anxn
(a1, . . . , an)∈Rn
.
⊂ Montrons queL(Rn,R)⊂ L0(Rn,R),i.e. que pour toute forme lin´eairefsurRn, il existe (a1, . . . , an)∈ Rn tel que f co¨ıncide avec l’application :
Rn→R; (x1, . . . , xn)7→a1x1+. . .+anxn. Cette assertion a en fait d´ej`a ´et´e ´etablie en A-1.(a).
⊃ Montrons queL0(Rn,R)⊂ L(Rn,R),i.e. que pour tout (a1, . . . , an)∈Rn, l’application Rn→R; (x1, . . . , xn)7→a1x1+. . .+anxn
est une forme lin´eaire surRn. Cette assertion a en fait d´ej`a ´et´e ´etablie en A-2.(a).
4. Soit
ϕ:L(Rn,R)→Rn ; f 7→(f(e1), . . . , f(en)).
D´emontrer que ϕest un isomorphisme.
Correction : Il s’agit de montrer queϕest lin´eaire et bijective.
• ϕest lin´eaire
Soient (λ, µ)∈R2, (f, g)∈ L(Rn,R)2.
ϕ(λf+µg) = (λf+µg(e1), . . . , λf+µg(en))
= (λf(e1) +µg(e1), . . . , λf(en) +µg(en)) (cf. d´efinition des op´erations surL(Rn,R))
= λ(f(e1), . . . , f(en)) +µ(g(e1), . . . , g(en)) (cf. d´efinition des op´erations surRn)
= λϕ(f) +µϕ(g).
• ϕest injective
Soit (f1, f2)∈ L(Rn,R)2 tel queϕ(f1) =ϕ(f2), i.e. :
(f1(e1), . . . , f1(en)) =f2(e1), . . . , f2(en)).
Alors d’apr`es A-1.(b),f1=f2.
• ϕest surjective
Soit (a1, . . . , an)∈Rn. On veut montrer qu’il existef ∈ L(Rn,R) tel queϕ(f) = (a1, . . . , an), i.e. : (f(e1), . . . , f(en)) = (a1, . . . , an).
On d´efinit l’applicationf par :
f:Rn →R; (x1, . . . , xn)7→a1x1+. . .+anxn.
D’apr`es A-2.(a), f ∈ L(Rn,R) et d’apr`es A-2.(b), on a pour tout i ∈ J1, nK, f(ei) = ai, i.e. :
(f(e1), . . . , f(en)) = (a1, . . . , an).
5. En d´eduire la dimension deL(Rn,R).
Correction : D’apr`es la question pr´ec´edente, les espaces vectoriels L(Rn,R) et Rn sont isomorphes. De plusRn est de dimension finie et dim(Rn) =n. On en d´eduit queL(Rn,R) est de dimension finie et que
dim(L(Rn,R)) =n.
6. Donner :
(a) un exemple de forme lin´eaire non nulle surR3; Correction : D’apr`es la A-2.(a), l’application
f:R3→R; (x1, x2, x3)7→x1−2x2+ 3x3
est une forme lin´eaire surR3. Elle est non nulle carf(1,1,1) = 26= 0.
(b) un exemple de forme lin´eaire non nulle surR7. Correction : D’apr`es la A-2.(a), l’application
f: R7→R; (x1, . . . , x7)7→x1+ 8x2+x3−x5+ 12x7
est une forme lin´eaire surR7. Elle est non nulle carf(1,0,0,0,0,0,0) = 16= 0.
Partie B : Hyperplan de Rn et noyau d’une forme lin´eaire sur Rn 1. Soitf une forme lin´eaire surRn. Montrer que :
f 6= 0L(Rn,R) ⇔ f est surjective
⇔ Ker(f) est un hyperplan deRn. Correction
• Montrons que f 6= 0L(Rn,R)⇒f est surjective.
Soit f une forme lin´eaire non nulle. Son image Im(f) est un sous-espace de R, qui est un R-espace vectoriel de dimension 1. Donc Im(f) est de dimension finie et dim(Im(f))∈ {0,1}.
Si dim(Im(f)) = 0, alors Im(f) ={0}et par suitef = 0L(Rn,R)(contradiction). Donc dim(Im(f)) = 1.
Im(f) est un sous-espace vectoriel deR, espace vectoriel de dimension finie, et dim(Im(f)) = dim(R).
On a donc Im(f) =R. Par suitef est surjective.
• Montrons que f est surjective⇒Ker(f) est un hyperplan deRn.
Commef est surjective, on a Im(f) =R. Par suite, Im(f) est de dimension finie et dim(Im(f)) = 1.
CommeRn est de dimension finie, le th´eor`eme du rang s’applique `af. On a donc : dim(Ker(f)) + dim(Im(f))
| {z }
1
= dim(Rn)
| {z }
n
.
Donc Ker(f) est un hyperplan deRn.
• Montrons que Ker(f)est un hyperplan de Rn⇒f 6= 0L(Rn,R). On raisonne par contraposition, i.e. on montre que :
f = 0L(Rn,R)⇒Ker(f) n’est pas un hyperplan deRn.
Supposons quef = 0L(Rn,R). Alors on a bien sˆur Ker(f) =Rn. Donc Ker(f) est de dimension finie et
dim(Ker(f)) =n6=n−1.
2. SoitH un hyperplan deRn. SoitH0 un suppl´ementaire deH dansRn. (a) Justifier qu’il existe un isomorphismeψ:H0→R.
Correction :H0 est un supplementaire de H dansRn, donc dimH0+ dimH = dim(Rn) =n.
On sait queHest un hyperplan deRn, donc dimH=n−1 et on en d´eduit que dimH0=n−(n−1) = 1 . Or deux espaces vectoriels de mˆeme dimension finie sont isomorphes, etRest un espace vectoriel de dimension 1. DoncH0 et Rsont isomorphes.
(b) Montrer qu’il existef ∈ L(Rn,R) tel que :
H = Ker(f).
Correction : On notepla projection surH0parall`element `aH.pest bien d´efinie comme une application deL(E, E) carH0 et H sont suppl´ementaires dans E. De plus,Im(p) =H0.
On peut donc consid´erer l’application f = ψ◦p: c’est une application lin´eaire de E dans R (car compos´ee des deux applications lin´eairespsuivie deψ, avec Im(p) inclus dans l’ensemble de d´epart deψ).
Montrons que l’on a ker(f) =H.
• Soitx∈H. On ap(x) = 0 doncf(x) =ψ(0) = 0. Donc x∈ker(f).
On a montr´e que H ⊂ker(f) .
• Soitx∈ker(f).xest un ´el´ement deRn et Rn=H0LH.
On ´ecritx=u+vavec (u, v)∈H0×H. On a alorsp(x) =uet enfinf(x) =ψ(u). Orx∈ker(f) doncf(x) = 0.
On en d´eduit queψ(u) = 0. Orψ est un isomorphisme de H0 dans R, donc ker(ψ) ={0}. Cela signifie queu= 0 (ce 0 est 0H0 donc c’est 0Rn) doncx=v∈H.
On a montr´e que ker(f)⊂H .
• Par doucle inclusion, on conclut que ker(f) =H . 3. D´eduire des questions 1 et 2 le r´esultat suivant.
Le noyau d’une forme lin´eaire surRn non nulle (i.e. diff´erente de 0L(Rn,R)) est un hyperplan deRn. R´eciproquement, tout hyperplan deRnest le noyau d’une forme lin´eaire non nulle.
Correction : La question B.1. prouve l’implication suivante : Le noyau d’une forme lin´eaire surRn non nulle (i.e. diff´erente de 0L(Rn,R)) est un hyperplan deRn.
La question B.2. prouve que pour tout hyperplan, il existef ∈L(Rn,R) telle que ker(f) =H. De plus f est non nulle sinon son noyau seraitRn et nonH
4. Soit
H ={(x1, x2, x3, x4)∈R4|x1−x2=x3−x4}.
(a) Donner une forme lin´eairef surR4dont H est le noyau.
Correction : On posef : R4 → R
(x1, x2, x3, x4) 7→ x1−x2−x3+x4 .
f est une forme lin´eaire d’apr`es la question A.2. De plus H = ker(f) d’apr`es la d´efinition deH. (b) Montrer quef est non nulle. Correction : On af(1,0,0,0) = 1 donc f est non nulle .
(c) En d´eduire un r´esultat sur la structure deH.
Correction : d’apr`es la question B.3., H est un hyperplan deRn , puisque c’est le noyau d’une forme lin´eaire surRn, non nulle.
Partie C : ´Equations d’un hyperplan de Rn
1. Soit (a1, . . . , an)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}. Prouver que
H ={(x1, . . . , xn)∈Rn |a1x1+. . .+anxn = 0}
est un hyperplan deRn.
Correction : On d´efinit une forme lin´eairef : R4 → R
(x1, x2, . . . , xn) 7→ a1x1+a2x2+· · ·+anxn . Justifions quef est non nulle : len−uplet (a1, . . . , an) est non nul, donc il existei∈J1, nKtel queai6= 0.
On a alorsf(ei) =ai6= 0 doncf n’est pas l’application nulle.
Ainsi on peut appliquer le r´esultat du B.3. pour dire que H est un hyperplan deRn .
2. SoitH un hyperplan deRn. Montrer qu’il existe (a1, . . . , an)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}tel queH est l’ensemble solution de l’´equation
(E) : a1x1+. . .+anxn = 0 d’inconnue (x1, . . . , xn)∈Rn, i.e. tel que
H ={(x1, . . . , xn)∈Rn |a1x1+. . .+anxn= 0.}
Une telle ´equation (E) est appel´ee´equation de l’hyperplanH.
Correction : H est un hyperplan, donc d’apr`es le B.3. il existe f ∈ L(Rn,R), f non nulle, tel que H = ker(f).
D’apr`es la partie A, il existe (a1, . . . , an)∈Rn tel quef : (x1, . . . , xn)7→a1x1+. . . anxn.
Le n−uplet (a1, . . . , an) est diff´erent de (0, . . . ,0), sinon f serait l’application nulle, ce qui est exclu.
Donc (a1, . . . , an)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}.
(x1, . . . xn)∈H ⇐⇒ f(x1, . . . , xn) = 0,
⇐⇒ a1x1+. . . anxn = 0 On a donc montr´e que H ={(x1, . . . , xn)∈Rn|a1x1+. . .+anxn= 0.}
3. ´Ecrire un ´enonc´e qui rassemble les r´esultats des questions 1 et 2, de mani`ere analogue `a ce qui a ´et´e fait dans les parties A et B.
Correction :
Tout hyperplanH admet une ´equation cart´esienne (E) de la formea1x1+. . .+
anxn = 0, avec (a1, . . . , an)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}.
R´eciproquement, toute partie de Rn d´efinie par une ´equation (E) de ce type est un hyperplan.
4. Soientf etgdeux formes lin´eaires surRn, toutes deux non nulles, et ayant mˆeme noyau. Soit l’hyperplan deRn
H = Ker(f) = Ker(g) (cf. partie B).
Soit (u1, . . . , un−1) une base deH.
(a) Justifier qu’il existei∈J1, nKtel queC= (u1, . . . , un−1, ei) est une base deRn.
Correction : La famille (u1, . . . , un−1) est une famille libre de Rn. elle contient n−1 vecteurs, et dim(Rn) =n. De plus, (e1, . . . , en) est une base donc une famille g´en´eratrice deRn.
Le th´eor`eme de la base incompl`ete permet d’affirmer que toute famille libre deRnpeut ˆetre compl´et´ee en une base de Rn, en prenant des vecteurs d’une famille g´en´eratrice quelconque deRn.
On peut donc dire que l’on peut compl´eter (u1, . . . , un−1) en une base grˆace `a un vecteur de B : il existe i∈J1, nKtel que (u1, . . . , un−1, ei) est une base deRn .
(b) Soitu∈Rn, de coordonn´ees (y1, . . . , yn−1, z) dans la baseC deRn. Montrer que : f(u) =zf(ei) et g(u) =zg(ei).
Correction : On ´ecritu=
n−1
X
k=1
ykuk+zei et on applique f, qui est lin´eaire : f(u) =
n−1
X
k=1
ykf(uk) +zf(ei).
Or ∀k∈J1, n−1K, uk∈H = ker(f) donc∀k∈J1, n−1K, f(uk) = 0.
On conclut que f(u) =zf(ei) .
Sachant que H= ker(g), on montre de mˆeme que g(u) =zg(ei) . (c) Justifier quef(ei)∈R∗ et g(ei)∈R∗.
Correction :f(ei)∈Rcarf est une forme lin´eaire.
De plus, si on avait f(ei) = 0 alors on aurait ∀u∈Rn,f(u) = 0 doncf = 0L(Rn,R), ce qui contredit l’hypoth`ese. Doncf(ei)6= 0.
On a montr´e que f(ei)∈R∗ . Et de la mˆeme fa¸con, on montre que g(ei)∈R∗
(d) D´eduire des r´esultats pr´ec´edents qu’il existeλ∈R∗ tel que : g=λf.
Correction : On pose alorsλ= g(ei)
f(ei). D’apr`es la question pr´ec´edente, ce r´eel est bien d´efini et non nul.
Soitu∈Rn, comme dans la question 4.b), on note (y1, . . . , yn−1, z) ses coordonn´ees dans la baseC.
On a alorsg(u) =zg(ei) =zλf(ei) =λf(u), donc pour toutu∈Rn,g(u) =λf(u).
On a prouv´e que g=λf, donc il existeλ∈R∗ tel queg=λf . 5. SoitH un hyperplan deRn. Soit (a1, . . . , an)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}tel que
(E) : a1x1+. . .+anxn = 0
est une ´equation deH. Soit (a01, . . . , a0n)∈Rn\ {(0, . . . ,0)}. On note (E0) l’´equation d´efinie par : (E0) : a01x1+. . .+a0nxn = 0.
Montrer l’´equivalence :
(E0) est une ´equation deH ⇔ ∃λ∈R∗, (a01, . . . , a0n) =λ(a1, . . . , an).
Correction :
• Supposons que (E0) est une ´equation deH.
On d´efinitg : (x1, . . . , xn)7→a01x1+· · ·+a0nxn etf : (x1, . . . , xn)7→a1x1+· · ·+anxn deux formes lin´eaires non nulles.
Puisque (E) est une ´equation de H, on sait aussi que H = ker(f) et, l’hypoth`ese se traduit par ker(g) =H.
On a donc ker(f) = ker(g), donc avec la question 4. on sait qu’il existeλ∈R∗ tel queg=λf.
On en d´eduit que∀u∈Rn,g(u) =λf(u) et en particulier pour les vecteurs de la base canonique, on obtient pour touti∈J1, nK,g(ei) =λf(ei) donca0i=λai.
On a ainsi montr´e que ∃λ∈R∗, (a01, . . . , a0n) =λ(a1, . . . , an) .
• R´eciproquement, on suppose qu’il existe λ∈R∗, (a01, . . . , a0n) =λ(a1, . . . , an). Soitu= (x1, . . . , xn)∈ Rn.
u∈H ⇐⇒ a1x1+· · ·+anxn= 0,
⇐⇒ λ(a1x1+· · ·+anxn) = 0, carλ6= 0,
⇐⇒ λa1x1+· · ·+λanxn= 0,
⇐⇒ a01x1+· · ·+a0nxn= 0
Ceci prouve que (E0) est une ´equation deH.
6. Soientu1= (1,0,1,0), u2= (1,1,1,1),u3= (−1,0,1,0). SoitH le sous-espace vectoriel deR4 engendr´e par les vecteursu1, u2, u3.
(a) D´emontrer queH est un hyperplan deR4.
Correction : Montrons que la famille (u1, u2, u3) est libre.
Soient (α, β, γ)∈R3 tel queαu1+βu2+γu3= 0 (1).
(1) ⇐⇒
α+β−γ= 0 β= 0
α+β+γ= 0 β= 0
,
⇐⇒
α−γ= 0 β= 0 α+γ= 0
,
⇐⇒ α=β=γ= 0
La famille (u1, u2, u3) est libre . Elle est g´en´eratrice deH, c’en est donc une base.
H admet donc une base compos´ee de 3 vecteurs, dimH = 3 et c’est un hyperplan deR4 .
(b) D´eterminer une ´equation deH.
Correction : On cherche une ´equation deH (dans la base canonique) sous la forme
a1x1+a2x2+a3x3+a4x4= 0, o`u a1, a2, a3, a4 sont des r´eels non tous nuls `a d´eterminer.
Pour cela utilisons la base deH que nous avons trouv´ee.
u1∈H donca1+a3= 0,
u2∈H donca1+a2+a3+a4= 0, u3∈H donc−a1+a3= 0.
Grˆace `a ces trois ´equations, on sait que l’on a n´ecessairementa1=a3= 0 eta2+a4= 0.
On choisit alorsa2= 1 eta4=−1.
L’´equation obtenue estx2−x4= 0.
On a H ⊂ {(x1, x2, x3, x4)∈R4 / x2−x4 = 0} d’apr`es nos calculs. De plus, ces deux espaces sont des hyperplans, donc ils ont mˆeme dimension. L’inclusion implique alors l’´egalit´e.
En conclusion,H admet pour ´equation dans la base canonique,x2−x4= 0.
(c) D´eterminer toutes les ´equations deH.
Correction : d’apr`es la question 5., on sait que les ´equations de H sont de la forme λx2−λx4 = 0, avec un λ∈R∗.
Partie D : Intersection d’hyperplans de Rn 1. SoientH1et H2 deux hyperplans deRn.
(a) D´emontrer l’´equivalence :
H1=H2 ⇔ dim(H1∩H2) =n−1.
Correction :
• Supposons queH1=H2. On a alors H1∩H2=H1 donc dim(H1∩H2) = dim(H1) =n−1.
• R´eciproquement, supposons que dim(H1∩H2) =n−1. On sait que H1∩H2 ⊂H1 et les deux espaces ont mˆeme dimension, donc ils sont ´egaux : H1∩H2 = H1. De mˆeme, on montre que H1∩H2=H2, ainsi on obtientH1=H2.
En conlcusion, on a montr´e H1=H2 ⇐⇒ dim(H1∩H2) =n−1 . (b) Montrer que :
n−2≤dim(H1∩H2)≤n−1.
Correction :
• On aH1∩H2⊂H1 et dimH1=n−1 donc dim(H1∩H2)≤n−1 .
• Pour montrer l’autre in´egalit´e, on utilise la formule de Grassmann : dim(H1+H2) = dimH1+ dimH2−dim(H1∩H2), ou encore dim(H1∩H2) = dimH1+ dimH2−dim(H1+H2).
On sait queH1+H2⊂Rn donc dim(H1+H2)≤n, et on peut ´ecrire
−n≤dim(H1+H2)⇒n−1 +n−1−n≤dimH1+ dimH2−dim(H1+H2),
⇒n−2≤dim(H1∩H2).
On a donc montr´e que n−2≤dim(H1∩H2 . (c) Que dire de dim(H1∩H2) siH16=H2?
Correction : Supposons queH16=H2.
Dans ce cas on a dim(H1∩H2)6=n−1 d’apr`es le (a) et n−2≤dim(H1∩H2)≤n−1 d’apr`es le (b). On peut donc conclure que siH16=H2, alors dim(H1∩H2) =n−2 .
2. D´emontrer que pour toutp∈N≥2, pour tout (H1, . . . , Hp)p-uplet d’hyperplans deRn : n−p≤dim(H1∩. . .∩Hp)≤n−1.
Correction : On d´efinit l’hypoth`ese de r´ecurrence suivante HR(p) :
pour tout (H1, . . . , Hp)p-uplet d’hyperplans deRn,n−p≤dim(H1∩. . .∩Hp)≤n−1.
• Initialisation : pourp= 2, on a montr´e le r´esultat `a la question 1.
• H´er´edit´e : on suppose HR(p). SoientH1, . . . , Hp, Hp+1 p+ 1 hyperplans deRn.
On sait queH1∩. . .∩Hp∩Hp+1⊂H1et que dimH1=n−1 d’o`u dim(H1∩. . .∩Hp∩Hp+1)≤n−1 . On noteF =H1∩ · · · ∩Hp : c’est un sous-espace vectoriel deRn et d’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence, on sait quen−p≤dimF. On applique la formule de Grassmann pour obtenir
dim(F∩Hp+1) = dimF+ dimHp+1−dim(F+Hp+1).
Comme F +Hp+1 ⊂ Rn, on a dim(F+Hp+1) ≤n donc −n ≤ −dim(F +Hp+1), et on reprend : n−p≤dimF, dimHp+1=n−1 et−n≤ −dim(F+Hp+1) doncn−p+n−1−n≤dimF∩Hp+1. On a donc montr´e que n−p−1≤dimF∩Hp+1= dim(H1∩. . .∩Hp∩Hp+1) .
Cela constitue une preuve de HR(p+1).
• D’apr`es le principe de r´ecurrence, on conclut que pour toutpentier sup´erieur ou egal `a 2, pour tout (H1, . . . , Hp)p-uplet d’hyperplans deRn,n−p≤dim(H1∩. . .∩Hp)≤n−1.
3. Le r´esultat de la question 3 a ´et´e ´etabli pour tout entier p∈N≥2. Expliquer pourquoi ce r´esultat n’est pas pertinent lorsque l’entierpest assez grand.
Correction : Lorsquep≥n, le r´esultat obtenu nous donne 0 ≤dim(H1∩. . .∩Hp), pourH1, . . . , Hp p hyperplans deRn.
Mais la dimension d’un espace vectoriel est un entier naturel, cette minoration n’apporte donc rien dans ce cas.
4. SiH1, H2, H3 sont trois hyperplans deR3, alors le r´esultat de la question 3 nous livre : dim(H1∩H2∩H3)∈ {0,1,2}.
(a) Donner trois hyperplansH1, H2, H3 deR3 tels que dim(H1∩H2∩H3) = 2. Commenter.
Correction : PrenonsH1=H2=H3={(x1, x2, x3)∈R3 / x1= 0}.
On a alors bien dim(H1∩H2∩H3) = 2. Les trois hyperplans sont confondus, et on peut justifier (sur le mod`ele de 1.(a)) que c’est la seule possibilit´e pour avoir leur intersection de dimension 2.
(b) Donner trois hyperplans H1, H2, H3 deR3, deux `a deux distincts, tels que dim(H1∩H2∩H3) = 1.
Proposer une explication g´eom´etrique du fait que la dimension deH1∩H2∩H3 est 1.
Correction : PrenonsH1={(x1, x2, x3)∈R3 / x1 = 0}, H2 ={(x1, x2, x3)∈R3 / x1+x2 = 0}et H3={(x1, x2, x3)∈R3/ x2= 0}.
Dans ce cas, on aH1∩H2∩H3= Vect((0,0,1)). On a alors bien dim(H1∩H2∩H3) = 1.
dim(H1∩H2∩H3) = 1 se traduit par le fait que les trois plans s’intersectent suivant une droite (vectorielle).
(c) Donner trois hyperplansH1, H2, H3 deR3tels que dim(H1∩H2∩H3) = 0. Proposer une explication g´eom´etrique du fait que l’intersection H1∩H2∩H3 est r´eduite au singleton{(0,0,0)}.
Correction : Prenons H1 = {(x1, x2, x3) ∈ R3 / x1 = 0}, H2 = {(x1, x2, x3) ∈ R3 / x2 = 0} et H3={(x1, x2, x3)∈R3/ x3= 0}.
Dans ce cas, on aH1∩H2∩H3={(0,0,0)} donc dim(H1∩H2∩H3) = 0.
Partie E : Ensemble solution d’un syst`eme lin´eaire homog`ene (SLH) d’inconnue dans Rn 1. Soit p∈N∗. Soit A = (aij) ∈ Mp,n(R). On noteS le syst`eme lin´eaire homog`ene d’inconnue dans Rn
associ´e `a A, i.e.S d´esigne le syst`eme
a11x1 + a12x2 + a13x3 + . . . + a1nxn = 0 a21x1 + a22x2 + a23x3 + . . . + a2nxn = 0 a31x1 + a32x2 + a33x3 + . . . + a3nxn = 0
... ... ... ... ...
ap1x1 + ap2x2 + ap3x3 + . . . + apnxn = 0 d’inconnue (x1, . . . , xn)∈Rn. SoitF l’ensemble solution de S.
(a) D´efinirpformes lin´eairesf1, . . . , fp surRn telles que :
F = Ker(f1)∩. . .∩Ker(fp).
Correction : On pose pouri∈J1, pK,fi : Rn →R
(x1, x2, . . . , xn) 7→ ai1x1+ai2x2+ai3x3+. . .+ainxn
. On d´efinit ainsi pformes lin´eaires surRn (d’apr`es la question A.3.).
De plus, pour (x1, . . . , xn)∈Rn, on peut ´ecrire
(x1, . . . , xn)∈F ⇐⇒
f1(x1, . . . , xn) = 0 f2(x1, . . . , xn) = 0 f3(x1, . . . , xn) = 0
... ...
fp(x1, . . . , xn) = 0 ,
⇐⇒ ∀i∈J1, pK, (x1, . . . , xn)∈ker(fi).
Ainsi, on a montr´e que F =
p
\
i=1
ker(fi) .
(b) En d´eduire queF est un sous-espace vectoriel deRn.
Correction : On sait que le noyau d’une application lin´eaire est un sous-espace vectoriel de l’espace de d´epart de l’application.
Donc pour touti∈J1, pK, ker(fi) est un sous-esapce deRn.
De plus, l’intersection d’une famille de sous-espace vectoriel est un sous-espace vectoriel, donc F est un sous-espace vectoriel de Rn.
(c) i. Soitf la forme lin´eaire nulle surRn, i.e. f = 0L(Rn,R). Que vaut Ker(f) ?
Correction : On a pour toutu∈ Rn,f(u) = 0, donc ∀u∈Rn, u ∈ker(f). On traduit ceci par l’inclusionRn⊂ker(f).
Puisque ker(f)⊂Rn (comme sous-espace vectoriel de Rn), on obtient ker(f) =Rn . ii. `A l’aide de la question pr´ec´edente et de la partie D, prouver que :
n−p≤dim(F)≤n.
Correction : Parmi les formes lin´eairesfid´efinies dans le (a), certaines peuvent ˆetre nulles. Mettons les de cˆot´e : on suppose qu’il y alformes lin´eaires nulles dans la famille (fi)i∈
J1,pK. On a 0≤l≤p.
• Premier cas : sil=p, alors pour touti∈J1, pK,fi= 0L(Rn,R)et ker(fi) =Rn(d’apr`es le (c)i), doncF =Rn et dimF =n.
• Deuxi`eme cas : sil= 0 alors, pour touti∈J1, pK, ker(fi) est un hyperplan carfiest une forme lin´eaire non nulle. DoncF est l’intersection dephyperplans, et en utilisant la question D.2, on d´eduit quen−p≤dim(F)≤n−1.
• Troisi`eme cas : si 0< l < p alors quitte `a changer l’ordre des formes lin´eaires choisies en (a) (cela veut dire qu’on change leur nom ou l’ordre des lignes dans le syst`eme ce qui ne change pasF), on peut supposer que ce sont lesl premi`eres qui sont nulles.
On a donc ker(f1) = ker(f2) = . . . = ker(fl) = Rn, donc ces noyaux n’interviennent plus dans l’intersection d´ecrivantF : F =
p
\
i=l+1
ker(fi). Les formes lin´eaires restantes ´etant non nulles, leurs noyaux sont des hyperplans, il y en a p−l dans l’intersection, et on obtient n−(p−l)≤dimF ≤n−1 par la question D.2.. On an−p≤n−p+l etn−1≤n, ce qui permet de conclure quen−p≤dim(F)≤n.
En conclusion, dans tous les cas, on a montr´e que n−p≤dimF ≤n.
2. SoitS le syst`eme lin´eaire homog`ene d’inconnue (x1, x2, x3, x4)∈R4 associ´ee `a la matrice
A=
2 −1 1 5
2 9 3 −1
3 1 2 6
∈ M3,4(R).
SoitF l’ensemble solution de S.
(a) Expliciter le syst`emeS.
Correction : Voici le syst`eme
2x1−x2+x3+ 5x4 = 0 2x1+ 9x2+ 3x3−x4 = 0 3x1+x2+ 2x3+ 6x4 = 0