A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. V ESSIOT
Sur quelques équations différentielles ordinaires du second ordre
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 9, no3 (1895), p. F1-F26
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F.I
SUR
QUELQUES
ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES ORDINAIRES
DU SECOND ORDRE,
PAR M. E.
VESSIOT,
Chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté des Sciences de Toulouse.
Cette étude est divisée en trois
parties.
Lapremière
est consacrée auxéquations
du second ordredont
l’intégrale générale
est de la formeet que nous
appelons,
pourabréger,
leséquations (E).
Touteéquation ( E)
est de la forme
les coefficients
A, B, (1, D, P, Q, R,
S étant liés par deux relations diffé- rentielles que nous déterminons.L’intégration
d’une telleéquation
seramène à celle d’une
équation
linéaire du troisièmeordre,
car onpeut
tou-jours déterminer,
sansintégrations,
une transformationtelle que
l’équation
en y soitidentique
à celledont dépendent
les dérivéeslogarithmiques
desintégrales
d’uneéquation
linéaire du troisième ordre.Un intérêt
particulier s’attache,
parsuite, parmi
leséquations (E),
auxéquations
de la formepuisque
touteéquation (E)
se ramène facilement à cetype.
Nous montronscomment
l’intégration
d’une telleéquation (3), équivalente,
engénéral,
àcelle d’une
équation
linéaire du troisièmeordre,
sesimplifie
par la connais-sance d’une ou
plusieurs intégrales particulières.
Ces réductions tiennentau fond à ce que
l’équation (3) possède
dessystèmes
fondamentaux d’inté-grales, l’intégrale générale s’exprimant,
par des formules connues, au moyen dequatre intégrales particulières quelconques.
Dans un second
paragraphe,
nous considérons leséquations géné-
rales
(2).
Elles conservent leur forme par les transformations de variableet de fonction
Nous
indiquons
sommairement la détermination des invariants deséqua-
tions
(2)
pour ces transformations(.~ ),
etdonnons,
commeapplication,
°les conditions sous
lesquelles l’équation ( 2)
se ramène à uneéquation
à coefficients constants. On sait que ces dernières
équations
ont été étudiées par M.Picard,
et,plus récemment,
par M.Mittag-Leffler.
La méthodeemployée
est celle dontLaguerre
etHalphen
se sont servis pour leséqua-
tions
linéaires,
etqui
a été utilisée notamment,depuis,
par M.Appell
etM.
Painlevé ;
elle est fondée sur la recherche de formescanoniques
pourles
équations (2).
Nousadoptons,
comme formecanonique,
dans le casgénéral,
letype
Mais,
dans des casparticuliers,
on leremplace
par l’un des suivants :La troisième
partie
contient la solution duproblème
suivant :Reconnaître si unc
équation
du second ordre(1) peut
s’abaisser aupremier
ordre pan unetransformation définie
par uneéquation
de laforme
et
déterminer,
dans cc cas, lesf onction.s
Fcorrespondantes.
En
général,
toutes ces fonctions F sont fonctions d’une seule d’entreelles, qu’on
obtient sansintégration,
ou, sil’équation y)
est de la formepar une
quadrature.
On peut donc direqu’en général
il y a zérosolution,
ou une seule solution. Une seule
équation
faitexception,
c’estl’équation
où a
et ç
sont des fonctionsquelconques
de leurs arguments. Il y a ici une infinité de solutionsdistinctes, qui
s’obtiennent par desquadratures.
Cetteéquation s’intègre
du reste elle-même parquadratures,
etl’intégrale géné-
rale
s’exprime,
au moyen d’uneintégrale particulière quelconque
x~, parune formule
où a, b sont des constantes
arbitraires,
et où la fonction $ nedépend
pas du choix del’intégrale particulière
xo. C’est donc encore uneéquation
àsolutions fondamentales.
I. - RECHERCHE ET ÉTUDE DES ÉQUATIONS
(E).
t. Parmi les
équations
différentielles du secondordre,
il est naturel derechercher,
comme étantanalogues
auxéquations
deRiccati,
celles dontl’intégrale générale
est de la formec? c2, C3 étant des constantes.
Si l’on suppose donnée cette
intégrale ( ~ i,
on trouve immédiatement pourl’équation
cherchée :ce
qui donne,
endéveloppant,
uneéquation
de la formeoù
A, B, C, D, P, Q, R, S
sont des fonctions de la variableindépendante
t.Mais cette
équation dépend de 7
fonctions arbitrairesde t,
alors que(1)
n’en contient que 5. On
prévoit
donc quel’équation (3), qui comprend évidemment,
comme casparticulier, l’équation
linéaire du secondordre,
avec ou sans second
membre,
n’aura pourintégrale générale
une expres- sion de la forme(i)
que si ses coefficients vérifient deux relations. C’estce que nous établirons en toute
rigueur,
et nousdonnerons,
en mêmetemps
que ces deux
relations,
le moyen de ramener la recherche del’intégrale (1),
dans le cas où elle
existe,
àl’intégration
d’uneéquation
linéairehomogène
du troisième ordre.
Remarquons
auparavant que leproblème
que nous traitons est un casparticulier
d’unproblème, plus général,
résolu par M.Sophus
Lie( ~ ) :
:Trouver toutes les
équations différentielles
du second ordre dont l’in-tégrale générale
csi cle laforme
c’est-à-clLre
qui
se ramènent, par unetransformation
depoints
a , la
d,l,~
== o.
11 nous
paraît cependant
intéressant de traiter directement laquestion
que nous nous sommes
posée,
tant à cause de lasimplicité
de la méthodequi
nousservira,
que parcequ’elle
nous fourniraquelques
résultats sur leséquations générales
de la forme~( ~ ).
2. Deux remarques vont nous servir de
point
dedépart.. D’abord,
à laclasse
d’équations
considéréeappartient
évidemmentl’équation
(1) for Mathematik og Naturvidenskab.; 1883. Classification und Integra-
tion von gewöhnlichen Differentialgleichungen, etc., III.
obtenue en posant
dans
l’équation
linéaire du troisième ordreEn second
lieu,
sil’équation proposée
a sonintégrale générale
de laforme
(i),
il en est de même de la transformée de cetteéquation
obtenueen
posant
et
réciproquement.
Je dis de
plus
que, sil’équation (3)
a pourintégrale générale (I),
onpeut
disposer
dea, ~,
~i , 0 dans la formule(7 ),
de manière que sa transforméeen
y soit précisément
de la forme(4), c’est-à-dire,
ait sonintégrale géné-
rale de la forme
On a, en
effet,
et il
s’agit
de satisfaire auxéquations
Elles fourniront des valeurs
compatibles pour et é,
si a et y vérifient larelation
Or,
cetteéquation
admettoujours
pour a, y une solution(autre
quea = ~r == o).
Les conditions cherchées s’obtiendront donc enexprimant qu’il
existe au moins une transformation( ~ )
ramenantl’équation (3 )
à laforme
(4);
et, cette transformation une fois connue, l’étude del’équation
donnée est
ramenée,
comme il a étéannoncé,
à celle d’uneéquation
liné-aire du troisième
ordre, l’équation (6).
Il résultede plus,
de cequi précède,
que s’il y a une transformation
( ~ ) répondant
à laquestion,
il y en a uneinfinité,
car a et y ne sont déterminéesqu’à
un facteurprès k(t).
Mais on
peut
déterminer cefacteur,
ens’imposant
la conditionoù l’on a
posé,
pourabréger l’écriture,
Si l’on suppose en effet
déterminée
parl’équation (8),
lerapport
p= ,
,on voit facilement que la condition
(())
ne contient pas les dérivées de o~.Remarquons
enfin que la condition(()) équivaut
à ce faitque 03BB
= o dansles
équations (4)
et(6),
et nous pourrons énoncer le résultat suivant : Pour quel’équation (3)
ait uneintégrale générale de
laforme (i), il faut et
ilsuffit qu’il
existe unetransformation (7) qui la
ramène àla
form,e
Cette
transformation,
si elleexiste,
estunique,
et unefois
estconnue, en
posant
l’équation proposée
esl ramenée(sans intégration)
àl’équation
li-néaire
3. Avant
d’appliquer
le résultatprécédent,
nous remarquerons quel’équation (3),
laplus générale, possède
lapropriété
de sechanger
en uneéquation
de mêmeforme,
pour toutchangement
de fonction et de variableindépendante
de la formePour le montrer, il suffit évidemment de vérifier le fait pour chacune des transformations
car la transformation
précédente
est unproduit
de transformations de cesquatre
types. Or,
la transformation(I)
donneLa transformation
(II)
donneEt la transformation
(IV)
donneLe résultat est donc évident pour ces trois transformations.
Quant
à la transformation(III),
elle donneet, par
suite,
la transformée en y estOn conclut de là bien facilement le moyen de faire
disparaître
lepremier
terme de
l’équation (3).
Ilsuffit,
par une transformation de la forme(II~,
de faire
disparaître
le second terme, et de passer ensuite àl’équation
auxinverses. On voit ainsi que la transformation cherchée est
et
l’équation
transformée estOn remarquera enfin si l’on fait dans
l’équation (I4)
la transforma- tionle terme en
(yy" - 2y’2) reparaît,
à moins que y ne soit nul.4. Tout revient donc à chercher la condition nécessaire et suffisante po~ur
qu’il
existe une transformationramenant
l’équation (y)
à la forme(~n),
et à trouver cette transforma-tion, quand
elle existe. Il vientet, par
suite,
pourl’équation
en y,On a donc les conditions
d’où. l’on tire
ou enfin
Nous avons
supprimé
la condition l~
o, car, si l = o, les deux conditions(~8) deviennent p
= q = o, etl’équation (14)
estlinéaire,
de sorte quel’équation proposée
abien,
dans ce cas, sonintégrale générale
de laforme
( 1 ).
Les conditions
(18)
sont donc les conditionscherchées,
et, si elles sontremplies,
les formules( i ~ ), j jointes
aux formules(16), ( ~ 3 )
et( r 5 ),
don-nent la transformation
qui
ramènel’équation (3)
à la forme(lo),
c’est-à-dire à
l’équation
linéaire( r 2).
Le résultat annoncé est donc établi.Il est naturel de chercher à
exprimer,
au moyen des coefficients del’équation (3),
les conditions(18).
On trouve sans difficultéet il est naturel
d’introduire,
pour lasymétrie,
Si l’on remarque l’identité
on voit que les conditions cherchées s’écrivent soit L = o, NI = o, soit sous une forme
plus symétrique
5. Il résulte de ce
qui précède
que touteéquation (E),
dontl’intégrale générale
est de la forme(r),
se déduit d’uneéquation
linéaire du troisième ordre de la formepar une transformation
(connue)
L’intégration
d’une telleéquation
estéquivalente
à celle del’équation (12) qui
luicorrespond ;
il estévident,
eneffet,
que la formule( 1 g )
don-nera
l’intégrale générale
del’équation considérée,
dèsqu’on
connaîtracelle de
(12).
Pour montrerqu’inversement l’intégration
del’équation
pro-posée
fournitl’intégrale générale
de( 1 2 ),
il suflit de l’établir pourl’équa-
tion en y
= z’ z.
Supposons,
à ceteffet,
que l’on connaissequatre intégrales quelconques
y" y2, y3, y~ de cette
équation (to~;
il leurcorrespond
desintégrales
de(12)
,~, , 22, 2 3, telles que l’on aitOn a donc
et en différentiant
d’où l’on tire
~~, ~2, ~3
étant des fonctions connues, et p un facteur à déterminer. Nous remarquons alors que, le terme en z"manquant
dansl’équation (t2),
et2" Z2, z3 n’étant définies par les relations
(20) qu’à
un même facteur con-stant
près,
onpeut s’imposer
la relationc’est-à-dire,
enposant
On a donc
bien,
en fonction de y~, y2, y3, y 4 et de leursdérivées,
troisintégrales indépendantes
del’équation (12),
c’est-à-direl’intégrale géné-
rale de cette
équation.
6. Il résulte de la démonstration
précédente que la
connaissance dequatr-e intégrales particulières
del’équation (E) conduit,
sanstion,
àl’intégrale générale
de celleéquation.
Et la relation(y) fait
prévoir
aussi que la connaissance de une, deux ou troisintégrales particu-
lières de
l’équation (E)
doit entraîner dessimplifications
dansl’intégration
de cette
équation;
et il suffira encore d’étudier cessimplifications
dans lecas de
l’équation (10).
..Considérons
l’équation,
un peuplus générale,
et supposons
qu’on
en connaisse uneintégrale particulière
y, . Enposant
on trouve pour Y1 une
équation
de la formePosant ensuite
il
vient, pour
déterminerV, l’équation
On aura donc à
intégrer
cetteéquation
deRiccati, puis l’équation ( 22 ), qui,
enprenant
pourinconnue-?
sechange
en uneéquation
linéaire dupremier
ordre.Donc, quand
on connall uneintégrale particulière
del’équation (E), l’intégration complète
de celleéquation
se ramène à celle d’uneéqua-
tion de
Riccati,
et à deuxSi l’on connaît une seconde
intégrale particulière
de(-1),
on en déduitune
intégrale
de(23), qui s’intègre,
dèslors,
par deuxquadratures.
Donc, quand
on connaît deuxintégrales particulières
del’équation (E),
,l’intégration
de cetteéquation
s’achève parquatre quadratures.
Le même raisonnement
indique
enfin que, si l’on connaît troisintégrales
de
l’équation (4),
troisquadratures
suffisent pour acheverl’intégration.
Mais en réalité deux seulement sont nécessaires. Pour le
voir,
nous reve-nons à
l’équation (10),
àlaquelle
du restel’équation (4)
se ramène immé-diatement en
changeant
y en,Y - ~‘ . ~ Supposons
donc connues troisinté-
grales
y, , y2, y3 del’équation ( I o ),
et posonsComme au
paragraphe précédent,
onpeut s’imposer
la conditionc’est-à-dire
ce
qui
montre que,ayant
calculé par deuxquadratures
Zt et .~?, Z3 s’en dé-duit sans
quadrature
nouvelle. Dèslors, l’intégration
del’équation (12),
et, par
suite,
del’équation (~ o),
est achevée.Donc, quand
on connaît troisintégrales particulières dç l’équa-
tion
(E), l’intégration
de cetteéquation s’achève par
deuxquadratures.
7.
L’équation (4) possède
encore unepropriété remarquable, qui
larapproche
del’équation
de Riccati. C’est que les valeurs de y ety’
lesplus générales qui y satisfont s’expriment en fonction
dequatre systèmes
de valeurs
particulières ( y, , y, ), (y2, y,), ( y3, y’3), (y4, y’4)
et de deuxconstantes arbitraires par des formules dont la forme ne
dépend
pas du choix de cesquatre
solutionsparticulières.
Pour le
voir,
introduisonsl’équation
linéaire"I
dont
l’équation (~E~
dérive par la transformation y --_1.
On pourra poscret, pour
l’intégrale générale,
On en conclut
et aussi
d’où l’on
tire,
en éliminant z., Z2’ Z3Il
n’y
aplus qu’à
résoudre en y ety’,
cequi
donne desexpressions homogènes
et dedegré
zéro en c, c2 c3, dont les coefficients sont rationnelsen y~ y2 y~ y,,
y~ yi y3
. Ce sont lesexpressions
annoncées.On
peut
encore vérifier quel’équation
linéaire’
est une
éq~uation
de Lie(’ ).
On le voit de la manière laplus simple
enfaisant
l’équation précédente
devientoù l’on voit
apparaître
le groupeprojectif
à deux variablesL’équation (4) partage
lapropriété
que nous venonsd’indiquer
avectoutes les
équations qu’on
endéduit,
enposant
.
a, b,
c, d étantquatre
constantes arbitraires. Onpeut
du reste démontrerque les
équations
ainsi formées sont les seuleséquations
de la forme(3) [avec
leséquations (3)
à coefficients constants et leséquations linéaires]
qui
aient une semblablepropriété.
II. - FORMES CANONIQUES DE L’ÉQUATION
8. Nous avons vu
(n° 3 )
quel’équation
( 1 ) Voir notre tra;ail : Sur les systèmes d’équations différentielles du premier ordre qui ont des systèmes fondamentaux d’intégrales (Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, t 8g~ ).
conserve sa forme par tout
changement
de fonction et de variableindépen-
dante de la forme
Il est donc naturel de chercher à
disposer
desquatre
fonctions indéter- minéesqui figurent
dans ces formules(2)
de manière à ramenerl’équa-
tion
( r )
à une formecanonique.
Nous chercherons cette formecanonique parmi
celles pourlesquelles
on a A = o ; et il résulte dès lors de la remarque faite à la fin du n° 3 que tout revient à étudier les réductions dont estsusceptible l’équation
par les transformations
[t
est la variableindépendante
dans(3),
u la nouvelle variableindépen- dante].
Ilvient,
pourl’équation
en y,où l’on a
posé
Nous nous
imposons
les trois conditionsce
qui
donnel’on
tire,
ensupposant
les valeurs suivantes pour
a, ~3
et uet la forme
canonique
annoncée estoù l’on a
posé
les
quantités 1, Jo
etKo s’exprimant
rationnellement au moyen des coeffi- cients del’équation (3)
et de leurs dérivées.Remarquons
que a n’est dé-terminé
qu’à
un facteur constantprès,
et que, parsuite,
on doit considérercomme
équivalentes
deux formescanoniques qui
diffèrent par lechange-
ment de J en
a2J,
de K en a3K,
et de uen I
u +b,
où a et b sont des con-stantes.
9. Le résultat
précédent
fournit en mêmetemps
les invariants del’équation (3)
pour les transformations(4),
et, parsuite,
au moyen des formules( I ~ )
du n°3,
les invariants del’équation générale (i)
pour lestransformations
(2).
Les invariants fondamentaux sont évidemment la variablecanonique u,
les invariants1, J, K,
et leurs dérivées de tous ordrespar rapport à u. On remarquera que 1 est rationnel par
rapport
aux coeffi-cients de
l’équation
et aux dérivées de cescoefficients,
etqu’il
en est demême de l’invariant
Nous nous bornerons à
appliquer
ces remarques pour trouver les condi- tions nécessaires et suffisantes pour quel’équation ( I )
se ramène par une transformation(~,)
à uneéquation
de même forme à coefficients constants.Supposons,
à ceteffet,
que(1)
soit à coefficients constants; il en est de même del’équation (3) correspondante, qui
s’en déduit par la formuleDès
lors,
la variablecanonique
u ne diffère de a que par un facteur con-stant, et l’on a les relations
Ce résultat est en
défaut,
si l’on ac’est-à-dire, puisque
les coefficients sont constants, et que la condition(y)
est
toujours supposée vérifiée,
On a, dans ce cas,
et, par
suite,
Réciproquement,
si les invariantsI, J,
K sont constants, la transforméecanonique
de laproposée
est à coefficients constants; et si l’on a les rela- tions( i 3 ),
cette transformée est de la formeoù a, b,
c sont des constantes. Or cetteéquation
sechange,
en posanten une
équation
à coefficients constants, à savoirLa condition nécessaire et suffisante cherchée est donc que l’on ait des relations de la forme
Il serait facile de conclure de là des cas
d’intégrabilité
del’équation (i)
en
appliquant
aux transformées à coefficients constants(9)
et(15)
lesrésultats
obtenus;
sur leséquations (3)
à coefficients constants, par M. Picard(’ )
et par M.Mittag-Leffler (~).
10. Les résultats
précédents
sont en défaut si la condition( ~ )
n’estplus
vérifiée.
Supposons
d’abordOn obtiendra une forme
canonique
convenant à ce cas, enfaisant,
parexemple,
les deux
premières
de ces conditions étantcompatibles
à cause de la condi- tion( 16) : ~3
se détermine au moyen d’uneéquation
deRiccati, puis
a parune
quadrature,
et l’on obtient alors u par une nouvellequadrature.
Laforme
canonique
estG et H sont, avec u, les invariants fondamentaux pour ce cas où l’invariant 1
est
égal
à l’unité. Ilfigure
du reste deux constantes arbitraires dans l’ex-pression
de G etH,
et trois dans celle de u. Il y adonc,
enréalité,
pourune
équation ( I ) donnée,
une infinité de formescanoniques (17).
On verra, comme
précédemment,
que, pour quel’équation
donnée soit réductible à uneéquation
à coefficients constants, il faut et il suffit que, dans l’une de ces formescanoniques,
les invariants G et H ou bien soient( 1) Mémoire sur la théorie des fonctions algébriques de deux variables. [Journal
de Liouville, t~ V (4e série), p. 28I-28~.J
(2) ) Sur l’intégration de l’équation y"= Ay3+ By2+ Cy + D + (Ey + F)00FF. (Acta mathematica, t. XVIII.)
constants, ou bien satisfassent aux conditions
L’expression
de G estsimple,
c’estIl serait facile d’en conclure de nouveau que la condition G === o est,
avec
I==i,
la condition nécessaire et suffisante pour quel’équation
pro-posée appartienne
à la classe deséquations (E),
étudiées dans lepremier paragraphe.
Passons au cas l = o, en
supposant
d’abordp =~:
o. Nous posonsce
qui détermine )
sansintégration, puis
a par uneéquation
linéaire ethomogène
du secondordre,
etenfin ~
par unequadrature. L’équation prend
ainsi la forme
Enfin,
si l’on a à la foisl = p
= o, onpeut supposer q ~
o, sansquoi l’équation
seraitlinéaire,
et l’on pourra poserce
qui
donne aet )
sansintégration, puis X
par unequadrature,
etl’équa-
tion
proposée
devientsimplement
III. - SUR UN CAS D’ABAISSEMENT DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
DU SECOND ORDRE.
Nous avons eu
plus
haut(n° 6)
l’occasion de nous servir de cettepropriété
del’équation
de
s’abaisser,
par la transformationà une
équation
dupremier
ordreNous allons considérer maintenant les
équations
différentielles du second ordrequi jouissent
de lapropriété analogue
quel’équation
dontdépend
unefonction de x et
x’,
,soit,
pour une forme convenable de la fonctionF,
uneéquation
dupremier
ordre
L’intégration
del’équation (i)
revient alors à cellede l’équation
du pre- rnier ordre(2),
où l’on devraremplacer V
parl’intégrale générale
de l’é-quation (3),
c’est-à-dire revient àl’intégration
successive de deuxéqua-
tions du
premier ordre,
dèsqu’on
a déterminé une fonction Frépondant
àla
question.
Nous montrerons que l’on
peut toujours,
par desdifférentiations,
re-connaître si une
équation
donnée(i) possède
lapropriété précédente,
etque, en
exceptant
le cas où la variableindépendante 1
nefigure
pasexpli-
citement dans
l’équation proposée (i),
et un casparticulier
où F se déter-mine par
quadratures,
on obtienttoujours alors,
sansintégration,
unefonction F satisfaisant à la
question.
Nous pouvons donc dire que leséquations
considérées s’abaissent aupremier
ordre.La condition pour que la transformée en V soit du
premier
ordre s’ob-tient
immédiatement,
en écrivant que le déterminantfonctionnel,
en x’est
nul,
cequi
donneEn
joignant
à cetteéquation
la conditionon a les
équations
duproblème.
On lestransforme,
enposant
ce
qui
donne leséquations
On en
tire,
en différentiant parrapport
à t lapremière
etposant
et, en différentiant une seconde
fois,
Si donc
.’.
n’est pas nulidentiquement,
on tire de la la valeur deZ, qui
doit êtreindépendante de t,
de sorte que.-’-
doivent être dela forme
et, par
suite,
c’est-à-dire
a et b étant deux constantes. On voit donc
qu’il
suffit deprendre
pour avoir une solution du
problème
et,d’après l’équation ( 6 ),
la solution laplus générale
seraQuant
aux conditions depossibilité,
on les obtiendrait enportant
la va-leur (8)
dans leséquations (7 ).
Appliquons,
parexemple,
ces résultats àIl vient
{~ Si
’
est nulidentiquement,
on voitfacilement,
enprenant-
pourinconnue,
à laplace
deZ,
que leproblème
estimpossible
si l’on n’a pas enmême temps ax at == 0 1
entiquement),
c est-a- Ire SI 03C6 fi est pas e a formeDébarrassons-nous d’abord du cas ne contiendrait pas t ; la pre- mière
équation ( ~ ~
détermine alors seule Z. Onintégrera
donc d’abordl’équation
ce
qui
revient àchercher,
suivant leprocédé classique
usité pour de telleséquations,
uneintégrale première
del’équation proposée.
Prenantalors,
dans
(7),
uneintégrale de (g)
à laplace
del’une des
variablesx’,
x, onest
conduit,
pour déterminerZ,
à uneéquation
de Riccatiordinaire,
maisqui s’intègre
parquadratures,
car on a évidemmentl’intégrale particulière
Laissons donc de côté ce cas, dans
lequel
notreproblème
n’aplus
d’in-térêt,
et revenons àl’équation
Les
équations (7)
seremplacent
par les suivantes :En écrivant
qu’elles
forment unsystème intégrable,
on obtient une con-dition de la forme
Si cette
équation
n’est pas uneidentité,
ellepermet
devoir,
par desdifférentiations,
si leproblème
estpossible
etfournit,
dans ce cas, la seule valeur de Z convenant auproblème,
c’est-à-dire auxéquations (10).
Onen
peut
conclure l’une des valeurs deF;
eneffet,
lapremière équation (10)
s’écrit
On déterminera
donc,
par unequadrature,
une fonction U~x’, x)
telle queet cette fonction U satisfait à la condition
c’est-à-dire
que F ==
U est une solution duproblème,
et la solution laplus
générale
est -- -13.
Supposons
enfin que la condition( i)
soit uneidentité,
c’est-à-dire que l’on ait les trois identitésLa
première s’écrit,
comme le montre un calculfacile,
de sorte
qu’on peut
poseret les deux autres conditions deviennent alors
La
première
a pourintégrale générale
si l’on
porte
cette valeur dans laseconde,
on a l’identitéd’où l’on conclut
Les
équations cherchées, correspondant
à ce casparticulier,
sont doncles
équations
de la formeL’inconnue Z est alors donnée par les
équations (10);
on satisfait à la pre- mière enposant
et la seconde devient alors
l’équation
de RiccatiMais cette
équation
admetl’intégrale évidente (
.--- -X,
et si l’on pose‘~o
est donné par de sorte que l’on aOn a ensuite
dont on a une solution par une
quadrature
et la solution
générale
est une fonction arbitraire de U. Leproblème
serésout donc entièrement par des
quadratures,
comme nous l’avions an-noncé.
14. Si l’on veut seulement
intégrer l’équation (12)
onprendra
la solu-tion la
plus simple
la transformée en V étant
on en tire immédiatement
et, par
suite,
pourl’intégrale générale
de laproposée,
L’équation (12) s’intègre
donc parquadratures,
et l’on voit que son inté-grale générale
est de la formec’est-à-dire que les constantes arbitraires y
figurent linéairement,
de sorteque c’est un cas
particulier
deséquations
étudiées par M. Lie(voir
n°1)
et
qui
sont réductibles à la forme~y"=
o.F.26
On
peut
enfin remarquer quel’équation (12) possède,
commel’équation
étudiée au
premier paragraphe,
des
systèmes
fondamentauxd’intégrales (’). Si
l’onconsidère,
en effet ,l’équation
linéaire aux dérivéespartielles qui
luicorrespond
c’est une
équation
de Lie2 ,
car les deux transformations infinitésimalessatisfont à l’identité
(X., X2)
=X2
et, parconséquent,
forment un groupe.On
vérifie,
du reste, sanspeine qu’en posant
on a, entre une
intégrale particulière quelconque xo et l’intégrale géné-
rale x, la relation
où a, b sont des constantes
arbitraires ;
on a donc bien une relation de laforme
entre une
intégrale particulière
etl’intégrale générale,
la fonction $ res-tant la
même, quelle
quesoit l’intégrale particulière considérée,
de sortequ’on peut
direqu’une intégrale particulière quelconque
constitue un sys-tème fondamental.
(i) Nous avons indiqué quelques résultats sur les équations du deuxième ordre, qui ont
cette propriété, dans une Note présentée à l’Académie des Sciences le 1er mai 1893.
( 2) Voir notre Travail déjà cité au n° 7.