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0 f(t)e−ptdt est continue sur IR+

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(1)

SEMAINE 13

INT ´EGRALES D ´EPENDANT d’UN PARAM `ETRE EXERCICE 1 :

Si f : IR+ →C est une fonction continue par morceaux, latransform´ee de Laplacede f est la fonctionL[f] d´efinie par

L[f](p) = Z +∞

0

e−ptf(t)dt pour tout r´eelptel que cette int´egrale est convergente.

1. Th´eor`eme de la valeur finale

Soitf : IR+→C, continue par morceaux, admettant une limite finie en +∞: lim

t→+∞f(t) =l.

Montrer que la transform´ee L[f] est d´efinie (au moins) sur IR+ et que lim

p→0+p· L[f](p) =l= lim

t→+∞f(t). 2.Soitf : IR+→C, continue, telle que l’int´egrale

Z +∞

0

f(t)dtsoit convergente (´eventuellement

“semi-convergente”). Montrer alors que, pour tout p ≥ 0, l’int´egrale Z +∞

0

f(t)e−pt dt converge et que la fonction p7→

Z +∞

0

f(t)e−ptdt est continue sur IR+.

3.Utiliser la question pr´ec´edente pour calculer l’int´egrale I= Z +∞

0

sint t dt.

- - - -

1.La fonctionf est born´ee sur IR+donc, pour toutp >0, la fonctiont7→e−ptf(t) est int´egrable sur IR+. ´Ecrivons

p· L[f](p)−l= Z +∞

0

p e−pt f(t)−l dt .

SoitM un majorant de|f(t)−l| sur IR+. Pour toutA >0, on peut alors ´ecrire

|p· L[f](p)−l| ≤

Z A 0

p e−pt f(t)−l dt

+

Z +∞

A

p e−pt f(t)−l dt

≤ M Z A

0

p e−ptdt+ Z +∞

A

p e−pt|f(t)−l|dt . (*) Donnons-nous alorsε >0. FixonsAtel que|f(t)−l|< ε

2 pourt≥A, ce qui rend la deuxi`eme int´egrale de(*)inf´erieure `a ε

2. Comme Z A

0

pe−ptdt= 1−e−pA −→

p→0 0, on peut rendre la premi`ere int´egrale inf´erieure `a ε

2 en prenantpsuffisamment proche de 0. On a ainsi prouv´e que lim

p→0+ p· L[f](p)−l

= 0.

On en d´eduit que, si l 6= 0, alors l’ensemble de d´efinition de L[f] est exactement IR+ et que L[f](p) ∼

p→0

l p.

2.SoitF la primitive def qui s’annule en z´ero. La fonctionF est de classeC1sur IR+et admet une limite finie en +∞, donc est born´ee sur IR+. Pour toutp >0, la fonctiont7→F(t)e−pt

(2)

est int´egrable sur IR+ et lim

t→+∞F(t)e−pt= 0, ce qui permet une int´egration par parties :

∀p∈IR+

Z +∞

0

f(t)e−ptdt=p· Z +∞

0

F(t)e−ptdt .

La transform´ee de LaplaceL[f] est donc d´efinie (au moins) sur IR+ et on a

∀p∈IR+ L[f](p) =p· L[F](p). (*)

La transform´ee L[F], d´efinie au moins sur IR+, est continue sur cet intervalle : en effet, si on fixep0>0, la fonctiont7→F(t)e−p0test int´egrable sur IR+et une domination ´evidente montre la continuit´e deL[F] sur l’intervalle [p0,+∞[ . Grˆace `a(*), on d´eduit la continuit´e deL[f] sur IR+. Enfin,

L[f](0) = Z +∞

0

f(t)dt= lim

+∞F= lim

p→0+p· L[F](p) = lim

p→0+L[f](p) d’apr`es le th´eor`eme de la valeur finale, d’o`u la continuit´e de la fonctionL[f] en 0.

3.Il est bien connu que cette int´egraleIest “semi-convergente”. Appliquons alors la question2.

`

a la fonction “sinus cardinal”, `a savoirf :t7→ sint

t , prolong´ee par continuit´e en z´ero : sa transform´ee de Laplace est donc d´efinie et continue sur IR+. Or, il est assez ais´e de calculer l’expression de L[f](p) =

Z +∞

0

e−ptsint

t dt pourp >0.

Pour cela, consid´eronsg: (p, t)7→e−pt sint

t . La fonctiongest continue sur (IR+)2et, sia >0, on a |g(p, t)| ≤ e−at|sint|

t pour (p, t)∈[a,+∞[×IR+. La fonction t 7→ e−at|sint|

t ´etant int´egrable sur IR+, cela prouve la continuit´e de la fonctionL[f] sur [a,+∞[ pour touta >0, donc sur IR+.

De plus, ∂g

∂p(p, t) =−e−pt sint et, sia >0, la majoration

∂g

∂p(p, t)

≤e−at, valable pour (p, t)∈[a,+∞[×IR+ ,

prouve que la fonction Φ =L[f] est de classeC1sur [a,+∞[ pour touta >0, donc sur IR+, avec

Φ0(p) =− Z +∞

0

e−pt sint dt=− 1 1 +p2 .

Donc Φ(p) = C−arctanp sur IR+ et le th´eor`eme de convergence domin´ee (“version familiale”, c’est-`a-dire appliqu´e `a une famille de fonctions) permet de montrer que lim

+∞Φ = 0, doncC=π

2 et

∀p∈IR+ Φ(p) =L[f](p) =π

2 −Arctanp .

La question 2. permet d’affirmer que la fonction L[f] est continue en z´ero (ce que les th´eor`emes du cours ne suffisent pas `a garantir puisque la fonction sinus cardinal n’est pas int´egrable sur IR+), d’o`u

(3)

I= Z +∞

0

sint

t dt=L[f](0) = lim

p→0+L[f](p) = π 2 .

EXERCICE 2 :

Pour toutx >0, on pose Γ(x) = Z +∞

0

e−ttx−1dt.

1.D´emontrer la relation : ∀x∈IR+ Γ(x) = lim

n→∞

Z n 0

1− t

n n

tx−1dt.

2.En d´eduire : ∀x∈IR+ Γ(x) = lim

n→+∞

nxn!

x(x+ 1)· · ·(x+n). En d´eduire, pour toutx >0 fix´e, l’´equivalence

x(x+ 1)· · ·(x+n)∼nxn!

Γ(x) lorsquentend vers +∞.

Dans la suite de l’exercice, on note f une fonction logarithmiquement convexe (c’est-`a-dire la fonction x 7→ ln f(x)

est convexe) de IR+ vers IR+, v´erifiant f(1) = 1 et la relation fonctionnelle ∀x∈IR+ f(x+ 1) =x f(x).

3.Soientx >0,y >0,λ∈[0,1]. Posonst=λx+ (1−λ)y. Montrer, pour toutn∈IN, l’in´egalit´e t(t+ 1)· · ·(t+n)f(t)≤ x(x+ 1)· · ·(x+n)f(x)λ

· y(y+ 1)· · ·(y+n)f(y)1−λ

.

En d´eduire que

f(t) Γ(t)≤

f(x) Γ(x)

λ f(y) Γ(y)

1−λ

.

4.Montrer quef = Γ.

- - - -

1. Plus g´en´eralement, soit f : ]0,+∞[→ C une fonction continue telle que la fonction g:t7→e−tf(t) soit int´egrable sur IR+. Alors

Z +∞

0

e−tf(t)dt= lim

n→+∞

Z n 0

1− t

n n

f(t)dt .

En effet, pour tout r´eelt, on ae−t= lim

n→+∞

1− t

n n

. D´efinissons, pour toutn∈IN, une fonctionun : ]0,+∞[→IR par

un(t) =





1− t n

n

si 0< t≤n 0 si t > n .

(4)

Alorsun est continue sur IR+et la suite (un) converge simplement, sur IR+, vers la fonction t7→e−t.

En posant gn = un ·f, on a une suite (gn) de fonctions continues sur IR+, convergeant simplement versgsur IR+. L’in´egalit´e classique ln

1− t

n

≤ −t

n, valable pourt∈[0, n[ , montre que

∀n∈IN ∀t∈IR+ 0≤un(t)≤e−t donc |gn(t)| ≤ |g(t)|.

L’hypoth`ese de domination est alors v´erifi´ee et le th´eor`eme de convergence domin´ee s’applique.

Il suffit donc d’appliquer ce r´esultat avec f(t) =tx−1. 2.Le changement de variable t=nudonne

Z n 0

1− t

n n

tx−1dt=nx Z 1

0

(1−u)nux−1du=nxB(x, n+ 1),

en notant B(p, q) = Z 1

0

up−1(1−u)q−1du pourpetqr´eels strictement positifs (int´egrale eul´erienne de premi`ere esp`ece). La fonctionu7→up−1(1−u)q−1est bien int´egrable sur ]0,1[ et, pour toutn∈IN etx >0, une int´egration par parties donne

B(x, n+ 1) = Z 1

0

ux−1(1−u)ndu=

(1−u)nux x

1 0

+n x

Z 1 0

ux(1−u)n−1du

= n

x B(x+ 1, n). A partir de` B(x,1) =

Z 1 0

ux−1du= 1

x pour toutx >0, une r´ecurrence imm´ediate donne B(x, n) = (n−1)!

x(x+ 1)(x+ 2)· · ·(x+n−1) . Finalement,

∀x∈IR+ ∀n∈IN

Z n 0

1− t

n n

tx−1dt= nxn!

x(x+ 1)· · ·(x+n) , d’o`u le r´esultat. L’´equivalence demand´ee est alors une cons´equence imm´ediate.

3.En vertu de la relation fonctionnelle satisfaite parf, l’in´egalit´e `a prouver ´equivaut `a f λ(x+n+ 1) + (1−λ)(y+n+ 1)

≤ f(x+n+ 1)λ

f(y+n+ 1)1−λ

, ou encore `a

lnh

f λ(x+n+ 1) + (1−λ)(y+n+ 1)i

≤λln f(x+n+ 1)

+ (1−λ) ln f(y+n+ 1) , ce qui r´esulte de la convexit´e de la fonction ln◦f.

L’in´egalit´e obtenue peut aussi s’´ecrire

(5)

f(t) f(x)λ

f(y)1−λ ≤ x(x+ 1)· · ·(x+n)λ

y(y+ 1)· · ·(y+n)1−λ

t(t+ 1)· · ·(t+n) . (*) Faisons tendrenvers +∞en utilisant l’´equivalence d´emontr´ee `a la fin de la question2.Le second membre de(*)tend vers Γ(t)

Γ(x)λ

Γ(y)1−λ. Il vient alors f(t)

Γ(t)≤ f(x)

Γ(x)

λ f(y) Γ(y)

1−λ .

4. L’in´egalit´e obtenue ci-dessus signifie que la fonction ln f

Γ

est convexe sur IR+. Or, cette fonction est 1-p´eriodique. Elle est donc constante : en effet, si une fonctiong est convexe et 1-p´eriodique sur IR+ avecg(1) =g(2) =C, on obtient ais´ement g≤C sur [1,2] et g≥C sur [2,3] et la p´eriodicit´e entraˆıneg=C sur [1,3], donc sur IR+.

Commef(1) = Γ(1) = 1, on a doncf = Γ.

EXERCICE 3 :

1.. Soitϕ: [0,1]→IR une application de classeC2. D´emontrer l’´egalit´e Z 1

0

ϕ(t)dt= 1

2 ϕ(0) +ϕ(1)

−1 2

Z 1 0

t(1−t)ϕ00(t)dt . (*) On suppose maintenant que ϕ(0) =ϕ(1) = 0. Montrer l’existence d’une constanteC telle que

Z 1 0

ϕ

≤C·M, o`uM = max

[0,1]00|.

2. On note K le pav´e [0,1]2. Soitf :K → IR, de classeC4. On suppose quef est nulle sur le bord∂K du pav´eK et que

4f

∂x2∂y2

≤M0 surK. Trouver une constanteC0 telle que

Z Z

K

f

≤C0·M0 .

- - - - 1.Par deux int´egrations par parties successives, on obtient

Z 1 0

t(1−t)ϕ00(t)dt =

t(1−t)ϕ0(t)1 0+

Z 1 0

(2t−1)ϕ0(t)dt

=

(2t−1)ϕ(t)1 0−2

Z 1 0

ϕ(t)dt

= ϕ(1) +ϕ(0)−2 Z 1

0

ϕ ,

(6)

d’o`u la relation(*). Siϕ(0) =ϕ(1) = 0, il est alors imm´ediat que

Z 1 0

ϕ

=1 2

Z 1 0

t(1−t)ϕ00(t)dt

≤M 2

Z 1 0

t(1−t)dt=M 12 , d’o`u la possibilit´e de choisirC= 1

12.

Ce choix est le “meilleur” possible, ainsi qu’on le voit en consid´erant la fonction ϕ:t7→t(1−t) (fonction v´erifiantϕ(0) =ϕ(1) = 0 etϕ00 constante sur [0,1]).

2.La formule de Fubini permet d’´ecrire Z Z

K

f = Z 1

0

Z 1 0

f(x, y)dy

dx .

Or, en appliquant(*)`a y7→f(x, y) pour unx∈[0,1] fix´e, puisquef(x,0) =f(x,1) = 0, Z 1

0

f(x, y)dy=−1 2

Z 1 0

y(1−y)∂2f

∂y2(x, y)dy , puis

Z Z

K

f = −1 2

Z 1 0

Z 1 0

y(1−y)∂2f

∂y2(x, y)dy

dx

= −1 2

Z 1 0

y(1−y) Z 1

0

2f

∂y2(x, y)dx

dy (Fubini)

et, de nouveau grˆace `a(*), pour touty∈[0,1] fix´e, puisque ∂2f

∂y2(0, y) = ∂2f

∂y2(1, y) = 0, Z 1

0

2f

∂y2(x, y)dx=−1 2

Z 1 0

x(1−x) ∂4f

∂x2∂y2(x, y)dx et, finalement, en utilisant une derni`ere fois Fubini,

Z Z

K

f = 1 4

Z Z

K

xy(1−x)(1−y) ∂4f

∂x2∂y2(x, y)dx dy , d’o`u la majoration

Z Z

K

f

≤M0 4

Z Z

K

xy(1−x)(1−y)dx dy=M0 4

Z 1 0

x(1−x)dx 2

= M0 144 qui permet de choisirC0= 1

144. Ici encore, la fonction f : (x, y)7→xy(1−x)(1−y), nulle sur le bord du pav´e K et dont la d´eriv´ee partielle ∂4f

∂x2∂y2 garde une valeur constante, montre queC0= 1

144 est “la meilleure” constante possible.

(7)

EXERCICE 4 :

Produit de convolution dansC

SoitE =C le C-espace vectoriel des fonctions continues et 2π-p´eriodiques de IR vers C. Pour tous f,gdeE, on d´efinit une fonctionf∗gpar la relation

∀x∈IR (f∗g)(x) = Z

0

f(t)g(x−t)dt . 1.V´erifier que∗est une loi interne commutative dansE.

Si l’une des fonctions f oug est suppos´ee de classeC1, que peut-on dire def∗g ?

2.Montrer queE, muni des lois + (addition usuelle) et∗, poss`ede une structure de pseudo-alg`ebre sur C (pas d’´el´ement unit´e).

3. On appelleapproximation de l’unit´e 2π-p´eriodiquetoute suite (en)n∈IN de fonctions de E v´erifiant

• ∀n∈IN en ≥0 sur IR ;

• ∀n∈IN

Z π

−π

en= 1 ;

• pour tout α ∈]0, π[ , la suite (en) converge uniform´ement vers la fonction nulle sur [−π,−α] et sur [α, π] .

Montrer qu’alors, pour tout f ∈ E, la suite de fonctions (en∗f) converge uniform´ement vers f sur IR.

4.Montrer que, pour tousf,g∈ E, on a Z

0

f∗g= Z

0

f

Z 0

g

.

- - - -

1. La continuit´e de (x, t)7→f(t)g(x−t) sur IR×[0,2π] garantit la continuit´e def∗g sur IR.

La p´eriodicit´e est imm´ediate.

La commutativit´e se d´emontre en faisant le changement de variableu=x−tet en notant que l’int´egrale d’une fonction 2π-p´eriodique sur [a, a+ 2π] ne d´epend pas du r´eela.

Sig est de classeC1 sur IR, la formule de Leibniz montre quef∗gest de classeC1sur IR avec (f∗g)0 =f∗g0. Grˆace `a la commutativit´e, sif estC1, alorsf∗gestC1et (f∗g)0 =f0∗g.

Notons que, sif etgsont toutes deuxC1, alorsf∗g0=f0∗g, ce que l’on retrouve par une int´egration par parties.

2.La distributivit´e de la convolution par rapport `a l’addition f∗(g+h) =f∗g+f∗h est imm´ediate.

Prouvons l’associativit´e de la loi de convolution :

(8)

(f∗g)∗h (x) =

Z 0

(f∗g)(t)h(x−t)dt

= Z

0

Z 0

f(u)g(t−u)du

h(x−t)dt

= Z

0

f(u) Z

0

g(t−u)h(x−t)dt

du ,

d’apr`es la formule de Fubini. Par ailleurs, Z

0

g(t−u)h(x−t)dt =

Z 2π−u

−u

g(s)h(x−u−s)ds

= Z

0

g(s)h(x−u−s)ds= (g∗h)(x−u),

donc

(f∗g)∗h (x) =

Z 0

f(u) (g∗h)(x−u)du=

f∗(g∗h) (x).

(E,+,∗) est donc muni d’une structure de pseudo-anneau (pas d’´el´ement unit´e) et il est imm´ediat queλ(f∗g) = (λf)∗g=f ∗(λg) pourλ∈C,f ∈ E,g∈ E.

V´erifions qu’il n’y a effectivement pas d’´el´ement unit´e : si une telle fonctioneexistait, pour tout n∈IN, notonscnla fonction deE d´efinie parcn(x) = cosnx. Nous aurions alors, pour tout n∈IN, (cn∗e)(0) =cn(0), soit

Z 0

e(−t) cosnt dt= 1, ce qui contredit manifestement le th´eor`eme de Riemann-Lebesgue.

3.Soitf ∈ E. Notons M =kfk= max

[0,2π]|f|.

Soitα∈]0, π[. Nous avons, pour toutx∈IR, (en∗f)(x)−f(x) =

Z π

−π

en(t) f(x−t)−f(x)

dt=I1+I2+I3,

o`uI1,I2,I3sont les int´egrales de cette mˆeme expression sur les intervalles [−π,−α], [−α, α]

et [α, π] respectivement.

Donnons-nous alors unε >0. Commef est uniform´ement continue sur IR (car elle est continue et p´eriodique), nous pouvons trouver unα >0 tel que

∀(x, y)∈IR2 |x−y| ≤α=⇒ |f(x)−f(y)| ≤ ε 3 . Pour un tel choix de α, nous avons

|I2| ≤ Z α

−α

en(t)|f(x−t)−f(x)|dt≤ ε 3

Z α

−α

en(t)dt≤ ε 3

Z π

−π

en =ε 3 . Cetα´etant maintenant fix´e, nous avons

|I3|=

Z π α

en(t) f(x−t)−f(x) dt

≤2M Z π

α

en(t)dt ,

(9)

et cette derni`ere expression tend vers 0 lorsquentend vers +∞en vertu de la convergence uniforme de la suite (en) vers 0 sur [α, π] ; il est donc possible de la rendre inf´erieure `a ε 3 pournassez grand (et ceci ind´ependamment dex). Proc´edant de mˆeme pour majorer|I1|, nous d´eduisons l’existence d’un entierN tel que

∀n∈IN n≥N =⇒ ken∗f−fk≤ε , donc la convergence uniforme de (en∗f) versf sur IR.

On dit que la suite (en) est uneapproximation de l’unit´e2π-p´eriodiquecar, pour tout f deE, les fonctions en∗f approchentf uniform´ement.

4.C’est une cons´equence imm´ediate de la formule de Fubini : Z

0

f∗g= Z

0

Z 0

f(t)g(x−t)dt

dx= Z

0

f(t) Z

0

g(x−t)dx

dt

et l’int´egrale int´erieure est ´egale `a Z

0

g(s)ds, d’o`u le r´esultat.

EXERCICE 5 :

Produit de convolution dansC(IR+)

Pour traiter cet exercice, on pourra admettre la “formule de Fubini dans un triangle” : Soita∈IR+. Soitf :Ta →C, continue, o`uTa est le “triangle” :

Ta ={(x, y)∈IR2|x≥0, y ≥0, x+y≤a}. On a alors l’´egalit´e

Z a 0

Z a−x 0

f(x, y)dy

dx= Z a

0

Z a−y 0

f(x, y)dx

dy

et la valeur commune de ces deux int´egrales sera not´ee Z Z

Ta

f(x, y)dx dy ou Z Z

Ta

f . SoitE =C(IR+) le C-espace vectoriel des fonctions continues de IR+ vers C. Pour tousf,g de

E, on d´efinit une fonctionf∗gpar la relation

∀x∈IR+ (f∗g)(x) = Z x

0

f(t)g(x−t)dt . 1.V´erifier que∗est une loi interne commutative dansE.

2.Montrer queE, muni des lois + (addition usuelle) et∗, poss`ede une structure de pseudo-alg`ebre sur C (pas d’´el´ement unit´e).

3. Montrer que, pour tout a ∈ IR+, l’int´egrale Z a

0

(f ∗g)(x) dx peut s’exprimer comme une int´egrale double.

4.Montrer que, si f etg sont int´egrables sur IR+, alorsf∗gest int´egrable sur IR+ et

(10)

Z

IR+

f∗g= Z

IR+

f

! Z

IR+

g

! .

- - - - 1.Le changement de variable lin´eairet=xudonne

(f∗g)(x) =x Z 1

0

f(xu)g x(1−u) du

et on en d´eduit la continuit´e de f ∗ g sur IR+ “par application des th´eor`emes usuels”

(comme il est d’usage de dire), donc∗est une loi interne dansE. La commutativit´e r´esulte imm´ediatement du changement de variableu=x−t.

2. La distributivit´e de la convolution par rapport `a l’addition f∗(g+h) =f∗g+f ∗h est imm´ediate.

L’associativit´e utilise “Fubini dans un triangle” : (f ∗g)∗h

(x) = Z x

0

(f∗g)(x−t)h(t)dt

= Z x

0

Z x−t 0

f(u)g(x−t−u)du

h(t)dt

= Z x

0

Z x−u 0

g(x−t−u)h(t)dt

f(u)du

= Z x

0

(g∗h)(x−u)f(u)du=

f∗(g∗h) (x).

Pour prouver qu’il n’y a pas d’´el´ement neutre, on montre que la relation e∗1 = 1, avec e∈ E, est impossible : en effet, cela entraˆınerait

Z x 0

e(t)dt= 1 pour toutx∈IR+, ce qui est manifestement impossible pourx= 0.

3.Grˆace `a “Fubini dans un triangle”, on obtient Z a

0

(f∗g)(x)dx = Z a

0

(f∗g)(a−t)dt

= Z a

0

Z a−t 0

f(u)g(a−t−u)du

dt

= Z a

0

Z a−u 0

g(a−u−t)dt

f(u)du

= Z a

0

Z a−u 0

g(t)dt

f(u)du

= Z Z

Ta

f(x)g(y)dx dy , avec Ta={(x, y)∈IR2|x≥0, y≥0, x+y≤a}.

(11)

4. Supposons f et g int´egrables sur IR+. Notons d’abord que |f ∗g| ≤ |f| ∗ |g|. Ensuite, pour tout a >0, notonsRa le pav´e [0, a]2, on a, d’apr`es la question pr´ec´edente,

Z a 0

|f∗g| ≤ Z a

0

|f|∗|g|= Z Z

Ta

|f(x)g(y)|dxdy≤ Z Z

Ra

|f(x)g(y)|dxdy= Z a

0

|f| Z a

0

|g|

,

ce qui prouve l’int´egrabilit´e def ∗gsur IR+. Pour touta >0, posons

ϕ(a) = Z a

0

f

Z a 0

g

− Z a

0

f∗g= Z Z

Ra

f(x)g(y)dx dy− Z Z

Ta

f(x)g(y)dx dy .

Alors ϕ(a) = Z Z

Ra\Ta

f(x)g(y)dx dy, donc

|ϕ(a)| ≤ Z Z

Ra\Ta

|f(x)g(y)|dx dy≤ Z Z

Ra\Ra 2

|f(x)g(y)|dx dy ,

c’est-`a-dire

|ϕ(a)| ≤ Z a

0

|f| Z a

0

|g|

− Z a2

0

|f|

! Z a2

0

|g|

! , d’o`u lim

a→+∞ϕ(a) = 0, ce qu’il fallait d´emontrer.

Pour prouver la “formule de Fubini dans un triangle”, on peut montrer d’abord que, pour toute fonction d’une variableϕ: [0, a]→C, continue, on a

Z a 0

Z a−y 0

ϕ(x)dx

dy= Z a

0

(a−x)ϕ(x)dx ,

puis appliquer Fubini (celui qui est au programme) `a la fonctiong: [0, a]2→C d´efinie par g(x, y) =f(x, y)−f(x, a−x) si(x, y)∈Ta et g(x, y) = 0 sinon.

EXERCICE 6 : 1.On admet

Z +∞

0

sinx

x dx= π 2.

Soit f : IR+ → C, continue par morceaux, int´egrable sur IR+. On suppose que la fonction g:t7→ f(t)−f(0+)

t est int´egrable sur ]0,1]. Montrer que

λ→+∞lim Z +∞

0

f(t) sinλt t dt= π

2 f(0+).

(12)

D´efinition

Soit f : IR → C une fonction continue par morceaux (c.p.m.) et int´egrable sur IR. Pour toutλ∈IR, on peut d´efinir l’int´egrale

fb(λ) = Z +∞

−∞

f(t)e−iλtdt . La fonctionfb: IR→C est latransform´ee de Fourierdef.

Dans ce qui suit, la fonctionf est suppos´ee continue par morceaux et de classeC1par morceaux, int´egrable sur IR. On se propose de d´emontrer laformule de r´eciprocit´esuivante :

∀x∈IR f(x+) +f(x)

2 = 1

2π lim

A→+∞

Z A

−A

f(λ)b eixλdλ . (*)

2.Pour tousn∈IN etλ∈IR, on pose Fn(λ) = Z n

−n

f(t)e−iλtdt.

Montrer, pour tousn∈IN,x∈IR etA∈IR+, l’´egalit´e Z A

−A

Fn(λ)eiλxdλ= 2 Z x+n

x−n

f(x−u) sinAu u du .

3.En utilisant la question 1., montrer l’´egalit´e(*)ci-dessus.

- - - - 1. L’int´egrale F(λ) =

Z +∞

0

f(t) sinλt

t dt est bien d´efinie pour tout λ ∈ IR : en effet, on a

f(t)sinλt t

≤ |λ f(t)|, donc la fonction t 7→f(t)sinλt

t est int´egrable sur IR+ pour tout r´eelλ.

Pour toutλ∈IR+, le changement de variablex=λtdonne imm´ediatement Z +∞

0

sinλt t dt=

Z +∞

0

sinx

x dx= π

2 , donc F(λ)−π

2 f(0+) = Z +∞

0

f(t)−f(0+) sinλt t dt

= Z 1

0

f(t)−f(0+)

t sinλt dt+ Z +∞

1

f(t)

t sinλt dt−f(0+) Z +∞

λ

sinx x dx . La fonction t 7→ f(t)

t est int´egrable sur [1,+∞[ et la fonction g est int´egrable sur ]0,1].

Les deux premiers termes tendent donc vers z´ero lorsqueλ tend vers +∞ (th´eor`eme de Riemann-Lebesgue, cf. `a la fin). Enfin, la (semi-)convergence de l’int´egrale

Z +∞

0

sint t dt montre que le troisi`eme terme aussi tend vers 0 lorsqueλtend vers +∞.

(13)

2.Pour tousn∈IN,x∈IR etA∈IR+, on a Z A

−A

Fn(λ)eixλdλ = Z A

−A

Z n

−n

f(t)e−iλtdt

eixλ

= Z n

−n

f(t) Z A

−A

ei(x−t)λ

! dt

(cette interversion des int´egrations est justifi´ee par le th´eor`eme de Fubini sif est continue sur [−n, n] et reste valable si f est seulement continue par morceaux : il suffit alors de d´ecomposer par la relation de Chasles en faisant intervenir les points de discontinuit´e def dans le segment [−n, n]). On a donc

Z A

−A

Fn(λ)eixλdλ= 2 Z n

−n

f(t) sinA(x−t) x−t dt= 2

Z x+n x−n

f(x−u)sinAu u du , la fonctionu7→ sinAu

u ´etant ´evidemment prolong´ee par continuit´e en z´ero.

3.On en d´eduit Z A

−A

Fn(λ)eixλdλ= 2

Z n−x 0

f(x+v) sinAv v dv+

Z x+n 0

f(x−u) sinAu u du

. Pour xet A fix´es, ces int´egrales ont des limites finies lorsquen tend vers +∞ car f est int´egrable sur IR et sinAu

u (´evidemment prolong´e par continuit´e pouru= 0) est born´e.

D’autre part, la majoration

|fb(λ)eixλ−Fn(λ)eixλ|=|fb(λ)−Fn(λ)| ≤ Z −n

−∞

|f|+ Z +∞

n

|f|, avecf int´egrable sur IR, montre que la suite de fonctions λ7→Fn(λ)eixλ

n∈IN converge uniform´ement sur IR vers la fonction λ7→fb(λ)eixλ.

Pour toutA∈IR+, posons g(A) = Z A

−A

fb(λ)eixλdλ. On a donc g(A) = lim

n→+∞

Z A

−A

Fn(λ)eixλ

= 2

Z +∞

0

f(x+u)sinAu u du+ 2

Z +∞

0

f(x−u) sinAu u du .

Or, sif est c.p.m. et de classeC1par morceaux, les “taux d’accroissement” f(x+u)−f(x+) u

et f(x−u)−f(x)

u ont des limites finies lorsqueutend vers z´ero par valeurs sup´erieures.

Les conditions d’application de la question 1. sont alors remplies, ce qui permet d’´ecrire que lim

A→+∞g(A) =π f(x+) +f(x) .

(14)

Remarque. Sans hypoth`ese suppl´ementaire surf, on a simplement d´emontr´e l’existence d’une limite de l’expression (“int´egrale sym´etrique”) g(A) =

Z A

−A

fb(λ)eixλ dλ lorsque A tend vers +∞. Cela n’implique pas la convergence (mˆeme la “semi-convergence”) de l’int´egrale g´en´eralis´ee

Z +∞

−∞

fb(λ)eixλdλ : en effet, les int´egrales Z 0

−∞

et Z +∞

0

, consid´er´ees s´epar´ement, peuvent ˆetre divergentes.

Sous les hypoth`eses de cet exercice, en supposant de plusf continue surIR, le “signal”f peut ˆ

etre enti`erement retrouv´e lorsqu’on connaˆıt sa transform´ee de Fourier fb. Si on suppose de plusfbint´egrable surIR(ce qui peut r´esulter d’hypoth`eses de r´egularit´e faites sur la fonction f), la formule de r´eciprocit´e de Fourier peut alors s’´ecrire

∀x∈IR f(x) = 1 2π

Z +∞

−∞

fb(λ)eixλdλ , soit

∀x∈IR f(x) = 1 2π

cfb(−x), ou encore cfb(x) = 2π f(−x). Pour finir, voici l’´enonc´e et une preuve duth´eor`eme de Riemann-Lebesgue:

SoitIun intervalle de IR. Soitf :I→C une fonction continue par morceaux et int´egrable surI.

Alors l’int´egrale ˜f(λ) = Z

I

f(t)eiλtdt tend vers z´ero lorsque le r´eelλtend vers +∞.

Preuve : L’existence de ˜f(λ) r´esulte trivialement de l’int´egrabilit´e def surI.

• Pla¸cons-nous d’abord dans le cas o`uI est un segment :I= [a, b].

. sif est la fonction caract´eristique d’un intervalleJ = [α, β] (ou ]α, β] ou [α, β[ ou ]α, β[) aveca≤α≤β ≤b,alors

|f˜(λ)|= Z

J

eiλtdt

=

eiλβ−eiλα

≤ 2

|λ| , et le r´esultat est ´evident.

. sif est en escalier sur [a, b], le r´esultat est encore vrai carf est combinaison lin´eaire de fonctions caract´eristiques d’intervalles.

.sif est une fonction c.p.m. quelconque sur [a, b],f est limite uniforme surId’une suite de fonctions en escalier. Cela signifie que, pour toutε >0, il existe une fonctionϕ, en escalier sur [a, b] telle que ∀x∈[a, b] |f(x)−ϕ(x)| ≤ ε

2(b−a). On a alors Z

I

|f−ϕ| ≤ ε 2. Donc, pour toutλ∈IR,

|f˜(λ)−ϕ(λ)|˜ = Z

I

f(t)−ϕ(t) eiλtdt

≤ Z

I

|f−ϕ| ≤ ε 2 .

Puisqueϕest en escalier, on peut trouver un r´eel Λ tel que, pourλ≥Λ, on ait |ϕ(λ)| ≤˜ ε 2 et donc|f˜(λ)| ≤ε.

(15)

•Soit maintenantIun intervalle quelconque de IR. Si on se donneε >0, on peut trouver un segmentJ inclus dansItel que

Z

K

|f| ≤ ε

2, en posantK=I\J (K est, soit un intervalle, soit la r´eunion de deux intervalles). Alors

f˜(λ) = Z

J

f(t)eiλtdt+ Z

K

f(t)eiλtdt ,

d’o`u l’on tire |f˜(λ)| ≤ Z

J

f(t)eiλtdt

+ ε

2. Or, il r´esulte de l’´etude faite sur un segment que lim

λ→+∞

Z

J

f(t) eiλt dt = 0 ; on peut alors trouver Λ tel que, pour λ ≥ Λ, on ait

Z

J

f(t)eiλtdt

≤ ε

2. Pourλ≥Λ, on aura alors|f˜(λ)| ≤ε.

Remarque. Lorsque f est une fonction de classeC1 sur un segment[a, b], une int´egration par parties, puis une majoration des diff´erents termes obtenus, permettent de conclure plus simplement.

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