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Alg`ebre de base

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Academic year: 2022

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(1)

Alg`ebre de base

Jean-Paul Cerri

2015–2016

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Table des mati` eres

1 Relations d’´equivalence 7

1.1 D´efinitions, exemples . . . 7

1.2 Classes d´equivalence . . . 8

2 Groupes 11 2.1 Lois de composition interne . . . 11

2.2 Groupes . . . 15

2.3 Sous-groupes . . . 18

2.4 Th´eor`eme de Lagrange . . . 19

3 Anneaux, corps 21 3.1 Anneaux . . . 21

3.2 L’exemple “cryptographique” Z/nZ . . . 24

3.3 Anneaux produits . . . 25

3.4 Id´eaux . . . 25

3.5 Anneaux quotients . . . 27

3.6 Morphismes d’anneaux . . . 28

3.7 Corps . . . 31

4 Premi`eres applications `a Z et Z/nZ 33 4.1 Pgcd et ppcm dans Z . . . 33

4.2 Inversibilit´e dansZ/nZ . . . 34

4.3 Fermat, Euler . . . 35

4.4 Le th´eor`eme chinois . . . 36

3

(4)

4 TABLE DES MATI `ERES

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Pr´ eambule

L’objectif de ce support est de fournir une aide aux ´etudiants de la Licence d’Informatique d´esireux de suivre l’UE “Cryptographie et Arithm´etique”, ainsi qu’aux ´etudiants de Master 1 CSI qui vont suivre l’UE “Arithm´etique”, et qui ne seraient pas familiers avec les notions alg´ebriques de base : groupes, anneaux, corps. Ces outils sont en effet incontournables d`es que l’on veut s’int´eresser `a la cryptologie ou `a la th´eorie des groupes finis, et mˆeme si cer- tains rappels sont faits en cours, mieux vaut connaˆıtre ces notions `a l’avance.

On partira du principe que les ´etudiants connaissent les notions basiques de la th´eorie des ensembles : ensemble, sous-ensemble, intersection, r´eunion, partition, ensemble produit, relation, application, image, image r´eciproque, bijection, injection, surjection, bijection r´eciproque, ensembles finis, infinis, entiers naturels, entiers relatifs, op´erations dans les entiers dont division euclidienne, r´ecurrence, combinatoire, polynˆomes, normalement vues en se- mestres 1 et 2 d’une licence classique de math´ematiques. Les ´etudiants qui ne sont pas au clair avec ces notions sont invit´es `a les revoir. On revien- dra toutefois, compte tenu de son importance, sur la notion de relation d’´equivalence dans un court premier chapitre. En revanche certaines notions importantes comme celles de sous-groupes distingu´es, de groupes quotients, de morphismes de groupes (et d’autres) ne seront pas abord´ees. On ne par- lera de structure quotient et de morphisme que dans le cadre des anneaux.

Il s’agit donc d’un document all´eg´e ne pr´esentant que les notions absolu- ment indispensables. Des exercices ´el´ementaires jalonnent ce document. Les

´etudiants sont bien sˆur vivement encourag´es `a les r´esoudre. De mˆeme, il leur est conseill´e de revoir les bases d’alg`ebre lin´eaire normalement vues au semestre 2. Les chapitres 1 `a 3 sont destin´es aux ´etudiants de Licence. L’en- semble du document concerne les ´etudiants de Master.

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(6)

6 TABLE DES MATI `ERES

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Chapitre 1

Relations d’´ equivalence

1.1 D´ efinitions, exemples

D´efinition 1.1. Soient E un ensemble non vide et R une relation dans E.

On dit que R est unerelation d’´equivalencedans E si (i) R est r´eflexive : ∀x∈E, xRx;

(ii) R est sym´etrique : ∀(x, y)∈E×E, xRy=⇒yRx;

(iii) R est transitive : ∀(x, y, z)∈E×E×E, xRy et yRz=⇒xRz.

Exemple 1.2. Quelques relations d’´equivalence ´el´ementaires dans E 6=∅.

• La relation d’´egalit´e :xRy ⇐⇒x=y;

• La relation triviale : xRy pour tout (x, y)∈E×E;

• Si f est une application de E dans un ensemble F, xRy ⇐⇒ f(x) = f(y) ;

• Soit {Ai; i∈I} une partition de E. On rappelle que cela signifie : – I 6=∅;

– Ai ⊆E etAi 6=∅ pour touti∈I; – Ai∩Aj =∅ si i6=j;

– E =∪i∈IAi.

La relation R d´efinie par xRy ⇐⇒ ∃ i ∈ I tel que x ∈ Ai et y ∈ Ai. Nous verrons dans la section suivante que toute relation d’´equivalence se pr´esente sous cette forme.

Exercice 1.3. Une relation R dans un ensemble E 6= ∅ est dite circulaire si ∀ (x, y, z) ∈ E ×E ×E, xRy et yRz =⇒ zRx. Montrer qu’une relation d’´equivalence est circulaire mais que la r´eciproque est fausse. Montrer qu’une relation circulaire r´eflexive est une relation d’´equivalence.

7

(8)

8 CHAPITRE 1. RELATIONS D’ ´EQUIVALENCE Voyons maintenant un exemple fondamental. On rappelle que dans Z la notation n | a signifie que n divise a ou encore qu’il existe k ∈ Z tel que a=nk.

Th´eor`eme 1.4. Soit n∈Z. La relation R de Z d´efinie par xRy ⇐⇒n|x−y

est une relation d’´equivalence de Z. On note xRy de la fa¸con suivante : x≡ymodn, et on dit que x est congru `a y modulo n.

D´emonstration. La relation R est r´eflexive car n | 0 (mˆeme si n = 0), sym´etrique car si n | a, alors n | −a (ici a = x− y) et transitive car si n|a et b, n|a+b (ici a=x−y,b =y−z).

Remarque 1.5. Dans le cas particuliern= 0, on trouve la relation d’´egalit´e : x≡ymod 0⇐⇒x=y.

1.2 Classes d´ equivalence

D´efinition 1.6. Soit R une relation d’´equivalence dans un ensemble E 6=∅.

Six∈E on appelle classe d’´equivalence de xpour R le sous-ensemble de E not´e cl(x) d´efini par

cl(x) ={y∈E; xRy}.

Remarque 1.7. Avec ces notations, xRy⇐⇒cl(x) = cl(y). En effet suppo- sonsxRy et soit t∈cl(y), on ayRtet comme xRy, on a par transitivit´exRt ou encore t ∈ cl(x). On en d´eduit cl(y) ⊆ cl(x). Comme on a par sym´etrie yRx on a de mˆeme cl(x) ⊆ cl(y) d’o`u cl(x) = cl(y). R´eciproquement si cl(x) = cl(y), comme y ∈cl(y) par r´eflexivit´e de R, on a y∈cl(x) et xRy.

Notons ´egalement que deux ´el´ements sont dans une mˆeme classe si et seule- ment s’ils sont en relation. En effet, sixRy,x∈cl(x),y ∈cl(y) par r´eflexivit´e et on vient de voir que cl(x) =cl(y). R´eciproquement si x, y ∈ cl(z), zRx, zRy d’o`u par sym´etrie et transitivit´e xRy.

Th´eor`eme 1.8. Soit R une relation d’´equivalence dans un ensemble E 6=∅.

L’ensemble des classes d’´equivalence des ´el´ements de E constitue une parti- tion de E.

D´emonstration. E ´etant non vide, il y a un ensemble non vide de classes.

Chaque classe cl(x) est non vide car comme d´ej`a dit, R ´etant r´eflexive, on a x ∈ cl(x). Soient deux classes cl(x) et cl(y) distinctes. Montrons que cl(x)∩cl(y) = ∅. Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe z dans

(9)

1.2. CLASSES D ´EQUIVALENCE 9 cette intersection. Alors xRz et yRz. Par sym´etrie de R on a zRx et yRz, puis par transitivit´e de R, on a yRx. Par la remarque pr´ec´edente on a cl(x) = cl(y), ce qui est absurde car on a suppos´e les deux classes distinctes.

Reste `a montrer que la r´eunion des classes estEtout entier, mais c’est ´evident car chaque x∈E appartient `a une classe, la sienne, cl(x).

Dans ce contexte, on note E/Rl’ensemble des classes des ´el´ements de E.

L’applications:E −→E/Rqui `ax associe cl(x) est ´evidemment surjective.

On l’appelle lasurjection canonique deE sur E/R.

Exemple 1.9. Revenons sur quelques exemples vus pr´ec´edemment.

• Si R est l’´egalit´e, cl(x) ={x};

• SiRest d´efinie parxRy pour tout (x, y)∈E×E, il n’y a qu’une classe d´equivalence :E;

• SiR est la relation de congruence modulo 2 dansZ, il y a deux classes d’´equivalence : la classe de 0 c’est-`a-dire le sous-ensemble des entiers pairs, et la classe de 1 c’est-`a-dire le sous-ensemble des entiers impairs.

Exercice 1.10. Posons E =Z\ {0}. Soit R la relation d´efinie dans E par xRy ⇐⇒xy >0. Montrer que R est une relation d´equivalence et d´ecrire les classes d’´equivalence.

G´en´eralisons le dernier exemple.

Proposition 1.11. Soit n ∈ Z et supposons n > 0. Soit R la relation de congruence modulondansZ. Pour cette relation, il y anclasses d´equivalence, les classes de 0, 1, . . . , n−1.

D´emonstration. Soit a∈ Z. Faisons la division euclidienne de a par n >0 : a=nq+r o`uq ∈Zet 0≤r < n. Alorsn |a−r d’o`ua ≡rmodn. On voit donc queaappartient `a une des classes list´ees ou encore que sa classe est dans la liste. Reste `a montrer qu’elles sont distinctes. Supposons 0≤i < j ≤n−1 et cl(i) =cl(j). Alors n |j−i. Mais 0< j−i≤n−1. Absurde.

Remarque 1.12. Si n < 0, la relation de congruence modulo n est ´egale `a la relation de congruence modulo −n et il y a de mˆeme |n|classes. Si n= 0, les classes sont les{x} o`u xd´ecrit Z. Il y a donc une infinit´e de classes.

Supposons n ∈ Z, et soit R la relation de congruence modulo n dans Z. On note Z/nZ l’ensemble des classes pour R. En d’autres termes Z/nZ = Z/≡ mod n. Nous verrons plus loin pourquoi cette notation.

Exemple 1.13. On aZ/4Z=Z/(−4)Z={cl(0),cl(1),cl(2),cl(3)}o`u cl(0) = 4Z = {4k; k ∈ Z}, cl(1) = 4Z+ 1 = {4k+ 1; k ∈ Z}, cl(2) = 4Z+ 2 = {4k+ 2; k∈Z}, cl(3) = 4Z+ 3 ={4k+ 3; k ∈Z}.

(10)

10 CHAPITRE 1. RELATIONS D’ ´EQUIVALENCE

(11)

Chapitre 2 Groupes

2.1 Lois de composition interne

D´efinition 2.1. SoitE un ensemble non vide. On appelleloi de composition interne (en abr´eg´e lci) de E toute application de E×E dans E.

Si? est une lci deE et si x, y ∈E, on ´ecrirax ? y `a la place de ?(x, y).

Exemple 2.2. Donnons quelques exemples ´el´ementaires.

• Si E est un ensemble et P(E) l’ensemble de ses parties, l’intersection

∩ et la r´eunion∪ sont des lci de P(E) ;

• Dans Z, l’addition + et la multiplication ×sont des lci.

• Quand E est fini, on peut repr´esenter une lci `a l’aide d’une table.

? a b c a a a a b a b c c a c b

Ici lea de la derni`ere ligne indique que c ? a=a.

D´efinition 2.3. Soient E un ensemble (non vide) et ? une lci de E. On dit que?estassociativesi pour tout (x, y, z)∈E×E×Eon ax?(y?z) = (x?y)?z.

Remarque 2.4. Les lci de l’exemple pr´ec´edent sont toutes associatives mais une lci peut ne pas l’ˆetre. Par exemple dans N\ {0}, a ? b = ab n’est pas associative car par exemple 2(32) 6= (23)2. Toutefois, les lci que l’on utilisera le seront en g´en´eral.

D´efinition 2.5. Soient E un ensemble (non vide) et ? une lci de E. On dit que ?est commutative si pour tout (x, y)∈E×E on a x ? y=y ? x.

11

(12)

12 CHAPITRE 2. GROUPES Remarque 2.6. Les lci de l’exemple pr´ec´edent sont toutes commutatives mais une lci peut ne pas l’ˆetre. Par exemple dansN\ {0},a ? b=ab n’est pas commutative car par exemple 23 6= 32. Moins anecdotiquement, si n ≥ 2 le produit matriciel dans par exempleMn,n(Z) n’est pas commutatif. Exemple avecn = 2 :

0 1 0 0

1 0 0 0

6=

1 0 0 0

0 1 0 0

.

D´efinition 2.7. SoitEun ensemble (non vide) muni d’une lci?. Un ´el´ement e∈Eest dit´el´ement neutrepour?si quel que soitx∈Eon ae?x=x?e=x.

Remarque 2.8. S’il existe un ´el´ement neutre, il est unique. En effet soiente etf des ´el´ements neutres pour?. On ae ? f =ecar f est neutre ete ? f =f car e est neutre. On en d´eduit e=f.

Exemple 2.9. Revenons `a l’exemple 2.2.

• Dans P(E), E est neutre pour∩ et∅ est neutre pour ∪;

• Dans Z, 0 est neutre pour + et 1 est neutre pour ×;

• Dans E ={a, b, c}, b est neutre pour ?.

D´efinition 2.10. Soit E un ensemble (non vide) muni d’une lci ? et qui contient un ´el´ement neutree pour ?. Soit x∈E. On dit que xest inversible

`

a droite s’il existe y ∈ E tel que x ? y = e. On dit que x est inversible `a gauche s’il existe y ∈ E tel que y ? x = e. Enfin on dit que x est inversible s’il existey ∈E tel que x ? y=y ? x=e.

Remarque 2.11. Un ´el´ement peut ˆetre inversible `a gauche et pas `a droite.

Pour un ´el´ement x inversible `a droite (ou mˆeme inversible) il peut y avoir plusieursy tels que x ? y=e. On a toutefois le r´esultat suivant, quand? est associative.

Th´eor`eme 2.12. Soit E un ensemble (non vide) muni d’une lci ? et qui contient un ´el´ement neutre e pour ?. Supposons que ? est associative. Soit x∈E. Alors

(i) x est inversible si et seulement si x est inversible `a droite et `a gauche.

(ii) Si x est inversible, il existe un unique y ∈E tel que x ? y =e.

D´emonstration. (i) L’implication =⇒ est triviale. Supposons x inversible `a gauche et `a droite. Il existey, z ∈E tels quex ? y =eetz ? x=e. Mais alors, (z?x)?y =e?y =yet comme?est associative (z?x)?y=z?(x?y) =z?e=z.

On en d´eduit y=z etx ? y =y ? x=e.

(ii) Si x ? a =a ? x = e et x ? b = b ? x = e, on a b ?(x ? a) = b ? e = b et par associativit´e de ?, on a b ?(x ? a) = (b ? x)? a=e ? a=a. On en d´eduit b=a.

(13)

2.1. LOIS DE COMPOSITION INTERNE 13 Supposons que x est inversible et qu’il existe un uniquey tel que x ? y= y ? x=e. L’´el´ement y est appel´e l’inverse de x pour?.

D´efinition 2.13. SoitE un ensemble (non vide) muni de deux lci?et•. On dit que ? est distributive `a gauche par rapport `a • si pour tout x, y, z ∈ E, on a x ?(y•z) = (x ? y)•(x ? z). On dit que ?est distributive `a droite par rapport `a • si pour tout x, y, z ∈ E, on a (y•z)? x = (y ? x)•(z ? x). On dit que ?est distributive par rapport `a• si elle est distributive `a droite et `a gauche par rapport `a •.

Exemple 2.14. Revenons `a l’exemple 2.2.

• Dans P(E), ∩est ditributive par rapport `a∪ et∪ est distributive par rapport `a ∩;

• Dans Z,× est distributive par rapport `a +.

D´efinition 2.15. Soit E un ensemble (non vide ) etA⊆E non vide. Soit? une lci de E. On dit que A est stablepour ?si quel que soit (x, y)∈A×A, x ? y ∈A.

Dans ce cas la restriction de ?`a A×Ainduit une lci de A(not´ee encore

?) mais celle-ci n’a pas forc´ement les mˆemes propri´et´es. Bien sˆur, si ? est associative et commutative sur E, elle l’est sur A et si elle admet un neutre e∈A, il est encore neutre pour la restriction de ?`a A.

Exercice 2.16. Exemple de propri´et´e non h´er´editaire.

1) Trouver un exemple de partie deZstable pour +, dans laquelle la restric- tion de + n’a pas d’´el´ement neutre.

2) On consid`ere dans N la lci a ? b = min{a, b}. Montrer que ? n’a pas d’´el´ement neutre.

3) On pose A ={0,1, . . . , n} o`u n >0. Montrer que A est stable pour ? et que la restriction de ?`a A admet un ´el´ement neutre.

Exemple 2.17. Un autre exemple important.

SoitE un ensemble non vide etEE l’ensemble des applications de E dansE.

La loi◦d´efinie par f◦g(x) =f(g(x)) pour toutx∈E est une lci associative de EE, qui admet un ´el´ement neutre, l’identit´e IdE d´efinie par IdE(x) = x pour tout xdeE. En revanche ◦ n’est pas en g´en´eral commutative. Prenons E ={0,1}, f d´efinie par f(0) = f(1) = 0 et g d´efinie par g(0) = g(1) = 1.

Alorsf◦g(x) = 0 pour tout x∈E etg◦f(x) = 1 pour tout x∈E. Notons aussi que ni f, ni g n’admettent d’inverse (`a gauche, `a droite et a fortiori tout court) pour ◦. En effet il faudrait par exemple avoir une fonction h v´erifiant h(f(x)) = x pour tout x, d’o`u h(0) = 0 et h(0) = 1. Impossible ! Soit maintenant B(E) l’ensemble des bijections de E sur lui-mˆeme. Comme

(14)

14 CHAPITRE 2. GROUPES la compos´ee de deux bijections est encore une bijection,B(E) est stable pour

◦. La lci◦ induit donc une lci sur B(E) que l’on note ´evidemment encore ◦.

CommeIdE ∈B(E), B(E) muni de ◦ a un ´el´ement neutre. Si la loi ◦ n’est pas en g´en´eral commutative, en revanche tout ´el´ement deB(E) est inversible et comme la loi est associative, il admet un unique inverse (voir th´eor`eme 2.12). En effet soit f ∈ B(E). Soit g d´efinie par g(x) =y o`u y est l’unique ant´ec´edent de x par f. On a en particulier f(y) = x. D’abord g ∈ B(E).

En effet si g(x) = y = g(x0) en composant par f on a x = f(y) = x0. L’applicationg est donc injective. Soit yquelconque de E. Posons x=f(y).

Par d´efinition de g on a g(x) =y. Ceci montre que g est surjective. Reste `a montrer que f ◦g = g ◦f = IdE. Soit x ∈ E quelconque et soit y = g(x) (donc f(y) = x). On a x = f(y) = f(g(x)) = f ◦g(x). D’o`u f ◦g = IdE. Soit y ∈E quelconque et soit x =f(y) (donc g(x) =y par d´efinition de g).

Alors y =g(x) = g(f(y)) = g◦f(y). D’o`u g◦f =IdE. L’application g est appel´ee la bijection r´eciproque def et not´ee f−1.

Exercice 2.18. Montrer que si l’ensemble E a au moins trois ´el´ements la lci

◦ deB(E) n’est pas commutative.

D´efinition 2.19. Soient E et F deux ensembles (non vides) munis de lci, respectivement ?et •. On peut d´efinir sur E×F une lci ditelci produit par (x, a)(y, b) = (x ? y, a•b). Cela se g´en´eralise bien sˆur `a un produit de plus de deux ensembles.

Remarque 2.20. Avec ces notations, si e ∈ E est neutre pour ? et f ∈ F est neutre pour •, alors (e, f) est neutre pour dans E ×F. Si de plus, x∈E est inversible (resp. `a droite, `a gauche, tout court) pour ? et si a∈F est inversible (resp. `a droite, `a gauche, tout court) pour •, il en est de mˆeme de (x, a) dans E×F pour .

D´efinition 2.21. SoitEun ensemble (non vide) muni d’une relation d’´equivalence Ret d’une lci?. On dit queR estcompatibleavec?si pour toutx, y, z, t∈E,

x R y z R t

o

=⇒x ? z R y ? t.

Ceci permet de d´efinir une loi sur E/R.

Th´eor`eme 2.22. Soit E un ensemble (non vide) muni d’une lci ? et d’une relation d’´equivalence R compatible avec ?. On peut d´efinir licitement sur E/R une lci de la fa¸con suivante. Soient α, β ∈E/R. Si x∈α et y ∈β (on a donc α= cl(x) et β = cl(y)), on pose : αFβ = cl(x ? y).

(15)

2.2. GROUPES 15 D´emonstration. Le seul probl`eme est de montrer que cette d´efinition est li- cite, autrement dit que le r´esultat obtenu pour αFβ est ind´ependant du choix de x ∈ α et de y ∈ β. Soient x0 ∈ α et y0 ∈ β. Il faut montrer que cl(x ? y) = cl(x0? y0). Mais x, x0 ∈α =⇒ xRx0 et y, y0 ∈ β =⇒ yRy0 (deux

´el´ements d’une classe sont en relation, voir remarque 1.7). Et comme R est compatible avec ? on a x ? y R x0? y0 d’o`u cl(x ? y) = cl(x0? y0).

Exemple 2.23. Illustrons cela `a travers un exemple fondamental. Revenons

`

a Z muni de la relation d’´equivalence ≡ modn (o`u n est un entier que l’on peut supposer > 1). Dans Z cette relation est compatible avec + et ×. En effet si a ≡ xmodn et b ≡ y modn on a n | a−x et n | b−y. On en d´eduit qu’il existe des entiers k, l tels que a = x+kn et b = y+ln. Ceci implique a+b = x+y+ (k +l)n donc n | (a+b)−(x+y). On a donc bien a +b ≡ x +ymodn. De mˆeme ab = xy + (ky +lx +kln)n donc n | ab−xy. On a bien ab ≡ xymodn. Ceci implique que l’on peut d´efinir surZ/nZune addition + et une multiplication ×par cl(x)+cl(y) =cl(x+y) et cl(x)×cl(y) =cl(x×y). Nous verrons plus loin que muni de ces lois,Z/nZ est un anneau (comme Z).

2.2 Groupes

D´efinition 2.24. Un groupe G est un ensemble non vide, muni d’une lci ? v´erifiant :

(i) ?est associative ;

(ii) Il existe dansG un ´el´ement neutre e pour?; (iii) Tout ´el´ement x∈G est inversible.

Par la remarque 2.8 et par le th´eor`eme 2.12, on sait que e est unique et que pour tout x il existe un seul y tel que x ? y =y ? x =e appel´e l’inverse dex. Par ailleurs, plutˆot que de dire queGmuni de?est un groupe on parle du groupe (G, ?).

Exemple 2.25. Voici quelques groupes (et non-groupes) classiques.

• (Z,+) est un groupe mais N muni de + n’en est pas un (les deux premi`eres propri´et´es sont v´erifi´ees, pas la troisi`eme).

• Avec les notations de l’exemple 2.17, (B(E),◦) est un groupe. En re- vanche EE muni de ◦ n’en est pas un en g´en´eral.

• (Q\ {0},×) est un groupe maisZ\ {0}muni de ×n’est pas un groupe.

• (Z/nZ,+) est un groupe d’´el´ement neutre cl(0) et l’inverse de cl(x) est cl(−x).

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16 CHAPITRE 2. GROUPES D´efinition 2.26. Un groupe (G, ?) est ditab´eliensi la lci?est commutative.

Dans l’exemple pr´ec´edent, tous les groupes consid´er´es sont ab´eliens sauf (B(E),◦) si E a au moins trois ´el´ements (voir exercice 2.1).

D´esormais, pour all´eger les notations on utilisera la notation multiplicative.

Si (G,·) est un groupe x· y sera not´e xy et l’inverse de x sera not´e x−1. Attention, on n’a pas n´ecessairement xy=yx.

Donnons de fa¸con informelle quelques propri´et´es ´el´ementaires des groupes.

Soit (G,·) un groupe d’´el´ement neutre e. Alors,

• Six, y ∈G, (xy)−1 =y−1x−1. Attention `a l’ordre.

• Pour tout x∈G, (x−1)−1 =x.

• L’´equationax =b (o`u a, b∈G) admet une unique solution x=a−1b.

• L’´equationxa =b (o`u a, b∈G) admet une unique solution x=ba−1.

• Soit n un entier ≥ 1. Posons xn = x·x· · ·x (n fois x) si n ≥ 1 et x−n= (x−1)n. Posons ´egalement x0 =e. Alors pour tout m, n∈Z, on axm+n=xmxn et (xm)n= (xn)m =xmn.

Exercice 2.27. On note Sn l’ensemble des bijections de {1,2, . . . , n} sur lui-mˆeme (o`u n est un entier ≥1). On parle alors de permutations. On a vu que muni de la loi◦, Sn est un groupe (cas particulier de l’exemple 2.17).

1) Dresser la table de (S3,◦). Pour cela on noterae l’identit´e (e(i) =i pour tout i), τi la permutation qui v´erifie τi(i) =i et qui ´echange les deux autres

´el´ements. De plus on notera σ1 la permutation qui v´erifie σ1(1) = 2, σ1(2) = 3, σ1(3) = 1 et σ2 la permutation qui v´erifieσ2(1) = 3, σ2(2) = 1, σ2(3) = 2.

2) Montrer queSn a n! ´el´ements.

D´efinition 2.28. Un groupe (G,·) est dit monog`ene s’il existe un ´el´ement x ∈ G tel que pour tout y ∈ G, il existe n ∈ Z tel que y = xn. On dit que x engendre Gou est un g´en´erateur deG. Si en outre, G est fini, on dit qu’il estcyclique.

Exemple 2.29. Le groupe (Z,+) est monog`ene engendr´e par 1 ou −1. Le groupe (Z/nZ,+) est cyclique engendr´e par cl(1) mais il peut admettre d’autres g´en´erateurs. Par exemple Z/8Z est engendr´e par cl(3) : cl(0) = 0×cl(3), cl(1) = 3×cl(3), cl(2) = 6×cl(3), cl(3) = 1×cl(3), cl(4) = 4×cl(3), cl(5) = 7×cl(3), cl(6) = 2×cl(3), cl(7) = 5×cl(3). Noter le recours `a l’´ecriture additive car ici la loi est + (xn est remplac´e parn×x).

Exercice 2.30. Montrer que (S3,◦) n’est pas cyclique.

Remarque 2.31. Un groupe monog`ene est ab´elien. En effet si x engendre G et si y, z ∈ G, il existe m, n ∈ Z tels que y = xm et z = xn. On a alors yz =xm+n=xn+m =zy.

(17)

2.2. GROUPES 17 D´efinition 2.32. Soit (G,·) un groupe dont l’´el´ement neutre est not´ee. Soit x ∈ G. S’il existe un entier n > 0 tel que xn = e, on dit que x est d’ordre fini. L’ordrede x est alors le plus petit entier n >0 tel quexn =e.

Remarque 2.33. Si x est d’ordre n > 0, les n ´el´ements e, x, x2, . . . , xn−1 sont tous distincts. Sinon il existe 0 ≤ i < j ≤ n−1 tels que xi =xj d’o`u xj−i =e. Or 0< j−i < n, ce qui contredit le fait que x est d’ordren.

Remarque 2.34. Si (G,·) est un groupe fini, tout ´el´ement de Gest d’ordre fini. En effet soit x ∈ G. Consid´erons l’ensemble des puissances successives de x : x, x2, x3, etc. Comme G est fini, ces ´el´ements ne peuvent pas ˆetre distincts deux `a deux. Il existe donc 0 < m < n tels que xm = xn. Alors xn−m=e avec n−m >0.

Exemple 2.35. Dans (Z/8Z,+), cl(0) est d’ordre 1, cl(1) est d’ordre 8, cl(2) est d’ordre 4, cl(3) est d’ordre 8, cl(4) est d’ordre 2, cl(5) est d’ordre 8, cl(6) est d’ordre 4, cl(7) est d’ordre 8.

Proposition 2.36. Soit (G,·) un groupe fini de cardinal n >0. Alors G est cyclique si et seulement s’il contient un ´el´ement d’ordre n. Dans ce cas, les g´en´erateurs de G sont les ´el´ements d’ordre n.

D´emonstration. Si G est cyclique, soit x un g´en´erateur de G. Soit k > 0 l’ordre dex. Supposonsk < n. Soit yquelconque deG. Il existem ≥0 entier tel quey =xm. Faisons la division euclidienne de mpar k. On a m=qk+r avec 0 ≤ r < k. Comme xk = e on en d´eduit que y = xqk+r = (xk)qxr = eqxr =xr. Ainsi G⊆ {e, x, x2, . . . , xk−1}. Or ce dernier ensemble est de car- dinalk < nce qui contredit le fait queGsoit de cardinaln. DoncGcontient un ´el´ement d’ordre n (n’importe lequel de ses g´en´erateurs).

R´eciproquement six∈Gest d’ordren, on sait que les ´el´ementse, x, x2, . . . , xn−1 sont tous distincts (voir remarque 2.33) On a donc n ´el´ements distincts et comme le cardinal de Gestn, n´ecessairementG={e, x, x2, . . . , xn−1}ce qui prouve que G est cyclique, engendr´e par x.

Supposons que G soit cyclique, i.e. contient un ´el´ement d’ordre n. On vient de voir `a l’instant que tout ´el´ement d’ordre n engendrait G. Reste `a voir que tout g´en´erateur est d’ordre n mais on l’a vu en premi`ere partie de la preuve.

Exemple 2.37. (Z/8Z,+) est cyclique et ses g´en´erateurs sont cl(1), cl(3), cl(5) et cl(7).

(18)

18 CHAPITRE 2. GROUPES

2.3 Sous-groupes

D´efinition 2.38. Soit (G,·) un groupe. On appelle sous-groupe de G toute sous-partie non videH deG, telle que pour la loi induite surH par la lci de G,H soit un groupe.

Remarque 2.39. Soit H un sous-groupe de G, alors l’´el´ement neutre de H est celui deGet l’inverse dansH dex∈Hest l’inverse dexdansG. En effet, notonse0 le neutre de H ete le neutre de G. On a e0e0 =e0 par neutralit´e de e0 dans H. Multiplions `a gauche ou `a droite par l’inverse de e0 dans G. On obtient par associativit´e e0 = e. De mˆeme soit x ∈ H et soit x0 son inverse dans H. On a xx0 =e0 =e d’o`u en multipliant `a gauche par x−1 l’inverse de x dans G, on obtient par associativit´ex0 =x−1.

Exemple 2.40. Quelques exemples.

• Consid´erons le groupe (Z,+). Alors 2Z, l’ensemble des entiers pairs est un sous-groupe de Z. Plus g´en´eralement, pour tout entier n, nZ l’ensemble des multiples de n est un sous-groupe de Z.

• Soit (G,·) un groupe et x∈G d’ordre finin >0.

Alors H = {e, x, x2, . . . , xn−1} est un sous-groupe de G. En effet, H est non vide et stable pour · car si 0 ≤ a, b < n, xaxb = xa+b = xr o`u 0 ≤ r < n est le reste de la division euclidienne de a +b par n.

La restriction de la loi · `a H est bien sˆur associative. De plus tout xa ∈ H (0 ≤ a < n) a pour inverse e si a = 0 et xn−a sinon (avec 0< n−a < n) donc un ´el´ement de H. Signalons queH est de cardinal n par la remarque 2.33

Proposition 2.41. Soient (G,·) un groupe et H une partie non vide de G.

Alors H est un sous-groupe de G si et seulement si pour tout x, y ∈ H, xy−1 ∈ H (ou encore si et seulement si pour tout x, y ∈ H, xy ∈ H et x−1 ∈H).

D´emonstration. Montrons la premi`ere caract´erisation. Supposons H sous- groupe de G. Soient x, y ∈ H. L’inverse de y dans H dont on vient de voir qu’il s’agit dey−1(l’inverse deydansG) appartient `aHcarHa une structure de groupe pour · et xy1 ∈ H pour la mˆeme raison. R´eciproquement, H est non vide. Soit x∈H. Par la caract´erisation suppos´ee, en prenant y=x, on obtient e ∈ H. Comme e est neutre dans G, il l’est a fortiori dans H et H admet un ´el´ement neutre. La restriction de·`aHest ´evidemment associative.

Reste `a montrer que tout y ∈ H admet un inverse dans H. Mais on vient de voir que e∈H et en appliquant la caract´erisation avec x=e, on obtient y−1 ∈H.

(19)

2.4. TH ´EOR `EME DE LAGRANGE 19 Exercice 2.42. Montrer la seconde caract´erisation.

Exercice 2.43. Soit (G,·) un groupe. SoientH etH0 deux sous-groupes de G. Montrer queH∩H0 est un sous-groupe de G.

2.4 Th´ eor` eme de Lagrange

Soient (G,·) un groupe et H un sous-groupe de G. On consid`ere dans G la relation :

xRy⇐⇒yx−1 ∈H.

Lemme 2.44. La relationR est une relation d’´equivalence de G. Les classes d’´equivalence de R sont d´efinies par cl(x) = xH ={xh; h∈H}.

D´emonstration. R est r´eflexive : en effet pour tout x∈G, xx−1 =e ∈H et xRx.

Rest sym´etrique : en effet sixRy, on ayx−1 ∈H ce qui implique (yx−1)−1 ∈ H. Mais (yx−1)−1 = (x−1)−1y−1 =xy−1. On a donc yRx.

R est transitive : en effet si xRy et yRz on a yx−1 ∈H et zy−1 ∈H. On en d´eduit (zy−1)(yx−1)∈H et par associativit´e z(y−1y)x−1 =zx−1 ∈ H. On a bien xRz.

Par d´efinition des classes d’´equivalence

cl(x) = {y∈G; xRy}

= {y∈G; yx−1 ∈H}.

Or

yx−1 ∈H ⇐⇒ ∃h∈H tel que yx−1 =h

⇐⇒ ∃h∈H tel que y=hx.

On en d´eduit cl(x) =xH.

Th´eor`eme 2.45. Soit (G,·) un groupe fini et soit H un sous-groupe de G.

Alors le cardinal de H divise le cardinal de G.

D´emonstration. Comme R est une relation d’´equivalence, les classes d’´equi- valence constituent une partition deG(voir chapitre I). On en d´eduit que le cardinal de G est la somme des cardinaux des classes. Soit cl(x) = xH une classe quelconque. Montrons que le cardinal dexH est ´egal au cardinal deH.

Consid´erons l’application f : H → xH d´efinie par f(h) = xh. L’application f est injective car sif(h) =f(h0) alors xh =xh0 et en multipliant `a gauche

(20)

20 CHAPITRE 2. GROUPES parx−1on a par associativit´eh=h0. De plus elle est surjective par d´efinition de xH. C’est donc une bijection et le cardinal de xH est ´egal `a celui de H.

Notons m ce cardinal qui est donc le cardinal de toute classe, et notons n le cardinal de G. Comme G est fini le nombre de classes est un entier p.

Et comme le cardinal de G est la somme des cardinaux des p classes, on a n=pm. D’o`u la conclusion.

Corollaire 2.46. Soit (G,·) un groupe fini. Alors l’ordre d’un ´el´ement de G divise le cardinal de G.

D´emonstration. Soit x ∈ G d’ordre n > 0. Posons H = {e, x, x2, . . . , xn−1}.

On sait que H est un sous-groupe de G de cardinal n (voir exemple 2.40).

Son cardinal n divise le cardinal de G par le th´eor`eme pr´ec´edent. D’o`u le r´esultat.

Exemple 2.47. En revenant sur l’exemple 2.35, on constate en effet que les ordres rencontr´es 1, 2, 4 et 8 sont bien des diviseurs de 8, le cardinal deZ/8Z.

(21)

Chapitre 3

Anneaux, corps

3.1 Anneaux

D´efinition 3.1. Un anneau A est un ensemble non vide muni de deux lci not´ee + et · telles que

(i) (A,+) est un groupe ab´elien ; (ii) La loi · est associative ;

(iii) La loi · est distributive par rapport `a +.

On parlera de l’anneau (A,+,·).

Son ´el´ement neutre pour + sera naturellement not´e 0A. Si la lci · est commutative on dira que l’anneau est commutatif. Si la lci·admet un ´el´ement neutre on dira que l’anneau est unitaire. On notera cet ´el´ement neutre 1A. Exemple 3.2. Quelques exemples.

• (Z,+,×) est un anneau commutatif unitaire ;

• (Q,+,×) est un anneau commutatif unitaire ;

• (R,+,×) est un anneau commutatif unitaire ;

• (R[X],+,×) (l’ensemble des polynˆomes `a coefficients r´eels) est un an- neau commutatif unitaire, ses ´el´emenst neutres sont les polynˆomes constants 0 et 1 ;

• (L(E),+,◦) (l’ensemble des endomorphismes d’un R-espace vectoriel E) est un anneau unitaire, ses ´el´ements neutres sont l’application nulle et l’identit´e. Il n’est pas commutatif en g´en´eral.

Donnons quelques propri´et´es imm´ediates des anneaux.

Proposition 3.3. Soit (A,+,·) un anneau.

(i) Pour tout x∈A, on a 0Ax=x0A= 0A; 21

(22)

22 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS (ii) Pour tout x, y ∈A, x(−y) = (−x)y=−xy1

D´emonstration. (i) On a (0A+ 0A)x = 0Ax et (0A+ 0A)x= 0Ax+ 0Ax par distributivit´e. Donc 0Ax= 0Ax+ 0Ax et par simplification (on ajoute −0Ax aux deux membres), 0Ax= 0A. Mˆeme chose pour x0A = 0A.

(ii) On ax(y−y) = x0A= 0Aoar le point pr´ec´edent. Mais par distributivit´e, x(y−y) = xy+x(−y). On a donc xy+x(−y) = 0A d’o`u x(−y) = −xy.

Mˆeme chose pour (−x)y =−xy.

Proposition 3.4. Soit (A,+,·) un anneau unitaire. Soit A× l’ensemble des

´el´ements inversibles de A pour la loi ·. Alors (A×,·) est un groupe.

D´emonstration. A× est non vide car il contient 1A (qui est son propre in- verse). Soient x, y ∈ A× et soient x−1, y−1 leurs inverses pour·. Alors, par associativit´e, (xy)(y−1x−1) =x(yy−1)x−1 =x1Ax−1 =xx−1 = 1A. De mˆeme (y−1x−1)(xy) = 1A. Ceci prouve quexy ∈A× d’inverse y−1x−1 pour la loi ·.

La restriction de·`aA×reste associative. L’´el´ement 1Aest neutre pour·dans A donc a fortiori dans A×. Enfin, par d´efinition de A× tout ´el´ement admet un inverse pour · (qui est n´ecessairement lui-mˆeme dans A×).

Remarque 3.5. Si A est commutatif, ce groupe est ´evidemment ab´elien.

Exercice 3.6. D´eterminer A× dans les cas suivants.

1) (A,+,·) = (Z,+,×) 2) (A,+,·) = (Q,+,×) 3) (A,+,·) = (R,+,×) 4) (A,+,·) = (R[X],+,×)

Soit (A,+,·) un anneau. Soient x ∈ A et n ∈ Z. Comme d´ej`a vu, on noteranx =x+x+· · ·+x (n fois x) sin > 0, 0x= 0A etnx =−n(−x) si n <0.

Proposition 3.7. Soit(A,+,·)un anneau. Soientx, y ∈A tels quexy=yx et n un entier ≥1. On a alors la formule du binˆome de Newton :

(x+y)n=

n

X

i=0

n i

xiyn−i.

1. Ici−xesigne l’inverse dexpour la lci +. On parle plutˆot dans ce contexte d’oppos´e dex

(23)

3.1. ANNEAUX 23 D´emonstration. Par r´ecurrence sur n ≥ 1. La formule est vraie pour n = 1 car (x+y)1 =x+y. Supposons la vraie pour n≥1. Alors

(x+y)n+1 = (x+y)(x+y)n

= (x+y)

n

X

i=0

n i

xiyn−i

=

n

X

i=0

n i

xi+1yn−i+

n

X

i=0

n i

xiyn+1−i

=

n+1

X

j=1

n j−1

xjyn+1−j +

n

X

j=0

n j

xjyn+1−j

= xn+1+yn+1+

n

X

j=1

n j−1

+

n j

!

xjyn+1−j

= xn+1+yn+1+

n

X

j=1

n+ 1 j

xjyn+1−j

=

n+1

X

j=0

n+ 1 j

xjyn+1−j

et la formule est vraie `a l’ordre n+ 1. Qu’a-t-on fait ? Ligne 2, on s’est servi de l’hypoth`ese de r´ecurrence. Ligne 3, on a distribu´e en se servant du fait que x et y commutent (c’est l`a qu’intervient cette hypoyh`ese). Ligne 4, on a proc´ed´e `a un changement d’indice dans la premi`ere somme (j = i+ 1).

Ligne 5, on a regroup´e en excluant les termes extrˆemes. Ligne 6, on a utilis´e la formule du triangle de Pascal : j−1n

+ nj

= n+1j

(pour 1≤j ≤n).

Corollaire 3.8. Dans un anneau commutatif(A,+,·), la formule est exacte pour tout x, y ∈A.

D´efinition 3.9. Soit (A,+,·) un anneau. On dit que A est int`egre s’il est non r´eduit `a{0A} et si

xy= 0A⇐⇒x= 0A ou y= 0A.

Si A non r´eduit `a {0A} n’est pas int`egre, il existe x, y ∈ A diff´erents de 0A v´erifiant xy= 0A. On dit alors que x ety sont des diviseurs de z´ero.

Remarque 3.10. Certains auteurs imposent qu’un anneau int`egre soit com- mutatif.

(24)

24 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS Proposition 3.11. Soit (A,+,·) un anneau int`egre. Soit a ∈ A, a 6= 0A. Alors si x, y ∈A v´erifient ax=ay (ou xa=ya) on a x=y.

D´emonstration. Siax=ay, on a ax−ay= 0A d’o`uax+a(−y) = 0A par la proposition 3.3. On en d´eduit par distributivit´e que a(x−y) = 0A. OrA est int`egre et a 6= 0A. N´ecessairement x−y = 0A et la conclusion. Mˆeme chose pourxa=ya.

Exemple 3.12. Revenons aux anneaux vus plus haut.

• (Z,+,×) est int`egre ;

• (R[X],+,×) est int`egre ;

• Si dimE ≥2, (L(E),+,◦) n’est pas int`egre. Exemple avec dimE = 2 : soit (i, j) une base de E. Soit f ∈ L(E) d´efinie par f(i) = 0, f(j) =i.

Alorsf ◦f = 0 et pourtant f est non nulle.

3.2 L’exemple “cryptographique” Z /n Z

Th´eor`eme 3.13. Soit n > 1 un entier. Alors Z/nZ muni des lois + et × d´efinies dans le chapitre pr´ec´edent, est un anneau commutatif unitaire.

D´emonstration. Rappelons que comme la relation de congruence modulo n est compatible avec les lois + et × de Z, on peut licitement d´efinir sur Z/nZ (l’ensemble des classes pour cette relation) des lois + et × par : cl(x)+cl(y) =cl(x+y) et cl(x)×cl(y) =cl(x×y). Il reste `a v´erifier que muni de ces lois Z/nZ est bien un anneau commutatif. (Z/nZ,+) est un groupe ab´elien car

• Il est non vide (cl(0)∈Z/nZ) ;

• + est une lci associative : cl(x) + (cl(y)+cl(z)) =cl(x)+cl(y+z) = cl(x+ (y+z)) =cl((x+y) +z) =cl(x+y)+cl(z) = (cl(x)+cl(y))+cl(z).

• + est commutative : cl(x)+cl(y) =cl(x+y) =cl(y+x) =cl(y)+cl(x).

• cl(0) est ´el´ement neurtre : cl(x)+cl(0) =cl(x+ 0) =cl(x).

• cl(x) admet pour inverse cl(−x) : cl(x)+cl(−x) =cl(x−x) =cl(0).

La loi×est associative : comme pour + cette propri´et´e est une cons´equence de l’associativit´e de × dans Z (remplacer + par× dans ce qui pr´ec`ede).

La loi×est distributive par rapport `a + : mˆeme chose, c’est une cons´equence directe de la distributivit´e de ×par rapport `a + dans Z.

Enfin cl(1) est neutre pour× et l’anneau est unitaire.

Remarque 3.14. Ceci est encore valable pour n= 1 (l’anneau est l’anneau trivial {cl(0)}), n = 0 (l’anneau est Z) et n ≤ 0 (car Z/(−n)Z = Z/nZ).

Mais comme d´ej`a dit plus haut, les casn = 0 ou 1 sont peu int´eressants.

(25)

3.3. ANNEAUX PRODUITS 25 On peut se demander si Z/nZ est int`egre.

Proposition 3.15. Sin >1n’est pas premier(Z/nZ,+,×)n’est pas int`egre.

D´emonstration. Si n n’est pas premier il existe des entiers a et b v´erifiant 1 < a, b < n tels que n = ab. On a alors : cl(a) 6=cl(0), cl(b) 6=cl(0) et cl(a)×cl(b) =cl(ab) =cl(n) =cl(0). On a bien deux ´el´ements non nuls de produit nul, i.e. deux diviseurs de z´ero.

Remarque 3.16. Nous verrons plus loin que la r´eciproque est ´egalement vraie et que Z/nZ muni des lois + et × est int`egre si et seulement si n est premier. Ce sera mˆeme un corps.

Exercice 3.17. D´eterminer (Z/7Z)× et (Z/12Z)×.

3.3 Anneaux produits

Proposition 3.18. Soient (A,+,·) et (B,+,·) deux anneaux (on note de la mˆeme fa¸con leurs lois). On munit A× B des lois ⊕ et ⊗ d´efinies par (a, b)⊕(a0, b0) = (a+a0, b+b0)et(a, b)⊗(a0, b0) = (aa0, bb0). Alors(A×B,⊕,⊗) est un anneau. SiA etB sont commutatifs,A×B l’est aussi. SiA etB sont unitaires A×B l’est aussi de neutre (1A,1B) pour ⊗ et alors (A×B)× = A××B×. L’anneau A×B est appel´e anneau produit de A par B.

D´emonstration. El´´ ementaire. `A faire en exercice.

Remarque 3.19. SiAetB sont non r´eduits `a{0A}et{0B}, l’anneauA×B n’est pas int`egre. En effet, soit a∈A\ {0A}etb∈B\ {0B}, alorsx= (a,0B) et y = (0A, b) sont distincts de (0A,0B) (le neutre de A ×B pour ⊕) et v´erifient x⊗y= (0A,0B).

Remarque 3.20. On ´etend sans peine cette construction `a un produit den anneaux o`u n est un entier sup´erieur `2.

3.4 Id´ eaux

Pour simplifier, mˆeme si ce n’est pas indispensable, nous supposerons maintenant que tous les anneaux consid´er´es sont commutatifs.

D´efinition 3.21. Soit (A,+,·) un anneau commutatif. On appelle id´eal de A tout sous-ensemble non vide de A v´erifiant

(i) (I,+) est un sous-groupe de (A,+) ;

(26)

26 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS (ii) Pour tout x ∈ I et tout a ∈ A, xa ∈ I (propri´et´e d’absorption). On

peut l’´ecrire : pour tout x∈I, xA⊆I.

Remarquons d’abord que tout id´eal I deAcontient 0A car c’est un sous- groupe de (A,+).

Exemple 3.22. Exemples ´el´ementaires.

• {0A} etA sont des id´eaux de A;

• 2Zl’ensemble des entiers pairs est un id´eal de (Z,+,×).

Proposition 3.23. Soient (A,+,×) un anneau commutatif unitaire etI un id´eal de A. Alors I =A si et seulement si 1A ∈I.

D´emonstration. siI =Aon a ´evidemment 1A∈I. R´eciproquement si 1A ∈I, la propri´et´e (ii) implique que pour touta∈A,a= 1Aa∈I. On a doncA ⊆I, d’o`u I =A.

Th´eor`eme 3.24. Les id´eaux de (Z,+,×) sont les nZ = {nk; k ∈ Z} o`u n∈Z.

D´emonstration. Soit n ∈Z. Montrons que nZ est bien un id´eal de Z. L’en- semble nZ est un sous-groupe de (Z,+). En effet :

• nZ est non vide (0∈nZ) ;

• Soient x, y ∈ nZ. Il existe k, l ∈ Z tels que x = nk, y = nl. Alors x−y=nk−nl=n(k−l)∈nZ.

La proposition 2.41 implique le r´esultat. Reste `a montrer la propri´et´e d’ab- sorption. Soit x ∈ nZ et a ∈ Z. Il existe k ∈ Z tel que x = nk. Par suite, xa= (nk)a =n(ka)∈nZ.

Montrons maintenant que tout id´eal I de (Z,+,×) est de cette forme. Soit I un id´eal deZ. Si I ={0}, on a I = 0Z. Supposons maintenant I 6={0}. Il existex6= 0 dans I. Comme I est un sous-groupe de (Z,+), −x∈I et donc

|x| ∈ I. L’ensemble I contient donc au moins un entier > 0. Soit n le plus petit entier > 0 appartenant `a I. Comme n ∈ I, la propri´et´e d’absorption implique que nZ ⊆ I. Montrons que I ⊆ nZ et on aura alors I = nZ. Soit x ∈ I. Faisons la division euclidienne (dans Z) de x par n > 0. Il existe q, r ∈ Z tels que x = nq +r avec 0 ≤ r < n. Comme n ∈ I la propri´et´e d’absorption implique quenq ∈I et commex∈I, on a x−nq ∈I (I est un sous-groupe additif de Z). On a doncr ∈I avec 0≤r < n. Comme n est le plus petit ´el´ement >0 deI, on a n´ecessairement r= 0 etx=nq ∈nZ. Ceci prouve que I ⊆nZ et conduit `a la conclusion.

Remarque 3.25. On peut ˆetre plus pr´ecis. Si I est un id´eal de Z, il existe un unique n ≥ 0 tel que I = nZ. C’est clair si I = {0} car seul n = 0

(27)

3.5. ANNEAUX QUOTIENTS 27 convient. Sinon, par la preuve qui pr´ec`ede, on sait qu’il existe n > 0 tel que I =nZ. Supposons que I = mZ o`u m ≥0. N´ecessairement m >0. De plus n∈I =mZ⇒m |n etm ∈I =nZ⇒n|m. Seule possibilit´e : m=n.

Exercice 3.26. Soit (A,+,·) un anneau commutatif. Soit a ∈ A. Montrer que I =aA ={ax; x∈A} est un id´eal deA. Un tel id´eal est dit principal.

D´efinition 3.27. Un anneau commutatif dont tous les id´eaux sont princi- paux et dit principal. Ainsi Zest un anneau principal.

Exercice 3.28. Soient (A,+,·) un anneau commutatif, I etJ deux id´eaux deA.

1) Montrer queI ∩J est un id´eal de A (voir exercice 2.43).

2) D´eterminer 4Z∩6Z.

3) Donner un exemple dans lequel I∪J n’est pas un id´eal deA. On pourra prendreA=Z.

4) Montrer queI +J ={i+j; i∈I, j ∈J} est un id´eal deA.

5) D´eterminer 4Z+ 6Z.

3.5 Anneaux quotients

Th´eor`eme 3.29. Soit (A,+,·) un anneau commutatif et I un id´eal de A.

Soit R la relation d´efinie sur A par : xRy ⇐⇒ x−y ∈ I. Alors R est une relation d’´equivalence.

D´emonstration. La relation R est r´eflexive. En effet 0A/inI =⇒ xRx pour tout x ∈ A. La relation R est sym´etrique car si xRy, on a x −y ∈ I ce qui implique −(x−y)∈ I car I est un sous groupe additif de A. Mais cela implique y−x ∈ I, c’est-`a-dire yRx. Enfin R est transitive car si xRy et yRz, on ax−y∈I,y−z ∈I et comme I est un sous-groupe additif de A, (x−y) + (y−z)∈I. Ceci implique x−z ∈I et xRz.

Remarque 3.30. Quelques remarques.

• On a d´ej`a rencontr´e une telle situation : I = nZ est un id´eal de Z et la relation R du th´eor`eme pr´ec´edent n’est autre que la relation de congruence modulo n.

• On ne s’est servi que du fait queI est un sous-groupe de A pour la loi +. Pour le moment la propri´et´e d’absorption n’est pas intervenue.

Proposition 3.31. La relation R pr´ec´edemment d´efinie est compatible avec les lois de l’anneau A.

(28)

28 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS D´emonstration. Elle est compatible avec +. Supposons xRy et zRt. On a x−y ∈I,z−t∈I et commeI est un sous-groupe de (A,+) on a (x−y) + (z−t)∈I. On en d´eduit (x+z)−(y+t)∈I et doncx+z R y+t.

Elle est compatible avec la seconde loi. SupposonsxRyetzRt. On ax−y ∈I, z−t ∈ I. Or xz−yt = (x−y)z +y(z−t). Mais la propri´et´e d’absorption implique (x−y)z ∈I ety(z−t)∈I. CommeI est un sous-groupe de (A,+) on en d´eduit xz−yt∈I, d’o`uxz R yt.

Qui dit relation d’´equivalence R sur A dit classes d’´equivalence. On va donc maintenant s’int´eresser `a l’ensemble des classes A/R que l’on notera A/I, comme on avait not´e Z/nZ l’ensemble des classes pour la relation de congruence modulo n. En outre, comme la relation est compatible avec les lois, ces derni`eres induisent sur A/I de nouvelles lois que l’on notera de mani`ere identique. Nous avons vu (th´eor`eme 3.13) que (Z/nZ,+,×) est un anneau commutatif unitaire (si n > 1). G´en´eralisons ce th´eor`eme. On sait queR est compatible avec + et·et que l’on peut d´efinir licitement deux lois + et · sur A/I par cl(x)+cl(y) =cl(x+y) et cl(x)cl(y) =cl(xy). Munissons A/I de ces lois.

Th´eor`eme 3.32. Soit (A,+,·) un anneau commutatif et soit I un id´eal de A. Alors, A/I est un anneau commutatif, unitaire si A l’est.

D´emonstration. A faire en exercice. La preuve est identique `` a celle du th´eor`eme 3.13.

3.6 Morphismes d’anneaux

D´efinition 3.33. Soient (A,+,·) et (B,+,·) deux anneaux (on note leurs lois de la mˆeme mani`ere pour all´eger les notations). On appelle morphisme d’anneauxde A dans B toute applicationf :A−→B telle que

(i) f(x+y) =f(x) +f(y) pour tout x, y ∈A; (ii) f(xy) = f(x)f(y) pour tout x, y ∈A.

Si en outre A et B sont unitaires, f est dit morphisme d’anneaux unitaires sif(1A) = 1B.

Exemple 3.34. Quelques exemples.

• f(x) = 0B pour tout x∈A;

• f(x) = x pour tout x de A est un morphisme de A dans A (on parle d’endomorphisme quand B =A) ;

• SiI est un id´eal deAet siB =A/I, l’applications:A−→A/I d´efinie par s(x) = cl(x) est un morphisme d’anneaux surjectif.

(29)

3.6. MORPHISMES D’ANNEAUX 29 Proposition 3.35. Soient (A,+,·) et(B,+,·) deux anneaux etf :A −→B un morphisme d’anneaux. Alors

(i) f(0A) = 0B;

(ii) Si x∈A, f(−x) = −f(x);

(iii) Si A, B et f sont unitaires et x∈ A est inversible d’inverse y pour ·, alors f(x) est inversible pour · dans B, d’inverse f(y);

(iv) Si n ∈ Z, x ∈ A, f(nx) = nf(x) (avec la notation d´ej`a vue : nx = x+x+· · ·+x (n fois x) si n >0, 0x = 0A si x∈ A et 0B si x ∈B, nx=−n(−x) si n <0) ;

(v) f(A) l’image de A par f, muni des lois de B a une structure d’anneau (on dit que f(A) est un sous-anneau de B).

D´emonstration. (i) On a f(0A+ 0A) =f(0A). Mais f est un morphisme et f(0A+ 0A) = f(0A) +f(0A) d’o`uf(0A) +f(0A) =f(0A). En ajoutant−f(0A) aux deux membres de l’´egalit´e on obtient f(0A) = 0B.

(ii) f(−x) +f(x) = f(x−x) = f(0A) =f(0B) par le point pr´ec´edent, d’o`u f(−x) = −f(x).

(iii) On a xy = yx = 1A, d’o`u f(xy) = f(yx) = f(1A). Comme f est un morphisme unitaire on a : f(x)f(y) =f(y)f(x) = 1B et f(x) est inversible d’inverse f(y).

(iv) On voit (par d´efinition de f(nx) si n < 0) qu’il suffit de le d´emontrer pourn ≥0 et cela se d´emontre sans peine par r´ecurrence surn.

(v) f(A),+) est un groupe ab´elien. En fait c’est un sous-groupe de (B,+) En effet,f(A) est non vide car il contientf(0A). Soientx, y ∈f(A), il existe a, b∈Atels que x=f(a) ety=f(b). Alors en utilisant le point (ii) et le fait quefest un morphisme,x−y=f(a)−f(b) = f(a)+f(−b) = f(a−b)∈f(A).

La proposition 2.41 permet de conclure.

La loi·est bien interne. En effet, soient x, y ∈f(A), il existea, b∈Atels que x = f(a) et y = f(b). Alors comme f est un morphisme, xy = f(a)f(b) = f(ab) ∈ f(A). La loi · est associative et distributive par rapport `a + dans f(A) car elle l’est dansB.

Remarque 3.36. SiA est commutatif, f(A) l’est aussi, mˆeme si B ne l’est pas : f(a)f(b) = f(ab) =f(ba) = f(b)f(a).

D´efinition 3.37. Soient (A,+,·), (B,+,·) deux anneaux et f : A −→ B un morphisme d’anneaux. Si f est bijectif on dit que f est un isomorphisme d’anneauxet que B estisomorphe `a A.

Proposition 3.38. Soient (A,+,·), (B,+,·) deux anneaux et f : A −→ B un isomorphisme d’anneaux. Alors

(30)

30 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS (i) Si A est unitaire, B l’est aussi etf(1A) = 1B. De plus si x∈A on a

x∈A×⇔f(x)∈B×;

(ii) Si A est int`egre, B est int`egre ;

(iii) La bijection r´eciproque de f, f−1 : B −→ A est un isomorphisme d’anneaux. Ainsi A est isomorphe `a B.

(iv) Soit C un anneau isomorphe `a B, alors il est isomorphe `a A.

D´emonstration. (i) Pour tout x ∈ A, on a f(x) = f(1Ax) = f(1A)f(x).

Comme f est bijective, en particulier surjective, pour tout y ∈ B il existe x∈Atel quey=f(x). On a donc : pour touty ∈B,y=f(1A)y. On prouve de mˆeme que pour touty∈B,y=yf(1A). Ceci prouve que f(1A) est neutre pour·dansB. AinsiB est unitaire d’´el´ement neutre 1B =f(1A) (on rappelle qu’un ´el´ement neutre s’il existe est unique). Par ailleurs, x∈A× ⇒ ∃y∈A tel quexy= 1AOn en d´eduitf(x)f(y) = f(xy) = f(1A) = 1B etf(x)∈B×. R´eciproquement si f(x) ∈ B×, il existe z ∈ B tel que f(x)z = 1B =f(1A).

Soit y ∈ A l’unique ant´ec´edent de z par f. On a f(x)f(y) = f(1A) d’o`u f(xy) = f(1A) et comme f est injective, xy= 1A. On a bien x∈A×.

(ii) Comme A n’est pas r´eduit `a {0A}, il compte au moins deux ´el´ements, et B aussi car ils sont en bijection et donc B est non r´eduit `a {0B}. Soient x, y ∈ B tels que xy = 0B. Comme f est bijective donc surjective, il existe a, b ∈ A tels que f(a) = x et f(b) = y. On a donc f(a)f(b) = 0B = f(0A) d’o`u f(ab) = f(0A). Mais f est bijective, donc injective et cela implique ab= 0A. CommeA est int`egre, aoub = 0A d’o`uf(a) ouf(b) =f(0A) = 0B. Doncx ou y= 0B.

(iii) L’application f−1 est bijective. Soient u, v ∈ B et soient x, y ∈ A tels que u = f(x), v = f(y). On a x = f−1(u), y = f−1(v). Alors f(x+y) = f(x) +f(y) =u+v d’o`ux+y=f−1(u+v) etf−1(u) +f−1(v) = f−1(u+v).

De mˆeme f(xy) = f(x)f(y) = uv d’o`u xy = f−1(uv) et f−1(u)f−1(v) = f−1(uv). L’application f−1 est donc un morphisme bijectif c’est-`a-dire un isomorphisme d’anneaux de B vers A.

(iv) On note les lois de C, + et ·. Soit g : B −→ C un isomorphisme d’anneaux. L’applicationg◦f :A−→Ccomme compos´ee de deux bijections est une bijection deA vers C. En outre, comme f etg sont des morphismes d’anneaux, pour tout x, y ∈ A, on a g◦f(x+y) = g(f(x+y)) = g(f(x) + f(y)) = g(f(x)) +g(f(y)) = g ◦ f(x) +g ◦f(y). De mˆeme, g ◦f(xy) = g◦f(x)g◦f(y). L’application g◦f est un isomorphisme d’anneaux deAvers C et C est isomorphe `a A.

La propri´et´e de sym´etrie (ii) permet de parler d’anneaux isomorphes.

(31)

3.7. CORPS 31 D´efinition 3.39. Soient (A,+,·), (B,+,·) deux anneaux et f :A −→B un morphisme d’aaneaux. On appellenoyau def et on note kerf l’ensemble

kerf ={x∈A; f(x) = 0B}.

Proposition 3.40. Soient (A,+,·), (B,+,·) deux anneaux et f : A −→ B un morphisme d’anneaux. Supposons que A soit commutatif. Alors kerf est un id´eal de A.

D´emonstration. kerf est non vide car il contient 0A. Soient x, y ∈kerf. On a f(x−y) = f(x) +f(−y) = f(x)−f(y) = 0A−0A = 0A, ce qui prouve que x −y ∈ kerf. On en d´eduit par la proposition 2.41 que kerf est un sous-groupe de (A,+). Soient x ∈ kerf, a ∈ A. On a f(xa) = f(x)f(a) = 0Af(a) = 0A. Ainsi xa∈kerf et la propri´et´e d’absorption est v´erifi´ee.

Th´eor`eme 3.41. Soient (A,+,·), (B,+,·)deux anneaux et f :A−→B un morphisme d’anneaux. Supposons que A soit commutatif. Alors les anneaux A/kerf et f(A) sont isomorphes.

D´emonstration. On sait d´ej`a que kerf est un id´eal deAet donc queA/kerf est un anneau. De mˆeme on a vu que f(A) est un anneau. Consid´erons l’application φ : A/kerf −→ f(A) d´efinie comme suit. Soit α ∈ A/kerf. Soit x ∈ A tel que α =cl(x). `A α on associe φ(α) = f(x). Cette d´efinition est licite car si y ∈ A v´erifie de mˆeme α =cl(y), on a y−x ∈ kerf d’o`u f(y −x) = 0B ce qui implique f(y) = f(x). L’image obtenue est donc ind´ependante du choix de x.

Montrons d’abord queφest un morphisme d’anneaux. Soientα, β ∈A/kerf. Soient x, y ∈ A tels que cl(x) = α et cl(y) = β. On a φ(α+β) = φ(cl(x) + cl(y)) =φ(cl(x+y)) =f(x+y) =f(x) +f(y) =φ(α) +φ(β). De mˆeme on a φ(αβ) =φ(α)φ(β).

Reste `a ´etablir que le morphisme φ est bijectif. Mais il est surjectif car si y∈f(A), il existex∈A tel que y =f(x) =φ(cl(x)). Et il est injectif car si φ(cl(x)) =φ(cl(y)), on af(x) =f(y) d’o`uf(y−x) = 0B. Mais ceci implique y−x∈kerf donc cl(x) =cl(y).

3.7 Corps

D´efinition 3.42. Un anneau (K,+,·) est un corps s’il est commutatif, non r´eduit `a {0K} , unitaire, et tel que tout ´el´ement x 6= 0K est inversible pour la loi ·.

Exemple 3.43. Exemples et contre-exemples.

(32)

32 CHAPITRE 3. ANNEAUX, CORPS

• Muni des lois usuelles, Z n’est pas un corps (2 n’a pas d’inverse pour

×), maisQ est un corps.

• Munis des lois usuelles,R etC sont des corps.

• (Z/2Z,+,×) est un corps (c’est un anneau et le seul ´el´ement non nul est cl(1) qui est son propre inverse pour ×).

• (Z/4Z,+,×) n’est pas un corps car cl(2) n’a pas d’inverse pour × : quand on multiplie cl(2) par cl(i) (0≤i≤3) on obtient respectivement cl(0), cl(2), cl(0), cl(2) mais jamais cl(1).

Exercice 3.44. Montrer que dans un corps (K,+,·) il n’y a que deux id´eaux, K et{0K}.

Remarque 3.45. Dans un corps, il n’y a pas de diviseur de z´ero. Supposons en effet quexy = 0K avecx6= 0K ety6= 0K. CommeK est un corpsyadmet un inverse z pour ·. On a alors (xy)z = 0K et par associativit´e x(yz) = 0K. Mais comme yz = 1K, on obtient x = 0K ce qui est absurde. Un corps est donc un anneau int`egre.

Par cons´equent, comme corollaire de la proposition 3.15 on a :

Proposition 3.46. Soit un entiern >1. Sinn’est pas premier,(Z/nZ,+,×) n’est pas un corps.

On verra plus loin que si n est premier, Z/nZ est un corps. La condition est donc n´ecessaire et suffisante.

Exercice 3.47. V´erifier que (Z/11Z,+,×) est un corps.

Proposition 3.48. Soit(K,+,·)un corps. Alors (K\ {0K},·)est un groupe ab´elien.

D´emonstration. C’est une cons´equence de la proposition 3.4 et de la d´efinition d’un corps : ici on a K× =K\ {0K}.

D´efinition 3.49. Soient (K,+,·) et (L,+,·) deux corps. Unmorphisme de corps de K vers L est un morphisme d’anneaux unitaires de K vers L. S’il est bijectif, on parle d’isomorphisme de corps deK vers L.

Proposition 3.50. Soient(K,+,·)et(L,+,·)deux corps etf un morphisme de corps de K vers L. Alors pour tout x 6= 0A, x est inversible dans K d’inverse x−1 et f(x) est inversible pour · dans L, d’inverse f(x−1).

D´emonstration. C’est une cons´equence directe de la d´efinition d’un corps et du point (iii) de la proposition 3.35.

(33)

Chapitre 4

Premi` eres applications ` a Z et Z /n Z

4.1 Pgcd et ppcm dans Z

On a vu que (Z,+,×) et (Z/nZ,+,×) sont des anneaux commutatifs unitaires. On a ´egalement vu que Z est principal, i.e. que les id´eaux de Z sont de la forme kZ o`u k ∈ Z (voir Th´eor`eme 3.24). On a mˆeme pr´ecis´e que si I est un id´eal de Z, il existe un unique n ≥ 0 tel que I = nZ (voir Remarque 3.25). On sait de plus que si I et J sont des id´eaux d’un anneau commutatif A, alors I+J = {i+j; i∈ I, j ∈ J} et I ∩J sont des id´eaux deA (voir exercice 3.28).

D´efinition 4.1. Soient a, b∈Z.

(i) On appelle pgcdde aet b (et on note pgcd(a, b)) l’unique c≥0 tel que aZ+bZ=cZ;

(ii) On appelle ppcm de a et b (et on note ppcm(a, b)) l’unique d ≥ 0 tel que aZ∩Z=dZ;

Exemple 4.2. Pour touta∈Z, pgcd(a,0) =a, ppcm(a,0) = 0, pgcd(a,1) = 1 et ppcm(a,1) = a. Si pgcd(a, b) = 1 on dit que a et b sont premiers entre eux.

Proposition 4.3. Soient a, b∈Z et soit c∈Z, c≥0. Alors

pgcd(a, b) =c⇔c|a, c|b et ∃r, s∈Z tels que c=ra+sb.

En particulier

pgcd(a, b) = 1⇔ ∃r, s∈Z tels que 1 =ra+sb.

33

(34)

34 CHAPITRE 4. PREMI `ERES APPLICATIONS `A ZET Z/NZ D´emonstration. La seconde ´equivalence est une cons´equence directe de la premi`ere car 1|x pour toutx∈Z. Montrons donc la premi`ere ´equivalence.

(⇒) Comme cZ =aZ+bZ et commea = 1×a+ 0×b ∈ aZ+bZ, on tire a∈cZ d’o`u c|a. Mˆeme chose pour c|b. Commec∈cZ=aZ+bZ, il existe r, s∈Z tels que c=ra+sb.

(⇐) Comme il existe r, s ∈ Z tels que c = ra+sb, on voit que c ∈ aZ+ bZ =pgcd(a, b)Z d’o`u pgcd(a, b) | c. Mais c | a et c | b, et comme il existe u, v ∈Ztels que pgcd(a, b) = ua+vb(premi`ere partie),c|pgcd(a, b). Comme cet pgcd(a, b) sont ≥0, on a forc´ement c=pgcd(a, b).

Un relation de la forme pgcd(a, b) =ra+sbest appel´eerelation de B´ezout.

Exercice 4.4. Soient a, b∈Z et soit c∈Z, c≥0. Montrer que

pgcd(a, b) =c⇔ ∃a0, b0 ∈Ztels que a =a0c, b=b0cet pgcd(a0, b0) = 1.

Th´eor`eme 4.5 (lemme de Gauss). Si a, b, c∈ Z v´erifient pgcd(a, b) = 1 et a|bc ,alors a|c.

D´emonstration. Il existe r, s ∈ Z tels que ra+sb = 1 et k ∈ z tel que ka =bc. On en d´eduit rac+sbc =c d’o`u rac+ska =c et a(rc+sk) = c.

Ainsia|c.

4.2 Inversibilit´ e dans Z /n Z

Pour ´ecarter les cas triviaux, dans ce qui suit on supposen ≥2.

Th´eor`eme 4.6. Soit x∈Z. Notons x la classe de x dans Z/nZ. Alors x∈(Z/nZ)×⇔pgcd(x, n) = 1.

D´emonstration.

x∈(Z/nZ)× ⇔ ∃y∈Z tel quex×y= 1

⇔ ∃y∈Z tel que xy−1 = 0

⇔ ∃y∈Z tel que n|xy−1

⇔ ∃y, k ∈Z tel que kn=xy−1

⇔ ∃y, k ∈Z tel que xy−kn= 1

⇔ pgcd(x, n) = 1

(35)

4.3. FERMAT, EULER 35 Remarque 4.7. Si on a une relation de B´ezout rx+sn = 1, dans Z/nZ, x est inversible et son inverse est ´evidemment r. Il existe un algorithme qui permet de calculer le pgcd de deux entiers et de trouver une relation de B´ezout du type pgcd(a, b) = ra+sb, c’est l’algorithme d’Euclide ´etendu que l’on reverra en cours. Cet algorithme permet donc de calculer les inverses des

´el´ements de (Z/nZ)×.

Corollaire 4.8. Z/nZ est un corps si et seulement si n est premier.

D´emonstration. On a d´ej`a vu que siZ/nZest un corps,nest premier (Propo- sition 3.46). R´eciproquement, supposons que n soit premier. Soit α∈ Z/nZ avec α 6= 0. Alors il existe 0 < x < n tel que α = x. Mais n ´etant premier, pgcd(x, n) = 1 et par le th´eor`eme pr´ec´edent, α est inversible.

4.3 Fermat, Euler

Voyons maintenant comment d´emontrer de fa¸con ´el´egante le petit th´eor`eme de Fermat.

Th´eor`eme 4.9 (Fermat). Soit p un nombre premier et soit a∈Z. Alors (i) p|ap−a (ou encore ap ≡a modp) ;

(ii) Si p-a, alors p|ap−1−1 (ou encore ap−1 ≡1 modp).

D´emonstration. En termes de classes dans Z/pZ cela se formule de la fa¸con suivante :

(i) ap =a;

(ii) Sia 6= 0, alors ap−1 = 1.

Supposons d’abord a6= 0. Alors comme Z/pZest un corps, par le pr´ec´edent corollaire, a ∈ (Z/pZ)× qui est un groupe (multiplicatif) de cardinal p−1.

Le Corollaire 2.46 indique que l’ordrer ≥1 deadans ce groupe divise p−1.

Il existe donc k ∈ N tel que p−1 = kr. Comme ar = 1, en ´elevant `a la puissance k on obtientap−1 = 1, d’o`u (ii).

Pour obtenir (i) il suffit de multiplier (ii) paraquanda 6= 0, le r´esultat ´etant trivial quand a= 0.

Exercice 4.10. Quel est le reste de la division euclidienne de 3160002 par 17 ? Exercice 4.11. D´emontrer le point (ii) du petit th´eor`eme de Fermat en calculant de deux fa¸con diff´erentes a×2a× · · · ×(p−1)a.

Voyons maintenant comment g´en´eraliser ce th´eor`eme si l’on s’affranchit de la condition p premier.

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