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Submitted on 1 Jan 1963
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Recherches théoriques sur l’ionisation des atomes en couche interne. - I. Etude des ions Al par la méthode du
champ self-consistant
A. Sureau, G. Berthier
To cite this version:
A. Sureau, G. Berthier. Recherches théoriques sur l’ionisation des atomes en couche interne. - I. Etude des ions Al par la méthode du champ self-consistant. Journal de Physique, 1963, 24 (9), pp.672-676.
�10.1051/jphys:01963002409067200�. �jpa-00205547�
672
RECHERCHES THÉORIQUES SUR L’IONISATION DES ATOMES EN COUCHE INTERNE.
I. ÉTUDE DES IONS Al PAR LA MÉTHODE DU CHAMP SELF-CONSISTANT.
Par A. SUREAU et G. BERTHIER,
Laboratoire de Chimie Physique et Laboratoire de Chimie Théorique de la Faculté des Sciences de Paris.
Résumé.
2014Les solutions des équations de Hartree-Fock pour
uncertain nombre de confi-
gurations dérivant de l’ion Al+
+ +ont été calculées avant et après arrachement d’un électron de la couche K, afin d’étudier les répercussions d’une ionisation interne
surla structure électronique
d’un atome. Les potentiels d’ionisation obtenus comme différence des énergies totales de l’état initial et de l’état final sont confrontés avec les valeurs résultant de l’application du théorème de
Koopmans à la fonction d’onde du premier état, et comparés avec les données de spectroscopie X
et optique. Les variations de l’énergie d’ionisation en fonction de l’occupation de la couche élec-
tronique L sont examinées.
Abstraet.
2014Hartree-Fock equations for some configurations related to the ion Al3+ are solved with
oneand two electrons
onthe K-shell, in order to study the effects of
aninner ionization
onatomic structures. Ionization potentials calculated by subtracting total energies obtained for the initial state and for the final one, and those given by the
wavefunction for the initial state
according to Koopmans’ theorem, are compared with X-ray and optical levels. Ionization energy
change with the number of L-shell electrons is discussed.
LE JOURNAL
DEPHYSIQUÉ TOME 24,
SEPTEMBRE1968,
Dans le cas d’atomes un peu complexes, la mé-
thode du champ self-consistant de Hartree-Fock reste encore le meilleur procédé pour obtenir des fonctions d’onde suffisamment précises. Depuis le
travail déjà ancien de Kennard et Ramberg [1], il
ne semble pas que la structure électronique
d’atomes ionisés en couche interne ait fait l’objet
de calculs spécifiques. Certains auteurs tiennent compte de l’arrachement d’un électron sur la couche K en faisant intervenir des constantes d’écran appropriées [2], ou bien en assimilant les fonctions d’onde de l’ion à celle de l’atome de numéro atomique immédiatement supérieur [3].
Mais le plus souvent on construit directement la fonction d’onde totale de l’ion à partir de celle du
système à couches complètes dont il provient par enlèvement d’électrons. Cette représentation, qui
revient à supposer que l’ionisation nientraine pas
un réarrangement trop grand des couches électro-
niques, est essentiellement fondée sur un résultat propre aux théories de champ self-consistant, qui porte le nom de
«théorème de Koopmans » [4] : les
différents potentiels d’ionisation d’un système élec- tronique peuvent être identifiés avec l’énergie
-e
que la théorie de Hartree-Fock attribue à chaque
électron dans l’état initial. Le théorème de
Koopmans, applicable aux systèmes à couches complètes, ne peut s’étendre sans précautions par-
ticulières à ceux dont les couches électroniques sont incomplètes dans l’état initial, en raison des diffi- cultés bien connues que présente la généralisation
de la notion d’énergie orbitale e pour de tels sys- tèmes.
La validité de l’approximation constituée par le théorème de Koopmans pour le calcul des poten.
tiels d’ionisation dépend en fait d’une compen- sation heureuse entre deux sources d’erreurs : l’une est l’erreur propre à la méthode du champ self-consistant, qui fournit une énergie totale E
s’écartant de l’énergie vraie d’une quantité AE (énergie de corrélation) différente pour l’état ini- tial et pour l’état final ; l’autre est la variation d’énergie qu’on néglige en ne faisant pas un calcul de minimisation séparé pour l’ion. Dans la plupart
des cas, l’état ionisé présente une structure élec- tronique à couches incomplètes, dont l’étude par la méthode du champ self-consistant est beaucoup plus difficile que celle de la configuration à couches complètes initiale. Aussi en l’absence de données
théoriques relatives à l’ion, le seul élément de véri- fication possible est une confrontation avec l’expé-
rience. Ces dernières années, les possibilités d’appli-
cation de la méthode du champ self-consistant aux
couches incomplètes se sont beaucoup étendues [5, 6, 7]. Dans le cas d’ionisation mettant en jeu
des électrons périphériques, des calculs permettant
de discuter du point de vue théorique la validité du théorème de Koopmans ont été réalisés [8]. Il apparait que l’écart entre les valeurs des énergies
d’ionisation données par l’énergie e de l’élêctron
arraché dans l’état initial et celles obtenues comme
différence entre l’énergie totale des deux , états
étudiés séparément, dépend beaucoup du type de configuration considéré [9]. Par contre, le pro-
blème de l’ionisation en couche K ne semble pas avoir retenu l’attention ; d’après un ouvrage récent [9], il n’aurait pas été traité du tout, ni par
la méthode du champ self-consistant, ni par une autre.
Le présent travail se propose d’apporter quelques
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002409067200
673 éléments destinés à combler cette lacune dans le cas
particulier de l’atome d’aluminium. Les résultats seront également comparés avec les données expéri-
mentales disponibles.
Mode de calcul et résultats.
-Nous avons
étudié un certain nombre d’ions aluminium dans des configurations comprenant un ou deux élec-
trons 1s et une couche L d’abord complète, puis privée d’un électron 2s ou 2p. Les systèmes à
couches complètes A13+ et Al+ avaient déjà fait l’objet de calculs par la méthode de Hartree- Fock [10, 11] ; l’aluminium neutre a été aussi étudié par la méthode du champ self-consistant,
mais dans une approximation utilisant comme
fonctions d’onde des combinaisons linéaires d’orbi- tales,de forme donnée [12]. Il existe également
pour l’aluminium des fonctions d’onde de type analytique complètement fixé [13,14].
Les résultats présentés ici concernent les ions suivants :
Nous y avons ajouté les configurations
qui jouent un rôle important dans la théorie des satellites .K du rayonnement X [1, 2]. L’extension de ces calculs à des configurations comportant des
électrons sur la couche M est en cours.
D’après la théorie de l’atome de Slater, l’énergie
totale F des différents états que ces configurations représentent, peut se mettre sous la forme
où les q, aket bk sont les coefficients numériques des intégrales atomiques Ik, Fk, et Gk (paramètres de Slater-Condon) relatives à la partie radiale P(nl, r)
des fonctions d’onde monoélectroniques. Dans la
théorie du champ self-consistant, les fonctions d’onde radiales sont choisies de manière à ce que
l’énergie totale E soit minimum.
Il ne nous paraît pas nécessaire de donner les valeurs numériques des coefficients de toutes les
intégrales qui figurent dans l’expression de l’éner- gie E ou dans les équations différentielles donnant les fonctions radiales P(nl, r) relatives à chaque
état étudié ici, car le moâé de calcul de ceux-ci est décrit en détail par Hartree [15]. Daiis
le cas de configurations représentant plusieurs multiplets, nous n’avons pas effectué le calcul de variation sur l’énergie particulière à cha-
que composante spectroscopique, mais sur l’éner-
gie moyenne de la configuration au sens de
Slater [9], c’est-à-dire sur la moyenne des énergies
de chaque multiplet pondérée par le nombre de fonctions d’onde indépendantes qui lui sont asso-
ciées. Un calcul séparé des multiplets ne semble pas
justifié, puisque la méthode du champ self-con-
sistant n’est pas susceptible de reproduire de façon
correcte l’intervalle énergétique entre chacun d’eux, tant qu’on n’introduit pas une interaction de configuration assez complète. Le calcul global
des fonctions d’onde correspondant à une confi- guration donnée présente en outre l’avantage de
fournir une valeur univoque des potentiels d’ioni-
sation et des paramètres de Slater-Condon, qui est plus facile à comparer avec l’expérience [9]. Dans
le cas des configarations avec des couches Is 2s
incomplètes, un multiplicateur de Lagrange non- diagonal Els,2s assure l’orthogonalité des fonctions radiales P(1s, r) et P(2s, r). Toutefois, cette mé-
thode n’a pas pu être appliquée pour la configu-
ration Is 2s 2p6 (1S et 3S’), car il est impossible de préserver l’orthogonalité des fonctions P(1s, r) et P(2s, r) du singulet 1S par l’emploi d’un simple multiplicateur de Lagrange eis;zs ; le calcul a été fait sur l’état triplet :5S, où l’on peut poser E18’28 = 0. L’origine de cette particularité est la
même que pour l’état excité Is 2s(’S) de l’atome
d’hélium [16,17].
L’ensemble des calculs a été effectué sur un ordi- nateur IBM du type 704. Le programme que nous
avons réelisé s’inspire largement des méthodes de
Worsley [18]. Il utilise comme variable indépen-
dante non la coordonnée radiale de l’électron r, mais une coordonnée logarithmique p définie par
où C est un facteur d’échelle choisi de façon à pouvoir conserver le même pas d’intégration à
toute distance du noyau. Nous avons pris C
=500,
valeur utilisée par Worsiey pour le néon [18]. Les
fonctions Zk(nl, n’l’ ; r) et Yk(nl, n’l’ ; r), au moyen
desquelles s’expriment le potentiel coulombien et les termes d’échange de chaque électron, sont obte-
nues par intégration des équations différentielles
équivalentes par la méthode de Hartree ; l’équa-
tion différentielle du second ordre relative à la fonction radiale P(nl, r) est intégrée par la méthode
de Numerov. La valeur du paramètre de Lagrange
ElB,s éventuellement nécessaire est estimée à
chaque itération à partir des fonctions radiales
P(1s, r) et P(2s, r) utilisées pour le calcul du poten-
tiel ; on a :
TABLEAU 1
ÉNERGIES
DES CONFIGURATIONS(u. a.)
(*) Calcul effectué sur l’état 3S (E
= -173,33) ; la valeur indiquée est la moyenne
TABLEAU II
PARAMÈTRES
DESLATER-CONDON (u. a.)
Le calcul de variation a demandé dix à douze itérations à partir des fonctions d’onde radiales tabulées par Froese pour A13+ [11], soit vingt à
trente minutes de temps-machine par configu- ration, pour une variation inférieure à 0,001 sur les multiplicateurs de Lagrange diagonaux nZ,nZ. Nos résultats pour l’état AI3+(1s2 2s2 2p6) restent iden- tiques à ceux de Froese.
Les caractéristiques électroniques des différentes
configurations étudiées sont indiquées dans le
tableau I. Les trois premières colonnes contiennent les valeurs des multiplicateurs de Lagrange .nZ,nl en unités atomiques : ceux-ci représentent au facteur
-
2 près l’énergie ei de l’orbitale (nl) considérée et donnent l’énergie d’ionisation de l’électron corres-
pondant exprimée en Rydbergs, si l’on adopte l’approximation habituelle du théorème de Koop-
mans. Les deux dernières colonnes contiennent
l’expression de l’énergie moyenne E sur laquelle le
calcul variationnel est fait, en fonction de l’énergie
des états spectroscopiques composants, et la valeur numérique obtenue. Si l’on calcule E en remplaçant partiellement les paramètres de Slater-Condon
I (nl) Fk(nl, n’l’) et Gk( nl, n’l’) par ’les multi-
plicateurs de Lagrange Ent,ni auxquels ils équivalent formellement, on trouve des valeurs qui diffèrent
de quelques unités sur le quatrième chiffre ; ces
variations sont dues essentiellement aux intégra-
tions numériques supplémentaires nécessitées par le calcul de E, puisque la précision du champ self-
consistant réalisée est bien supérieure.
Le tableau II contient, les valeurs (en unités atomiques) de certains paramètres Fk et Gk utiles
pour l’étude des multiplets.
Application aux potentiels d’ionisation.
-Les
énergies totales E du tableau 1 permettent de cal-
culer le potentiel d’ionisation des électrons K et L,
défini comme différence entre les énergies
moyennes des deux configurations mises en jeu
dans l’ionisation considérée. Les valeurs obtenues sont à comparer dans chaque cas avec l’énergie
enZ
= -Enz,nz/2 de l’orbitale affectée par l’ioni- sation dans la configuration primitive. Le ta-
bleau III donne en unités atomiques les résultats
obtenus pour les ions Al étudiés ici. Dans le cas de l’ion A14+ nous avons indiqué les potentiels d’ioni-
sation des électrons 2s et 2p pour les différents
675 TABLEAU III
POTENTIELS D’IONISATION 1S 2S
ET2p (u. a.)
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