HAL Id: jpa-00233534
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Théorie quantique des courants interatomiques dans les
combinaisons aromatiques
F. London
To cite this version:
THÉORIE
QUANTIQUE
DES COURANTS
INTERATOMIQUES
DANSLES COMBINAISONS
AROMATIQUES
Par F LONDON. Institut Henri Poincaré, Paris.
Sommaire. 2014 Nous exposons ici une théorie quantique de l’anisotropie diamagnétique anomale,
observée dans les combinaisons aromatiques. Elle s’explique par un mécanisme de courants interatomiques
particulier à ces combinaisons Nous montrons pourquoi ces courants ne peuvent se manifester ni à
l’intérieur des combinaisons saturées, même cycliques, ni entre des arrangements moléculaires saturés. Nous traitons comme exemples le benzène, le naphtalène, l’anthracène, le diphényle, le pyrène et le phé-nanthrène.
La
grande anisotropie diamagnétique
dubismuth,
du
graphite
et surtout des combinaisonsaromatiques
aété
interprétée déjà
parplusieurs
auteurs(’)
au moyende
l’hypothèse
que dans ces substancesles
courantsdiamagnétiques
ne sont paslimités,
commed’ordinaire,
aux atomesindividuels,
maisqu’ils
circulent d’un atome à l’autre sur des orbites relativementétendues,
par
exemple
autour des anneauxaromatiques.
Nousdonnerons dans cet article un fondement
théorique
àcette
hypothèse
en cequi
concerne les combinaisonsaromatiques.
Peut-être le mécanisme discuté ici aura-t-il uneimportance plus générale, l’interprétation
de la
supraconductibilité
(2) exigeant,
elleaussi,
unmécanisme des courants
diamagnétiques qui
ne soient pas renfermés à l’intérieur des atomes individuels.Nous utiliserons la méthode
d’approximation qui
estappliquée
dans la théorie des métaux de Bloch etqui
correspond
à la méthode des « orbites moléculaires odans la théorie de la liaison
chimique.
1.Équations
générales (2a).
-- Soientui, Ma, ...,
uk, ..., UN les fonctions d’onde mono
électroniques
de 7V atomes
(de
mêmeespèce)
isolés dont les noyaux se-
-trouvent aux endroits r1, .., rk, ..., rA
Nous supposerons N
pair
et les réels. Sousl’influence des interactions et d’un
champ
magnétique
l’équation
d’onde s’écrit :,
OÙ x
représente
lepotentiel
vecteur Amultiplié
par2:ce,
Vl’énergie potentielle
d’un électron dans lec 1
champ
« self-consistent »produit
par les ions et lesautres
électrons,
V - ~Y
Vk,
oùV/c
est la contributionde l’atome k. k
@
Nous écrirons les solutions de
(1)
sous la formeapproximative :
-
-est la valeur du
potentiel
vecteur aupoint
rkc’est-à-dire =
e A r kl ‘;
’ (1)
cloit t être considéréc’est-à-dire a,, ==
B-îe-
A(,-kl; t)
doit être considérécomme
petit
dupremier
ordre.Nous
portons
(2)
dans(1)
et obtenons :est
l’équation
d’onde d’un électron d’un atomeisolé,
dans un
champ
magnétique
extérieur Il --- rot A dont lepotentiel
vecteur est normalisé de manière àexprimer
immédiatement que la moyenne du terme linéaire enH est nulle et que ce terme ne donne donc aucune
contribution à la
perturbation
dupremier
ordre.L’énergie
iY(°1peut
donc s’écrire :où Eo’ est
l’énergie électronique
d’un atome isolé enl’absence du
champ
et la contribution de l’électronen
question
à lasusceptibilité
atomique.
Pour la
perturbation
del’énergie,
E(°1,
par suite de l’interaction desatomes,
on obtientd’après
la méthode habituellel’équation
séculaire :où nous considérons les fonctions comme
ortho-gonales,
cequi
estjustifié
àl’approximation
de(4).
Lescoefficients c,
de(2)
sont déterminés ensuite par leséquations homogènes :
Comme dans la théorie de Bloch nous ne considé-rons que les termes
d’échange
qui
proviennent
de lasuperposition
des fonctions d’onde d-atomesSi nous supposons que dans les liaisons
aromatiques
les distances de tous les atomes de carbone voisins sont les
mêmes,
tous les éléments de(5)
correspondant
à deux voisins ont la même valeurfV1
tantqu’aucun
champ magnétique
n’estappliqué :
D’après (5)
l’influence d’unchamp
semanifeste par
l’apparition
d’unephase
complexe
dans les élémentsSupposons
les atomesrangés
dansun
plan (coordonnées
x; ~ )
et lechamp
magnétique
Hperpendiculaire
à ceplan
(parallèle
àz).
Lepotentiel
vecteur de ce
champ
peut
être .écrit 1L’exposant
de(5)
s’écrit alors :Dans la
région
où leproduit
tilul de(5)
estimportant,
la valeur de
l’expression
(ak
2013
?.
s’éloigne
très peu de la valeurqu’elle prend
à mi distance entre les deuxatomes voisins ~; et 1. Si nous
remplaçons
r par savaleur moyenne, nous pouvons faire sortir
l’exponentielle
derintègrale
et obtenonsest en unités de la
grandeur
~~
le lluxmagnétique
àe
travers le
triangle
formé par lesnoyaux k,
1 et lepoint
origine
depotentiel
vecteur. est lecomplexe
conjugué
deLes éléments
diagonaux
iJif7kJ,
sont en tout casindé-pendants
de k et duchamp
magnétique ;
nous lesdési-gnerôns par
Comme on s’en rend facilement
compte,
la matriceWkl
satisfait auxexigences
de l’invariancede jauge:
Si nous
remplaçons
1~1 par unpotentiel
vecteuréqui-valent v, où ~ est une fonction scalaire
d’espace,
la matriceWkl
doit êtreremplacée
paroù 8 est une
motrice
unitairediagonale
avec les élé-ments :On sait
que
1 a les mêmes valeurs propresque J)7.
Prenons la valeur
Jf70
comme zéro de l’échelle desénergies
etT1/"1
comme unitéd’énergie,
c’est-à-direintroduisons dans
(4)
au lieu de E(1) lagrandeur
nous obtenons finalement
l’équation
séculaire :~. La chaîne
cyclique.
- Pour une chaînecyclique
de r- atomes
identiques
équidistants,
mais d’unecon-figuration
d’ailleurs tout à faitarbitraire,
l’équation
(9)
décrit(*) :
.. 1
est les
équations homogènes (6)
prennent
la forme : (~) Dans les déterminantes suivants, les cases en blancs repnéaoù la valeur lVde l’indice est naturellement
équi-valente à k.
On vérifie facilement les solutions
qui
donnent la fonction propre(d’ordre zéro)
appartenant
àl’état p
del’énergie
1=
lJ’o
Jio
+ 2
W1
+ ) (li)
Dans les formules
précédentes,
nous avons utilisél’abréviation : ,:
+
l23
3+
f31
+
...+
fNi
= e
Itc où lagrandeur :
N
Y-
2 k=l
1représente
l’aire totale de lasurfaces
embrassée par lepolygone
des atomes. Lagrandeur
f
est donc le fluxmagnétique
à travers cettesurface
multiplié
pare
*c Pour
H= 0,
les états(10)
(il)
sont doublementdégénérés,
saufet,
si 1V estpair,
pour A’h h ’...
1 ’t L d’ , ,. ,
_
2013 .
]Dans
unchamp
magnétique,
les étatsdégénérés
seséparent
proportionnellement
auchamp.
Mais lasomme de leurs
énergies
ne variequ’avec
le caîré de Het
représente
undiamagnétisme
pour les étatsfi-"
unparamagnélisnte
pourEp
>Wo.
On obtient pourla
susceptibilité
Xp del’état p :
Lorsqu’une
série de .i° étatspareils
estcomplètement
remplie
par desélectrons,
c’est-à-dire(par
suite duspin)
par 2.LV
électrons,
aucundiamagnétisme
ne résultede
(12);
car- r. Jo ""
- = , . ,
Ce
qui
nous intéresseraplutôt,
c’est le cas où ~~- élec-trons seulement sont à distribuer sur une chaîne deIV atomes
équivalents.
Si ceux-cioccupent
les états lesplus
bas,
on obtient unesusceptibilité
diamagnétique
résultante seulement dans le cas oii les
spins
et lesmoments
angulaires
des électrons sont saturés. Pour cela il est nécessaire deplacer 2
électrons dans l’état leplus
bas nondégénéré
de la série(11)
et 4 électrons dans les étatsdégénérés.
Nous obtenons dcnc undia-magnétisme
seulement pour2,
6,
10,
I ~,
...électrons,
c’est-à-dire pour une chaîne
cyclique
de ...BT ~6, 10,
14,
... atomes neutres :En
général
on pourraremplacer
sin-1(xr)
simple-1 T
ment
par 2013. L’erreur
qui
en résulten’est,
même pour7i:
1T =
6,
que de 5 pour 100.La
susceptibilité
(1.~),
qu’il
fautajouter
à lasuscepti-bilité
atomique
~(°)
donnée par(3),
correspond
à des courants induitsqui
circulent d’un atome à l’autreautour de la chaîne
cyclique.
Pour mettre cela enévi-dence,
rappelons
que le courant induit i dans un circuitsupra-conducteur
fermé estproportionnel
auchange-ment du flux
(SH)
à travers le circuit et inversementproportionnel
aupérimètre L
de ce dernierel) :
1Le moment induit J
et la
susceptibilité ;
Or
la
longueur
de la chaîne L -aN,
si a est la dis-tance de deux voisins, donc :ce
qui
est conforme à la formule(14),
à condition de poser sin Unesusceptibilité atomique,
parcontre, serait
indépendante
de S etpropoTtionnelle
àComparons
encore(i2)
avec la formuleclassique
dudianiagnétisme
deLangevin:
(*) F. et H. LONDON. Loc. cit. équ. (8) (9); F. LONDON. Loc, cit. (2)
(r
- di5tance de l’électron de l’axe duchamp).
Sup-posons que nos atomes forment un
polygone régulier.
1 Alors l’aire du
polygone
n est donnée parS =
R2 si a est la distance entre deux voisins et l la distance d’un côté du
polygone
au centre.L’équation
(12) prend
alors la forme :
La
comparaison
des deux formules montrequ’il
faut
considérer la
grandeur :
comme l’inverse d’une masse « effective » ni,*. Cette relation
correspond
exactement à la formule bien connue de la théorie des métaux :où k est le nombre d’ondes par cm. Dans notre cas,
p est le nombre des ondes sur la chaîne
complète
de
longueur
a.V,
c’est-à-dire fi= 2013.
Eneffet,
on.B tire de
(11)
C’est
précisément
cettegrandeur
que nous avons iden-1tifiée avec
1
Rappelons
que mpeut
être,
commedans la théorie des
métaux,
positif
ounégatif,
cequi
correspond
àl’apparition
dudiamagnétisme
ou duparamagnétisme
dans l’étatélectronique
enquestion.
Dans la théorie des
métaux,
on connaît un effetdia-magnétique
semblable aunô lre ;
c’est lediamagnétisme
de Landau. La méthode parlaquelle
Peierls l’a calculépour le modèle de Bloch
correspond
entièrement à celle que nous avonsappliquéeici.
Mais il n’est paspossible
de considérer nos résultats comme un cas
spécial
de la formule de Peierls pour un métal à une dimension. Cen’est que pour les
arrangements
cycliques
que notredia-magnétisme
peut
se manifester. Considérons une chaîneouverte, c’est-à dire
supprimons
l’intera(-,tion entre unepaire
devoisins,
parexemple
entre les atomes 1,r et1 ;
nous obtenons pour
l’équation
séculaire au lieu de(9a) :
Contrairement à
(9),
les solutions de cetteéquation
ne
dépendent
pas duchamp
magnétique
et ne four-nissent donc aucundiamagnétisme.
Le nlornent
rnagnétique
.’lI de la chaînecyclique
dans l’étatélectronique
p est donné par :clont on tire l’iiiiensité i du coui-ant
II=
si :
B
" /Cette
expression
aussi a sonanalogue
dans la théorie des métaux. On sait que la vitesse moyeriiie v d’unélectron est donnée par
Si l’on
multiplie
cetteexpression
par la densitéélec-tronique
par cm, on obtient le courant ci-dessus. Onvoit que le théorème
(1~~’)
a une validitéplus générale
qu’on
ne lui donne ordinairement dans la théorie des métaux : il reste valable dans unchamp magnétique
et
comprend
aussi le courant additionneldiamagné-tique.
3. Le caractère
particulier
des combinaisonsaromatiques.
Benzène. - Les combinaisonsaroma-tiques
sont caractérisées par le faitqu’elles
contiennent 3 électrons de valence par liaisonaromatique.
Considé-rons d’abord le cas de benzène
C6J-I6.
Nous pouvons faire abstraction des électrons Kdu carbone. Six des électrons L des atomes C sont saturés par des liaisonshoméo-polaires
avec les six atomes Restent donc 18élec-trons à distribuer sur la chaîne
cyclique.
Achaque
état dugroupement
CH isolécorrespond après couplage
unesérie de six
états (il).
Nous pouvonsplacer
12 des 18élec-trons dans la série laplus
basse. A cause de(13),
lasusceptibilité
totale de ces 12 électrons est nulle. Il reste donc encore six électrons à distribuer dans lasérie
supérieure.
Ils enoccupent
les trois états lesplus
On
peut
utiliser fa formule(14’)
pour déterminerl’intégrale d’échange J171,
àpartir
del’anisotropie
mesurée deCgH,, qui
donne une contribution(~)
3 /,=
~~..1I)-~ par volume moléculaire. Aveca= 1 39 A,
c’est-à-dire S -
,0. 0-
cn12,
on obtient :La valeur ainsi calculée de
J/r’1
=4,4
eV a un ordrede
grandeur
tout à fait raisonnable. On en déduit la« masse effective » d’un électron extérieur dans l’anneau de benzène »1* =
0,8.10-27
g.
Pour le
cyclo-he.rane
C6111,2,
aucontraire,
nous avons 12 électrons àdistribuer,
qui remplissent
justement
une série de six états et ne donnent donc,dans un
champ
magnétique,
naissance à aucuncou-rant annulaire résultant.
Il est instructif de comparer le cas du benzène avec
celui de 6 atoilles
d’Icy i1’ogène.
Si ceux-ci sontarrangés
anx sommets d’un
hexagone régulier,
aucunediffé-rence n’existe avec le cas du benzène. On
obtiendrait,
outre la
susceptibilité atomique,
unesusceptibilité
provenant
d’un courantinteratomique.
Enréalité,
cependant,
les six atomes enéquilibre
formeront rraoléculesH2.
Les distances des voisins intermolécu laires et intramoléculaires seront trèsinégales.
La configuration
ne montreraqu’une symétrie
ternaire etnon et ce
changement
desymétrie
a descoii-séquences
trèscaractéristiques.
Considérons immédiatementlecas
général
atomes formant une chaine
fermée,
danslaquelle
lesdistances des atomes alternent.
L’équation
spéculaires’écrit dans ce cas
(’) :
et 1. sont les
intégrales d’échange
des deuxespèces
devoisinages
sanschamp
magnétique.
Les 2,Vsolu-tions de cette
équation
sont :0) K. S.
KRISIIXAN,
B. C. GUHA et S. Trans., 1933, 231.A.235.Si a
= fi
nous pouvons introduire ledemi-angle
àl’argument
du cos et extraire la racine :On obtient naturellement comme cas
spécial
lerésul-tat
(11 )
de tout à l’heure. C’est seulement le domaine de variationde p qui
achangé,
cequi
estcompensé
par
l’apparition
des deuxsignes
dans(17’).
Pour a
(3,
la série de JI valeurs propres sesépare
en deît.r branches
séparées,
chacune de.LV=== 2
valeurs.2 [ u
( est
la distance minimum des deux branches. Si nous avons unélectron à distribuer paratome,
c’est-à-dire Nl électrons au total, la branche intérieure
(correspondant au signe
- de(~7))
estcomplètement
remplie.
Envérité,
lasusceptibilité
totale d’une telle branche ne s’aiinule pasrigoureusement,
mais elle nedonnera naissance à aucun
effet
observable.Dans le cas de
l’hydrogène,
«peut
êtresupposé
del’ordre de
grandeur
del’énergie
dedissociation,
c’est-,
d.. K cal
à-dire environ par contre de l’ordre de mol
l’énergie
du réseau moléculaire dansl’hydrogène
solide(0,183
Kcal;’mof),
Développons
donc 50ap
de(17)
enpuissance
deoù les
P"
sont despolynômes
deLegendre
(mais
2TTP-2 =
0)
et 1l -2 7r
(h + f).
Or lespoly-nômes de
Legendre
peuvent
être écrits sous la forme :où les
a? et bh
sont des coefficientsnumériques,
de l’ordre del’unité,
dont la valeur ne nous intéresse pasici.
Calculons maintenant la
susceptibilité
totale de la branchecomplètement
remplie,
c’est-à-direoù,
par suite de ladifférentiation,
les termes constantsprovenant
de l’indice l~ ---n/2
ontdisparu.
Or la sommeIl ne reste que des
termes n 1
~N’.Nous pouvons donc dire que la
susceptibilité
addi-tionnelle due à un courant intermoléculaire d’une chaîne fermée moléculesdiaLomiques
De donnequ’une
contribution de l’ordre deAinsi,
pour trois moléculesd’hydrogène,
lepremier
terme différent de zéro ne donnequ’une
contribution§ 3
de l’ordre de
3
6 ’ii}-9 fois lediamagnétisme
ordinaire. Pour d’autresmolécules,
lerapport
desénergies
n’est pas aussipetit
que pourl’hydrogène.
Mais en tout cas on n’obtient
toujours qu’un
effetproportionnel
l à(-( 01. )x
d f..d
le propora
eCr01SSfJftt rap’l enlent avec e
jzorrzbre IV des nioléciiles et
qui,
parconséquent,
nedevrait pas donner naissance à un effet
macroscopique
observable.
Ainsi nous pouvons
comprendre
pourquoi
lediama-gnélisme
dÛ à des courantsiiiieratomiques
est bornéaux cOlnbinaiso.ns
nrontatiques.
Cescourants ne
peuvent
pas se mani1ester ni à l’intérieur des combinaîsonasaturée,
mêmecycliques,
oomme lecyclohexane C6Hu,
ni entre desarrangements
molé-culaires saturés. Des conditionssuffisantes
des
iiiteî-alotîiiques
sont donc : 1. L’existence d’une chaîne depaires
équi-valentes ;
2. Un nombre
impair
d’électrons par trait de valence.Pour et pour la
phtalcyanine
parexemple
cesconditions sont aussi
remplies.
4. Théorie «
semi-classique
o. -Pauling (loc.
adéjà essayé
de calculer lessusceptibilités
deplusieurs
combinaisonsaromatiques
avecl’hypothèse
que les électrons extérieurs des noyaux
aromatiques
peuvent
circuler librement. Nous pouvons donner de cettehypothèse
unereprésentation
trèssimple
endisant que les combinaisons
aromatiques
secomportent
comme des
sllpraconducteMTS,
C’eS’t-à-Clille que surclaque
chemin fermél’équation
suivantes(*)
est(i
- intensité decourant).
Si l’on
applique
cetteéquation
àchaque
chemincyclique
possible
dans la molécule etpostule
enplus
pour
chaque
ramification la conservationdel’électricit(B
on obtient un
système
d’équations
suffisant à calculer d’une manièreunivoque
la distribution du courant. La constante À doit avoir la valeursi l’on veut obtenir pour
benzène,
avec une surface efficace 1a valeurexpérimentale
del’anisotropie
A-/
= 04.10-6.La constante ~,
correspond
enquelque
sorte à la constante Ac de la théoriemacroscopique
de lasupra-nie
,
conductibilité,
c’est-à-dire ’il 011 ilsignifie
main-7
tenant le nombre d’éLectrons par cm
(non
parc).
Si1
l’on
posait
pour le benzène n =1
(inverse
de1 39.10-8 la distance entre deux
C)
on obtiendrait:Pour les autres noyaux
aromatiques Pauling
intro durit enplus
une correction afin tle tenircompte
d’un effetsqui
serait du à la variation de densité électrooique.
Cette correction revient, dans notrelangage,
a poser la constante , que nous avons introduite toutà
l’heure,
inversementproportionnelle
à la densitéélectronique.
Celle ciserait,
d’après Pauling,
propor-tionnelle aurapport
nombre des atomes C tionnelle au
rapport
20132013;201320132013201320132013:2013201320132013201320132013:20132013 .
bonne e au
nombre des
liaisons aromatiques
On obtiendrait ainsi pour l’alithracène par
exemple
(14
atomes de C et 16 liaisonsaromatiques)
uni facteur14
de réduction
de 1 It
c’est-à-dire une diminution de 12,516
pour 100. Bien que l’existence d’un effet de ce genre
paraisse
assezplausible,
il nou.s semble fort arbitraire de supposer que le volumedisponible
pour cesélec-trons soi.t
proportionnel
au nombre des¡ia,’soPiS;
il sera,plutôt
donné enpremière
ligne
par le nombre desatomes,
et les liaisons ne oontribueront au volumedisponible
que par unélargissement
additionnel. Nous ne feronspascette
correction et parconséquent
nos résul tats devront être
comparés
avec les valeurs noncorrigées
dePauling. (voir paragraphe
6).
De mêmenons ne tiendrons pas
compte
du fait que dans les combinaisonsaromatiques composées
la distance moyenne entre deux atomes de carbone est1,41 J,. (au
lieu de1,39
i dans lebenzène),
cequi
entraînecer-tainement une
petite
diminution de la valseurT1l1,
>
compensée peut-être
enpartie
parl’augmentation
de
l’aire de
l’hexagone. Pauling,
néanmoins,
attribue àcet effet une réduction de
AZ
de 5~.i0-~ dans le benzène à :38 . 10-6 dans les combinaisonsaromatiques
condensées. Finalement nous nous abstiendrons detenir
compte
des variations de la courbure des orbitesélectroniques.
D’après Pauling
cet effet donnerait pourl’anthracène une
augmentation
enplus
de 23 pour 100.Nous ne croyons pas que toutes ces corrections soient aussi
importantes
en réalité que le supposePauling.
En tout cas leurapplication
seraitcertaine-inent peu
compatible
avec laprécision
actuelle nonseulement des calculs
théoriques,
mais même desmesures. Leur considération
prématurée
nepourrait
qu’obscurcir
la discussion.La théorie caractérisée par
(18)
peut
être considéréecomme un
analogue
«semi-classique
» de notre théorie.Il sembte
plausible
deprésumer
que noséquations
nepeuvent
donner des résultats très différents. Dans leparagraphe 2
nous avonsdéjà
montré que, pour lasimple
chaînecyclique
et pour le cas limite .1’ -oc ,
notre résultat
(14)
estidentique
à la formule(18)
de la théoriesemi-classique.
Mais,
comme nous le verrons,le mécanisme
quantique
est engénéral
notablementplus compliqué
que laconception simple
dePauling.
Il y aurait intérêt à montrer que celle-cicorrespond
àun
degré
définid’approximation numérique
de notrethéorie.
5.
Applications
à diverses moléculesarma-tiques. -
a)
Naphtalène. -
Considérons lenaph-talène
ClOH8’ Répartissons
{t’abord 30 des 40 électrons extérieurs des 10 atomes de carbone et les 8 électrons des atomesd’hydrogène
pour réaliserl’échafamlage
des 8 liaisons CH et les 11premières
liaisons entre lesatomes C.
Si tout ne considérons pas l’interaction
entre les atomes 0 et
0’ (fig. i)
nous avons affaire à unsystème
cyclique
avec 10 électrons et 10 radicauxéquidistantes
et nous pouvonsappliquer
sinlplemeut
la formée
~~~)
avec .1‘ -~;~,
cequi
doiine :Nous avons
supposé
iciTenons
compte
maintenant de l’influence du’pont
0 - 0’ que nous avionsnégligé. L’équation
séculaire n’est
plus
donnée par un déterminantcyclique
car les 10 atomes de
naphtalène
ne sont paséquiva-lents : le groupe de
symétrie
ne contientplus
la per-mutationcyclique
~2013~- ~-~-
1. Il ne consiste que des deux réflexions sur les deuxplans
desymétrie
dessinés par leslignes ponctuées
sur lafigure.
C’est un groupeAbelien,
cequi
necomporte
donc aucune dégénéres-cence - même sanschamp
extérieur. -(Le
groupe de la chaînecyclique
n’est pas Abelien parce que lesréflexions et
permutations cycliques
ne sont pascom-mutables,
et c’est la cause de ladégénérescence
des valeurs propres de(f 1 )
pour
= U. Dans unchamp
magnétique, cependant,
les réflexions ne sontplus
desopérations
desymétrie
et parconséquent
dansun
champ
H ~
0 les valeurs propresdégénérées
de
(~f)
seséparent.)
Plaçons
au centre desymétrie
de la moléculel’origine
des coordonnées danslequel
lepotentiel
vecteurs’évanouit. Cela a
l’avantage
que nous n’avons quequatre
coefficients différents(1,
zi, E2 commeNous avions inscrit dans la marge les
symboles
répré-sentant les différents atomes. Dans le
champ
magné-tique
les deux réflexions ne sontplus
opérations
desymétrie ;
leurproduit
seulement,
l’inversion au centrereste une
opération
desymétrie.
Les fonctions propresdoivent être ou
symétriques
ouantisymétriques
relati-vement à cetté inversion. Nous pouvons utiliser ce fait
pour réduire le déterminant séculaire à un
produit
dedeux déterminants du
cinquième degré :
D’où les
équations :
est l’aire de l’un des deux anneaux du
naphtalène.
Au lieu de résoudrerigoureusement
ceséquations
du
cinquième degré,
mettons àprofit
le fait que leurs solutions sont connues(f)
dans le cas d’unchamp
magnétique
nul,
où leproblème
a unesymétrie
supé-rieure. Pour
f -
0(c’est-à-dire
H - 0)
les solutions de(19a)
sont :et celles de
(19 b) :
-.Lorsque
f« 1
les solutions de(18)
peuvent
s’écriresous la forme
approximative :
-.De
(19a)
on tire x" :et de
(19 b) :
Nous donnons dans le tableau ci-dessous les valeurs
de x" ordonnées suivant la
grandeur
de ,’E’.On voit que les états
diamagnétiques
etparamagné-tiques
alternent,
cequi
diffère entièrement ducompor-tement de la chaîne
simplement
fermée,
danslaquelle
la moitié inférieure des états estdiamagnétique,
la moitiésupérieure paramagnétique.
Pourtant si les 5 états inférieurs dunaphtalène
sontoccupés
par les 10 électronsaromatiques
il en résulte au total undiamagnétisme.
On obtient ainsi
pour AZnapht.
valeur un peu
plus petite
que résultatdu calcul sans considération du
pont
0 - 0’. Le calculsemi-classique donnerait à Y..pht.
=b)
Anthracène. - Résumons brièvement le calculanalogue
pour l’anihi-acéneC14H1o.
On tire facilement de la
figure
lasignification
dessymboles
utilisés.qui,
par suite de lasymétrie
centrale duproblème,
peut
être réduite à deuxéquations
duseptième
degré :
1- - .. - .. -.... - - , . - .. ,
sont les aires des
hexagones
de l’anthracène. Noussupposons :
S1= 2
_Sbenz
doncfi
== (2
=f.
Lorsque
f « 1 nous
pouvons écrire :Les solutions pour
f =
0 sont connues(*’) :
pour(9-0a) :
. - ~ 1:::., Z . , m
-Si nous écrivons en seconde
approximation
nous obtenons les valeurs suivantes de x" en fonction
de x’.
Lorsqu’on
place
les 14 électrons extérieurs del’an-thracène dans les 7 états les
plus
bas on obtient entotal une
susceptibilité diamagnétique
- - 4
0,192
02
1
l
W,
1
I
2-
’
3,45.
Sans considération de l’interaction 1 - ~.’
et 9 - 4/
on aurait obtenu
tandis que le calcul
semi-classique
donnerait :c)
Phénanthrène. - Il est instructif de comparer l’anthracène auphénanthrène
clui
estcomposé,
luiaussi,
de trois noyauxaromatiques,
mais avec uneconfiguration
un peu clifférente dénuée desymétrie
centrale. Si l’on
peut
se fier aux mesures,l’anisotropie
magnétique
duphénanthrène
est un peuplus
petite
(environ
10 pour100)
que celle de l’anthracène.D’ap
ès la théoriesemi-classique,
iln’y
aurait naturellementaucune différence entre les
anisotropies
des deuxmolé-cules. Car ce sont seulement leur aire et leur
périmètre
qui impotent
dans cette théorie et cesgrandeurs
sontidentiques
pour l’anthracène et lephénanthrène.
Cependant, d’après
la théoriequantique
les deux molé-cules sont tout à fait différentes.L’équati,
n séculaire duphénanthrène
a la forme suivante :Les coefficients ont la
signification
illustrée par le schéma ci-dessus. A défaut d’aucunesymétrie
l’équa-tion séculaire ne
peut
pas se réduire. On obtient uneéquation
duseptième degré
pour :
Nous avons déterminé les solutions de cette
équa-tion au moyen de la méthode
d’interpolation
numé-rique.
Le tableau ci-dessous contient les valeurs dey
+
Ça obtient pour la
susceptibilité
totale dessept
étatsles
plus
bas doublementoccupés
duphénanthrène :
11 est
remarquable
que cettevaleur,
assez peu différentesde celle de
(=
3,45
est obtenu parcomposition
de valeurs desusceptibilités
des électronsindividuels, qui
sont tout à fait différentes pour les deux molécules(sauf
celles des états lesplus
bas).
On voudpait croirequ’il
devrait êtrepossible
d’obtenir lavaleur de la
susceptibilité
totale d’unefaçon
plus
directe,
sansqu’il
soit nécessaire de remonter à unedétermination laborieuse des
susceptibilités
desëlec-trons individuels. Il
s’agirait
duproblème
d’une déter-mination directe de la constante1l-
dans(18),
’ c’est-à-dire de la masse « effective » totale des électrons dansune molécule
aromatique quelconque.
d) Pyrène. -
Pour lepyrène
C1G H1o,
on obtientl’équation
séculaire :dont, on tire les
équations (pour
f
~~4;) :
:’Les valeurs des solutions
+ x"
équa-tions sont inscrites dans le tableau ci-dessous comme
auparavant.
, . 1
On obtient pour
l’anisotropie
totale dupyrène :
Cet
exemple,
estparticulièrement
instructif parceque le calcul
semi-classique
donne pour lepyrène
une90
valeur
beaucoup plus
grande,
90
AZb - 6,
92 13 "qui
estincompatible
avecl’expérience
(voir §
6).
e)
Diphényle. -
Onpourrait
croire que lediphé-nyre
C12
Hto,
composé
de deux noyauxaromatiques
séparés,
devait avoir uneanisotropie qui
estpréci-sément deux fois
p~lus grande
que celle du benzène(on
mêmeplus petite
que deux fois parce que les deux noyaux ne sont pas nécessairement dans le mêmeplan). Cependant
les mesures semblent montrerqu’elle
est
plus
de deux foisplus grande
quel’anisotropie
dubenzène;
elle est même un peuplus grande
queI’"an1-sotropie
dunaphtalène.
Notre théorie
représente
très clairement cet effet.L’équation
séculaire dudiphényle
s’écrit :La valeur
84
donnée par ei,f3 i3
408
dont on tire les
équations :
Les 12 solutions
(x
== x’+
x’’(2 TCf)2
sont données dans le tableau ci-dessous.Pour les six états les
plus
bas doublementoccupés
-on obtient la
susceptibilité
totale :AZ,Iiphén.
- 4.0,123.1
W,
1.
2,21 Aybeiiz
(27t’eSbenz.)2
C’est,
eneffet,
un peuplus grand
quel’anisotropie
calculée pour le
naphtalène.
6.
Résumé ; comparaison
avecl’expérience.
- Une
comparaison
avec les valeursexpérimentales
serait encore un peu
prématurée
parce que les mesures,elles-mêmes montrent encore de
grandes
différences entre elles. Les valeurs données pourl’anisotropie
diamagnétique
du benzène varient entre54,0.10-16
{I{rishnan)
(j)
et61,9.10--6
(calculée
par Lonsdale(6)
à
partir
des mesures de Cabrera et Fahlenbrach(7)).
Pour lenaphtalène
et l’anthracène Lonsdale etKrishnan
(8)
donnent 114.10-6 et182,6.10-6.
Pour lephénanthrène
Lonsdale calcule la valeur ~66.10-6et pour le
diphényle
~118,6. i0-6.
En utilisant la valeur54,0.10-6
pour le benzène on obtient pour les autrescorps un excellent accord avec notre théorie. Elle donnerait pour les
anisotropies
relatives les valeurs de lapremière
colonne du tableau ci-dessous.1
1 i _ 1 i1
1 1
La valeur
61,9. fU-Ii
du benzène s’accorderait moins bien avec les autres mesures. Mais on ne doit pasoublier que la
théorie,
telle que nous l’avonsdéveloppée
ici,
n’estqu’une première approximation
d’un calcul deperturbation
etqu’elle
peut prétendre
seolement àreprésenter
trèsgrossièrement
la réalité.Nous avons montré que les courants
interalomiques
induits dans les combinaisons
aromatiques
peuvent
être caractérisés en disant
qu’ils
secomportent
commedes
supracourants
et nous avonsdéveloppé
une théorie moléculaire de cephénomène.
Mais,
naturellement,
on ne doit pas inverserl’argument
et croirequ’on puisse
appliquer
directement ce mécanisme à lasupracon-ductibilité dans les métaux. La limite de validité de nos
formules est caractérisée par le
champ magnétique qui
produit
une intersection des niveauxd’énergie.
On tire immédiatement de~1~.)
la valeur de cechamp
critique ;
elle est donnée par :
.£" .
Pour 8 - 10- 15
cm’, c’est-à-dire
pour les dimensions des molécules ordinaires on obtient unchamp critique :
H N 108 gauss.
Cependant
cette valeurdécroît, lorsque
les dimen~ sionsaugmentent,
et devient extrêmementpetite
D’ailleurs on sait que la
supraconductibilité
estessen-tiellement un effet de l’interaction
électronique
que nous n’avons pas considérée dans ce travail.-
Je tiens à
exprimer
ici maprofonde
reconnaissanceau Comité
français
pour l’Accueil des Savantsétrangers
et au Conseil de la Caisse nationale de la Recherche
scientifique qui
m’ontpermis
depoursuivre
mesrecherches en France.
Manuscrit reçu le 6 août 1931.
BIBLIOGRAPHIE
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