Les courants pédagogiques
Caractéristiques
Behaviorisme/
comportementalisme
Modèle de l’instruction/reproduction
Constructivisme
Modèle du développement singulier/adaptation sociale (60-70….1995)
Socioconstructivisme Modèle du développement social/production sociale (1995 à nos jours) Auteurs Skinner (1904/1990)
Watson (1878/1958) Pavlov (1849/1936)
Piaget (1896/1980) Vygotsky (1896/1934)
Bruner (1915/ 2016)
Conceptions
pédagogiques - Les structures mentales sont comme une « Boite noire »à laquelle on n’a pas accès donc il est plus réaliste de s’intéresser aux Entrées Sorties qu’au processus eux-mêmes ;
- Apprendre c’est être capable de produire une réponse adéquate :
= sortie = manifestation observable de la maîtrise d’une connaissance = comportements observables grâce à la formulation d’objectifs (généralisés et opérationnels)
PPO = pédagogie par objectifs : objectifs formulés en terme de comportements observables = « petites marches »
« Apprenant est capable de …. verbe d’action = nommer, classer…» non un verbe mentaliste comme
« comprendre, réfléchir »
- L’apprentissage est dépendant du stade de développement cognitif et neurologique de la personne
- L’apprenant est artisan de ses connaissances : il est actif, il construit et reconstruit des connaissances en mobilisant des savoirs, en se confrontant à des situations problèmes, en résolvant les problèmes
- L’interaction entre l’individu et son environnement développe alors des schèmes (noyau, squelette de Savoirs, savoirs faire, savoirs être adaptables à un grand nombre de situations). Ces schèmes s’enrichissent au fur et à mesure de situations problèmes
- Construit son monde au fur et à mesure
- Le développement cognitif est dépendant du social et du culturel (importance de l’éducation: famille, école, travail) : la culture donne forme à l’esprit, l’activité mentale ne se reproduit jamais isolément
- la construction des connaissances se fait à travers les échanges sociaux, le travail de verbalisation, de co- construction, co-élaboration entre pairs liées aux situations problèmes (il y a confrontation d’idées, de représentations, de connaissances) - L’apprentissage va du social
( interpersonnel) à l’individuel (intrapsychique) : le processus interpersonnel peut être intériorisé
Le sujet prend conscience de sa propre pensée par rapport à celles des autres.
il apprend à intérioriser
différentes normes, valeurs pour
Institut de Formation d’Aides-Soignants
L’élève apprend grâce aux conséquences de ses actions (répétition et réussite)
qu’il apprend, en s’adaptant réfléchir et résoudre la situation problème,
il traduit et s’approprie ses normes, schèmes sociaux et les transforme : ces apprentissages activent son développement mental
Notions
- Souvent réduit au
conditionnement (Pavlov) des apprentissages :
S R
Un bon stimulus obtient un comportement approprié=
changement, modification d’un comportement, acquisition d’automatismes
- L’apprenant apprend par essais/erreurs
le renforcement installe durablement les
apprentissages : + : récompenses
(reproduction/intégration) - : sanctions (disparition)
cause de l’erreur = mauvaise explication du formateur, mauvaise écoute de l’apprenant, objectifs pas assez détaillés, opérationnels
- Le sujet en apprentissage détient une capacité d’adaptation basée sur l’assimilation, l’accommodation, l’équilibration
l’assimilation : l’apprenant se confronte à un problème qu’il cherche à résoudre en mobilisant les connaissances qu’il a
déjà ( schèmes antérieurs), empile des connaissances
S’il n’y parvient pas, il est contrarié, bousculé, déstabilisé, déséquilibré temporairement et se trouve en situation de conflit cognitif
L’accommodation : l’apprenant alors construit de nouvelles connaissances pour s’adapter au problème posé et modifie ses schèmes en les enrichissant.
L’environnement pousse
l’apprenant à réorganiser, ajuster ses connaissances, ses manières de faire, de penser
- Zone de proche développement : Pour être source de progrès, le conflit cognitif doit concerner une connaissance prête à être modifiée (à un niveau
approprié du développement intellectuel)
question déstabilisante mais pas trop = obstacle accessible, bien organisé pour maintenir la motivation
écart entre ce qu’il peut réaliser seul et ce qu’il peut réaliser avec autrui (médiateur/ partenaires) - La médiation :
le langage : outil d’appropriation de l’apprentissage = explicitation, verbalisation, échange
le langage permet d’agir sur l’activité, les autres, soi-même ; il transforme notre pensée et la développe ; savoir dire ce que l’on fait, pourquoi on fait ainsi
tout être a besoin d’un guide qui
Peu à peu, le déséquilibre est surmonté, c’est le processus
d’équilibration (restructuration des connaissances pour résoudre les nouveaux problèmes) / logique d’autorégulation, d’adaptation qui modifie et enrichie son activité cognitive
- L’erreur n’est pas à éviter, elle permet le questionnement, l’autorégulation, le réajustement, l’ « équilibration »
explique le monde /étayage (parents, formateurs, camarade, collègue…) = un facilitateur, un passeur, « avec l’aide d’autrui, je développe mes capacités
Techniques/
outils
pédagogiques
- cours magistraux avec ou non des exercices d’application basés sur les répétitions, le
renforcement, l’imitation : l’apprenant agit, commet des erreurs, répète jusqu’à modifier son comportement pour les éviter - EOA : enseignement assisté par
ordinateur/ e-learning
- Analyse de situation problème : démarche de soins, études de cas, de situations, analyse de pratique - Jeux de rôles (patient et soignant
acteurs)
- simulation /travaux
pratiques / « serious game »
- Confrontation à des situations problème en petits groupes
- Régulations collectives (exploitation de stage)
- Réalisation de projets communs - Recherches médicales, paramédicales - Réseau d’échange de savoirs,
(espaces de formation multiples délocalisés / réunions de synthèse/
soins communautaires/ simulation d’urgence, de crise avec débriefing))
Rôle du formateur
- « Est sur son estrade » = Expert, maître, détenteur du savoir, de la vérité
- Informe, transmet les savoirs savants, savoirs faire (techniques, procédures), savoirs être (comportements), explique clairement
- Tient compte des prérequis, des représentations, des apprenants (assimilation/schèmes établis) pour aider à construire de nouveaux savoirs : il élabore une situation obligeant l’apprenant à se questionner
- impulse, fixe des règles puis « s’efface pour laisser l’apprenant chercher », et
- Partenaire d’échange, guide,
animateur expert, tuteur, questionneur (renvoie les apprenants à leurs
propres interrogations)
- Médiateur, facilitateur, passeur rend la tâche plus agréable
- Aide à une décision collégiale,
- Centrer sur le résultat = tâche, gestes à réussir
- varie les situations
d’apprentissage en fonction des objectifs
trouver
- explique, guide les stratégies de chacun, invite à faire des liens - s’adapte et s’ajuste à l’apprenant
- S’adapte aux compétences multiples des apprenants
Rôle de
l’apprenant - L’apprenant est spectateur de sa formation, il écoute, il observe mais il ne réfléchit « pas » ou
« peu », il est passif, dépendant du formateur, peu d’esprit critique
« vase vide » (homme ignorant) qu’il faut remplir,
« cire sans empreinte »
Rend compte, suit, applique ce qui est prévu par les objectifs
Il est sérieux, attentif, autonome dans l’empilement et l’acquisition des savoirs
- acteur autonome, curieux, capable de réflexivité, d’autorégulation, de choix, (s’autorise à) pour faire face aux problèmes
- construit des stratégies d’apprentissage en se confrontant à un problème : il s’approprie le problème, sollicite ses connaissances (idées, concepts, raisonnements, analyse, compétences, expériences, schèmes)
- il accepte la déstabilisation, remet en cause son savoir, ses compétences et résous le problème, acquiert de nouveaux schèmes
- Acteur de sa formation, il définit ses objectifs, s’autoévalue, réajuste son apprentissage, analyse son propre fonctionnement « apprend à apprendre », détermination à s’améliorer sans cesse
- Apprenants construisent des
connaissances les uns avec les autres, (formateur compris), s’entre-aident et s’enrichissent mutuellement
Relation pédagogique
- Face à face pédagogique - Savoir et pouvoir du côté de
l’enseignant/ relation verticale et hiérarchique
Formateur expert
- Côte à côte pédagogique
- Relation échange/ accompagnateur (pas de hiérarchie) :
Savoir/expériences
- le groupe pédagogique
- Savoir/expériences/conflit cognitif
Elève novice
- Processus rationnel, linéaire (du simple au compliqué (objectifs de plus en plus élaborés) et cumulatif (les savoirs transmis s’additionnent)
- Conformisme, (adhésion de l’éduqué aux normes) : vise la continuité sociale et la réussite intellectuelle
- Pédagogie non individualisée et transmissive :
Apprendre par
conditionnement (essai et erreur)
Apprendre par imitation /observation
Apprendre c’est amasser
Apprendre c’est donner une réponse juste
Formateur apprenant
Centrée sur les potentiels individuels
Logique d’adaptation
- Pédagogie de la réussite, de la découverte, individualisée qui responsabilise et autonomise l’apprenant :
Apprendre par action
Apprendre c’est assimiler, comprendre
Apprendre c’est modifier ses représentations
Apprendre c’est créer des liens pour retenir et construire d’autres notions
Formateur apprenant (s)
Apprentissage au service de l’institution, du métier, encourage la collaboration, la coopération, l’entraide, la recherche, le sens et la coordination des actions
Logique d’adaptation, de création perpétuelle des compétences, polyvalence, savoirs éphémères en
recomposition permanente : on ne s’arrête jamais d’apprendre à apprendre ensemble (auto- socio-constructivisme)
- Pédagogie de la réussite, de la découverte
du sens : développement des capacités à «apprendre à apprendre », à analyser, à comprendre
du projet : logique d’interaction, de négociation dans une équipe côte à côte pédagogique dans une relation collaboratrice
- L’apprenant repart avec l’ensemble des choses à savoir (même s’il n’a pas compris)
- Apprentissages plus durables, mieux ancrés
- Plus rapide que le constructivisme car on se sert du collectif pour construire ses connaissances (co-construction, mutualisation des savoirs)
Avantages - Formation de masse - Formation visant des
changements de comportement, l’acquisition d’automatismes, les apprentissages techniques
- Situation « confortable »
L’apprenant non sollicité, apprend par cœur
Le formateur: maîtrise le déroulement pédagogique, du contenu à transmettre, du temps /mise en place rapide
- Apprenant autonome, impliqué, motivé (expériences, savoirs, leur centres d’intérêts, objectifs reconnus)
- Le problème, l’erreur donne du sens à l’apprentissage, intéresse
l’apprentissage, motive : c’est un challenge
- Convient à la formation d’adultes, au développement de savoir être (changement de comportement)
- Travail de métacognition :
« apprendre à apprendre », stimule la réflexion, favorise la réflexivité, la prise de recul sur l’action et
développe les transferts possibles vers d’autres situations
- Dépassement de conflits, d’obstacles générés par une situation sociale - disponibilité, ouverture à l’autre aux
idées neuves, différentes, en écoutant d’autres points de vue pour mieux comprendre ; si divergence, résolution sur fond de dialogue
Inconvénients - Peu d’efficacité
- Apprenants passifs, peu d’interactions,
- Conditionnement des apprentissages
- pédagogie scolaire, modélisante - Tâches prédécoupées font perdre
la vision d’ensemble, le sens « le tout est plus que la somme des parties »
- Les représentations initiales s’érigent souvent en obstacle aux nouvelles connaissances
- Phase de déstabilisation délicate - Coûteux en temps (individualisation
des accompagnements)
- Temps de préparation important (situations pédagogiques en relation avec centre d’intérêts)
- Dynamique de groupe
- Coproduction des savoirs = ce sont souvent les mêmes qui s’investissent - Difficultés de changer les habitudes
de formation et les représentations des acteurs
- Quand opposition, difficulté de trouver un accord : blocage, retrait ou conformité à l’avis du plus grand nombre ou du leader