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Sur la dispersion des ultrasons dans les liquides
Ladislav Zachoval
To cite this version:
SUR LA DISPERSION DES ULTRASONS DANS LES
LIQUIDES
Par LADISLAV ZACHOVAL.
Sommaire. - Dans ce travail l’auteur donne les résultats de mesures
précises de la vitesse des
ultra-sons dans divers liquides. La méthode de mesure, utilisant la diffraction de la lumière par les ultrasons
et par un réseau de comparaison est exposée en détail. En prenant diverses précautions pour éviter des sources d’erreurs accidentelles on constate une variation systématique de la vitesse du son avec
la fréquence pour certains liquides tels que la glycérine, le toluène, l’huile de ricin. L’auteur compare brièvement ses résultats expérimentaux avec ceux publiés par d’autres auteurs.
1. Introduction. - La découverte de la
dispersion
des ondes ultrasonores dans les gaz ainsi que les études de
l’absorption
des ultrasons dans lesliquides
ont
évoqué
laquestion
de l’existence de ladispersion
des ultrasons dans lesliquides.
Il est d’ungrand
intérêt de savoir si lesliquides
secomportent
comme les gaz en cequi
concerne la vitesse du son.Jusqu’ici
aucunedispersion
incontestable n’a puêtre mise en évidence. Mais il
n’y
a pasbeaucoup
de mesures de la vitesse des ultrasons dans lesliquides
et peu de ces mesures ont été effectuées dans des conditions favorables afin de
pouvoir
s’assurer dela
dispersion.
Lesexpériences
faites n’étant ninombreuses ni
certaines,
il est nécessaire de mesurer les vitesses des ondes ultrasonores dans lesliquides
gardant
toujours
deuxprincipales
conditions pour l’étude de ladispersion :
lafréquence
des ultrasons bien définie et latempérature
aussi stable quepossible.
2. Méthode de mesure. - La méthode pour
mesurer la vitesse des ultrasons dans les
liquides
que
je
vais décrire adéjà permis
de constaterla !
dispersion
des ondes ultrasonores dans l’huile de ricin dans le senscorrespondant
aux actions de viscosité[1].
Le Tableau 1 et lafigure
représentent
TABLEAU I. 1
(*)
Vitesse dans l’huile de ricin pour lafréquence
fondamentale v = i 998,og ke/sec.
les résultats obtenus pour ce
liquide.
La méthode utilise la diffraction de la lumière par lesultra-sons
[2, 3].
J’ai fait sur la mêmeplaque
les clichésdes
spectres
de diffraction pour lafréquence
fonda-mentale ainsi que pour lesharmoniques
du mêmequartz
maître-oscillateur. Les distances des raiesde diffraction mesurées sur la
plaque photographique
indiquent
les variations relatives de la vitesse desultrasons. Pour
pouvoir
mesurer les valeurs absolues de la vitesse onfait,
sur la mêmeplaque
encore,le cliché du
spectre
d’un réseau decomparaison
placé
dans uneposition
bien définie.Fig. I. - Vitesse
des ultrasons dans l’huile de ricin pour différentes températures, relative à la fréquence fonda-mentale v = rgg8,go kc/sec et à la fréquence harmonique 3.
Soient
LI
lalongueur
d’onde ultrasonore relative à lafréquence
fondamentale et Lk celle relativeà la
fréquence harmonique
k. Si lalongueur
d’ondede la lumière est
).,
l’angle
de diffraction est 9 et351
p est l’ordre du
spectre
de diffraction. La distance D entre laplaque photographique
et leplan principal
del’objectif
étantgrande
parrapport
à la distance d entre deuxfranges
consécutives duspectre
dediffrac-tion,
onpeut
faire sin y = d :D,
et l’on aLe réseau de
comparaison
ayant
n traits parcenti-mètre,
on a,-
-d,. étant la distance entre deux
franges
consécutivesdu
spectre
dediffraction
donné par le réseau decomparaison.
’
La radiation lumineuse utilisée était le doublet D
du sodium. La fente du collimateur a été verticale
et le
rayonnement
parallèle
ayant
traversé leliquide
perpendiculairement
aurayonnement
ultrasonore aété reçu par un
objectif
delongueur
focalef
= 120 cm.Une
plaque photographique placée
auplan
focal de cetobjectif pouvait
êtredéplacée
perpendicu-lairement à l’axe de
l’objectif.
Le réseau de compa-raisonayant
six traits par millimètre a étéplacé
entre
l’objectif
et la cuve contenant leliquide.
Celle-ci a étéplacée
dans une enceintethermostatique
ayant
comme fenêtres lesplaques
de verreplan-pa-rallèle
(fig. 2).
Fig. 2. -
L, lampe à sodium; FI, fente du collimateur; Oz, objectif du collimateur; Th, enceinte thermostatique; C, cuve contenant le liquide; F 2’ diaphragme; Qu, quartz émetteur d’ultrasons; Pr, plan réflecteur; R, réseau de comparaison; 0,, objectif de longueur focale f = ~ 2 o cm;
P, plaque photographique.
Le
quartz
produisant
les ultrasonsplacé
verti-calement a été en contact avec leliquide
seulement par une face. Unplan
réflecteur des ultrasons aété
parallèle
auquartz.
Lafréquence
duposte
émetteur de haute
fréquence qui
a étécouplé
au circuit duquartz
mis dans leliquide
a été définie par unquartz
taillé de tellefaçon
que son coefficientde
température
était nul. J’aiemployé
unquartz
maître-oscillateur defréquence ),
= 1g99,800
kcjsec
couplé
au circuit duquartz
émetteur d’ultrasonsde
fréquence
propre v1
= i ooo,ookc/sec
mis dansle
liquide.
Un autrequartz
maître-oscillateurde
fréquence v2
= i998,goo
kc/sec
a étécouplé
au
quartz
émetteur d’ultrasons defréquence
propre v’.,
_ ~999,o6
kcfsec.
En raison del’amor-tissement
créé par leliquide
ces deuxquartz
émet-teurs se trouvaient dans de bonnes conditions derésonance.
Le
poste
émetteur de hautefréquence
dont leschéma de
montage
estreprésenté
sur lafigure
3,
permet
d’obtenir lafréquence
fondamentale ainsique les
harmoniques
duquartz
maître-oscillateur.Le tube
employé
est unelampe
tétrode 6L6 G.Le
quartz
a étédisposé parallèlement
à la fente du collimateur et aux fentes des traits de compa-raison. Latempérature réglée
par un thermomètreà contact
placé
dans l’enceintethermostatique
a étésuivie encore par un thermomètre dans le
liquide
dans
lequel
on a mesuré la vitesse des ultrasons. Les variations de latempérature
ont étéplus petites
que C.
Fig. 3. - Schéma de
montage du poste émetteur de haute fréquence.
Pour m’assurer de la stabilité des conditions pen-dant les poses,
je
faisais sur uneplaque toujours
deux fois le cliché duspectre
de diffraction pour les ultrasons de la mêmefréquence.
Ces deux clichés étaient lepremier
et le dernier de ceuxqui
ont étéplacés
sur laplaque.
Alors la stabilité des distances des raies de ces deuxspectres
relatifs à la mêmefréquence indiquait a
fortiori
la stabilité des condi-tions pour les poses faites entre ceux-ci.Les distances des raies de diffraction ont été mesurées sur les
plaques photographiques
à l’aided’un
comparateur
et les erreursprobables
ont étécalculées
(1).
En
employant
la méthodedécrite j’ai
fait les clichésdes
spectres
de diffraction pour l’eau pour les fré-quences et3.,),
etj’ai
trouvé la même valeurpour la
vitesse,
cequi
est en accord avec les mesuresdéjà
faites par les autres auteurs[4, 5].
3. Résultats des mesures. - Le Tableau II
contient les résultats obtenus. Les clichés des
spectres
de diffraction relatifs auxfréquences
il,3 v1,
5 vl
ont été faits pourchaque liquide
sur uneplaque,
les clichés relatifs auxfréquences
v2,3 v2, 5 v2
sur une autre.
TABLEAU1 II.
La colonne 1 contient les
fréquences
des ultrasons, ’11 -= 999,800kc/sec; ’12
~1998,900 kc/sec.
La colonne 2 contient les
températures.
La colonne 3 contient les distances des raies de diffraction mesurées sur les
plaques photographiques;
leserreurs probables sont
indiquées.
La colonne 4 contient les valeurs absolues de la vitesse. La colonne 5 contient les rapports V3.
La colonne 6 contient les rapports v/, : v~.
353
Les résultats montrent, que la stabilité des condi-tions a été sufflsante pour
pouvoir
constater ladispersion
dans letoluène,
le nitrobenzène et laglycérine.
Lesfigures 4
et 5représentent
les valeurs de la vitesse relatives aux valeurs pour lesfré-quences
5v1
et5v2
respectivement
pour le toluèneet le nitrobenzène. Les courbes résultantes ont été obtenues par la translation des courbes relatives
aux
fréquences v2, 3v2,
~~2’
de tellefaçon
que lesvaleurs pour la
fréquence ’;2
sontplacées
parmi
lesvaleurs pour V1 et
3,,,.
J’ai mesuré aussi les valeurs absolues de la vitesse. Elles sont un peu différentes pour les deux séries de
fréquences.
Laplus grande
différence estenviron o,6 pour oo pour le
méthylacétate.
Pourle
toluène,
le nitrobenzène et leméthylacétate,
ilFig. f~. - Les valeurs de la vitesse dans le toluène pour les fréquences.
a, ’Il, 3 ~D 5 vl relatives à la valeur de la vitesse pour la
fré-quence 5 b, v2, 3 v2, 5 v2 relatives à la valeur de la vitesse
pour la fréquence 5 v2; c, la courbe résultante; v J. est la
vitesse pour la fréquence harmonique k.
s’agit
peut-être
d’une erreursystématique,
parceque entre les deux séries de poses se sont écoulés
quelques
jours.
Pour l’acétone et C C14 ils’agit
peut-être
de l’influence de latempérature.
Il faut dire que les valeurs absolues de la vitesse sont sans aucune influence sur la forme de ladépendance
dela vitesse avec la
fréquence,
cette forme étant donnée seulement par les valeurs relatives.°
Pour l’acétone et le tétrachlorure de
carbone,
M. Rao
[6]
acomparé
la vitesse des ondes ultra-sonores(fréquence
7. 106 C /sec)
avec la vitesse des ondeshypersonores
(fréquence
5.109c,~sec)
obtenue par une méthodeoptique.
Il trouve que dans C Cl4la vitesse
hypersonore
estplus
grande
que la vitesseFig. 5. - Les valeurs de la vitesse dans le nitrobenzène
pour les fréquences.
a, ~il, 3 vl, 5 vl, relatives à la valeur de la vitesse pour la fréquence 5 v,; b, v2, 3 v2, 5 v2, relatives à la valeur de la vitesse pour la fréquence 5 v2; c, la courbe résultante; v~, est la vitesse pour la fréquence harmonique k.
ultrasonore;
c’est l’inverse dans l’acétone. Pour la mêmetempérature
23°,0 C la vitesse des ultra-sons dans C Cl4 a été mesurée par M.Parthasarathy
[7]
]
qui
trouve pour lafréquence 7.106 c jsec
lavaleur
g285 m/sec.
et M. J.Swanson,
qui
trouvepour la
fréquence
197,8
kc /sec
la valeur 912m jsec.
MM. J.
Claes,
J. Errera et H. Sack[9]
ont mesurél’absorption
des ondes ultrasonores dans leméthyl-acétate et ils ont trouvé un maximum pour la
fréquence
3 , r oscjsec.
Pour lesfréquences
de1 . 106 C /sec
àc/sec
aucunedispersion
incon-testable n’a pu être mise en évidence dans ces trois
liquides
par nos mesures.nitrobenzène la vitesse des ultrasons diminue
quand
lafréquence
augmente.
Ladispersion
dans laglycérine
est de sens contraire à cellequi
serait dueaux seules actions de viscosité
[10].
Pendant lesexpériences
laglycérine
a étéprotégée
contrel’humidité par une couche d’huile de
paraffine.
Il
n’y
a pas d’autresexpériences
avec laglycérine;
pour le nitrobenzène on a seulement des mesures
pour les
températures
assez différentes. La vitessedes ultrasons dans le toluène a été mesurée pour
la
température
250,o
C par M. J. Swanson[8], qui
trouve la valeur I 311
mlsec
relative à lafré-quence I’~2,0
ke/sec,
et par MM. Bachem et Hiede-mann[ i 1 1, qui
trouvent la valeur r 3 03, 3 5m /sec
relative à lafréquence
5 197kcjsec.
MM.Hiede-mann, Seifen et Scheurer
[4]
ont mesuré la vitesse relative auxfréquences 4
800kc/sec
et 8400
kc/sec
et ils ont trouvé uneaugmentation
de la vitessede i
m/sec
quand
lafréquence
augmente.
Aucontraire M. A. Dutta
[5]
trouve la vitessecons-tante pour les
fréquences
r . 106clsec
et 3 .107c/sec.
Comme il
paraît
nécessaire dereprendre
les mesures des vitesses des ultrasons dans lesliquides
pourpouvoir
mieux connaître ladispersion
et soncarac-tère,
l’auteur continuera lesexpériences
par laméthode décrite ci-dessus.
Ce travail a été effectué au laboratoire de M. R.
Lucas à
l’École
municipale
dePhysique
et Chimie industrielles de Paris. Je suis heureux de remercier1B1. R. Lucas de la bienveillance avec
laquelle
ilm’a
dirigé
dans son laboratoire. Je leprie d’accepter
l’expression
de ma vivegratitude.
Je remercie aussiM. J. Luc de l’aide amicale
qu’il
a fournie lors deces recherches.
Manuscrit reçu le I er avril 1939.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] L. ZACHOVAL, C. R. Acad. Sc., 1939, 208, p. 265.
[2] R. LUCAS et P. BIQUARD, C. R. Acad. Sc., 1932, 194,
P. 2132.
[3] P. DEBYE et F. W. SEARS, Proc. Nat. Acad. Sc., 1932, 18, p. 409.
[4] HIEDEMANN, SEIFEN et SCHEURER, Naturwiss., 1936,
24, p. 681.
[5] A. K. DUTTA, Physik. Zeit., 1938, 39, p. 186.
[6] B. V. RAGHAVENDRA RAO, Nature, 1937, 139, p. 885.
[7] S. PARTHASARATHY, Proc. Ind. Acad. Sc., 1935, 2, p. 497.
[8] J. CHESTER SWANSON, J. Chem. Phys., 1934, 2, p. 689.
[9] J. CLAES, J. ERRERA et H. SACK, Trans. Faraday Soc.,
1937, 33, p. 136.
[10] R. LUCAS, C. R. Acad. Sc., 1938, 206, p. 658.