• Aucun résultat trouvé

Diffusion d'impuretés dans le cuivre et l'étain liquides

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Diffusion d'impuretés dans le cuivre et l'étain liquides"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00209277

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00209277

Submitted on 1 Jan 1980

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Diffusion d’impuretés dans le cuivre et l’étain liquides

A. Bruson, M. Gerl

To cite this version:

A. Bruson, M. Gerl. Diffusion d’impuretés dans le cuivre et l’étain liquides. Journal de Physique,

1980, 41 (6), pp.533-542. �10.1051/jphys:01980004106053300�. �jpa-00209277�

(2)

533

Diffusion d’impuretés dans le cuivre et l’étain liquides

A. Bruson et M. Gerl

Laboratoire de Physique du Solide (*), Université de Nancy I, CO 140, 54037 Nancy Cedex, France

(Reçu le 14 janvier 1980, accepté le 22 février 1980)

Résumé.

2014

En utilisant

une

cellule de cisaillement, le coefficient de diffusion Di de 110mAg, 111In, 113Sn, 124Sb

et 195Au dans le cuivre et l’étain liquides

a

été mesuré du point de fusion du solvant à 1 850 K. Les résultats sont

comparés

au

coefficient de diffusion DEi obtenu dans l’approximation de collisions binaires de sphères dures équi-

valentes. Le rapport Ci

=

Di/DEi, qui traduit les phénomènes à plusieurs corps, est interprété

en

fonction de la densité du fluide, de la

masse

et de la taille des atomes de soluté par rapport

au

solvant.

Abstract.

2014

The diffusion coefficient Di of 110mAg, 111In, 113Sn, 124Sb and 195Au has been measured in liquid

Sn and liquid Cu, in the temperature range from the melting point of the solvent to 1 850 K, using

a

shear cell assembly which provides accurate data. The experimental data

are

compared with the binary collision diffusion

coefficient DEi of equivalent hard spheres. The ratio Ci

=

Di/DEi is interpreted in terms of the fluid density and of

the

mass

and size of the solute atoms.

J. Physique 41 (1980) 533-542

JUIN

1980,

p

Classification Physics Abstracts

66.10

1. Introduction.

-

Etant donne leur importance

essentielle dans de nombreux processus metallurgi-

ques (nucleation et croissance au cours de la solidi- fication d’alliages, homog6n6isation et segregation, etc.) il est de premiere importance de connaitre les mecanismes de diffusion dans les metaux et alliages liquides. Contrairement aux solides ou existent de nombreux travaux experimentaux, la diffusion dans

les liquides n’a pas encore fait l’objet d’une 6tude

experimentale exhaustive car les mesures directes y

sont rendues delicates par : (i) les problemes de compa- tibilit6 du liquide avec la cellule de mesure et 1’atmo-

sphere ; (ii) la forte tension de vapeur des metaux ; (iii) les problemes lies a 1’apparition de phenomenes

de convection ; (iv) la forte valeur (D - 10 - 5 cm2 . s -1 )

des coefficients de diffusion dans les liquides.

Du point de vue theorique, la diffusion dans les

liquides a ete abordee a partir des theories propres

aux solides ou aux gaz dilues. Dans un gaz dilue,

le mouvement des particules est essentiellement libre entre collisions, de sorte que le coefficient de diffusion peut s’ecrire :

ou v est la vitesse moyenne des particules et I Ie’

libre parcours moyen. Dans le cas d’un gaz de spheres dures, l - 1 /n62 ou Q est le diametre des spheres et n

(*) Laboratoire associe

au

C.N.R.S. n° 155.

leur nombre par unite de volume. On retrouve ainsi

1’expression exacte du coefficient de diffusion d’un gaz de spheres dures : de masse m [1] :

obtenu par resolution de l’equation de Boltzmann.

Si la densite du gaz augmente, il est necessaire d’introduire des correlations g6om6triques et dynami-

ques. La theorie d’Enskog [1] montre que le coeffi- cient de diffusion DE est de la forme DE

=

Do/g(6)

ou g(Q) est la fonction de distribution radiale au contact des spheres dures.

La probabilite de collisions augmentant comme la fonction de distribution radiale g( a) au contact des spheres, les correlations geometriques conduisent

directement au coefficient d’Enskog, tenant compte

uniquement des collisions binaires :

L’expression (2) donne un bon ordre de grandeur

du coefficient de diffusion d’un liquide de spheres

dures de diametre a. Les correlations dynamiques

sont traitees theoriquement par des methodes diff6- rentes :

a) A partir des premiers principes [2-8] : a un

atome marque est donnee une vitesse initiale vo(O)

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01980004106053300

(3)

et la reaction du milieu est etudiee. La fonction de distribution des atomes environnants etant obtenue,

on peut ecrire l’equation de mouvement de l’atome marque et obtenir l’equation d’evolution de la fonc- tion d’autocorrelation des vitesses :

ce qui conduit directement au coefficient de diffusion

b) Par des methodes fondees sur une approxima-

tion de champ moyen [9-11].

c) Par des methodes utilisant le formalisme de la fonction memoire de Mori [12-15].

Ces deux dernieres methodes ont le d6faut de ne

pas permettre une analyse detaillee de la dynamique

des collisions, alors que les methodes issues des pre- miers principes permettent de controler precisement

les approximations utilisees.

d) Par dynamique moleculaire [16-23]. Ces tra-

vaux montrent que la fonction d’autocorrelation des

vitesses, apres une decroissance initiale brusque de type Langevin, presente une partie negative caract6- ristique de la r6trodiffusion de l’atome marque

sur ses voisins, et une decroissance asymptotique

lente en t-3/2, due a l’amortissement des modes

hydrodynamiques excites par l’atome marque.

Citons egalement Ifs modeles phenomenologiques

de l’oscillateur itinerant [24-26], du volume libre [27]

et des fluctuations continues [28]. Ces modeles intro- duisent des approximations ad hoc pour decrire la diffusion de maniere simple et renoncent a decrire les correlations dynamiques.

Le comportement detaille de la fonction d’auto- correlation des vitesses se refl6te dans la valeur de la constante de diffusion (3) et le but du present travail

est d’etudier la variation de D avec la masse et la taille de 1’atome marque, dans une matrice m6tallique.

Les techniques experimentales les plus couram-

ment utilisees pour mesurer les coefficients de diffu- sion dans les liquides utilisent un capillaire vertical

pour eviter au maximum la convection [29], et une

cellule de cisaillement [30-31], de maniere a controler la temperature et la duree de 1’exp6rience. Cette technique, utilisee dans le present travail, est decrite

dans la section 2. La section 3 est consacree aux r6sul- tats experimentaux obtenus dans le cuivre et retain

liquides, et a leur interpretation.

2. M6thode exp6rimentale.

-

Dans la methode

classique du capillaire-r6servoir [32] des corrections

importantes doivent etre apportees aux resultats

bruts car (i) des phenomenes de convection dus au

fort gradient de concentration apparaissent a 1’em-

bouchure du capillaire; (ii) la diffusion commence au

cours du chauffage et se poursuit au cours du refroi-

dissement de l’echantillon ; (iii) des phenomenes de segregation se declenchent au cours du refroidisse-

ment.

De maniere a eviter ces inconvenients, nous avons

construit une cellule de cisaillement d6jd decrite par ailleurs [33-35]. Celle-ci schematisee sur la figure 1,

Fig. 1.

-

Representation schematique de la cellule a cisaillement : 1) reservoir de remplissage, 2) metal liquide, 3) disques mobiles, 4) disque central, 5) impuret6, 6) disques fixes. a) Configuration

de la cellule pendant la montee

en

temperature du systeme ; b) D6but

de la diffusion ; c) Cisaillement et fin de la diffusion.

[Schematic representation of the shear cell : 1) filling reservoir, 2) liquid metal, 3) movable discs, 4) intermediate disc, 5) impurity, 6) fixed discs. a) Configuration of the cell during the heating of

the system; b) Beginning of the diffusion run; c) Sectionning of

the capillaries; end of the diffusion run.]

comporte vingt disques centres sur un axe de rotation commun, de 4 mm d’6paisseur et de 42 mm de dia-

metre. Des trous de diametre 1,5 mm, perces dans ces disques, permettent de réaliser quatre capillaires

dans lesquels la diffusion est etudiee par la methode de la couche mince. L’ensemble est place dans une atmosphere d’helium, dans un four a resistor de graphite permettant d’obtenir une temperature uni-

forme a ± 2 OC. Une experience typique se deroule

de la maniere suivante :

a) Les capillaires sont initialement remplis de

cuivre ou d’etain pur (99,999 %) fourni par Materials Research Corp. et les logements pratiques dans le disque central (Fig. la) sont remplis d’un alliage

dilue du metal et d’un radioisotope du solute a etudier.

Au cours de la mise en temperature du systeme,

aucun contact entre la source radioactive et le capil-

laire n’est autorise ;

b) Lorsque la temperature du systeme est stabilisee,

le disque central est tourne, de 1’exterieur du four, de

maniere a mettre en contact l’isotope radioactif et la veine liquide, ce qui initialise le traitement de diffu- sion (Fig. 1 b) ;

c) A la fin du traitement (Fig. 1 c) une rotation des

disques les uns par rapport aux autres sectionne la

(4)

535

veine liquide en cylindres de longueur 4 mm et le

refroidissement du systeme est ulterieurement effec- tue ;

d) Apres demoulage, les sections des capillaires

sont pesees et analysees par comptage radioactif à 1’aide d’un spectrometre yINa-Tl.

Un profil de concentration typique est donne par la figure 2. Les conditions aux limites de cette exp6-

rience sont celles de la couche en n :

ou 2 h est 1’epaisseur du disque central et 0 la fonc- tion de Heaviside, de sorte que la concentration de solute est de la forme :

ou

En ajustant les resultats experimentaux a 1’expres-

sion (4), on obtient la valeur de D. On peut egalement,

Fig. 2.

-

Type de profil de diffusion. Diffusion de l9sAu dans Cu (T

=

1 523 K,

t =

7 500 s, D

=

4,4

x

10 -

5

cm2.s-1). Courbe Log C/Co

=

f (x2) de pente p

=

1 /4 Dt.

[A typical concentration profile for the diffusion of 195 Au in

liquid Cu (T

=

1 523 K,

t =

7 500 s, D

=

4.4

x

10-5 cm2.s-1).

Curve log (C/Co)

=

f(x2) with slope p

=

1/4 Dt.]

au prix d’une erreur syst6matique de l’ordre de 2 %,

utiliser 1’expression approchee

qui correspondrait a une condition initiale de couche infiniment mince, pour analyser les resulta ts experi-

mentaux. Cette forme permet une estimation de l’incertitude maximale sur la mesure de D. L’incerti- tude sur les mesures de concentration est en effet de l’ordre de 1%. Le domaine des concentrations

explor6es etant [C1, C2], la pente

fournit la valeur de D. L’incertitude sur D est alors

Dans une experience typique, In C1 - In C2 - 5, OC/C

=

1 % de sorte que AD/D rr 1 %. Cette incer- titude, jointe a celle qui resulte de 1’utilisation de

1’expression (5) pour la concentration, conduit à

une incertitude globale ADID - 3 %, confirm6e par la reproductibilite des resultats experimentaux que

nous avons obtenus.

3. R6sultats experimentaux et interpretation.

-

Afin

d’etudier 1’influence des parametres caracterisant les solutes (masse, taille, valence, etc.) sur leur coeffi-

cient de diffusion Di, nous avons mesure le coefficient de diffusion de solutes du groupe IB(Cu, Ag, Au) et

de la cinquieme serie de la classification periodique (In, Sn, Sb) dans Cu et Sn liquides, du point de fusion

a 1 850 K. Les tableaux I et II regroupent les valeurs

experimentales de Di ainsi que la valeur du coefficient

"de diffusion DiE obtenu en utilisant la prescription de Protopapas [36], decrite par l’equation (8), et le

rapport Ci

=

Dd DiE.

La methode experimentale que nous avons utilisee

nous a permis d’etendre consid6rablement le domaine de temperatures explorees (Figs. 3 et 4). Pour 1’auto- diffusion, 1’accord avec les resultats anterieurement

publi6s est relativement bon, sauf pour Sn a haute

temperature, ou les valeurs de D obtenues par Swa- lin [37-38] sont nettement plus elevees que celles du

present travail. Par ailleurs, les valeurs experimentales

de Di varient sensiblement lineairement avec la tem-

p6rature :

ou les valeurs de Dm, coefficient de diffusion extra-

pole a la temperature de fusion Tm et de A sont donnees

dans les tableaux III et IV.

(5)

Tableau I.

-

Coefficients de diffusion Di mesurés en fonction de T (K), comparés à la valeur DiE (10-5 cm2 . s-1) (équation (12)), et rapport Ci

=

D;/Df dans Cu liquide. Chaque valeur experimentale est la moyenne des mesures

effec tuées dans les quatre capillaires de la cellule.

[Values of the diffusion coefficient Di (10-5 cm2 . s-1), as a function of temperature T (K), compared to DiE (equation (12)), and the ratio Ci

=

D;/DiE, in liquid copper. Each experimental result is the mean value of the

data given by the four capillaries of the shear cell.]

Tableau II.

-

Coefficients de diffusion Di (cm2 . s-1) mesurés en fonction de T (K), comparés à la valeur DiE (équation (12)) ; et rapport Ci

=

D;/DiE dans Sn liquide.

[Values of the diffusion coefficient Di (10- 5 cm2 . s-1) as a function of temperature T (K), compared to DE

(equation (12)), and the ratio Ci

=

D;/Df, in liquid tin.]

(6)

537

Fig. 3.

-

Coefficients d’autodiffusion experimentaux dans le

cuivre liquide : D J. Henderson [35], -.-.-.-

ce

travail.

[Experimental self diffusion coefficients in liquid Cu : D J. Hen- derson [35], -o o o-- this work.]

Fig. 4.

-

Coefficients d’autodiffusion experimentaux dans l’étain liquide : 0 Ma-Swalin [37],0 Kharkov [38], 0 Foster [39], * M. 0.

Du Fou [40], A Davis-Fryzuck [41], -

ce

travail.

[Experimental self diffusion coefficients in liquid tin : D Ma-Swa- lin [37], Q Kharkov [38], o Foster [39], * M. 0. Du Fou [40],

A Davis-Fryzuck [41 ], ---8--- this work.]

3 .1 AUTODIFFUSION.

-

Dans le but de determiner l’influence des effets a N corps sur le coefficient d’autodiffusion Ds, il est necessaire de disposer de la

valeur theorique DsE du coefficient de diffusion lors- que seules, des collisions binaires, non correlees,

sont considerees. En l’absence de calculs realistes de DsE dans les metaux etudies dans le present travail,

Tableau IV.

-

Valeur de A et Dm dans l’intervalle de températures [Tl, T2] pour la diffusion dans Sn

liquide.

[Values of A and Dm, in the temperature range [T1, T2]

for diffusion in liquid Sn.]

nous avons assimile le metal liquide pur a une assem- bl6e de spheres dures. Il est bien etabli en effet que, si les details de la fonction d’autocorr6lation des vitesses sont mal decrits par cette approximation,

la valeur de DsE obtenue est raisonnable. Le coeffi- cient de diffusion des spheres dures :

est alors fonction du diametre effectif a(T) des sph6res

et de leur fonction de distribution radiale g(6) au

contact.

En utilisant des arguments similaires a ceux du critere de fusion de Lindemann, Protopapas [36]

montre que la variation de as avec la temperature

peut etre decrite par une loi du type :

of B est sensiblement le meme pour tous les m6taux.

Cette variation en temperature de as rend compte, de maniere qualitative, de 1’ecart entre le potentiel interatomique et un potentiel de spheres dures 6qui-

valent. La valeur de Qo est determinee par Protopapas

en choisissant, pour tous les metaux, la valeur du coefficient de remplissage ym

=

0,472 au point de

fusion.

Une fois obtenue la variation a(T), on peut cal- culer la valeur de g(c) en utilisant l’equation d’etat

de Carnahan et Starling

Tableau III.

-

Valeur de A et Dm dans l’intervalle de températures [Tl, T2] pour la diffusion dans Cu liquide.

[Values of A and Dm, in the temperature range [Tl, T2] for diffusion in liquid Cu.]

(7)

Fig. 5.

-

Rapport experimental DS/Ds

=

C,(y) dans Sn o et

dans Cu D compare

avec

les resultats de Alder. DS/Ds calcule

avec

le diametre de spheres dures effectif de retain donne par

l’equation (11) (0).

[Experimental ratio Ds/DE

=

Cs(y) in tin o and in copper 0 compared with Alder’s data. Ds/DsE calculated with the effective hard sphere diameter of tin given by equation (11) (8).]

ou a toute temperature T, le coefficient de remplis-

sage y(T) est determine par l’equation :

ou neT) est le nombre d’atomes par unite de volume 4 la temperature T. La valeur de g( 0) ainsi obtenue permet le calcul du coefficient d’Enskog DE (6qua-

tion (7)) que nous avons reportee dans les tableaux I et II pour 1’autodiffusion de Cu et Sn. Le rapport Cs

=

Ds/D; du coefficient de diffusion mesure au

coefficient de Enskog traduit les correlations dues aux

ph6nom6nes collectifs. La figure 5 montre que 1’allure

generale du coefficient Cs en fonction du coefficient de remplissage y est voisine de celle qu’ont obtenue Alder et al. par dynamique moleculaire [18-19].

En particulier, (i) a forte densite, le coefficient C est

inferieur a 1’unite car les phenomenes de retrodif

fusion de l’atome marque sur la cage de ses proches

voisins predominent ; (ii) a densite intermediaire

(y - 0,3), les modes hydrodynamiques excites par 1’atome marque decroissent lentement et C est

superieur 4 l’unit6. Dans le cas de Sn liquide, dans lequel nous avons mesure Ds pour une large gamme de temperatures (donc de densite), nous avons calcule

quel diametre effectif a’(T) on doit introduire dans

1’expression (7) de DsE pour obtenir un bon accord

avec les valeurs de C calculees par Alder et al.

Les valeurs de ao et B’, comparees a celles de cho et B (equation (8)), dans le tableau V, montrent qu’une

variation relative de (J’s(T) de l’ordre-de 3 % suffit pour retrouver les predictions numeriques de Alder et al.

La compacite au point de fusion correspondant à 1’equation (11) est alors ’

=

0,45.

Tableau V.

-

Valeurs de ao, 60, B et B’ utilisées

pour calculer le coefficient de Enskog (équations (8)

et (11)) dans le cas de Sn liquide.

[Values of co, 60, B and B’ used to calculate Enskog’s coefficient, according to equations (8) and (11), for liquid Sn.]

3.2 HETERODIFFUSION.

-

Dans le cas de la diffu- sion d’impuretees diluees, les correlations dues aux

effets collectifs dependent de la densite du fluide,

ainsi que de la masse mi et de la taille ai des spheres

dures effectives representant les impuretes. Nous interpretons les resultats experimentaux d’hétéro-

diffusion de la meme maniere que precedemment : (i) nous estimons le coefficient de diffusion D)’ obte-

nue en ne considerant que des collisions binaires;

(ii) nous etudions la variation avec mi et ai du rap- port Ci

=

Di/DE et le comparons aux resultats obtenus

en dynamique moleculaire.

a) Calcul de DIE.

-

La theorie de Enskog etendue

aux alliages binaires par Thorne [1] montre que le coefficient de diffusion de spheres dures diluees de masse mi et de diametre ai, dans un solvant dont les atomes ont la masse ms et la taille 6S peut s’ecrire, dans 1’approximation des collisions binaires :

ou ns est la densite du solvant ;

gi,(ci,) est la fonction de distribution radiale de spheres

différentes au contact. Les diametres effectifs sont

calcules en utilisant 1’equation (8) pour le solvant et le solute purs et nous supposons que ces diametres sont inchanges dans I’alliage binaire.

La valeur de gis(cis) est alors obtenue en utilisant la règle de Lebowitz [43-44] :

ou

les coefficients de remplissage partiels ya et yp etant

donnes par :

(8)

539

L’expression de gis ainsi obtenue verifie correcte- ment l’equation d’etat de Carnahan et Starling pour des spheres dures.

En utilisant les equations (13), (14) et (15) il est possible de calculer les valeurs de DE en fonction de la

temperature. Les valeurs de DiE ainsi obtenues sont donnees dans les tableaux I et II, et comparees aux

valeurs experimentales Di a 1’aide du rapport

b) Eff’ets de masse et de taille.

-

Dans les alliages

etudies dans le present travail, nous avons suppose

que les effets de densite sont les memes que pour l’autodiffusion du solvant. Nous pouvons alors ecrire

Ci sous la forme

ou Cs

=

D,ID’ est fonction de la compacite y, et C2

est le facteur de correlation du aux effets de masse et de taille, exprime en fonction de M

=

mi/m, et

2: = ui/u,;. Les valeurs experimentales de C2(M, L)

sont donn6es par les figures 6 et 7 pour les solutes etudies dans le cuivre et 1’etain liquides.

On peut observer que, conformement aux calculs de dynamique moleculaire, C2 augmente avec la

masse du solute aussi bien dans Cu que dans Ag.

En effet, un solute de masse elevee subit relativement moins de r6trodiffusion de la part de ses voisins et d’autre part est plus efficace pour exciter des modes

hydrodynamiques de grande duree de vie. Ces deux effets se conjuguent pour que C2 augmente avec M, quelle que soit la densite.

Les effets de taille sont moins clairs; d’une part

le domaine des tailles atomiques explorees est faible,

d’autre part Alder et al. [22] n’ont effectu6 de calculs

Fig. 6.

-

Valeurs experimentales de C2(M, Z) pour 64Cu, 1 lomag, I I ’In, 113 Sn, 124Sb et ’9sAu dans le cuivre liquide d’apres 1’equa-

tion (17).

[Experimental values Of C2(M, E) for 64Cu, llo"’Ag,’llIn,113Sn,

124Sb and 195Au in liquid copper, according to the equation (17).]

Fig. 7.

-

Valeurs experimentales de C2(M, I) pour llOmAg, 113Sn,

124Sb et 195Au dans retain liquide d’apres 1’equation (17).

[Experimental values of C2(M, Z) for 110mAg, 113 Sn, 124Sb and

195 Au in liquid tin, according to equation (17).]

que pour (M, E) 1. Pour rendre quantitative la comparaison entre nos resultats et ceux de dynamique

moleculaire :

a) nous avons extrapole les valeurs de Ci obtenues

par Alder aux valeurs de M superieures a 1. En effet,

la figure 8 montre que, dans le domaine M 1 et à densite constante (y

=

0,247), Ci varie lin6airement

Fig. 8.

-

Variation de D;/D[

en

fonction de Log10 M, pour diffé- rentes valeurs de Z : ( ) : interpolation des resultats de Alder ; (---) : extrapolation des resultats de Alder pour (M, E)

>

(1, 1).

[Variation of Di/DE

versus

Logio M, for different values of E : (-) : interpolation of Alder’s data ; (---) : extrapolation of

Alder’s data for (M, E)

>

(1,1).]

(9)

avec log M. On peut donc extrapoler les resultats de

dynamique moleculaire, sans grand risque d’erreur,

au-dela de M

=

1,

_

b) de la meme fagon, nous avons extrapole les

resultats des calculs numeriques de Ci en fonction

de E, au-dela de Z

=

1 (Fig. 9). En l’absence de calculs en dynamique moleculaire pour des solutes de masse et de taille superieures a celles du solvant,

nous pensons que ces extrapolations conduisent à des valeurs raisonnables de Ci.

Il est ainsi possible de comparer (Tableau VI) les

valeurs de Ci

=

(Ci/CS)th, ou Ci et C. sont les valeurs obtenues par Alder ou extrapolees pour I’h6t6ro- et Fautodiffusion, a C2xP

=

CIIC, ou Ci

=

Di/DE et CS

=

DRID s E sont les rapports des valeurs mesurees

Di et Dg aux coefficients d’Enskog calcules.

De ce tableau VI, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :

a) Effet de masse : la tendance, prévue th6orique- ment, de C2 a augmenter avec M

=

mi/ms est bien

conforme a l’experience, bien que les valeurs obtenues pour C2xP soient trop elevees dans le cas des systemes Sn-Ag et Sn-Au (Fig. 10).

b) Effet de taille : la variation de C2xP avec la taille

reduite Z

=

adas du solvant est beaucoup moins simple. A forte densite (y

=

0,463) dans retain, C2exp a tendance a decroitre lorsque E augmente, ce qui est prevu par les calculs de dynamique mol6cu- laire, a masse M constante, dans les liquides de spheres dures (Fig. 11). En effet, a forte densite, le regime de r6trodiffusion de l’impuret6 sur ses voisins, predominant, est augmente lorsque la taille du solute croit. Dans le cuivre a forte densite (y

=

0,463) les

resultats obtenus sont egalement compatibles avec

les resultats de dynamique moleculaire, sauf dans le

cas du systeme Cu-Sb pour lequel C2exp est beaucoup plus eleve que C2th. De meme, dans Sn a faible densite, C2exp est trop eleve par rapport a C2 pour le solute Ag.

Fig. 9.

-

Variation de Di/DE

en

fonction de E a M constant :

( ) : resultats de Alder; (---) : extrapolation des resultats de

Alder pour (M, I)

>

(1, 1).

[Variation of DïfDiE versus E for different constant values of M :

(-) : Alder’s data ; (---) : extrapolation of Alder’s data for (M, E)

>

(1, 1).]

Ces ecarts peuvent etre dus a la diff6rence de valence du solute par rapport au solvant. Dans le cuivre

liquide par exemple, l’impurete Sb porte une charge electrique apparente + 4 ; bien que cette charge soit

ecrantee par le gaz d’electrons [45], le champ 6lectri- que resultant tend a repousser les voisins de l’impu-

ret6. Il en r6sulte deux effets : (i) une variation de gis(uis) par rapport a la valeur calculee dans une appro-

Tableau VI.

-

Comparaison de C2Xp et C2 pour differents solutes dans Sn et Cu liquides.

[Comparison of C2xP and C2 for different solutes in liquid Sn and Cu.]

(10)

541

Fig. 10.

-

Variation de C2xp et cft

en

fonction de M pour

(1) dans retain liquide ; (2) dans le cuivre liquide.

[Variation of C2xp and C2

as a

function of M, for y

=

0.463 : (1) in liquid tin; (2) in liquid copper.]

ximation de spheres dures qui modifie le coefficient de diffusion de Enskog DE ; (ii) une diminution de la densite locale du fluide, qui tend a augmenter le coefficient de correlation Cs. Cette observation permet

egalement d’interpreter la forte valeur de C2 observee

pour le systeme Sn-Ag; dans retain en effet, le champ electrostatique ecrante produit par une impurete Ag,

de charge - 3, tend egalement a eloigner les premiers

voisins et un effet analogue au cas de CuSb est observe.

Une analyse quantitative de 1’effet de la valence du solute sur son coefficient de diffusion fera 1’objet d’une publication ulterieure.

4. Conclusion.

-

La methode de la cellule a cisail- lement que nous avons mise au point a permis d’aug-

menter (i) la precision et la reproductibilite des mesures

Fig. 11.

-

Variation de C2exp et C2

en

fonction de E2 a deux den- sit6s différentes y

=

0,247 (-), y

=

0,463 (---) dans retain

liquide.

[Variation of C2xp and C1h

as a

function of E2 for two different densities y

=

0.247 (-), y

=

0.463 (---) in liquid tin.]

experimentales du coefficient de diffusion d’impuretes

dans Cu et Sn liquides, (ii) d’etendre le domaine des

temperatures explorees. Les resultats experimentaux

ont 6t6 interpretes en calculant le coefficient de diffu- sion DiE obtenu dans une approximation de collisions binaires, en determinant un diametre de spheres

dures equivalentes aux atomes du liquide. La compa- raison du coefficient de diffusion mesure et de ce

coefficient DiE permet de mettre en evidence les effets des collisions multiples, et de discuter ces resultats

par rapport aux calculs de dynamique moleculaire.

Pour 1’autodiffusion, les effets observes sont en bon accord avec les predictions des calculs. Les effets de la masse et de la taille du solute sont egalement

bien representes par les calculs de dynamique mole- culaire, sauf pour les solutes dont la valence est tres diff6rente de celle de la matrice. Des calculs th6ori- ques sont en cours pour analyser ces effets.

Bibliographie

[1] CHAPMAN, S., COWLING, T. G., The Mathematical Theory of

Non Uniform Gases (Cambridge University Press) 1970.

[2] FORSTER, D., MARTIN, P. C., Phys. Rev. A 2 (1970) 1575.

[3] FORSTER, D., Phys. Rev. A 9 (1974) 943.

[4] MAZENKO, G. F., Phys. Rev. A 3 (1971) 2121 ; Phys. Rev. A 9 (1974) 360.

[5] RESIBOIS, P., LEBOWITZ, J. L., J. Stat. Phys. 12 (1975) 483.

RESIBOIS, P., J. Stat. Phys. 13 (1975) 393.

[6] GÖTZE, W., ZIPPELIUS, A., Phys. Rev. A 14 (1976) 1842.

[7] SINGWI, K. S., SJÖLANDER, A., Phys. Rev. 167 (1968) 152.

[8] SJÖGREN, L., SJÖLANDER, A., Ann. Phys. 110 (1978) 122.

[9] ORTOLEVA, P., NELKIN, M., Phys. Rev. A 2 (1970) 187.

[10] SINGWI, K. S., SKÖLD, K., TOSI, M. P., Phys. Rev. A 1 (1970)

454.

[11] PATHAK, K. N., SINGWI, K. S., Phys. Rev. A 2 (1970) 2427.

[12] AKCASU, A. Z., DUDERSTADT, J. J., Phys. Rev. 188 (1969) 479.

[13] LEBOWITZ, J. L., PERCUS, J. K., SYKES, J., Phys. Rev. 188 (1969) 487.

[14] KIM, K., NELKIN, M., Phys. Rev. A 4 (1971) 2065.

[15] AILAWADI, N. K., RAHMAN, A., ZWANZIG, R., Phys. Rev.

A 4 (1971) 1616.

[16] RAHMAN, A., Phys. Rev. Lett. 32 (1974) 52; Phys. Rev. A 9 (1974) 1667.

[17] RAHMAN, A., MANDELL, M. J., McTAGUE, J. P., J. Chem.

Phys. 64 (1976) 1564.

[18] ALDER, B. J., WAINWRIGHT, T. E., Phys. Rev. A 1 (1970) 18.

[19] LEVESQUE, D., ASHURST, W. T., Phys. Rev. Lett. 33 (1974) 277.

[20] JACUCCI, G., MCDONALD, I. R., Physica A 80 (1975) 607.

[21] ALDER, B. J., GASS, D. M., WAINWRIGHT, T. E., J. Chem.

Phys. 53 (1970) 3813.

[22] ALDER, B. J., ALLEY, W. E., DYMOND, J. H., J. Chem. Phys.

61 (1974) 1415.

(11)

[23] HERMAN, P. T., ALDER, B. J., J. Chem. Phys. 56 (1972) 987.

[24] SEARS, V. F., Proc. Phys. Soc. 86 (1953) 953.

[25] NAKAHARA, Y., TAKAMASHI, H., Proc. Phys. Soc. 89 (1966) 747.

[26] HICTER, P., DURAND, F., BONNIER, E., J. Chem. Phys. 68 (1971) 804; 68 (1971) 809.

[27] COHEN, M. H., TURNBULL, D., J. Chem. Phys. 31 (1959) 1164.

[28] SWALIN, R. A., Z. Naturforsch.A 23 (1968) 805.

[29] VERHOEVEN, J. D., Trans. Metall. Soc. AIME 242 (1968) 1937.

[30] NACHTRIEB, N. H., PETIT, J., J. Chem. Phys. 24 (1956) 745.

[31] POTARD, C., TEILLIER, A., DUSSERRE, P., Mat. Res. Bull. 7

(1972) 583.

[32] NACHTRIEB, N. H., Adv. Phys. 16 (1967) 309.

[33] BRUSON, A., GERL, M., Phys. Rev. B 19 (1979) 6123.

[34] AGNOUX, D., AUGEARD, J. M., ESCANYE, J. M., GERL, M., Phys. Rev. B 18 (1978) 537.

[35] BRUSON, A., Thèse, Université de Nancy (1980).

[36] PROTOPAPAS, P., PARLEE, N. A. D., High Temp. Sci. 8 (1976)

141.

PROTOPAPAS, P., ANDERSEN, H. C., PARLEE, N. A. D., J.

Chem. Phys. 59 (1973) 15.

[37] MA, C. H., SWALIN, R. A., Acta Metall. 8 (1960) 388.

MA, C. H., SWALIN, R. A., J. Chem. Phys. 36 (1962) 3014.

[38] KARKHOV, E. I., ZUYAGINTSEV, A. L., ONOPRIENKO, G. I., Fiz. Met. Metalloved 31 (1971) 220.

[39] FOSTER, J. P., REYNICK, R. J., Metall. Trans. 4 (1973) 207.

[40] Du Fou, M. O., Thèse Nancy (1975).

[41] DAVIS, K. G., FRYZUCK, P., J. Appl. Phys. 39 (1968) 4848.

[42] HENDERSON, J., YANG, L., Trans. Metall. AIME 221 (1961) 72.

[43] LEBOWITZ, J. L., Phys. Rev. 133A (1964) 895.

[44] MANSOORI, G. A., CARNAHAN, N. F., STARLING, K. E., LELAND Jr., T. W., J. Chem. Phys. 54 (1971) 1523.

[45] DEPLANTÉ, J. L., Thèse Orsay (1963).

Références

Documents relatifs

k étant le coefficient de destruction de l’émanation de l’actinium, D son coefficient de diffusion. Cette for- mule est établie en supposant le vase illimité. 1)

Si l’on compare ce nombre à celui trouvé pour la diffusion du gaz carbonique dans l’air, et si l’on suppose que les coefficients de diffusion dans un même gaz

Pour des raies très larges, ou une section efficace monotone, l’état intermé- diaire du cristal n’est pas défini : le processus passe par tous les états

Il prend d’abord des composés de même genre d’éléments ap- partenant à chaque série horizontale, c’est-à-dire d’éléments dont les poids atomiques sont

L’eau et le glycérol ayant des indi- ces optiques différents, la diffusion de l’un dans l’autre crée un gradient de concentration, et donc d’indice, dans la zone de mélange..

On constate que l’écrouissage fait croître l’élasto- résistivité de l’échantillon. Rôle de la température. - Elastorésistivité du cuivre pur en fonction

Partant d’un échantillon contenant des impuretés paramagnétiques, on mesure le temps de relaxation nucléaire TÏ à une température où la diffusion de spin. est

Détermination des volumes d’activation pour la diffusion des atomes dans l’or, le cuivre et