Reconnaitre les troubles psychiatriques en post-AVC
Dr Nicolas BENSADOUN
P.H. Gérontopsychiatrie – Ambulatoire (Liaison, Consultation, HdJ) U.P.P.A – Dr Christophe BOUCHE
Hôpitaux Pitié Salpetrière Charles Foix
Service de Psychiatrie Adulte – Pr Philippe FOSSATI
Introduction
Première cause de handicap acquis dans les pays développés
D’apparition brutale, créant une rupture avec un fonctionnement antérieur
Symptomatologie psychiatrique dépend en grande
partie du site de l’AVC. Souvent méconnue
Introduction
Circulation antérieure : 80% des AVC
- Artère cérébrale moyenne ou sylvienne : 90% des AVC antérieure dont 40% environ touchent le cortex profond
➔ Symptomatologie dépressive fréquente - Artère cérébrale antérieure : Rares 2%
- Artère choroïdienne antérieure : < 1%
Circulation postérieur : 10 à 20% des AVC
Introduction
Complication psychiatrique la plus fréquente : Dépression
Très fréquemment associée à une symptomatologie anxieuse
Symptomatologie psychotique rare
Pourquoi rechercher/reconnaitre cette symptomatologie
Impact sur l’évolution et la rééducation
Corrélation entre sévérité de l’épisode dépressif
et le degré d’invalidité dans les 6 mois post AVC
Majore le temps d’hospitalisation
Définitions et Sémiologie de la dépression
Humeur
Disposition affective fondamentale influencée par le vécu émotionnel et instinctif, donnant un éprouvé agréable ou désagréable, oscillant entre les deux
pôles extrêmes du plaisir et de la douleur
Emotions
Variations importantes, habituellement passagères, de l’éprouvé thymique. Le
plus souvent en lien avec un objet précis, avec un ressenti cognitif et corporel, déclenchés sans contrôle
décisionnel.
Anxiété, peur, tristesse, colère, dégout, joie, …
Humeur dépressive
Vision pessimiste de soi, de l’autre et du monde envahissant la vie affective, relationnelle et cognitive
Tristesse
Emotion normale de l’humeur, souvent en réaction à une situation de
séparation, perte, insatisfaction, frustration, menace.
Forme typique
Perte de l’élan vital, des intérêts usuels, du goût à faire les choses, de la sensation de
plaisir (Anhédonie) Humeur
dépressive Fonctions
motrices
Signes cognitifs Troubles
Instinctuels
Culpabilité, inutilité, pessimisme disproportionnés
Sentiment d’échec, désintérêt jusqu’à l’anesthésie affective
Idées noires, suicidaires
Insomnie, perte d’appétit, de poids, baisse de la
libido
Ralentissement psychomoteur : asthénie, perte de l’initiative motrice.
Bradypsychie, trouble attentionnel et de la concentration allant de pair avec
des plaintes mnésiques chez la PA.
Pendant minimum 2 semaines
Facteurs de risque biopsychosociaux
Psychologiques
•Stress
•Solitude
•Evènements traumatogènes
•Traits de personnalité
Sociaux
•Taille du réseau
•Partenaire de vie
•Support des pairs
•Ressources
Biologiques
•Site vasculaire
•Génétique (PRS)
•Sécrétion cytokines
•Comorbidités + iatrogénie
GL ENGEL
CLINIQUE
Affects
Tristesse –Perte des envies
Fonctionnement corporel
Poids –Sommeil –Fatigue - Psychomoteur
Fonctionnement cognitif
Dévalorisation, culpabilité - idées noires et suicidaires – Trouble concentration attention
Masques somatique, délirant, hostile, anxieux, hypochondriaque
Difficultés diagnostiques
•
Nombreux facteurs confondants : Polypathologie (étiologie vasculaire, neurologique, neurocognitifs, endocriniens, …)
Sur quoi accorder de l’importante :
•
Toute modification brutale ou rapide du caractère (sans autre étiologie suspectée)
•
Toute modification brutale ou rapide des habitus de vie
•
Toute modification brutale ou rapide des modes relationnels (famille, proches, aidants)
•
Présence d’antécédents personnels
Prise en charge thérapeutique
Approche
relationnelle Approche
sociothérapeutique et symptomatique
Approche
médicamenteuse
Approche relationnelle
Fait état de la relation du
malade avec entourage son
Prévention de la
maltraitance, dépression du malade et
de l’aidant
Etablir un champ de communication (langage verbal et extra verbal) Position basse, Empathie : prendre le temps de s’asseoir et écouter Langage le plus compréhensible possible, adapté au patient
Eviter l’escalade symétrique
Implication des proches – Soutien social
Respect de l’identité, ne pas entrer dans le jeu régressif ni dans le délire (mais respecter les défenses)
Aider aux Choix. (vêtements, conservation d’objets personnels,…)
Aider à faire bilan positif et Eviter les mises en échec (langage et compétences)
Expliquer avant d’exécuter : Ne pas faire à la place mais avec le patient
Proposer des activités et soins sans les imposer. Respect des temps, des gouts et des désirs de chacun à l’instant t. Stimuler sans surstimuler aux risques d’hyperactivité psychomotrice secondaire.
Routine rassurante à horaires strictes