Tunis, Marseille,
Antilles
DU MEME AUTEUR :
Tunis, Marseille, Antilles, aux éditions La Bruyère.
Jeanne Barbafieri
Tunis, Marseille, Antilles
la pensée universelle
115, boulevard Richard-Lenoir - 75540 Paris Cedex 11
© Jeanne Barbafieri et la Pensée Universelle, 1994
ISBN 2-214-09929-9
Il est interdit à toute personne étrangère et non bénéficiaire des « Jardins de Familles » d'entrer et de troubler l'ordre en quoi que ce soit du lieu- dit privé.
Jeanne Barbafieri.
Bonjour soleil
Un nouveau jour se lève Tu pointes l'aube de tes rayons Suis le pêcheur en souriant Réchauffe la terre lentement Réveille l'oiseau
Réveille l'enfant
Ta lumière inonde la mer La mer si belle te dit présente
TUNIS-MARSEILLE-ANTILLES
Les vacances sont terminées, JO et moi avons re- gagné notre HLM.
Les journées passent lentement, travaux quotidiens ménagers pour moi, quant à JO, il doit se lever tôt le matin pour toute la journée au chantier.
Le jardin l'hiver c'est triste, nous ne sommes pas sur place continuellement, l'eau est froide, parfois ge- lée donc, pas beaucoup d'entretien, à part cultiver les légumes de la saison.
JO retourne la terre, la laisse reposer tout en y éta- lant quelques fois du fumier de cheval pour la fortifier afin d'avoir et ensuite cueillir de beaux et bons légumes.
Depuis quelques jours, je n'entends plus mon petit copain le rossignol ou serin... A-t-il mangé une graine qui lui a été fatale ? Tout au début, lors de l'acquisi- tion du jardin de famille, chaque matin des oiseaux venaient becqueter sur le toit du cabanon et, le soir, c'était un gazouillis agréable à entendre alors qu'ils se retrouvaient sur le même arbre, une multitude d'oi- seaux se regroupaient et ça volait par-ci, par-là, mais à
présent tout cela est fini avec les insecticides que l'on vaporise sur les arbres et légumes pour détruire cer- tains parasites. Cette année, il y a eu un nouveau spé- cimen de parasite que l'on appelle « Les Papillons Blancs » : Ça s'étale sur les branches et feuilles d'ar- bres ensuite, sur tous les légumes par une pellicule blanche, les vignes vierges, figuiers, etc., sont leurs dé- lices à tel point que ceux-ci n'ont plus de sève, lors- qu'ils se métamorphosent en papillons blancs ou légè- rement bleus, il y en a partout, et si, par hasard, ils se posent sur votre peau, ils piquent, c'est très désagréa- ble, car de suite vous avez une enflure pareille à celle d'un moustique, il faut alors vite se désinfecter. JO, comme la plupart des jardiniers, dilue un produit en poudre qu'il vaporise sur toutes les plantes envahies, cela est-il efficace ou non ?
N'empêche qu'il y en a toujours autant, c'est répu- gnant au toucher. Malheureusement tous ces produits répandus doivent être très dangereux pour les oiseaux, une campagne boisée sans ces merveilleux siffleurs, ce n'est pas très gai, quant aux papillons, ces agréables papillons de toutes les couleurs, il n'y en a que rare- ment, c'est dommage, et pourtant il faut bien protéger arbres et fleurs (la nature quoi !) contre tous les para- sites qui, hélas sont néfastes et fatals à tous les pen- sionnaires de la nature, même les coccinelles « Bêtes à Bon Dieu » sont introuvables, les quelques pies qui venaient chercher leur nourriture sont devenues peu nombreuses, ce sont des disparitions émouvantes, étant donné que j'avais l'habitude de recevoir leurs visites, c'est triste.
A proximité du jardin de famille se trouve un bar- restaurant routier dont les patrons se prénomment
« Tony et Monique » que je salue, l'ambiance est très amicale. Quand les beaux jours arrivent, JO et moi, nous y allons, lorsque nous décidons de passer la jour- née du samedi au cabanon, de temps en temps, parfois dans la semaine, quand JO prend quelques jours de congés, nous en profitons pour entretenir celui-ci ainsi que le jardin. Donc, pas de soucis pour la cuisine, au- cun repas à préparer.
Tous les soirs, JO passe au jardin, le chemin est sur son passage lorsqu'il revint de son travail pour donner la nourriture aux chats, nous ne les abandonnons pas, tant que nous pouvons le faire, et nous en occuper.
Les premières fraîcheurs arrivent : froid, pluie, mis- tral, ça me donne le cafard, je n'aime pas l'hiver, c'est triste e décourageant, mais, par contre, c'est un temps idéal pour mon petit pensionnaire, afin qu'il puisse profiter de sa liberté, c'est-à-dire, je le laisse librement voler dans la loggia, ainsi que dans l'appartement, puis ensuite il regagne sa cage pour la nuit, celle-ci, je la pose sur un meuble dans un endroit tranquille que j'ai choisi pour lui, je parle évidemment de mon Titi bronzer.
Lorsque, en vaquant à mes travaux ménagers ou alors parfois en regardant la télé comme cela m'arrive l'après-midi, mes pensées sont ailleurs : Je médite en- core sur le passé et, d'autres souvenirs me reviennent à l'esprit, comme celui-ci. Quand JO revint d'Algérie où il effectua son service militaire (détails dans le tome 1), il n'était pas seul, en effet, lorsqu'il embarqua une pas- sagère lui tenait compagnie, aussitôt que le bateau ap- pareilla à Marseille, JO descendit la passerelle. Arrivé sur le quai, il siffla sa compagne de voyage qui le re- joignait, et tous deux entrèrent furtivement dans le
Jeanne Barbafieri, née en Tunisie, a vécu de belles années à Tunis avant de quitter sa terre natale en guerre pour la France.
Tunis, Marseille, Antilles (suite et fin) — continuation d'un premier tome paru aux Editions La Bruyère — est le récit de la trame de ses jours, des tribulations diverses qui ont marqué son enfance et sa vie de femme.
Dans cette autobiographie à l'accent nostalgique qui tra- verse diverses époques, Jeanne Barbafieri soulève certaines questions (le racisme par exemple), prend à partie le lecteur et converse avec lui comme avec un ami.
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