• Aucun résultat trouvé

… Par Jean-Pierre Geslin

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "… Par Jean-Pierre Geslin"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Extrait du polycopié « Drogues et toxicomanies » :

… Par Jean-Pierre Geslin

Professeur agrégé à l’Institut Universitaire de Formation des

Maîtres de Créteil..

Enseignant en immunopathologie à la faculté de Biologie-Médecine de

Bobigny de 1985 à 2000.

Dessin : http://www.geocities.com/happeninsite/Pics/muscles.jpg

Actuellement, le dopage se définit comme l'utilisation de produits et de méthodes

destinés à augmenter artificiellement la performance et dont les

effets présentent des dangers supposés ou démontrés sur la santé.

(2)

Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM. 116

L’état des lieux :

- Dès des premiers jeux olympiques (776 ans avant Jésus-Christ), la grande idée fut que la force des athlètes devait être recherchée dans les viandes animales.

En mangeant leur chair, les sportifs espéraient s'accaparer leurs qualités. Tous se gavaient de viandes : les lutteurs se nourrissaient de porc bien gras, les sauteurs de chèvres, les pugilistes et les lanceurs de taureaux. « Le summum consistait à manger les testicules des animaux les + forts ».

- 1886 : le cycliste Linton meurt d'une surdose de Triméthyl = Triméthadione

(3,5,5-triméthyl-1,3-oxazolidine-2,4-dione) à propriétés analgésiques = qui diminue la douleur) et anti épileptique.

- J.O. 1904 : au marathon, Thomas Hicks s'effondre avant l’arrivée : son entraîneur, par 2 fois, lui fait boire une rasade de cognac et lui injecte 1 mg de sulfate de strychnine1, un alcaloïde2 végétal très toxique utilisé à petites doses en médecine pour ses propriétés toniques (= qui donne de la vigueur) et

stimulantes sur le système nerveux. Hicks remporte le marathon… et n’est pas disqualifié.

- Dans les années 30, les amphétamines prennent le pas sur la strychnine. Origine des « amphé » : l'éphédra est un sous-arbrisseau à feuilles écailleuses, à fleurs jaunes et aux baies rouges. Ses tiges sont consommées depuis plusieurs siècles car elles sont réputées faciliter l'exercice physique et supprimer la fatigue. Ses propriétés sont liées à la présence d’éphédrine qui dilate les bronches, stimule les muscles et augmente le taux de glucose dans le sang. A partir de l’éphédrine, les scientifiques vont synthétiser la première amphétamine ou benzédrine. La première loi anti-dopage française (1965) interdit les amphétamines.

- A la fin des années 40 et durant les années 50, les culturistes et les haltérophiles avaient recours à la testostérone (hormone mâle produite par les testicules) pour accroître leur masse et leur puissance musculaires. Les équipes sportives soviétiques l’ont largement utilisée.

- Les américains développent les "stéroïdes androgènes anabolisants" (SAA), souvent appelés

“stéroïdes” ou “androgènes”, dérivés chimiques extrêmement puissants de la testostérone. Ces stéroïdes avaient été employés après la guerre par les médecins afin de traiter les survivants des camps de concentration allemands pour qu’ils retrouvent un poids normal. Ils stimulent les croissances musculaire et osseuse.

-1952 : aux J.O d'hiver, certains patineurs craquent, victimes des amphétamines et en 1967, ces mêmes amphétamines provoquent la mort du coureur anglais Tommy Simpson lors de la 13ème étape du tour de France sur les flancs du Mont Ventoux.

- Dans les années 1980, les bêta-stimulants tendent à remplacer les stéroïdes anabolisants puisqu’ils ont les mêmes effets et permettent un gain de muscles plus important.

- 1988 aux Jeux d'Eté de Séoul : le sprinter canadien Ben Johnson bat son rival Carl Lewis au 100 m en 9,79 secondes… mais… Johnson s'est dopé avec un stéroïde anabolisant : le Stanozolol… Outre Ben Johnson, 11 autres athlètes furent contrôlés positifs lors de ces jeux notamment les haltérophiles bulgares.

- Les résultats des contrôles antidopages effectués en France du 9 au 28 juillet 2002 lors du Tour de France 2002 sont les suivants : 114 prélèvements ont été effectués, 33 (soit 29 %) faisaient ressortir la présence de substances interdites ou soumises à restriction. Ces prélèvements ont été effectués sur 92 sportifs : pour 23 d’entre eux, les résultats prouvaient la présence de ces drogues. Ces 23 coureurs appartenaient à 11 équipes, 2 françaises et 9 étrangères. Les analyses faisaient ressortir la présence de glucocorticoïdes (voir suite) dans 18 cas (17 de la triamcinolone acétonide3 et 1 de la bétaméthasone4), de salbutamol dans 3 cas, de terbutaline dans 2 cas et enfin de glucocorticoïdes combinés à du salbutamol dans 10 cas. Avec 25 athlètes n’ayant pas respecté la réglementation antidopage, les JO d’Athènes 2004 signent un record…

1 La strychnine était autrefois employée pour tuer les corbeaux et les rongeurs et est parfois encore utilisée pour détruire les renards et les taupes.

2 Composé organique basique contenant de l’azote et extrait tiré d'un végétal.

3 Triamcinolone acétonide = Kenacort, normalement employé pour traiter les allergies mais qui peut entraîner des hallucinations visuelles.

4 Noms commerciaux : Célestène, Betnesol, Diprostène…

(3)

Le dopage concerne aujourd’hui des disciplines jusque là considérées comme épargnées telles le judo et le football. « Le dopage n’épargne aucun sport, y compris la pétanque, mais on

en trouve le plus de cas dans les sports où on effectue le plus de contrôles » ... ironise le médecin du sport Jean-Pierre de Mondenard.

Nature des produit utilisés (en France) :

Nature du produit utilisé : 2000 2001 2002

Stéroïdes anabolisants (dont la nandrolone) : 10 % 9 % 5%

Salbutamol (un bêta-2 mimétique) : 22 % 21 % 12 %

Bêta-agoniste (autre que salbutamol) ? 3 % 3 %

Bêta-bloquants : ? 1 % 1%

Corticoïdes : 20 % 17 % 42 %

Cannabis : 23 % 25 % 21 %

EPO : Pas de méthode 1 % 0,2 %

Stimulants : 16 % 16 % 8%

Diurétiques : ? 2 % 4 %

Narcotiques : ? 2 % 2 %

Anesthésiques locaux : ? 3 % 2 %

Les produits dopants :

L’arrêté actuellement en vigueur est celui du 20 avril 2004, publié au Journal Officiel de la République Française (=JORF) le 5 mai 2004, modifié par l'arrêté du 16 août 2004 (JORF du 27 août 2004). L’article 2 précise que " le sportif doit

s’assurer que tout médicament, supplément, préparation en vente libre ou toute autre substance qu’il utilise ne contient aucune

substance interdite. "

On distingue :

1) Les « agents anabolisants » qui réunissent les

« stéroïdes androgènes 5» et « les bêta 2 mimétiques 6» : ils permettent de faire du muscle.

2) Glucocorticoïdes : naturels (cortisol) ou de synthèse, ils diminuent la douleur et l'inflammation et sont euphorisants.

3) Le cannabis qui constitue une classe à part.

4) Les hormones peptidiques et assimilées : (GH = hormone de croissance, hCG gonadotrophine chorionique humaine, EPO = érythropoïétine, ACTH = Hormone corticotrope par exemples).

5) Les stimulants (amphétamines, cocaïne et leurs dérivés…) favorisent l'état de vigilance.

6) Analgésiques centraux et narcotiques : ils effacent les signaux d'alerte périphériques comme la douleur et possèdent une action au niveau du cerveau (morphine par exemple).

5 Stéroïdes androgènes : ils regroupent la testostérone et ses dérivés synthétiques. Ils augmentent l'agressivité. Ils sont interdits "dans" et "hors" compétition. La nandrolone fait partie de ce groupe.

6 Ils incluent le salbutamol. Ils sont interdits durant la compétition et hors compétition.

(4)

Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM. 118

- Le (ou la) nandrolone

7

:

Il arrive en 3ème position derrière le cannabis et le salbutamol dans l’étude menée en 1997 sur 7000 personnes. C’est un stéroïde anabolisant8 injectable, très lipophile et qui de ce fait s’accumule dans le tissu adipeux.

La nandrolone est administrée par voie intramusculaire. La dose habituelle est de 50 à 100 mg 1 fois par mois. Son élimination, s’effectue par voie urinaire (sous formes de la norandrostérone et de la norétiocholanolone) et est très lente : on le retrouve dans les urines 3 à 6 mois après son administration, en particulier en cas de perte de poids.

Il stimule les synthèses protéiques : il accroît ainsi la masse musculaire et augmente la croissance de la matrice osseuse. Il s'oppose aux effets catabolisants (= de dégradation) des corticoïdes (voir suite). Il diminue l'élimination urinaire du calcium et du phosphore. Il majore également l’hématopoïèse (=

production du sang et de ses composants).

Effets secondaires : une rétention de liquide avec enflure des jambes, des chevilles et des pieds (œdème) que les sportifs évitent en réduisant l’apport en sels de leur alimentation. On note aussi

de l’acné, un accroissement de la pilosité faciale mais une perte des cheveux (=calvitie). Une augmentation du volume des seins… dans les 2 sexes… Des nausées et des vomissements, de

l’arythmie et une chute de pression artérielle, des insomnies et une réduction de la mémoire.

A signaler chez l’homme des troubles de l’érection et de l’éjaculation.

Chez la femme : effets de masculinisation et menstruations irrégulières.

Testostérone, clostébol, déhydroépiandrostérone (DHEA), fluoxymestérone, métandiénone, méténolone, oxandrolone, stanozolol… appartiennent au même groupe (mêmes effets).

- Les bêta-2 mimétiques et le salbutamol

9

:

Dans l’organisme, au niveau des cellules, les récepteurs dits « β » provoquent, lorsqu’ils sont stimulés (par l’adrénaline, la noradrénaline et d’autres substances appelées « sympathomimétiques bêta adrénergiques »), une augmentation de la fréquence et de la force des battements cardiaques (= effets chronotrope et inotrope positifs). Il existe de plus une vasodilatation et un relâchement des muscles bronchiques. On note par ailleurs une activation métabolique (= augmentation des réactions chimiques dans l’organisme) avec un accroissement du sucre présent dans le sang et une augmentation de la consommation d’oxygène. Le sucre provient d’une molécule de réserve présente dans les muscles et le foie : le glycogène (glycogénolyses musculaire et hépatique). Il existe également une lipolyse (=

mobilisation des graisses en réserve dans le tissu adipeux). Il peut apparaître une sécheresse de la bouche, un tremblement des extrémités ainsi que des palpitations voire un diabète à fortes doses.

L’étude des récepteurs β a conduit à en distinguer 2 types : les β1 sont essentiellement cardiaques (effet chronotrope et inotrope) alors que les β2 siègent au niveau des vaisseaux et des bronches.

Le salbutamol est un stimulant ββββ2 qui a, de ce fait, des effets vasodilatateur et broncho- dilatateur. Le salbutamol se retrouve dans la Ventoline ou le Spreor utilisés dans le traitement de l’asthme. On sait que ce produit employé en aérosols peut susciter chez les patients des toxicomanies. Le salbutamol est principalement éliminé par voie urinaire.

Bêta-2 mimétiques en sport : ils sont tous interdits sauf le formotérol, le salbutamol, le salmétérol et la terbutaline exclusivement sous forme d'inhalation avec une justification médicale préalable. Le salbutamol ne doit pas être présent au delà de 1000 nanogrammes par

millilitre d’urine.

7 Nom commercial : Deca-Durabolin®

9 Salbutamol Merck® 5 mg/5 ml sol pour perfusion IntraVeineuse.

(5)

- Les bêta-bloquants :

Ils ont l’effet inverse : ils diminuent la fréquence cardiaque, les tremblements et le stress aidant à la relaxation et à la concentration. Les tireurs sont parmi les principaux utilisateurs de bêta-bloquants. Les bêta-bloquants sont interdits en compétition seulement, dans les sports suivants :

Aéronautique (FAI), Automobile (FIA), Billard (WCBS), Bobsleigh (FIBT), Boules (CMSB), Bridge (FMB), Curling (WCF), Echecs (FIDE), Gymnastique (FIG), Lutte (FILA), Motocyclisme (FIM), Natation (FINA) en plongeon et nage synchronisée, Pentathlon moderne (UIPM) pour

la discipline du pentathlon moderne, Quilles (FIQ), Ski (FIS) saut à skis et snowboard free style, Tir (ISSF) (aussi interdits hors compétition), Tir à l’arc (FITA) (aussi interdits hors compétition), Voile (ISAF) barreurs seulement.

Les risques liés à ces produits sont : l’hypoglycémie, des signes de fatigue et une diminution des performances sexuelles.

- Les glucocorticoïdes :

Naturels (cortisol10) ou de synthèse : ce sont des substances anti- fatigue qui diminuent la douleur et l'inflammation et sont euphorisants.

Ils permettent une poursuite de l'effort au-delà du seuil de tolérance…

mais attention à la défaillance cardiaque. Les sportifs utilisent des diurétiques pour lutter contre la rétention d'eau provoquée par le

dopage aux corticoïdes… mais aussi échapper aux contrôles anti-dopage. Les corticoïdes entraînent une fragilité des tendons et peuvent être cause de déchirures musculaires. Ils sont interdits par voie générale (orale, rectale, injections intraveineuse et intramusculaire). Leur utilisation sous toute autre forme nécessite une justification médicale.

Il existe 24 substance(s) entrant dans cette classe : acébutolol, alprénolol, aténolol, béfunolol, bétaxolol, bisoprolol, bunolol, cartéolol, carvédilol, céliprolol, esmolol, labétalol, lévobunolol, métipranolol, métoprolol, nadolol, nébivolol, oxprénolol, penbutolol, pindolol, propranolol, sotalol, tertalolol, timolol…

lisez les boîtes !

L’année 2002 restera caractérisée par le pourcentage très important de corticoïdes détectés (42 %).

- Le cannabis :

le cannabis est interdit en compétition.

... « Le cannabis est au contraire un produit qui ne présente que des désavantages pour la réalisation d'une performance sportive. C'est un véritable facteur de désorganisation de la coordination chez l’être humain » expliquait le docteur Peter Jan Geerlings, membre d'un centre de désintoxication à Amsterdam dans Libération du 24 janvier 1996.

Alors, dopant ou pas ?... Pourquoi des sportifs de haut niveau (83 contrôlés positifs en 1995) utilise- raient-ils le cannabis, même en consommation courante, s'il diminue réellement la performance ? Pour Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport et spécialiste du dopage, la chose est entendue : « le cannabis est pris sciemment par certains sportifs pour pouvoir affronter l'adversaire, lutter contre le stress et la trouille que provoquent les confrontations directes, où le sportif est proche du public. Sa fonction cal- mante répond bien à la définition du dopage : faire fonctionner le corps au-delà de ses aptitudes. La preuve en est que ce sont uniquement dans ces sports-là, comme le football, le handball, le basket-ball ou le tennis, que l'on détecte des cas positifs ». Un sentiment partagé par Jean-Paul Escande, président de la Commission nationale de lutte contre le dopage : les sportifs « ont une énorme pression sur les épaules. Ils peuvent être tentés par quelque chose qui les calme »…

Certes, précise la psychiatre Sylvie Wieviorka, « mais les techniques de contrôle ne permettent pas de différencier le THC pris juste avant une compétition, de ce qui est pris la veille ou pris 1, 2 ou 3 semaines auparavant. A cela s'ajoute le fait que, selon sa provenance, le cannabis varie fortement en THC ... ». Document extrait de « La recherche » n° 287 de mai 1996.

10 Cortisol : hormone produite par les glandes surrénales qui a un effet anti inflammatoire et dont le rôle est de réguler le métabolisme des glucides (=sucres), lipides (graisses), protides, des sels et de l'eau pour limiter les variations brutales de l'équilibre physiologique de l'organisme.

(6)

Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM. 120

- L'hormone de croissance

:

Une glande située à la base du cerveau, l’hypophyse antérieure, produit, au niveau de ses cellules dites somatotropes, l’hormone de croissance (ou STH = hormone somatotrope = somatotrophine = somatropine = GH = growth hormone) qui est une hormone peptidique de 191 acides aminés.

« L'hormone de croissance est recherchée pour 2 raisons principales :

- favoriser la prise de muscles (synthèse des protéines et actions sur l'ARN) grâce à des prises associées à 1 régime protéiné (suppléments en acides aminés) et 1 entraînement intensif.

- augmenter les charges d'entraînement grâce à une amélioration de la récupération et une diminution de la fatigue engendrée par l'exercice. Cette hormone est celle de la récupération.

La 1ère utilisation est le fait des sportifs pratiquant des activités de force-vitesse, la 2ème est le fait des "endurants".

A l'inverse des stéroïdes anabolisants, la détection de l'hormone de croissance est extrêmement difficile pour ne pas dire impossible. En effet, elle n'est plus détectable dans le sang quelques minutes seulement après son absorption. Après trente minutes, la moitié de la quantité d'hormone ingérée a disparu de la circulation ».

« Le plus souvent, l'hormone de croissance n'est pas prise seule mais en association avec un facteur de croissance appelé IGF-1 (ou somatomédine C)… Toutes deux s'influencent réciproquement de manière positive (rétroaction positive) ». http://www.volodalen.com/23dopage/dopage3.htm

Le principal risque de l’hormone de croissance est l’acromégalie : hypertrophie du nez, des oreilles, de la langue : saillie des arcades sourcilières, grosses narines, mâchoire inférieure plus large, mains

et pieds qui augmentent de taille, sueurs, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, douleurs osseuses, impuissance….

- L’HCG ou gonadotrophine chorionique humaine :

L'hCG est sans doute utilisée depuis longtemps par les athlètes. Toutefois, la preuve de son usage ne remonte qu'à 1983. En 1987, dans 2 compétitions britanniques (cyclisme et haltérophilie), environ 10 % des participants s’avéraient être positifs à l'hCG. On imagine l'éton- nement des personnels des laboratoires : cette hormone n'existe normalement que chez les femmes enceintes ! … Néanmoins certaines tumeurs malignes du testicule en sécrètent également…Ce n’était pas le cas ici…

L’hCG stimule la production de stéroïdes androgènes anabolisants naturels (testostérone, androstérone...). Elle est utilisée dans le traitement des stérilités masculine et féminine.

A la fin d'un cycle de dopage aux stéroïdes androgènes, l’hCG permet de lutter contre les conséquences de l'arrêt de ces stéroïdes anabolisants. En effet l'administration de gonadotrophine chorionique "relance" la production

endogène (= interne) de testostérone, freinée pendant la cure de stéroïdes anabolisants administrés.

Effets gênants : ceux déjà signalés à propos de la testostérone et des autres androgènes.

Développement des seins chez l’homme et perturbation des règles chez la femme.

En vente sur Internet…

Le pregnyl, le primogonyl, le chorigon…

contiennent de la gonadotrophine chorionique qui injectée en intra- musculaire chez l'homme, stimule la sécrétion d'androgènes par les cellules de

Leydig des testicules.

(7)

- L'EPO ou érythropoïétine :

Cette hormone est produite naturellement par le rein (80 %) et par le foie (20 %). Sa sécrétion augmente lorsque les tissus sont en hypoxie (= en manque d’oxygène). Elle stimule la formation des globules rouges. Elle permet ainsi d'améliorer les performances de l'organisme et de soutenir un effort durable.

Le gène humain de

l'érythropoïétine a été cloné en 1983 et la production d'hormone humaine recombinante (= par génie génétique) a démarré en 1987. Elle est apparue dans les cercles sportifs la même année, avant même qu'elle ne soit mise sur le marché officiel en 1988.

L'hormone est indiquée en médecine dans le traitement des sujets atteints d'anémie liée à une insuffisance rénale chronique que la personne soit dialysée ou non.

Lors du tour de France de juillet 1998, 104

doses d'EPO avaient été saisies dans une camionnette de l'équipe néerlandaise TVM.

Le soigneur de l'équipe Festina avait, lui, été interpellé avec plus de 400 doses de produits dopants, principalement de l'EPO.

A forte dose l'EPO accroît la

viscosité du sang ce qui favorise la thrombose (= formation de caillots dans un vaisseau sanguin).

On sait aujourd’hui différencier par analyse l'EPO naturelle de l'EPO recombinante en se fondant sur le nombre de molécules de sucres (plus nombreuses pour les formes naturelles) fixées à la protéine.

La loi relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage adoptée le 23 mars 1999 ("loi Marie-Georges Buffet") oblige tout médecin soupçonnant un dopage à le déclarer.

Impact Médecin Hebdo" n° 453 du 21 mai 1999.

EPO :

l'Eprex de Janssen-Cilag et le NeoRecormon de Roche.

(8)

Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM. 122

- Un stimulant : le bromontan…

Le terme “stimulant” s’applique à un ensemble de substances englobant les stimulants du système nerveux central

(notamment la cocaïne, les amphétamines et la nicotine) et les

amines sympathomimétiques (éphédrine, pseudoéphédrine,

phénylpropanolamine).

Objectif : diminuer la fatigue et prolonger l’état de veille + accroître

attention, vigilance et pouvoir de concentration + diminuer la douleur.

Conséquences indésirables : insomnie, agitation, tremblements, irritabilité, arythmie cardiaque (Cf.

Tom Simpson 1967) et dépendance.

Le bromontan est une substance

psychostimulante du groupe des adamantanes qui a été détectée chez 5 athlètes lors des J.O. d’Atlanta en 1996. Elle figure maintenant sur la liste des agents dopants. Elle entraîne un accroissement de libération de dopamine dans le cerveau et ralentit sa recapture de ce médiateur comme le font les amphétamines et

la cocaïne. Cf. « Impact Médecin » du 29 /9/1997.

Le bromontan agit sur la concentration et stimule l'activité physique. Utilisé par les cosmonautes russes et au sein de l’armée russe. En ski de fond, la Russe Liubov Egorova, 6 fois championne olympique, a été contrôlée positive au bromontan aux Championnats du monde 2001 en Finlande...

Pour 2004, les stimulants suivants : la caféine, la phényléphrine, la phénylpropanolamine, le pipradol, la pseudoéphédrine et la synéphrine ne sont pas considérés comme des substances

interdites. L’éphédrine est autorisée jusqu’à 10 microgrammes par millilitre d’urine.

- L'Alcool (éthanol) :

La détection sera effectuée par éthylométrie. Pour certains sports (automobile, billard, lutte, motocyclisme, ski) la présence de la moindre quantité d’alcool constitue une violation des règles antidopage. Il est seulement interdit en compétition et seulement dans les sports suivants :

Aéronautique (FAI) (0.20 g/L), Automobile (FIA) (0.00 g/L), Billard (WCBS) (0.00 g/L), Boules (CMSB) (0.50 g/L), Gymnastique (FIG) (0.10 g/L), Karaté (WKF) (0.40 g/L), Lutte (FILA) (0.00 g/L), Motocyclisme (FIM) (0.00 g/L), Pentathlon moderne (UIPM) (0.10 g/L), Roller Sports (FIRS) (0.02 g/L), Ski (FIS) (0.00 g/L), Tir à l’arc (FITA) (0.10 g/L), Triathlon (ITU) (0.40 g/L).

D’après http://www.santesport.gouv.fr/contenu/dopage/produits_dopants.asp

- Les diurétiques et autres agents masquants :

Les agents masquants sont des produits qui ont la capacité d’entraver l’excrétion des produits dopants ou de dissimuler leur présence dans les prélèvements effectués lors des contrôles antidopage (diurétiques, hydroxyéthylamidon, épitestostérone par exemple).

Les diurétiques sont des substances qui stimulent la sécrétion de l'urine. Ils sont interdits "en" et

"hors" compétition comme agents masquants.

Dans les sports ci-dessous catégorisés par le poids et dans les sports où une perte de poids peut améliorer la performance, aucune justification thérapeutique ne peut être délivrée pour l’utilisation de diurétiques : Aviron (poids léger) (FISA), Body-building (IFBB), Boxe (AIBA), Haltérophilie (IWF), Judo (IJF), Karaté (WKF), Lutte (FILA), Powerlifting (IPF), Ski (FIS) pour le saut à skis seulement, Taekwondo (WTF), Wushu (IWUF). D’après http://www.santesport.gouv.fr/contenu/dopage/produits_dopants.asp

(9)

- Et la créatine ?

* La créatinine est un petit peptide de 3 acides aminés (méthionine, arginine, glycine) présent à l’intérieur des muscles squelettiques mais qui n’est pas stocké par ceux-ci (il n’y a pas de mise en réserve de créatine).

* La crétine provient de l’alimentation (viandes, volailles, poissons apportent 1 à 2 grammes par jour) ou est fabriquée par l’organisme (2 grammes par jour synthétisés par le foie pour l’essentiel).

* Au repos, elle se combine à un phosphate pour former de la phosphocréatine (ou phosphagène) sous l’effet d’une enzyme la créatinekinase ou créatine phosphokinase ou CPK. Le phosphate provient lui-même d’une substance appelée adénosine triphosphate ou ATP :

Créatine + ATP Créatine phosphate + ADP

* Lors de l’effort, la phosphocréatine transfère son phosphate pour reformer de

l’ATP (la réaction fonctionne donc à l’envers). La dégradation de la phosphocréatine est rapide et le stock s’épuise en 5 à 7 secondes. C’est l’adénosine triphosphate = ATP qui constitue la source d’énergie immédiatement disponible pour une activité musculaire.

* En cas de lésion musculaire, on retrouve l’enzyme créatine kinase dans le sang. Cette CPK s’accroît aussi en cas d’infarctus et de myopathies.

La créatine du commerce est un dérivé synthétique résultant d'une réaction chimique entre la sarcosine de sodium et le cyanamide. Elle est vendue sous forme de poudre soluble ou semi

soluble, de comprimés ou sous forme liquide.

ATTENTION : Selon les sources du ministère jeunesse et sport, 50 à 70 % des lots de créatine saisis en France, dans les magasins et aux frontières, contiennent en plus des anabolisants ! Ce constat pourrait

expliquer que certains sportifs de bonne foi soient déclarés positifs aux anabolisants alors qu'ils pensaient ne pas en avoir consommé.

24/03/2001 - Le Monde - J.-Y. N.

« En publiant, il y a quelques semaines, un avis concluant en substance à l'inefficacité quasi totale à petites doses et à la dangerosité potentielle des apports massifs de créatine à des fins dopantes (Le Monde du 25 /01/2001), Martin Hirsch, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), a déclenché une controverse aussi vive qu'inédite ».

« La découverte de la créatine remonte au milieu du XIXe siècle, et celle de ses principales fonctions au début du XXème… L'émergence de cette substance dans les milieux du culturisme et du sport professionnel et amateur semble relativement récente, vers la fin des années 1980. "Une étude a montré qu'environ la moitié des sportifs participant aux Jeux olympiques étaient des consommateurs réguliers de créatine"… La supplémentation en créatine serait surtout le fait des culturistes, des lutteurs, de joueurs de tennis, des cyclistes, des rameurs, des sauteurs à ski, des skieurs alpins, voire nordiques, et de nombreux pratiquants de sports collectifs, parmi lesquels le rugby, le handball, le basket-ball, le football et le hockey sur glace." … ».

A quelle dose ?

« On sait en effet qu'une alimentation de type végétarien ne fournissant pas de créatine ne provoque pas de carences, l'organisme assurant alors à lui seul la production de la créatine nécessaire à la contraction musculaire… ».

« En pratique, les conseils des fabricants proposent aux utilisateurs de consommer environ 0,3 gramme de créatine par jour et par kilogramme de poids corporel pendant environ 5 jours11 (dose dite "de charge") et 0,03 g par jour et par kg durant les semaines ou les mois suivants (dose "d'entretien") ».

11 Soit 20 à 25 grammes par jour ou l’équivalent de créatine contenu dans 4 à 5 kilos de viande rouge.

La créatine se déshydrate spontanément et en permanence dans nos muscles, et son produit de déshydratation, la créatinine, est sécrété dans le plasma puis

excrété par les reins dans les urines. La"créatinurie" ou quantité de créatinine émise

dans les urines des 24 h est proportionnelle à la masse musculaire des sujets. Dès que son taux anormalement dans le sang, cela signifie que la fonction rénale (filtration par les

reins) n’est plus suffisante.

La "clairance de la créatinine"

traduit donc la capacité que possèdent les reins à filtrer et à

débarrasser le sang de ses impuretés et en particulier de la

créatinine qui s’y trouve.

(10)

Jean-Pierre Geslin, professeur d’IUFM. 124

- Et la créatine ? (suite)

La créatine est-elle efficace ?

Elle n’a pas d’effet sur la prise de muscle… si le sportif constate un effet, c’est que le produit acheté contenait de plus des anabolisants! Quant elle est consommée seule, elle ne possède pas d’effet dopant.

« Pour autant, une majorité de spécialistes de physiologie et de médecine du sport estiment que, s'il peut avoir un effet dans l'augmentation de la performance musculaire, ce rôle ne peut, dans le meilleur des cas, concerner, pour des périodes extrêmement brèves, que certains types d'exercices très spécifiques. Un consensus existe ainsi, au sein des experts, pour considérer qu'avec un apport exogène important de créatine les effets d'amélioration de la performance sportive ne concernent que les exercices brefs et répétés de haute intensité, durant quinze secondes au plus. On obtiendrait… un meilleur maintien de la vitesse du sprint court et répété (...) sans effet sur la vitesse maximale, ainsi qu'un meilleur maintien de la hauteur lors de détentes verticales répétées sans effet sur la hauteur maximale. La supplémentation en

créatine n'a en revanche pas d'effets démontrés sur les épreuves de plus de 30 secondes relevant des autres filières énergétiques ».

« L'un des apports, souvent avancé, de la créatine est une augmentation du poids de l'organisme, souvent interprétée comme une augmentation de la masse musculaire. L'analyse de la littérature scientifique montre qu'environ un tiers des nombreuses publications concernant la supplémentation en créatine chez le sportif n'observent pas de variations significatives du poids. Les deux autres tiers montrent, avec de la créatine pure, des variations allant de 0,8 % à 2,9 %, au maximum, du poids corporel, obtenues dès les premiers jours, et selon toute vraisemblance dues à une rétention d'eau. "L'augmentation de poids corporel ainsi obtenue se situe donc entre 0 et 2,5 kilogrammes au maximum, notent les experts réunis par l'Afssa. Ce phénomène devrait être systématiquement rappelé aux sportifs relevant de certaines spécialités comme la lutte, le judo, la boxe, voire l'haltérophilie, qui doivent contrôler leur poids corporel."… ».

La prise de poids ne correspond effectivement pas à du muscle mais à de l’eau !!!... Elle correspond à une rétention d’eau.

Certaines études conduisent néanmoins à penser que la créatine favorise la récupération. Elle a aussi sur beaucoup un effet placebo important!

Est-elle dangereuse ?

Il n’existe pas encore de véritable consensus entre les chercheurs. Si elle a des effets négatifs à l’état pure, ils sont faibles…

Ses effets négatifs sur les reins (à haute dose et uniquement en injections intraveineuses) ne sont pas prouvés puisqu’un seul cas a été décrit.

- A VENIR OU DEJA EN EXPERIMENTATION CHEZ LES SPORTIFS :

* Le Growth Hormone Releasing Factor = Growth Hormone Releasing Hormone = somatocrinine = GH-RH est une hormone peptidique normalement produite par l’hypothalamus et ici fabriquée par génie génétique. Il stimule la production de l'hormone de croissance.

* L'Insuline-like Growth factor 1 ou somatomédine A (IGF1) est normalement produite sous l’effet de l’hormone de croissance. L'IGF-1 stimule le développement en augmentant l'incorporation de glucose, d'acides aminés et de sulfate dans les cellules et en stimulant la synthèse protéique. Déjà utilisée.

* L'interleukine 3 (IL3) et divers CSF, facteurs de croissance qui interviennent sur les cellules souches de la moelle osseuse productrices de sang.

* « Les transporteurs artificiels d'oxygène et notamment les perfluorocarbones (PFC), composés chimiques utilisés en particulier comme propulseurs d'aérosols et dans les anciens réfrigérateurs. Ils ont la propriété de dissoudre immédiatement l'oxygène et de le relarguer à volonté dans les muscles ». http://crdp.ac-bordeaux.fr/decatalogue/page.asp?lang=fr&idmenu=5&id=sport_sante/dopage&tm=2&ti=3#doc46

Références

Documents relatifs

* En 1972, Melle Jeannine Deunff alors professeur de Biologie-Géologie à l’EN d’Institutrice de Saint-Germain-En-Laye (et devenue par la suite Inspectrice

« Je vous ai apporté de l’eau que j’ai utilisée pour laver mon vélo ». « Comment allez vous faire pour la nettoyer »… en d’autres termes « Comment la rendre potable ? …

» Je crains de tout mélanger, qu'il n'y ait trop de blessures relationnelles dans deux relations différentes, et qui risquent de se mélanger dans son vécu

On s’apercevra alors que le dispositif utilisé pour savoir ce que l’animal préfère (voir ci- dessous) permet de répondre aux 2 questions simultanément : ce qu’il mange

« Si les microbes attaquent les globules rouges, il nous en manquerait : c’est pour cela qu’on fait des piqûres dans le bras et aussi peut-être pour faire circuler le sang

Sur chaque bord pousse une 20 aine de dents pointues, tandis qu’au centre de chaque moitié de feuille se dressent 3 soies très raides.. Présentation d’une sarracénie

Les plantes herbacées doivent être récoltées si possible entières (avec tiges, feuilles et racines) et de préférence avec des fleurs (les fleurs sont en effet

Parmi les microbes de type » bactéries », certains sont inoffensifs mais d’autres sont dangereux : on dit qu’ils sont « pathogènes ». Ils peuvent voler la nourriture du corps à