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Les brise-vent et les arbres dans le secteur agricole

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03397199

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Submitted on 22 Oct 2021

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Les brise-vent et les arbres dans le secteur agricole

Jacques-E. Marion

To cite this version:

Jacques-E. Marion. Les brise-vent et les arbres dans le secteur agricole. Revue forestière française,

AgroParisTech, 1980, 32 (4), pp.389-393. �10.4267/2042/21423�. �hal-03397199�

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LES BRISE-VENT ET LES ARBRES DANS LE SECTEUR AGRICOLE

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Le problème des brise-vent est un problème complexe . La fonction principale de ces alignements d'arbres, qui est de freiner les vents et donc d'atténuer leurs effets nocifs, a fait et continue de faire l'objet d'études approfondies menées principalement par l'Institut national de la recherche agronomique, mais auxquelles sont associés de nombreux laboratoires universitaires.

Mon propos, dans les quelques lignes qui suivent, vise à considérer l'ensemble des plantations d'arbres et boqueteaux épars dans l'espace cultivé, puis à présenter les réflexions que suggère l'observation du bocage, des brise-vent et de leur histoire, et enfin à situer le travail entrepris par l'Institut pour le développement forestier (I .D .F .) et tracer ses perspectives.

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES ARBRES ET BOQUETEAUX DANS L'ESPACE CULTIVÉ

Ces réflexions porteront essentiellement sur quatre points :

• importance du bocage et de l'ensemble plus vaste des bois ruraux ;

• facteurs socio-économiques de leur apparition ; leurs fonctions et utilités ;

• bocage et bois ruraux, une expérience sur les relations des agriculteurs avec le bois et les arbres ;

• insertion des bois ruraux dans l'économie locale.

Importance du bocage et de l'ensemble plus vaste des bois ruraux et boqueteaux

Le Service central des études économiques et statistiques (S .C .E .E .S .) et l'Inventaire forestier national (I .F .N .), au sein du ministère de l'Agriculture, ont étudié ces problèmes . Les chiffres que l'on peut avancer sont les suivants:

— surfaces boisées hors forêt (alignements, haies, boqueteaux, arbres épars)

équivalent de 960 000 ha

— peupleraies en plein et en alignements 254 000 ha

Total 1 214 000 ha

Ils sont à rapprocher de ceux-ci :

- surface agricole utile : 32 millions d'hectares,

— surface boisée totale : 14,5 millions d'hectares dont 10,4 millions pour les bois, forêts et alignements privés .

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J .-E. MARION

L'ensemble haies, talus boisés, brise-vent, boqueteaux, plantations de peupliers représente donc de l'ordre de 12 % de la surface boisée privée et 4 % de la surface agricole utile (S .A .U .).

Les plantations de peupliers et boqueteaux mis à part, les haies, talus, brise-vent, alignements appartiennent véritablement à la S .A .U . puisque installés en général sur des parcelles cultivées.

Ils sont partie intégrante de l'exploitation agricole et ne risquent pas d'en être séparés, par exem- ple à l'occasion des successions . Dans ce sens, ils méritent vraiment qu'on leur applique le qualificatif de forêt paysanne . Étant susceptibles d'être disjointes de l'exploitation agricole, no- tamment lors des successions, les autres parcelles boisées qui peuvent en dépendre ne méritent pas ce qualificatif : il est probable que, globalement, la place des parcelles boisées et forêts dans les exploitations agricoles régresse inexorablement, puisqu'aucune mesure n'a encore été prévue pour empêcher leur distraction, contrairement à ce qui existe avec les forêts paysannes en Autriche ou en République fédérale d'Allemagne par exemple.

Facteurs socio-économiques de leur apparition . Leurs fonctions et utilités

Il est caractéristique que le bocage et le paysage de haies et talus boisés soient répandus essentiellement dans des zones qui ont été des régions agricoles pauvres à cause de leurs sols chimiquement pauvres du socle hercynien (Bretagne, Limousin, Morvan, etc), ou lourds et humides ou battants, donc difficiles à travailler avant l'avènement des tracteurs et davantage voués aux prairies naturelles et à l'élevage (Auxois, Charolais, Champagne humide, Perthois, Bresse, Laura- guais, etc .)

Les alignements créés spécialement en vue de la protection contre le vent sont beaucoup plus rares : hêtres du pays de Caux, brise-vent en cyprès de la vallée du Rhône . . . L'origine de ces der- niers est plus récente et liée à l'extension des cultures fruitières irriguées.

Par son damier, le bocage souligne d'abord les limites du cadastre . Secondairement, il constitue un maillage général de protection contre le vent, maillage de fait, hétérogène et non organisé, et par conséquent d'une efficacité parfois discutable localement.

On peut penser aussi qu'il s'est développé à une époque relativement récente dans des pays où la pauvreté des sols avait conduit à des défrichements de forêts plus importants qu'ailleurs et où existait un problème d'approvisionnement des fermes en bois de chauffage et de service, ainsi qu'en branchages pour la nourriture du bétail en arrière-saison ou dans les périodes de disette . Il n'y a pas ou peu de forêts communales dans les régions de bocage.

La fonction de nourriture du bétail a souvent conduit à multiplier artificiellement les frênes et les ormes dans les haies (Alpes centrales, Bresse, etc .) . De même, les besoins en bois de service (charpente, charronnage, etc .) ont amené à y introduire ou réserver des chênes, châtaigniers, frênes, parfois des peupliers, et à soigner et élaguer spécialement certaines tiges de chêne . En Bretagne, on distingue les « coupeliers », chênes de futaie à fats élagués en partie artificiellement, des « ragosses » ou chênes étêtés et émondés pour le chauffage.

Les besoins pressants en chauffage ont conduit à pratiquer dans les haies et talus boisés des coupes à faible rotation de 7 ans le plus souvent . Les talus boisés de Bretagne par exempleconsti- tuent ainsi de véritables taillis-sous-futaie linéaires et suspendus . Suspendus parce que le combustible provient essentiellement de l'étêtage et de l'émondage des « ragosses » plus que du

recépage rez terre des tiges . Taillis-sous-futaie très traditionnel aussi, qui en est resté aux courtes rotations de 7 ans productrices de charbonnettes, fagots et bourrées, qu'ont connu bien des massifs feuillus jusqu'au XlX e siècle.

On comprend que la régression rapide du chauffage au bois et du charronnage après la Deuxième Guerre mondiale ait conduit à un désintérêt marqué de la part des agriculteurs pour l'entretien et

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♦Les alignements créés spécialement en vue de la protec- tion contre le vent sont relativement rares : alignements de hêtres au pays de Caux . Photo R COURRAUD

« Ragosses » au premier plan, et « coupeliers » en arrière-► plan, dans le bocage normand . Remarquez dans l'aligne- ment des arbres d'émonde la haie taillée qui sépare les deux parcelles voisines .

Photo R . COURRAUD

A Dans le bocage du Calvados, des chênes de haut jet, au fût élagué artificiellement.

Photo R COURRAUD

En Normandie, une haie compacte et toujours verte de Cupressocyparis Leylandi, âgés de 15 ans.

Photo C.R P F . Normandie

Les brise-vent constituent souvent de véritables taillis ou taillis-sous-futaie linéaires et suspendus . Ici, en Seine-Maritime un alignement de frênes traités en têtard, formant une palissade dense .

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J .-E . MARION

le renouvellement des alignements . Ce désintérêt explique leur écrémage par vente des arbres de qualité (chêne de tranche en Mayenne, merisiers, châtaigniers) . Aujourd'hui il est rare que les alignements constituent encore des rideaux continus ; aussi leur rôle dans la protection contre le vent s'est considérablement réduit . Mais surtout les nécessités de la mécanisation ont fait accep- ter plus facilement dans un premier temps l'arasement des talus lors des opérations de remem-

brement.

L'attachement du monde rural à l'entretien des haies et talus boisés dans certains départements comme l'Orne, l'Ille-et-Vilaine, n'en est que plus remarquable.

Bocage et bois ruraux, une expérience sur les relations des agriculteurs avec le bois et les arbres Un aspect original du fermage en zone de bocage : le preneur loue à bail les arbres des haies en même temps que les terres . Il exploite le chauffage pour son compte, mais doit obtenir l'accord préalable du propriétaire pour abattre des gros arbres pour les besoins des réparations et travaux de la ferme . Il est tenu de maintenir en bon état les haies et alignements . C'est en quelque sorte un cas de location forestière.

Cependant, qu'il s'agisse de fermage ou d'exploitation directe, c'est avec des arbres forestiers plutôt qu'avec des peuplements que l'agriculteur entretient une relation dans le cas des aligne- ments et haies . Si les techniques qu'il y applique sont aujourd'hui désuètes (émondage, étêtage, élagage portant sur de grosses branches), elles correspondaient autrefois à la recherche de ser- vices et produits bien déterminés . Il est vrai qu'aujourd'hui l'agriculteur ne sait plus guère planter mais il s'intéressera plus vite aux techniques de culture d'arbres qu'à la sylviculture, ainsi qu'il est possible de le vérifier dans maintes régions . Il découvre que l'arbre de haute tige correctement installé dans un alignement a un développement très rapide en croissance libre (on mesure couramment des chênes de 60 cm de diamètre à 60 ou 70 ans dans le bocage).

Insertion des bois ruraux dans l'économie locale

Cette production linéaire d'arbres et leur emploi traditionnel pour les besoins de la ferme ou pour l'artisanat local ont entraîné un certain type d'organisation à l'aval.

Des exploitants, scieurs, artisans travaillant à plein temps ou à temps partiel avec une capacité de sciage de l'ordre de 1 000 à 2 500 m' par an, se ravitaillent encore aujourd'hui directement auprès des agriculteurs . Les transactions ne portent pas sur des superficies, ni sur des coupes, mais sur des arbres choisis individuellement en fonction des qualités recherchées . Un certain nombre de ces artisans développe aujourd'hui des fabrications de meubles rustiques pour les- quelles ils ont su créer des marchés à l'extérieur de la région, voire même à l'exportation, mais ces artisans sont très inquiets de la raréfaction des qualités de bois très figurés qu'ils trouvent essentiellement dans les alignements.

LE TRAVAIL ENTREPRIS PAR L'I .D .F . - PERSPECTIVES OUVERTES ET ENJEU

De fait, la création de brise-vent et alignements modernes suscite une importante demande en maintes régions de l'Ouest et ailleurs en France, notamment dans les communes remembrées, et elle est le fait des agriculteurs eux-mêmes . La demande est telle que, en certaines zones de Bretagne par exemple, les agriculteurs plantent même en l'absence de subventions, dès lors qu'ils bénéficient d'un appui technique aux diverses phases de l'installation et de l'entretien des arbres.

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Économie et forêt

Cette évolution apparaît d'une importance capitale . C'est par des plantations à objectifs princi- paux de protection ou d'esthétique, réalisées au milieu des terres arables et pour protéger celles- ci, que les agriculteurs redécouvrent l'arbre forestier et la production du bois . C'est par elles qu'est en train de s'opérer la réconciliation entre l'agriculteur et /a forêt . Cette dernière ne lui apparaîtra plus seulement comme une concurrente pour l'utilisation des terres, et une concur- rente lorsqu'elle sous-emploie les potentialités des sols, mais comme un investissement utile pour valoriser certaines parcelles impropres aux cultures ou pour protéger celles-ci ou le bétail.

Ce qui est dit des brise-vent et alignements vaut également pour les boqueteaux disséminés dans les terres cultivées . C'est pourquoi il apparaît essentiel que l'État continue d'apporter l'appui de ses subventions à ces types d'investissement . Convaincus par les résultats spectaculaires donnés en lisières de bonnes terres agricoles par des essences à croissance rapide et au bois recherché (merisier, châtaignier, frêne, érables, etc .), les agriculteurs se tourneront aussi vers les boqueteaux pour en tirer davantage, alors qu'ils les avaient négligés jusqu'ici.

L'occasion fournie par la reprise de la demande en bois combustible ne doit pas être perdue : le moment est venu de les sensibiliser, de les informer, de leur proposer des modèles, de leur mon- trer comment agir . N'oublions pas non plus qu'il y a de l'ordre de 10 % de la S .A .U . à l'état de terres incultes dont une partie pourrait aussi produire du bois.

Depuis 1973, environ 500 km de brise-vent modernes ont été installés sous forme de démonstra- tions avec le concours de l'I .D .F . La production sous tunnels de plants de haute tige à forte capacité de reprise et hautes performances a été entreprise pour les besoins de ces plantations.

Chéries, érables, merisiers, frênes, peupliers sont parmi les essences les plus recommandées par l'I .D .F . dans ces travaux .

Jacques E . MARION Ingénieur en chef du G .R.E .F.

Directeur

de l'INSTITUT POUR LE DÉVELOPPEMENT FORESTIER 23, avenue Bosquet, 75007 PARIS

BIBLIOGRAPHIE

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Quelques idées recueillies sur les brise-vent dans une station expérimentale en Angleterre (Cornouailles) . — Bulletin de la vulgarisation forestière, n° 75/4, 1975, 8 p.

Les plantations dans le camping-caravaning . — Forêt-loisirs et équipements de plein air, n° 75/4, 1975, 8 p.

Les bocages : histoire, écologie, économie . — Colloque organisé par l'Institut national de la recherche agrono- mique, le Centre national de la recherche scientifique, l'École nationale supérieure d'agriculture et l'Univer- sité de Rennes, les 5-6-7 juillet 1976. I .N .R.A . Rennes, 1976, 586 p.

Cf en particulier : CHEVROU (R .). — Méthodes et inventaire des haies et alignements dans l'Ouest de la France . — op. cit., pp . 43-48.

Fiche pratique : modèle de brise-vent » . — Bulletin de la vulgarisation forestière, n° 77/1, 1977, 2 p.

N° spécial " Haies et brise-vent » . — Bulletin de la vulgarisation forestière, n° 77/8, 1977, 52 p.

GUINAUDEAU (Claude) . — Les brise-vent . Bulletin technique d'information, n° 347-348 : Agriculture et forêt GUINAUDEAU (Claude) . — L'arbre et l ' agriculture . Bulletin de la vulgarisation forestière, n° 79/5, 1979.

SOLTNER (D .) . — L'arbre et la haie pour la production agricole, pour l'équilibre écologique, et le cadre ae vie rurale . Angers, Coll . : sciences et techniques agricoles, 5 e édition, 1978, 104 p.

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